Pretty Woman [Blue]

« Sauf que ta sœur sait que je suis une fille, t’vois. »

Bougonnais je avec une petite moue avant de soupirer. Tant pis, je n’avais pas spécialement peur de sa sœur de toute manière, même si je risquais de ne pas me gêner a lui rebalancer son égoïsme dans les dents si elle hurlait. Enfin, façon de parler.

Finalement, je lui avouais avoir songé a..l’avenir. Enfin sur le court terme déjà, je crois que j’étais pas encore capable de faire plus long pour le moment. Je pensais changer de job aussi, je ne savais pas combien de temps je pourrais garder le rythme, même si pour le moment je tenais sans trop faiblir. Il fallait être lucide et c’était dur quand même.

Je ne savais pas si il voudrait m’accompagner mais dans tout les cas, je ne le forcerais pas a le faire. Je ne pouvais pas tellement me promener en fille dans l’Under, certain se sentirait trahit et je savais qu’un jour, Blue disparaitrait complètement, qu’on se demanderait peut être ce qu’il m’était arrivé mais sans plus, c’était comme ça. Cette idée en amenant une autre, on parla de mes cheveux et je ris alors qu’il parlait de me porter.

« Nan, tu les ramasseras. »

Assénais je d’un ton tranquille et taquin en même temps. Je me demandais quand même a quoi je pouvais ressembler avec des cheveux longs.

« Tu crois ? »

Mais il n’empêchait que je ne savais pas comporter en fille. C’est vrai, limite j’aurais pu prendre l’habitude de cracher par terre si je n’avais pas aimé cette manière de faire quoi. Alors bon, l’apparence était une chose, l’attitude une autre. Je pivotais doucement alors qu’il se redressais, me gardant contre lui.

« Je n’ai fais que te suivre. »

Rétorquais je avant de voir son petit air gêné et de détourner les yeux. Oui bon certes…Me frotter contre lui n’avait pas forcément été la meilleure idée du siècle quand on y pensait. Par contre, je le regardais de nouveau alors qu’il me disait attirer les garçons. Tiens, c’était nouveau ça et l’ombre d’Adam vint assombrir mon regard.

« Pas besoin. T’façon, y en a qu’un qui m’intéresse. T’es du genre jaloux Kieran ? »

J’avais allégé ma question d’un sourire amusé. Il était entier oui, ça je le savais, mais je me demandais si il était du genre a péter un cable pour ça. Non je ne pensais pas le tromper, je pourrais pas, mais parfois, les circonstances pouvaient prêter a confusion…Je l’avais déjà vu des centaines de fois ça.

- "Mais ma sœur ne sait pas que je suis tombé amoureux de cette fille. Elle ne sait même pas que je t'ai vu en fille, alors relax."

Non, ça, je ne le lui en avais pas parlé, restant évasif sur ma sortie du soir et de la nuit. Je n'avais pas de comptes à lui rendre après tout. Elle n'avait pas à s'en faire pour moi, si j'avais touché le fond la semaine dernière, aujourd'hui, tout allait curieusement mieux. Grâce à Blake et à Sasha. Surtout à Sasha pour être honnête.

Nous parlâmes de son avenir et j'étais secrètement heureux que nous puissions parler de ce genre de choses tous les deux, après avoir fait l'amour. Notre complicité était intacte. Non, rectification, elle était encore plus forte qu'avant et nous pouvions aussi bien plaisanter que parler de choses sérieuses, sans honte, sans gène. Et ça, c'était vraiment un don précieux. Je ne me souvenais pas d'avoir jamais été aussi bien avec une copine. Une petite amie s'entend. Je n'étais pas un mec forcément très difficile à vivre, mais j'avais tendance à me montrer plus macho que je ne l'étais, sauvegardant mon image de mâle fier et sûr de lui. Image pas mal écornée avec Sasha... Et cela ne la rebutait pas.

Je plaisantais à propos des épingles qui allait joncher le sol alors que je l'en débarrassais et elle me reprit en disant que je devrais les ramasser.

- "Tu es impitoyable."

Je gémis, faussement désolé de devoir assumer la corvée de ramasser mes conneries, mais je ne cessais pas pour autant de farfouiller dans ses cheveux pour retirer le reste et envoyer tout valser dans la pièce. Je lui assurais que les cheveux longs lui iraient très bien, acquiesçant quand elle me demanda si je le croyais. Oui, j'en étais certain.

- "Fais-moi confiance."

Cependant, elle me fit part de ses appréhensions sur la façon de se comporter en nana. Appréhensions que je balayais de quelques paroles, lui rappelant qu'elle pensait être nulle en danse et qu'au final, elle s'était très bien débrouillée... Suffisamment pour provoquer une réaction chez moi. Elle me rétorqua qu'elle n'avait fait que me suivre.

- "Je n'ai pas eu à te forcer beaucoup... Tu doutais de pouvoir danser comme la rousse, et bien, n'ai plus de doute, encore deux fois comme ça et elle ne t'arrivera pas à la cheville en ce qui me concerne."

Enfin, déjà là, Sasha me faisait plus d'effet qu'elle, mais je n'étais pas objectif, j'étais amoureux. Je lui fis d'ailleurs part de son succès certain auprès de la gente masculine et cela sembla l'amuser de me découvrir jaloux.

- "D'habitude pas vraiment... Ce n'est pas de la jalousie, pas vraiment. Je te sais honnête et j'ai confiance en toi, mais ça m'horripile de voir quelqu'un tourner autour de toi."

Alors était-ce de la jalousie? Je souris, chassant mes paroles un peu sombres, avant de l'embrasser, joueur.

- "De toutes façons, j'ai bien l'intention de faire en sorte de rester le seul à te plaire."

J'ajoutais, plus sérieusement :

- "Entre nous, voilà bien l'une des seules raisons qui me ferait perdre mon pari..."

« Je suis relax, Kieran. J’ai pas peur de ses réactions tu sais, j’me demande juste si elle en viendrait a te rendre la vie impossible…Presque le vouloir même ! Tu passeras plus de temps chez moi. »

Répliquais je en finissant sur un rire. Non, je n’espérais pas qu’il se fâche avec sa sœur, je savais qu’il y tenait, c’était la prunelle de ses yeux. Je n’avais pas de famille, mais j’imaginais que si j’en avais une, je l’aimerais inconditionnellement. Je me sentais bien. Très bien même. Sereine. C’était plaisant. J’adorais l’effet qu’il avait sur moi et je ris alors que des épingles faisaient le saut de mes cheveux au sol. Le menaçant de tout ramasser, ce qui le fit autant frémir qu’un poulpe endormi.

« Tout a fait, mais ça te fais absolument rien… »

Ronchonnais je avec un sourire amusé. Avant de parler coupe de cheveux, j’étais sceptique, pas sure que les longs cheveux m’allaient, même si il me rassura et puis, je ne risquais rien a essayer hein ?

« Je te fais confiance… »

Comme je lui avais toujours fait confiance, c’était sans doute pour ça que j’avais eu tant de mal a digérer sa réaction lorsqu’il avait cru que je sortais avec sa sœur. Je m’étais quelque part, sentie trahie aussi. C’était étrange, mais maintenant, je lui faisais une confiance aveugle. Un rire me traversa lorsqu’il me compara, ou me dis que je serais bientôt a la hauteur de la rousse incendiaire que nous avions vu en boite. Non, je ne le pourrais pas. Je n’avais suivit que mon désir pour lui ce soir, laissant mon corps parler a ma place…Je ne pourrais sans doute pas reproduire la même chose toute seule. Je voulais être sensuelle, juste pour lui, pas pour les autres.

« Elle te plaisait ? »

Je n’étais pas agressive, attention, juste curieuse, parce que je ne lui ressemblais pas du tout. Au niveau forme, j’étais du style discrète, pas…voluptueuse. Je n’enviais pas spécialement cette fille, non, mais je me demandais si elle pouvait réellement plaire autrement que pour…Coucher quoi.

« Je veux dire…Juste pour coucher avec elle quoi. Je sais pas trop comment expliquer ça. Je ne comprend pas en même temps, je ne suis pas un mec, mais je n’ai jamais réellement compris pourquoi ils bavaient tous sur ce genre de nana mais aimait un autre style. Tu vois ce que je veux dire ? »

Et tout naturellement, nous en vîmes a parler jalousie. Je ne me voyais pas avec un parterre de mec autour de moi, je crois que ça m’énerverais plus qu’autre chose en fait. Encore plus maintenant que je l’avais lui. Il était ce que je voulais, ce que je désirais, ce dont je rêvais sans même en avoir conscience, pourquoi regarder ailleurs ? Je soupirais.

« Et moi donc. J’aime pas qu’on me prenne pour une chose. Je sais pas comment on drague ouais, ni même les techniques mais ce type dans la boite, non..J’avais vraiment l’impression d’être un truc amusant… »

Je frottais mon nez contre le sien en souriant, il serait le seul. D’ailleurs, je ne voulais que lui, songeais je alors qu’il m’embrassais doucement.

« J’suis curieuse de te voir en action… »

J’étais attentive a ce qu’il me disait, cela m’aidait a comprendre comment fonctionnait un couple. Je n’avais aucune expérience dans le domaine, pas de références, sauf Adam. Alors ce n’était pas énorme.

« Je n’aimerais pas ça moi, je crois pas. Mais je suis pas du genre a criser, enfin, j’en ai pas l’impression quoi. De toute façon a partir du moment où on a confiance, j’vois pas pourquoi on perdrait tout sang froid pour ça. »

Sorcha pouvait-elle me rendre la vie impossible? Oui, incontestablement, si elle jugeait que cela était mieux pour moi. La perspective de trouver refuge chez Sasha était loin d'être déplaisante. Et soudain, je comprenais de quoi Sorcha avait peur, encore plus maintenant qu'avant : que je vole de mes propres ailes, que je vive ma vie et l'oublie en chemin. Elle avait besoin de moi, de ma présence et en sortant avec Sasha, je lui volais de ce précieux temps. J'allais devoir faire attention à ne pas la délaisser. Surtout pas. Je ne comprenais que trop ce qu'elle pouvait craindre et il était hors de question que je ne l'oublie. Pas après ce que nous avions traversé, enduré. Je lui avais promis. Et elle restait ma petite sœur. Horripilante, fatigante, mais que j'adorais.

Nous badinions avec Sasha. Ce moment de calme, de sérénité, m'était précieux, autant que la passion que nous avions eu quelques minutes plus tôt. J'étais tranquille et joueur, passant mes doigts dans ses cheveux, retirant les épingles qui y trainaient encore, alors qu'elle me taquinait à ce sujet, exigeant que je les ramasse plus tard. Je jouais la victime. Ce qui ne fonctionna pas alors que j'éclatais de rire à sa remarque. Non, en effet, ça ne me faisait absolument rien.

Je lui assurais que les cheveux longs lui iraient très bien, lui demandant de me faire confiance. Sa réponse me fit sourire tendrement. Oui, elle me faisait confiance et surement pas simplement pour une histoire de coupe de cheveux. Je me demandais s'il était possible d'aimer autant quelqu'un... Je n'avais jamais ressenti ça pour personne. J'avais aimé des filles parce qu'on s'entendait bien, d'autres pour leur physique, d'autres encore pour le sexe... Mais Sasha rassemblait tout ça, balayant toutes mes certitudes. Elle me ravissait, sur tous les plans. Elle était mon amie, ma confidente, mon amour, mon amante...

Et si elle s'inquiétait sur sa féminité, j'eus tôt fait de lui démontrer qu'elle n'avait pas vraiment à s'en préoccuper, se débrouillant déjà très bien, parlant de cette fille que nous avions remarqué. Sasha avait pensé ne jamais être capable de faire ce qu'elle avait fait. Et bien si, et même mieux, parce qu'elle m'avait excité comme jamais. L'autre fille dansait pour tout le monde. Sasha n'avait dansé que pour moi. Elle me posa alors une question qui me surprit et me mit mal à l'aise. Je ne répondis pas de suite. Est-ce qu'elle me plaisait? Physiquement, oui, elle était... excitante. Elle donnait envie de la toucher, voire davantage. C'était juste physique. Elle précisa sa pensée. Sauf que cela ne m'aida pas à trouver quoi lui répondre de judicieux et qui ne me ferait pas passer pour un gros pervers.

- "Je crois que je vois oui... Je sais pas quoi te répondre, c'est physique, hormonal, un truc à la con de ce genre... Tu peux aimer quelqu'un, mais être attiré par l'attitude, le physique d'une autre personne... Cette fille, elle était canon, il y a des façons de bouger qui nous plaisent... C'est facile d'attraper un mec pour ces filles là. Plus difficile de le garder. Après ça dépend des mecs. Je sais que j'aurais facile à coucher avec une fille comme ça, mais j'ai besoin de discuter, d'échanger avec ma copine..."

Je soupirais, souriant d'un air maladroit, avant de reprendre en la regardant :

- "Tu n'exsudes pas la sensualité comme cette fille, mais quand tu as dansé, tu étais vraiment sexy... Je t'aime, tu m'attires, par ton physique, ta personnalité. Tu as tout pour me garder..."

Je ne voulais pas qu'elle se méprenne.

- "C'est vrai que j'ai eu des copines plutôt plantureuses... Mais je ne suis jamais resté longtemps avec elles. Toi, c'est différent. Comme quoi, je n'ai pas de style particulier, ou je me suis trompé jusqu'à maintenant... Mon style, c'est le tien."

Voilà, les choses étaient dites. Qu'elle ne complexe pas. Surtout pas. Qu'elle ne change pas ou qu'elle ne craigne pas que j'aille voir ailleurs. J'étais fidèle. Elle me demanda si j'étais jaloux. Oui, non... Peut-être. Pas jaloux, possessif. Enfin je me comprenais.

- "C'est parce qu'il ne savait pas s'y prendre... Je t'ai dragué moi aussi et tu n'as rien vu... A mon corps défendant, c'était inconscient."

Je l'embrassais, assurant que je ferais en sorte qu'elle n'en regarde pas un autre et souris contre ses lèvres alors qu'elle se disait curieuse de voir ça.

- "Ne sois pas si impatiente."

Elle me répliqua qu'elle n'aimerait pas être jalouse. Ah, si seulement cela se commandait, ce serait simple.

- "Oh, alors tu ne vois aucun inconvénient à ce que des canons viennent se frotter à moi?"

Pourquoi est-ce qu'on perdrait son sang froid?

- "Parce qu'il y a des relous qui ne savent pas ce que veut dire non."

Il m’expliquait avec un peu de difficulté et je me dis que sans doute ma question était un peu trop…crue ou direct. Je ne savais pas tellement. En même temps, c’était un mystère pour moi que d’aimer ce genre de fille juste pour coucher. Pourtant, j’en avais l’exemple tout les soirs sous les yeux. Des filles comme Rabbit. Bien foutue, moulée comme un camion. Adorable et le cœur sur la main…Mais ces derniers traits de caractère n’intéressait pas les mecs qui l’approchait. Devais je les plaindre ou pas ? je ne savais pas tellement en fait.

« Tu sais, je m’inquiétais pas, tu m’as largement prouvé qui tu voulais et de toute manière, ce n’est pas elle a ma place nan ? Je sais que je peux poser des questions qui ont l’air un peu stupide comme ça. Mais ça m’intrigue quand même en fait. Quelque part, je préfère être comme je suis, on me reluquera toujours moins que la rousse a coté de moi. »

Je souris de sa gêne, sans réellement m’en moquer. J’avais conscience de lui demander quelque chose d’un peu gênant de son point de vue. Pas du mien cela dit, je n’avais pas de doute quand a sa sincérité. Cela me rappelait ce type dans la boite, finalement pourquoi avait il essayé avec moi plutôt qu’avec la rousse ? Ca me laissait perplexe. Je haussais un sourcil de surprise.

« Comment ça dragué ? »

Non parce que là, je ne voyais pas du tout a quoi il faisait référence. On avait rit, discuté, on s’était taquiné aussi, mais rien de plus qu’avant…ou alors j’étais clairement aveugle a ce sujet. Mon inexpérience de la drague et du jeu de séduction m’affligeait parfois. Je connaissais la vie en long large et travers mais ça…J’avais l’impression d’être une gamine. Impression qui disparue alors qu’il m’embrassait, me faisant sourire. Oh j’avais hâte quand même de le voir faire, c’était indéniable même si il me disait de ne pas faire mon impatiente. C’était plus fort que moi. Je ne me pensais pas jalouse c’est vrai mais la taquinerie de Kieran me força a imaginer la scène…D’ailleurs, je l’avais vécu cette scène…

« Franchement ? Si. J’ai même faillis le faire ce soir…Mais d’un autre coté, j’ai confiance en toi et je sais que tu ne feras pas n’importe quoi. Donc…Je dirais que ce n’est pas vraiment de la jalousie, plutôt de l’agacement ou un instinct de propriété ! »

Riais je soudainement Avant de hocher la tête.

« Oui, c’est sur. Il y a des bouchés. »

Je gigotais un peu, cherchant sa chaleur avant de soupirer.

« Tu dois m’trouver naïve quand même. Je connais plein de trucs, c’est vrai mais pas…ça. J'y faisais pas gaffe avant. »

Je soupirais. c'est bon, elle avait comprit, même si quelque chose me chiffonnait. Je me rappelais alors de notre conversation concernant les filles de l'Under. Elle m'avait vu me comporter comme un goujat avec ces filles là et avait d'ailleurs fait remarquer qu'elle ne voulait pas être traitée ainsi là bas et que c'était aussi pour ça qu'elle préférait jouer au garçon.

- "Aucune question n'est stupide. Et puis, je pense que tu as le droit de te la poser... Tu ne m'as jamais vu me comporter correctement avec une fille. Comme tu l'as fait remarquer il y a quelques temps, les filles de l'Under sont faciles... Cette rousse l'était aussi. C'est la même chose. Des filles comme ça, il y en a à la pelle. Toi, tu es unique."

J'esquissais un petit sourire, avant de préciser :

- "Tu raisonnes comme un mec souvent. Ce qui fait que tu es moins prise de tête. J'apprécie vraiment."

Je souris quand elle rétorqua qu'elle trouvait bizarre qu'on la drague et surtout de cette manière. Je lui avouais que tous les mecs n'étaient pas si lourds. Que je l'avais dragué aussi. Bien sûr, elle ne voyait pas du tout quand ni comment.

- "Tu vois que ça peut être discret..."

Je soupirais, avant d'ajouter, histoire d'éclairer un peu sa lanterne, parce que là c'était clairement le flou artistique.

- "En fait, ce rendez-vous était déjà de la drague... Je voulais juste sortir entre potes, mais je me suis menti à moi-même. Tu m'as plu quand je t'ai vu nue... Et alors quand tu es sortie de la cabine d'essayage, le diner entre potes s'est transformé en rendez-vous galant."

J'eus un petit rire un peu moqueur envers moi-même avant d'ajouter :

- "Tu crois que c'était innocent le slow? De pouvoir me rapprocher de toi? Te toucher? Je pensais que si, mais j'étais déjà foutu. Sauf que je me suis fait avoir à mon propre jeu et que j'ai pris violemment conscience de ce que j'étais en train de faire... Avant de l'accepter quand j'ai vu ce type te draguer."

Voilà, le résumé de la soirée et de ce que j'avais fait et ressenti. Piégé, comme un con. Je lui assurais pourtant que j'allais tout faire pour qu'elle ne pense qu'à moi. Cela dit, elle doutait d'être jalouse, ne trouvant pas cela très rationnel alors qu'elle avait confiance en moi. Je la taquinais à ce sujet, lui dressant un tableau qui avait de quoi la rendre jalouse. Gagné. Je pris un air surpris :

- "Ce soir?"

Quoi ce soir? Il ne s'était rien passé ce soir. Mais j'étais touché quand elle me disait savoir que je ne ferais pas n'importe quoi. Je ne ferais plus n'importe quoi, nuance. Je ris, affectueux quand elle se nicha davantage contre moi et qu'elle me disait que je devais la trouver naïve.

- "C'est mignon. Même si tu me poses des colles, j'aime bien que tu me parles de tout ce qui te passe par la tête et que tu ne te freines pas."

Je lui embrassais les cheveux, avant de la repousser gentiment et de me lever, retournant dans le salon pour aller chercher ce foutu portable et quelques capotes au passage. Sait-on jamais. Au moins, je n'aurais plus besoin de me relever ensuite. Je revins dans le lit, repoussant les oreilles pour m'adosser contre le mur, accueillant Sasha près de moi, alors que j'écrivais vite fait un message pour rassurer Sorcha. J'avais déposé les capotes sur la table de nuit.

« Mmmh…Oui, c’est vrai. Personne ne sait que Rabbit est une nana adorable qui donnerait sa chemise. Non en fait, les mecs voient que son cul. »

C’était peut être dit un peu crument par contre mais c’était bien le cas. Moi je la connaissais pour avoir discuter avec elle, même si parfois elle était collante, surtout bourrée en fait. Elle m’aimait bien parce que je la plotais pas, ni ne la reluquait. En même temps, j’aurais du mal quoi. Je soupirais doucement.

« Enfin, s’pas une attitude condamnable quand même…Ces filles là vivent comme ça après tout. »

Je souris alors qu’il me disait unique. C’est sur qu’une fille se faisant passer pour un mec, ça devait pas courir les rues. Je ris alors qu’il me disait penser comme un mec.

« C’est du mimétisme surtout, j’ai toujours été entourée de mecs. Et puis…j’pense pas que j’ai eu le même parcourt qu’une fille normale alors c’est vrai que j’aime pas me prendre la tête ou tourner quinze fois autour du pot. J’aime juste que ce soit clair quoi. »

J’affichais un air clairement surpris alors qu’il m’avouait m’avoir dragué. Ah bon ? Premier nouvelle. Seulement la suite me fit ouvrir la bouche façon poisson hors de l’eau. Il était tordu quand même ! ou pas…J’avais adoré, je ne pouvais pas dire le contraire.

« Donc en fait, c’était un rencard donc. D’accord. Je saurais pour la prochaine fois. J’ai aimé. Beaucoup même. Et oui, chapeau très discret, j’ai rien vu, tu avais l’air tellement certain que c’était une soirée entre pote, comment tu voulais que j’imagine autre chose hein ? »

Bien que j’avais clairement eu du mal a ne considérer cette soirée qu’amicale, c’est vrai. Mais j’étais sans doute plus douée que lui pour cacher mes sentiments. Je lui jetais un coup d’œil en coin alors qu’il semblait surpris que je puisse avoir une petite pointe de jalousie. Ben si. Quoique…Etait ce de l’agacement ? je ne savais pas vraiment, même si j’avais confiance en lui, je n’aimais pas spécialement qu’on lui tourne autour. Un point pour lui.

« Ouais…Et dire que t’avais même pas conscience de se qu’il se passait autour de toi… »

Soupirais je pas vraiment agacée hein, juste que je constatais. Donc il avait même pas vu la brune qui se rapprochait l’air de rien, ni même l’autre bimbo qui n’avait pas hésité a lui coller son décolté sous le nez. C’était rassurant quelque part. Mais je me sentais idiote a lui poser ce genre de question mais il me rassura et je hochais doucement la tête.

« Je ressens pas le besoin de me freiner avec toi. »

Fis je simplement avant de me pousser lorsqu’il se leva, tirant la couverture sur moi avant qu’il ne revienne, déposant quelque chose sur la table de nuit, s’installant confortablement en m’attirant contre lui. Je jetais un coup d’œil sur la table de nuit et souris en voyant les capotes. Je me penchais, me couchant a moitié sur lui tandis qu’il envoyait un message et en prit une entre mes doigts.

« Heureusement que tu y a pensé tiens…Enfin, tu risque pas grand-chose quand même. Je me teste tout les ans et je suis sous pilule. »

Remarquais je en le regardant par-dessus mon épaule, un air rieur sur le visage, agitant le petit carré argentée. C’est vrai qu’on en avait même parlé mais je pouvais comprendre qu’il ai des craintes, après tout, vu mon passé…

- "En même temps, elle ne montre que ça. Tu m'excuseras, mais elle ne brille pas par sa conversation étant donné comment elle est fin jetée."

Non, je n'étais pas vexé par sa remarque, même si je me sentais quand même obligé de me défendre. J'avais carrément louché sur le décolleté et le cul de Rabbit, sans m'intéresser vraiment à ce qu'elle était. Mais ses capacités de raisonnement quand je l'avais vu frôlaient le zéro absolu, alors forcément... Non, ce n'était pas condamnable, elles vivaient comme ça, elles l'avaient choisi. Point final. Elles étaient bonne à baiser. Sasha valait bien mieux que ça et je le lui dis. Expliquant que sa mentalité de mec était très reposante et plaisante.

- "Et bien c'est appréciable. J'ai mon lot de chieuses."

Sorcha et Blake étaient quand même pas mal dans leur genre. il nous en fallait de la constance, c'est moi qui vous le dis. Et je trouvais que j'avais une patience d'ange. J'avais aussi de la suite dans les idées, puisque j'avais voulu l'avoir et l'avais eu, en la draguant. Mon inconscient avait agi en roue libre, leurrant mon conscient qui se bornait à la voir comme une simple copine. Le choc avait été rude mais je ne regrettais rien.

- "Exact. C'était difficile que tu te rendes compte de quoique ce soit, puisque je ne m'en rendais pas compte moi-même."

Vint le thème de la jalousie. Moi, oui, j'étais jaloux, elle, elle ne savait pas. j'eus tôt fait de l'aider à le découvrir en lui parlant de filles se frottant à moi. Elle m'avoua avoir effectivement ressenti cela ce soir. Je lui fis part de mon étonnement et elle me rétorqua qu'il y avait eu des filles qui essayaient d'attirer mon attention et que je n'avais rien vu.

- "J'étais concentré sur toi."

Ce qui était l'entière vérité. D'habitude, je faisais assez attention à ça. j'aimais bien plaire, j'étais un brin vaniteux et cela flattait mon amour propre quand même d'attirer les filles. Je me savais plutôt pas mal. Mais je ne m'en vantais pas, ni n'en jouais.

Sasha m'avoua se sentir idiote à poser ce genre de questions, mais je la rassurais, lui confiant que j'aimais sa franchise et cette façon de parler sans détours, sans tabous, même si elle me désarçonnait parfois. Non, elle n'avait pas besoin de se freiner avec moi. Ni moi avec elle, même si j'étais moins cash.

Je me levais alors, repensant à ce qu'elle avait dit concernant Sorcha et j'entrepris de rassurer ma sœur, revenant dans le lit, non sans ramener de quoi pallier aux prochains rapports de la nuit, si rapports il devait y avoir. Sasha se pencha par dessus moi et en prit une alors que j'envoyais mon message. Je reposais mon portable, lui jetant un regard intrigué. Avant de sourire.

- "C'est marrant, je ne pensais pas que tu prenais la pilule... c'est idiot, mais comme tu jouais au mec... Enfin bref, tant mieux. Mais outre le risque de grossesse, et je t'avoue que je me vois mal devenir père à 18 ans, c'est surtout les maladies... Pas forcément les tiennes d'ailleurs. Je ne me suis pas testé récemment et je suis loin d'être vierge. Même si j'ai toujours eu des rapports protégés, on sait jamais... Je ne voudrais pas te refiler quelque chose. Je ne peux pas être égoïste avec toi, tu comprends?"

Je passais une main dans son dos, alors qu'elle prenait ses aises sur moi.

- "J'irais faire la prise de sang lundi."

Avant d'ajouter malicieux :

- "C'est tellement plus intense sans la capote..."

Ma main glissa alors jusqu'à une drôle de marque sur son épaule et je fronçais les sourcils, en suivant les contours du bout du doigt.

- "Elle est singulière cette tâche de naissance."

« Mouais, en même temps, tu l’as jamais vu clean…faut dire qu’elle l’est pas souvent, j’avoue. »

De toute façon, je pouvais pas condamné. Rabbit était ce qu’elle était et même le cœur sur la main, ça l’empêchait pas de s’envoyer en l’air a tout va sans regarder qui la…enfin on aura compris. Je fus un peu surprise de m’entendre dire que je réagissais un peu comme un mec même si j’en riais. J’aurais même pu en être vexée…si je ne réagissais pas effectivement comme un type.

« Chieuses ? Mon pauvre Kieran torturé par les femmes. »

Le taquinais je avec une petite moue malicieuse. Quoique, je ne savais pas trop ce que c’était que d’être entourée de…chieuses en fait. De toute façon, quoiqu’il en soit, j’étais assez fière de m’être faite draguer, même si je n’avais absolument rien vu. C’était une manière qui me plaisait bien plus que l’autre balour y avait pas photos ! Et j’étais prête a recommencer quand il voudrait. Je me sentais libre de tout lui dire, sans rien lui cacher. C’était étonnant en fait, je n’avais jamais ressentit ça, c’était plaisant, terriblement et je savourais chaque seconde passées a discuter avec lui, de tout de rien, de ma vie, de la sienne, de sujets qui nous concernait, telle que la jalousie. Je fus tout de même affligée de constater qu’il avait strictement rien vu, ce a quoi il me répondit que c’était parce qu’il ne regardait que moi.

« Ouais, tu avais peur que j’me perde surtout. »

Répliquais je en riant avant d’avouer que je ne ressentais aucune gêne a lui parler de tout, sans conditions. Je me demandais si tout les couples étaient ainsi d’ailleurs ou juste nous qui étions unique. Aucune idée et puis de toute manière, je n’avais pas envie d’y réfléchir, le laissant me quitter quelques minutes avant de retrouver sa peau contre la mienne. Je me penchais sur lui, sans honte, je savais qu’il aimait mon corps et, même si je me trouvais trop maigre, je ne me sentais pas de le lui cacher. Bref, une capote entre deux doigts, je lui fis remarqué que je prenais la pilule…Ce qui l’étonna d’ailleurs.

« Ben en fait, j’ai des règles vachement douloureuses alors un coup que j’étais pliée en deux, Adam m’a emmené au médecin et paf pilule. Faut dire qu’un gosse plié en deux a cause de problèmes de règles, ça fait bizarre. Mais depuis, je la prends régulièrement quoi. »

Je frémis doucement sa caresse alors qu’il me parlait d’aller faire un examen en début de semaine tout en riant a sa réflexion. Finalement, je riais beaucoup avec lui.

« Ah ? Et tu me montrera la différence je suppose ? »

Avant de me passer une main sur l’omoplate tandis qu’il repérait ma marque de naissance puis de bouger pour me retrouver a califourchon sur ses genoux.

« Je sais, elle a une forme de demie lune. C’est marrant hein ? J’aime bien moi. Je sais pas d’où elle vient, un médecin a l’orphelinat a dit que c’était héréditaire mais pas dangereux. Je croyais que c’était un grain de beauté. Tu vois en fait, pas besoin de tatouage moi, ça se fait naturellement.»

Non, je n'avais jamais vu Rabbit clean et je doutais fort de la voir jamais dans cet état de sobriété. En même temps, je m'en fichais, Rabbit ne m'intéressait pas le moins du monde. J'avais tout ce qu'il me fallait avec Sasha, surtout une copine qui n'était pas chiante pour deux sous. Et ça, qu'est-ce que ça faisait du bien après les ennuis que j'avais pu avoir. Cela l'amena quand même à se moquer de moi et mes misères.

- "Tu pourrais être charitable quand même."

Bon, c'était exagéré de dire que j'étais torturé... Quoique, elles étaient si compliquées et instables parfois, que j'en perdais mon latin. Un coup je t'adore et la fois d'après je te déteste. Et sans savoir pourquoi en plus, c'était ça le plus beau.

Nous parlâmes de drague. Elle s'était faite draguer, moi aussi, même si je n'y avais pas fait attention, ce qui amusait et désespérait Sasha en même temps. Je lui fis alors remarquer que j'étais concentré sur elle. De nouveau, elle me taquina en disant que je ne voulais surtout pas la perdre.

- "Tu es si petite et frêle, un mouvement de foule et plus de Sasha."

Je la regardais avec malice. J'aimais bien sa corpulence. Je n'étais pas particulièrement baraqué ou épais, mais avec elle, j'avais l'impression de l'être et j'adorais ce sentiment de pouvoir la protéger. Complètement macho comme ressenti, mais tant pis. Il n'y avait bien qu'à ce sujet que je l'étais. Parce que je n'hésitais pas à montrer mes faiblesses, à me planter sur des réponses, à montrer ma gêne. Nous étions aussi amis et complices et j'adorais ses questions naïves.

Je me levais, cherchant portable et capotes, avant de réintégrer le refuge douillet de la couette. Sasha se pencha au dessus de moi, sa poitrine contre moi, ses fesses bien en évidence sous mon nez et m'apprit qu'elle prenait la pilule, ce qui m'étonna. Étant donné qu'elle faisait le mec, pas de rapports avec les hommes... j'avais donc déduis qu'elle ne se préoccupait pas de ça. Sauf qu'elle avait des règles douloureuses et prenait la pilule pour calmer ces douleurs. Ah d'accord. La conversation surréaliste.

Je caressais son dos, avant de m'attarder sur une tâche de naissance bien singulière. Je lui annonçais que j'allais faire une prise de sang le plus vite possible, histoire de nous débarrasser de la capote qui était bien pratique, certes, mais qui étouffait un peu le plaisir également. Je souris à sa question.

- "Si ça te tente, bien entendu."

Je ne lui imposerais jamais rien, c'était ma manière de la respecter. Même si je doutais fort qu'elle refuse de découvrir cela avec moi, mais c'était aussi le jeu. Je fis alors une remarque sur sa tâche de naissance, qui représentait une demie lune. Elle la toucha à son tour, avant de changer de position, grimpant à califourchon sur moi. Je levais les yeux vers elle, alors que je sentais mon désir se réveiller. J'adorais sa calme assurance alors qu'elle me dominait. Elle n'avait pas une poitrine extraordinaire, mais tout à fait proportionnée au reste de son corps fin. Elle me répondit sur sa tâche de naissance, avant de me taquiner sur les tatouages.

- "C'était ma période rebelle."

Je me redressais également, pour venir embrasser la ligne de sa clavicule.

- "D'abord les tatouages, après les cicatrices... Un vrai piège à filles... Enfin, c'est ce qu'on dit, qu'en penses-tu?"

« Mais je le suis ! »

Mensonges surtout. Mais je comprenais ce qui pouvait les attirer chez lui. Cette façon de toujours mettre des mots sur ses émotions, ses ressentit. Il ne leurrait pas. N’illusionnait pas. Acceptait sans vraiment se poser de questions. Il était le réceptacle idéal des secrets, des souffrances mais a partir de là, qui faisait attention aux siennes ?

« Tu sais, j’ai appris a me défendre quand même hein. Le petit gabarit a ses avantages surtout en sprint. »

Fis je en riant, adorant me sentir toute menue dans ses bras. C’était nouveau ça aussi. Il me semblait découvrir une autre facette de lui. Celle de l’homme tout simplement. Enfin, c’était un peu compliqué a expliquer cette sensation. Je n’en avais jamais eu besoin, même si Adam pouvait me faire sentir protéger, chez Kieran, ce sentiment prenait des proportions plus sensuelle, plus langoureuses. J’adorais.

Je ne me lassais pas de discuter avec lui et il me semblait que je pouvais tout aborder sans jamais m’ennuyer. Je compris que l’on avait battit notre complicité bien avant d’être ensemble, consolidant ce que nous étions sans même le savoir. Sa mine surprise a l’idée que je prenne la pilule m’amusa. Je pouvais jouer au mec mais je n’oubliais pas que j’étais une fille, avec les même problème. Parler de protection ou de maladie ne me faisait pas peur avec lui. J’étais protégée, clean aussi, une grande chance mais lui ne savait pas. Il préférait faire les tests, il avait raison. Je pouvais lui porter toute la confiance du monde, tant qu’il ne serait pas sur de lui, je ne nous mettrait pas en danger. Quoique j’étais curieuse de savoir quel effet cela faisait sans capote…Je ris doucement a sa remarque, dénotant de l’attention qu’il me portait.

«Kieran…Faire l’amour avec toi est…est…y a pas de mot, tu pense réellement que je pourrais refuser ? Sauf épuisement bien sur ? »

Non parce que le laisser explorer mon corps avait été intense, délicat en même temps. Magique en un seul mot. C’était naturel, explosif, doux et tendre. Il m’avait aimé terriblement, je ne voulais pas me passer de cela, je ne m’imaginais pas lui refuser ma propre extase. Ce serait idiot. D’ailleurs ses mains sur moi me faisait frissonner. Agréablement. J’adorais leur contact, comme si j’étais une petite chose fragile mais terriblement belle. Et il s’arrêta sur ma tache de naissance. Je me redressais, grimpant sans complexe sur ses genoux , le taquinant sur ses tatouages.

« Rebelle….mmmh…J’aime beaucoup celui que tu as dans le dos. Il veut dire quoi ? »

A la question piège parait il ! Souvent les jeunes se faisaient des tatouages mais n’était pas foutu de savoir ce qu’il voulait dire. Je ne pensais pas Kieran capable de se faire ce genre de truc sans que cela ai une signification pour lui. Mes bras glissèrent autour de sa nuque alors qu’il déposait ses lèvres sur mon épaule. Je fermais les yeux….J’adorais le contact de sa bouche sur moi. Nymphomane je vous dit ! Je pouffais a sa question.

« Je pense qu’il est bon. Mais c’est pas ça qui fait que tu me plais. Non, j’ai croisé pas mal de beau type dans l’Under et pas un n’a réellement retenu mon attention. Marrant en fait, alors que les trois quart des filles bavaient littéralement, moi j’les regardais pas…Mais toi…S’pas pareil, je saurais pas l’expliquer en fait. Bon en même temps, c’est vrai que tu es…très agréable a regarder. »

J’affichais un grand sourire, moqueur ? Non, si peu !

- "Ah oui, j'oubliais tes capacités à détaler comme un lapin et à me larguer facilement."

Petite allusion à notre course poursuite dans le métro londonien pour échapper aux flics. Je m'étais plutôt bien défendu, même si j'en avais eu pour trois jours à boiter avec une douleur d'enfer. Sasha était rapide et souple. Et oui, elle savait se défendre, je le savais bien, elle ne m'avait pas attendu pour ça. Mais j'aimais la sentir toute menue dans mes bras, cela me confortait dans mon rôle de mâle. C'était basique, mais c'était ainsi. Pourtant, les règles étaient chamboulées avec elle. Elle avait été mon amie avant de devenir ma petite amie et nous avions déjà une jolie relation de confiance auparavant, qui se continuait, même encore maintenant. Tant mieux, j'aurais détesté devoir perdre cette facette là. Parce que je tenais à cette complicité comme à la prunelle de mes yeux. Sasha chassait mes démons, m'apaisait.

Nous parlions de tout, vraiment. Même de sexe et de contraception. Elle prenait la pilule, elle se fait dépister fréquemment, en rapport avec son passé. Moi pas. Pas depuis deux ou trois aventures en tous les cas. Je tenais trop à elle pour me montrer égoïste et risquer de lui faire du mal. Je savais contenir ma fougue, n'en déplaise à mademoiselle qui avait parié le contraire. Mais dés lundi, j'irais faire le dépistage, histoire d'être sûr d'être sain et pouvoir lui montrer que ce que nous avions vécu là n'était rien comparé à ce que nous ressentirions sans plus aucune barrière.

- "En même temps, tu n'as pas énormément de points de comparaison..."

Je ris quand elle parla d'épuisement.

- "Je suis sûr que tu m'épuiserais avant."

Cela dit, j'étais tout à fait partant pour mourir d'épuisement ce soir. Mes mains ne se lassaient pas de caresser les déliés de son corps, d'effleurer la peau douce, de jouer sur sa petite marque en forme de croissant de lune, ce qui amena le thème des tatouages. Je répondis alors que c'était ma période rebelle. Évidemment, elle me demanda ce que voulaient dire les signes chinois dans mon dos.

- "Oh, rien d'extraordinaire, c'est la signification de mon prénom en chinois. Kieran a plusieurs orthographes et plusieurs significations. Là, ça veut dire prince des ténèbres, pour ta gouverne. C'est la traduction la plus poétique. Mais si on veut être très littéraire, ça vient de Ciàr et an, qui veut dire personne aux cheveux sombres. Prince des ténèbres, ça en jetait plus à 15 ans."

Je haussais les épaules, avant d'ajouter, non sans une pointe d'humour noir :

- "Tu trouves pas que ce prénom m'était prédestiné?"

Je me redressais à mon tour, embrassant la ligne de sa clavicule alors que ses bras se refermaient autour de mon cou. Je m'amusais à jouer des mes tatouages et de mes cicatrices, arguant que c'était un bon moyen d'avoir les filles. Elle pouffa de rire avant de répondre. Ce n'était pas ça qui l'avait intéressé chez moi. Ni même mon physique, qu'elle qualifiait d'agréable à regarder. C'était autre chose. Quoi, je n'en savais rien exactement et cela n'avait pas d'importance.

- "Ravi de te plaire..."

J'esquissais un sourire malicieux dans son cou, avant de lever la tête pour la regarder.

- "C'est de famille je crois. Aaron est plutôt beau gosse aussi si j'en crois les filles qui ont pu le croiser."

Sauf qu'Aaron ne pourrait pas en profiter comme moi. Une ombre passa dans mes yeux et j'enfouis mon visage dans le cou de Sasha, chassant mes noires pensées.

« Oui, avoue que l’art de la fuite n’est pas donné a tout le monde ! »

Mais en même temps, j’avais eu peur de le perdre dans al foule. Je ne lui dis pas même si cela pouvait s’entendre dans ma voix. Déjà amoureuse. C’était étrange. La conversation roulait, sans heurt, sans incompréhension et j’aimais ça. On pouvait s’aimer, c’est vrai et pas pour autant faire un scénario digne d’amour gloire et beauté. Je l’aimais comme il était et je n’avais pas peur ou honte, a aborder des sujets totalement loufoques comme la jalousie ou la contraception avec lui. J’étais ouverte d’esprit, lui aussi. Je me sentais totalement complète avec lui. Comme voir son reflet bien qu’il soit différent de moi a bien des égards.

J’avouais que faire l’amour avec lui avait été magique. Parfait même et il me reprit ce a quoi je haussais un sourcil.

« Peut être. Mais je n’ai pas envie d’avoir d’autre point de comparaison. »

Ce qui était vrai. Et puis un autre ne me ferait pas le même effet, je le sentais confusément. J’aimais trop ses mains sur moi pour en imaginer d’autres. Son corps contre le mien pour en vouloir un autre. Il avait raison dans un sens, je ne pouvais pas comparer. Mais je ne voulais pas comparer.

Je ris aux éclats alors qu’il affirmait que je l’épuiserais bien avant lui. Je n’en étais pas sure. Mais…

« Il n’y a qu’une manière de le savoir nan ? »

Ma peau adorait ses caresses. Comme un chat, j’aurais même pu me mettre a ronronner. Il réveillait doucement ma chair a lui et je savourais chaque caresse sans réellement me poser de question. Cela me paraissait naturel, évident.

Je le regardais étrangement alors qu’il me parlait de ce tatouage qui ornait son dos. La signification de son prénom, je ne m’étais pas trompée, cela voulait réellement dire quelque chose pour lui. Mais je n’aimais pas la pointe sombre de sa voix. Alors je ne dis qu’une seule chose.

« Je l’aime. Ton prénom. Je l’aime vraiment. »

IL sonnait avec majesté quelque part, brutalité aussi mais poésie. C’était un mélange bizarre que je savourais a chaque fois que je le prononçais.

Je ne savais pas réellement si j’aurais été attirée par son physique avant de le connaitre lui. C’était ce que j’essayais de lui expliquer, maladroitement sans doute. Il était beau a mes yeux, magnifique même. Mais des beaux mecs, j’en avais croisés et pas un de m’avait émue comme lui savait le faire. Ce n’était pas que physique, c’était un ensemble en fait.

« Aaron ? Oui..il te ressemble. »

Mais pas de la même manière. Il était beau certes, mais il dégageait quelque chose d’étrange, de bizarre que je n’arrivais pas a cerner. Je fus surprise de le sentir se blottir contre moi et je passais une main dans ses cheveux.

« Tu as toujours cet air quand tu parle de ton cousin…Tu sais que je ne te forcerais pas a en parler.... »

Cette ombre, je l’avais déjà vu, a chaque fois que l’on parlait d’Aaron. Il cachait une blessure, je le sentais, confusément même.

Non, l'art de la fuite n'était pas donné à tout le monde, c'était vrai. Cependant, je n'étais pas du genre à fuir, mais plutôt à affronter, voire à frapper le premier pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Cela dit, c'était aisé de frapper quand on était moi. J'étais quand même assez grand, sanguin, je n'étais pas une crevette. Pas comme Sasha qui n'aurait eu aucune chance, à moins d'un coup de pied bien placé comme seules les filles en ont le secret. Je ne l'avais presque jamais lâché des yeux, parce que je savais que ce monde là n'était pas le sien et je ne voulais pas qu'elle s'y sente abandonnée ou perdue. Je l'avais pourtant laissée le temps d'aller me rafraichir les idées et j'avais eu tort. Je ne le ferais plus.

- "Bonne réponse."

En effet, elle risquait de ne pas avoir d'autre point de comparaison avant très, très longtemps. J'étais flatté qu'elle trouve cela génial avec moi et je pouvais avouer sans honte avoir trouvé cela tout aussi magique dans ses bras. Et moi, j'avais quand même de quoi comparer. Même si ce n'était pas la plus douée ou la plus experte, elle avait agi à l'instinct, avec de l'audace, palliant son inexpérience. C'était parfait, tout simplement. Elle était partante pour recommencer, pour tester sans préservatif et je la modérais pour la taquiner, avant de sentir le désir revenir avec force quand elle me répliqua qu'il n'y avait qu'une façon de savoir qui de nous deux s'épuiserait le premier. Perspective alléchante.

- "Tu n'as donc pas été rassasiée pour au moins plusieurs heures?"

Moi, non. Cela avait momentanément calmé mes ardeurs, me permettant de pouvoir enfin réflechir correctement sans cette insupportable pression dans mon entrejambe, mais j'avais bien peur que cela ne suffise pas si elle continuait à jouer ainsi. Nous parlâmes de sa tâche de naissance et de mes tatouages et je lui appris la signification du mien. Rien de très philosophique, juste la signification toute bête de mon prénom, dans une autre langue. Sasha releva sans doute mon ironie, mais se contenta de dire qu'elle aimait mon prénom. Je souris simplement.

- "Ravi qu'il te plaise."

Elle me complimenta alors sur mon physique, même si je compris clairement qu'elle avait vu défiler une paire de beaux mecs sans jamais s'attarder sur l'un d'entre eux. Il n'y avait pas que le physique qui lui plaisait chez moi. Son explication était un brin maladroite, mais j'avais saisi le message. Pourquoi est-ce que je citais Aaron? Aucune idée. Parce que nous nous ressemblions, parce qu'il avait son petit succès auprès des filles et en profitait pour le temps qu'il lui restait à vivre.

- "Oui, j'ai remarqué que nous avions des airs en commun. C'est fâcheux, moi qui pensais avoir tout hérité de mon père, raté, j'ai un physique d'anglais. Ma mère était la sœur du père d'Aaron. Finalement, c'est Sorcha la vraie beauté irlandaise."

Une peau laiteuse, des cheveux roux, des yeux clairs... Une vraie fée irlandaise. Ma sœur était superbe, exotique, un peu sauvage, alors qu'il n'y avait pas plus douce qu'elle. Mais parler d'Aaron m'était toujours difficile et je ne savais pas dissimuler mes émotions, surtout pas à Sasha, qui le remarqua, bien évidement. Ses mains caressèrent mes cheveux alors qu'elle me signifiait avoir remarqué que c'était douloureux, mais ne me forçait pas à me confier. Ce n'était pas mon secret... Mais en était-ce seulement un? Sasha ne dirait rien de toutes façons, ça, j'en étais certain. Je pris une inspiration, avant de me décoller légèrement d'elle pour la regarder.

- "Aaron est... Malade. Il est condamné. Leucémie. Il va mourir Sasha, très bientôt. Lui aussi il va mourir et nous allons le regarder partir sans rien pouvoir y faire..."

J'avais assisté à la mort de mes parents, j'en étais même responsable et voilà que mon cousin allait lui aussi mourir, sans que nous puissions l'empêcher. Chaque jour le rapprochait de la fin, ce n'était plus qu'une question de mois, ses médecins étaient formels. Surtout avec son train de vie, mais c'était son choix. Et j'étais terrifié à l'idée de le regarder s'éteindre, impuissant. J'avais promis de ne pas m'attacher à lui, de le considérer comme un étranger, mais nous étions trop semblables pour rester indifférents.

« Y en a des fausses de réponses ? »

Souriais je tranquillement. Je ne me voyais pas coucher avec un autre. C’était comme ça et je le disais sans problème. D’ailleurs, j’étais toute prête a vérifier qui épuiserait l’autre en premier. Une manière de rallonger la nuit indéfiniment et une étincelle amoureuse scintilla dans mes iris alors qu’il me demandait si je n’étais pas rassasiée.

« Non…J’ai encore envie de toi. »

J’avouais sans honte là où d’autre utiliserait des moyens détournés. J’étais comme ça, pas du genre a cacher quelque chose qui n’avait pas lieu d’être dissimuler. Avoir envie de lui était normal, alors je le disais. Bien que je n’avais pas d’idées particulières en me plaçant face a lui, caressant ma tache de naissance d’un geste absent. Ce sujet en amena un autre, son tatouage. Celui sur le dos du moins et je ne fus pas déçu. Quoique je n’avais pas craint qu’il me dise que c’était quelque chose qu’il avait fait parce que c’était la grande mode bien sur. Cela devait forcément vouloir dire quelque chose. Je notais son air un peu sombre en parlant et je me contenta de dire que je l’aimais ce prénom. Il lui allait bien oui, mais pour ce qu’il traversait. Je ris doucement lorsqu’il parla du charme irlandais dont il était…dépourvu selon lui.

« Tu exagère, le charme anglais est pas mal non plus quand même ! »

J’embrassais sa tempe alors qu’il glissait son visage au creux de mon cou, parlant d’Aaron. Je ne réclamais pas qu’il me dise absolument tout, même si nous parlions facilement, il pouvait garder ses secrets. Mais je fus touchée qu’il me parle de ça. Mes yeux le scrutèrent quelque instant alors qu’il m’avouait la maladie de son cousin. Ainsi voilà pourquoi il brulait la vie par les deux bouts ? J’avais remarqué qu’il n’hésitait devant rien, prenant des risques tout en riant. Parce qu’il savait déjà qu’il allait mourir. Il connaissait déjà ce que serait sa mort.

Je glissais mes doigts dans ses boucles, commençant par ses tempes pour finir sur sa nuque. Je l’embrassais doucement.

« Je serais là d’accord ? »

Parce que la perte de son cousin serait une blessure pour lui. Je les avais rarement vu ensemble mais le peu que j’avais pu admirer me laissait deviner une entente, des liens que je n’aurais jamais avec qui que ce soit. On ne pouvait rien contre la maladie, contre cette mort annoncée. Que pouvais je lui dire qui ne serait pas un mensonge a part lui promettre que je serais là si il avait besoin de moi ?

- "Oui."

Comme dire qu'effectivement, elle ne pouvait pas comparer et qu'il fallait remédier à ça. Même si je sais que ce n'était pas du tout son genre. Trop droite et honnête pour ça. Si j'étais entier et donc vivant à fond mes passions, elle, elle était sincère dans ses sentiments. Nous nous complétions bien. Et sexuellement, on pouvait dire que nous nous entendions très bien également, puisqu'elle me rétorqua sans honte qu'elle avait encore envie de moi. Je souris, ravi de cette synchronisation.

- "Je pense qu'on va pouvoir arranger ça incessamment sous peu."

Juste le temps que je récupère de la fois d'avant qui n'était pas si éloignée dans le temps. Cela ne devrais pas durer une éternité étant donné la vitesse à laquelle le désir enflammait mes veines. Surtout dans cette position, alors que ses fesses nues étaient juchées sur mes cuisses, que sa poitrine frôlait mon torse alors que je l'embrassais tendrement. Nous parlâmes tatouages et tâches de naissance, avant de parler beauté. De la mienne en particulier, que je comparais à celle d'Aaron, puisque nous nous ressemblions énormément. Je lui avouais alors être déçu de ressembler à mon cousin anglais. Autant pour le charme irlandais. Je m'offusquais quand elle me rétorqua que le charme anglais n'était pas mal du tout, reniflant de mépris :

- "Tu m'insultes là."

Bon, je n'étais pas vraiment vexé, même si je revendiquais bien haut et fort mon appartenance à la merveilleuse Irlande, même si ce n'était que par mon père. J'étais patriote, sans être pour autant extrémiste. Mais parler d'Aaron amenait toujours la douleur de sa mort prochaine et Sasha m'incita doucement à me confier à elle. Ce que je fis, du bout des lèvres et avec une douleur manifeste alors que ses mains se perdaient dans mes cheveux, me faisant fermer les yeux sous cette douce caresse. Elle me répondit simplement qu'elle serait là et je rouvris les yeux, les plongeant dans les siens. Blake m'avait dit que mon regard était fascinant, reflétant tout un tourbillon d'émotions indéfinissables, mais palpables. C'était ce regard là que je devais poser sur Sasha à cet instant précis. Ma main vola vers ma nuque, récupérant la sienne, avant de la porter à mes lèvres et de l'embrasser.

- "Je sais. Je pense que je vais avoir énormément besoin de toi."

J'eus un petit sourire triste et légèrement ironique.

- "C'est tellement idiot. Quand je suis venu à Londres, je savais pertinemment qu'Aaron était condamné et je m'étais promis de ne pas m'attacher à lui. Sauf que sa famille l'ignore déjà, le relègue dans sa chambre... Comme s'il était un fardeau, comme s'il n'était déjà plus là... Nous ne pouvions pas faire pareil. Il n'a personne. Il va mourir et il est seul."

Et comme un con, je m'étais fait avoir, à vouloir adoucir un peu son quotidien, à plaisanter, à sortir... Serais-je là jusqu'au bout? J'aimerais vraiment, mais je ne pensais pas en avoir le courage. Je secouais la tête, commençant à embrasser Sasha avec empressement, pour chasser l'ombre de la mort.

- "Ce n'est pas le moment de parler de ça, tu es avec moi, absolument magnifique dans ta nudité et il me semble que tu as envie de moi."

Ma main glissa jusqu'à la cambrure de son dos, caressa la rondeur de sa fesse, alors qu'une autre prenait un sein en coupe. Nous avions autre chose à faire que nous lamenter. Mon désir s'enflamma. Nous n'étions pas prêt de dormir.

[Si tu veux éllipser et passer à ce qu'on a dit hier soir, te gêne pas, faut que j'y aille ><]

Je lui jetais un regard brillant alors qu’il me disait bientôt pouvoir me refaire l’amour. Je n’étais pas devenue brusquement insatiable, ce n’était pas le bon mot, plutôt que je voulais retrouver notre harmonie a ce moment là, cette sensation de n’être qu’a lui, fondue en lui-même. Je n’étais pas du genre a aguicher par des sous entendus, je ne savais même pas comment faire d’ailleurs, alors j’avouais sans pudeur. C’était comme ça, j’aurais pu le choquer mais je n’en avais pas l’impression.

Je penchais légèrement la tête en le regardant avant de lui asséner le coup de grâce en parlant du charme anglais. Bon ok. Enfin moi j’étais pas non plus très anglaise. Mes traits étaient tout de même très asiatique, même si j’étais métissée. C’était assez étrange. Je l’embrassais doucement lorsqu’il me parla d’Aaron, de sa maladie. Je serais là si il devait en souffrir et je le lui dit. Il sourit, un peu tristement en baisant ma main.

« On peut pas s’empêcher de s’attacher, Kieran, s’comme ça parfois. Mais pense pas a ce qui arrivera, profite juste de ce qu’il y a maintenant. Ce sera des souvenirs précieux t’sais. Il sera pas seul puisque tu seras là.»

Murmurais je doucement contre ses lèvres, car on y pourrait rien, Aaron mourait, c’était ainsi. Il pouvait tempêter, hurler, cela ne changerait rien. Alors autant profiter de l’instant présent au lieu de songer a ce que sera la perte. Kieran sera sans doute là pour adoucir sa vie, même si il ne l’accompagnait pas jusqu'à la fin. C’était trop horrible de le faire d’ailleurs, mais il pouvait toujours l’aider a supporter la douleur ou la tristesse.

Mais il chassa ses pensées et cet instant délicat en resserrant son étreinte sur moi, glissant de nouveau sur ma peau pour me faire frissonner, réveiller mon envie de lui qui ne demandait que cela.

« Il me semble aussi. »

Souriais je sur ses lèvres avant de me laisser de nouveau aimer. De m’oublier encore dans ses bras, il fut si doux et en même temps passionné, terriblement. Je m’enhardissais, voulant lui rendre au centuple ce qu’il me faisait, ce qu’il me donnait avant d’exploser dans un cri rauque.

Nichée contre lui, apaisée, épuisée, je m’endormis sans vraiment m’en rendre compte, rêvant de cette soirée qui avait changé ma vie si profondément. C’est un rayon de soleil passant entre les persiennes qui me chatouilla le nez. Je ne dormais jamais vraiment longtemps, même si je dormais beaucoup. Court sur la durée mais souvent. Je me collais contre le corps de Kieran, m’éveillant a sa respiration régulière et profonde. Il dormait encore et je souris en ouvrant les yeux sur son visage apaisé. Serein. Une vague d’amour m’étouffa en le regardant, il était magnifique et j’avais encore du mal a me dire qu’il était a moi. Je l’embrassais doucement pour ne pas le réveiller avant de me glisser hors du lit. Un léger frisson de froid passa sur ma peau alors que je me dirigeais en silence vers la salle de bain. Question conne..Il prenait quoi au petit déjeuner ? Mince, j’en avais aucune idée. Enfin, déjà la douche, ensuite, j’irais chercher des viennoiseries.

Le jet d’eau faillit me faire crier tant il était froid et j’eus tot fait de pousser le robinet d’eau chaude. Un soupir me traversa, j’étais pas tout a fait redescendue sur terre apparemment ! Je souriais toute seule en fermant les yeux, laissant le jet de l’eau couler sur mon visage.

J'étais épuisé, aussi bien physiquement que moralement, mais c'était une saine fatigue. Les promesses de Sasha tournaient dans mon esprit, de même que ses conseils. Elle avait raison, ça ne servait à rien de se mettre martel en tête. Le temps était compté, il fallait en profiter un maximum. C'était pourtant bien plus facile à dire qu'à faire, mais je préférais que l'on cesse de parler d'Aaron pour s'occuper un peu de nous. J'avais envie d'elle, elle de moi et j'étais de nouveau tout disposé à l'aimer. De façon plus assurée que la première fois, plus fougueuse aussi, bien que je ne cessais de me montrer tendre. Et Sasha prenait confiance en elle, osant des choses qui me ravirent.

Si bien que je m'endormis très facilement, Sasha nichée contre moi et que pour une fois, je dormis d'un sommeil sans rêves, sans cauchemars, sans réminiscences sur passé. Rien. Juste le repos absolu. Je n'étais pas forcément une marmotte et je faisais rarement la grasse matinée. Mais il y avait encore moins dormeur que moi. Ou moins dormeuse. Je me réveillais doucement, prenant mes aises et de sentir que j'étais seul dans le lit me permit d'ouvrir les yeux et d'émerger tout à fait. Il me fallut une fraction de secondes avant de calculer où j'étais. Et avec qui. Un sourire étira mes lèvres alors que je trainais un peu, quand je captais le bruit de l'eau qui coule. La douche.

Avec des idées peu catholiques en tête, je m'extirpais du lit, frais et dispos, bien qu'encore un peu dans le coaltar, me dirigeant vers la salle de bain à pas feutrés. Elle se lavait effectivement et je dus résister à l'envie de la rejoindre. Je me contentais de m'adosser au mur, complètement indifférent au fait que j'étais à poil et de croiser les bras en attendant qu'elle sorte, un sourire tout sauf angélique aux lèvres. Cela allait bientôt faire 24h que je vivais sur un nuage, dans une autre dimension où je n'étais pas harcelé par mes propres tourments.

Je ne passais jamais vraiment beaucoup de temps sous la douche. J’étais comme ça, en général, j’expédiais en 10 minutes montre en main. Sauf que là, je pris un peu plus de temps, me prélassant sous l’eau chaude qui coulait sur ma peau apaisée et satisfaite. Mais bon, il fallait bien sortir quand même un jour non ? Bref, je tendis une main hors du rideau de douche pour me saisir d’une serviette éponge avant de la coller sur ma tête pour me frotter les cheveux, ouvrant grand le rideau de douche avant de poser un pied hors du bac. Mes mains s’agitaient sur ma tête avant que je n’ote la serviette d’un coup, ouvrant les yeux sur…la présence de Kieran tranquillement adossé a la porte. Sur le coup j’eus un temps d’arrêt avant de lui sourire, absolument pas gênée par sa nudité ou la mienne. Ce qui aurait été stupide au vu de ce que nous avions fait une bonne partie de la nuit d’ailleurs.

« Déjà réveillé ? »

Fis je en laissant ma serviette sur un support avant de venir me coller contre lui, glissant mes bras autour de son cou, le trempant au passage. Pendue a son cou, je penchais légèrement la tête sur le coté en scrutant son visage.

« Mmmh…Tu as l’air reposé en tout cas, je suppose donc qu’tu as bien dormi. »

Finis je par dire avec un sourire mutin aux lèvres, non, non, non, je faisais référence a rien du tout ! Ou presque…enfin si totalement. Puis, je glissais un index sur sa bouche avant de lui poser MA question conne du matin…Ou pas d’ailleurs elle avait tout de même son importance.

« Tu déjeune quoi ? Parce que j’ai du lait plein, j’crois que j’dois aussi avoir du café mais s’tout. »

Repris je avant de me hausser sur la pointe des pieds, quelle idée d’être aussi grand aussi j’vous jure !, et de l’embrasser, légèrement taquine.

J'observais avec un certain amusement la petite main se faufiler entre le rideau et le mur pour aller récupérer une serviette avant de disparaître de nouveau. J'entendais Sasha qui se séchait vigoureusement, avant d'ouvrir en grand le rideau, sortant de la douche et s'essuyant les cheveux en même temps, sans même se rendre compte que j'étais là, à l'observer, alors qu'une pointe de désir me vrillait déjà les reins. Ce n'était franchement pas possible de se mettre dans ses états pareils à chaque fois que je pouvais la voir... J'aurais du être calmé après nos ébats de la veille. Mais non, même pas. Pourtant, elle n'était pas particulièrement voluptueuse. Une petite poitrine, des membres déliés... Plus fine et athlétique qu'en formes. Mais il fallait croire que cela me convenait tout à fait.

Elle finit par s'apercevoir de ma présence, marquant un temps d'arrêt avant de sourire, s'étonnant de me voir déjà debout.

- "Apparemment... A moins que je ne sois en pleine crise de somnambulisme."

Elle se glissa jusqu'à moi, pas encore tout à fait sèche, se collant contre ma peau et passant ses bras autour de mon cou.

- "J'ai senti un grand vide à côté de moi, ça m'a réveillé, je crois. Ça fait longtemps que tu es debout?"

Je pris alors une mine catastrophée, avant de demander, inquiet :

- "Mince, tu m'as encore vu la bave aux lèvres."

Je souris, avant de hocher la tête quand elle me fit remarquer que j'avais l'air reposé et que j'avais bien dormi. Oui, comme une pierre. Et ça faisait des mois que ce n'était pas arrivé.

- "Pour la première fois pendant des mois, j'ai dormi d'une traite et sans cauchemars. Tu ne serais pas un peu magicienne?"

Son index glissa sur mes lèvres, me réduisant au silence, alors que je me demandais de quoi elle voulait bien me parler pour réclamer ainsi toute mon attention. Du petit-déjeuner. Très important. J'avais une faim de loup. Elle se hissa sur la pointe des pieds pour m'embrasser et mes mains vinrent se refermer dans son dos, l'emprisonnant contre moi.

- "Présentement, je te répondrais bien que j'ai faim de toi..."

Je souris malicieux, avant de répondre franchement :

- "Mais ça ne nourrit pas son homme et je mange le matin... Du pain, des céréales, de la confiture... Je ne suis pas difficile, mais quelque chose de consistant."

Sauf qu'elle n'avait rien, apparemment. Aucune importance.

- "J'irais à la boulangerie après m'être lavé."

Mais j'avais bien du mal à la lâcher pour passer sous la douche. Mes mains glissèrent vers le bas de ses reins, caressant ses fesses, dissimulant mal ce que j'avais encore derrière la tête.

- "Dis-moi de te lâcher et d'aller sous la douche seul..."

Juste un murmure, un peu trop rauque, qui trahissait le désir renaissant.

« Depuis quelques minutes…J’dors pas beaucoup en général. »

J’aimais me retrouver contre lui ainsi, sa peau a même la mienne, sa chaleur se confondant a la mienne. Il était si beau que j’en avais mal rien qu’en le regardant. Je ris légèrement lorsqu’il parla bave. Image sexy si il en est. Mais non, il n’avait pas bavé, rien de tout cela, son visage lorsque je m’étais réveillée était serein, apaisé, j’avais aimé l’admirer ainsi.

« Nan, aucuns pouvoirs magiques…Mais je suis contente que tu ai dormi si paisiblement. Ton visage est différent quand t’es apaisé. »

Fis je en posant soudain un doigt sur sa lèvre pour lui poser une question basique. Oui, je savais aussi faire preuve de normalité dans mes interrogations. Mon sourire s’élargit a sa réponse et je ne pus empêcher les souvenirs de cette nuit d’affluer dans mon esprit. Sulfureuses. Passionnées. Tendres. Et mon ventre frémit soudainement.

« Ah…Désolée, j’ai rien de tout ça. J’mange jamais chez moi pratiquement et pis j’me contente de lait. »

Marmonnais je, mince, lui, il avait besoin de manger. Mais ce n’était pas bien grave, si il disait aller a la boulangerie après sa douche. Ses mains glissèrent sur moi, provoquant frisson et délices, je faillis même laisser échapper un gémissement. Bon sang mais ! On avait fait l’amour une bonne partie de la nuit ! J’étais sensée être calmée merde ! Ben même pas dirait on. Et en même temps, je savais qu’il faudrait qu’il rentre a un moment ou un autre, même si j’avais adoré notre parenthèse, notre bulle, la vie reprenait toujours son cours.

« Lâche moi et va sous la douche tout seul. »

Susurrais je alors même que mes mains partaient a sa rencontre, caressant sans honte son torse.

« Je suis pas très convaincante hein ? Mais je sais qu’il faudra bien que tu rentre chez toi et j’ai envie d’encore profiter de ta présence le temps qu’il reste »

Avouais je avec une petite mine contrite, je n’étais pas spécialement possessive, enfin, je crois. Kieran ne pouvait pas être qu’a moi c’était malheureusement impossible mais tentant par certains cotés.

« Donc, y a plus qu’ton estomac pour te freiner. »

Ajoutais je avec un sourire amusé.

Je baillais, me passant une main dans les cheveux. Si elle, elle ne dormait pas beaucoup, moi non plus, mais là, j'avais tellement bien dormi que j'avais l'impression d'être encore plus fatigué, tout en étant en forme. Très étrange comme sensation. Elle m'avait tellement détendu que le stressé était totalement retombé. D'où le sommeil de plomb. Je m'approchais d'elle, la prenant dans mes bras, tout en plaisantant sur le fait qu'elle avait du me voir baver. Une boutade entre nous, dont je me souvenais très bien. Même si la dernière fois, elle avait assisté à mon réveil, suite à un de mes cauchemars. Mais cette fois, dans ses bras, rien n'était venu troubler mon repos et je m'en émerveillais, lui demandant si elle n'avait pas de pouvoirs magiques pour réussir cet exploit. Ou bien c'était simplement l'épuisement, mêlé au sentiment d'être en... sécurité.

Elle posa un doigt sur mes lèvres, avant de me poser une question primordiale... Ce que je déjeunais le matin. Elle, pas grand chose apparemment. Pourtant, je l'avais vu manger, elle n'était pas du genre à faire attention à sa ligne, ayant un bon appétit. Mais le petit déjeuner ne semblait pas le repas le plus important pour elle. Pour moi, en revanche... Je plaisantais pourtant sur une toute autre faim. Réelle. Surtout avec son corps nu et humide collé au mien. Je consentis quand même à répondre pour une nourriture plus terrestre.

- "Pas de soucis, je te laisse ton lait, j'irais me chercher quelque chose de plus copieux après."

Après ma douche. Mais encore fallait-il que j'y aille et avec Sasha lascivement collée à moi, c'était un peu difficile. Je lui demandais alors de m'ordonner d'y aller, ce qu'elle fit d'un ton pas convaincant le moins du monde. En même temps, avec mes mains caressant ses fesses, je lui demandais sans doute trop de self control. Ses mains caressèrent mon torse et je sus que je n'irais pas chercher de quoi manger tout de suite. Non, elle n'était pas convaincante, mais à l'idée de devoir l'abandonner et retourner à ma vie... Comme si cela n'était qu'une parenthèse enchantée dans un morne quotidien.

- "Malheureusement, je crois que mon estomac ne fait pas le poids..."

Je repoussais doucement Sasha sous la douche. L'aidant à grimper dans la douche et refermant le rideau derrière nous, avant d'allumer le jet d'eau. Alors je m'emparais de ses fesses, la hissant sur mes hanches, plaquant son dos contre le mur et commençant à lui embrasser le cou. Je n'avais vraiment besoin d'aucune stimulation avec elle. Il me suffit de l'embrasser, de sentir ses mains sur ma peau, pour être prêt à l'honorer.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas prit une douche à deux... Même si je passais plus de temps à lui faire l'amour sous l'eau chaude qu'à me laver.

Quand nous ressortîmes tous les deux, nous étions trempés, mais ravis. Je me demandais quand même si cela allait être ainsi tout le temps ou si c'était la magie des débuts. Sasha me lança une serviette et je me séchais vigoureusement, avant d'aller m'habiller rapidement, mon ventre commençant à gronder de façon alarmante.

- "Tu ne veux pas que je te ramène quelque chose?"

Je souris, retournant vers elle pour l'embrasser rapidement sur les lèvres, avant de quitter son appartement en quête d'une boulangerie. Je mis un bon quart d'heure à faire mes courses, allumant une clope au passage. Je revins à l'appart avec quelques viennoiseries, posant le sac sur la table basse et me laissant tomber sur les coussins.

- "Je n'ai pas envie de rentrer... C'est bizarre, mais j'ai l'impression qu'en retournant à mon quotidien, ce qu'on a vécu ne sera qu'un rêve..."

Finalement, je pris deux douches…Et la seconde fut placée sous le signe du plaisir, tout simplement. Je n’avais pas été convaincante pour deux sous et n’avais guère eut envie de le repousser. Alors le petit déjeuner attendrait n’est ce pas ? J'avais envie de lui, lui de moi, le reste pouvait aller se faire voir.

Nous finîmes par sortir, ayant, je crois, épuisé toute l’eau chaude du ballon mais cela me faisait rire. J’aimais terriblement faire l’amour avec lui, c’était tout, résultat, j’étais faible. Il s’habilla pendant que je me contentais d’un tee shirt large et d’un shorty.

« Des choux ! Des petits choux a la crème tiens ! Tu m’as donné faim. »

Répondis je en riant avant de me rendre dans la cuisine pour préparer le café pendant qu’il était en ville pour trouver de quoi satisfaire son estomac et le mien.

Je baillais bruyamment en ouvrant le frigo a la recherche de ma bouteille de lait préférée mais pour une fois, je ne bus pas directement a la bouteille. Non, non, je pris le temps de dresser une table de petit déjeuner, même si il manquait le principal quand même. Deux bols, des cuillères des fourchettes, tout ce qu’il fallait. Avant de m’assoir tranquillement, versant le lait dans mon bol avant d’y ajouter une goutte de café. Han sacrilège a mon rituel habituel ! Je souriais toute seule quand Kieran revint. J’avais déjà les mains dans le sac qu’il déposait sur la table lorsqu’il ouvrit la bouche, me faisant soupirer.

« Ouais, j’ai cette impression aussi mais d’un autre coté, même si l’idée me branche, j’peux pas t’attacher au lit ad vitam. J’ai pas envie qu’tu parte mais j’ai pas l’choix que de te partager. »

Répondis je avec un sourire tendre, poussant vers lui la cafetière fumante.

« Mais on aura d’autre moment comme ça, peut pas en être autrement. »

Ajoutais je tranquillement, une étincelle rieuse dans les yeux. C’était vrai, je voulais pas qu’il parte mais en même temps, je ne pouvais pas nous soustraire a notre vie. Mais je savais aussi qu’on se retrouverait de toute manière.

Des petits choux à la crème pour la demoiselle donc. Elle ne déjeunait pas souvent, mais quand elle daignait manger, elle ne faisait pas semblant. Je la quittais donc, pour aller faire des courses matinales, avant de revenir avec de quoi nous rassasier et m'installer sur les coussins, non sans lui livrer mon sentiment quant à ces dernières 24h qui me paraissaient irréelles. Hier, nous étions amis, aujourd'hui... nous étions amants. Plus que ça même, ce n'était pas que du sexe. Même si nous avions mis le paquet à ce niveau là, c'était avant tout une entente amicale. Je m'esclaffais quand elle me parla de m'attacher au lit.

- "Entre nous, ça me brancherait aussi."

Mais il fallait en effet qu'elle me partage. Il y avait Sorcha, ma seule famille, que je n'abandonnerais jamais, même pour une fille dont j'étais raide amoureux. Elle avait besoin de moi. Nous étions parachutés dans une ville qui n'était pas familière, nous avions laissé tout ce que nous connaissions derrière nous. Je récupérais la cafetière, me servant un café fumant, avant de déballer les viennoiseries et de tendre les choux à Sasha avec un sourire malicieux.

- "Évidemment qu'il y aura d'autres moments..."

Cela dit, il allait falloir s'organiser, parce qu'entre mes cours, ses boulots, cela allait devenir difficile et je ne voulais pas sacrifier non plus ses leçons. j'avais promis de lui apprendre à lire et à écrire, je tiendrais cette promesse. Mais au lieu de repartir le soir, je pouvais très bien passé les week-end avec elle. Sauf que Sorcha risquait de mal le vivre. Quel casse-tête. Je commençais à boire mon café, repensant à notre petite séance matinale et soudain, je le reposais, figé. Merde... Dans le feu de l'action, j'avais complètement oublié la capote.

- "Sasha... On a complètement oublié de se protéger toute à l'heure..."

Je me passais une main dans les cheveux... Bon, ben demain, dés que je pourrais, prise de sang, c'était vraiment important. j'avais perdu les pédales avec elle. Ce n'était pas la peine de se rendre malade... En théorie, il n'y avait aucun risque. Elle, elle n'était pas infectée. Et moi non plus. Normalement. Il y avait toujours un doute, une possibilité.

- "Je suis désolé, j'ai complètement oublié..."

Je ris doucement alors qu’il affirmait que ça lui plairait. Oui, c’était tentant a faire la prochaine fois ? Enfin aussi séduisante soit cette idée, elle n’était pas réalisable. Kieran avait sa sœur, ses études, moi mes jobs même si je commençais sérieusement a me dire qu’il serait sans doute temps que je trouve quelque chose de plus stable, non, on ne pouvait pas arrêter le temps.

« J’dois prévoir des menottes pour la prochaine fois ? »

Demandais je mutine avant de croquer dans un choux absolument délicieux piqué dans le paquet qu’il me tendait. Ah tiens, finalement, j’avais plus faim que je ne le pensais.

« Faudra juste trouver a s’organiser mais j’ai bien l’intention d’en avoir encore beaucoup. »

Repris je la bouche a moitié pleine avant de m’étrangler a moitié lorsqu’il m’annonça qu’il avait oublié la capote. Ah…Je toussais violemment avant de faire la première reflexion qui me passa par la tête.

« T’avais raison, c’est plus intense sans…. »

Très pertinent mais je crois que ce n’était pas ce qu’il voulait dire. Là par contre, je ne pouvais pas dire que c’était pas grave, bien que je ne doutais pas que si il avait eu quelque chose, il me l’aurait dit. Seulement voilà, il se pouvait aussi que lui-même ne le sache pas. C’était probable. Je reposais mon choux a moitié mangé en récupérant mon souffle avant de réussir a parler.

« Bon et bien tu sais ce qu’il te reste a faire…Enfin, je ne suis pas trop inquiètes, tu m’as dit que tu t’étais toujours protégé et même si tu as pu oublier une fois, y a peu de chance pour que tu ai quelque chose. »

Peu de chance ne voulait pas dire aucune chance du tout quelque part…Je soupirais doucement.

« Ne t’excuses pas, j’ai rien fait pour que tu y pense en même temps. »

Non ça c’était sur, je n’avais absolument rien fait pour lui rappeler la capote donc, quelque part, le tord était partagé. Mais…

« Ecoute Kieran, s’pas la peine de se faire du mouron tant que tu auras pas fait tes tests d’accord ? Par contre si par malheur il y a un problème, je veux que tu n’hésite pas a me le dire ok ? Je t’aime ça changera pas mais j’espère juste que tu auras assez confiance en moi pour le faire. Et si y a rien…tu jetteras ton stock de capotes. »

Finis je sur un sourire amusé.

» Sasha "Blue"
» J'ai besoin de l'oubli [Blue]
» Sasha "Blue" Erwin FINI
» Mais t'es vraiment une fille! [Blue]