Like a virgin [PV Erin]

Cela faisait quatre mois que j'étais avec Erin. Enfin, que j'étais... Disons plutôt que l'on couchait ensemble et que l'on n'allait pas spécialement voir ailleurs. En tout cas, ce n'était pas mon cas, et j'avais compris à quelques allusions que ce n'était pas le sien non plus, même si je n'aurais rien dit si cela lui avait chanté. Nous n'étions pas un couple, après tout. Nous étions deux adultes consentants qui s'amusaient ensemble, et qui ne voyaient pas l'intérêt de creuser à côté d'un bon filon. Alors non, je n'aurais rien dit si elle avait été voir ailleurs. Bon, j'aurais trouvé ça débile. Mais elle était libre, elle faisait ce qu'elle voulait.

Erin était vraiment la femme idéale. Pas prise de tête, simple et joyeuse, et pourtant sérieuse quand il le fallait. Elle ne m'avait jamais mis mal à l'aise en public au boulot. Je me sentais encore trop décalé dans l'univers du lycée pour être tout à fait épanoui avec elle lorsque nous en passions les grilles et elle le sentait.

Dans le même temps, au-delà du sexe pur, nous avions développé une amitié sincère, surtout basé sur notre amour de la musique. Je lui avais parlé de l'under, de mon groupe, et elle avait semblé absolument fascinée et surtout intéressée. C'était une des choses que je préférais avec elle : elle n'avait jamais peur de rien. Malheureusement, je n'avais pas pu l'emmener tout de suite. J'étais toujours en liberté surveillée et je ne voulais pas me précipiter si vite dans l'under, ô combien ce monde me manquait, alors que la flicaille savait ce qui y traînait. Déjà que je ne pourrais pas accepter le moindre joint lorsque je m'y rendrais.... C'était sans doute de la parano mais je ne voulais plus jamais retourner en prison. Jamais.

Mais maintenant, cela faisait quatre mois. Quatre mois que je me tenais à carreau et que je n'avais jamais ne serait-ce qu'approché la limite. Alors ce soir, j'avais décidé que c'était le grand soir. J'allais emmener Erin dans mon monde. Je l'avais prévenue qu'on sortait, je ne lui avais juste pas dit où.

Alors forcément, mademoiselle m'ouvrit en sous-vêtements, aguicheuse à souhait, et je dus me retenir de ne pas lui sauter immédiatement dessus. Enfin, en quatre mois, j'avais pris l'habitude et je savais lui résister - autant dire que lorsqu'elle m'avait fait ce fameux strip-tease, ça n'avait pas, mais alors pas du tout été aussi facile. En tout cas, grâce à la tenue qu'elle avait arboré ce soir-là, et d'autres fois, je savais qu'elle avait tout ce qu'il fallait pour pouvoir se fondre dans l'under... Chez moi.

Je posai un regard gourmand sur elle, la pris par la taille et l'embrassai profondément, la faisant basculer en arrière. Nous reculâmes et je fermai la porte du pied, avant d'enfin daigner la lâcher.

J'étais habillé normalement, si ce n'était mon bon vieux blouson de cuir que j'avais enfin dépoussiéré. Je m'étais senti divinement bien quand je l'avais mis, et j'avais la ferme intention qu'Erin mette des vêtements assortis. Avec un clin d'œil sans équivoque, je lui dis :

- Tu es priée d'aller fouiller dans tes tenues en cuir. On ne va pas sortir en étant dépareillés !

Quatre mois, c'était long et incroyablement court. j'avais rarement eu un coup régulier aussi longtemps. Je me lassais vite ou bien les hommes finissaient par avoir envie de quelque chose de plus sérieux et me laissaient tomber alors que je leur disais ne pas pouvoir offrir davantage. C'était sans doute un mode de vie que peu pouvaient comprendre. Je passais sans doute pour une nymphomane, complètement dépravée et dévergondée, seulement avide de sexe, mais ce n'était pas le cas. J'avais besoin de complicité, j'avais besoin de tendresse... D'amour, sans doute, mais je ne pouvais le laisser s'infiltrer dans mon cœur. En général, quand cela arrivait, je partais... Je refusais qu'un homme qui compte pour moi puisse assister à ma déchéance, puisse un jour se sentir responsable de moi et ne demeure avec moi que par compassion. Je ne pouvais le tolérer, l'imaginer. Dés que j'avais apprit que j'étais malade, j'avais décidé que je vivrais seule jusqu'à la fin de mes jours. Une décision qui n'était pas prise à la légère, qui me coûtait chaque jour, mais que je ne pouvais regretter.

Adam était entré dans ma vie, il y a 4 mois et tout me semblait plus beau depuis. Nous nous entendions merveilleusement bien au lit et il était exactement l'amant dont je pouvais rêver. Tendre, viril, fougueux et attentif. Il avait ses moments d'impatience et dans ces cas là, j'étais ravie qu'il me prenne avec ardeur. Mais il pouvait aussi se montrer plus romantique et doux, faisant monter le plaisir très lentement, pour me laisser pantelante.

Nous avions passé l'été à sortir ici et là, à apprendre à nous connaître, à nouer une jolie relation de complicité et d'amitié. Je lui avais fait ce strip tease qu'il avait gagné et il avait failli ne pas s'en remettre. Il m'arrivait souvent de lui faire ce genre de surprise, pour ainsi pimenter notre vie sexuelle et que cela reste un jeu, agréable. Il me semblait que j'y parvenais.

A la rentrée, nous avions du réapprendre à travailler ensemble, avec d'autres rapports et cela se passait plutôt bien. Je ne pouvais résister à l'envie de caresser ses fesses musclées en douce quand je passais derrière lui et qu'il discutait, le prenant au dépourvu et moi, faisant comme si de rien n'était. Des taquineries sans conséquences, comme des enfants.

Ce soir, nous sortions une fois de plus, mais je ne savais pas où, aussi ouvris-je à Adam en sous vêtements, chose dont il commençait à avoir l'habitude. Allait-il enfin me donner un indice? A son regard, je compris que je lui faisais toujours mon petit effet. Il s'empara de mes lèvres, impérieux et je nouais mes bras autour de son cou alors qu'il rentrait et refermait la porte, finissant de m'embrasser. Je pus l'admirer tout à loisir. Une tenue des plus classiques et passe partout, si ce n'était un blouson en cuir que je ne connaissais pas. Il me regarda, avant d'enfin daigner me dire comment m'habiller. Je souris en coin.

- Bien, je vais voir si je trouve quelque chose de convenable.

Du cuir, donc... Allions-nous dans l'under? Il m'en avait suffisamment parlé pour me donner envie d'y aller. Je savais qu'il n'osait pas, à cause de sa conditionnelle, mais il semblerait qu'il ai jugé pouvoir enfin retrouvé un peu de liberté. Je montai dans ma chambre en roulant des hanches sous son regard scrutateur, avant de fouiller dans mon armoire. Ah tiens, pas vraiment du cuir, mais cette robe ferait l'affaire. J'enfilais don la robe noire. C'était un dos nu, le col et la poitrine était en tissu noir avec des strass, la jupe noire et courte et le reste en voile noir transparent. Je descendis ainsi, passant devant Adam pour enfiler des cuissardes et une veste de cuir à mon tour.

- Ça ira?

Je ne savais pas trop comment on s'habillait dans l'Under...

Je savais qu'elle ne me décevrait pas. Mais j'avais beau y être habitué, j'avais toujours un petit instant de surprise où je restais bouche bée, une seconde pétrifié par sa sensualité débridée. Cela venait certainement du fait que je la voyais tous les jours en sage petite conseillère d'orientation, la jeune femme qui ne payait pas de mine et qui n'avait absolument pas l'air d'être ce qu'elle était en privé. Je me demandais parfois fugitivement si d'autres de ses collègues l'avaient connue comme je la connaissais, avant de repousser cette idée, me sentant pincé par un sentiment que je ne connaissais que trop bien : la jalousie. C'était ce qui avait fait ma perte, et c'était un sentiment qui n'avait pas lieu d'être entre Erin et moi, nous nous l'étions maintes fois répété.

- Tu es parfaite, comme d'habitude, répliquai-je, affichant un sourire gourmand.

Je la pris par la taille, saisis ses clés accrochées au clou de la porte et l'entraînai dehors.

- Allez, on embarque, ma jolie !

Je verrouillai sa porte alors qu'elle se dirigeait vers la voiture et me mis au volant. Ma moto me manquait, mais je ne pouvais pas la récupérer pour l'instant, alors je m'en préoccuperais plus tard. Nous roulâmes rapidement - seule la menace perpétuelle de la liberté surveillée m'empêcha de mettre le pied au plancher - et bientôt nous nous arrêtâmes dans un coin de la ville que n'importe qui aurait défini comme peu recommandable. Je la pris par la main et nous nous mîmes à parcourir des kilomètres de couloir, alors que nous suivions sans que je le sache le même chemin que Sasha, ou plutôt Blue, avait parcouru il y a des mois de cela avec Aaron, suivie de près par Kieran, même si à l'époque elle était sans doute loin de se douter qu'elle deviendrait sa petite amie. Enfin nous arrivâmes à l'entrée de la fête et les deux gorilles à l'entrée perdirent instantanément leur expression revêche lorsqu'ils me reconnurent :

- Oh bordel, Crazy, ça fait un bail qu'on t'a pas vu ! Mais pourquoi t'es plus au trou ?

- Liberté surveillée, rigolai-je, en gros ça veut dire que je dois me tenir à carreau mais j'allais quand même pas la passer tout entière sans revenir vous voir ! Vous m'avez manqué, les gars !

- Et c'est qui, ta poupée ?

- Une curieuse à qui je vais faire découvrir la vraie vie, répondis-je simplement, adressant un sourire à Erin.

Ils nous laissèrent rentrer sans plus de façon, et immédiatement je me sentis envahir par la musique, qui pulsait dans tout mon corps, entouré de corps dansant, hurlant, chantant - fumant, buvant, se droguant. Peu m'importait. C'était mon univers. C'était pour ça que j'étais fait. Et Erin avait certainement dû instantanément voir la différence.

Brusquement, un hurlement me perça les tympans et je sentis une bouche trop maquillée se ventouser à la mienne. Je fis tournoyer Rabbit sur elle-même, lui rendant son baiser, et la regardai en souriant alors qu'elle reprenait son équilibre sans aucune difficulté malgré des talons aiguille de plus de dix centimètres lorsque je la reposai. Elle avait les yeux explosés, shootée, comme d'hab', à l'alcool et à la fumette.

- Crazyyyyyyyyyyyyyyyy t'as pas idée de à quel point tu nous as manqués, à tous bordel ! T'as pas changé, t'es toujours aussi sexy, tu sais ça ? Tu m'présentes ? ajouta-t-elle en soufflant sa fumée de cigarette sur le visage d'Erin.

- Erin, Rabbit, une vieille connaissance, Rabbit, Erin, une amie à moi. Toi non plus, tu n'as pas changé, ajoutai-je en riant. T'es toujours plus maquillée qu'une voiture volée et moins habillée qu'un chaton à sa naissance !

- Oh, vous, les mecs, y a que ce langage que vous comprenez ! Et puis ta copine a l'air de l'avoir compris aussi, ajouta-t-elle en suivant les courbes d'Erin du regard sans la moindre gêne. Tu l'as trouvée où, ta robe ? Elle est kiffante !

Difficile de ne pas être flattée devant l'étincelle de son regard ou l'expression de son visage que je déchiffrais avec un plaisir évident. Adam me trouvait à son goût, comme toujours et surtout, surtout!, il me le laissait voir. Je n'étais pas spécialement vaniteuse, mais je me savais jolie et j'aimais susciter le désir dans le regard de mon homme. Si Adam et moi n'étions pas un couple, pas vraiment, il était quand même quelque chose pour moi. Un ami, un collègue, un amant. Tout cela à la fois, sans que jamais je ne permette l'amour de venir tout gâcher.

Il était sexy en diable avec le look bad boy. Ça lui allait à ravir et je l'imaginais sans mal avec la combinaison du prisonnier roulée sur les hanches, en débardeur, en train de faire des tractions avec frénésie pour passer ses nerfs et s'occuper. Une image plaisante et excitante en fait. Mais le perfecto de cuir et ce petit air canaille n'étaient pas mal non plus et j'avais tout fait pour m'accorder à lui.

Il me répliqua que j'étais parfaite et je souris de plaisir, avant de me laisser naturellement embarquée, avec un confiance aveugle. Je montai dans la voiture, le laissant me conduire, le suivant après qu'il se soit garé, jusqu'à tomber sur des molosses qui n'avaient pas l'air commodes, mais qui se déridèrent en apercevant Adam. Il tenait ma main dans la sienne et j'observais les deux videurs alors qu'ils reconnaissaient Adam. Crazy... Sa double vie, celle de l'under me revint en mémoire. Oui, il m'emmenait bien dans son univers et mon sourire s'accentua à cette perspective alors que je trépignais littéralement sur place, ce qu'on pouvait mettre aussi sur le compte du froid.

Ils demandèrent qui j'étais et Adam resta évasif, me souriant, avant que je n'adresse un sourire éblouissant aux videurs, assortis d'un petit clin d’œil, suivant Adam à l'intérieur, émerveillée. Une vraie gamine. Mais c'était une expérience inédite et j'adorais les expériences inédites. La musique était terriblement entraînante et je me surpris à battre le rythme en serrant la main d'Adam, regardant partout autour de moi, découvrant cet univers que je ne connaissais pas.

Une fille se jeta alors sur Adam et je lui lâchai la main alors qu'elle l'embrassait à pleine bouche avec un enthousiasme évident. je regardais faire avec un mince sourire, peut-être un peu attendrie par ces retrouvailles. J'observai aussi la fille d'un air critique. Jolie, mais un poil vulgaire. Ce n'était pas une question de fringues, mais d'attitude. Je me demandais soudainement si des élèves du lycée ne venaient pas trainer là... j'aurais du mal à avoir une quelconque autorité ou même crédibilité si un groupe d'élèves me reconnaissait ce soir... et en même temps, ce serait follement amusant de voir leur tête devant la sage mademoiselle Phillips ainsi dévergondée.

Elle daigna s'intéresser à moi et je remarquai qu'elle était défoncée. L'odeur était caractéristique. Mais ça devait être un état normal ici. Adam nous présenta avant de faire une remarque sur l'accoutrement de la dénommée Rabbit qui ne se gêna pas pour lui répondre et faire remarquer que c'était quelque chose que je semblais maîtriser.

- On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre.

J'adressai un clin d'oeil à Adam tout en souriant à Rabbit.

- Sur internet, à un prix imbattable. J'me suis dit que ça me servirait un jour en fréquentant Adam.

Est-ce que j'avais craint le regard d'Erin à l'idée de l'emmener dans l'under ? Est-ce que j'avais craint son jugement quant à mes anciens amis, mes ancienne fréquentation, mon ancienne vie et finalement mon ancien moi, tout simplement ? Erin ne connaissait pratiquement rien de moi. Raconter l'under était impossible et quand bien même je lui avais conté nombre d'anecdotes, elle ne pourrait vraiment se figurer cette réalité avant d'y avoir été confronté. Elle me connaissait comme un ancien taulard ; mais un coupable involontaire. Elle me connaissait comme un passionné de musique ; mais elle n'avait jamais vu à quoi ressemblaient mes concerts. On était loin du toucher délicat qu'elle pouvait avoir sur un piano. Est-ce que cela ne risquait pas de la rebuter ? Est-ce que tout cet univers marginal ne risquait pas de lui déplaire ?

Mais c'était Erin. J'aurais dû lui faire confiance, et je pris conscience de l'appréhension avec laquelle j'avais attendu sa réaction lorsqu'elle répondit à Rabbit. Ah, sacrée Rabbit qui se foutait éperdument de tout, vivait aux crochets des mecs avec qui elle couchait, et ne se souciait nullement de savoir où j'avais disparu, pourquoi j'étais revenu. Elle le savait sûrement par les rumeurs mais n'avait pas dû se poser davantage de question. Dans sa tête, ça avait dû être « Dommage que Crazy soit parti, vivement qu'il revienne », et c'était tout ; je doutais qu'elle soit seulement capable de dire que j'étais absent depuis deux ans. Rabbit était un cas.

- Adam ? répéta-t-elle en fronçant les sourcils.

- Oui, Rabbit, tu te souviens que nos parents nous donnent de vrais prénoms à la naissance ?

- Mes parents étaient des cons, fit-elle avec un geste désinvolte de la main, comme s'ils n'avaient pas plus d'importance qu'un insecte gêneur. Mon vrai prénom, je m'en fous. Et toi, essaye pas de te faire passer pour quelqu'un de posé et raisonnable. Tu seras toujours Crazy pour moi !

En un curieux réflexe, je serrai davantage Erin contre moi, crispant mes doigts sur sa taille. Rabbit avait mis les pieds dans le plat, sans le savoir ; je n'aimais pas vraiment me rappeler la dernière fois où je n'avais su être posé et raisonnable.

- Enfin, quoi qu'il en soit, reprit-elle en s'adressant à nouveau à ma brune amie, tu me fileras l'adresse du site, steuplaît. Moi aussi j'ai des fréquentations qui savent apprécier le corps d'une fille comme il faut !

Et paf, envolée, la Rabbit ! Toujours aussi virevoltante - elle avait dû comprendre qu'avec Erin, je ne m'intéresserais pas à elle ce soir, et partir chercher une autre proie.

La musique changea, devenant plus survoltée soudain, plus rythmée, plus vibrante, comme au diapason de mon humeur. Le groupe devait être récent, je ne les connaissais pas, mais ils étaient plutôt bons. Un radieux sourire étalé sur le visage, je me tournai vers Erin :

- Et voilà. Bienvenue dans mon monde !

La fameuse Rabbit sembla avoir un moment de flottement alors qu'elle répétait, Adam, incertaine. Outch, la fumette, ça attaquait sévèrement le cerveau quand même, à consommer avec modération, Rabbit en était l'exemple vivant. Adam lui précisa alors qu'il avait un vrai nom, que Crazy n'était que son pseudo dans l'under, comme Rabbi était celui de la blonde. Elle répliqua que ses parents étaient des cons. Oui, d'accord, adolescente rebelle, je voyais bien le genre. Enfin, je ne la jugeais pas, loin de là, chacun vivait la vie qu'il voulait, la mienne n'était sans doute pas plus glorieuse, mais moi, mes parents n'étaient pas des cons, j'étais juste malade et condamné à plus ou moins longue échéance. Ça, c'était impossible à déterminer, hélas.

Elle lui répliqua aussi qu'il ne pouvait pas se faire passer pour quelqu'un de posé et de raisonnable en étant Adam, et qu'il resterait Crazy à ses yeux. Malgré moi, j'eus un frisson, alors que je sentais la main d'Adam se crisper sur ma taille, me communiquant sans doute, ses émotions à ce moment là. Adam avait eu des soucis, justement parce qu'il avait été trop impulsif, trop violent, tuant un innocent sous le coup de la colère. Légitime, certes, mais cela restait un meurtre, même s'il était accidentel. L'under, c'était sympa, c'était une partie de lui, mais il devait rester Adam... Pour lui, c'était préférable.

Elle revint à moi, me demandant l'adresse du site et je hochai la tête. pas de soucis, si ça pouvait lui faire plaisir... Et elle nous laissa là, disparaissant aussi vite qu'elle était apparue. Adam se tourna vers moi et me souhaita la bienvenue dans son monde, radieux. Le petit passage de stress était passé. J'écoutai un instant la musique, avant de lancer mes bras autour de son cou et de l'attirer à moi pour l'embrasser comme il se devait.

- J'adore. Et tu as des amies très sympa. Mais ce soir, tu es chasse gardée, complètement à moi, qu'elles se le tiennent pour dit!

Je le lâchai, avant que ma main ne glisse le long de son bras pour s'emparer de sa main, le tirant derrière moi pour m'engouffrer dans la foule. Je m'arrêtai alors, me dandinant en rythme, avant de me coller dos contre Adam, lascive. Oui, j'aimais vraiment, ici, c'était no limit...

- A moi, vraiment ?

Je la serrai brutalement contre moi, mes lèvres à quelques centimètres des siennes, l'entraînant dans une danse endiablée. C'était un vrai bonheur de retrouver mon monde, et avoir en plus l'occasion de le présenter à celle qui était ma meilleure amie, mon amante, et qui s'y plaisait visiblement, c'était tout simplement merveilleux. Que pouvais-je simplement demander de mieux ? Là, tout de suite, je ne voyais pas. Si, lui faire l'amour, sans doute, le corps d'Erin était sans doute le deuxième endroit après l'under où je préférais être. Aujourd'hui que j'allais pouvoir faire les deux en même temps, j'étais un homme comblé, plus que jamais. J'oubliais tout, ma liberté surveillée, mon meurtre involontaire, la menace de la prison toujours suspendue comme une épée de Damoclès au-dessus de ma tête, tout, tout, tout.

- Crise de jalousie, ma belle ? C'est dangereux ici, je suis apprécié et on ne m'a pas vu depuis longtemps... Rabbit n'est pas la seule à qui j'ai manqué !

Un poil prétentieux, moi ? Noooooon, pensez ! En même temps, être aussi bien accueilli de retour au bercail, ça faisait un putain de plaisir. J'avais l'impression d'être l'enfant prodigue et c'était une sensation délectable. Mais qu'elle se le tienne pour dit, ce n'était pas parce qu'elle était habillée à merveille pour ce rôle que je la laisserais imiter les nanas faciles de cet endroit.

- Mais ne t'inquiète pas, soufflai-je - enfin, ce qui pouvait s'apparenter à un souffle dans la musique assourdissante - en la faisant voltiger encore et encore, ce soir, je te suis entièrement réservé.

Je la plaquai contre moi, laissant sans honte aucune mes mains se mouler sur ses fesses sublimes, ma bouche dévorant sa gorge, mordillant le lobe de son oreille.

- Seulement tu penses bien que la réciproque est vraie... Et ici je me connais pas mal de rivaux. T'es atrocement sexy, Erin, tu savais ça ?

C'était même plus sexy, à ce stade, c'était... c'était... Bon sang, cette fille était bandante, y avait pas d'autre mot ! On pouvait bien être fan des blondes longilignes, quand on la voyait elle, et surtout dans cette tenue, on ne pouvait pas lui être indifférent ! Mince, mais avec une poitrine généreuse, des fesses rebondies, un beau visage, des cheveux qu'elle pouvait retenir en une coiffure stricte la rendant terriblement sexy avec ce petit air sévère - avec des lunettes et un tailleur la tenue était complète - ou lâcher sur ses épaules en un coiffé-décoiffé qui donnait envie de la dévorer, surtout quand ses mèches serpentaient entre sa poitrine, en soulignant la délectable rondeur. Et puis l'attitude qui allait avec ! Le désir me poignardait déjà les reins depuis longtemps. Tenir allait être dur, très dur.

Je laissai échapper un petit cri de surprise quand il s'empara de moi et me serra contre lui avec un petit quelque chose de violent qui me ravissait. Il m'entraina dans une danse qui fit naître un brasier au creux de mon ventre. Ce mec était un concentré de testostérone, de virilité, il me faisait vibrer et j'étais fière de me pavaner à son bras, je devais le confesser. Cet endroit était absolument bluffant. J'adorais cette liberté, cette façon de se moquer des conventions, de vivre libres, et sans règles autres que celles ayant court dans l'Under. La musique, les gens, l'ambiance. Il faudrait que je revienne. J'étais fan.

Il me demanda alors si je lui faisais une crise de jalousie. Non, ce n'était pas de la jalousie, c'était de la possessivité, nuance! Bien que je ne sois pas du genre à lui faire une scène parce qu'une jolie blonde camée l'embrassait sur la bouche, je n'avais pas envie de le voir me filer entre les doigts. Ou alors, je participerais. Je n'étais pas contre un plan à trois. A moins que je ne trouve un garçon plus séduisant que lui et qui serait sensible à mon charme ?

- Je ne sais pas ce qu'est la jalousie mon lapin.

Rabbit, mon lapin... Bref.

- Remarque, si tu as une ou deux copines mignonnes, je suis ouverte à toute proposition...

Et là, difficile pour lui de savoir si je plaisantais ou si j'étais sérieux et réellement très ouverte d'esprit. Et bien, j'étais sérieuse. J'avais déjà fréquenté des filles et cela m'avait laissé un bon souvenir, bien que je sois définitivement plus amatrice d'étreintes musclées. Adam était bon danseur et je me laissais guider alors qu'il me rassurait, se disant tout à moi, malgré la horde de ses fans en délire. J'éclatai de rire, légère, aérienne. Avant qu'il ne me plaque contre son torse puissant, caressant mes fesses sans honte et assurant que je risquais d'avoir mon petit succès.

- Sexy ?

Je pris un air innocent, ma main errant le long de son torse, avant de s'accrocher à sa ceinture, pour finalement se poser sur sa virilité, un sourire enjôleur aux lèvres.

- A quel point suis-je sexy ?

- Ben voyons. Par contre, la possessivité, tu maîtrises, hein ?

Sa phrase suivante, il y a deux mois ou plus, m'aurait surpris, perturbé, et je me serais sincère et demandé si elle plaisantait ou pas. Et si nous avions été chez elle ou chez moi, aujourd'hui, sans doute me serais-je encore posé la question. Mais là, je la voyais tellement canon dans sa petite tenue, baignant dans le monde déluré de l'under comme si c'était son élément, et je ne doutais pas une seconde du sérieux de sa proposition. Mais après tout, peut-être bien qu'elle baignait vraiment dans son élément. Le principe de l'under, c'était la liberté. C'était pour ça aussi que je haïssais les junkies, parce qu'ils n'étaient pas libres, prisonnier de cet assassin qu'était la drogue. Et si j'avais dû accoler un adjectif à Erin, libre était sans aucun doute celui qui lui convenait le mieux, finalement. Avant sexy, avant drôle, avant délurée, avant déterminée, parce que tout cela, elle l'était justement parce qu'elle était libre.

- A réfléchir, susurrai-je. C'est une suggestion très... très intéressante...

Ma réaction à sa main sur son entrejambe fut immédiate, bien que sans doute pas très perceptible. C'est-à-dire que l'augmentation de quelque chose déjà pas mal foutu, ça ne se voit pas autant que celle de quelque chose à plat. Je la serrai davantage contre moi, sentant avec délice sa poitrine contre mon torse, ses jambes fines se mêler aux miennes, alors que mes mains savouraient toujours le galbe de ses fesses. Ma bouche se pencha à son oreille et lui murmura :

- Tu veux savoir à quel point tu es sexy ?

Je la hissai brusquement sur mes hanches, dévorant son cou.

- Tu es sexy... au point d'avoir beaucoup trop de succès, si tu veux mon avis.

Je jetai un regard éloquent aux yeux la déshabillant, avant de retourner à son cou, remontant à son lobe pour le mordiller légèrement.

- Tu es sexy... au point de me donner très, très envie de renoncer à la maîtrise de mes vieilles pulsions...

Et elle savait que c'était beaucoup dire que d'avouer cela. Elle savait à quel point je haïssais la colère qui m'avait envahie par jalousie il y a deux ans et demi.

- Tu es sexy... au point de me donner envie de te faire l'amour... là, maintenant...

Mes doigts se faufilèrent sous sa jupe, écartant son string et se glissant en elle sans autre avertissement.

- Tout à fait !

Je répondis avec un grand sourire enjoué. Non, je n'étais pas jalouse et j'avais parfois des fantasmes ou des envies qui pouvaient faire rougir les plus conventionnels. Voir mon mec en train d'embrasser une autre femme ne me posait aucun soucis, pas plus que de le voir coucher avec une autre pour peu que je participe. Ce n'était que du sexe. Il n'y avait pas d'amour là dedans et la jalousie était un mal caractéristique de l'amour. Quand je commencerais à être jalouse, là, je me poserais des questions, là, je fuirais. En attendant, je le provoquais allègrement, allant même jusqu'à proposer un plan à trois ou quatre, avec d'autres femmes. Cela pouvait être sympa et j'étais presque sûre que lui, ça ne le gênerait pas tant que ça. Même si parfois, je me disais qu'il était plus sage que moi sur certains points.

- Alors réfléchis-y avant que la nuit ne se termine...

Mon sourire en coin était plus que provoquant et suggestif et j'en profitais pour porter ma main vers son entrejambes, histoire de tâter la température, réprimant un sourire victorieux alors que je le sentais s'éveiller à cette... caresse ? Non, ce n'était pas tout à fait une caresse, bien que j'y sois allée avec une certaine douceur. On ne plaisantait pas avec ces choses là, c'est sacré pour un homme ! Il me serra contre lui, ses mains caressant mes fesses, alors qu'il me demandait si je voulais savoir à quel point j'étais sexy.

- Je suis toute ouïe.

Il me souleva alors brutalement et je laissais échapper un petit cri de surprise, avant de rire, mes jambes se refermant autour de lui, sans pudeur alors que j'étais en mini jupe, tandis que mes mains s'arrimaient à ses solides épaules. Mon rire était légèrement rauque alors qu'il embrassait mon cou en me disant que j'étais bien trop sexy à son goût. Que je réveillais ses démons. Je savais qu'il avait été inculpé pour homicide parce qu'il avait cédé à la colère, à l'impulsivité. Mais je n'avais pas peur de lui, je ne risquais rien, il ne me ferait aucun mal, je le savais.

Ses doigts se glissèrent sous ma jupe, sous mon string, et je réprimai un hoquet de surprise, avant de me mordre la lèvre pour ne pas gémir. Oui, il y avait des regards envieux vers nous et je plantai le mien dans ceux de ces hommes, appréciant la caresse d'Adam sans la moindre pudeur coupable. J'enfouis mon visage dans son cou, avant de lui demander, à voix basse, mais suffisamment haute pour qu'il m'entende :

- Alors fais-moi l'amour. Là... Maintenant...

MA voix était entrecoupée de gémissements de plaisirs alors qu'il faisait monter la jouissance en moi, avec un doigté expert. Je n'avais plus de tabou, plus d'inhibition. Ici, je n'étais pas la sage CPE, mais la jeune femme délurée qui avait désespérément envie et besoin de vivre.

Libre.

Honnêtement ? Le plan à trois, oui, ça me tentait, quel homme ne pouvait pas être intéressé quand sa moitié - ou la fille avec qui il couchait dans mon cas - lui proposait une telle chose ? Il fallait être fou pour refuser. Erin était libérée, autant sexuellement que pour le reste, et je n'avais pas honte d'en profiter à fond. Mais en revanche, ce ne serait pas pour ce soir.

Ce soir, elle m'était entièrement réservée.

Ce soir, elle était à moi, et je mettrais au tapis quiconque oserait poser la main sur elle.

Et elle se prêtait au jeu, s'accrochant férocement à moi, profitant de mes caresses sans pour autant s'abandonner, me rendant la pareille à chaque geste que je faisais. Parfois je dominais, parfois c'était elle. Et parfois, comme ce soir, nous restions farouchement à égalité, bien décidés à satisfaire l'autre autant qu'il nous satisfaisait. Autant dire que j'avais bien l'intention de gagner. C'était ma fierté de mâle qui était en jeu !

Je la portais toujours alors que je m'écartais à vive allure de la piste de danse, cherchant un mur, un support, n'importe quoi. Enfin, je ne pus plus avancer. Je ne savais pas vraiment où nous étions et autant dire que je m'en fichais éperdument. Ma main vola vers ma ceinture, la débouclant rapidement avant de baisser mon pantalon qui était trop serré depuis déjà un bout de temps. Je continuais à lui mordiller, presque mordre, la naissance des seins et le cou, et en arrivant de nouveau à son oreille, je marmonnai, la voix rendue rauque par le désir atroce que j'éprouvais :

- J'parie que tu jouis avant moi.

J'allais même me faire un plaisir de la frustrer, tiens. Même si je le serais terriblement moi-même, la récompense finale en vaudrait la peine. Je la pris d'un coup de rein fluide et entrai en elle sans aucune difficulté vu l'humidité de son intimité. Sentir ses chairs se refermer autour de moi fut une délivrance et je ne pus m'empêcher de pousser un soupir de bien-être, avant de commencer des mouvements de va-et-vient, sortant presque à chaque fois pour revenir plus profondément encore.

Je ris doucement dans le creux de son cou alors qu'il nous éloignait de la piste de danse. Aurions-nous fait l'amour au beau milieu de tout ce monde que je n'en aurais pas été plus choquée que cela. Ce lieu était propice à satisfaire ce genre d'envie, de fantasme. Les autres s'amusaient, nous calculant à peine et n'étant surement pas du genre à s'offusquer de voir des comparses enfiévrés se donner l'un à l'autre dans cette atmosphère survoltée et si particulière.

Je sentis un mur contre mon dos assez rapidement et je compris qu'Adam ne tiendrait plus très longtemps avant de me faire sienne, de me ravie de ses fougueux coups de reins. Je l'avais trop chauffé pour espérer une autre réaction de sa part, et à vrai dire, c'était exactement ce que je voulais : lui en moi. Nous étions un peu à l'écart, mais surement pas isolés et je me découvris un petit côté exhibitionniste qui m'amusa.

Adam défit sa ceinture, baissa son pantalon, alors que ses lèvres me dévoraient la gorge et les seins... Et ce n'était à peine qu'une métaphore alors que je sentais ses dents contre ma peau, m'électrisant par cette sauvagerie débridée. Je soupirai d'aise contre lui, avant qu'il ne me lance un défi. J'éclatai de rire, un rire plus grave que d'ordinaire, sans aucun doute sensuel, avant de plonger mon regard dans le sien :

- Pari tenu.

Je le sentis alors en moi, étouffant un petit cri de surprise et de plaisir, me refermant autour de son membre viril. Mais Adam semblait bien déterminé à me faire perdre la tête, avant de perdre la sienne et il se retira presque, avant de revenir, continuant ainsi son petit manège pendant quelques instants, alors que mes doigts se crispaient sur son blouson. Eut-il été nu que je l'aurais griffé.

Je renversai la tête en arrière, me mordillant la lèvre inférieure pour ne pas gémir de plaisir. Mes jambes l'attirèrent à moi, l'empêchant presque de faire ces terribles mouvements de va et vient trop amples, alors que je me contractais pour le stimuler en moi. Il y avait un pari en jeu quand même, je ne pouvais pas le perdre ! Pourtant, je haletai. Nous n'étions pas à égalité, je n'avais presque aucun marge de manœuvre.

- Adam...

C'était un gémissement sourd, alors que je mordillais le lobe de son oreille, entièrement tournée vers lui, enroulée autour de lui... Et finalement, je sentis la jouissance me prendre sans que je puisse l'en empêcher, alors que je sentais tout mon corps exploser. J'espérais juste que j'avais entrainé Adam avec moi dans cette défaite...

[C'est un peu de la merde, désolée, mais au moins comme ça on peut enchaîner sur la suite <<]

Pari tenu, hein ? Eh ben on allait voir ce qu'on allait voir. A vrai dire c'était un pari osé que je faisais là, parce que je serais moi-même très rapide à exploser alors que le désir devenait si puissant qu'il en était atrocement douloureux. Je ne pus m'empêcher moi-même d'étouffer un gémissement rauque dans sa gorge alors que ses chairs étroites se refermaient délicieusement autour de moi, néanmoins j'avais encore une minuscule parcelle de mon cerveau encore réveillée pour constater qu'elle-même n'était pas en reste, alors que ses mains se crispaient sur mes épaules et que tout son visage se teintait de plaisir.

Ses dents coupaient la chair de sa lèvre, ses ongles abîmaient mon blouson, ses jambes se refermaient autour de moi en un étau tel que je parvenais bien difficilement à continuer mon petit manège - et j'avais bien compris que c'était le but, mais j'étais plus fort qu'elle, quoi qu'il advienne, et elle ne pourrait pas m'avoir aussi facilement. Elle ne me contrôlait que quand je le voulais bien, et ce soir, je n'avais pas envie. Ce soir, c'était moi qui la ferait craquer !

L'entendre gémir mon prénom alors qu'elle était accrochée à moi, féline, explosive, sensuelle et indécente, alors que je me fondais en elle plus fort à chaque coup de rein et qu'elle me mordillais le lobe de l'oreille, ce fut plus qu'il ne m'en fallut pour céder à son appel, alors que j'accélérais brusquement, serrant les dents, bien décidé à voir la jouissance apparaître sur son visage avant qu'elle ne me prenne. Et je gagnai. J'en étais pratiquement sûre. D'une ou deux secondes seulement, mais je gagnai, je le savais alors que je la sentais se contracter tout entière autour de moi et que je la serrais encore plus fort contre moi, si c'était possible. Je lui marmonnai à l'oreille :

- Bravo, t'as presque réussi à m'avoir.

Nous nous rajustâmes quelque peu, alors que je la regardais avec un sourire jusqu'aux oreilles, tellement fier d'avoir une fille si délurée et si libre à mon bras. Je n'aurais jamais pu trouver mieux pour me faire revivre après mon séjour en prison. J'en avais conscience, sans comprendre pour autant ce qui s'éveillait au fond de moi pour elle, trop déterminés que nous étions à garder cette relation strictement amicale. Et sexuelle. Sex-friends, quoi, sans aucun quiproquo ou sous-entendu.

- Tu sais quoi ? J'avais un peu peur de ce que tu penserais de cet endroit, mais au fond, je savais que ça te plairait. Il est à ton image, ta vraie image évidemment, pas celle de la gentille CPE en jupe longue et chemisier sage. Je suis content de t'avoir emmené ici, Erin.

Je l'avais reprise contre moi pendant ces paroles, mes lèvres à quelques millimètres des siennes, et j'en profitai pour lui dévorer la bouche, qu'elle avait encore humide de nos ébats, si tentante, gonflée par le plaisir. Maintenant elle connaissait tout de moi.

Si j'avais su que la réciproque n'était pas vraie...

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