Il est un ange qui tombe | Aaron

Un physique était bien quelque chose de superficiel. Une coupe de cheveux, des vêtements, tout ce qui était matériel l'était. Ajoutant alors que c'était comme une bénédiction... Cette fin de phrase me gela momentanément. Je ne savais pas si je devais le prendre comme un reproche ou au contraire, le voir comme une simple ironie. Il me perturbait beaucoup trop et cela me dérangeais en quelques sorte.

Enfouissant mes mains dans mes poches, je gardais mes distance. Il ne provoquait que la méfiance en moi, bien différent de ce que j'avais pu ressentir avant. C'était étrange et pas forcement agréable. Regardant autour de nous, je vis quelques infirmières passer en coup de vent. Observant les lumières au dessus des portes et les sonneries régulières qui annonçaient une mort prochaine. Soufflant lentement, mes yeux retombèrent enfin sur lui.

— Tout ce qui n'est pas vitale est superficiel après tout ...

Je n'allais pas m'engager sur une voie que je ne connaissais pas. S'il semblait savoir parfaitement qui et ce que j'étais, ce n'était pas mon cas. Et dans ses moments là ... On garde ses distances et on attends gentiment qu'il se décide à parler.

Je ne savais guère comment l'approcher, et encore moins comment m'adapter face à ses réponses plus tendancieuses les unes que les autres. Il me dit alors que cela devait-être particulièrement jouissif de ce dire que l'on était immortel alors que la mort nous bercer quelques mois auparavant. Pourquoi cette simple phrase eut le don de me faire me tendre sous l'incertitude. Je n'arrivais réellement pas à le cerner et cela m’énervai grandement.

— Je ne dirais pas jouissif, chaque chose à un cout … Et l'éternité coute bien plus chère que la liberté...

Chose que je n'avais plus. Du moins plus vraiment. Azraëlle était bien trop présente dans ma vie pour pouvoir me laisser une réellement liberté. Alors certes, j'étais libre de mes mouvements, mais à chaque appel, chaque rendez-vous, je devais être présent et n'avoir aucun retard... Sous peine d'avoir sérieusement besoin d'une manteau chaud. Voir la combinaison de Ski …

Il me demanda alors qui était l'heureux sauveur et mon regard se figea un instant dans le sien. Je ne savais pas si lui dire était la meilleurs choses à faire. Je n'arrivais pas à définir s'il était un ange ou un démon, et dans les deux cas le prénoms d'Azraëlle pouvait me causer du tort, comme m'aider.

— Je ne suis pas franchement certain de devoir vous le dire …

Cela serait peut-être un moyen de savoir ce qu'il était et avec beaucoup de chance … Il ne m'attaquerait pas ici.

— Azraëlle

Attendre... Attendre qu'il me lâche de quoi comprendre ou rester là, à ne pas savoir et à lui offrir mon cœur sur un plateau dans l'attente qu'il le broie ou non.

Il ne réagit pas sur l'instant, analysant sans aucun doute ce que je venais de lui dire. Et puis, un petit sifflement rompit le silence et il reprit la parole. Oui l'Ange de la mort, pas de quoi en faire un fromage... Il ajouta alors que j'étais dans la merde. Ah oui ? Car Azra ne supporterait pas l'imperfection ? Car elle n'accepterait jamais que je ne sois pas parfait ? Ou simplement le fait que cela faisait de moi une cible à abattre.

Ne répondant pas, je préférais rester silencieux face à cela. Et ce pour plusieurs raisons, je n'allais pas me vanter, car cela serait plus stupide qu'autre chose et puis cela ne me ressemblait pas. Et puis je n'allais pas non plus chercher la merde. Il ne valait mieux pas.

Et puis, brutalement, son regard s'assombrit et je crains un instant la pour la suite. Il espérait que je me contenterais de soutenir Kieran.Et que je ne tenterais pas une bénédiction sauvage. Ok, t'es un démon, je suis dans la merde.

— Bien sur que si je vais la bénir sous ton nez, j'avais justement envie de pousser mon cousin au suicide et de condamné Sasha à l'obscurité. Elle est tellement malsaine comme fille qu'elle serait parfaite avec une paire d'ailes blanches.

Éviter de jouer au con ? Oui, à noter pour la prochaine fois.

— Non, je suis venu ici pour soutenir Kieran, pas pour lui tirer dans le dos... Et Sasha s'en sortira très bien sans moi...

Laisse mon cœur ou il est s'il te plait !

J'avais bel et bien joué au con et je cru un instant que j'allais me faire exploser sur place, mais ce ne fut pas le cas. Enfin ça aurait pu si une infirmière n'était pas passé par là. Il finit donc par conclure que je n'étais pas une menace sérieuse. Je n'avais que quelques mois en même temps, je n'allais pas jouer au gros bras alors que je ne pouvais pas me le permettre.

Il finit donc par me dire qu'il tolérait ma présence pour Kieran, mais je n'avais pas intérêt à le chercher. Non, qu'il se rassure, ce n'était pas dans mes plans et encore moins mes habitudes.

Il ajouta alors qu'il ne ferait pas de vagues à mon sujet, et je soupirais de soulagement alors que mes yeux se baissaient un instant. Il ajouta alors que toute demande avait un prix, je devais le savoir et oui. Mais tout dépendait du prix... Et à en voir son visage, je craignais réellement d'entendre son prix. Pourtant je lui demandais quand-même ce qu'il attendait de moi.

— Et qu'attends-tu de moi ?

Détournant un instant les yeux, je me reculais de quelques pas pour laisser passer une mère et son fils en fauteuil roulant. Les suivants un instant des yeux, je finis par m'approcher à nouveau de lui. Le regardant dans les yeux avec un je ne sais quoi de reconnaissance.

— Quoi qu'il en soit, je tenais quand-même à te remercier pour avoir été là... Seul Kieran n'aurait pas tenu le choc... Alors merci.

Dire merci à un ennemie naturel, cela pouvait sembler très con, mais pourtant je le pensais, il l'avait sauvé et je n'allais pas le cacher. J'avais dit ce que j'avais à dire, c'est tout.

Savoir en temps voulu, c'est-à-dire rester dans l’incertitude en attendant… Je n’aimais pas ça, mais je ne pouvais rien contre. Je le remerciais alors d’avoir été là. Et cela était sincère, je le pensais vraiment. Il me dit alors qu’il était normal car Sasha travaillait pour lui et c’était arrivé alors qu’elle faisait une course pour lui. Il était responsable et il l’était toujours d’ailleurs.

Certes, mais il aurait pu ne rien faire et laisser Kieran ce demerder seul. Il me demanda alors si Azraelle ne savait pas que j’étais ici. Non elle ne savait pas et elle me tuerait surement si elle l’apprenait. Elle m’avait demandé de couper les ponts, mais j’en étais incapable. Kieran m’avait sauvé avant elle, je ne pouvais pas l’abandonner.

- Elle n’en sait rien.

Il me dit alors qu’elle n’allait pas apprécié, du moins il le pensait et à ma place, il éviterait de la provoquer davantage. Je voulais bien, mais là on parlait de Kieran, mon cousin, mon frère. Toute les Azraëlle du monde ne suffiraient pas à me faire partir loin de lui. Du moins tant qu’il ne sera pas prêts. Et même après, je le surveillerais sans doute, veillant à ce qu’il vieillisse calmement et dans le bonheur.

- J’étais censé mourir, qu’elle le fasse maintenant ou après, je m’en fiche ! Aujourd’hui, Kieran était plus important que moi et je me devais d’être là car il est hors de question que Kieran soit seul dans un moment pareil.

Fronçant légèrement les sourcils je repris.

- Et prends-moi pour un inconscient si tu veux, mais sans Kieran je serais réellement mort.

Soupirant alors, j’avalais ma salive.

- Et je sais que je devrais éviter de la provoquer, mais il y a des situations ou… c’est impossible.