Tu veux une rose ? | Erika

Age : 39 Messages : 151 Date d'inscription : 01/12/2010

Je lui tirai la langue comme une gamine alors qu'il répliquait le plus humblement du monde qu'au moins, j'avais du goût, en le trouvant plus sexy que Tom Cruise. En même temps... J'avais trouvé Tom Cruise sexy dans Top Gun, comme toutes les midinettes du monde, mais c'était tout. Freddie était sexy depuis qu'il avait un look normal et surtout viril. Son look emo était trop asexué pour que je le voie comme un homme jusqu'à maintenant. Un look que j'aimais bien, mais qui ne me faisait pas du tout fantasmer. Comme il n'aimait pas mon look rock trash. Je le savais et ce soir, j'étais habillée, coiffée, maquillée, exactement à son goût.

Je fus surprise et atterrée quelque part, d'apprendre qu'il avait posé nu pour son ex. Toute artiste qu'elle fut, cette pensée me dérangeait. Parce que quelque part chez elle, elle conservait ce souvenir et vu comment elle semblait encore accrochée à lui, elle devait vénérer ce souvenir. Même si c'était un dos... Un dos musclé pouvait être on ne peut plus érotique, de même que des fesses et celles de Freddie était à croquer moulées dans un jean étroit ou un pantalon ajusté.

Et j'étais curieuse de voir ce que cela donnait sur une toile. Ce qu'Eva avait capté de sa dualité, intuitivement, sans rien connaître de son histoire. Il y avait une chance sur deux pour qu'elle accepte ou nous envoie sur les roses. Parce qu'elle était imprévisible. Ce qui semblait plaire à Freddie. Et moi, l'étais-je, imprévisible? Non, pas le moins du monde, il ne devinait que trop bien mes réactions.

- Évidemment.

Et je me voyais mal le lui demander la bouche en cœur. Soit elle refuserait tout net, soit elle accepterait, en jubilant. Juste pour le plaisir de me montrer ce qu'elle, elle avait eu. Comme toute femme jalouse.

La musique résonna alors dans mes oreilles et j'en oubliais la conversation en cours pour bondir sur mes pieds et agripper le bras de Freddie afin de l'entraîner sur la piste de danse. Il n'eut que le temps de terminer son verre, avant que je ne l'arrache à la table, nous emmenant tous les deux parmi les quelques autres danseurs et que je commence à onduler sur le rythme. Freddie se débrouillait plus que bien et j'étais ravie de découvrir son aisance sur la piste. Il était même... sensuel en fait. Je me rapprochai de lui, un petit sourire aux lèvres, me collant contre lui et me déhanchant juste ce qu'il fallait pour être sensuelle à mon tour, sans être vulgaire. J'avais chaud soudainement, très chaud...

A or E What else... Age : 45 Messages : 160 Date d'inscription : 01/12/2010

Je jetai un coup d’œil ironique a Erika, j’étais sur qu’elle comprenait là où je voulais en venir. Oui, il n’était pas du tout sûr qu’Eva nous laisse le voir, sauf si je me mettais a jouer de mon charme mais il en était hors de question. Eva n’attendait qu’un signe de moi, un signe qu’elle pourrait voir alors qu’il n’était pas présent. Il n’était pas question de l’encourager, vraiment pas. Et puis si c’était pour admirer une guerre veloutée entre deux femmes..Non pas qu’Erika soit la jalouse dans l’histoire mais elle ne se laisserait pas faire et Eva pouvait être blessante lorsqu’elle s’y mettait.

De toute façon, il n’était plus question de cela lorsque je fus entrainé sur la piste. J’aimais voir Erika sourire sans que les ombres ne viennent assombrir les lumières de ses yeux. Elle semblait si heureuse de vivre en cet instant que je crois que j’aurais donné n’importe quoi pour que cela demeure. Las, elle était trop inconstante encore pour cela. Trop…Sensuelle aussi, songeais je brusquement alors qu’elle s’approchait de moi, un sourire jouant sur ses lèvres. Oh, elle c(était déjà amusé a ça avec moi, c’était vrai, mais jamais de cette manière en fait. Non, avant on pouvait savoir qu’elle jouait une espèce de comédie inutile, que je perçais a jour facilement. Seulement là, j’étais incapable de savoir si elle jouait encore une fois, espiègle comme elle pouvait l’être parfois.

Alors je la laissai faire, onduler contre moi sans chercher a la repousser, sans chercher a la contenir, me laissant sans doute prendre malgré moi a ce piège qu’elle me tendait. A moins que cela n’en soit pas un. Je ne savais pas vraiment. Erika était une femme belle, désirable, je n’avais jamais été assez aveugle pour ne pas le voir, combien même serais je agé d’un demi siècle, mais je m’étais toujours interdit d’y penser, combien en aurais je eut envie. C’était plus sain d’une certaine manière, alors pourquoi laissais je, ce soir, mes mains effleurer ses hanches, comme un encouragement silencieux, mon propre corps lui répondre insidieusement ? Aucune idée. Peut être parce qu’une fois, une seule, ce n’était pas…

Tomber.

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Au rythme lascif de mes hanches, se calquait celui de Freddie. Il exsudait une troublante sensualité qui faisait naître un doux brasier au creux de mon ventre. Oui, Freddie était sensuel. Et terriblement sexy. Nous avions plaisanté concernant Tom Cruise, mais ce n'était pas si exagéré que cela au final. Il faudrait vraiment que je trouve sa stagiaire qui l'avait ainsi conseillé et que je lui adresse mes félicitations. Ou mes reproches. Parce qu'il était difficile de résister à son aura double alors qu'il était si prêt de moi, alors que doucement, ses mains se posaient sur mes hanches, enflammant mes sens.

Je me coulai devant lui, dos à son torse, mes fesses effleurant avec délicatesse et pratique ses cuisses, faisant monter le désir en lui, du moins l'espérais-je. J'avais déjà joué à ce jeu avec lui, et il ne s'y était jamais laissé prendre, restant stoïque, m'étonnant par son contrôler de lui-même. Mais ce soir, les choses étaient différentes. J'avais besoin d'oublier Gabriel, les humiliations qu'il m'avait fait subir, son amour, que je ne savais posséder ou m'illusionner à son sujet.

Freddie avait fait naître trop de questions en moi. Qu'éprouvais-je réellement pour Gabriel? Du désir, né de la fascination qu'il exerçait sur moi? De l'amour, vicié par ma nature, par la sienne, par notre expérience commune? Que savais-je de l'amour au final? Rien, rien du tout. Juste que Gabriel envahissait mes pensées, tout le temps. A chaque moment du jour, à chaque heure de la nuit, se glissant dans mes rêves sournoisement. Il était mon obsession.

Et qu'étais Freddie dans ce cas? Mon ami, sans aucun doute possible. Mon bourreau également, parce qu'il avait tendance à toucher du doigt exactement le point qui faisait mal, sans pitié. Pourtant, il ne m'abandonnait pas ensuite, assumant les ravages de ses paroles sur moi et m'aidant à me relever. Freddie était là. Tout le temps. Pour relever la petite Erika trop fragile. Je m'étais montrée une élève très douée à l'école, la preuve en était de mon statut de Princesse des Ténèbres en à peine trois ans. Je savais émouvoir les gens et me glisser dans leur cœur. Ainsi me faisaient-ils confiance, ainsi pouvais-je les éveiller.

Je secouai la tête, rejetant ces pensées pour ne me concentrer que sur le moment présent, à savoir Freddie et moi qui dansions en chœur. Je me retournai alors face à lui, et mes bras passèrent autour de son cou alors que mon corps se collait au sien. Je me hissai sur la pointe des pieds tout en l'attirant à moi et commentai, à son oreille :

- Je me sens bizarre... Il n'y a rien de spécial dans ton fameux cocktail?

J'avais trop chaud, mes pensées devenaient sulfureuses. Je me... libérais, en quelques sortes. j'avais l'impression d'être dans un état second, mon esprit engourdi... Sensation étrange, comme celle d'évoluer dans un rêve. Un rêve que je ne voulais pas quitter.

A or E What else... Age : 45 Messages : 160 Date d'inscription : 01/12/2010

Délicieuse, sulfureuse, féline aussi sans doute, il y avait tant de qualificatifs qui me venaient a l'esprit alors qu'elle ondulait langoureusement contre moi. me plongeant dans une confusion a laquelle je n'étais pas habitué. Pas avec elle. Elle provoquait souvent et je n'y échappais pas, mais là où, d'ordinaire, je savais sur quel pied danser avec elle mais pas ce soir. Peut être un désir inavoué de me laisser berner, je ne savais pas vraiment. Devrais je peut être arrêter d'y réfléchir, même si je savais la situation soudainement ambigüe. Explosive. Où était le bien, où était le mal. Ce qu'il fallait faire, ce qu'il fallait éviter. La raison et la déraison en deux mots s'affrontant alors même que je n'étais pas du genre a me laisser guider par autre chose que ma raison. J’aurais sans doute dû la repousser, quelque soit ses raisons, ce n’était pas les bonnes. J’ aurais sans doute dû alors qu’elle se retournait lascivement, oscillant lentement contre moi telle une sirène, chantant de son corps qui vibrait.

Ondulants au rythme de la musique lancinante, nos corps s’entendaient étrangement. Je vibrais doucement et je ne savais pas si c’était le mieux. L’instant s’y prêtait pourtant, l’atmosphère aussi étrangement langoureuse, presque trop intime et en même temps parfaite. Je fermai un instant les yeux, cherchant au fond de moi ce qu’il fallait de raison pour arrêter maintenant, mais je commis l’erreur de les ouvrir a nouveau alors qu’elle glissait sensuellement ses bras autour de mon cou, m’obligeant a me pencher, laissant son souffle chaud effleurer mon oreille, m’imposant sans pudeur les contours délicieux de ses courbes parfaites aux quelles j’étais bien trop sensible soudainement. Je la connaissais depuis longtemps, ce que je pouvais ressentir avait toujours été ambigüe et je m’étais toujours contenter de son amitié, pourquoi me poussait elle a vouloir tout compliquer ainsi ? Malgré moi, je souris légèrement, une flamme insondable hurlant dans mes iris glace tandis que ma paume remontait doucement sur la ligne fragile de son dos fin.

« Qui sait quel ingrédient secret y a été glissé… »

C’était une très mauvaise idée que de la suivre sur ce terrain là, je n’en avais que trop conscience et pourtant quelque chose m’empêchait de l’écarter de moi, de repousser la tentation qu’elle pouvait être a l’instant même. Etais je donc si faible ?

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Je voulais oublier, m'oublier. Plus de Gabriel, plus de pauvre petite Erika faible et manipulée. Juste moi, une jeune femme qui avait eu la malchance de tomber sur le mauvais gars et qui m'avait fait dévié du droit chemin, transformant une sage et studieuse étudiante en une jeune fille délurée, droguée, dépravée. Il m'avait entrainé dans sa spirale, se servant de moi allègrement. Il m'avait assuré être amoureux de moi et avoir eu peur de ces sentiments. Mais cela n'expliquait pas tout le mal qu'il m'avait fait... Je m'étais ouverte les veines pour lui. Parce que je n'avais pas supporté d'avoir été ainsi abusée, je m'étais rendue compte de ma déchéance et je n'avais pas su comment faire face.

Si j'avais rencontré Freddie plus tôt... S'il avait croisé ma route avant que je ne tombe entre les griffes de Gabriel, à cette heure, je serais encore humaine, peut-être diplômée... Un avenir brillant s'était ouvert devant moi et j'avais refermé la porte violemment.

Ce soir, j'étais de nouveau cette jeune fille... pas tout à fait la même, j'étais moins coincée, j'avais grandi, mais celle que j'aurais pu être si je n'avais pas mis fin à mes jours brutalement. Et Freddie m'attirait. Était-ce l'ambiance, son nouveau look, je n'en savais rien, mais mon corps était aimanté par le sien. Son bassin se colla au mien et je trouvai que nous nous accordions plutôt bien. Était-il aussi attiré par moi que moi par lui en cet instant? A sa façon de poser ses mains sur mes hanches, de me regarder, j'aurais pu jurer que oui.

Quid de notre amitié si autre chose s'installait entre nous? Cela ne ruinerait-il pas notre lien, si précieux, si fort? Si nous écoutions le désir, si nous couchions ensemble qu'arriverait-il de nous? j'étais attirée par Gabriel. J'étais attirée par Freddie. Et je ne savais plus ce que je voulais.

Mes mains glissèrent autour de son cou alors que je lui demandais ce qu'il y avait dans ce cocktail, tellement je me sentais bizarre. Bien. Sereine. Hors de mes tourments et de mon corps. Je frissonnai violemment quand sa main caressa mon dos, m'électrisant, alors qu'il répondait. Un signal d'alarme s'alluma dans mon esprit soudainement.

J'avais deux choix : le repousser.

Ou l'attirer à moi, plus prêt encore.

Une de mes mains glissa le long de sa joue, avant que je ne me hisse sur la pointe des pieds et que mes lèvres ne se soudent aux siennes, en un baiser qui me faisait envie depuis de longues minutes maintenant.

A or E What else... Age : 45 Messages : 160 Date d'inscription : 01/12/2010

Pourquoi céder maintenant ? Alors que durant des années j’avais su me museler, endormir ce que je pouvais ressentir, endormir le fait que je pouvais la désirer comme n’importe quelle jeune femme, parce que j’avais sciemment occulté ce fait là, je ne pouvais tout simplement pas y penser et il suffisait d’une soirée amicale au départ, qu’un moment de détente offert pour que mes propres défenses s’écroulent lentement sur leurs bases. Erika avait toujours été belle, magnifique lorsqu’elle ne se grimait pas de façon démoniaque. Mais je n’avais jamais oublié où son cœur allait, vers qui il se dirigeait. Son désir, celui qu’elle ressentait pour moi en cet instant, n’était il pas qu’un substitut de plus ? Qu’une manière détournée pour elle de se convaincre que Gabriel n’avait plus d’importance ou du moins, beaucoup moins ? Je n’en savais rien. Pourtant, cette idée m’effleurait, s’imprimait doucement mais pas assez fort, jamais assez fort pour que je la repousse.

Elle ondulait avec sensualité, frôlant a chaque seconde mon corps, l’allumant, le réveillant lentement, suavement. Elle était naturellement douée et même si elle ne faisait que jouer, sa langueur naturelle était sans doute ce qui m’attirait le plus, d’une façon que je n’aurais jamais cru possible alors que je me pensais capable de ne pas succomber, de ne pas franchir ce pas qui trahirait notre amitié. Pas si nous ne devions pas nous en remettre. Elle finirait par me blesser si je n’y prenais garde, égoïste par certain coté, beaucoup trop. Ce soir c’était moi qu’elle tenait dans ses bras, moi qu’elle caressait langoureusement d’un regard profond et demain ? Regarderait elle Gabriel de la même manière ? Je ne voulais pas y penser quelque part, sans doute était ce plus facile ainsi.

L’azur de mon regard n’était plus qu’ombres mouvantes, assombries alors que sa main glissait sur ma joue, qu’elle se faisait conquérante en posant ses lèvres sur les miennes. Etait il trop tard ? Oui. Oui alors que je me sentais lui répondre, que mes paumes n’avaient de cesse de l’attirer contre moi.

La damnation ? L’erreur ? La perdition ? La révélation ?

Tout ces mots sans fin qui n’avaient plus de vie a la saveur délicieuse de sa bouche.

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Le jeu n'en était plus un. Ce n'était pas non plus un caprice de petite fille perdue. Non, c'était le désir brûlant d'une femme, blessée, trahie, humiliée, sans doute, mais dont le cœur était encore capable de s'émouvoir, de battre, de s'ouvrir aux autres. Je n'avais jamais ressenti de plaisir charnel pour Freddie, jusqu'à maintenant, mais je l'aimais beaucoup, j'avais besoin de lui dans ma vie. Il me portait à bouts de bras, il était toujours là, chaque remarque désobligeante de sa part me faisait l'effet d'un coup de couteau. J'avais besoin d'être à son goût, qu'il m'approuve, son avis m'importait terriblement.

Ses mains sur ma taille m'électrisaient des pieds à la tête et alors que mes lèvres rencontraient les siennes, il n'y avait plus d'anges, plus de démons, plus de Gabriel, juste une jeune fille et un homme, dansant comme n'importe qui, flirtant comme n'importe qui. En cet instant, j'étais terriblement normale, et je me sentais terriblement bien alors qu'il répondait à mon baiser.

Mes mains s'agrippèrent davantage à son cou alors que ma langue se faufilait entre ses lèvres, que ma cuisse remontait lentement le long de sa jambe, sensuelle, appelant de tous ses vœux une certaine possession, perdant toute notion de lieu et d'heure.

Une pensée fulgurante me traversa.

Était-ce cela l'amour? pas juste un désir dévorant, mais ce besoin de lui, qu'il me touche, ou qu'il me parle, qu'il me regarde, ou se taise...

Je cessais de l'embrasser, reculant légèrement le visage pour le regarder.

- Je suis désolée...

Je ne savais pas trop de quoi au juste. La musique changea, pour quelque chose de plus lent alors que je le regardais. L'ivresse s'en était allée, remplacée par un regret poignant, une sensation de vide étrange. Je sentis mes yeux s'embuer, avant de me serrer contre lui, posant ma joue contre son épaule.

- Serre-moi.

A or E What else... Age : 45 Messages : 160 Date d'inscription : 01/12/2010

Jamais je n’aurais songé que sentir ses lèvres sur les miennes me soit aussi doux et brutal en même temps. Une perdition que je m’étais toujours évité, jusqu'à présent. Une tentation que j’avais toujours soigneusement éviter de naitre et pourtant, ce soir, je me prenais a y céder. Une envie terriblement proscrite dans notre situation. Un risque pour notre amitié, un risque pour elle ou une délivrance ? Je ne savais pas, j’avais oublié pourquoi, comment, qu’importe en vérité alors que sa langue jouait avec la mienne, enivrante et malicieuse, désirable alors que je sentais la caresse soyeuse de sa cuisse remonter le long de ma hanche. Comme un chant, celui d’une sirène, d’une ondine sortie des eaux pour séduire les mortels ayant le tort de s’adonner a l’admiration ou le désir. Je savais que c’était une erreur mais elle se noyait dans l’instant brulant, suave aussi avant que tout ne s’arrête. Qu’elle détache ses bras de ma nuque, qu’elle s’arrache a mes lèvres. Erika, que feras-tu de moi ?

Je fermai les yeux alors qu’elle se rejetait en arrière, brisant notre baiser, notre union a peine entamée, a peine effleurée, a peine dessinée…je soupirai, un soupir tenu, qu’elle ne pouvait entendre, tentant de contenir ce feu qui me dévorait, lentement, éveillé a son contact, ce que j’avais toujours voulu ignorer, toujours voulu étouffer. Elle me repoussait et, sans doute, serait ce là le mieux qu’elle devait faire.

Un sourire sans doute un peu étrange, crispa mes traits, mélange de douceur et de frustration peut être.

« Ne t’excuses pas…S’il te plait. »

Mais m’entendait elle seulement avec la musique pourtant plus douce ? Je n’en savais rien mais lorsqu’elle se blottit contre moi, posant sa tête sur mon épaule en un geste vulnérable, comme en quête de réconfort, mon désir mourut devant sa faiblesse, sa blessure peut être réouverte sans même que je ne le veuille. Peut être étais je faible, peut être étais je moi-même vulnérable mais je l’entourais doucement de mes bras, la serrant contre moi, douce et fragile alors qu’elle se pensait forte et invulnérable. Je bougeai au rythme lent de la musique, caressant doucement ses cheveux blonds, un rythme qui n’était plus sulfureux mais doux, délicat.

« Ne t’inquiètes pas…Je serais toujours là… »

Murmurais je a son oreille alors qu’une étincelle sans doute trop sombre illuminait mon regard azur. Non, Gabriel ne serait jamais le seul a éveiller quelque chose en toi…

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Ne pas m'excuser... Pourquoi étais-je désolée d'ailleurs? Pour m'être jetée à son cou, pour l'avoir embrassé, simplement guidée par mon cœur? Ne venais-je pas de piétiner ce qui faisait toute la beauté de notre relation? Cette amitié, sans ambiguïté... Pourtant, Freddie ne m'avait pas repoussé, il m'avait même enlacé, prenant plaisir à m'embrasser lui aussi. J'avais senti son désir dans cet échange. M'aimait-il? Au delà d'une amie qu'il fallait secourir, soutenir? Me voyait-il comme une femme désirable? il était toujours resté de marbre quand j'avais tenté de le séduire, par jeu. Mais là était sans doute toute la différence. Je ne jouais plus, je ne cherchais pas à éveiller le désir dans son regard, j'étais moi, simplement moi et il y semblait davantage sensible. Cette petite robe sage semblait davantage lui convenir que des portes jarretelles ou tenues affriolantes et racoleuses. J'aurais du le savoir pourtant.

Je me serrai contre lui, reposant ma tête contre son torse, comme je me reposais toute entière sur lui, sachant qu'il ne me laisserait jamais tomber. Il serait toujours là pour soutenir ma pauvre petite Erika malmenée par la vie, malmenée par ses sentiments chaotiques, par sa naïveté.

Je sentis ses bras se refermer sur moi et je fermai les yeux, me laissant portée par la musique, par le rythme lent qu'il nous imposait, me sentant en sécurité, me sentant forte. Ne me lâche plus jamais... Le désir qui nous avait embrasé se muait en quelque chose de plus tendre, de plus profond et cela me semblait bizarrement encore plus dangereux, nous liant bien davantage qu'une brusque bouffée d'envie. Parce que nous étions bien davantage l'un pour l'autre qu'une attirance sexuelle... Sa caresse dans mes cheveux m'hypnotisait. J'entendis sa promesse et je soupirai.

- Je sais.

Oui, j'avais cette certitude absolue qu'il serait toujours là. C'était terrifiant et rassurant en même temps, de se laisser ainsi aller à remettre sa vie entre les mains d'un autre. Je finis par relever le regard vers lui, avant d'ajouter :

- Comment fais-tu pour me blesser si cruellement et pouvoir aussi me faire me sentir unique et protégée?

Il avait tout pouvoir sur moi. Comme Gabriel avant lui et cela me faisait peur, même si Freddie n'était pas Gabriel et ne me manipulerait pas...

Naïvement, je voulais y croire.

A or E What else... Age : 45 Messages : 160 Date d'inscription : 01/12/2010

Oui, elle le savait. Combien même pouvait elle me blesser, sans même le vouloir, je n’étais pas capable de la laisser tomber. La condamner a cette solitude qu’elle fuyait. Enfermée dans sa douleur, sa souffrance. Il n’y avait rien de pire que cela, je le savais et ce n’était pas ce que je voulais pour elle. Elle méritait d’oublier toute cette peine qui la minait, qui la grignotait consciencieusement, avec presque délicatesse, ne la laissant jamais revivre, jamais aimer de nouveau, jamais oublier. Elle avait cru sans doute un instant, y arriver, et ce foutu Séraphin avait choisit ce moment pour réapparaitre dans sa vie, balayant ces efforts. Je refusais qu’il la piétine de nouveau, lui mente avec tant de morgue et sans remord.

Pourtant, je n’avais pas d’idée derrière la tête en l’emmenant ici. Je voulais juste qu’elle sourit et rit comme elle savait si bien le faire parfois. Comment avions nous pu en arriver ? Je n’en avais pas la moindre idée. Etais je dévoré de remords ? Non, jamais. Il n’y aurait aucun regret, ni culpabilité. J’avais répondu a son baiser, sans pudeur ni retenue, parce que là était mon désir, un souhait longtemps étouffé mais il était encore trop tôt, beaucoup trop tôt. Je savais cette erreur mais je ne pouvais la regretter.

Elle se blotti contre moi, vulnérable soudainement et je me demandai si elle regrettait de s’être laissée aller contre moi, de m’avoir embrassé, embrasé ? je ne le savais te je ne voulais pas lui poser la question, sans doute avais je peur de la réponse quelque part. Sa question me fit légèrement sourire, avec un rien d’amusement dans le regard.

« Parce que je suis génial ? »

Par jeu, je lui embrassai le bout du nez avant que mes lèvres ne se fassent plus sérieuses en effleurant son front délicat.

« Parce que tu es ce qui compte le plus, tout simplement et sans doute suis-je parfois maladroit avec toi… »

Finis je par murmurer doucement souriant avec une sorte de douceur étrange.

« Ce soir, je ne veux pas que tu te torture de questions. Quoiqu’il se soit passé, je ne veux pas que tu te sente mal a l’aise. »

Continuais je toujours avec cette même douceur avant de la serrer un peu plus fort contre ma poitrine.

Age : 39 Messages : 151 Date d'inscription : 01/12/2010

- Génial n'était pas vraiment le mot que j'avais à l'esprit...

Enfin si, Freddie était vraiment un type bien, sur lequel on pouvait compter, qui pouvait être aussi bien drôle et léger, que grave et sérieux, réconfortant et franc. Trop franc parfois. Il avait déjà heurté ma sensibilité exacerbée, joué avec ma fragilité, sans jamais vouloir me faire mal, mais dans le but de me secouer et de me faire ouvrir les yeux. Pas toujours comme il le fallait malheureusement.

Je souris quand il effleura des lèvres mon nez, avant de m'embrasser tendrement le front. Je me sentais aimée avec lui, un sentiment que je n'éprouvais pas avec Gabriel. Il y avait toujours cette peur latente de me faire trahir avec le Séraphin, qu'il n'y avait pas avec Freddie. J'aurais remis ma vie entre les mains de l'ancien ange.

Mon cœur fit une cabriole dans ma poitrine quand il reprit plus sérieusement que c'était parce que j'étais ce qui comptait le plus... Mes doigts froissèrent sa chemise soudainement alors que je le regardais, interdite. Devais-je comprendre que j'étais si importante que cela pour lui ? Il m'enjoignit de ne pas me poser de questions, de ne rien regretter de ce qui avait été fait. Mais pour ça, c'était trop tard.

- Oui, tu es maladroit... Et ton avis m'est trop précieux pour que chacune de tes paroles ne soit pas vitale pour moi.

Je m'humectais les lèvres du bout de la langue, avant de reprendre d'une petite voix que j'aurais aimé plus assurée :

- Je suis ce qui compte le plus pour toi ?

A or E What else... Age : 45 Messages : 160 Date d'inscription : 01/12/2010

« Je suis vexé. »

Soupirais je en exagérant un peu avant de me faire plus sérieux. Evidemment que mes mots l’interpellèrent et ils n’étaient pas dis au hasard. Ce n’était qu’une vérité, dérangeante certainement, qu’elle n’avait sans doute pas besoin d’entendre aussi. Il était vrai que je pouvais être maladroit avec elle, mais il me fallait me battre aussi contre moi-même parfois et ce n’était pas toujours évident. Je pouvais être sage, mature, il m’arrivait aussi de me laisser emporter par la colère, l’agacement. Alors je faisais des erreurs même si parfois, elle avait besoin d’être secouée, brutalement et qu’elle m’en voulait pas la suite. Je ne savais pas si c’était là la meilleure chose a faire d’ailleurs.

« Vitale…Je ne sais pas si cela t’est vital, Erika, juste qu’a toi, je ne sais pas forcément mentir, alors même si ce que je dis te fais mal, je ne peux pas toujours me taire. »

Je sentis ses doigts se crispés sur le tissus de ma chemise, la surprise aussi dans son regard. On avait jamais réellement parlé de notre relation, on la suivait comme on voulait qu’elle soit, l’acceptant comme elle était, dans sa complexité ou sa simplicité. Or, là, la simplicité s’en allait, nous échappant. Etait ce le mieux ? Etait ce dangereux ? Je n’en savais rien, mais il était temps qu’elle s’éveille a autre chose qu’un souvenir. Il était temps aussi que je m’impose, l’ombre était froide, trop parfois.

« Tu en doute ? »

Parce que j’avais sentit la fêlure dans sa voix. Oh elle pouvait paraitre assurée, maitresse de sa vie, mais au fond d’elle, elle n’était qu’une petite fille apeurée a l’idée de vivre sans ses blessures grandes ouvertes. Elle avait prit l’habitude de la souffrance et ne s’imaginait même plus vivre sans. Que Gabriel revienne dans sa vie n’était que secondaire, c’était le cortège de souffrance qu’il emmenait avec lui que je ne lui pardonnerais pas. Alors tant pis, j’étais ce que j’étais, une dualité vivante et éternelle. J’avais étouffé durant des années ce que j’avais refusé d’être, aujourd’hui, je comprenais que parfois, pour détruire le mal, il fallait être pire.

Age : 39 Messages : 151 Date d'inscription : 01/12/2010

Je me fendis d'un petit sourire malicieux alors qu'il se disait vexé de ma réponse, avant de lui rétorquer, enjôleuse :

- Mais si tu es génial, mais ce n'était pas ce à quoi je songeais à ce moment précis.

Mais trêves de plaisanteries. Chaque jugement négatif de Freddie à mon encontre me faisait mal et je prenais tout très sérieusement, sans doute trop. Je n'y pouvais rien et il pouvait bien me corriger en disant que ce n'était pas vital, c'était pourtant bien mon impression. J'étais un hypersensible, il ne me changerait pas avant de longues années, si toutefois je parvenais à vivre aussi longtemps. Ce qui était loin d'être évident au vu de ma fragilité. Je m'étais suicidé en étant humaine, j'avais recommencé plus tôt en sachant que cela ne me tuerait pas. Hélas... Ce n'était pas si simple et mon cœur, je ne pouvais pas me l'arracher moi même. j'aurais aimé faire de mes faiblesses une force, mais je n'y parvenais pas. Et je n'y parviendrais pas seule, hélas.

Mais seule, l'étais-je vraiment Je levai les yeux vers Freddie. Non, il était là lui. Avec son regard pénétrant et ses petits sourires en coin.

- Je crois que c'est une bonne chose que tu ne saches pas me mentir...

J'avais parlé à voix lente, dans une murmure qu'il pouvait toutefois entendre. Oui, même s'il me blessait, au moins était-il sincère et n'étais-je pas morte à cause du mensonge après tout? Je m'accrochai à lui, n'osant pas vraiment croire ce que ses paroles laissaient deviner... Un attachement certain pour moi, mais aussi le fait que je lui sois précieuse... Si j'étais la chose la plus importante pour lui, la personne à qui il tenait le plus... Y avait-il autre chose que de l'amitié entre nous? Amitié, désir, complicité... Amour? Sa réponse n'en était pas vraiment une.

- Tu sais que j'ai besoin d'être rassurée...

Que l'on me dire les choses, pas qu'on me les fasse deviner. Cela ne fonctionnait pas ainsi. Mes mains remontèrent vers sa nuque, s'y arrimant, avant que je ne demande, avec ferveur :

- Embrasse-moi.

Non, pas de regrets pour ce soir et je ne m'excuserais pas cette fois.

A or E What else... Age : 45 Messages : 160 Date d'inscription : 01/12/2010

« Alors tu pensais a quoi ? »

Malicieux, je la taquinais affectueusement. Tentant peut être de détendre l’atmosphère. Je l’avais troublée, je le savais. C’était une erreur sans doute que de lui avoir céder ainsi mais je n’avais pas sut m’en empêcher. Une belle faiblesse que j’avais soigneusement cachée, tellement bien pour la laisser exploser en quelques minutes. Pathétique parfois, mais qu’importe, ce qui était fait était fait. Et quelque part…Peut être qu’inconsciemment, c’était fait exprès. Allez savoir, parfois, je préférais ne pas m’analyser.

J’eus un sourire furtif, rapide, comme désolé parce qu’elle se trompait. Si je pouvais lui mentir, la différence était que je ne le voulais pas sans doute. Mais je préférais la laisser dans cette idée née de mon choix de mot. Si elle le prenait comme ça, une certaine lâcheté me disait de la laisser faire. Une certaine pudeur sans doute. J’avais beau avoir cinquante ans, il m’arrivait d’être terriblement maladroit. Malgré tout je ne pouvais pas lui mentir sur ce qu’elle me demandait alors je biaisais sans doute un peu, la plongeant dans la confusion. Autant qu’elle perde ses oeillières me concernant, sans doute n’avais je que trop tarder quelque part.

Je passai une main douce dans ses cheveux, voyant très bien que ma réponse ne la satisfaisait pas totalement, mais qu’elle s’interroge déjà elle-même sur ce qu’elle voulait. De moi. D’elle.

« Je le sais. »

Oui, je le savais. Sans cesse rassurée, encore et toujours et penser que cela me pesait était faux. J’en avais juste marre de devoir la rassurer sur elle-même alors qu’elle pouvait, si elle le voulait, sortir toute seule la tête de l’eau. Mais pour l’instant, si elle avait encore besoin de moi…J’étais là. Je sentis ses mains parcourir ma nuque avant de s’y arrêter, sa demande aussi, comme désespérée, une demande que je ne pouvais pas rejeter, pas parce que je ne le voulais pas, parce que quelque part, j’avais tant voulu les entendre. Alors oui, j’étais faible. Je crois qu’en vérité, ma faiblesse, c’était juste elle. Comment résister ? J’en étais bien incapable, admis je alors que j’attirais son visage vers le mien. Me penchant un peu pour gouter ses lèvres. Il y avait un mélange d’impatience et de tendresse dans ce baiser que je lui offrais. Une envie certaine que je ne cherchais pas a masquer mais aussi un respect évident pour qui elle était.

Finalement, n’étais je pas moi-même en train de m’oublier ?

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- Que tu avais trop de pouvoir sur moi... Que tu pouvais me faire rire, comme me faire pleurer. Me donner l'espoir, comme me plonger dans la déprime.

Beaucoup trop de pouvoir. Alors non, génial n'était pas le mot qui m'était venu à l'esprit, tout simplement parce que je ne trouvais pas cela génial de pouvoir me mettre dans un état pareil par quelques paroles, parfois maladroites. Freddie me troublait, cette promiscuité me troublait, ce lieu en lui-même me troublait. J'avais le vertige et l'empreinte de ses lèvres sur les miennes qui me brûlaient. Je voulais y goûter encore, je voulais être importante à ses yeux, la plus importante et c'était bien ce qu'il m'avouait.

Alors dis-moi, Freddie, m'aimes-tu? Aimes-tu cette petite démone naïve, perdue, auto destructrice, qui te dévore toute ton énergie alors que tu t'échines à l'aider à relever la tête? T'es-tu entiché de cette pauvre gamine? Qu'aimes-tu en moi Freddie? Qu'est-ce qui te plait en moi, moi qui suis nulle, sans intérêt, dépourvue de la moindre volonté, de la moindre force. Qu'est-ce qui t'attire chez moi? Dis-le moi, Freddie. Pas de devinettes, parle-moi.

Rassure moi.

Sa main dans mes cheveux... c'était si doux. Alors je lui demandai un autre baiser. L'accepterait-il? Il n'y avait rien à regretter, il l'avait dit. Il devait avoir aimé ce baiser, n'est-ce pas? Embrasse-moi. Aime-moi. Protège-moi. il accepta. Il me prit le visage et m'embrassa de nouveau et je me sentis fondre alors que je nouais mes bras autour de son cou, me pressant contre lui avec passion. Oh, ne me quitte jamais Freddie, ne me laisse pas, j'ai tellement besoin de toi...

- Je crois que... que je perds pied... Je ne sais plus...

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Ses lèvres étaient parfaites. Douces, voraces aussi. Je n’étais pas capable d’arrêter d’y gouter, distillant suavement mon désir et bien plus encore. Elle n’était pas prête pour cela ou au contraire, elle était totalement prête. Je n’en savais rien, je n’avais en tête que son corps qui se pressait, séduisant le mien, l’envie d’elle me brulait les reins, mais si il n’était que le désir, cela ne ferait pas peur. Hors, j’étais presque terrifié alors que je dévorais sa bouche, goutant sa douceur, sa violence, ses hésitations. Mes paumes sur le creux de ses reins, sur la courbe délicate de sa nuque. Elle était si belle, si fragile…Son murmure me parvint.

« Si tu sais… »

Chuchotais je contre ses lèvres, le bleu de mes yeux, assombrit, torturé de désir mais pas que cela.

« Dis moi ce que tu veux de moi, Erika…Dis le moi, je te le donnerais. »

C’était une promesse folle, délirante, mais je savais que je la tiendrais. Qu’importe ce qu’elle voulait, je crois que j’étais capable de lui donner le monde si elle le désirait. J’avais si souvent étouffé ce qui me torturait que lorsque cela explosait…Je n’y étais pas préparé, me rendant vulnérable quelque part, beaucoup trop. Promesse dangereuse, je le savais et pourtant, je ne pouvais pas m’en empêcher.

« Dis le… »

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Ne me fais pas ce genre de promesses Freddie... Je te détruirais, t'entrainant dans mon monde de destruction, dans mes ténèbres. Ne me laisse pas te faire ça. C'était tellement tentant, alors qu'il me donnait les pleins pouvoirs... Il ferait ce que je voudrais, m'offrirait ce que je désirerais. En cet instant, je fus tentée de lui demander le cœur de Gabriel sur un plateau. Mais cela ne ferait que lui faire penser qu'il n'était qu'un faire valoir, un passe-temps, une distraction, que je me servais de lui pour arriver mes fins. Cela aurait-il été faux que de penser ainsi? Avoir Freddie dans mon camp, savoir qu'il m'épaulerait, qu'il m'apporterait son expérience, sa sagesse, me réconfortait, je me sentais moins seule. Ma main vola vers ses lèvres, et j'y apposais mon index, avant de lui souffler :

- Ne me donne pas tant de pouvoirs sur toi Freddie.

Tu ne sais pas ce que tu dis. Son esprit devait être aussi embrouillé que le mien. Son jugement obscurci par son désir. Aurais-je voulu me servir de lui et obtenir ce que je voulais que je ne m'y serais pas prise autrement... Manipulation inconsciente? Pourquoi pas après tout et pourtant, si autrefois, cela ne me posait pas trop de problèmes, aujourd'hui, c'était différent.

Il insista et j'exhalai un soupir. D'accord, puisqu'il insistait... Et pourtant, mon cœur s'affolait à l'idée de lui confier le fond de ma pensée, à l'idée de me mettre à nue devant lui, de lui livrer la clé de mon âme.

- Je veux que tu m'aimes Freddie.

Mon corps pressé contre le sien, ma main glissa le long de sa joue, avant que je ne mordille sa lèvre inférieure, aguicheuse, joueuse, femme fatale...

- Peux-tu le faire? Peux-tu m'aimer? Peux tu me l'avouer?

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Un sourire amusé incurva mes lèvres. Si Erika. C’était ainsi, tu n’y pouvais rien, mais cela durait depuis tellement de temps que jusqu'à présent, tu n’en n’avait jamais eu conscience. Et maintenant que le jour se faisait dans son esprit, je la plongeais dans l’hésitation. La déstabilisait. Je ne le voulais pas vraiment mais je devais être honnête avec elle. Trop pourrie par les mensonges de Gabriel, elle ne pardonnerait pas un mensonge venant de moi. J’embrassai la pulpe de son doigt posé délicatement sur mes lèvres. Les abysses de mon regard bien plus profond qu’auparavant.

J’étais troublé. Terriblement. Sans doute en dis je trop alors que je l’embrassai parce qu’elle me le demanda, parce que j’en avais envie, beaucoup trop, de beaucoup plus aussi alors qu’un désir violent me vrillait les reins, me surprenant par sa puissance. Peut être avais je effectivement l’esprit embrouillé mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Pas contenir ce désir, ni même ce qui me serrait le cœur.

La surprise remplaça subitement le désir alors qu’elle me parlait enfin. Sa demande se fit si brusquement que je ne sus que répondre sur le coup, ou si justement, la réponse me sauta si fort aux lèvres que je serrai subitement les mâchoires…

« Pourquoi ? Pourquoi veux tu que je t’aime ? »

Finis je par demander, le regard trouble alors qu’elle mordillait ma lèvre, féline, son corps délicieusement pressé contre le mien. J’entourai sa taille d’un bras, me laissant trop vite envahir par cela.

« Tu sais que je t’aimerais, que je pourrais le faire. Mais tu veux que je le fasse pour toi ou parce que tu me l’a demandé ? Prends garde a tes désirs, Erika… »

Murmurais je doucement mais avec passion. Elle était belle. Magnifique. Blessée. Voluptueuse. Sulfureuse et en même temps si fragile.

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Pourquoi? Pourquoi avais-je besoin de son amour ? Mais parce que c'était par lui que je pouvais exister. Freddie me donnait la force, le courage, de vivre. De vivre pour moi. Je savais qu'il était celui qui pouvait m'aider à devenir celle que je devais être. J'avais tellement changé, je jouais tellement de rôles que je me perdais moi même. Je ne regrettais pas de ne plus être cette fade et insipide petite étudiante timide et coincée. Cette fille, c'était celle que mes parents avaient façonné. Elle n'était rien, elle ne m'était rien et elle ne manquait à personne.

Et puis, il y avait celle que j'étais devenue ensuite. Cette jeune fille rebelle, trop maquillée, fringuée pour provoquer, chanteuse de rock, un peu hard. Cette fille qui semblait si sûre d'elle, cette princesse des ténèbres, façonnée par Gabriel, qui avait éveillé 100 humains en moins de trois ans, s'inscrivant comme l'une des meilleures recrues de l'école depuis bien longtemps, ce petit prodige de démone, qui avait approché un ex ange, reconverti, pour s'en faire un allié, se disant qu'il lui serait utile.

Et entre ces deux personnalités bien distinctes, il y avait une jeune fille à fleur de peau, trop sensible, trop fragile, qui jouait les braves, mais s'effondrait comme un château de cartes au moindre coup de vent. Cette fille qui était aujourd'hui avec Freddie.

Qui étais-je? Que devais-je devenir?

- Je veux que tu m'aimes pour moi... Parce que je te plais, parce que je t'émeus, te surprends... Je voudrais que tu m'aimes comme tu as pu aimer cette fille, que tu parles de moi comme tu as pu me parler d'elle... Que tu sois fier de moi...

Nous étions pressés l'un contre l'autre et je levais mes grands yeux bleus vers lui, déterminée et à la fois incertaine.

- Toute ma vie, j'ai été façonnée par les autres... Je ne sais plus qui je suis, qui je suis amenée à être... j'ai le sentiment que toi... toi, tu sauras me laisser devenir qui je veux.

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Je ne savais pas vraiment ce qu'elle cherchait a me faire dire. Pouvais je seulement réfléchir sereinement alors qu'elle était si proche de moi ? J'avais toujours sciemment mit une distance entre nous, une frontière souvent trouble, souvent indéterminée, mais ce soir, cette frontière venait d'éclater et je ne savais pas si c'était pour le mieux. Je ne voulais pas lui mentir, c'était quelque chose qu'elle ne me pardonnerait pas. Alors oui, je pouvais l'aimer, terriblement même. Mais qu'elle se demande pourquoi elle el voulait. Pour oublier Gabriel ? Pour se servir de moi en exutoire ? Pour chercher du réconfort ? Que voulait elle que je vois d'elle ? Parce que toute ses facettes je les connaissais par coeur. Fragile. Emouvante. Forte parfois. Trop vulnérable a d'autres. Elle oscillait constamment sans jamais se fixer. Provocante. Sensuelle. Innocente. Un subtil mélange né de ce qu'elle était, avait été et serait.

Je fermai lentement les yeux alors qu'elle m'avouait ce qu'elle voulait, ce qu'elle désirait. Jusqu'au plus profond d'elle. Juste être aimée...Entièrement. J'avais la réponse a ma question...Aurais je celle des siennes ? Finalement, j'ouvris de nouveau les paupières, croisant le bleus de ses yeux...

"Une fille trop timide, naïve, trompée...Une femme vengeresse, perdue dans ses propres désirs, animée d'une volonté qui n'est que papier...juste une femme qui a oublié ce qu'elle était..."

murmurais je lentement.

"C'est toute ces femmes que je veux. Celle qui me surprends. Celle qui m'émeut. Celle qui provoque ma colère ou ma tendresse. Celle qui se dresse contre vent et marée mais ne peut le faire sans moi. Celle qui sourit juste parce qu'elle en a envie. Celle qui pleure, incapable de cacher ses blessures. Celle qui provoque parce qu'elle a peur d'être ignorée..."

Continuais je contre ses lèvres, laissant ondoyer la glace de mes iris d'étranges miroirs.

"Et tu es toutes ces femmes."

Finis je lentement, je crois que je voulais tout d'elle, que j'avais toujours voulu tout d'elle. Mais je n'en avais jamais rien dit, laissant le temps s'écouler, n'oubliant jamais totalement.

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Tout, je voulais être tout pour lui. Celle qui ferait battre son cœur, celle qui était la plus importante, celle pour qui il pourrait donner sa vie. C'était égoïste et je n'exigeais pas de sacrifices de sa part, mais je trouvais cette violence de l'amour tellement belle que j'avais envie de la vivre moi aussi. Ce soir, les langues se déliaient, ce soir, un déclic avait eu lieu. Gabriel m'attirait toujours énormément et je savais que je me damnerais pour le moindre de ses sourires. Mais Freddie était entré dans la danse, il m'apportait la stabilité et la force, là où Gabriel me rendait faible et vulnérable, trop en proie à des émotions néfastes. Fais-moi tout oublier Freddie, efface-le de mon esprit, fais de moi une sublime princesse des ténèbres... Une reine.

Il ferma les yeux, assimilant sans doute mes demandes, mes exigences même, avant de les rouvrir et de plonger son regard magnifique dans le mien. J'avais toujours aimé ses beaux yeux bleus, si expressifs. Je ne savais plus qui j'étais, ce que je devais être, ce que j'étais amenée à devenir et Freddie me donna des réponses. J'étais si contradictoire, j'étais multiple et j'étais perdue dans ces autres moi. J'étais une fillette timide et naïve, une femme vengeresse et aveuglée.

Il désirait tout cela. Il me fit la liste de tout ce que j'étais, tout ce que je pouvais lui apporter et je me sentis vaciller, prise dans un tourbillon trop violent. Mes mains s'agrippèrent à ses épaules, comme si j'allais me noyer sans la bouée sure qu'il pouvait être en pleine tempête. J'étais toutes ces femmes, fragile, forte, heureuse, malheureuse, souriante, pleurant, courageuse, lâche... J'étais tout cela tour à tour, de quoi en perdre la tête, de quoi l'épuiser.

- Ne te perdras-tu pas en route ? Ne vais-je pas t'épuiser à être toutes ces femmes, si différentes, si changeantes, te rejetant, ayant besoin de toi...

Je me mordis la lèvre, avant de souffler, le cœur battant :

- En désirant également un autre...

Nous avions promis de ne pas en parler, mais il était toujours présent, une ombre sur moi, une ombre sur nous, jamais totalement oubliée.

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Tant de choses passaient dans son regard. Autant de reflet et de surprise. Alors même que la glace de mes iris se mouvait lentement, presque paresseusement. Il est des mots qui ne seront prononcés mais ont ils réellement besoin d'être pour exister ? La musique jouait en sourdine, je ne l'entendais plus vraiment. Le mensonge, je savais ce que c'était mais je savais aussi qu'il n'était rien lorsqu'elle me regardait ainsi. Vulnérable et intense. Autant qu'elle pouvait être forte et indétronable.

Mes lèvres s'incurvèrent doucement. Tendresse ? Oui, très certainement, quelque chose de complice et d'intime.

"N'est ce pas ce que je fais depuis que je te connais ? Ais je l'air si épuisé que cela ? Ais je l'air perdu ?"

Non parce que tout faible pouvait elle être, il existait quelque chose qui m'emplissait de force, sans même qu'elle n'en est conscience. Le saura-t-elle un jour ? Peut être, si elle devient capable de voir au delà des apparences.

Un nuage passa dans mes iris alors qu'elle évoquait ce foutu Séraphin et pourtant, mon sourire ne bougea pas d'un iota.

"Le désir...Dis moi Erika, est ce toi, maintenant qui le désire ou le toi d'avant ? est ce la réalité ou un souvenir ? Le désir n'est rien lorsqu'il est seul. Je serais ravi d'éveiller ton désir mais jamais comblé...Jamais totalement comblé."

Une lueur insondable traversa mes iris, son corps chaud contre le mien, cette fragilité sans cesse a fleur de peau, combien même se croyait elle forte. Elle l'était d'une certaine manière d'ailleurs, mais pas tout à fait. J'effleurais sa joue du bout des doigts.

"Ne te sous estime pas."

Cette fois, ce furent mes lèvres qui l'effleurèrent avant qu'une étincelle rieuse ne perce les ténèbres de mes iris.

"La soirée n'est pas finie et j'ai encore une surprise pour toi."

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Je pris sa réponse de plein fouet. Oui, il était vrai que depuis qu'il me connaissait, il avait été ce soutien indéfectible et je savais aussi qu'il en fallait beaucoup pour mettre Freddie en colère, alors que moi, j'y arrivais très bien et sans me forcer. Quelque chose de fort nous liait, et nous lierait jusqu'à ce que l'un de nous ne meurt. Quelque chose me disait que je serait la première à mourir, trop fragile, trop instable et il n'aurait pas été juste qu'il parte le premier, il valait bien mieux que tous les hommes que j'avais connu. Si les anges avaient été fidèles aux mensonges que l'on proférait sur eux aux humains, alors Freddie aurait été mon Gardien, sans l'ombre d'un doute. Il faisait preuve d'une patience qui forçait l'admiration. Surtout avec moi qui ne cessais d'enchainer les conneries et de m’apitoyer sur mon sort. Une attitude qui le mettait hors de lui.

Une main douce vola vers son visage alors que je caressais ses joues, soulignant son regard bleu transperçant et si beau des pouces, soulignant ses cernes discrètes mais présentes.

- Tu ne mérites pas cela. Tu mérites une femme qui soit ton refuge, qui sache accueillir tes doutes, tes peurs et te donner la force nécessaire d'accomplir ta vie. Et j'ai peur de ne jamais être cette femme là. Et je m'en veux d'être si égoïste au point de t'enlever cela.

Mon cœur battait désormais à tout rompre alors que je lui livrais ma pensée, nue, délivrée de tout artifice. Même si je risquais de lui donner matière à réfléchir et a effectivement m'abandonner. Si Freddie faisait cela que me resterait-il ? Gabriel ? Le Séraphin avait beau faire preuve de bonne volonté et parler avec des accents de sincérité, il m'avait tellement blessée...

Je me troublai quand il parla de mon désir pour Gabriel... Qui le désirait ? La petite étudiante naïve, éblouie par une étoile, ou la princesse des Ténèbres qui avait le pouvoir de s'en affranchir ? Et Freddie me donna de l'espoir... Il adorerait réveiller mon désir, pour lui, mais il voulait davantage de moi... Mon cœur sans doute. Mon âme. Les lui offrirais-je ? Au risque de souffrir encore ? Il m'enjoignis de ne pas me sous estimer et je le regardai sans comprendre. Mais il n'insista pas, avant de sourire et de me promettre une surprise. Une lueur d'intérêt s'alluma dans mes yeux avant que je ne demande, naturellement :

- Quelle surprise ? Qu'est-ce que tu as derrière la tête ?

A or E What else... Age : 45 Messages : 160 Date d'inscription : 01/12/2010

"Tu ne sais pas ce que je mérite, Erika, ni même ce que j'attends d'une femme. Tu n'en a jamais eu la moindre idée même."

répliquai je doucement, sans agressivité d'aucune sorte, ni même critique. Je ne lui en voulais pas pour cela, mais même si elle me connaissait bien, elle ne me connaissait pas parfaitement. Elle pouvait s'imaginer ce qu'elle voulait, elle se trompait légèrement. Je n'avais pas besoin que l'on me rende plus fort, ni d'un refuge parce qu'il pouvait être là où je le voulais.

je la brusquais parfois, j'en avais bien conscience, comme ce soir où elle avait décidé de me troubler plus que de raison, fissurant le bouclier que je portais en permanence, même si, quelque part, c'était moi qui lui avait donné le marteau pour pouvoir le faire. Je la forçai a se poser les bonnes questions, a y trouver ces propres réponses parce que je ne pourrais pas le faire a sa place. J'avais confiance en elle, je savais qu'elle pourrait le faire, si elle le décidait. Elle n'en avait juste pas conscience.

Et puis finalement, je balayai tout cela d'un sourire malicieux voulant retrouver cette enfant qu'elle pouvait être parfois alors que je lui parlai de feux d'artifice sans le lui dire d'ailleurs. Je posai un index sur mes lèvres.

"Ce ne serait plus une surprise si je te le disais tu ne crois pas ?"

Puis, je glissai ma main au creux de ses reins pour la pousser devant moi, faisant un signe a Vivien de l'autre, elle me sourit en agitant a son tour les doigts. Finalement, je guidai Erika jusqu'a ma voiture, lui ouvrant galamment la portière avant de me glisser derrière le volant. Je démarrai souplement avant de nous conduire tranquillement en dehors de Londre, gravissant une petite colline avant de m'arrêter sur une aire perdue au fin fond des bois.

"Descends, tu vas adorer."

Promis je en faisant de même avant de lui prendre la main et de la conduire vers un petit banc de pierre. Devant nous, l'étendue de Londre illuminée, c'était magnifique, mais ce n'était pas cela que je voulais lui montrer. Plus loin, en contrebas, on pouvait discerner des silhouettes, des voitures aussi. Je m'assis, l'invitant a faire de même et, soudain, le ciel se déchira.

"Ouf, juste a temps !"

m'exclamai je en levant le nez sur le ciel étoilé, illuminé d'une magnifique gerbe bleue.

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J'ouvris la bouche pour répondre, avant de la refermer, méditant ses paroles. Il me semblait qu'il lui fallait une femme équilibrée surtout. Élégante, intelligente, une femme, une vraie, avec les pieds sur terre mais un petit grain de fantaisie pour ne pas qu'il s'ennuie. Une femme qui saurait le soutenir, lui apporter un échange intellectuel important... Est-ce que j'idéalisais Freddie ? Me trompais-je totalement à son sujet ? Il me parla alors d'une surprise et je lui demandais ce que c'était. Sans surprise, il me répliqua que s'il me le disait, cela gâcherait tout. Je me mordis la lèvre et trépignai sur place, impatiente. Une vraie gamine... Et donc, pas le genre de fille qu'il fallait à Freddie, je me grillais toute seule.

Il m'entraina alors dehors, non sans saluer Vivien. Elle était vraiment belle cette femme et je me mis à la jalouser brusquement, me sentant incroyablement... fade, insignifiante. Elle était classe, élégante, et moi, j'avais l'impression d'être une adolescente mal dégrossie. Et je ne serais jamais autre chose, à jamais figée dans cette apparence.

Je me glissais dans la voiture alors que Freddie m'ouvrait la portière galamment, me faisant sourire au passage et je me laissais guider avec bonheur et en toute confiance, regardant par la vitre le paysage défiler dans la nuit. Enfin, Freddie se gara. Sur une aire perdue, dans une forêt. Heureusement que j'avais confiance en lui, parce que franchement, il y avait de quoi flipper dans cet endroit totalement isolé. Comme dans les thriller où l'héroïne se faisait kidnapper et violer dans les bois. Il m'intima de descendre et je m'exécutai alors.

- On est à l'écart de tout ici...

Je m'emparai de sa main et le suivis. Il s'assit sur un petit banc et je fis de même, interrogatrice, avant de sursauter quand un bruit de pétard résonna. Un éclair de lumière déchira le ciel et je pus voir une gerbe d'étoiles se déployer dans la nuit. Cela soulagea Freddie et j'éclatai de rire.

- Un feu d'artifice !

Avec des étoiles plein les yeux, je regardai le spectacle, avant de me rapprocher de Freddie et de me pelotonner contre lui. La nuit était froide. Et puis, j'avais envie de le sentir contre moi, tout simplement. Quand cela fut terminé, je soupirai d'aise, avant de m'installer, m'allongeant sur le banc pour poser ma tête sur ses genoux, couchée sur le dos et pouvant observer les étoiles... ou ses magnifiques yeux bleus.

- Merci, cela faisait longtemps que je n'avais pas passé un aussi bon moment... Une vie... normale.

Où je n'étais plus une icône trash, où j'étais moi.

- J'ai l'impression de me retrouver quand je suis avec toi.

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