Remember [Pv Erika]

Age : 35 Messages : 150 Date d'inscription : 21/04/2011

Cela faisait plusieurs heures que j'étais au bras de cette cougare, occupant son temps, faisant bonne figure à ses côtés, en société. La mettant en confiance et l'éveillant le soir... Sauf aujourd'hui. Nous avions fait preuve de beaucoup d'affection quelques heures avant de rejoindre ses amis dans ce restaurant. La chambre de l'hôtel portait encore les marques d'une après-midi sportive. Souriant à cette pensée, je participais de loin à cette conversation sur la conjoncture économique. Non pas que je m'en fiche, mais ma vie n'en dépendait pas. En fait si je m'en fichais royalement.

Le temps était long, mais je ne m'ennuyais pas. En effet j'étais trop occupé à séduire la petite dernière de la famille. Seize ans et des courbes intéressantes ... L'âge et le physique parfait... Elle était stupide, très stupide. Avoir sa confiance serait un jeu d'enfant. Et puis, à en voir sa tenue, elle était encore la sage petite bourgeoise que personne n'avait effleuré... Il fallait un début à tous non ? Et devenir une femme accomplie après avoir couché avec moi était un honneur.

Et puis mon regard se posa sur cette blond. Rien que de dos elle éveillait en moins des souvenirs passées. Pire encore, elle m'attirait. Son corps était un appel à la débauche, aux plaisirs charnelles. Il était rare qu'une femme éveille en moi autant de plaisir autant d'envie. Je la connaissais, c'était certain... En plus de me faire désirer son corps, elle n'était pas humaine. Loin de là. Comment ce faisait-il qu'un démon m'attire autant ? Comment était-il possible qu'une femme qui m'intéressait, qui me séduisait, ne soit pas ange depuis sa mort. Quelle femme m'avait échappé ? Me triturant la mémoire je m'efforçais de chercher laquelle de mes conquête fut assez doué pour me marquer... Qui d'entre elle était blonde et avait fini dans le camp adverse ?

Elle me tournait le dos, ne m'offrant qu'un pâle aperçut de ses formes. La curiosité était un mauvais défaut, mais je devais absolument m'en approcher. Découvrir le fuit défendu qui se cacher derrière cette magnifique chevelure. M'excusant alors auprès de ma compagne d'un soir, je me levais en direction des toilettes. Je n'avais aucune envie de m'y rendre, sauf que pour revenir je verrais obligatoirement le visage de ma némésis.

À peine rentré que déjà j'en ressortais, m'avançant dans le restaurant de se grand restaurant. Je fus arrêté à quelques tables d'elle. Une ancienne cliente m'avait reconnue et souhaitait prendre de mes nouvelles. M'asseyant alors à ses côtés, j'étais parfaitement placé. Voyant parfaitement le visage jeune de mon désir.

Nos regards finirent par se croiser et le sien ce teinta de haine... Je lui avais donc fait très mal. Ne m'attardant pas davantage, je pris congé de ma nouvelle compagne, pour rejoindre celle qui me payait. Elle avait beau me parler, mon esprit cherchait toujours qui elle pouvait-être. Et soudain, comme une illumination. Je me souvenu... Erika, idiote, innocente et complètement crédule. Cela avait été un jeu d'enfant de t'attirer dans mes filets... Mais tu m'avais malheureusement échappé. Un démon avait trouvé marrant de révéler nos existences. Lui révélant au passage mes intentions et ma perfidie. Je n'avais pas vraiment apprécié, mais je ne pouvais bénir quelqu'un d'éveillé... Dommage. Mais je n'allais pas en mourir, en revanche elle ... elle en est morte.

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Un séjour comme un autre dans un grand hôtel londonnien chicissime où je n'aurais jamais pu poser une orteil du temps où j'étais une insignifiante et studieuse humaine. Mais devenir une rockstar avait quelque peu changé la donne et je me retrouvais maintenant à fouler les sols d'endroits luxueux et complètement déments. Je partais en tournée avec mes musiciens et faisais le tour de l'Angleterre. Nous étions dans la capitale cette fois. J'avais donné un concert la veille. Et j'avais dormi tard. La journée, j'étais habillée de façon moins provocante que sur scène. Redevenant presque la gentille Erika que j'avais été. J'avais une foule d'admirateurs que j'avais éconduit gentiment, à l'aide de mes gardes du corps. Je n'en avais pas besoin, mais je devais faire illusion. Mes musiciens étaient avec moi et nous déjeunions tranquillement. Avant qu'ils ne décident de me lâcher pour aller piquer un plongeon dans la piscine de l'hôtel, m'invitant à les rejoindre. Merci, mais non, pas tout de suite.

Je quittai ma table pour le bar, commandant un bloody mary que je sirotais pensivement. Je portais un pantalon de cuir et un dos nu doré. Un dos nu, très... échancré à l'arrière et décolleté devant. Le genre de truc qui tenait difficilement à sa place si on n'y prenait pas garde, mais le double face était mon ami. C'était un truc, simple, mais qui fonctionnait. Ce qui me permettait d'avoir ce petit haut absolument divin, en lamé. Mes cheveux étaient retenus en un chignons lâche, fait à la va vite dans un soigneux effet coiffé décoiffé et des mèches s'en échappaient. J'étais jugée sur des talons aiguilles. Maquillée, mais pas à outrance.

C'est alors que je sentis un frisson désagréable me courir le long de l'échine. On m'observait... Et il y avait un ange dans la salle. Je levai les yeux et me pétrifiai en plongeant dans le regard envoûtant de Gabriel. Non, pas lui... Il ne pouvait pas être là, à quelques mètres de là, à m'observer... Comme si de rien n'était. La peur me paralysa un instant, avant que la colère et la haine ne me dévorent soudainement. Je réussis à soutenir son regard, sans faiblir, en espérant qu'il serait foudroyé par ma haine. Espoir infantile, j'en conviens.

Je l'observais se lever et rejoindre une femme d'âge mûr... Encore une proie, sans doute. Qui aimait les jeunes hommes. Mon cœur se serra... Gabriel était beau à se damner. Plus encore que dans mes souvenirs. Ce n'était pas normal d'être aussi sexy. Je cessai de le regarder et bus mon verre d'une traite pour me remettre les idées en place et prendre du courage. Depuis combien de temps rêvais-je cette rencontre? Je ne pouvais pas me défiler maintenant. Réfléchis Erika... Sois forte. Pense à ce que t'a dit Freddie. Je pouvais aussi l'ignorer... Mais j'avais envie de me confronter à lui, de me prouver que je n'étais pas faible.

Je descendis alors de mon tabouret, m'accoudant au bar et l'observant intensément. Allait-il quitter la vieille pour me rejoindre et se confronter à moi? Se moquerait-il de moi et m'ignorerait-il? La curiosité de me savoir démone et de lui avoir échappé n'allait-elle pas triompher de son dédain naturel? Je n'étais plus la petite gamine stupide qu'il avait connu. Non, j'étais une femme maintenant et il ne me faisait pas peur. Du moins, j'essayais de m'en convaincre. Il m'avait fait tellement mal, piétinant mes illusions, mon amour, sans remords. Je n'étais qu'une proie de plus.

Je le regardais, l'invitant du regard à me rejoindre. S'il osait.

Ou si cela l'intéressait. Avec lui, je n'avais pas le pouvoir et je ne l'aurais jamais...

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Je sentais son regard se poser sur moi. Mais je ne pouvais y répondre j'avais un engagement. Devant subir les multiples attouchement de ma cliente. Je finis par détourner le regard. Suivant cette impression de surveillance. Erika... Et puis on m'appela. Je dus alors revenir à mes affaires et répondre franchement. Souriant comme un dieu à une remarque qu'on me fit.

La fin du diner était proche, mais je ne pouvais rentrer chez moi. Passant la veste de mon costard, j'accompagnais ma cliente vers la sorti, recevant mon chèque et le fameux supplément pour les extras. Une journée à 4 000 livres, normal en sommes. Je devais maintenant régler le problème Erika. Cette dernière voulait me tuer. Du moins c'était ce que son regard me hurlait, mais son coeur ? Son fragile petit muscle en coton était-il du même avis ? Avait-elle oublié l'amour qu'elle me portait ? Impossible. Elle m'aimait trop, et la haine n'était qu'une conséquence de l'amour. Elle ne voudrait pas me tuer si elle ne m'aimait pas encore. Si je n'avais plus d'importance dans son coeur.

C'était une victoire en soit. Mais il ne fallait pas négliger un Démon. Elle pouvait me tuer et ça ... Il en était hors de question. Et puis, après tous les bon moment que nous avions passé, je ne pouvais pas ignorer ses appelles...

M'approchant alors d'elle, je m'assis sur le siège proche d'elle. Commandant au passage un verre. Ne la regardant pas, j'allais jouer la carte du regret. De la passion toujours vivante au fond de mon âme et de mon être. Chose qui était simplement impossible. Moi avec des sentiments humains ? Désolé les enfants, mais noël ce n'est pas demain.

— Toujours aussi ravissante, même si j'aurais préféré ne pas te savoir morte ...

Me tournant alors vers elle, mon visage se teint de remord. Baissant presque les yeux, avant de sourire et de relever la tête. La regardant à présent dans les yeux. J'avais toujours eu une certaine emprise sur elle. Et elle ne semblait pas avoir disparue.

— Je suis désolé pour tout Erika... mais tu ne peux pas savoir combien te revoir me fait revivre ...

Marquant une pause comme pour souligner la difficulté à retenir mes émotions factices. Je finis par reprendre, n'osant plus la regarder. Comme honteux de mes actes passé. De la vie que je lui avais gâché. Du mal que je lui avais fait. J'avais toujours été un bon comédien. Mais lorsque vous avez un public aussi attentive et émotif que Erika ... la vie devenait simple.

Ne finissant pas ma phrase, j'espérais ainsi prendre la température. Savoir comment me positionner à présent. Je ne pouvais pas me lancer tête baisser dans une situation que je ne maitrisais pas encore. Alors en attendant, je me contentais d'user de mon charme et de mon charisme naturel.

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Je ne le quittais pas du regard, observant son petit manège avec cette femme... Une femme plus âgée que lui... Enfin, en apparence, s'entend, je ne connaissais guère de personnes plus âgées que Gabriel. Il vivait depuis plus de deux millénaires ce salopard et personne ne semblait en mesure de mettre un terme à son règne sanglant. Cependant, je sentis du dégout monter en moi quand je compris qu'il se laissait tripoter ainsi moyennant finance. Alors voilà? Le grand, le beau Gabriel, se tapait une vieille qui le payait pour cela? Il en était réduit à jouer les gigolos? Cela me déçut et me donna de nouveau le courage de l'affronter.

Il s'éloigna... Pour mieux revenir, enfin débarrassé de sa vieille rombière. Malgré moi, je tressaillis en le sentant si proche de moi, alors que des souvenirs affluaient. Non, Erika... Ne te laisse pas ainsi piégée par son charme et son charisme, tu n'es plus la petite étudiante naïve. Tu es une démone, tu as charmé des dizaines de mecs. Je comptai mentalement jusqu'à 10, le temps de calmer les battements affolés de mon cœur et le regardai enfin en face. Si proche... Trop proche. Sa beauté était presque douloureuse à regarder. Il parla le premier et j'eus un petit sourire en coin, que je voulais ironique :

- "Je serais belle éternellement, il n'y a pas de regrets à avoir."

Et pourtant... Je ne lui parlai pas de ma mort. Pas de mon suicide, à cause de lui. C'était une arme qu'il pouvait utiliser contre moi, et je m'y refusais. Faisons comme si j'aimais cela, comme si j'aimais la nouvelle vie, comme si j'étais prête à vivre éternellement avec ma mélancolie.

- "J'ai changé depuis la dernière fois pourtant... Quelle Erika préfères-tu? La petite étudiante naïve qui s'est laissée prendre à tes belles paroles ou la démone d'aujourd'hui, qui sait quelle petite ordure tu peux être?"

J'avais parlé d'un ton égal, sans agressivité. Même si je venais de l'insulter. Mais je ne me laisserais plus duper, il était prévenu. Je m'étais levée, faisant un petit tour sur moi-même pour lui exposer ma plastique avantageuse. Il m'avait connu habillée de façon sage et classique, il me redécouvrait vêtue de choses osées, moulantes, échancrées et maquillée. Il me fit un regard à faire fondre la calotte polaire et je perdis de mon mordant et de ma superbe quand il m'annonça être désolé. NON. Non, il mentait. C'était un menteur, un manipulateur! Mon index vola jusqu'à ses lèvres que je mourrais d'envie de goûter une fois de plus et je lui intimais e silence. Il jouait la carte de la contrition. C'était trop facile.

- "Non. Tais-toi. Je ne veux plus entendre cela de ta bouche perfide. Tu n'as fait que me mentir. Tu ne sais faire que cela. Me penses-tu assez idiote pour tomber de nouveau dans le panneau, Gabriel? Tu n'es pas inoubliable, loin de là."

Oh quelle vilaine menteuse. Mais j'avais apprit à être moins émotive, moins transparente. Je lâchais ses lèvres et m'accoudais de nouveau au bar, sans plus le regarder.

- "Alors tu fais le gigolo maintenant? Quelqu'un comme toi, se faire payer pour sauter une vieille... C'est décevant."

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Elle rentrait dans mon jeu, du moins pour l'instant. Ce faisant passer pour la fille forte qu'elle n'était pas. Comment je pouvais le savoir ? Il suffit que je mime du regret pour qu'elle perde cette attitude qui ne lui allait pas. Plaçant alors son index sur mes lèvres. Je ne pouvais malheureusement pas me vendre et sourire face à cette réaction. Pourtant, je jubilais, j'étais fière. J'avais toujours cette emprise sur elle.

M'ordonnant alors de me taire. M'accusant de mensonge, chose vrais en somme. Mais ça, je ne pouvais lui affirmer. Oui tu étais assez idiote pour retomber dans le panneau. Il suffisait de voir ton air chancelant quand j'étais dans le coin. Et si, j'étais inoubliable. Tu ne m'avait pas oublié et tu ne le ferais jamais. J'avais marqué les esprits mortel, j'avais marqué le tiens... Tu étais toujours dépendante. Mon corps t'attirait... Ton corps me désirait. C'était sur, certain.

Toujours silencieux, mimant le regret, je fermais les yeux lorsqu'elle retira son doigt de mes lèvres. Je faisais mine de l'écouter, les femmes aimaient être écouté. Souriant subitement face à la remarque qu'elle me fit. Je n'étais pas un gigolo, le ses n'était qu'un moyen de bénir plus facilement. Je dois avouer que les vieilles n'étaient pas mon truc. C'était bien les filles dans son genre qui m'attirait réellement.

— Pas exactement, je ne suis pas payé à les sauter comme tu dis, mais uniquement à les accompagner ...

Ce qui était la stricte vérité pour une fois. Maintenant cette question réglée, il fallait attaquer le vif du sujet. Tuer ses envies de meurtres. La remettre de mon côté pour ne pas avoir à l'affronter. Non pas que je me sente menacer, mais ses coups de reins sont uniques. Et si pour une fois je pouvais moi aussi m'amuser... Je ne verrais pas pourquoi je m'en priverais.

— J'aimerais ... J'aimerais clarifier une chose Erika, il y a eu méprise...

Avalant le contenue de mon verre, je recommandais la même chose. Soudainement mal à l'aise, du moins en surface, je remontais les yeux vers elle. Profitant de cette beauté fatale dont elle me faisait grâce. Nous allions bien nous amuser nous deux. Toi et ta stupide innocence. Moi et ma précieuse existence.

— J'ai du fuir la fille que j'aimais il y a trois, j'aimerais juste dire à cette fille, qui est une femme à présent, la vérité. Du moins si tu acceptes de perdre quelques minutes ...

Genre c'était une fille que j'aimais, juste bonne à baiser et encore. Un jouet, un passe-temps, voilà ce qu'elle était. Dommage qu'elle ait rejoints l'ennemie, je l'aurais bien gardé à mes côtés. Histoire d'avoir une compagnie régulière la nuit, sans sentiment, purement physique. Dommage qu'elle soit si émotive.

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Il me laissa parler. Sans chercher à se défendre. Pourquoi l'aurait-il fait? Tout ce que je disais à son sujet était la vérité. Ce qui était loin d'être vrai en ce qui me concernait. Non, je ne l'avais pas oublié, je n'y parvenais pas et Freddie ne cessait de me le rappeler de façon assez virulente. Je savais qu'il s'inquiétait pour moi, qu'il voulait que je cesse de me morfondre et que je vive ma vie, sans le spectre de Gabriel. Sauf qu'il était désormais devant moi, beaucoup trop séduisant à mon goût... Pouvait-on à ce point oublier la beauté? J'avais l'impression de le redécouvrir et d'être de nouveau foudroyée. Et j'avais bien du mal à le cacher. Il était ma faiblesse, ma plus grande faiblesse, la seule et elle était malheureusement mortelle.

Je me voulais blessante. Je ne m'attirais qu'un sourire. Oui, c'était un gigolo, comment expliquer qu'il parade au bras de cette morue? Pourtant, il me détrompa. Il ne les sautait pas, il les accompagnait juste. J'eus un petit reniflement dédaigneux.

- "Alors je suppose que le sexe est un bonus... Tu n'es pas capable d'approcher une femme sans la baiser."

Ouais, j'étais vulgaire. Mais en même temps, c'était la stricte vérité. Gabriel séduisait les femmes avant de les mettre dans son lit et de les bénir. Combien de ses victimes y avait-il à l'école, hein? Je me demandais même pourquoi il n'y avait pas déjà eu une coalition de ses anciennes maîtresses pour le tuer. Idée à creuser.

Il sembla alors hésiter avant de me dire qu'il fallait clarifier quelque chose... qu'il y avait eu méprise. NON, je ne voulais pas écouter ses mensonges, ses excuses foireuses... Il allait encore mentir, tenter de m'embobiner. Et moi, j'étais trop faible et accroc pour ne pas sentir mon cœur s'emballer devant ce regard. Pourtant, une partie vicieuse en moi, faible, ne l'interrompit pas et je l'écoutai. Il semblait vraiment mal à l'aise.

Mais il était si bon comédien.

Non, il ne pouvait pas dire qu'il m'aimait, qu'il m'avait fui et qu'il regrettait à présent. C'était beaucoup trop facile. Il s'était servi de moi, pour arriver à ses fins. Pour me bénir. Il ne regrettait rien, il m'avait même oublié. Je pris une petite inspiration, avant de lâcher :

- "Vas-y. Je serais curieuse d'entendre tes... excuses. Comment vas-tu expliquer le fait que tu t'ai servi de moi pour approcher d'autres nanas, les bénir? Que tu allais faire de même avec moi? J'étais juste un pion. J'espère au moins que j'étais un bon coup, je ne voudrais pas que tu ai enduré tout cela sans en tirer quelques bénéfices."

Ma voix était sèche, claquant comme un coup de fouet. Je proférais la vérité, mais cela me faisait mal de me déconsidérer autant, après avoir pensé être la seule à ses yeux. Force était de constater que je m'étais complètement trompée.

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Tu étais faible. Erika n'aurait jamais dû me donner la chance de me justifier. Et ce pour la simple raison qu'elle n'était pas à la hauteur. Elle n'aurait pas la force. Elle céderait à ses sentiments et me céderait par extension. Elle me demanda donc d'y aller. Elle voulait connaitre le contenu. Ponctuant alors sa phrase par une remarque loin d'être fausse. Oui tu avais été un bon coup, mais la n'était pas la question. La question était bel et bien, comment te faire douter, te faire céder. Comment t'attraper pour arracher les ailes de la liberté. Tu avais besoin d'un guide, d'un chef. J'étais ce qu'il te fallait depuis ta naissance.

Prenant une grande inspiration, je ne fis pas mine de réfléchir. Le faire reviendrait à lui avoué que mon cerveau quêtait dans l'espoir de la faire céder. Et ça, ça aurait été une très grande faute. Une erreur stratégique que je ne pouvais me permettre. Elle devait me céder sans attendre. Alors je commençais à parler. Sur un ton doux quoi qu'angoissé. Serrant ma gorge pour mimer la douleur.

— J'ai plus de 2500 ans, j'ai appris à ne pas m'attacher pour ne pas subir, pour ne pas perdre et renier celui qui m'avait offert la vie. Et il est vrais que je t'avais approché dans l'espoir de te bénir.

Avouer ses torts, lui expliquer pourquoi je me refusait à m'attacher. Lui confier subtilement une part de mon histoire sans pour autant lui révéler l'intégralité de cette dernière. Il fallait la jouer fine. Pourquoi mentir sur un fait aussi flagrant que mon espoir de la bénir. Autant être honnête non ? Du moins tant que je le peux encore. Bientôt l'honnêteté ne sera plus qu'un mirage et le mensonge reprendra le dessus. Je repris alors mon discours. J'avais son attention, sa haine et son désir de moi. Elle céderait bien vite si je ne me trompais pas et que j'usais correctement de mes charmes.

— Sauf que lorsque tu m'adressas la parole pour la première fois, j'ai eu l'impression que mon coeur allait bruler. Je ne pouvais dire à l'époque ce qui m'arrivait, mais j'ai eu ces tremblements, ces sortes de spasmes nerveux, cette difficulté à avaler. Et puis mon coeur qui s'emballé à chacun de tes mots ...

Marquant une pause je venais de décrire les symptôme d'un coup de foudre. Ce que ressentait les humains lorsqu'il aimait un autre. Rassurez-vous, je n'ai rien ressenti lorsqu'elle me parla. C'était une futur victime de plus. Pas besoin d'épiloguer la-dessus. Mais elle devait croire en ce coup de foudre improbable. A cet amours incontrôlé. Elle devient y croire comme l'acteur que j'étais y croyais.

— Il était dur pour moi d'accepter qu'une mortel puisse me faire aussi mal. Et puis je finis par accepter. Voulant te protéger. Voulant te garder pour moi, car tu étais la seul capable de me briser. Je n'étais jamais resté aussi longtemps avec quelqu'un. Je redécouvrais tous. Et puis un démon est arrivé.

Marquant une nouvelle pause, je déglutis avec difficulté. Enfin, je fis mine d'avoir des difficultés à le faire. Comme-ci cet instant était plus dure que les autres. Comme-ci en cet instant j'aurais tous renier pour mon dieu. Comme-ci cette arrivée avait détruit mon existence. Ma vie, mes rêves à ses côtés. Ce démon n'avait fais que son travail. Et j'aurais surement fait la même chose à sa place.

—J'étais sur qu'il allait te dressé le portrait de celui que je fus durant plus de deux millénaires et je savais aussi que tu allais le croire. Car au fond, je t'avais poussé dans la drogue et avais ruiné ton avenir si prometteur par égoïsme. Je savais aussi que tu ne croirais pas en mes mots. J'étais certain que mon amours pour toi ne suffirait plus. Alors j'ai quitté ta vie. Ne pouvant pas accepter ta méfiance et ta haine...

Recommandant de nouveau un verre, je l'avalais comme pour me donner du courage.

— Je t'aime toujours, mais je me mens. Je me dis que je n'ai pas le droit d'aimer quelqu'un qui peut me détruire si facilement. Je n'ai pas le droit d'aimer au point de douter sur ce que je suis. Au point de me demander si trahir mon clan pour toi n'aurais pas été la meilleure solution ...

Quitter dieu pour elle ?! Jamais, c'était le seul en qui j'avais confiance. C'était celui qui avait fait de moi celui que je méritais, celui qui avait vu mon potentiel. C'était grâce à lui que j'étais devenu ce que je suis. Puissant, beau et unique. Il avait fait de moi une légende. Un mythe influant sur des générations d'homme. Quelque chose de divin respecté par des milliers d'hommes sur ce monde. Et vous pensez qu'une gamine doué pour le sexe me ferait le quitter ?!

Il ne fallait pas me penser si idiot. En revanche, elle. Elle ne pourrait rester insensible face à cette déclaration enflammé. Lui avouer que j'avais pensé tout plaquer pour elle. Que j'avais pensé renier mes origines, mon sang, pour vivre éternellement avec elle. Non je ne voulais pas ton bonheur. Je voulais ta compagnie nocturne...

— Aujourd'hui c'est trop tard, j'aurais du avoir le courage de te le dire avant. J'aurais dû te protéger de moi et de toi... Désolé Erika, même si je sais que jamais je ne pourrais racheter mes crimes ...

Sortez les violons, la séquence émotion vient de prendre fin. Maintenant, il était de temps de voir si Erika acceptait ce que je disais ou si elle refusait. Quoi qu'elle fasse, j'avais entamé le mur qu'elle avait construit pour se protéger. J'avais attaqué sa détermination à me haïr. Le fait qu'elle ne m'est pas tué était une preuve flagrante.

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Je l'observais. Je dévorais du regard son beau virage qui semblait se contracter de douleur ou de regrets. J'aurais mieux fait de ne pas le fixer ainsi, de le laisser parler sans l'observer, je ne sentais que trop l'influence qu'il exerçait sur moi. La fascination. Je ne me rappelais qu'avec trop d'acuité ses mains sur mon corps, ses lèvres brûlantes parcourant ma peau frissonnante. Cela revenait sous forme de flashs, comme un kaléidoscope et m'empêchait de réflechir, d'être objective. Je le désirais. C'était un constat effrayant. Malgré la force de ma rancœur, de ma vengeance, de ma haine, je l'aimais encore... Ce n'était pas juste, j'aurais du pouvoir m'affranchir de lui après plus de trois ans. Était-ce cela son pouvoir? Rendre les femmes dingues de lui, jusqu'à en perdre la raison?

Il commença alors ses explications : qu'il était très très âgé et ne voulait pas s'attacher pour ne pas souffrir, qu'il voulait effectivement me bénir. Quel scoop. Il continua dans la même veine. Combien de fois avais-je rêvé d'entendre ces mots de sa bouche? Et il me les sortait enfin. Mais trop tard, tout était beaucoup trop tard. Il mentait, il ne pouvait que mentir, j'avais été insignifiante pour lui, juste un pion. Je fermai les yeux, esquissant un sourire que je voulais moqueur et intervenant :

- "Tu t'es mis aux Harlequins Gabriel?"

Je voulais ma voix cinglante, moqueuse, blessante, arrogante. Je n'étais pas certaine d'y parvenir avec autant d'efficacité que je l'aurais voulu. Mais il décrivait ce... coup de foudre de manière tellement... littéraire. Était-il sincère? Non, bien sûr que non. Mais, et si il l'était? Oh non, sale petit cœur trop fragile et traître, arrête de battre pour ce salaud! Et pourtant, je me surprenais à attendre la suite avec impatience. Il parlait de la faiblesse que j'étais devenue pour lui. Oh si seulement... Si seulement Gabriel était un gars bien... Mais non, je n'étais pas faite pour être heureuse avec lui. Aucune femme ne pouvait l'être, il se fichait de nous, tout simplement. Et puis, il était un ange et j'étais un démon, cela réglait le problème.

Vint alors le moment de me révéler pourquoi il avait fait tout cela. Persuadé que je ne remettrais pas la parole du démon en doute. Que je me retournerais contre lui, parce que ce que disait le démon était vrai : il m'avait entraîné dans une spirale infernale et je m'étais détruite pour lui, avec lui. Je restai bouche bée quand il parla de trahir son clan pour moi, tellement il m'aimait. Non, c'était une blague. Une blague cruelle. Je le laissais terminer, essayant de digérer les informations et de trier le vrai du faux. Peine perdue quand il était si proche de moi.

- "J'aimerais bien que te détruire soit si facile que tu le dis."

Si seulement j'étais une vraie faiblesse et que je pouvais le piétiner comme il m'avait piétiné. Qu'il se lamente, qu'il pleure, qu'il cesse de vivre, par désespoir. C'était prendre mes rêves pour la réalité. Mais... Quand bien même il mentait, pourquoi ne tenterais-je pas le coup? S'il disait la vérité, je l'écraserais de mon talon. S'il mentait... Je verrais bien. Je ne me laisserais plus avoir.

- "Je t'ai haï. De touts mes forces, de tout mon être. Tu m'as manipulée, tu es devenu le centre de mon monde quand je n'étais rien dans le tien. Et tu reviens la bouche en cœur, en pensant que je vais croire ce tissu de mensonges? Tu n'es pas capable d'aimer... Ton truc, c'est juste le sexe. Et servir ton Dieu..."

Je voulais ma voix ferme et je pensais y parvenir à peu prêt. Mais une lueur de doute dansait dans mon regard.

- "Tu étais un amant exceptionnel. Ça me manquera."

Et tes lèvres, et tes mains, sur ma peau, brûlante de désir. Gabriel était le plus bel homme qu'il m'ait été donné de voir, le plus sexy aussi. Et le plus salaud.

- "Tu n'as pas une vieille qui attende de parader à ton bras?"

J'essayais de me montrer méchante, vexante, mais ce n'était pas mon caractère et c'était bien dommage.

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C'était donc ça ton objectif dans ta vie ? Essayer de lutter en vain contre tes sentiments pour moi. Une haine qui ne pouvait que te desservir. Tu étais trop faible pour lutter et à chaque tentative de rebuffade, ton coeur se brisait en mille morceau. Ta haine ravivait sans cesse ton amour pour moi. Je t'obsédais au point que tu ne pouvais vivre sans mon image. Je suis le maitre de ton âme et ce jusqu'à la fin des temps. Jamais tu ne m'oublieras. Chaque millimètres, non chaque atome de ton corps ne cessera de m'appeler, de me désirer. Je suis le prince de tes envies, le roi de tes pulsions et le dieu de ton esprit.

Tu ne fais que te débattre face à quelque chose que tu ne pourra détruire. Tu ne fais que te cogner contre la cage de mon emprise. Tu ne fais qu'espérer. Prier pour m'échapper. Cette haine te fera retomber dans mes bras. Car temps que je dominerais tes pensées, je serais maitre de ton avenir. Quoi que tu dises, quoi que tu fasses, rien n'aurait d'impact sur moi. Tu étais prise au piège de tes sentiments.

Pourtant tu continuais de te débattre, laissant poindre le doute en toi. Tu n'aurais pas du douter de tes convictions. Car tu avais raisons de me croire salaud et sadique. Je l'étais, non j'étais pire, j'étais la personnification de la luxure et de l'envie. Tu affirmais bel et bien que tu voulais me tuer, très risqué pour toi. Trop peut-être. Tu n'avais pas les épaules.

Tu te voulais forte en m'avouant cette haine. En m'affirmant que je t'avais manipulé, que j'avais détruit ton existence. Me disant au passage que seul dieu et le sexe m'intéressait … Bien joué ma petite Erika, tu es loin d'être conne. Dommage que tu sois incroyablement naïve. J'allais détruire tes certitudes. Briser ta rancoeur et l'utiliser contre toi. J'allais te briser pour de bon et faire de toi l'objet de mes désirs. Pour toi c'était déjà foutu. Tu me désirais à t'en bruler les ailes ma belle Erika.

Toujours silencieux j'accueillis calmement ta remarque sur mon boulot. Bien tu avais vidé ton sac ? À moi de jouer, d'entrer en scène et ruiné tes petits effort ridicule. Car oui tu étais ridicule de t'acharner ainsi. Tu n'avais rien à y gagner. Sauf peut-être un désir exponentiel pour mon corps et ma personne.

— Non, j'ai plus important face à moi…

Me levant brutalement je me mis face à elle. Levant doucement les mains comme pour ne pas l'affoler. C'était un animal sauvage à dompter. Il fallait être franc et à la fois terriblement prévenant dans ses gestes. Et puis ma mains droite repoussa délicatement une mèche dernière tes oreilles, tandis que la gauche caressait ta joue de son revers. Je finis par prendre ton visage entre mes mains. Une force maitriser et terriblement douce. Plongeant mon regard dans le sien. Il n'y avait rien de compromettant dans mon regard. Juste du regret et de la peine.

Les yeux n'était il pas le reflet de nos âmes ? Ne pouvions nous pas y lire nos pensées ? Il était puérile de penser qu'après 2500 ans je n'avais pas appris à maitriser parfaitement ce dernier. Mais il était aussi ridicule pour elle de penser pouvoir y résister. Je semblais sincère. J'avais tous pour le prouver. De la délicatesse et de l'amour dans mes gestes. Un regard désirant l'absolution.

— Dieu m'a sauvé de la mort, mais toi, c'est la vie que tu peux m'offrir …

Baissant momentanément les yeux, je pris une grand inspiration avant de remonter le regard vers elle. Serais-tu résister à ma soumission ? Enfin, ma fausse soumission.

— Un mois. Je me donne un mois pour te prouver que je suis sincère. Que mon amours n'est pas une simulation, mais bien un sentiment réel qui me ronge de l'intérieur. Un mois sans bénir, sans approcher aucune autre personne que toi. Un mois à me plier en quatre et à servir le moindre de tes désirs.

Finissant par la lâcher, mes bras retombèrent le long de mon corps. Je jubilais intérieurement. Je n'arrêterais rien, mais ça elle ne pouvait pas le savoir. Je pensais soudainement à Azraelle qui jubilerait face à cette situation. Ma chère et tendre Azra ne me verrait plus à l'école avant un moment. Allait-elle me rappeler gentiment à l'ordre…

— Tu t'ai dis esclave de tes sentiments pour moi. Laisse moi être esclave des miens pour toi… Je t'aime Erika, donne moi une seconde chance… Pitié.

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J'attendais qu'il s'en aille. J'espérais qu'il allait partir, voyant que je n'avais plus rien à dire, que je le congédiais d'une remarque un peu sèche et mauvaise. Mais non, cela aurait été trop facile. Il répliqua qu'il avait quelque chose de plus important face à lui et mon cœur s'emballa alors qu'il se levait brusquement. Malgré moi, j'eus un petit moment de recul. Qu'il garde ses distances, je ne saurais pas résisté à un contact. Ses mains approchèrent, lentement, beaucoup trop et je les regardais, fascinée, coincée, prise au piège comme une biche dans les phares d'une voiture qui allait l'écraser. Parce qu'il allait me broyer. Une de ses mains repoussa une mèche de cheveux et je papillonnai des paupières, sentant un frisson courir sur mon corps. Son autre main caressa le velouté de ma joue et mon cœur explosa, alors que c'était un véritable feu d'artifice dans le creux de mon ventre. Il encadra mon visage de ses mains et je me perdis dans ses yeux verts. Il avait mon entière attention et toutes les fibres de mon âme se tendaient vers lui.

Il recommença à parler et je me mis à trembler intérieurement. Arrête, s'il te plait, arrête. Tu me tortures et ça me tue, tu dis exactement ce que je veux entendre, d'un ton doux et sincère, mais ce ne sont que des mirages. Je le savais. Mais pourquoi y étais-je aussi réceptive. Comme j'avais envie de voir débarquer Freddie, lui, il aurait su briser le charme.

Il reprit et je restais suspendue à ses lèvres. Un mois... Un mois pour moi, où plus rien d'autre ne compterait que moi. Il ne ferait plus le Séraphin, il ne bénirait pas. Il exécuterait le moindre de mes désirs. C'était tentant, tellement tentant. Si Freddie apprenait cela, il allait me tuer. Avais-je besoin de lui? Pour ne pas flancher, surement, mais il désapprouverait que je cède ainsi, me jugerait trop faible. J'étais troublée et je me sentis étrangement vulnérable quand il me relâcha et s'offrit à moi. Je repris ma respiration et me rendis compte que j'avais cesser de respirer trop longtemps alors qu'il me captivait.

- "Je... Non, tu t'es moqué de moi, tu n'as pas le droit..."

Je me levai à mon tour, reculant légèrement. Je me sentais à sa merci, totalement vulnérable. Je m'étais sentie en sécurité alors qu'il me touchait, ce qui n'était qu'un leurre pourtant. Je fermai les yeux et pris une profonde inspiration, histoire de calmer mes nerfs. Quand je rouvris les yeux, je les vrillai sur Gabriel. Je me mis à sourire et me rapprochai de lui, posant une main à plat sur son torse musclé qui me faisait de plus en plus envie. Je ne me souvenais que trop bien de sa perfection. Je me coulai contre lui, lui faisant sentir mes formes, avant de reprendre, plus calme :

- "Très bien. Tu as un mois pour me convaincre que tu ne te fois pas encore de ma gueule. Que tu mentes ou pas, peu importe, j'aurais au moins le plaisir de faire de toi ce que je veux pendant 4 semaines."

Ma main glissa derrière son cou et je l'attirais à moi :

- "Et crois-moi, je vais en profiter."

Ma main agrippa sa nuque et j'attirais brutalement sa tête vers la mienne, susurrant contre ses lèvres :

- "Étonne-moi... Que la main de Dieu me fasse succomber."

Je le relâchai, tremblant intérieurement de ce dans quoi je m'étais engagée. Pitié, que Satan me donne la force d'accomplir ma vengeance le moment venu... Le tuer... L'amener à changer de camp, ce qui me paraissait complètement improbable.

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Je devais bien te reconnaitre une chose. Ton acharnement à te refuser à moi était honorable. Quoi qu'inutile. Tu t'acharnes à me refuser, mais pour combien de temps ? Combien de temps avant que tu ne me cèdes pour de bon ? Car oui, c'était une question de temps aujourd'hui. Un mois grand maximum. Mais je doutais que tu tiennes aussi longtemps. Tu te levas toi aussi. J'avais complètement chamboulé tes gentilles petite émotion. Je t'avais destabilisé pour de bon faisant de toi l'objet de tes propres désir. Mon seul contacte avait suffit à éveillé ton corps à tes désirs. A mon corps. Je gagnais peu-à-peu, prenant possession de chaque fragment de ton existence.

Souriant brusquement, tu éveillais momentanément ma curiosité. Te rapprochant doucement de moi, tu finis par poser ta mains sur mon torse. Provoquant une accélération simulé de mon rythme cardiaque. Autant joué le jeu jusqu'au bout. Et puis tu me colla. Imposant tes formes contre mon corps chauffant peu-à-peu. C'était donc cela ta façon te me repousser ? Te lover contre moi en espérant que ma perfection ne réveil pas le désir qui brulait ta peau. Stupide petite Erika. Si fragile, mais si désirable… C'était peut-être le seul problème. Tu n'étais pas désagréable et doué dans pas mal de domaine.

Elle me laissa la chance de me racheter. Me laissant ainsi un mois pour user de mes charmes sur sa personne si fragile. Et puis, tu ajoutas que quoi qu'il arrive, tu aurais le plaisir de profiter de moi durant 4 longues semaine. Je sentis alors ta main glisser jusqu'à mon cou, s'y logeant alors pour attirer mon visage vers le tien. Tu étais bien surprenante. Tu voulais me tuer, me repousser, mais tu jouais avec moi et tes propres sentiments. Si j'étais sadique tu étais sans doute masochiste ma jolie.

Je te croyais, j'allais moi-même en profiter. Et puis un geste brutale réunit presque nos deux visages. Mes lèvres à quelques millimètres des tiennes. Nos souffle s'entre mêlèrent quelques seconde avait que tu ne reprennes la parole. Lançant un phrase qui me fit sourire. La main de Dieu allait te faire bien plus. Succomber ne serait qu'une étape vers ta soumission totale. Me relâchant alors. Je fis mine de retrouver mes esprits. Secouant la tête avant de remonter le regard vers elle.

— Erika… Ce n'est pas en tant que main de Dieu que je suis ici. Mais en tant qu'homme.

Et puis je fouillais dans mes poches. Tirant mes clefs et quelques autres conneries, comme un pass pour Lux Schola. Retirant alors une clé du trousseau et une carte magnétique, je remis le reste dans ma poche. Et puis je retirais une chaine que j'avais autour du cou. Une croix, signe de religion, mais surtout de ma fidélité à Dieu. Lui montrant alors les clés et la médaille je pris de nouveau la parole.

— Être à ton service durant un mois signifie, rien te cacher. Voici la clé de mon appartement et le passe pour l'immeuble… Et enfin, ce qui fait de moi un serviteur de Dieu.

Finissant par retrouver son regard, je me levais à nouveau. L'approchant de très près. Avec cette lentement habituelle. Demandant son accord, ne la brusquant pas. Ne faisant pas d'elle un objet, mais une personne que l'on respecte. Un respect et une délicatesse qui m'était inhabituelle, mais brillamment utilisé. La repoussant doucement contre le comptoir, je finis par poser mes mains sur ses hanches sans pour autant l'emprisonner contre moi. C'était un simple contacte. Rien d'obligatoire, juste de la tendresse, de l'amour, de la sincérité.

Et puis j'avançais mes lèvres à son cou où je déposais un baiser. Lent, délicat, doux. Mon nez épousant alors sa peau si désirable avant de dessiner des arabesques jusqu'à son oreille. J'étais d'une rare prévenance. Imitant à la perfection les sentiments humains comme l'amour. Et puis je finis par murmurer quelques mots.

— Merci Erika… Je t'aime.

Et puis je reculais doucement mon visage. À contre coeur comme dirait une personne extérieur à mes pensées. Baissant doucement les yeux, je la lâchais complètement. Reculant de quelques pas. La laissant ainsi respirer et retrouver ses esprits. Remontant doucement les yeux vers elle, je ne souriais pas. Pourtant, j'étais fier. Je réalisais en ce moment un coup de maitre.

— Fais de moi ce que tu veux. Je n'obéirais plus qu'à une seule et uniquement personne. Dieu n'existera plus durant trente jours… Tu sera la seule et unique personne à me dicter ma vie…

Remontant alors une mains à mes cheveux je la passais dans ces derniers tournant alors la tête constatant que nous étions presque les derniers dans ce restaurant C'est fou comme le temps passe vite lorsqu'on s'amuse. Je m'approchais alors du bars Demandant l'addition, avant de la régler. Me tournant de nouveau vers Erika.

— À moins que tu ne souhaites rester ici ?

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Je devais me persuader que je menais la danse. Que rien n'échappait à mon contrôle. J'étais pourtant certaine qu'un spectateur aurait eu tôt fait de ruiner mes espoirs et de me souffler que j'étais en train de me faire avoir en beauté. Gabriel était un ange depuis plus de deux millénaires, un as de la tricherie, de la duplicité et de la manipulation. Quelle chance pouvais-je bien avoir de gagner contre lui? Aucune. Mais je continuais à penser que je pouvais vraiment l'aguicher, le faire languir, profiter de lui, pour ensuite le repousser, le blesser et enfin, lui arracher le cœur. Je devais y croire. Auto-persuasion.

Il reprit la parole, me disant qu'il n'était pas là en tant que main de Dieu, mais en tant qu'homme. Et encore une fois, mon cœur s'emballa. Ce maudit cœur qui ne pouvait pas tout simplement suivre ma tête et m'obéir! Qui me trahissait. Il fouilla dans ses poches et je le regardai sortir des clés et autres babioles. Je contemplai cela avec intérêt. Il garda une clé, une carte magnétique et sa médaille le désignant comme serviteur de Dieu. Tout cela, il me le remettait en gage de bonne foi.

Il se leva, s'approcha de moi, avec une certaine hésitation, comme attendant un mot de ma part pour enfin faire ce qu'il voulait ou reculer. Moi, je ne bougeais pas, me contentant de l'observer. Ses mains se posèrent sur mes hanches et je frémis de désir. Et quand ses lèvres embrassèrent la chair tendre de mon cou, je me sentis fondre, comme la dernière des adolescentes enamourée. Non, mais quelle idiote. Et je ne me dégageais pourtant pas, surtout quand il murmura qu'il m'aimait. des frissons incoercibles s'emparèrent de moi, alors que des papillons volaient dans mon ventre. Si j'en avais douté, je le savais désormais : j'étais toujours folle de lui. Complètement folle de lui et j'allais encore souffrir en voulant jouer au plus malin avec lui.

Il se détacha de moi et je me sentis vidée de toutes mes forces. Je m'appuyais contre le bar pour ne pas vaciller alors qu'il réitérait sa promesse : être à moi, pendant 30 jours. N'obéir qu'à moi. Je suivis son regard : nous étions presque seuls. Il régla l'addition et posa une question qui me sortit enfin de mon étrange transe. Je m'emparai de ce qu'il m'offrait, regardant la clé, le symbole de Dieu et la carte magnétique.

- "Tu résides à l'hôtel?"

Je me tus, me mordant la lèvre, avant de finalement quitter le bar et m'emparer de la main de Gabriel.

- "Allons continuer cette discussion en privé."

Je n'en avais pas fini avec lui et certaines choses ne pouvaient pas être abordées en public. Je l'attirais derrière moi, faisant un crochet par la piscine pour retrouver mes musiciens et leur dire que je m'éclipsais un peu avec un ami. J'eus le droit aux regards entendus et sourires moqueurs, mais je n'y fis pas attention. J'étais prête. A le suivre... Jusqu'au bout du monde, à mon corps défendant.

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Je savais que l'absence de mes lèvres sur son corps n'allait pas arranger les choses. Je la savais dépendante par le simple fait que son corps s'emballait et s'engageait dans des réactions semblables à l'amour, à la passion. Pourtant, toujours aussi encré dans mon rôle, je confirmai mon désir d'être son objet durant un mois. Elle devait prendre gentiment confiance. Perdre toute crainte et se vendre à mon être. C'était un défis à la mesure de mon talent. Un défi qui pourrait tous remettre en question si jamais j'échouais, les conséquence serait désastreuse. En plus de perdre mon emprise sur elle, je perdrais sans aucun doute ma crédibilité au prés de tous ceux qui me vénèrent.

Elle s'empara alors de ce que je lui avais confié. Offert, en preuve de sincérité. Ces clés menaient à la partie résidentielle de l'hôtel. J'occupais moi même la moitié de deux étages. Étant surement le plus fortuné de tous les locataires de ses lieux. Mes appartements n'était rien d'autre qu'une succession de reliques. Très peu concerner ma vie humaine. En réalité rare était les texte qui parler du Gabriel que j'étais à l'époque. De cette sous merde mortel qui n'était rien. Elle me demanda alors si je résidais à l'hôtel. Revenant brusquement à la réalité, je chassais de mon esprit les images de mon ignoble mortalité. Revenant dans la conversation. Hochant premièrement la tête avant de commenter mon geste.

— Oui, dans la partie résidentiel.

Et puis elle quitta le bar, s'emparant brusquement de ma main. Je ne pensais pas avoir le dessus si rapidement. Elle souhaitait donc continuer la discussion en privé… Heureusement qu'elle était de dos, car malgré moi un sourire s'étira sur mon visage. Et puis elle alla prévenir une bande de musiciens qu'elle allait les quitter quelques temps, préférant momentanément la compagnie d'un ami. Un ami ?! La seule chose capable de te rendre folle oui ! Comme je m'en étais douté l'on m'observa, finissant même par sourire. Aucun doute sur le fond de leurs pensées. Et puis nous les quittâmes.

Elle ralentit soudainement l'allure comme pour attendre que je la guide. Très bien. Je passais devant elle avant de mêler mes doigts aux siennes. Nous parcourûmes le long couloir qui séparé le côté hôtel des résidences. Arrivant alors dans un hall étudiait au millimètre. Saluant un homme de l'accueil, je finis par m'arrêter devant l'ascenseur. Me retournant vers Erika avant de lui substituer la carte magnétique. La passant dans la machine, les portes finirent par s'ouvrir, me laissant sélectionner l'étage ou je résidais. À chaque étage l'entrée d'un seul propriétaire.

Se refermant alors sur nous, je ne lâchais pas la main d'Erika. J'attendais juste devant elle, lui offrant mon dos et n'attentant rien contre elle. Et puis les portes s'ouvrirent et cette fois ce fut les clés que je lui pris des mains. Ouvrant alors l'appartement et la laissant découvrir son contenue. Ce fut la première fois en dix minutes que je lui lâchais les mains. J'avais des messages sur mon répondeur, ainsi, en déposant ce que j'avais emprunté à Erika sur la table. Je décidais d'écouter le contenue de mes messages. Signalant à Erika que je ne souhaitais rien lui caché par ce simple geste. Au final ce ne fut que les parents d'un béni qui m'apprirent que leur fils était mort d'overdose… Et un élève de plus à Lux Schoola. Et puis un appel de ce dit élève m'indiquant qu'il n'aurait jamais cru s'en sortir, me remerciant alors. C'est alors qu'arriva Azra. La voix quelques peu tendu qui me demanda si je comptais arrêter de lui faire fond bon, m'indiquant alors qu'il serait temps d'arrêter de la défier… Quelques peu détendu, personne n'avait évoqué ce que je faisais en temps de prof.

Me retournant alors vers Erika, je lui rendis ce que je lui avais emprunté.

— Tu m'excuseras, je vais me changer, ce n'est pas que le costard me gène, mais c'est pas forcement pratique. J'en ai pour cinq minutes, fait comme chez toi … car tu l'es.

Et puis je gravis les escaliers qui me menèrent au première étage. Entrant sans fermer la porte j'entrepris de me déshabiller. Retirant veste et chemise avant de les replacer sur un cintre et de les ranger. Et puis au tours des chaussures et du pantalon. Direction penderie. Prenant au passage un jean noir et un t-shirt en v gris. J'enfilais le tous avant de redescendre. Plus à l'aise, mais aussi plus jeune. J'avais vraiment mes vingt ans avec une tenu pareil, alors qu'en costard. Je passais facilement pour quelqu'un d'une vingt-cinquaines d'années. Illusion. Retrouvant rapidement Erika j'avais tenu ma promesse, je n'avais pas pris plus de cinq minutes.

— Je suis tout-à-toi.

M'approchant lentement, il était certain que j'avais pris de l'assurance. Mais elle ne le verrait pas. J'étais toujours aussi hésitant, aussi fragile dans mes gestes. Comme-ci je pouvais être détruit en quelques secondes. M'arrêtant à quelques centimètres d'elle. J'essayais de ne pas montrer le désir qui brulait ma peau. Je devais garder le contrôle en lui faisant croire qu'elle l'avait elle.

— Je suis un mauvaise ôte, excuse moi… Si quelque chose te ferais plaisir, n'hésite pas.

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Bingo. Il habitait dans la partie résidentielle de l'hôtel... Avec tous ses millénaires au compteur, il était richissime. Je ne pus empêcher un sourire narquois d'étirer mes lèvres, avant de lâcher :

- "Ça rapporte d'accompagner les cougars."

Petite pique à l'intention de son job du moment. Je trouvais ça un poil dégradant pour un mec comme lui, qui n'avait besoin que de claquer des doigts pour avoir qui il voulait à ses pieds. Et là, faire ça contre de l'argent... Ça me perturbait. Mais ça devait rapporter gros. Même si ses revenus devaient venir de plein de choses différentes. Faudrait que je lui demande tiens, ça pourrait servir.

Je décidai donc de nous octroyer un peu d'intimité. Je prévins mes musiciens avant, qui échangèrent des coups d'œil entendus. Qu'ils pensent ce qu'ils voulaient. Ils n'avaient peut-être pas tort en plus. Est-ce que j'allais coucher avec Gabriel tout de suite? j'en avais envie, tellement envie. Mais je voulais le faire languir aussi. Je voulais vraiment qu'il supplie, qu'il soit frustré. Je voulais avoir le commandement, les rênes. Pour une fois, je voulais contrôler.

Je le laissais nous guider, fébrile. Sa main dans la mienne... Tellement de souvenirs qui me revenaient alors. Des bons, comme des mauvais. Il m'avait entrainé dans une spirale infernale, dévoyant la sage petite fille que j'étais. Il avait été mon premier amant. J'avais tout apprit avec lui. Et je m'étais montrée une élève très douée. Et inventive une fois la timidité passée. J'étais un bon coup, pour parler vulgairement. Je le suivis, jusque dans l'ascenseur. Un étage par personne. La grande classe. Je rentrai à sa suite, jetant un coup d'œil autour de moi. Il se dirigea vers son répondeur qu'il mit en marche, en toute transparence. Les deux premiers messages concernaient un de ses élèves. Je ne dis rien, lui jetant un coup d'œil explicite, mais c'était son boulot. Il bénissait, j'éveillais. Nous étions ennemis... je ne devais pas l'oublier. Et vint le message d'une de ses collègues qui pétait un câble. Il était professeur à la Lux... Ça ne m'étonnait pas.

- "Dommage, le costard te va si bien..."

J'avais limite ronronner, mais je le laissais partir. Quoiqu'il porte de toutes façons, il était terriblement sexy, alors bon. J'en profitais pour faire le tour du propriétaire. Et j'imaginais Gabriel qui se déshabillait. Mauvais pour moi ça. Je résistai à l'envie de monter et l'empêcher de se rhabiller. Non, je devais résister. Il finit par redescendre et je me tournai lentement. Il faisait plus jeune ainsi. C'était drôle comme nous savions nous vieillir selon nos coiffures, notre façon de nous habiller... Sans fards, je faisais gamine. Sur scène, terriblement femme. Là, j'étais entre les deux. Il m'annonça être tout à moi. Je relevais les yeux vers lui alors qu'il approchait et jouait la politesse. Un sourire se dessina sur mon visage.

- "Tu sais très bien ce qui me ferait plaisir..."

Mes mains glissèrent sous son T-shirt, se posant sur ses pectoraux, avant de descendre lentement, suivant les reliefs de ses muscles trop parfaitement dessinés. Doucement, je le repoussai, jusqu'au canapé, où je le fis asseoir, avant de poser un genou près de sa hanche, sur le canapé, dans un craquement de cuir. Il avait une vue plongeante sur mon décolleté, entravé par aucun soutien gorge.

- "Tu vas laisser tomber l'enseignement pendant ces trente jours? Ta copine ne va pas débarquer ici pour te ramener par la peau des fesses?"

J'avais retiré mes mains, m'asseyant sur ma jambe fléchie, et posant un coude sur le dossier du canapé. Je luttais contre le désir qui me brûlait le peau, me consumait les entrailles, donnant l'impression de maîtriser totalement mon attirance.

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Elle me répondit que je savais très bien ce qui lui ferait plaisir. Oui, ca je n'avais aucun doute sur son désir de voir mon corps l'épouser. Ses mains glissèrent gentiment sous mon t-shirt, redécouvrant la musculature de mon torse. Les parcourant comme pour s'en imprégner. Et puis elle me repoussa jusqu'au canapé. Je n'avais pas l'habitude de ne pas diriger la danse. Mais qu'importe si la finalité était la même. Je me surpris à penser que ne pas dominer pour avoir le même résultat était acceptable… la fatigue sans aucun doute.

Et puis elle me rejoints. S'asseyant près de moi. M'offrant au passage une vue plongeante dans son décolleté. Vu qui me fis dérober le regard. Je ne devais pas vendre mes intentions. Cela aurait été stupide que de commettre une telle erreur avec elle dans les parages. Je devais maitriser l'homme que j'étais. Ne pas céder à mes habitude peu princière. Et puis elle parla d'Ara. Chose qui me surprit complètement au point que j'arquais les sourcils. Quoi qu'il en soit ce qu'elle dit me fit sourire. Secouant la tête en signe de négation. Elle retira alors les mains de mon torse, s'asseyant complètement. J'entrepris alors de lui répondre :

— C'est la directrice, je n'aurais qu'à lui dire que je suis indisponible durant un mois, un prof en théologie a été absents trois mois. Mon absence l'aidera sans nul doute à rattraper son retard.

J'avais répondu sans la moindre hésitation. Continuant dans ma manoeuvre de transparence. Je ne devais rien cacher. Je devais détourner, arranger, embellir les choses, améliorer la réalité. Mais pas mentir sur le fond. C'était important. Elle pouvait me reprocher de ne pas avoir dit toute la vérité, mais ne pouvait pas me reprocher de lui mentir. C'était un fait. Une certitude même. Lui dire revenait à me soumettre complètement à elle et a accepter qu'elle me domine en ne cachant rien.

— Et puis, je suis à toi durant les trente jours qui viennent. Elle pourra dire et me reprocher ce qu'elle veut, je t'ai fais une promesse à toi et non elle. Je suis ton serviteur le plus dévoué durant un mois et elle ne pourra en rien influer sur ce choix.

J'imaginais déjà la tête d'Azra lorsque je l'enverrais chier pour une démone. On allait se tirer dans les pattes en toute subtilité, ça serait bien marrant. Et puis je retrouvais le regard d'Erika. Elle brulait d'envie. Et tant qu'elle ne m'avait rien ordonné, je ne bougeais pas. Restant sur ce canapé à nous regarder dans le blanc des yeux. Le tout en discutant de mon existence. J'étais donc si important que tu ne pouvais ignorer mon existence. Tu étais bien plus faible que je ne l'aurais crus.

— Alors ton souhait est de discuter de mon boulot sur un canapé ? A moins que ce soit par simple politesse ?

Comment cela je m'impatientais. Car ca elle ne le savais pas. Elle ne pouvait pas voir les signes de mon impatience et la seule chose qu'elle pouvait lire en moi était une sincérité face à mes propos. L'incompréhension de son comportement. Comme-ci j'étais perdu et troublé par elle. Faux bien évidemment.

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J'étais douée pour aguicher les gens et me soustraire à leurs désirs ensuite. Un petit jeu que j'avais apprit ces dernières années, pour me protéger du mal qu'on pouvait me faire. Avec Gabriel, cela risquait d'être plus difficile parce que je l'aimais réellement. Malgré tout. Néanmoins, je parvins à ne pas lui sauter dessus et déchirer son T-shirt, par un incroyable effort de volonté. Tranquillement, je m'écartai de lui, donnant l'impression de le faire avec naturel, alors que chaque fibre de mon corps souffrait. Je parlai de sa copine ange, l'air de rien, comme je lui aurais parlé de la pluie et du beau temps, comme si je ne l'avais pas désiré à en crever.

Il me répondit que sa copine était la directrice de l'école. Carrément. Elle le rappelait à l'ordre et lui, il n'en avait rien à faire, prenant un congé d'un mois sans prévenir, sous un prétexte bidon. Et en pensant en plus que cela ne dérangerait pas. Je n'en étais pas aussi certaine.

- "Et que dira-t-elle quand elle saura que c'est pour moi que tu le fais hum? Quelle excuse vas-tu trouver pour expliquer ça?"

A moins que l'excuse, il ne la serve à moi et la vérité sur ses intentions à elle... Cette pensée s'insinua insidieusement en moi, refusant de me quitter. Il ne dirait surement pas qu'il avait passé un pacte avec moi, de rester un mois à mon entière disponibilité, prêt à faire ce que je voulais. De un parce que c'était Gabriel et que ce n'était absolument pas son genre de se plier aux exigences de qui que ce soit. De deux parce que j'étais une démone et lui un ange. Il m'assura qu'elle n'aurait rien à redire sur sa décision et j'affichai une moue sceptique. Certes, elle n'avait aucun pouvoir sur lui, seul Dieu en avait. Mais connaissant les anges, se mettre à dos certains d'entre eux me semblait une très mauvaise idée. Cela dit, je ne le contredis pas.

Je ne pus empêcher un sourire d'ourler mes lèvres quand il reprit la parole, m'interrogeant sur mes intentions.

- "A quoi t'attendais-tu Gab?"

Ma main vola de nouveau vers son torse, que je caressais sensuellement, avec une envie certaine, relevant les yeux vers lui.

- "Tu pensais que je t'avais demandé de venir ici pour pouvoir te sauter dessus et assouvir mes plus bas instincts en ta compagnie?"

Oui, il était si certain de son charme, de son emprise sur moi, qu'il avait du penser que me retrouver seule avec lui allait me faire craquer et que tout ne serait plus que sexe et luxure ensuite.

- "J'ai un mois devant moi pour faire ce que je veux de ton corps. J'y au déjà gouté et j'ai fort envie de recommencer. Mais..."

Ma main se porta sur son cœur :

- "Je veux découvrir ce qu'il se cache là..."

Je remontai jusqu'à sa tête et tapotai sa tempe :

- "Et là."

Un mois rien qu'avec moi mon ange... Sauras-tu tout me dissimuler, me mentir, te préserver avec cette promiscuité? Si tu es fou de moi comme tu le prétends, cela ne te dérangera pas, n'est-ce pas?

- "Tu n'as jamais été amoureux Gabriel... Tu ne sais même pas ce que c'est que de partager quelque chose avec quelqu'un... son passé, son présent et son futur. Ses regrets et ses projets. Et surtout..."

Ma main se plaqua de nouveau sur son torse alors que je me rapprochai de lui et mordillai le lobe de son oreille en soufflant :

- "La confiance."

Et je n'avais absolument aucune confiance en lui. Pas après ce qu'il m'avait fait.

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Ce que dirait Azra lorsqu'elle saura que je me plis en quatre pour une démone ? Oh, elle espéra sincèrement que j'échoue pour me voir m'écrouler comme une loque. De la à saborder ma mission ? Oui, tout à fait. C'était tellement son style que j'allais devoir être très, très prudent. Bien plus que je ne l'aurais eu à l'être sans elle. Et puis tu me demandas qu'elle excuse j'allais lui servir. Je devais la jouer fine sur ce point... Au point d'utiliser celui que j'étais vraiment.

— Que j'ai un nouveau jouet, tellement naturel pour moi qu'elle n'ira pas plus loin et ne fera que me trouver plus arrogant que je ne le suis déjà à ses yeux...

C'était risqué, très risqué, mais je ne pouvais pas lui mentir sur ce que j'allais vraiment dire. Oui, Azra la connaîtrais comme étant un jouet, un passe temps nocturne. La seul chose à faire, c'est de jouer sur ce que je lui dirais à elle. Qu'elle était tous sauf un objet. Et ça, avec mes habitude et mon passé, cela risqué d'être difficile à lui faire croire. Mais pas impossible. Rien ne l'était pour moi.

Et puis elle sourit à ma remarque. Je m'en doutais un peu. Elle me demanda à quoi je m'attendais. À rien ma belle, tu m'avais déjà cédé. Sa main se figea sur mon torse, une nouvelle fois. Le caressant d'envie avant de relevais les yeux. Elle reprit alors, me demandant si j'étais presque assez idiot pour croire qu'on était ici pour se retrouver dignement. Enchaînant alors sur le fais qu'elle avait mon corps pour le mois. Mais il y a un mais. Elle porta une main à mon coeur avant de dire qu'elle voulait découvrir ce qui se cacher là. Rien Erika, je n'ai pas de coeur, je n'en aurais jamais. C'est Dieu qui l'a pris il y a 2500 ans... Et puis elle remonta à ma tête, tapotant ma tempe et ajoutant qu'elle voulait aussi savoir ce qui s'y trouvait. C'est simple, un esprit de 2500 ans plongé dans la perversion et la manipulation.

Toujours silencieux, je ne m'imposais plus face à elle, lui laissant la joie de me dominer entièrement. Sauf que c'était faux bien évidement. Elle reprit alors, remarquant une chose bien vrai. En effet, je n'avais jamais été amoureux, je n'en voyais pas l'utilité et je n'en avais pas le besoin. La seul chose que je n'avais jamais partagé c'était mon corps, mais on sait tous pourquoi. Et puis, plaquant de nouveau sa mains sur mon torse. Elle s'approcha se moi, mordillant le lobe de mon oreille avant de souffler une chose bien vrai. Je n'avais confiance qu'en dieu, même en moi je n'étais pas sur à 100% de réussir. J'attendis quelques secondes, mais rien n'arriva, elle en avait donc fini avec moi.

Me relevant alors doucement, je la pris dans mes bras avant de la reposer sur le canapé. Me dirigeant vers une vielle boite en fer. Ancienne et abîmé, je la pris pour la déposer sur la table basse. Tirant alors la seconde chaîne que j'avais autour du cou, je sortis de sous mon t-shirt une vieille clé rouillé. La rentrant alors dans la boite millénaire. Je ne l'ouvris pas. Me redressant brutalement avant de porter une main à ma tempe:

— Ce qui ce cache là ...

Ouvrant la boite, je la tournais ensuite vers Erika, lui montrant le contenue. De vieux texte décrivant les crimes qui m'avait valu la mort, celui que j'étais avant d'être un ange... Des reliques Babyloniennes et bien d'autre.

— Un voleur qui fut crucifié et que dieu a sauvé, aucun ange ne m'a béni...

Et puis je me retourna, tirant une vieille boite en bois d'une centaine d'année. La déposant devant Erika et l'ouvrant devant elle. Il contenait un bracelet qui lui avait appartenu. Un bijou fin et en argent. Non, je ne l'aimais pas au point de garder une relique d'elle, mais un bon manipulateur ce devait d'avoir un plan B... Une relique d'une proie qui lui échappa. Posant alors une main sur mon coeur, je repris :

— Et pour ici, c'est deux ans de séparation...

Détournant le regard comme troublé, j'avalais difficilement ma salive, soufflant un bon coup, comme pour reprendre mon courage à deux mains. Passant une main sur mon visage, retrouvant mes esprits avant de la regarder.

— Il est vrai que je n'ai jamais aimé personne d'autre que moi, du moins jusqu'à ce que tu prennes mon coeur en otage. Je suis né à une époque bien différente de la tienne, ma ville était l'objet de toute les convoitises et je n'ai connu que les guerres... Je n'étais pas riche, je servais les gens, on m'a jamais appris à aimer, l'on ma juste appris à servir sagement un roi ou un prince.

Reprenant mon souffle une nouvelle fois, j'avais baissé les yeux.

— J'ai vécu 2500 ans dans la solitude pour qu'on ne puisse me prendre en otage. Pour ne plus servir, mais là, je préfère largement perdre ma liberté que tu ne me tournes le dos une nouvelle fois. J'ai beaucoup de défaut, mais je peux changer, je peux apprendre Erika...

Relevant alors les yeux, je m'accrochais à son regard :

— Pour en revenir à ta remarque, je pensais plus que tu allais me crier dessus que de parler de ma petite personne.

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Je m'étais attendu à une réponse de ce genre. Je ne réagis pas de suite, avant de déclarer, très lentement :

- "Finalement, peut-être que ce ne sera pas une excuse..."

Je n'arrivais pas à faire le tri. A savoir que croire. A lui faire suffisamment confiance pour penser qu'il puisse changer pour moi, qu'il puisse mentir aux siens pour moi. C'était de la naïveté, pure et dire, et j'entendais déjà Freddie hurler que j'étais une idiote de pouvoir encore croire aux mensonges de Gabriel. J'aurais du partir d'ici. Claquer la porte et le laisser seul, retourner à ses occupations angéliques. Cela n'aurait-il pas été une belle victoire que de le repousser? Si, mais pas aussi éclatante que de lui faire faire ce que je voulais pour ensuite le snober. Ou le tuer. Mais quelque chose me disait qu'à trop prolonger nos contacts, j'allais me piéger toute seule.

Ce que je voulais de lui, ce n'était pas son corps. Pas simplement. C'était lui tout entier et c'était ce que j'étais en train de lui expliquer, en jouant pourtant de mes charmes, en l'asticotant, en faisant naitre le désir, mais en ne le laissant pas l'assouvir. Est-ce que cela le frustrait? Je n'en avais absolument aucune idée. Même quand il disait ne rien me cacher, ses réactions m'échappaient. Celles qu'il ne voulait pas que je connaisse du moins. Il avait 2500 ans. Il avait eu le temps de devenir un excellent comédien.

Le silence retomba sur mon murmure. Il se leva alors, me prenant dans ses bras, avant de me remettre sur le canapé. Respire Erika. Respire. Reste concentrée. Je le regardais se diriger vers une boite en fer, qu'il posa sur la table. J'étais intriguée. Excitée et emplie de désir, mais aussi curieuse. Je me penchai en avant, mains joints et coudes sur mes cuisses pour mieux voir. Il portait la clé autour du cou et il l'inséra dans la serrure, faisant durer le suspens. Dans la boite, il y avait de vieux papiers. Avec un écriture que je ne connaissais pas dessus. Sa vie mortelle. Un voleur crucifié, sauvé par Dieu. Je n'en revenais pas. Cela ne pouvait qu'être authentique. Gabriel était-il vraiment le premier ange de Dieu? Ma main se porta vers la boite et je voulus effleurer les textes, avant de suspendre mon geste. C'était sans doute extrêmement fragile. Je ne voulais rien détruire. Et Gabriel n'avait pas terminé de toutes façons.

Il y avait une seconde boîte. Celle de son cœur disait-il. Le mien eut un raté quand je reconnus le bijou qui s'y trouvait. C'était à moi. Je relevai le regard vers lui, qui ne me regardait plus. Il se remit à parler et je restais muette, suspendue à ses lèvres, alors qu'il évoquait sa vie d'avant. Cela m'intéressait. Terriblement. Presque autant que de l'entendre parler de son amour pour moi.

- "Tu peux changer dis-tu? Crois-tu réellement pouvoir changer 2500 ans d'habitudes?"

Moi, je n'y croyais guère. Mais qu'importe, j'avais envie d'y croire. Je souris enfin, quand il avoua ce qu'il pensait de mes réactions.

- "Je ne crie pas, c'est mauvais pour ma voix. Pourquoi aurais-je crié? Parce que tu m'as entrainé dans une spirale d'auto destruction? Que tu t'es servi de moi pour bénir à la pelle? Que j'ai perdu la vie à cause de toi et que j'ai gagné une éternité de mélancolie grâce à toi? Pourquoi t'en voudrais-je, alors que tu as tout ravagé sur son passage, ne laissant que des cendres dans mon existence, hum?"

J'étais ironique, mordante. Mais ma voix restait modulée et calme malgré tout. Je ne hurlais jamais.

- "A quoi cela aurait-il servi que je te le balance en hurlant, tu peux me le dire? Tu aurais exulté de m'avoir fait tant de mal. Ma seule satisfaction, Gabriel, a été de me dire que j'ai été la seule à t'échapper."

La seule à ne pas être bénie après avoir couché avec lui. J'étais dans l'autre camp désormais. Je cessai de le regarder pour m'emparer de la boîte en ferraille, la posant sur mes genoux.

- "Raconte-moi... Qui tu as été. Avant d'être sauvé."

Ou damné. Tout dépendait du point de vue. Je caressais doucement la boîte, avec précaution. Parce que je respectais ce qu'il avait été. Ses souvenirs. Si anciens.

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Elle me posa une question qui m'avait moi-même effleuré l'esprit. Pourrais-je changer après 2500 ans d'existence et de pratique quelques peu douteuses. Pour ma part j'en doutais pas mal, j'irais même jusqu'à dire que je n'y crois pas. Sauf que toi, tu devais y croire et y espérer. Alors je te regardais de nouveau, comme hésitant dans ma réponse. Comm-ci deux partie de moi-même se disputait la réponse. Ouvrant la bouche une première fois, je la refermais presque aussitôt. Il me fallut quelques secondes avant de refaire une tentative.

— Sincèrement ? Je ne suis pas sur de pouvoir effacer 2500 ans de conviction, d'habitude comme tu l'as si bien dit. Mais je sais que tant que je n'aurais pas essayer, je ne pourrais pas être sur du résultat.

C'était la stricte vérité mine de rien. Pour une fois que je ne mentais pas, champagne ! Elle sourit enfin quand je lui avouai mes pensées. Quand je lui dis que je ne pensais pas qu'elle soit calme et qu'elle m'engueule. Sa réponse fut acerbe et aurait pu faire mal au premier clanpin du coin. Moi ça m'amusait surtout. J'avais marqué son existence, j'avais marqué sa vie au point que j'étais l'élément centrale de sa vie. Qu'elle le veuille ou non.

Elle reprit de plus belle, avouant qu'elle avait la satisfaction d'être la seule à m'avoir échappé. Il est vrais qu'en 2500 ans j'avais eu le temps d'approcher de nombreuse jeune fille. Il est vrais aussi qu'elle avait été la seule à m'échapper. Voilà pourquoi j'allais l'emprisonner aujourd'hui, la rendre dépendante de ses sentiments pour moi. La faire céder à son emprise. Son regard m'échappa enfin, allant se figer sur les reliques de ma vie passé. S'en emparant alors pour la posait sur ses genoux. Cette vieille boite contenait bien tous ce qui me ramenait à ma vie mortel. Des bijoux, des ferres, des textes et un des pieu qui me crucifia. Que de souvenir ... Aucun bon, que des résidu à peine acceptable d'humanité. Sa voix s'éleva alors, me demandant qui j'avais été.

Je sentais la haine monter en moi. La haine et le dégout pour moi même. Se fut instinctif. Mes bras se tendirent, mes poings se serrèrent et mon regard se remplit de douleur et de haine. Mon unique point faible ... Me souvenir que je n'étais qu'une sous merde à peine bonne à servir à noble. Elle devait connaître le contexte qui m'avait vu naître. Personne de normalement constitué n'aurait pu accepter un tel mode de vie. Personne... Pourtant j'avais dû accepter sans rien dire, sans rien faire... Relevant alors le regard vers Erika, je soufflai un bon coup, essayant de perdre cette haine, essayant de redevenir calme.

— L'époque n'est pas la même, vraiment pas. Tout était différent à l'époque. Il faut que t'imagine une vie où les tortures physique était courante sur les serviteurs, où sévices morales et physiques étaient monnaie courante.

Et puis je passais une main dans mes cheveux. Je pense que rare étaient ceux qui connaissait l'humain que j'avais été. Peu était au courant de cette misérable vie qu'était la mienne. Mais Erika devait savoir. Pour avoir sa confiance il ne fallait rien lui cacher, même cette vie qui m'avait détruit et causé ma mort. Elle devait tous savoir, ca me faisait rire intérieurement. Je la fascinais au point que mon humanité la captivé autant que mon amour fictif pour sa petite personne. Tu étais bien faible mon amours. Trop faible même.

— Je suis né à Jérusalem sous la direction des Babyloniens. Mes parents les servaient gentiment, sans demander plus que la servitude... Et puis les Perses renversèrent le régime et le ridicule petit fils de serviteur devint un paria. J'haïssais tous, de ma ville, en passant par mes parents, jusqu'à moi. J'étais une loque, un misérable incapable de quoi que ce soit. Je n'étais qu'un pauvre gamin esclave des désirs d'un gouvernement arrogant...

Oui, j'haïssais tous cela. Et je ne le cachais pas. Elle devait le savoir. M'approchant d'elle je sortie un lourd morceau de fer. Une sorte de cylindre coupait, large de trois centimètres haut d'une dizaine. L'intérieur était composer de semblant de pique poli par le temps. Devant son regard interrogateur, je pris l'objet et le mis autour du coup. Histoire qu'elle comprenne que c'était bien un collier d'esclave de 2500 ans. Finissant par le reposer sur la table. Et puis, je repris mon monologue sur cette vie dont je n'étais pas fier.

— Je finis par volé les dieux, car oui, je suis né à une époque où le polythéisme régnait. Je volais des documents qui m'aurait prouvé que les dieux n'existait pas. Car c'était impossible qu'avec autant de dieu, aucune de mes prières furent entendu. Je finis par tué, ne supportant plus les sanctions physiques pour désobéissances. Je tua et l'on me jeta en prison. Me jugeant et me crucifiant...

Cette fois ce fut bien ce qui me tua que je sortie de la boite. Un pieu en bois, épargné par les années. Le posant aussi sur la table. M'éloignant d'Erika, je m'assis sur une chaise haute, près de ma cuisine. Soufflant de nouveau avant de retrouver le regard d'Erika. Je m'étais calmé. C'est fou comme le souvenir d'une vie passé pouvait me mettre à nu. Pouvait même me mettre à genoux.

— Voilà le brillant récit de ma vie mortel...

Quittant son regard, je relevais mon poignet pour découvrir cette phrase que tout ange avait de gravé sur lui. La marque de notre soumission à dieu. Un des deux tatouages représentant mon sauveur. L'autre étant une croix sur mon torse, à droite de mon coeur... Non, je n'aimais pas du tous dieu. Mais pour le moment je devais lui prouver à elle. Lui prouvait que j'étais fidèle à cette dernière et uniquement.

— Tu désire savoir autres choses ?

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Je n'étais pas convaincue que Gabriel puisse changer. Parce qu'il avait prit des millénaires de mauvaises habitudes, parce qu'il était un serviteur zélé de Dieu, sans doute l'un de ses préférés. Il n'avait surement pas usurpé sa réputation. Il était sans scrupules... Freddie m'avait raconté comment il se comportait avec les femmes, comment il les bénissait, sans doute pour que le dégout prenne le pas sur l'amour, que je cesse enfin de me torturer pour lui. Mais cela n'avait pas fonctionné, même si je gardais à l'esprit ses méfaits. Comme si mon cerveau et mon cœur étaient déconnectés. Je doutais de ses chances de changer. Lui aussi. Mais il avait raison dans un sens, on ne le saurait jamais s'il n'essayait pas.

Il s'étonnait de mon calme. Je lui expliquais pourquoi je n'avais pas envie de lui hurler dessus. Ce n'était pas mon tempérament. J'en profitais pour lui lancer tout le mal qu'il m'avait fait d'un ton acerbe. Il pouvait ainsi admirer son œuvre. Oui, il m'avait détruite. Mon seul contentement, ma seule revanche, avait été de lui échapper.

Mais pour combien de temps? parce que là, je revenais clairement dans ses bras. Même si c'était pour me venger, pour le mener en bateau, j'avais envie de lui, de ses attentions, de ses paroles pleines d'amour. Il était doué pour cela, je devais le reconnaitre. Il était doué pour mimer l'amour sincère. Voilà pourquoi je ne pouvais pas lui faire confiance.

Mais sa vie m'intéressait. Il me donnait accès à des souvenirs de son passé. Peut-être me manipulait-il, mais ces preuves là, étaient réelles, authentiques. Je ne pouvais pas le lui enlever. Aussi m'emparais-je de la boîte en fer avec les reliques de sa vie mortelle. Il avait été un voleur, crucifié et sauvé par Dieu. Je lui en demandai davantage et je crus percevoir une lueur de colère dans ses yeux. Parce que j'étais indiscrète? Pour une autre raison? Ses poings s'étaient crispés.

Je le dévisageais, sans rien oser dire. Il commença en me rappelant que l'époque n'était pas la même. J'avais du mal à l'imaginer en esclave. Il était si fier... Mais oui, c'était une autre époque. Néanmoins, il avait du être fier, malgré les chaînes, malgré les coups. J'avais l'impression que ce sujet lui était pénible. Vraiment pénible. Il se passa une main dans les cheveux et je restais muette, attendant la suite. Il me révéla alors être né dans une famille d'esclaves. Les Babyloniens, les Perses... Au delà de son histoire, poignante, je l'enviais d'avoir connu ces civilisations... Cela me faisait presque rêver, même si la vie à cette époque était rude. Je suis certaine que j'aurais pu passer des heures à le questionner sur ces civilisations. J'adorais l'histoire.

Mais quand il sortit un cylindre et le passa autour de son cou, comme un esclave, je ravalais mes rêves de cette époque là. Quelque chose me disait qu'il ne voyait pas les choses comme moi. J'étais en train de me laisser attendrir par ce qu'il avait été. C'était facile de haïr l'ange Gabriel. Plus difficile l'humain qu'il avait été. Cela expliquait en partie ce qu'il était aujourd'hui. Il termina rapidement, expliquant comment il était devenu voleur, puis assassin. Je n'arrivais pas à l'en blâmer. C'était terrible, mais je comprenais. Je restais sans voix alors qu'il me montrait le pieu qui l'avait tué et il s'éloigna pour reprendre ses esprits.

Je reposais la boite sur la table basse et me levais à mon tour, m'approchant de lui, pour me saisir de son poignet, observant la preuve de sa soumission à Dieu. Mon index redessina le motif.

- "Il y a des milliers de choses que je voudrais savoir."

Je descendis lentement vers sa paume. Il y demeurait une cicatrice, presque invisible. Je n'y avais jamais fait attention. Il fallait savoir qu'elle était là. Je frémis malgré moi en songeant à la souffrance qu'il avait du endurer.

- "Mais je commence à comprendre."

Un petit sourire naquit sur mes lèvres.

- "Notamment d'où vient ton arrogance."

Ma main vola vers ses mèches blondes et j'y enfouis mes doigts.

- "Après tout ce que tu as vécu, en sachant ce que tu es, je me demande bien ce que tu as pu trouver à une gamine dans mon genre. Trop sage, trop lisse, sans attrait... Pas d'histoire bouleversante, pas de souffrance."

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J'avais capté toute son attention c'était plus que certain. Mon humanité semblait l'attirer plus que mon amour pour elle. Une bonne chose. Prendre en pitié celui que je fus était bien, cela me rendrait la tache plus facile. Quoi qu'elle l'était déjà. Elle reposa alors la boite sur la table basse, se relevant alors pour me rejoindre. C'était dure de manipuler alors que votre esprit était encore empreint de haine. Comment avais-je pu être si … Si ignoble, si insignifiant ? J'haissais toujours ce que je fus, cela n'avait pas changer. Plus de deux millénaire de puissance, d'assurance ne pouvait rivaliser avec ce que j'avais été. Je restais l'amélioration d'une loque …

Elle me saisit le poignet, me tirant violemment de mes obscures pensées. Laissant glisser ses doigts sur le fin tatouage scellant mon amour pour dieu. Elle ajouta alors qu'il y avait des milliers de chose qu'elle voudrait savoir. J'avais donc saisit son âme et son coeur grâce à cette malheureuse histoire de ma vie… Et puis ses doigts se dérobèrent jusqu'aux reliques de ma mort. Les fines cicatrices qui marquaient l'impact des pieux sur ma chaire.

Soufflant alors qu'elle commençait à comprendre, ce fut bien elle qui saisit mon attention à cet instant. Observant son sourire naitre sur le magnifique visage qu'elle portait. Elle ajouta qu'elle comprenait d'ou venait mon arrogance. Non Erika, ça tu ne pouvais le comprendre. Personne ne pouvait saisir les raisons de mon comportement. Même moi, même dieu en n'étions incapable. Ce n'était pas toi qui y arriverait. Et puis ta main s'encra dans mes cheveux. Ne bougeant pas, je me soumis à ta force.

Elle me posa alors une question à laquelle je ne m'étais pas du tous attendu. Pourquoi elle ? Une fille sans histoire, sage, candide. Bonne question ? Car je me posais exactement la même question. Pourquoi m'acharner sur elle. Le fait qu'elle soit un bon coup n'était pas une raison. Enfin bref. Il ne me fallut pas très longtemps pour trouver une réponse ce fut presque naturelle. Répondant malgré moi à sa question.

— Justement, c'était la liberté de ton passé qui m'a attiré. Aucun poids, juste un passé, un passé que tu avais maitrisé.

Baissant alors les yeux, je me mis à jouer nerveusement avec mes doigts. Avant de les refermer sur ma paume. Comme-ci une émotions soudaine venait de m'envahir. Tremblant momentanément. J'essayais de chasser les images de mon passés. Il me fallut plusieurs minutes avant de reprendre.

— On veut toujours ce que nous n'avons pas eu. Tu as eu une enfance, une famille pour te soutenir. J'étais jaloux de ça. J'aurais voulu une enfance et toi tu l'avais eu.

Soufflant de nouveau, je n'avais toujours pas remonter la tête. Comme honteux des sentiments qui me traversait. Honteux de ce raisonnement. Je ne pouvais pas dire si cela était de la manipulation pur. Au fond, dès que mon humanité entré en jeu, j'avais un peu de mal à garder mes esprits. Je repris alors.

— C'est l'idée de pouvoir respirer au travers de toi qui t'as rendu si unique. Idée de gagner une chose que je n'avais jamais eu… Mais j'ai tous gâcher, tu étais trop fragile, cette candeur faisait de toi quelque chose de vulnérable dans mes mains.

Relevant alors les yeux, je les détournais presque automatiquement. Figeant mon regard sur cette boite. Comme hypnotisé par ce qu'elle renfermait. Mes poings se fermèrent automatiquement lorsque je la vis. Comment pouvais-je être si vulnérable à mon passé ? Comment était-il possible que quelqu'un comme moi soit si … Faible. Peut-être parce qu'humain, je le fus. Un misérable. Fermant les yeux avant de secouer brutalement la tête. Je retrouvais enfin le regard de Erika.

— Tu m'as dit que tu avais des milliers de choses que tu voudrais savoir… Quelles sont-elles ?

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Les sentiments qui l'agitaient en cet instant n'étaient pas feints. De cela j'étais certaine. Je sentais sa haine, son dégoût, son mépris pour ce qu'il avait été. Il se jugeait bien durement, plus durement que je ne l'aurais fait. Il avait été esclave, il était devenu voleur pour tenter de comprendre, assassin pour tenter de survivre. Je ne pouvais pas le haïr comme il se haïssait. Il n'avait été rien pendant sa vie humaine et était devenu extrêmement puissant par la grâce de Dieu. Arrogant, il l'était, sans doute pour ne plus jamais ressembler à l'homme qu'il avait été, pour l'enterrer pour de bon et ne plus jamais être faible.

Je m'étais emparé de son poignet, caressant d'un air songeur sa soumission à Dieu. Le seul ange à ne pas avoir été béni... Gabriel était si puissant que j'en avais le tournis. Que pouvais-je bien faire contre un être tel que lui? J'étais si jeune, si inexpérimentée. J'étais devenue Princesse des Ténèbres à une vitesse folle, élève surdouée et attentive. Mais je restais jeune. Et peu puissante comparée à lui. Je ne parviendrais jamais à le détruire, ni à le faire plier. Alors à quoi bon continuer? A quoi bon jouer? Pourtant, il avait des faiblesses. Soigneusement cachées, mais présentes. Et s'il tombait vraiment amoureux de moi? Quel pouvoir j'aurais alors sur lui. Il ramperait pour moi, pour un regard et je lui rendrais au centuple la souffrance qu'il m'avait infligée.

Mais ces belles résolutions vacillaient dangereusement alors que je découvrais l'homme. Il le haïssait, moi, il m'émouvait. Je tombais de plus en plus amoureuse. Si seulement j'avais pu perdre mon cœur en même temps que ma vie. Qu'il cesse de battre et de me trahir ainsi.

J'effleurai les stigmates de sa mort. Une mort horrible, dégradante. La même que le Christ. D'après les légendes. Avait-il seulement existé? Je souris doucement, réellement. Avant de lui demander ce qu'il avait pu trouver de si intéressant chez moi qui n'avais aucun passé difficile, aucun charme. J'étais si banale, si insignifiante. Il en avait côtoyé des beautés. Des filles au charme suave, ténébreuses, mystérieuses, sensuelles, aguicheuses. Je n'avais rien été de tout ça. Et si justement c'était de pervertir une jeune vierge qui l'avait excité?

- "Je n'ai rien maîtrisé du tout... J'ai juste eu de la chance de naître dans la bonne famille à la bonne époque."

Je n'avais pas maîtrisé mon présent avec lui, ni mon futur en me suicidant. Il semblait encore sous le choc de ses révélations sur son passé et j'attendis qu'il se reprenne, calmement, sans le presser. Nous avions tout notre temps. Je restais muette quand il m'avoua avoir été jaloux de ce que j'avais eu. Je fronçai alors les sourcils, avant de lâcher un peu durement :

- "Alors tu as décidé de me détruire par jalousie?"

Oui j'étais trop fragile et oui, il m'avait détruite sans pitié entre ses mains faites pour provoquer le chaos et la destruction. Je n'avais pas su résister à cela. Était-il sincère en disant vouloir respirer à travers moi? Ou bien n'était-ce qu'une folle envie de piétiner un bonheur qui lui avait été refusé? Le savait-il seulement lui-même? Il détourna le regard et le posa sur la boite métallique alors que ses poings se refermaient convulsivement à cette vue. Il changea brutalement de sujet, me demandant quelles questions j'aurais aimé lui poser. Trop pour être dénombrées.

- "Tu as traversé les époques. Tu as vu naître et disparaître des civilisations. Je n'ose même pas imaginer ce que ton cerveau, tes souvenirs, peuvent avoir engranger comme données précieuses sur notre monde. Quelques part, je t'envie. D'un autre côté, je te plains... D'avoir vécu tout ce temps comme tu l'as fait. A détruire, à servir Dieu fidèlement... Seul. Toujours seul. Et ce pendant 2500 ans."

Je marquai une petite pause. Ma main caressa son beau visage et je repris, dans un murmure :

- "Ton armure est épaisse et impénétrable. Je me demande qui saura passer outre. Tu m'assures que moi, j'ai réussi, mais je n'en suis pas convaincue."

Un petit sourire ourla mes lèvres.

- "Personne ne t'approche. Tu diriges. Tu contrôles. Tu détruis."

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Elle m'affirma qu'elle n'avait rien contrôlé. J'en doutais fort. Rien contrôlé c'était finir aux services d'un autre. Ce plier en quatre sans jamais réussir à le satisfaire. C'est pendre un peu plus sa dignité. C'est se retrouver face au mur sans en avoir finir. Mais je la laissais croire. Après tout pourquoi la contre dire alors qu'elle ne pouvait imaginer. C'était hors de sa porter que de comprendre correctement celui que j'avais été. De même pour celui que j'étais. Je lui échappé totalement et elle ne pouvait y faire.

Manipuler ce n'était pas être mielleux et gentil continuellement. C'était montrer des failles inexistante, se montrer destructeur par moment. Ainsi lui laisse-je croire que la jalousie avait pu causé sa perte. Trouvant amusante cette réaction futile. Oui je t'avais détruit, mais pas par jalousie. Par envie, pas ennuie. Quoi de mieux qu'une gamine buvant vos paroles pour finir la journée. Je n'avais pas à me justifier. Le reste de mon monologue le ferait à ma place. Excuse, regret, des émotions qui m'étais étrangère. Et puis je lui offris une nouvelle occasion d'assouvir ses besoins de réponse. Lui offrant alors plus de 2500 ans d'histoire et de souvenir.

Ses deux première phrases me firent sourire, je n'avais fait que les traverser. J'y avais imposé ma signature. Et pour ce qui était des civilisations disparue... J'étais le responsable pour quelques unes d'entre elle. Mais bon, je n'allais pas t'avouer que j'avais causer la chute des romains par ennuie. Mais une chose était bien vrais. J'avais bien plus d'informations, de souvenirs, d'image du passé que n'importe qui d'autre. Et puis elle m'avoua qu'elle m'enviait, mais aussi qu'elle me plaignait. Dieu m'avait tous donné, je ne pouvais lui tourner le dos. Il avait fait de moi une légende, un mythe que tout le monde connaît même les plus incultes des mortels. J'étais devenu un symbole de puissance et de respect et ce uniquement grâce à dieu. C'était un miracle qu'il m'ait porté secours.

Oui je fus seul et je le serais toujours. Personne ne m'a percé, pourquoi m'encombrer de quelqu'un n'ayant aucune connaissance à mon sujet ? Et puis elle caressa mon visage avant de reprendre. Tu avais raison de dire que mon armure était impénétrable. Tu n'avais fait que te cogner contre elle. Mais ça, tu ne devais pas le savoir. Tu avais donc un minimum de raison. Oui je dirigeais, oui je contrôlais et bien évidement que je détruisais.

— Si j'étais si fier et si dominant, crois-tu que je t'aurais juré fidélité pour le mois à venir.

Souriant brutalement, j'encrais mon regard au sien.

— Je le jure devant dieu Erika et je le jure devant Satan. Cela fait 2500 ans que je refuse la soumission, si j'accepte ta domination ce n'est pas pour passer le temps ou par ennuie.

Je ne détournais pas le regard. Elle devait comprendre que je ne mentais pas. Que j'étais sur et certain de ce que j'avançais.

— Si je le fais c'est uniquement, car je t'aime et que ma soumissions n'est rien face à ce que tu pourrais provoquer.

Prend confiance. Tu m'as déjà pris en pitié, maintenant je dois remettre ma soumission à dieu en question. Accepter ce Satan qui me fait bien rire. M'offrir corps et âme à tes décisions. Tu devais en être aussi sure que je le paraissais. Je ne reculerais devant rien pour te faire céder. Je m'amusais terriblement et des jouets comme toi est assez rare en ce moment.

— Mets-moi à l'épreuve si tu le souhaites. Dirige moi, contrôle moi, détruits moi. Je m'en fiche, tant que je peux t'avoir à mes côtés !

La voix pleine d'émotions difficilement contrôler. Et puis, je baissais le regard. Honteux d'être ce que j'étais face à elle . Du moins en apparence ma chère !

Age : 40 Messages : 151 Date d'inscription : 01/12/2010

Je pris le temps d'assimiler ses paroles. Aurait-il accepté d'être à mon service pendant ce mois s'il était si fier et si arrogant? Oui. Il en aurait été capable. Soit par amour sincère, soit par manipulation retorse. Je ne savais pas jusqu'où il était capable d'aller pour atteindre un objectif, mais je me doutais qu'il n'avait que peu de limites. Il me promit alors qu'il ne faisait pas ça par jeu, par ennui. Il le jura. Mais quelle valeur pouvait bien avoir sa parole? Pouvais-je m'y fier? C'était un ange. Les anges étaient tous de sacrés menteurs. Noyée dans son regard, je buvais ses paroles et j'étais incapable de détourner le mien. J'avalai péniblement ma salive, avant de rétorquer :

- "Et que pourrais-je bien provoquer?"

Je ne voulais pas répondre à ses autres questions. Celle-là, en revanche... Elle me laissait de l'espoir. J'étais stupide de me nourrir de cet espoir. S'il se foutait de moi... Je ne m'en remettrais pas. J'avais un mois pour l'attacher à moi, pour lui rendre ma présence indispensable. C'était faisable. Je pouvais y arriver. Il me proposa alors de faire ce que je voulais de lui. Absolument tout. J'ouvris de grands yeux surpris devant sa proposition. Non. Ça je ne pouvais pas. Je n'étais pas mauvaise, je n'étais pas capable de m'humilier ainsi. Je voulais son amour. Pour ensuite pouvoir en jouer. C'était trop tôt.

- "Je ne suis pas un ange Gabriel."

Je m'emparai de son menton et le levai pour qu'il puisse me regarder.

- "Que gagnerais-je à faire de toi mon esclave et à te replonger 2500 ans en arrière? Crois-tu vraiment que tu supporterais de faire tous mes caprices? De redevenir cet homme que tu haïssais, que tu méprisais?"

Je le lâchai et me levais, me dirigeant vers la boite en métal et m'emparant du collier d'esclave, caressant l'intérieur, pensive, avant de finalement, revenir vers lui. Je refermai le collier autour de son cou, avant de reprendre, mortellement sérieuse :

- "Accepteras-tu le collier de servitude? Et pourquoi pas l'agrémenter d'une longue chaine que j'attacherais au pied du lit pendant un mois? Qu'en dis-tu?"

Age : 35 Messages : 150 Date d'inscription : 21/04/2011

Elle posa la question qui semblait tant l'obnubiler. À savoir ce qu'elle pourrait détruire. Ce quelle pourrait maîtriser de moi. Voilà donc ce qui t'intéresser vraiment en moi. Les failles que tu pourrais exploiter. Erika était bien plus proche de moi qu'elle n'acceptait de le croire. Sauf que sa force venait d'émotion aussi fragile et dangereuse que l'amour et l'espoir. Moi je la tirais de la haine et de la domination que j'imposais aux autres. Deux sources différentes qui influaient directement sur la réussite de nos manoeuvres. Je réussissais inlassablement, tu échouais lamentablement.

Et puis mon cerveau se mit à réfléchir aux réponses possibles. Que pourrais telle bien provoquer... Jouer sur les sentiments, jouer sur la violence qui pourrait découler d'un tel échec. Considérer donc que l'échec serait le résultat. Il ne fallut pas longtemps pour formuler une réponse des plus réel.

— Je ne sais pas vraiment. La destruction peut-être ... ou la disparition de toute motivation... Je ne pourrais te répondre que lorsque je serais face au mur ou au bord du gouffre.

C'était supporter l'échec la vrais question. L'échec serait-il une chose possible ? Je n'avais jamais échoué. Persévérant jusqu'à la réussite. Je ne m'appelais pas Azraëlle, je ne tuais pas dès qu'on s'opposé à moi. Je m'acharnais et c'est justement cet acharnement qui m'a rendu patient aujourd'hui. Ce qui fait que face à Erika je gagnerais sans me vendre stupidement. Enfin je l'espère. Je devais lui reconnaître un certain talent à faire douter les autres. J'avais moi-même quelques doutes face à toute cette niaiserie. Serais-je entrain de baisser ma garde face à elle ? Non, cela n'était pas acceptable.

J'enchaînais alors sur mon désir de la voire me détruire en preuve de bonne volonté. Et sa réponse me fit sourire. Elle n'était pas un ange .... Si seulement elle savait ce que c'était d'être un ange ... Je sentis alors sa mains s'emparer de mon menton, le relevant, nos regards se rencontrèrent alors.

Ce qu'elle dit me captiva un moment. Elle avait vraiment eu pitié de l'homme que je fus ... parfait ! Cela excusez celui que j'étais aujourd'hui. Du moins à ses yeux. C'était ça de gagné. Une belle victoire. Une grosse victoire même. Restant muet je la suivis que regard lorsqu'elle se leva. S'empara alors du collier qui m'avait asservi. Revenant vers moi, elle le referma autour de mon cou. Acte qui eut le mérite de me tendre. Je n'aimais pas ce contact. Je me répugnais à un points. Du moins, mon humanité me répugnait. Elle reprit alors. Aussi sérieuse que moi à présent.

Me demandant si je l'accepterais, lui et les chaînes qui allait avec. Me redressant brutalement, j'avais le regard aussi sombre que les pensées qui traversé mon âme. impossible mentir sur cela. Je finis par me lever, le retirant brutalement, avant de le jeter sur le canapé. Me retournant alors vers elle, le visage contrarié.

— Non, pas plus qu'une chaîne à mes pieds. Je te mentirais à te dire que j'aimerais une telle chose. Je mentirais si je disais que j'accepterais.

Marquant une pause, je m'avançais brusquement vers. M'arrêtant à quelques centimètres d'elle. Mon souffle frappant sa peau. Mon regard s'apaisa doucement. Comme-ci la raison m'avait retrouvé.

— Mais je mentirais aussi en disant que je ne le méritais pas. Après ce que je t'ai fait, une soumission complète n'est qu'une pâle compensation.

Franchissant les derniers centimètres qui nous séparaient encore. Je posais mon front sur le sommet de sa tête. Retrouvant peu-à-peu une respiration normale. Je finis par embrasser son front, lentement, doucement, avant de me séparer d'elle. Presque à contre coeur. Baissant de nouveau les yeux, je mis plusieurs mètres entre nous. Histoire de la laisser respirer à nouveau.

— Tu comptes bien plus que je n'ose me l'avouer. Cela en devient même dangereux pour moi, j'ai presque peur de ce qui se tisse entre toi et mon coeur... Mais quitte à me brûler les ailes. Autant le faire avec toi.

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