Defying gravity [PV Liam]

« Tu seras bientôt majeure Blake. A partir de là, j’aurais le droit de t’emmener n’importe où. »

Souriais je tranquillement sans plus m’inquiéter que cela. Elle aurait son bac, serait majeure, juste quelques mois, une éternité pourtant quelque part, mais je pouvais patienter encore un peu. Si elle, elle picorait lentement, moi je mangeais de bon appétit. Et même si ce plat n’avait pas la saveur des professionnel, c’était elle qui l’avait fait, alors le gout qu’il avait pour moi était divin, tout simplement. Seulement l’estomac bien remplit, je me laissais aller en arrière, a même le parquet. Il n’était pas froid et ne heurtait pas ma peau. Je la remerciais a ma façon, lui faisant un petit clin d’œil taquin accompagné d’un sourire amusé. Et je haussais un sourcil a la voir glisser du canapé pour venir se jucher sur moi. Tout naturellement, mes mains se posèrent sur ses hanches. Je ris doucement a sa sentence.


« Très bien, si tu ne veux plus que je bouge…Cela me permettra de digérer remarque. »

Me moquais je avant que mon sourire ne meurt sous ses lèvres, mes doigts accrochèrent sa nuque délicate, sans la forcer et je savourais encore et toujours la pulpe de ses lèvres. Elle avait le don de réveiller mes envies avec une efficacité remarquable, cela faisait presque peur, mais je savais nos moments rares, terriblement. L’aimer physiquement et plus tant qu’elle était prêt de moi était vital pour supporter les jours sans elle. Elle était diablement sensuelle sans même s’en rendre compte, vêtue de cette chemise unique alors que je savais qu’elle ne portait rien en dessous. Finalement, j’enserrais ses joues et m’arrachais a sa bouche tentatrice.

« Et le dessert ? »

J’avais la voix plus basse tandis que je lui murmurais cette simple phrase. J’étais totalement dépendant de son corps, d’elle tout entière en vérité. Je la pressais soudainement sur moi, appuyant sur ses hanches alors que mon désir s’éveillait doucement. Elle allait me tuer en fait a ce rythme, mais je mourrais entre ses bras et cela était suffisant, tout ce que je voulais.

« J’ai encore envie de toi…. »

Et j’en aurais toujours envie en vérité…C’était magique et terrible en même temps.

J'aimais tellement ses baisers et son étreinte, si possessifs, si amoureux, si jaloux et exclusifs. J'aimais à la folie cette sensation qu'il m'offrait d'être unique, parfaite, une reine, une déesse. Et j'appréciais encore plus cela alors que j'entendais sa voix devenir plus grave, rauque de désir, alors que ses mains se pressaient sur mes joues, dans mon dos, sur mes hanches, alors que je sentais son avidité dans le baiser qu'il m'infligeait, où il avait bien vite repris le dessus, dévorant littéralement mes lèvres des siennes. Sa phrase me fit presque défaillir de désir. Il m'aimait, il m'aimait comme il était impossible d'aimer, il était fou amoureux de moi et de mon corps, il ne voyait que moi malgré toutes celles qui avaient tenté de le séduire. Moi, moi, moi. Il flattait mon ego de manière totalement exacerbée et j'en jouissais.

- Encore ? On dirait que ça te dérange, murmurai-je en redessinant son torse musclé du bout des doigts.

Si beau, si fort, si puissant. Il pouvait me briser d'un rien mais j'aimais me sentir fragile entre ses mains, me sentir entièrement livrée à lui, soumise à sa puissance. Il me protégeait, m'abritait. J'étais totalement convaincue que rien ne m'arriverait jamais tant qu'il serait à mes côtés. Le sentir s'éveiller sous mes hanches faisait monter des papillons dans mes entrailles, déjà folle de désir que j'étais pour lui. Je voulais encore le sentir contre moi, en moi, qu'il me prouve encore et encore à quel point il m'aimait, à quel point il avait besoin de moi.

Moi aussi j'avais encore envie de lui. Il me suffisait juste d'être là... Contre lui... De le toucher, de le regarder...

J'avais besoin de le toucher, atrocement. J'avais toujours été tactile. C'était la première fois que nous étions tous les deux dans un lieu sûr, dans un cadre qui ne pouvait pas nous brider, et pouvoir rester collée à lui en permanence était tout simplement merveilleux. Mais si je pouvais avoir plus, pourquoi me contenter de cela ? Ses mains voulaient me guider et je me laissai faire, ondulant sous le mouvement qu'elles imprimaient à mes hanches, dans un mouvement qui me paraissait si simple et si naturel que très bientôt je le fis de moi-même, alors que ses mains remontaient de nouveau. J'y portai mes doigts pour les poser sur les boutons de ma chemise et l'aider à la défaire, pour la... quoi... troisième fois de la soirée ? Bah, peu importe. Mes mains caressèrent ses lèvres, son cou, ses muscles, et redescendirent jusque sur son jogging, mes pouces crochant l'élastique pour le baisser davantage sur ses hanches. Je me penchai de nouveau sur lui, l'embrassant goulûment, laissant ma bouche dériver sur son cou, son épaule, son torse.

J'expirai un soupir de plaisir et soufflai dans un chuchotement empreint de désir :

- Tu as prévu quoi pour le dessert ? Je ne te suffis pas ?

Lui, il me suffisait pleinement. Il me suffirait toujours. Pourquoi aurais-je besoin d'autre chose alors qu'il était là, qu'il voudrait toujours me combler ?

-Me déranger ? Non...Je constate.

souriais je finement en frémissant doucement sous ses caresses joueuses. Elle semblait se délivrer, comme s'affranchir de sa pudeur ou de sa peur, se découvrant sans doute des audaces et je m'y pliais, souriant finement en regardant son visage changer doucement, l'étincelle toujours plus franche de ses iris d'eau. elle m'attirait terriblement par ce mélange explosif qui était le sien. Etrange danse des contraires qu'elle affichait avec une assurance enfantine en me découvrant. Fière de ce pouvoir que je lui donnais sans conteste sur mes sens, ma peau, ma propre chair qu'elle s'amusait a soumettre, a flatter, a heurter au diapason de ses humeurs, ses envies et je la laissais faire. Plissant les yeux, ne laissant qu'un éclat azur traverser l'écran noir de mes cils, ce diable de sourire en coin qu'elle avait apprit a haïr autant qu'à aimer accroché a mes lèvres. Mes paumes ne bougeaient pas, arrimées a ses hanches, crispées sur le tissus de la fine chemise, ne pouvant résister a l'envie de le faire onduler sur moi, telle une caresse indécente et prude en même temps. Etait ce elle ou moi qui céda réellement le premier, je ne saurais le dire, qu'importe en vérité, cela n'était pas important, non plus rien n'avait d'importance que cette liberté qui s'offrait a nous, cette liberté dont nous étions privés dehors mais qui explosait dans cette intimité cachée qu'était devenue mon appartement.

Un à un, lentement, comme au ralentit, comme une tentative dérisoire de retarder l'inévitable, les boutons de sa chemise cédaient, dévoilant suavement les carrés de sa peau avant qu'elle ne prenne l'avantage. Glissant la pulpe de ses doigts sur moi, sur mes courbes avant d'accrocher mes hanches, osant dévoiler sans pudeur aucune mon envie d'elle, mon amour pour elle glorieusement affiché sans honte. Elle séduisait ma peau sans violence, avec une évidence déconcertante. Je n'avais de cesse de m'émerveillé devant elle, sa beauté discrète et pourtant triomphante, ce suave mélange d'épice et de sucre qui émanait d'elle. Je l'avais attendu deux ans, deux longues années a me torturer moi même, a tenter d'oublier pour finalement accepter ce qui est inévitable, les regrets ne seront jamais mien, malgré ces doutes ou ses peurs.

-Tu me suffiras toujours...

Soufflais je a mon tour, effleurant les monts délicieux de sa poitrine d'une paume avide et douce dans le même temps, redessinant d'un pouce enfantin la courbe charnue de sa lèvre inférieure. Bouche pleine et délicate, arrogante qu'elle écrasait sur ma chair en y laissant une trainée enflammée. Il me sera impossible d'oublier, jamais plus, cela restera gravé dans ma mémoire, comme son parfum ou sa douceur. Cela n'avait pas vraiment de mot et il était impossible de lui imposer un tel carcan. Qu'importe finalement ce que sera demain. Il n'y aura pas de demain si le monde pouvait s'arrêter de tourner ne serait ce qu'un instant, qu'un infime instant...Prière idiote n'est ce pas ? Voeu pieux et inaccessible.

-Aime moi.

- J'aime ce genre de constatation, murmurai-je, joueuse, une lueur mutine dans mes prunelles émeraude.

Des gestes répétés et pourtant différents à chaque fois. Sans doute parce que je gagnais en assurance, parce que j'apprenais à le guider au fil de mes envies comme il me guidait à travers ce monde que j'adorais découvrir avec lui. Je n'avais jamais été timide, et j'osais aller plus loin en cette matière comme dans tout ce que j'expérimentais, sans me poser de questions. Je ne me demandais pas si nous dépassions les limites de la décence. Y aurais-je réfléchi que j'aurais certainement pensé que non, pour la simple et bonne raison que c'était naturel, terriblement évident. Ce n'était pas vulgaire, trop osé, trop déluré, c'était simplement nous et cette fièvre que nous étions obligés de contenir trop souvent. Il jouait les hommes de glace mais finalement, il était presque aussi nerveux que moi... Sa colère me faisait peur. Son désir me rendait totalement folle d'amour. A force de devoir être indifférent, il existait un stade où tout volait en éclats, et nous l'avions atteint. Et si j'avais été gênée d'être nue contre lui, de le sentir entre mes cuisses, cette première fois sur la plage, aujourd'hui je n'éprouvais plus aucune honte, juste de la fierté lorsque je voyais son désir transparaître dans ses yeux, ses mains, ses gestes et toute son attitude.

Alchimie qu'est la nôtre alors que les contours de mes lèvres charnues épousent délicieusement les creux de son cou, harmonie qu'est la nôtre alors que sa main enveloppe parfaitement ma poitrine, l'englobant, la caressant, la vénérant, me faisant mourir dans un soupir de plaisir. Ma bouche est rougie, mes yeux étincellent. Je n'ai jamais su mentir et sur ce que j'éprouve alors qu'il me tient ainsi en son pouvoir, j'en suis encore plus incapable. Il peut lire en moi comme dans un livre ouvert tout l'effet qu'il me fait et à l'instant, je m'en moque éperdument. Trop naïve encore pour vouloir jouer à ce genre de jeu, je cède trop rapidement, incapable de jouer au chat et à la souris. Je l'ai trop peu souvent avec moi, je veux en profiter, au maximum.

Ses soupirs me font vibrer presque autant que ses caresses, un frisson me prend dès que j'entends sa voix rauque de moi s'échapper de sa gorge. Enfin il me montre pleinement ce qu'il éprouve pour moi et c'est une source de plaisir sans fin à laquelle je ne peux cesser de m'abreuver. Et ses mots sont plus forts encore, alors que je ferme les yeux, un sourire extatique aux lèvres, et que j'obéis à ses paroles en l'enveloppant de mes chairs, en comblant ce vide atroce et brûlant en moi, vide devenant presque instantanément complétude et jouissance.

Je devrais bouger et je ne m'en sens pas le courage, je reste là, savourant sa présence en moi, avant de rouvrir les yeux et de parcourir son torse de mes mains, geste qui me fait soudainement comprendre quelque chose d'absolument délicieux. Toute cette puissance et cette force que je sens sous mes doigts, qui m'a soumise jusque là, désormais, c'est à moi qu'elle obéit. Je le contrôle enfin, je décide de ce que l'on fait, je choisis quelle sera la suite ! Je m'immobilise et je plonge mes yeux dans les siens.

Et sur mes lèvres se dessine un sourire jumeau de celui qui m'agaçait tellement autrefois lorsque c'était lui qui l'arborait.

- Tu es à moi.

Je saisis ses poignets revenus à mes hanches et les plaque au sol. C'est moi qui mène la danse ! Toi tu n'as plus le droit de rien faire. C'est à mon tour de décider, tu l'as fait bien trop souvent. Et alors qu'enfin je commence à me mouvoir, dansant lascivement sur ses hanches, je garde mes yeux dans les siens, trop désireuse de voir le plaisir monter dans ses iris comme il l'a fait parvenir en moi.

Elle ne pouvait qu'aimer. Quelle femme haïssait entendre de la bouche d'un homme qu'il avait envie d'elle. Pas seulement de son corps, de sa peau, mais d'elle toute entière ? C'était ce que je ressentais et je le lui disais sans honte, sans pudeur aucune. Que l'on soit allongés au milieu de mon salon, dans un lit ou étendu sur une plage, cela ne changeait rien. Qu'importe l'endroit, il n'avait aucune importance, seule elle en avait. Une importance capitale, de celle qui guide votre vie, la direction de votre coeur. Une folie qui m'étreignait depuis des années, concrétisée par sa présence au dessus de moi. Par ses jeux sensuels auquel elle se livrait sans même s'en rendre compte. Par cette torture délicieuse qu'elle déversait sur ma peau, jubilante. Par cette alchimie vorace qui se déchainait lorsque je parcourais la sienne. Flattant ses formes qu'elle n'aimait pas mais que je trouvais atrocement divines, parfaites, comme ce sein qui se loge si parfaitement au creux de ma paume, comme si il avait été façonné pour elle. Je sais la passion qui l'envahit, elle ne sera jamais capable de le cacher et celle ci trouve une jumelle parfaite dansante au creux de mes iris totalement folles d'elle. Ce monde qui n'existait que lorsque nous étions ensemble ouvrait ses portes dans un chant savoureux alors qu'elle se referme sur moi. J'imprime dans ses chairs la marque de cette vague brulante qui naissait d'elle au creux de mes reins, plissant les paupières, ne laissant qu'un feu azur traverser le voile sombre.

Son sourire est aguicheur, satisfait, royal alors même qu'il nait sur ses traits délicats. Oui. Je peux être en ton pouvoir, soumis a ce que tu veux de moi. Comme toi.

Voilà ce que lui disent mes yeux plongés dans les siens, perdus dans l'océan jade aussi tumultueux qu'elle.

-"Je l'ai toujours été."

Murmure rauque, enroué du plaisir qu'elle tire de mes chairs ainsi, me chevauchant comme une amazone des temps anciens. Impériale lorsqu'elle me soumet a ses désirs, quelqu'ils soient. N'être qu'un esclave dévoué a son corps, quel étrange satisfaction, quel étrange plaisir, mais j'aime la voir ainsi. Divine.

Je m'oblige a laisser mes mains sur le sol alors qu'elles ne rêvent que de la courbe de ses hanches, de la rondeur de sa gorge, pourtant, je me fais violence, restant ainsi...

A elle.

J'ai cru pendant si longtemps qu'il était contre moi. Je me suis battue bec et ongles contre lui, j'ai rêvé de le soumettre à mes vengeances puériles, je crevais de le voir enfin s'écraser devant moi. On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, dit-on. Il suffisait que je me fasse souple, que je sache suivre le courant, que je me plie et m'adapte au sien. Et aujourd'hui, en suivant ses désirs, je parvenais enfin à faire ce que j'avais toujours rêvé.

Tu l'as toujours été, vraiment ? Mais moi je n'en savais rien. Laisse-moi en profiter. Laisse-moi asseoir mon pouvoir sur toi. Tu m'as trop longtemps soumise à toi, je veux réussir à faire l'inverse. C'était divin de sentir sa force et sa puissance se museler pour se soumettre à mes mains, divin de voir se propager les frémissements devenant tremblements à travers tout son corps alors qu'il s'obligeait à rester immobile. Il m'obéissait, enfin.

Mais cependant, je ne peux m'empêcher de céder à cette tension en lui, et de prison, mes doigts se font caresse, finissant par se mêler aux siens. Nos mains jouent ensemble et se guident en un amusement sans fin sur le corps de l'autre. Découvrir et redécouvrir, j'ai l'étrange impression de le connaître déjà par cœur et de sentir pourtant de nouvelles lignes sous mes doigts à chaque fois. Redessiner sans cesse son torse, sentir ses hanches se mouvoir sous moi, éprouver un plaisir renouvelé sans cesse alors que mes chairs l'enferment et se jouent de lui. Je l'aime. J'aime l'avoir en moi. J'aime le sentir soumis à ma chair comme j'aime me soumettre à la sienne. Il me fait visiter un monde que je n'imaginais pas connaître un jour, un monde fantastique et terriblement grisant.

Et enfin nous sommes libres de le visiter. une soirée à nous. Un véritable nid d'amour. Une soirée à vivre ensemble comme un couple normal, quoiqu'avec sans doute un peu plus d'effusions que la moyenne. J'avais besoin de le toucher, tout le temps, j'avais besoin qu'il me prouve sans cesse son affection pour le croire et un contact partait très vite en vrille - toujours pour mon plus grand plaisir. C'était la première fois depuis trop longtemps que j'étais heureuse ; je n'aurais pu rêver une meilleure première soirée.

Mais je n'avais pas dit à ma mère que je ne serais pas là ce soir. Je ne pouvais pas passer la nuit chez lui. Aussi vers minuit parvins-je, difficilement, à m'arracher de son étreinte pour me décider à me rhabiller et à rentrer chez moi. Chez ma mère, plutôt. J'avais l'impression que c'était ici, chez moi, maintenant.

J'avais voulu déposer un baiser chaste sur ses lèvres pour notre au revoir, mais je n'avais pas réussi, approfondissant rapidement le baiser, savourant indécemment ses lèvres, mes doigts noués à sa nuque, tout mon corps blotti dans son giron. Très mauvaise idée. Lorsqu'enfin je partis, il y avait un vide immense en moi, qui me fit presque mal au cœur.

Mais également un bonheur tellement violent qu'il ne pourrait jamais que durer.