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| Pardonne lui [Alice] | |
| | Auteur | Message |
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Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Pardonne lui [Alice] Mar 7 Juin - 22:04 | |
| Les filles étaient bien compliquées. Et violentes. Blake et Alice s'étaient disputées avec violence, bien davantage que ce que j'avais pu dire à Blake. A coté d'Alice, j'étais un petit joueur. Blake se demandait pourquoi sa meilleure amie ne lui parlait plus, ben elle avait eu ses explications et elle aurait préféré ne jamais les entendre. Les noms d'oiseau avaient volé. Blake en avait été profondément bouleversée, malgré sa colère. Blake était aussi entière que moi. Alice aussi, apparemment, alors forcément face à l'incompréhension, le ton était monté et les filles n'étaient pas tendres entre elles. Et je savais qu'elles regrettaient toutes les deux leur dispute. Blake en souffrait et il en allait de même pour Alice. J'étais très proche de Blake, ayant accueilli ses confidences et lui ayant apporté mon aide.
Alice était toute seule, la petite française expatriée. Et même si j'étais heureux de mon amitié avec Blake, cela me faisait mal de les voir en froid alors qu'elles avaient été inséparables. Tout ça à cause d'un homme. Mais c'était tellement classique. Une histoire vieille comme le monde.
Alice avait tout fait pour pourrir Hartwood avec Blake, prenant faits et causes pour elle. Pendant des mois, les deux amies avaient agis de concerts pour le rendre dingue. Il avait humilié Blake en lui disant qu'elle ne pouvait pas jouer Juliette, il l'avait embrassé... Et là, ça avait été cent fois pires, les deux filles étaient allées jusqu'à des extrêmes... Ridicules en plus. Enfin...
Je décidais donc de profiter de la sortie des cours pour parler à Alice. Blake finissait plus tôt que moi aujourd'hui, elle était déjà repartie. Moi, j'avais un cours commun avec Alice et je m'assis tout naturellement à côté d'elle pendant le cours. Je fis comme si de rien n'était, avant de lui emboîter le pas quand il fut terminé. Je profitais qu'elle déposait ses cours dans son casier pour m'adosser au casier d'à côté, avant de lui demander simplement :
- "Tu aurais quelques minutes à m'accorder Alice?"
J'avais remarqué que depuis quelques mois, mon accent était moins présent, alors que je prenais celui, plus précieux, des anglais. Heureusement que j'avais Sorcha pour parler gaélique et ne pas oublier d'où je venais. Je n'étais pas anglais et je ne le serais jamais. Mais maintenant qu'il y avait Sasha, repartir en Irlande n'était plus mon objectif premier. Alice avait un accent français que je trouvais vraiment charmant. Elle le perdais moins vite que moi et sans doute ne s'en débarrasserait-elle pas totalement. J'avais toujours pensé que c'était une fille bien. Blake pouvait penser ce qu'elle voulait suite à cette dispute, cela n'enlevait rien au fait qu'elles étaient sympa toutes les deux. Je connaissais assez mal Alice, ne m'étant jamais retrouvé seul avec elle, c'était le moment ou jamais de faire connaissance. En espérant qu'elle n'allait pas m'envoyer sur les roses en pensant que je venais de la part de Blake ou je ne sais quoi. Je venais de mon propre chef, parce que ces deux têtes de mules étaient trop bornées pour admettre qu'elles avaient eu tort et se réconcilier.
Mais Alice pouvait bien tempêter ou me hurler dessus, je n'étais pas Blake. L'hématome que j'avais arboré pendant plusieurs jours avait presque entièrement disparu, ne laissant qu'une trace jaunâtre assez discrète. Je me souvenais que je m'étais prit une droite à cause de Blake. Mais c'était pardonné. Alice n'avait pas subi le même préjudice que moi et je trouvais sa réaction fortement disproportionnée. | |
| | | Alice Manet Live, laught, L0VE
Age : 30 Messages : 386 Date d'inscription : 30/11/2010
| Sujet: Re: Pardonne lui [Alice] Mer 8 Juin - 21:18 | |
| Surveillance rapprochée. Ils en avaient des bonnes, quand même. Comme si nous étions l’une comme l’autre des bêtes violentes et sanguinaires qu’il fallait contrôler. Non, mon accès de colère contre Blake avait été unique et je n’en serais arrivée là avec personne d’autre. Il me semblait que c’était une assez grande punition que de perdre sa meilleure amie. Mais non. Les adultes avaient de drôles d’idées. Toujours un regard en coin, j’avais même aperçu la travailleuse sociale de l’école m’observer pendant l’heure du dîner. Et Blake ? Je ne l’avais pas revue. J’avais séché systématiquement les cours de Lettres depuis l’incident, j’arrivais à l’école à la dernière minute et j’insistais pour que Laurys revienne me chercher sitôt que mes cours finissaient. Je mangeais seule, je restais seule. La petite bande d’admiratrice avait suivi la belle et douce Anglaise en laissant la Française dans son coin. Je m’en foutais. Tout ce que j’aurais voulu, c’était retourner dans mon pays avec mes anciennes amies et oublier que ma confidente couchait avec mon professeur.
C’était d’ailleurs la première fois depuis plusieurs jours que quelqu’un osait s’asseoir près de moi en classe. Ça aurait pu me faire plaisir, si ce n’avait pas été le nouveau gaélique qui entretenait une relation étroite avec Blake. J’avais grincé des dents en le voyant prendre place. Assurément, il voulait me parler de la traitresse. Peut-être même que c’était elle qui lui avait demandé de venir me voir. Lâche. J’étais bien décidée à l’ignorer superbement pendant toute l’heure : me tournant sur ma chaise, je me cachai derrière mes cheveux et me mis à écrire rageusement dans mon cahier. Près de mon démon, ça me semblait évident que je devais rester calme. Loin de lui, j’avais envie de faire mordre la poussière à tout le monde. Kieran savait, j’en étais certaine. Mais lui était resté avec Blake, l’imbécile. Je détestais tout le monde. Ils étaient tous toqués, ou quoi ? Imbéciles de non-latins.
J’avais imaginé que ça le découragerait ou que je pourrais me sauver à la fin du cour, mais il avait été plus rapide que moi. Je devais le lui concéder. Ça ne voulait pas dire que je devais absolument l’encenser. Mes livres bien retenus contre moi, je lui jetais des regards noirs en fulminant intérieurement. Si je voulais lui accorder une minute ? Je ne voulais même pas donner une seconde à cette bande de connards. Toutefois, puisque ce n’était peut-être pas le moment de me donner en spectacle de nouveau, je soupirai et daignai lui accorder mon attention.
- Ouais Kieran, qu’est-ce qu’il y a ?
Je savais qu’il allait me parler de Blake. C’était évident, puisqu’il n’en avait vraisemblablement rien à foutre de moi en temps normal. Il ne m’avait jamais adressé la parole sans la présence de Miss Salope-en-chef. À mon avis, ce n’était pas de ses affaires. Qu’il retourne dans son foutu pays, qu’il me dépose en passant et voilà tout.
- Grouille-toi, on m’attend. | |
| | | Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Re: Pardonne lui [Alice] Jeu 9 Juin - 6:29 | |
| Elle n'était pas commode la petite française, c'était le moins qu'on puisse dire. Elle était tellement revêche qu'elle faisait fuir tout le monde autour d'elle. Elle ne m'adressa pas la parole du cours. Au moins, je prenais la température et j'avais compris qu'elle était glacée. Je me demandais ce qui pouvait bien trotter dans sa petite tête alors qu'elle m'ignorait... Sans doute se demandait-elle si je venais de la part de Blake ou pas. Oui, ça devait être ça. Nous passions beaucoup de temps ensemble, même si j'évitais de trop fréquenter la nuée de filles qui la suivaient un peu partout. Je n'étais pas forcément à l'aise avec elles. Je préférais nos petits moments en tête à tête, plus authentiques, moins superficiels. Et je savais très bien rester seul quelques heures.
Et Alice? Supportait-elle vaillamment tout cela? Regrettait-elle le temps où elle avait Blake et toutes ces filles qui lui tournaient autour comme des abeilles auprès d'une reine? Au moins était-elle fixée sur ce qu'était la vraie amitié. Ces filles là, n'étaient pas ses amies. Blake, si, mais elle ne savait pas comment aborder Alice. Et Alice ne savait peut-être pas comment l'aborder.
D'autorité je me retrouvais près de son casier, avant de lui demander si je pouvais lui parler. Notons l'effort, j'aurais pu exiger de lui parler. Même si là, un non n'aurait pas suffit à me débouter. Elle serra ses livres contre elle, l'air frondeur. Et pas aimable pour deux sous, même si elle faisait un effort pour ne pas m'envoyer chier totalement. Je pris un air décontracté. Sa colère ne m'impressionnait pas. Et je n'étais pas Blake, elle pouvait bien m'insulter, je m'en fichais royalement.
- "Je me demandais plusieurs choses. Déjà, comment tu allais. Je sais que Blake se sent mal depuis votre dispute, qu'elle a dit et fait des choses qu'elle regrette, mais qu'elle a trop peur de se faire envoyer chier pour venir te voir."
Ce qui était en partie vrai. Il y avait aussi sa fierté et le sentiment d'avoir été trahie en ayant été trainée dans la boue par sa meilleure amie.
- "Apparemment, tu n'as pas été tendre avec elle, mais elle ne l'a pas été non plus avec toi. Je trouve dommage qu'une amitié cesse sur un coup de colère, alors qu'on dit des choses qui dépassent notre pensée..."
J'eus un petit sourire en coin, passant une main sur ma joue qui avait arboré un superbe hématome pendant des jours, qui se résorbait enfin.
- "Tu savais que je lui devais le coquard que j'ai eu?"
Titiller sa curiosité pour désamorcer sa colère. Lui expliquer que j'avais bien plus de raisons qu'elle d'en vouloir à Blake, mais que j'étais passé outre après une franche discussion. | |
| | | Alice Manet Live, laught, L0VE
Age : 30 Messages : 386 Date d'inscription : 30/11/2010
| Sujet: Re: Pardonne lui [Alice] Jeu 9 Juin - 17:47 | |
| Je voyais très bien ce que Kieran pensait de moi. Que j’étais asociale, que je repoussais les gens ou que j’avais un mauvais caractère probablement. Je m’enfonçais dans la mauvaise foi par choix. Peu m’importait que les gens ne m’apprécient pas ou n’aient pas le goût de venir près de moi. Je comptais convaincre mes parents de fuir le pays le plus tôt possible. Que madame garde sa cour ; je retrouverais bien assez tôt la mienne.
Je lui accordais la ténacité par contre, parce qu’à sa place mon regard aurait suffit à me faire fuir. En soupirant, j’ouvris mon casier pour poser mes affaires et lui accordai finalement mon attention, quoique je restais sur la défensive. Je n’avais pas envie qu’il croit que cette petite conversation me faisait plaisir, surtout que, comme je l’avais deviné, elle allait tourner autour du nombril de l’univers, j’ai nommé Blake Earl en personne. Tout revenait toujours à elle, putain. J’avais eu des amis parce que Blake en avait. Kieran me parlait parce que Blake existait. J’avais des problèmes avec les profs à cause de Blake. J’étais malheureuse à cause de Blake. Blake, Blake, Blake. Beurk, oui.
- Je nage dans le bonheur !
Franchement, de quoi il se mêlait lui ? En deux mois il ne m’avait jamais rien dit lorsque la nouvelle madame Hartwood n’était pas là. Il se foutait bien de moi, alors qu’il ne vienne pas faire l’hypocrite à faire semblant de se soucier de moi. J’aurais parié qu’il était en amour avec Blake, lui aussi. Tout le monde l’était et elle ne le méritait pas. Elle était tellement immature, tellement innocente.
- T’as raison, je la renverrais aussitôt. J’aime pas les salopes.
Mais il avait beau dire, il ne comprenait pas vraiment. Était-il au courant de toute l’histoire ? J’imaginais que non. C’était pas exactement un truc qu’on pouvait sortir comme ça. Ouais Kieran, en passant je couche avec Liam. Non, il ne devait pas tout savoir et c’est pour ça qu’il ne savait pas à quel point j’en voulais à celle qui s’était prétendue mon amie.
- Nan Kieran, elle pensait chaque truc qu’elle m’a dit. Et moi aussi. Tu comprends pas, je pense.
Ouais, le magnifique bleu qu’il avait arboré pendant quelques jours. C’était Blake qui lui avait fait ça ? J’en doutais. Probablement Hartwood, mais puisque je n’étais pas certaine, je n’allais pas le lui dire comme ça. S’il ne savait vraiment pas, il voudrait savoir pourquoi je dirais ça et il ferait le lien. J’étais pas aussi méchante gratuitement. Je préférais jouer le sarcasme.
- T’es vraiment une tapette alors, même moi j’ai marqué moins que ça. Pauvre Kieran. | |
| | | Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Re: Pardonne lui [Alice] Jeu 9 Juin - 18:56 | |
| Je haussais un sourcils amusé alors qu'elle me répliquait avec cynisme qu'elle nageait dans le bonheur. En voilà une qui ne faisait pas de théâtre en tous les cas, pas crédible deux secondes. Mais je sentais bien sa colère et son animosité à mon égard. C'était presque flippant. Presque. Parce que j'en avais vu d'autre et ce n'était pas le regard noir d'une petite française qui allait me faire dévier de mes objectifs, il ne fallait pas déconner.
J'abordais alors directement le sujet. Avant que mes lèvres ne frémissent quand elle me répondit vertement que Blake avait raison de ne pas venir, qu'elle aurait renvoyé cette... salope. D'accord... J'avais déjà un aperçu de ce qu'avait pu être la dispute. Je comprenais mieux comment cela avait dégénéré. Cela dit, je n'étais pas choqué par sa vulgarité. Ça m'amusait plutôt. Elle me faisait penser à un petit roquet qui aboie plus qu'il ne mord.
Alice continuant en me disant que chacune pensait tout ce qu'elle avait dit. N'importe quoi... Quelle mauvaise fois. Et comment c'était typiquement féminin, c'était incroyable ça. Heureusement que Sasha n'était pas comme ça. Au moins avec elle, pas d'hypocrisie et c'était cela que j'appréciais chez elle, qu'elle avait gardé de ses années à faire le garçon. Nous étions beaucoup moins hypocrites que les filles. On se parlait, on se cognait et voilà. Les gonzesses s'insultaient, se tiraient dans les pattes, se faisaient des coups de pute par derrière.
Je lui parlais alors du coup que j'avais reçu et sa réponse me surprit. Avant que je n'éclate de rire devant l'insulte qui glissait sur moi sans me toucher. Alors là, j'étais beaucoup de choses, mais tapette surement pas. C'était lassant ces insultes, je ne comprenais pas que Blake s'y soit laissée entrainée. Un peu de maturité.
- "Et bien, les françaises ont un langage très fleuri, c'est si délicat... Et mélodieux avec ton charmant accent."
Je cessais de rire, gardant un sourire amusé aux livres.
- "Maintenant, on peut cesser de jouer Alice? Tu n'es plus une gamine. Alors remballe tes insultes. Je ne suis pas Blake. Sincèrement, faut que je fasse quoi pour que tu cesses de m'agresser? Que je sorte le drapeau blanc?"
Je penchais la tête.
- "Je me suis pris un pain par un mec, si tu veux tout savoir. Un mec jaloux. Et je n'ai pas répliqué parce que je ne voulais pas me faire virer du lycée."
J'étais de nouveau sérieux. Pas du tout en colère après elle, juste très calme. Je n'avais aucune raison de m'énerver après tout.
- "Je sais ce que tu as fait pour Blake pendant tous ces mois. Je sais que tu l'as protégée envers et contre tout. Elle a de la chance de t'avoir pour amie."
Ou avait de la chance du moins. Je m'adossais alors au casier, plongeant les mains dans mes poches.
- "Dis-moi Alice, pourquoi tu lui fais la gueule au juste? Parce qu'elle est amoureuse de lui et qu'elle ne te l'a pas dit? Au vu de ta réaction, elle n'avait peut-être pas tort."
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| | | Alice Manet Live, laught, L0VE
Age : 30 Messages : 386 Date d'inscription : 30/11/2010
| Sujet: Re: Pardonne lui [Alice] Jeu 9 Juin - 21:10 | |
| Il m’énervait. Comment pouvait-il rire simplement ainsi ? D’ailleurs, pourquoi tout le monde riait-il comme si Blake et moi étions les pires idiotes au monde ? On aurait dit que personne ne comprenait le drame qui se jouait. Évidemment, personne ne le vivait non plus. C’était facile pour madame Erin de dire que je dépassais les bornes et que je ruinais mon avenir, elle ne savait pas à quel point Blake ruinait le sien.
- Sérieux, si tu veux rire de ma gueule, je pars.
J’étais vraiment pas d’humeur ces jours-ci. Ça se comprenait un peu et, même si je savais que je réagissais peut-être un peu fort. C’était seulement que je voulais rester seule et réfléchir, me donner le temps justement d’assimiler tout ça. Je n’allais jamais y arriver si les gens venaient me voir aux deux jours. À croire que j’étais la seule en tort, ou que j’étais la seule qui restait fâchée plus que deux jours. Ça leur était tous arrivé, non ?
- Ouais merci, je m’entraîne pour entrer à la cour du roi…pfff!
Comme si quelqu’un s’étonnait encore du langage ordurier. Même les filles pouvaient jurer, de nos jours. J’en avais assez que tout le monde ne parle que de ça, comme si c’était la seule chose qu’on retenait. Et puis il pouvait bien parler avec son accent, lui ! Comme si les premiers mots qu’on apprenait d’une langue, après les salutations, n’étaient pas les mots vulgaires justement. Je connaissais tant de gens qui étaient incapables de demander leur chemin mais qui pouvait sacrer joliment. Enfin.
- Si tu ne jouais pas à l’hypocrite, déjà. Allons Kieran, il me semble que je ne t’inquiétais pas tant que ça il y a quelques jours. On n’est pas des gamines, justement. Si j’en veux en Blake, c’est moi que ça regarde.
Ravale ton foutu sourire, l’Irlandais.
- J’avais compris. Tu lui as fait quoi, toi ? Il avait peur de se faire voler son jouet ?
Il ne m’avait pas frappée, évidemment, mais son regard en disait long. Si j’avais été un mec, je n’y aurais probablement pas échappé. Joli coup très chère Blake.
- Ouais, je l’ai protégée, j’aurais fait n’importe quoi pour elle, sans explications. Il me semble qu’elle me le rend plutôt mal, tu ne crois pas Kieran ? Arrêtez de mettre ça sur mon dos, elle a sa part de responsabilité aussi.
Comme s’il n’y avait que moi qui faisait…comment avait-il dit déjà ? La gamine. Blake donnait bien dans le genre aussi. Que je sache, je ne l’aurais pas frappée, moi, si madame n’avait pas eu la bonne idée d’essayer de me rendre chauve.
- Je lui en veux de ne pas avoir eu confiance en moi. De ne pas avoir été foutue de venir me parler ou de me regarder en face. Je lui en veux de m’avoir menti aussi ouvertement. Et ouais, je lui en veux d’être en amour, Alice Manet n’a pas de cœur, on le savait ! Changez de disque, vous dites tous la même chose. | |
| | | Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Re: Pardonne lui [Alice] Ven 10 Juin - 8:18 | |
| - "Désolé, ne te vexe pas, mais ton insulte tombe complètement à plat. Si tu veux faire mal, trouve au moins quelque chose qui ai un fond de vérité."
Non parce que tapette... Voilà quoi. Elle aurait pu aussi bien sortir que j'étais une chochotte. Ce qui était loin d'être le cas. J'avais passé des mois à l'hosto, en rééducation, à souffrir aussi bien physiquement que mentalement, alors ce n'était pas un poing dans la gueule qui allait vraiment me faire pleurer. Même si Hartwood avait vraiment une sacrée droite et qu'il m'avait bien sonné. D'ailleurs, depuis, j'avais décidé de faire de la boxe en salle, histoire de me défouler. Ça fonctionnait bien.
Je lui fis remarquer son langage très fleuri et elle me remballa, évidemment, sur un sarcasme qui me fit sourire. Je ne répondis pourtant pas, je n'étais pas là pour un match avec elle, à qui saurait mieux enfoncer l'autre. Ça ne m'intéressait vraiment pas de me disputer avec elle. Je le lui fis remarquer en lui demandant de cesser de jouer pour qu'on discute sérieusement. Et pan, me voilà traité d'hypocrite, sans autre forme de procès.
- "Se crêper le chignon, s'insulter comme des poissonnières en plein lycée, c'est mature selon toi? Vous auriez pu tout mettre à plat calmement au lieu de vous traiter de salopes, de putes ou je ne sais quoi d'autre."
Enfin, elles étaient amies quand même! Comment le fait que Blake soit amoureuse de son prof pouvait prendre de telles proportions? Alors OK, Alice l'avait aidé à le détester et à le pourrir et finalement, Blake était tombée dans ses bras, rendant tous ces mois de combats inutiles et ridicules... Mais l'amour ça ne se commandait pas.
Je lui expliquais alors d'où me venait mon coquard et elle me rétorqua qu'elle avait compris, avant de me demander ce que j'avais fait pour mériter ça. Elle était très proche de la vérité.
- "Quelque chose dans ce goût là... Il n'a pas apprécié de nous trouver en train de s'embrasser dans sa salle de classe. Il a cru que Blake essayait encore de le rendre jaloux. Et il a pété un câble quand elle lui a balbutié un truc du genre "je voulais pas, il m'a forcé.""
Je lâchais cela sans fioritures, sans timbre dans ma voix non plus. Triste épisode que je n'aimais pas me rappeler. Je repris pourtant, avec une pointe d'ironie :
- "Tu vois, j'ai des raisons de lui en vouloir aussi. Tu as vu pour quoi elle m'a fait passer pour se défendre?"
Je haussais une épaule.
- "De toutes façons, c'était une connerie, je sais pas ce qui m'a prit. Et même si on nous prête une relation, il n'y a absolument rien entre nous."
Que les choses soient claires hein. J'avais cru éprouver des sentiments pour elle, je m'étais planté en beauté. Je ne venais pas la défendre parce que j'étais amoureux d'elle ou une connerie du genre. J'avais Sasha et c'était très bien ainsi. Je haussais un sourcil, surpris, alors qu'elle me disait qu'elle aurait tout fait pour elle, mais qu'elle n'était pas la vilaine dans l'histoire. Avant de renchérir en me laissant percevoir tout ce qu'elle reprochait à son amie. Manque de confiance, trahison... Blake était la pauvre innocente, Alice la vilaine méchante. Blake était populaire, Alice était seule. N'y avait-il pas un fond de jalousie dans toute cette histoire?
- "Ola, attends, je n'ai jamais dit que tout était de ta faute Alice, n'extrapole pas. Blake a clairement merdé. Avec moi et avec toi. Elle ne sait tellement pas ce qu'elle veut qu'elle blesse les autres autour sans même y faire attention. Je n'ai jamais dit qu'elle était la gentille et toi la méchante. Me faire passer pour un adolescent libidineux qui force une fille dans une salle de classe vide, désolé, mais c'est loin d'être un comportement exemplaire pour miss parfaite."
Il me semblait comprendre le raisonnement d'Alice, intuitivement. Sasha disait que j'étais doué pour ça. Il était temps de voir si c'était vrai.
- "Tu l'as aidé à se venger de lui, tu as tout fait. Tu l'as détesté comme elle l'a haï. Et là, tu apprends qu'ils sortent ensemble et elle ne te l'a pas dit. Elle t'a trahi. Elle n'a pas eu suffisamment confiance en toi pour t'en parler."
C'était exactement ça. Comme elle avait été maladroite avec moi, en se défendant de la scène et me m'accusant d'un truc dégueulasse. Pas pour me faire plonger, non. Blake était maladroite, mais surement pas méchante.
- "Mais tu sais mieux que moi qu'elle est fragile et maladroite. Qu'avec les mecs, c'est compliqué. Elle est amoureuse de lui et ça ne se commande pas. Et c'est loin d'être une situation facile à gérer. Elle a besoin de soutien. Du soutien de sa meilleure amie. Tu lui manques, je le sais. Mais comme vous êtes toutes les deux trop fières et têtues pour enterrer la hache de guerre, je me dévoue. Je n'ai rien contre toi Alice. C'est vrai que Blake est notre dénominateur commun, que je n'ai pas essayé de te connaitre davantage. Mais tu n'as rien tenté non plus pour m'approcher."
Ce n'était pas une accusation, juste une constatation. D'accord, Blake m'avait suffi, mais j'avais bien du mal à laisser entrer des gens dans ma vie. Blake s'y était invitée à force de ténacité. Sasha, pareil. Alice n'avait rien essayé et je ne l'avais donc pas invité. C'était ainsi.
- "Ce n'est pas parce que tu es inintéressante... Au contraire. C'est juste que j'ai du mal à être sociable en ce moment. Enfin, crois ce que tu veux, que je viens pour elle, que je fais ça pour elle, que je me fiche de toi, le fait est que je sais juste que vous souffrez toutes les deux de cette situation. Elle, c'est la tristesse qui prédomine, toi la rage, mais le résultat est le même." | |
| | | Alice Manet Live, laught, L0VE
Age : 30 Messages : 386 Date d'inscription : 30/11/2010
| Sujet: Re: Pardonne lui [Alice] Ven 10 Juin - 23:56 | |
| - Peut-être que je me fous totalement de te faire ou pas du mal, tu y as pensé ?
En fait, je voulais seulement que tout le monde me foute enfin la paix, ce que personne ne semblait comprendre. Je ne connaissais pas vraiment Kieran, aussi le respectai-je sans rien de plus. Selon moi, il n’avait pas le droit de venir me parler de Blake et c’était tout. D’accord, je n’avais pas plus le droit de l’insulter, mais quitte à foutre la merde partout, autant y aller à fond. Quelqu’un finirait bien par me mettre dehors de cette école de merde et alors ils n’auraient plus le choix de renvoyer la gentille petite Alice en France avec son tuteur particulier. Tout serait pour le mieux.
- Oh sérieux Kieran, ça t’est jamais arrivé de péter la gueule d’un mec à la place de parler calmement ? C’est pas parce qu’on est en jupes qu’on est des petites poupées toutes mignonnes.
Vu la gueule qu’il tirait, et puisque j’avais cru comprendre qu’il trainait dans l’under ( place où je n’aurais pas tenu deux mètres sans être totalement démolie, aussi fort que mon caractère puisse être ) il me semblait proprement impossible qu’il parle de ses sentiments à chaque fois qu’il avait un conflit avec quelqu’un d’autre. Je n’aimais pas les donneurs de leçons, encore moins ceux qui n’appliquaient pas leurs propres conseils. L’hôpital qui se foutait de la charité, carrément.
Et quand il me dit finalement pourquoi Hartwood l’a frappé, je défaillis complètement. Embrassé. Elle l’a embrassé, alors que j’étais encore sa copine. J’avais même perdu le décompte, parce qu’il semblait qu’à chaque semaine elle en prenait un nouveau. Hartwood, le type du bar, Kieran…qui d’autres, sans que je le sache ? Elle on disait qu’elle ne me cachait rien, qu’elle avait peur. Ben tiens, elle trompait sa petite amie et personne ne disait rien. Et eux étaient tous des hypocrites ! Qu’un seul de ces connards se fassent trompé et ils seraient allés battre le bâtard qui avait pris leur copine. Et moi je réagissais mal ? Voyons.
- Ah toi aussi ? Super ! Elle a fait le tour de la ville pour se vendre ou quoi ?
Mais le bouquet, ce fut quand il me dit qu’il lui avait pardonné. Tant mieux pour lui, ça prouvait une fois de plus que je n’étais bonne à rien et que lui était divinement bon. Je soupirai et portai mes doigts à mes tempes, finalement agacée. Maintenant qu’il m’avait dit tout ça, il pouvait foutre le camp ? Appariement pas, j’allais avoir droit à ‘’ Analysons Alice en cinq étapes faciles’’.
- Peut-être pas toi directement, mais tous le pensent. J’en ai marre que tout le monde me dise de ne pas monter sur mes grands chevaux ou qu’on murmure que c’est ma faute. Blake est fragile, Blake est si, Blake fait ça et Alice a un sale caractère. On a compris la chanson, nan ? Tu sais aussi bien que moi qu’elle est plus douée que nous pour faire chier les gens.
Je sentis les larmes perler au coin de mes yeux lorsqu’il me parla d’elle. Oui, elle me manquait. Mais j’étais incapable de faire le premier pas. À mes yeux, c’était Blake la fautive, pas moi. Mes lèvres tremblèrent et il me sembla qu’il y avait quelques trémolos dans ma voix lorsque je répondis.
- Psychologue à domicile ? Il me semble pourtant qu’elle n’ait pas eu besoin de moi les premiers jours, qu’aussitôt le premier baiser accepté je ne valais plus rien. Non Kieran, je n’irai pas la voir. Elle a fait son choix, tant mieux pour elle ! L’amour ne change pas les gens.
Ce que Kieran ne savait pas, c’était que moi aussi j’aimais passionnément. Est-ce que j’avais cessé d’être là pour Blake pour autant ? Bien sûr que non. Alors qu’elle avait tout laissé tombé et je n’en revenais toujours pas. J’aurais eu besoin d’elle, moi aussi. Quelles que soient les intentions de Kieran, il me faisait toujours plus mal en disant qu’elle avait besoin, que je lui manquais. Il était comme tous les autres. C’était Blake et rien d’autre. Si je n’avais pas été utile à Blake, il ne se serait même pas donné la peine de venir me voir. Un sanglot s’échappa.
- Elle n’a plus besoin de moi. Hartwood va la protéger, elle va coucher chez lui lorsqu’elle se sentira trop seule pour rester chez sa mère, il va l’aider pour les devoirs, il va démêler ses cheveux et c’est lui qu’elle appellera quand elle aura de la peine. Blake n’a pas besoin d’amis, elle a besoin d’être le centre de l’attention.
Elle n’aimait pas Hartwood, c’était seulement qu’il la couvait plus que je ne pouvais le faire. C’était une foutue narcissique maintenant que j’y pensais. Elle ne m’aimait pas pour moi mais pour ce que je lui apportais. L’impression d’être très importante.
- Je ne t’en veux pas Kieran, sincèrement si ça tenait seulement à moi je ferais l’école à la maison ou je retournais en France. Ça ne m’intéresse pas le social, c’est un hasard qui m’a fait connaître Blake. Un très malheureux hasard, pour moi. C’était juste pour te montrer à quel point je trouvais ça ridicule que tu viennes aujourd’hui.
Si Giulia n'était pas morte, je n'aurais pas si mal aujourd'hui en fait. | |
| | | Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Re: Pardonne lui [Alice] Sam 11 Juin - 17:47 | |
| Je ne répondis rien alors qu'elle me rétorquait qu'elle se fichait bien de me blesser ou pas. Elle était d'une agressivité... Je l'avais imaginé assez franche et entière, mais pas à ce point. c'était un caractère qui me plaisait, même si cela confinait quand même à l'entêtement. Elle était caractérielle et capricieuse. Un peu de pondération aurait été la bienvenue, même si j'admirais sa fougue.
Elle me renvoya bien entendu ma petite pique sur sa maturité en me demandant si je n'avais jamais collé un pain à quelqu'un au lieu de discuter. J'eus un petit sourire en coin, amusé. OK, elle avait visé juste, ça m'était arrivé, mais je n'avais pourtant pas l'impression d'être aussi puéril qu'elle et Blake. Je frappais, ça réglait le problème, ça effaçait les griefs. Enfin, la plupart du temps.
- "Bien vu."
Je lui avouais d'ailleurs d'où venait mon hématome et pourquoi j'avais été frappé. Pour une fois, je ne l'avais vraiment pas mérité. J'avais embrassé Blake et son copain (qui ne l'était pas encore au passage), avant débarqué, avant de me refaire le portrait en pensant que j'avais forcé la jeune fille. Oui, j'avais eu de quoi enrager et avoir des envies de meurtre sur ces deux là. Mais j'étais passé outre. Trop bon, trop con, sans doute. La réaction d'Alice me surprit. Si elle faisait le tour de la ville pour se vendre? Et qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire à Alice que Blake embrasse des mecs?
- "Aucune idée, demande-le lui toi-même. En quoi ça te dérange?"
Je sentais bien que je n'arriverais à rien avec Alice. Intéressant. J'échouais rarement à obtenir ce que je voulais, mais Alice me donnait du fil à retordre. Je ne pus qu'acquiescer quand elle me répondit que Blake était douée pour faire chier les gens. Clairement. C'était une fille fragile, oui, mais compliquée.
- "C'est vrai, c'est inné chez elle."
Je sentis pourtant qu'Alice était touché. Son regard brillait un peu trop, ses lèvres tremblaient, sa voix vibrait. Elle était blessée de cette trahison et j'aurais sans doute tenté un réconfort quelconque si je l'avais mieux connu. Là, je ne pouvais rien faire, sinon la regarder avec douceur. Je sentais sa détresse, comme celle de Blake. Je fis une petite moue quand elle continua en disant que maintenant qu'elle avait Hartwood, Blake n'avait plus besoin de personne. Jalousie?
- "Ton jugement est bien sévère Alice... Je pense que tu as tort. Il ne lui suffira pas, il y a des choses qui ne se partagent pas avec son mec..."
J'en savais quelque chose, j'étais un mec. Mes copines ne m'avaient pas toujours tout raconté, préférant aller parler dans l'oreille attentive d'une amie... Pour qu'elles puissent comparer leurs expériences sexuelles avec leurs mecs, dire que nous étions des salauds sans cœur. Des fois, je me disais que les filles étaient pires que nous. Même si Sasha était une exception. Avec elle, je pouvais tout dire et elle pouvait tout me confier. Finalement, suite aux paroles d'Alice, je soupirais, abandonnant momentanément la partie.
- "La France te manque?"
Autant chenger de sujet. Et peut-être apprendre à la connaître davantage, avoir le droit à sa douceur et son enthousiasme, pas à sa hargne, cela ne me coutait rien d'essayer de sympathiser avec elle. Elle avait vraiment l'air d'une fille bien. Et je pouvais comprendre son mal du pays. Le mien me manquait aussi, même si j'étais moins étranger ici qu'elle, maîtrisant déjà l'anglais. Mais elle, elle avait suivi sa famille, ses parents... Moi, non, j'y étais seul avec ma sœur, ça contrebalançait, non?
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| | | Alice Manet Live, laught, L0VE
Age : 30 Messages : 386 Date d'inscription : 30/11/2010
| Sujet: Re: Pardonne lui [Alice] Dim 12 Juin - 12:41 | |
| Je ne pus m’empêcher de lui adresser un petit sourire condescendant lorsqu’il avoua qu’il avait parfois privilégié les actes aux paroles. C’était bien ce que je pensais, il n’était pas aussi blanc qu’il voulait bien le faire croire. C’était naturel de toute façon, parfois on ne pouvait pas faire mieux que de laisser couler nos instincts. D’accord, ce n’était pas dans mes habitudes, je ne m’étais jamais battue avant et ça avait paru. Elle comme moi ne savions pas frapper aux bons endroits, marquant légèrement la peau mais incapable de causer une réelle douleur.
Sa remarque me fit quand même réfléchir. En quoi est-ce que ça pouvait me déranger ? C’était une bonne question. Je ne pouvais pas dire que je lui en voulais vraiment de m’avoir ‘’trompée’’ parce qu’au fond nous n’étions pas un vrai couple. Il restait que chaque fois que j’apprenais qu’elle avait embrassé quelqu’un ou qu’elle avait fait quelque chose dans mon dos, ça me décevait ou ça me rendait furieuse. Je ne savais pas pourquoi, aussi restais-je silencieuse un bon moment face à sa question. Je n’étais pas vraiment jalouse, non. Je n’en avais cure, moi, des autres hommes. Et elle aurait eu mille aventures que ça n’aurait pas brisé mon cœur.
- Ça me dérange…parce qu’elle n’a aucune confiance en les hommes et que chaque fois j’ai l’impression qu’elle est trop fragile et que j’ai échoué à la protéger. J’ai l’impression qu’elle se fait manipulé et que c’était à moi de l’aider à mieux se comprendre.
Ou quelque chose comme ça. Je considérais Blake comme une petite sœur qui ne savait pas comment agir et la majorité du temps c’était vrai. Elle faisait des choses sous l’effet d’impulsions et le regrettait deux heures plus tard. Quand j’étais là, au moins, elle pouvait parler, se confier, je pouvais la rassurer. Mais sans moi…sans moi elle était seule, parce que les filles qui la suivaient partout n’étaient pas de vraies amies. Elles voulaient juste la popularité. Ce que je ne comprenais pas, c’était pourquoi cette fois-là elle n’avait pas pu me parler, me laisser lui prendre la main encore une fois pour l’aider à garder la tête hors de l’eau. N’en avait-elle pas eu besoin ? J’étais pareille à la mère qui réalise que ses enfants se sont envolés vers leur nouvelle vie et qu’elle n’aura plus jamais la même importance. C’était ridicule.
- Et il y a des choses qui ne se partagent pas avec sa meilleure amie…pigé. Sauf que sérieux, j’ai pas envie d’entendre parler des attentions de son nouveau copain, ni de lui tout court. Ça ne marchera pas.
On ne pourrait pas simplement faire comme s’il n’existait pas et se séparer lorsqu’elle voudrait aller le voir. Ça ne fonctionnerait pas, il fallait qu’on accepte l’une comme l’autre la situation entière ou alors pas du tout. Et peine perdue, je ne pourrais jamais tolérer Liam Hartwood parce qu’à mes yeux il était un grand manipulateur. Blake n’avait aucune idée de ce qu’elle faisait, elle ne devait même pas comprendre ce qu’elle ressentait pour lui. Après la haine, la normalité pouvait avoir des accents amoureux, mais j’étais persuadée qu’elle ne pouvait pas passer de la haine la plus totale à l’adulation en deux semaines seulement. Nous n’étions pas dans un livre ou dans un soap américain.
- Chaque jour. La France, mes amies, ma famille. Je donnerais n’importe quoi pour y retourner…ce n’est pas la même chose pour toi ? D’accord, l’Angleterre peut être sympa pour des vacances, mais ce n’est pas mon chez-moi.
Et puis seule, sans amies, c’était terriblement chiant. Mes parents étaient encore partis, mon seul repère était Laurys et Laurys ne pouvait pas me suivre partout, malheureusement. La chance de Kieran, c’était sa sœur…ils étaient au moins deux pour discuter. Moi, j’avais réussi à me faire à l’endroit pendant un temps grâce à Giulia et ensuite à Blake. Sans elles, je en voyais pas l’intérêt de rester.
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| | | Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Re: Pardonne lui [Alice] Dim 12 Juin - 17:33 | |
| - "Mais il faut bien qu'elle fasse ses expériences... Et tous les mecs ne sont pas des manipulateurs..."
Blake et Alice, même combat. Merde à la fin, on n'était pas tous des salauds sans cœur qui jouions avec les sentiments des pauvres filles innocentes et naïves.
- "Elle a une telle peur des mecs que c'en est ridicule. Quand bien même elle tomberait sur le mauvais, qu'est-ce que ça peut faire? Elle ne sera pas la première, ni la dernière, à pleurer pour un homme. Et c'est bien à cela que servent les amis... Les amours passent, les amis restent."
C'était dommage, mais c'était ainsi. Je ne souhaitais pas à Blake de se planter avec son prof, attention, mais si, d'aventures, leur histoire devrait finir, elle serait triste, brisée, elle pleurerait et elle trouverait les bras d'Alice... Si tant est qu'elles se réconciliaient évidemment. Je serais là aussi, même si j'avais bien peur qu'elle ne fasse un amalgame : les garçons sont tous des enfoirés. Alice avait tort cependant : elle faisait confiance un un mec au moins. Moi. C'était flatteur.
- "J'ai l'impression que tu as vraiment une dent contre Hartwood. Pourquoi? Parce qu'il est prof? Qu'il est plus âgé qu'elle? Qu'elle le haïssait il y a encore deux mois et qu'elle en est folle amoureuse aujourd'hui?"
Au moins, Alice me semblait plus disposée à mon égard, ce qui était appréciable. Je n'avais pas envie de me battre avec elle, vraiment. Plutôt d'apprendre à la connaitre un peu. Voire beaucoup si elle me le permettait. Et je notais sa nostalgie alors qu'elle parlait de la France, si semblable à la mienne. Je lui demandais si son pays lui manquait. Evidemment que oui. Je souris doucement.
- "Si. L'Irlande me manque, évidemment. Surtout que je suis quand même chez l'oppresseur, quelle tristesse."
Si Alice avait de vagues notions d'histoire, elle comprendrait ce que je voulais dire par là. Les anglais et les irlandais n'avaient pas forcément des rapports très chaleureux. A choisir, nous préférions les français.
- "Quand je suis arrivé avec Sorcha, je n'avais qu'une idée : repartir dés qu'elle serait majeure et que nous n'aurions plus besoin de tuteurs. J'aurais pu resté là bas et la laisser venir ici, mais elle est la seule famille qu'il me reste, c'était hors de question. Sauf que mes priorités ont changé, j'ai trouvé une raison de rester en Angleterre."
Sasha. Je savais que j'avais la fâcheuse tendance de m'emballer. Nous n'étions ensemble que depuis quelques jours, pas de quoi rêver d'un avenir ensemble... Et pourtant.
- "Mais heureusement que Sorcha est là quand même... Nous parlons gaélique entre nous, comme tu dois parler français avec tes parents, je suppose."
Je haussais les épaules, avant de demander :
- "Tu as l'intention d'y retourner pour faire tes études?" | |
| | | Alice Manet Live, laught, L0VE
Age : 30 Messages : 386 Date d'inscription : 30/11/2010
| Sujet: Re: Pardonne lui [Alice] Dim 12 Juin - 21:03 | |
| - Je le sais bien...
Je soupire cette parole faiblement, dissimule mon sourire. Je sais que les hommes ne sont pas tous des idiots manipulateurs, mais je pense aussi qu’Hartwood en est un. Il a amené Blake à le détester, pourquoi ne pourrait-il pas faire le contraire ? Non, je n’ai pas confiance en lui.
Je dois cependant accorder le point à Kieran, elle doit vivre ses propres expériences. Pleurer, avoir le cœur brisé et s’en remettre. Même si souvent, on avait l’impression que rien ne reviendrait jamais, il fallait bien admettre qu’un jour on se levait et qu’on se rendait compte qu’on n’avait plus mal. C’était seulement que j’étais si habituée à protéger Blake que sa moindre souffrance me devenait improbable. Et puis, elle avait déjà été si déçue…je craignais qu’une déception de plus l’empêche de jamais tomber réellement en amour.
- Un peu tout ça, oui. Imagine Kieran si ta petite sœur se retrouvait soudain en couple avec un mec de 30 piges…tu n’aurais pas la haine pour ce type ? Même en sachant que, peut-être, elle l’aime vraiment ? Tu n’aurais pas le goût de péter la gueule à ce pédophile, ce pervers, peu importe ? J’ai peur qu’il la laisse et qu’elle ne s’en remette pas, qu’il abuse d’elle, parce qu’il a quand même plus d’expérience…
Blake m’avait avoué qu’ils avaient déjà couché ensemble seulement deux jours après leur mise en couple officielle. Ce qui, de sa part, me semblait énorme. Alors forcément il y avait eu quelque chose de la part d’Hartwood. Même si elle avait vraiment l’impression de l’avoir voulu, elle ne l’aurait jamais proposé d’elle-même, j’en étais certaine. Ce qui prouvait que j’avais bien raison de m’inquiéter.
Malgré tout, le tournant de la conversation me plaisait plus que je ne l’aurais cru. Ça faisait du bien de parler de ma situation avec quelqu’un qui me comprenait vraiment. Laurys avait changé si souvent d’existence que ça ne comptait pas, mes parents n’étaient là qu’une fois sur deux, comme d’habitude. Même si je les aimais beaucoup, ils ne vivaient pas mon quotidien. Alors que Kieran et Sorcha, si. Ils vivaient les mêmes tourments que moi, même si eux n’étaient pas traités comme des gamins qui ne comprenaient rien. Leur accent était meilleur que le mien, d’ailleurs.
- On refait une guerre et je t’aide à gagner, d’ac’ ?
Tout prétexte était bon pour fuir ce pays pluvieux et merdique. Je me voyais déjà dire à mon démon qu’il fallait déménager parce que la guerre risquait d’éclater. Je souris timidement.
- Je suis heureuse pour toi…moi ma raison c’était Blake.
Maintenant, j’ai cent fois plus de raisons de retourner là-bas. Laurys était le seul que j’aimais vraiment et Laurys me suivrait partout, de toute façon, puisqu’il apparaissait comme mon second tuteur, de toute façon.
- Mes parents ne sont pas souvent là…ils voyagent beaucoup pour le travail, tu vois ? Je peux parler français avec mon tuteur, j’avais appris quelques trucs à Blake. Mais ce n’est pas la même chose que de parler à une sœur ou à une amie. Tu as de la chance, Kieran.
Inutile de préciser que mon tuteur parlait très bien le français, que nous aurions pu n’utiliser que cette langue. Ça dépendant. Parfois, on pratiquait mon accent. La majorité du temps cependant, la langue de Molière était la seule qui passait la porte de la maison.
- Pourquoi pas ? Comme j’ai dit, il n’y a pas de raisons de rester ici. Toi, tu vas y retourner ? Ou ta raison est assez bonne…
Je me doutais qu’il avait rencontré une fille, parce que ce n’était pas de petits trucs qui vous faisaient passer le mal du pays. Kieran devait être amoureux.
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| | | Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Re: Pardonne lui [Alice] Lun 13 Juin - 17:38 | |
| J'eus un petit sourire alors qu'Alice me demandait ma réaction si c'était Sorcha à la place de Blake. Mauvais exemple en fait, parce que j'étais hyper protecteur avec elle et que je n'étais donc pas forcément lucide.
- "Qu'il ai 15 ou 40 ans, ça ne fait pas de différence, j'ai tous envie de leur casser la gueule."
Je faisais peur à ses copains en fait. Je jouais le grand frère protecteur et prêt à démolir celui qui lui briserait le cœur. C'était facile de dire que Blake devait faire ses expériences, quitte à souffrir. Avec Sorcha, je ne tenais pas le même discours. J'avais envie de vomir à l'idée qu'un mec puisse abuser d'elle, jouer avec elle, la sauter pour ensuite la laisser tomber. Je ne savais que trop comment on fonctionnait. Si cela n'était rien sur les autres, c'était très différent quand ils 'agissait de ma petite sœur.
- "Mais j'ai compris ce que tu voulais dire... Tu te sens le rôle de grande sœur et de protectrice, vis à vis d'une petite sœur naïve."
Oui, je ne la comprenais que trop bien. Je ne pouvais cependant pas jurer des intentions de Hartwood... Vraiment amoureux, manipulateur, je n'en savais rien. Il avait clairement plus d'expérience, c'était à lui d'avoir la tête sur les épaules. Le sujet était momentanément clos. Nous avions dit ce que nous avions à dire et j'avais perçu que malgré sa colère et ses paroles violentes, Alice se faisait du soucis pur Blake. J'espérais que notre discussion ferait son bonhomme de chemin dans son esprit.
Je plaisantais alors sur mon exil en Angleterre, un comble alors que j'étais irlandais. Je fus ravi de constater qu'Alice connaissait son histoire et plaisantait à ce sujet. Je lui présentais ma main, un sourire malicieux aux lèvres.
- "Tope là."
Je lui avouais que j'avais une raison de rester en Angleterre maintenant, après avoir absolument voulu en partir depuis que j'étais là. La vie de Sasha était ici. A moins qu'elle ne vienne un jour avec moi en Irlande... Qu'avait-elle ici après tout? Pas grand chose qu'elle ne pouvait avoir ailleurs. Alice me répondit timidement que sa raison avait été Blake. Je hochais la tête doucement. Je lui avouais comme j'aimais parler gaélique avec Sorcha, alors qu'Alice n'avait que son tuteur, puisque ses parents voyageaient. Oui, j'avais de la chance, j'en étais bien conscient.
- "C'est étrange que de se raccrocher à notre langue, non? Et pourtant, c'est un réflexe pour avoir un peu de chez nous ici."
J'eus un nouveau sourire, avant de lâcher, en français :
- "Je parle un peu français."
Ma mère étant prof, mon père irlandais et notre pays très francophile, j'avais quelques notions, même si j'étais un peu rouillé. Mais j'avais étudié quelques auteurs français, merci maman. Je lui demandais alors si elle avait l'intention de retourner en France pour ses études. C'était à envisager en effet.
- "Ma raison est assez bonne. Même si elle me suivrait peut-être... Mais de toutes façons, je dois commencer mes études ici, alors autant les poursuivre plutôt que de changer de fac. Par contre, je pense l'emmener cet été visiter l'Irlande. Je l'ai tellement bassinée..."
Blake aussi d'ailleurs. Ne lui avais-je pas proposé d'y aller cet été? Avec Alice? Sauf qu'elles étaient un peu à couteaux tirés, alors... Rien n'était moins sur. Je haussais les épaules.
- "Tu as une idée de l'université dans laquelle tu veux aller?"
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| | | Alice Manet Live, laught, L0VE
Age : 30 Messages : 386 Date d'inscription : 30/11/2010
| Sujet: Re: Pardonne lui [Alice] Mar 14 Juin - 22:04 | |
| Je souris à sa réponse. Au moins, il l’avouait. Il y avait des gars qui n’auraient pas voulu admettre qu’une fille avait raison. Ou il y en avait qui faisait semblant de laisser leurs sœurs totalement libre, mais qui en fait les surveillait à les étouffer. Kieran l’admettait, il était protecteur. Bon, je n’étais pas d’accord, parce que je pensais qu’un mec de 15 ans, c’était normal quoi. Celui de quarante ans, non. Ceux qui pensaient avoir le droit divin de décider pour leur petite sœur m’énervaient.
- Ouais, sauf que j’m’imagine mal péter la gueule à Hartwood…
Si même un gars comme Kieran, qui sans être monsieur Univers faisait facilement le double de ma stature, n’était pas capable de riposter, qu’est-ce que j’aurais bien pu faire ? C’était risible. Quoi que ça l’aurait peut-être fait rire. Je me souvenais de la gifle que je lui avais décochée, qui avait semblé l’ébranler autant que si je lui avais tiré un morceau de soie sur la tête. Il fallait vraiment que je prenne des cours d’auto-défense, même si l’ombre derrière moi me protégeait généralement.
- Voilà…et j’ai l’impression que ma petite sœur ne va pas très bien.
Je lui fus quand même reconnaissante qu’il change de sujet. Si je le trouvais plus agréable qu’au début, moins encline à l’agresser à chacune de ses paroles, en grande partie parce qu’il semblait avoir compris mon opinion et mon point de vue. D’ailleurs, c’était une conversation intéressante, parce qu’il était pas mal le seul à vouloir me comprendre.
- J’ai trouvé longtemps que l’Anglais était insupportable… je trouve l’accent tellement laid, tellement…ce n’est pas ma langue quoi. L’espagnol, l’italien, ça va. C’est poétique, romantique. Mais l’Anglais…une chance que je peux toujours parler ma langue.
Je l’enviais un peu d’avoir une sœur avec qui parler, même si au moins Laurys était là pour ça. Mes parents, je leur parlais plus au téléphone qu’en vrai et les Anglais avaient un accent épouvantable.
- Un peu c’est mieux que rien. J’ai toujours rêvé d’apprendre le gaélique mais je ne l’ai jamais fait…tu pourrais m’apprendre.
Je socialisais là ? Ouais, vraiment. Mon démon allait être fier de moi, j’étais en train de me faire un ami. Enfin, peut-être, je n’allais pas sauter aux conclusions tout de suite.
- Tu as une copine, j’imagine. C’est cool ça. C’est une bonne raison, oui. Et puis l’Irlande…j’y suis allée petite, c’est tellement beau. Mieux que la pluvieuse Angleterre, en tout cas.
Je me rappelais avoir aimé le pays. Surtout que, ayant 6 ou 7 ans, j’avais passé mon temps à chercher des farfadets un peu partout, ce qui avait fait rire mes parents. Ça restait un de mes meilleurs souvenirs de voyage.
- Nan. Je ne sais même pas ce que je veux faire et puis je n’ai pas tous les cours finaux cette année donc…je ne sais pas, les Arts, les Sciences ? Je trouve ça stupide qu’on me demande de choisir le reste de ma vie à 18 ans seulement. | |
| | | Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Re: Pardonne lui [Alice] Mer 15 Juin - 18:12 | |
| - "Il n'oserait pas frapper une fille... Enfin, je te le déconseille, il a une sacrée droite."
Mais si il n'avait pas été un prof, j'aurais répliqué et je me serais sans doute fait démolir, à la lumière des informations reçues à son sujet. Combats de rue, tu parles que j'aurais pu me défendre... Enfin, j'aurais peut-être au la satisfaction de lui en coller une, avant de finir à l'hôpital. Réjouissant, non? Je n'étais pas une mauviette, je savais frapper, mais pas comme un pro non plus quoi. Alice avait réussi à me faire comprendre son point de vue. Elle considérait Blake comme sa petite sœur et elle voulait la protéger de ce qu'elle pensait être une erreur. Sortir avec Hartwood était une erreur? Ça, je n'étais pas capable d'en juger. Jouait-il avec elle? J'avais du mal à l'imaginer... Je ne le connaissais pas suffisamment pour juger de ses intentions ou de son honnêteté, bien sûr, mais quand même... La façon dont il avait prit la défense de Blake en pensant que j'avais abusé d'elle était parlante. Même s'il s'était montré odieux avec elle juste avant ça.
- "Tu es fâchée après elle, mais tu ne te fous pas de ce qui peut lui arriver. C'est bien."
Je n'ajoutais rien à ce sujet. J'avais ma réponse : tout était encore possible. Si Blake avait mal ou souffrait, Alice ne resterait pas insensible, impossible, elle était sa petite sœur. J'avais beau être très en colère après Sorcha, lui avoir fait la gueule pendant des jours et des jours, je l'aimais toujours autant.
Nous changeâmes de sujet. Je sentais que Blake ne nous apporterait rien de plus et je voulais vraiment qu'Alice me voit comme Kieran, pas comme le pote de Blake qui essaie de l'amadouer. Ce n'était pas ça. Je n'étais pas que ça. Je ne pus m'empêcher de laisser échapper un petit rire quand elle m'avoua trouver l'anglais laid, préférant les langues latines, méditerranéennes. Espiègle, je glissais :
- "J'aime beaucoup le français. Je trouve cette langue mélodieuse. Je ne plaisantais qu'à moitié toute à l'heure, je trouve vraiment ton accent charmant."
Et je m'amusais à lui parler en français. Oh, j'avais un accent absolument épouvantable, sans doute aussi laid que celui des anglais, bien que j'avais l'impression que ma voix était plus musicale, ma façon de parler plus mélodieuse. Alice approuva, avant de me dire qu'elle rêvait de parler gaélique mais n'avait jamais pu, me demandant de lui apprendre. Je souris, avec une pointe d'espièglerie :
- "Ceart gu leòr!"
Avant de rajouter, en français :
- "D'accord."
Je penchais la tête vers elle, revenant à l'anglais.
- "Je t'apprend le gaélique, tu rafraichis mon français, c'est honnête non?"
Je fus ravi d'apprendre qu'Alice était déjà allée en Irlande. J'avais hoché la tête quand elle avait demandé si j'avais une petite amie et que c'était une excellente raison.
- "Alors tu connais l'Irlande? Tant mieux. Et ça me fait plaisir d'entendre que tu as aimé... En même temps, qui n'aime pas?"
Pas du tout chauvin le Kieran, non non non. Je ne faisais que dire la vérité. L'Irlande était magnifique, magique, bercée de fées et de lutins. J'adorais cette atmosphère, qui manquait cruellement à la sinistre Angleterre.
- "Il ne fait pas forcément plus beau chez moi, mais c'est différent."
Je m'humectais les lèvres, avant de risquer :
- "J'avais parlé à Blake de passer des vacances en Irlande cet été... Tu étais naturellement conviée. Si les choses s'arrangent d'ici là... La proposition tient toujours. J'ai déjà l'intention d'y aller avec ma copine et sans doute ma sœur."
Si Alice avait aimé étant enfant... Elle adorerait encore maintenant. Je les emmènerais dans des racoins connus des irlandais seuls, loin des pièges touristiques. Sorcha les abreuverait de légendes de sa jolie voix de fée, pendant que j'installerais l'ambiance à la guitare, feutrée. Joli projet. Je lui demandais alors ce qu'elle voulait faire comme études. Sa réponse était vague.
- "En même temps, si on te le demandait à 50 ans, ça ne te laisserait plus beaucoup de temps pour bosser."
Je lui décochais un grand sourire un brin moqueur. Cela dit, je la comprenais et cela allait tout à fait avec sa personnalité. Impétueuse, bouillonnante, libre... Pas faite pour se plier aux règles qu'on lui impose. Pas rebelle, non, juste fougueuse.
- "Je ne savais pas les françaises si... Je ne sais pas... J'aime bien ce que tu dégages, un peu indomptable, sauvage... T'es sure que tu n'as pas du sang irlandais?"
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| | | Alice Manet Live, laught, L0VE
Age : 30 Messages : 386 Date d'inscription : 30/11/2010
| Sujet: Re: Pardonne lui [Alice] Lun 20 Juin - 15:49 | |
| Je me retins d’ajouter que je savais déjà qu’il ne frapperait pas une fille. Violent, mais pas à ce point là. Après tout, quand je l’avais giflé, il avait mal réagi, j’avais eu très peur de lui, mais je savais qu’il ne m’aurait pas blessée. Il écrasait, il dominait clairement, mais j’avais la certitude maintenant qu’il ne m’aurait pas fait de mal. Parce que j’étais une fille, que j’étais faible et que j’étais aussi la meilleure amie de celle qu’il convoitait. Il n’aurait pas gagné de points avec Blake en m’envoyant à l’infirmerie, disons. Mais sur le coup, ça ne m’avait pas paru aussi évident. Sur le coup, j’avais vraiment cru qu’il allait m’envoyer un coup de poing ou peu importe. Et visiblement, sa réaction avec Kieran prouvait que je ne m’étais pas tout à fait trompée à son sujet. Il choisissait ceux avec qui il pouvait être plus violent, peut-être. Ou alors il en avait vraiment eu marre de voir Blake embrasser tout le monde, l’un ou l’autre.
- C’est bien.
J’avais répété après lui, mais ne voulait pas reprendre le sujet. Oui, c’était bien. Je n’étais pas insensible à son sort et – pour lui comme pour moi – ça voulait dire que notre amitié n’était pas totalement perdue. Je ne m’en étais pas rendue compte avant, mais c’était un fait. Blake ne m’était pas indifférente, je crevais à petit feu sans son amitié pour me supporter. Surtout qu’il n’y avait personne d’autre pour moi ici.
- Tu es bien le seul à l’aimer…je trouve le tien plus beau. Et tu as définitivement plus de charme que Blake quand tu parles Français.
Parce que les Anglais qui s’essayaient à ma langue, je trouvais ça très drôle. Leur façon de massacrer certains sons, surtout. Quant à moi qui m’essayait à rivaliser avec Shakespeare…bon, je ne m’entendais pas, mais j’étais certaine que mon accent était plutôt percutant et qu’on n’avait pas de mal à m’identifier. Chez Kieran, c’était plus subtil, joli même. Je n’aurais pas pu dire d’où il venait seulement à son accent, beaucoup plus discret que le mien. Mais en Français, c’était beau. On aurait dit une chanson qu’on n’avait pas peaufinée.
- Kart gu leore ?
Je me mis à rire, persuadée que c’était totalement ridicule et que ce n’était pas la bonne façon de le prononcer. Je ne savais même pas où était la limite de syllabes, qu’est-ce qui était un mot et où il finissait. Mais c’était beau, mélodieux. Ça me rappelait mes escapades dans divers pays quand j’étais petite et que je ne comprenais rien de ce que disait les étrangers. Par chance, ils ne me comprenaient pas non plus et ça faisait rire mes parents de m’entendre me plaindre de ces personnes qui babillaient à mes yeux.
- Marché conclu.
Je l’écoutai me parler de son pays avec un réel intérêt, d’abord parce que j’y étais allée, ensuite parce que je savais que la plupart du temps on sentait qu’on ennuyait les gens à parler de choses dont ils ne comprenaient rien. Je veux dire, la tour Effeil par exemple, c’était bien pour eux, mais pour moi c’était plus que ça. C’était une partie de ma maison.
- Effectivement…je ne sais même pas comment vous avez pu survivre aussi longtemps sans la chaleur.
Mais je le taquinais, c’était une habitude comme une autre. Comme moi je ne supportais pas la pluie constante, ils ne supportaient probablement pas un soleil continuel. Mon visage s’éclaira.
- Oh, j’aimerais vraiment beaucoup ! Ça fait longtemps que je n’ai pas voyagé et puis ça me changerait de l’endroit.
Il suffirait seulement de modifier mes vacances en France à un autre temps. Ce ne serait pas si compliqué, Laurys pourrait s’en charger. Il fallait seulement que Blake et moi nous réconcilions… enfin, qu’elle s’excuse, plutôt.
- Hahaha. Très drôle. Tu comprends ce que je veux dire…à 20, 25 ans, pourquoi pas ? Je sors à peine de l’enfance et il faudrait déjà que je sache ce que je veux faire. Tu le sais, toi, peut-être ?
Techniquement nous n’étions plus des enfants depuis longtemps, mais c’était du pareil au même. Mes émotions et mes désirs étaient si inconstants que c’était presque ridicule que je prenne une décision. Je la révoquerais trois jours plus tard.
- Sauvage ? Tu penses que tu vas gagner mon amitié en me traitant de sauvage ?
Mais je riais quand même. Bel adjectif…mon démon aurait apprécié.
- D’ailleurs, je n’ai pas de sang irlandais. Ça doit être toi qui a du sang français. | |
| | | Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Re: Pardonne lui [Alice] Mar 21 Juin - 15:15 | |
| J'avais ce que je voulais. Peut-être pas aussi franchement que je l'aurais voulu, mais c'était mieux que rien. Alice était toujours fâchée vis à vis de Blake, mais elle avait prit conscience qu'elle était toujours son amie quand même, qu'elle se faisait du soucis pour la jeune anglaise trop naïve. A partir de là, il n'y avait besoin que de laisser faire le temps. Elles allaient se réconcilier. Elles tomberaient dans les bras l'une de l'autre en priant l'autre de lui pardonner. Tout irait bien. J'aurais pu, dés lors, tourner les talons et laisser Alice. n'avait-elle pas demandé que je parle vite et que je m'en aille? Sauf que cela aurait été lui prouver que je ne m'intéressais qu'à Blake. Ce qui n'était pas vrai.
Nous discutions d'autres sujets Alice et moi et je commençais à comprendre pourquoi Blake aimait la française. Je commençais à bien l'apprécier moi aussi. Elle avait du tempérament, du répondant. Sa conversation était très agréable. Je lui avouais alors beaucoup aimer son accent français. Sa réponse me surprit. Ah bon, j'étais le premier à lui dire? C'était étrange, je ne devais pas être le seul à être sensible à cela pourtant. Et elle renchérit en me disant que le mien était mieux. Avant de dire que j'avais plus de charme que Blake quand je parlais français. Je ne pus empêcher un petit rire grave et amusé de sortir de ma gorge à ce compliment sincère et qui me faisait réellement plaisir. J'avais beau être fou amoureux de Sasha, je ne crachais pas sur un compliment quand on m'en faisait un, j'avais un brin de vanité. Et rien que pour le plaisir de lui donner raison, je répondis en français et avec malice :
- "Merci."
Avant de repasser en anglais où j'étais bien plus à l'aise. Comme je l'avais dit à Alice, mon français était quelque peu rouillé et je n'avais que des bases très simples. Alors que je maîtrisais naturellement l'anglais. Et le gaélique. Langue peu parlée en dehors de l'Irlande et d'une petite partie de l'Écosse. Elle me demanda de lui apprendre le gaélique, j'acceptai, à condition qu'elle rafraichisse mon français. Je lui lâchais un mot simple en gaélique, le sourire malicieux alors qu'elle répétait derrière moi. Je fis une grimace exagérée, comme si elle venait de tout massacrer et que cela était douloureux pour moi. C'était pas trop mal pour une première fois, elle n'avait juste pas ce petit truc qui rendait le tout mélodieux, mais c'était normal et elle ne l'aurait peut-être jamais. A voir.
- "Pas mal, mais il va falloir de l'entraînement... Beaucoup d'entraînement."
Je la taquinais et j'aimais son rire, bien plus agréable que son air renfrogné de toute à l'heure. Le marché était donc conclu. Et encore un truc à caser dans mon emploi du temps qui me semblait déjà bien chargé. Mais bon, c'était agréable, je n'allais pas m'en plaindre. Je fus heureux d'apprendre qu'elle aimait l'Irlande. A chaque fois que j'en parlais, je semblais m'animer. J'aimais mon pays, j'en étais fier et je ne tarissais pas d'éloges à ce sujet. Je fis la remarque que l'Irlande n'était pas forcément très chaude, mais cela était beaucoup moins déprimant qu'ici... Peut-être parce que l'on s'attendait à voir les fées et autres farfadets à émerger des landes brumeuses quand il pleuvait. Ici, on s'attendait juste à être malade.
- "Nous sommes des durs à cuire, voilà le secret."
Je lui fis part alors du projet déjà évoqué avec Blake de les emmener toutes les deux en Irlande cet été. Je n'en avais pas parlé à Alice avant parce que je ne m'étais jamais retrouvé seul avec elle, mais je l'avais inclue dans le voyage. Pour cela, il fallait que ça s'arrange avec Blake. Au pire des cas, je partirais avec Sasha et Sorcha simplement. Même si je préférais qu'on soit plusieurs, quitte à ne pas être que tous les deux avec Sasha.
- "Je ne sais pas si c'est une bonne idée pour toi finalement... Tu risques de fondre sous la pluie..."
Mais je souriais. Alice, tu sais ce qu'il te reste à faire pour que nous partions tous ensemble... Elle avait les cartes en main. Mais avant de partir en vacances, il fallait décrocher le bac et s'inscrire en faculté. Quelque chose qui semblait rebuter Alice qui trouvait cela beaucoup trop tôt. Je la taquinais, avant qu'elle ne me juge très spirituel et ne précise sa pensé. Je haussais les épaules. Maintenant ou dans 5 ans, cela ne changeait pas grand chose à mes yeux, il fallait juste se lancer et c'était une étape importante.
- "Certains sont déjà adultes à 17 ans, d'autres pas encore à 30... Chacun son rythme, mais apparemment, il n'était pas possible de s'adapter à celui de chacun."
Adulte, je l'étais devenu brutalement. J'enviais presque Alice de ne pas se considérer encore tout à fait comme telle. Moi, j'avais envoyé mes candidatures partout, tout analyser, me triturant les méninges pour trouver quelque chose qui me plaise et dans lequel je serais doué. C'était Sasha qui m'avait soufflée la réponse, sans même le savoir.
- "Oui, je sais ce que je veux faire. J'ai longtemps hésité entre plusieurs choix... Tout bateaux. Avant de trouver un truc pas banal, super difficile, mais passionnant."
Je marquai une pause, avant de lâcher simplement :
- "Analyste comportemental... De la psycho, du droit et ensuite entrer dans les forces de l'ordre..."
Simple non? Ambitieux, presque impossible, fantaisiste pour certains, mais je trouvais cette façon de rentrer dans la tête des gens, des tueurs, des malfrats, réellement passionnante. Même si ce métier là devait exposer à de sacrées horreurs... Toujours honnête, j'avouais à Alice aimer ce qu'elle dégageait. Elle me rétorqua que je ne gagnerais pas son amitié en la traitant de sauvage.
- "C'était un compliment, tu sais... Pour dire que tu es libre, indomptable quelque part... Je t'aurais bien vu petite fille courir dans les landes, à la recherche d'un cluricaun, à guetter le cri de la Banshee..."
Oui, pour ça que je lui demandais si elle n'avait pas de sang irlandais. Pas une goutte selon elle. Avant de me dire que j'avais peut-être du sang français. Nouvelle grimace horrifiée et exagérée :
- "Oh non, dieu m'en préserve! C'est déjà assez dur à porter d'être à moitié anglais!"
J'eus un sourire moqueur et désolé, avant d'enfouir mes mains dans mes poches, m'adossant contre le casier et tournant la tête vers elle :
- "J'ai été idiot de ne pas venir te parler plus tôt. Et je ne regrette pas d'être venu aujourd'hui. Je n'ai peut-être pas encore gagné ton amitié, mais tu as la mienne, si tant est qu'elle t'intéresse." | |
| | | Alice Manet Live, laught, L0VE
Age : 30 Messages : 386 Date d'inscription : 30/11/2010
| Sujet: Re: Pardonne lui [Alice] Lun 27 Juin - 13:01 | |
| Je levai les yeux au ciel lorsqu’il grimaça à ma façon de prononcer quelques mots en gaélique, moins vexée qu’amusée. D’ailleurs il le disait, ce n’était pas si mauvais, seulement il me manquait de la pratique. Évidemment, c’était la première fois que j’essayais de parler cette langue. Et puis je comprenais ce qu’il voulait dire, je vivais la même chose lorsque j’entendais des Anglais parler ma langue. La prononciation était parfois parfaite, mais pour ce qui était de la fluidité, c’était vraiment nul et ça enlevait toute la beauté de notre parler. Enfin, on aurait le temps d’arranger ça et quand – si – j’irais en Irlande cet été, je n’aurais peut-être pas l’air si stupide, comme la plupart des touristes. D’ailleurs ça me ferait du bien de parler à quelqu’un, même si ce n’était que pour des leçons de langage.
Je fis mine d’être très insultée lorsqu’il me dit que finalement je ne venais pas parce que j’étais trop fragile et que la pluie risquait de me faire fondre. D’accord, aux vues de mes commentaires sur le climat, je l’avais bien cherché. Mais ça restait vrai, je n’aimais pas beaucoup la pluie, je préférais la chaleur et l’humidité poignante. Cela dit, je pouvais survivre. La preuve, je n’étais pas encore morte.
- Je me pratiquerai sous la douche, ne t’inquiète pas !
Il disait vrai pour la maturité…d’ailleurs j’étais plus vieille que lui et il semblait plus confiant et plus adulte que moi. C’était ainsi, des évènements pouvaient vous forcer à vieillir très vite. J’étais plus fait de caprices, même si de Blake et moi, c’était moi la plus responsable. Blake…il fallait que je lui reparle, vraiment. J’avais besoin d’une dose de folie, c’était clair.
Je l’écoutai me parler de ses projets d’avenir et j’en fus étonnée. Il avait de grandes ambitions, c’était clair et je ne savais pas s’il allait pouvoir réussir. Je le lui souhaitais tout de même, parce que réaliser ses rêves ça pouvait être génial. Moi-même, je n’en avais pas. J’enviais les gens qui savaient ce qu’ils voulaient faire depuis longtemps. Comme Kieran ou Blake, justement.
- Wow, ça doit être génial comme métier ça !
Et je le pensais vraiment, je trouvais ça tellement cool les gens qui étaient capables de tout analyser grâce à de simples trucs. J’avais lu des choses sur le sujet, mais rien de bien précis. Plus poussé, ça devait vraiment être quelque chose à découvrir. Il n’allait pas s’ennuyer, en tout cas.
À ses paroles, je m’imaginai effectivement courir dans les champs. Un sourire perça. Oui, c’était quelque chose que j’aurais pu faire. Ça me ressemblait – il faudrait que je demande, mais j’étais à peu près certaine que j’avais dû me laisser emporter une ou deux fois.
- Tu n’es pas si loin de la vérité…
Nous plaisantâmes sur nos sangs et il me dit qu’il espérait bien ne pas être mêlé avec des francophones, déjà que le sang des Anglais coulait en lui. Je fis une grimace, pour bien démontrer à quel point je le supportais dans cette épreuve difficile. Puis, je ris doucement. Kieran gagnait à être connu, finalement.
- Tu as la mienne…et puis ne te traitre pas d’idiot, je n’ai rien fait pour me rapprocher non plus. Mais…oui, j’aimerais passer plus de temps avec toi.
Derrière lui, je vis Blake s’avancer et l’urgence de partir se fit soudain ressentir. De toute façon, Laurys devait m’attendre depuis plusieurs minutes maintenant. Je ramassai mes choses en vitesse.
- Je dois y aller, on m’attend. On se reparle ! Et Kieran ?
Je respirai un bon coup. Il m’avait ouvert les yeux quant à mes sentiments envers Blake et je lui en étais reconnaissante. Je n’étais peut-être pas prête à lui reparler, mais j’y voyais plus clair dorénavant.
- Merci. | |
| | | Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Re: Pardonne lui [Alice] Jeu 30 Juin - 16:56 | |
| J'eus un petit rire quand Alice me répliqua le plus naturellement du monde qu'elle s'entrainerait sous la douche pour supporter l'humidité. Ce n'était peut-être pas à ce point là, mais cela dénotait une envie réelle de venir. Bien, il suffisait qu'elle se réconcilie avec Blake, ou que Blake se réconcilie avec elle, parce qu'Alice était loin d'avoir tous les torts et ce serait parfait. Je nous emmènerais en voyage en Irlande durant l'été, faisant découvrir avec Sorcha, notre pays à Alice, Blake et Sasha. Aaron ne serait surement pas du voyage, pas parce que je ne voulais pas qu'il vienne, loin de là. Mais parce que sa santé ne lui permettrait sans doute pas de partir ainsi à l'aventure avec nous. Je ne me sentais pas le courage de prendre le risque qu'il fasse une grosse crise loin de tout et meure avec nous. Je ne pouvais pas endosser ça.
Mais avant de partir en vacances, il nous fallait avoir notre bac. Alice ne savait pas ce qu'elle voulait vraiment faire. Elle se trouvait trop jeune pour décider de quelque chose qu'elle devrait faire toute sa vie. je pouvais le concevoir, moi-même, je ne m'étais pas penché sur ce sujet avant la mort de mes parents. Là, j'avais bien été obligé de grandir et de décider de mon avenir. Pour moi, pour Sorcha. Un avenir qui avait été flou jusqu'à ce que je rencontre Sasha et qu'elle m'aiguillonne sans même le savoir. Mon choix était fait. Cela serait long et difficile, mais j'avais confiance en mes capacités. Qui ne tente rien n'a rien n'est-ce pas? Alice s'extasia et je souris, un peu réservé cette fois.
- "Ouais, je te redirais ça dans 10 ans, quand j'en serais sorti."
Bon, j'aurais probablement terminé avant, mais je devais encore intégrer les forces de l'ordre, faire mes preuves... Bref, ce n'était pas demain la veille que je serais profiler pour faire court. J'avouais alors à Alice la trouver sauvage, mais dans le bon sens du terme et je le lui expliquais pour ne pas qu'elle interprète de travers mes paroles. Sauvage comme une fille de chez moi, les cheveux libres, courant au vent, cherchant les fées. Cela l'amusa et elle me répondit que je n'étais pas très loin de la vérité. Je le savais. Quelque part, je le savais. Voilà pourquoi je lui demandais si elle n'était pas irlandaise. Apparemment non, mais elle me répliqua que je pouvais très bien avoir du sang français. Non merci, j'étais déjà à moitié anglais, cela suffisait.
J'offris alors mon amitié à Alice. Qu'elle accepta. Nous avions tous les deux été idiots de ne pas chercher à nous connaître davantage avant cela. Elle souhaitait passer plus de temps avec moi. Cela m'allait tout à fait. Il fallait juste que je trouve à la caser dans mon emploi du temps de ministre. Je vis alors Alice regarder derrière moi et ramasser ses affaires en vitesse. La discussion était terminée. Elle me remercia néanmoins et je souris.
- "De rien. Je te redis quoi pour les cours. Tu n'y échapperas pas."
Je lui fis un petit signe de main alors qu'elle déguerpissait. je me retournais, avisant Blake. Confiant, j'allais la rejoindre. Tout allait s'arranger entre elles.
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