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| Sous mon armure, je me fissure [PV Alice] | |
| | Auteur | Message |
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Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Sous mon armure, je me fissure [PV Alice] Ven 30 Déc - 23:31 | |
| Mon regard d'une dureté adamantine se darda sur Lauren. Ça faisait une demi-heure que nous étions en littérature et en une demi-heure, elle avait dû épuiser à peu près toutes les phrases possibles et imaginable pour draguer un mec. Je m'en serais foutue éperdument si elles n'avaient pas été destinées à Liam. Tout le monde voyait bien qu'elle essayait de se le mettre dans la poche, et malgré son expression inchangée à chacune de ses tentatives, elle ne désespérait pas.
C'était mon mari. Cette pouffiasse draguait mon mari devant moi !
OK, à vrai dire, c'était la première fois que j'appelais Liam comme ça. Me dire que j'étais sa femme, cela, je n'y avais aucune difficulté, mais curieusement, j'avais beaucoup plus de mal à le voir dans le sens inverse. Seulement aujourd'hui, allez savoir pourquoi, c'était soudainement beaucoup plus facile. Il était mon mari, donc à moi, donc aucune pimbêche de terminale n'essayait de poser ses sales pattes dessus, CQFD. D'accord, j'étais en terminale. Mais d'une, j'avais un an de plus qu'elle, et de deux, je n'étais pas une pimbêche, moi, un point c'est tout !
- Oh dis, y en a qui voudraient réussir leurs examens à la fin de l'année ! la coupai-je soudain avec impatience alors que je la voyais rouvrir la bouche.
- T'avais qu'à bosser l'année dernière au lieu de te faire engrosser, je ne t'aurais pas dérangée aujourd'hui ! riposta-t-elle du tac au tac.
Un silence de plomb tomba sur la classe alors que je devenais blanche comme un linge. Avant que quiconque n'ait pu ouvrir la bouche, j'avais bondi de ma chaise et je l'avais giflée, de toutes mes forces. Et j'en avais de la force, en furent témoin la rougeur de sa joue et son air choqué et douloureux. Pauvre conne, va, tu ne l'avais pas volé !
- Il me semble pas t'avoir autorisée à parler de ma grossesse ou de quoi que ce soit qui ait pu m'arriver l'année dernière... Alors tu fermes ta grande gueule !
Les larmes perlaient à mes yeux et je fis volte-face. Je ne voulais surtout pas que cette idiote me voie pleurer à cause d'elle. Sans jeter un regard à personne, même pas à Liam, je sortis de la classe et claquai si fort la porte que les murs en tremblèrent. Et puis, incapable d'aller plus loin, je 'appuyai contre le mur et fondis en larmes en me laissant glisser au sol.
C'était horrible. C'était un vrai calvaire que de devoir cacher notre relation, notre mariage. J'aurais voulu hurler qu'il m'appartenait et je devais supporter de voir des lycéennes le draguer ! C'était plus que je ne pouvais en supporter. J'étais déjà hyperactive en temps normal, maintenant j'avais les nerfs à fleur de peau sans cesse avec ma grossesse, et la nouvelle que Sasha était bel et bien ma demi-sœur m'avait totalement bouleversée. Il ne me fallait plus grand-chose pour craquer et Lauren avait été la goutte faisant déborder le vase.
J'entendis la porte s'ouvrir et se refermer, un peu plus délicatement que je ne l'avais fait moi-même, mais je ne relevai pas le regard sur Alice. C'était au-delà de mes forces, je voulais simplement rester là, par terre, recroquevillée sur mon ventre, la tête cachée dans les genoux. Ne plus voir personne. | |
| | | Alice Manet Live, laught, L0VE
Age : 30 Messages : 386 Date d'inscription : 30/11/2010
| Sujet: Re: Sous mon armure, je me fissure [PV Alice] Lun 2 Jan - 18:47 | |
| Qu'est-ce qui était plus chiant que de suivre un cours sur Albert Camus ? Suivre un cours sur Albert Camus pour la deuxième fois. C'était bon, on avait déjà capté l'an dernier , absurde, l'étranger, tout ça. C'était d'une nullité incontestable, même si le mari - je frissonnai de dégoût par réflexe - de ma meilleure ami essayait visiblement de rendre cela intéressant. Bon, allez, les Anglais étaient vraiment chiants. J'avais très bien réussi l'épreuve de littérature, je ne voyais pas pourquoi il fallait que je la repasse. Système stupide. J'avais manqué les maths, l'anglais ( suite à ma fuite pendant l'examen, cela dit ) et le sport ( je n'y étais jamais allée ). La littérature, l'histoire, tout ça, c'était dans la poche. Mais non, pour une seconde année, je devais me coller Liam Hartwood, même si je le supportais un peu mieux, surtout pour soutenir ma copine.
Ce qui était encore plus chiant que de suivre pour la deuxième fois un cours sur un auteur inintéressant, c'était d'essayer de le faire pendant qu'une espèce de petite cruche draguait le professeur. Blake s'agitait sur sa chaise, comme à l'habitude cela dit, et je tenais sa main en essayant de la calmer. Elle savait qu'il l'aimait. Il ne faisait même pas attention à Laurie, ou peu importait son nom. Ce n'était pas la première à essayer de le prendre dans ses filets, après tout il était quand même mignon, mais jamais il ne leur avait cédé. Je n'étais pas - plus - inquiète. Ils étaient mariés, il l'aimait elle et personne d'autre. Blake étant Blake cependant, il fallait bien s'attendre à ce qu'elle ne tolère pas la situation très longtemps. Un peu sanguine...mais ça faisait son charme. Je ne pu malheureusement pas la retenir et elle sauta sur Lara devant la classe étonnée et un Liam qui, même s'il sembla être indifférent à cette chicane, laissa échapper un regard qui pouvait être interprété différemment selon le point de vue. Était-il fier de Blake ou en colère ? Peu importait. Moi, je la soutenais.
Je levai le regard vers Hartwood, qui approuva en silence. Je savais qu'il me laisserait sortir, je l'aurais fait même sans son accord. Je laissai nos choses sur la table - de toute façon, j'étais officiellement la copine de Blake encore, même si depuis l'Irlande nous étions un peu moins démonstratives l'une envers l'autre ( surtout depuis son mariage, maintenant que j'y pensais. ) et il ne semblerait bizarre à personne que je sorte de la classe. Puis dans le lycée, on était habitués à nos frasques. Notre bataille, nos retenus, etc, etc. En passant près de Lucia, je marmonnai pour elle, sachant très bien que tout le monde m'entendrait.
- Il a une alliance, pauvre conne.
Mon niveau d'Anglais était merveilleux, surtout en ce qui concernait les insultes. Je sortis de la classe la tête haute, rejoignant sans peine ma meilleure amie qui n'était pas allée très loin. Elle pleurait trop souvent à mon goût, ces temps-ci. Je me penchai et la pris dans mes bras, la berçant doucement.
- Il ne l'a même pas regardée. Il s'en fiche d'elle. Je te le jure Blake, s'il avait pu la frapper sans se faire mettre en prison, il l'aurait fait. | |
| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: Sous mon armure, je me fissure [PV Alice] Ven 13 Jan - 12:24 | |
| Je ne voulais voir personne, même pas Alice. Je savais que c'était elle qui était sortie à ma suite lorsque j'avais entendu la porte s'ouvrir, c'était évident, et j'étais contente qu'elle m'ait suivi, toujours omniprésente, toujours là pour me consoler. Mais à l'instant, celui que j'aurais voulu voir en relevant la tête, c'était Liam. Liam qui me prendrait dans ses bras et me chuchoterait les paroles que ma meilleure amie était en train de me dire, à sa place. Je savais qu'il était en cours, qu'il ne pouvait pas se permettre de venir. Je savais bien que déjà, Alice et moi risquions de nous faire punir pour avoir quitté le cours comme ça, et que seule ma grossesse lui permettrait de passer outre autant en public qu'en privé. Et j'avais reconnu la voix de ma meilleure amie. Pourtant, lorsque je levai les yeux que que je vis ses prunelles noisette au lieu du bleu des yeux de Liam, je ne pus m'empêcher d'avoir un pincement au cœur.
- T'es mignonne.
Je lui pris la main, l'invitant à s'asseoir à mes côtés, et laissai aller ma tête sur mon épaule, reniflant un peu.
- J'le sais, ça, Alice. C'est pas le problème. J'arrive à lui faire confiance, maintenant, on est mariés de toute façon, je sais que tout ira bien. Enfin, j'espère.
Ça, je ne l'avais jamais dit à Alice. Elle ne savait pas que j'étais parvenue à faire cet énorme pas en avant, depuis longtemps déjà au fond malgré mes craintes pour le mariage, depuis qu'il m'avait assuré qu'il serait toujours là pour le bébé. Non, ce n'était pas Liam le problème, définitivement pas, le problème était encore et toujours le secret. Cet énorme, affreux secret. J'étais mariée et quand bien même jamais je n'avais imaginé partager ma vie avec un homme, je savais comment je l'aurais fait si ç'avait été le cas. J'aurais eu un vrai mariage de princesse, romantique au possible, et bien sûr Alice et Kieran auraient été là, ainsi que ma mère, qui aurait approuvé mon choix, Sorcha et Sasha, adorables en demoiselles d'honneur, et la famille de mon fiancé évidemment. J'aurais passé des semaines à concevoir les faire-parts et je me serais sans doute laissée aller à en envoyer à de parfaits inconnus pour étaler davantage mon bonheur, avec Alice qui serait intervenue juste à temps pour m'en empêcher. J'aurais bondi et hurlé « J'vais me marieeeeeer ! » à m'en arracher la gorge pendant des heures jusqu'à ce que les voisins me kidnappent et me bâillonnent. Et je n'habiterais pas chez mon mari en cachette. Et je ne verrais pas des petites pouffiasses trop maquillées le draguer.
- Mais... c'est une torture que de le cacher. Je suis trop expansive, j'ai envie de dire que je suis mariée ! Ça me gâche mon bonheur. Je devrais être heureuse et à cause de ce foutu secret, je n'arrive pas à l'être. Et supporter de voir des petites dindes lui tourner autour, sans pouvoir dire que c'est moi qu'il a choisi, que c'est à moi qu'il appartient... c'est trop dur. J'y arriverais peut-être si je n'étais pas enceinte. Ou je supporterais mieux la grossesse et le secret si on n'était pas carrément mariés. Mais tout à la fois... C'est trop. Je peux pas. | |
| | | Alice Manet Live, laught, L0VE
Age : 30 Messages : 386 Date d'inscription : 30/11/2010
| Sujet: Re: Sous mon armure, je me fissure [PV Alice] Ven 10 Fév - 15:24 | |
| - Je sais, fis-je avec un sourire aux lèvres.
J'avais compris il y a longtemps que, même dans les moments les plus dramatiques, une petite touche d'humour peut faire toute la différence. Malgré tout, je ne poussais pas le bouchon trop loin. Blake étair à fleur de peau déjà ; en temps normal, évoquer Liam, c'était risquer une explosion de tragédienne, depuis sa grossesse, c'était un suicide douloureux. Je savais qu'elle n'avait pas envie de se faire enguirlander sur le sujet. Tout ce que je pouvais lui dire, elle le savait déjà. Je me laissai tomber lourdement à ses côtés, caressant inconsciemment l'intérieur de sa main toute crispée. Elle était vraiment énervée, il n'y avait pas besoin d'un doctorat pour le savoir. Je connaissais si bien Blake. Malgré tout, elle parvenait encore à me surprendre. Elle faisait enfin confiance à son mari - vous me direz, après des mois, une grossesse et un mariage, qu'il était temps.
- Ça ira bien. Et sinon, je te répète qu'il me fera plaisir de lui faire savoir ce que tu penses de lui.
J'acceptais Liam dans les limites du raisonnables - je faisais des efforts considérables depuis que je lui avais avoué être amoureuse d'un homme plus vieux que son mari. Évidemment, j'avais perdu de la crédibilité à ce moment-là. Entre aimer son prof de dix ans plus vieux ou aimer l'homme qui faisait office de père et qui avait 700 ans de plus que nous...disons que j'étais mal placée pour la critiquer, malheureusement. Pourtant, on pouvait dire ce qu'on voulait, la plus raisonnable des deux, c'était tout de même moi. J'avais caché à Blake pendant plus d'un an ce que je vivais, alors qu'elle n'avait pas pu le faire. Elle était trop émotive, tout se lisait sur son visage...elle le savait très bien, d'ailleurs. Tout ce que je devais faire, c'était tirer sur la laisse lorsqu'elle allait trop loin, et le soir je laissais la place à un homme qui me tapait royalement sur les nerfs, la plupart du temps. C'était le prix à payer pour la voir heureuse, même si je soupçonnais ses hormones de la travailler plus qu'elle ne l'avouait. Peu importait.
- Allons Blake ! Une toute petite année, ce n'est rien du tout. Un an et vous allez être heureux pour toujours...c'est quoi, hein ? 365 jours. Même pas, quelques mois. 6, 5 ? Et après tu es libre de vivre comme tu l'entends, tu iras le crier partout si c'est ce que tu veux. Pour l'instant, tu vas me faire le plaisir d'arrêter de pleurer, sinon le bébé va croire que sa mère est malheureuse. Tu ne voudrais pas qu'il soit malheureux pour toi, non ?
J'enviais Blake, à quelque part. D'être amoureuse et d'être répondue. Par contre, sa grossesse...il était trop tôt. Elle aurait dû avorter, je le savais, mais je n'aurais pas pu la pousser à le faire sans perdre son amitié.
- Tout va bien se passer, Blake. | |
| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: Sous mon armure, je me fissure [PV Alice] Mar 24 Avr - 21:50 | |
| Un sourire de traviole orna mon visage. Je savais bien qu'Alice acceptait encore très difficilement Liam. Elle ne l'aimait pas, et ça me gênait, d'autant plus qu'elle n'avait en vérité aucune raison de le faire. C'était seulement un mauvais réflexe, une mauvaise habitude, qu'elle avait prise à cause de moi, qui l'avait véritablement détesté pendant si longtemps. Alice n'avait fait que me suivre, me soutenant du tout au tout, et alors que j'avais viré à cent quatre-vingts degrés, elle avait été de suivre. Elle avait tourné, un peu, mais n'avait su suivre ma route jusqu'au bout, ce en quoi je pouvais la comprendre. Ce n'était que de ma faute et je ne pouvais la blâmer. Mais parfois, cela me blessait. Maintenant, j'avais appris à passer outre ; tant qu'elle restait près de moi et tolérais notre couple, c'était le plus important. Après, elle pouvait bien penser ce qu'elle pouvait de lui. Si avant ce la me blessait vraiment, maintenant je prenais ses petites remarques beaucoup plus à la légère - et je savais que c'était comme ça que je devais les prendre de toute façon. Nous ne voulions ni l'une ni l'autre risquer de retomber dans ces disputes qui nous avait tant fait souffrir. Alice était mon âme sœur.
- Il ne reste peut-être que six mois, mais j'en ai déjà supporté autant, murmurai-je d'une toute petite voix. C'est trop, Alice, je vais craquer.
Non, je ne craquerais pas. Je ne craquerais pas parce qu'elle était là, parce qu'il en allait du travail et de la réputation de Liam, et pourtant... Je me connaissais trop bien. En vérité, je savais très bien que je risquais un jour de lâcher le secret fatidique. A cause de la fatigue, des nerfs, des hormones de grossesse. De cette dinde de Lauren et de toutes les autres qui l'imitaient. Tellement de critères pour me faire céder à la tentation de crier qu'il était mien...
- Non, je ne veux pas que mon bébé soit malheureux.
Elle m'avait finalement eue avec cette phrase. Ce bébé était plus important que n'importe quoi au monde. Plus important que Kieran, ma mère, Liam ou Alice, plus important que le secret, plus important que ma propre vie - si l'on faisait abstraction du fait que sa vie était suspendue à la mienne pour le moment, mais passons ce détail. Je savais que j'étais prête à absolument tout faire pour qu'il soit heureux et en pleine santé. Toujours. Et ce sens du sacrifice que je ressentais déjà si fort m'effrayait presque. Je n'en avais pas parlé à Liam, même s'il s'en doutait, je ne pensais pas qu'il sache quelle ampleur ça prenait. Je ne voulais pas l'inquiéter.
- Merci d'être là, Alice. Merci d'avoir toujours été là. | |
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