Aequilibrium Caelestis
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 Sur une sonate de Chopin ( Laurys )

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Alice Manet
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Alice Manet


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MessageSujet: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeMar 7 Juin - 20:26

J’avais seulement hâte que ma journée finisse. Elle avait été bien trop longue pour que je puisse encore penser normalement. Il me semblait qu’il y avait des heures que je m’étais battue avec ma meilleure amie, mais pourtant j’étais encore dans un bus, toujours pas chez moi. J’avais presque ri lorsque la proviseure avait appelé chez moi et était tombée sur Laurys. Mon cher, mon fidèle Laurys. Même s’il me rabrouait à l’occasion, il ne restait jamais longtemps fâché, pas contre moi. Je pouvais toujours lui ordonner de partir. Il ne dirait rien à mes parents, si je le lui demandais. L’alibi parfait.

Si on ne comptait pas les nombreuses marques d’ongles ou les ecchymoses qui marbraient mes jambes ainsi que ma pommette, ça aurait été parfait. Tout le monde me fixait intensément, l’air de se demander si j’étais une enfant battue et s’il fallait avertir la police. Mon regard noir les foudroyait, j’avais même fait pleurer un malheureux môme qui avait eu le malheur de me demander son chemin. Je n’étais pas d’humeur, voilà tout. Personne ne l’aurait été, dans de telles circonstances. Évidemment, ça s’expliquait mal. Oui, je suis en colère parce que ma meilleure amie se tape mon prof de Lettres. Mais Laurys comprendrait. Il savait déjà toute l’histoire et il devrait avouer que j’avais essayé. Je m’étais excusée l’autre jour. Là, c’était au-dessus de mes forces. J’avais été trahie.

Je fus soulagée de descendre finalement de l’autobus. Que mon démon cesse de répondre au téléphone aujourd’hui me paraissait trop gros. Punition ? Probablement. Il avait des manières parfois…ou bien il était encore branché sur la console de jeux vidéos. La route n’étant pas longue jusqu’à la maison, je fis le trajet en rageant sans que le temps me paraisse long.

Finalement, je fis tourner la poignée. Qu’elle ne soit pas fermée à clef prouvait mon hypothèse : Laurys était bien là. Sans lui parler, sans même le chercher, je filai dans le salon à l’étage et me débarrassai de la plus grande partie de mon uniforme en chemin. Il n’aurait qu’à ramasser.
Lentement, je me mis à pleurer. De frustration, mais aussi de peine. Je venais de perdre ma seule amie et j’étais certaine qu’elle m’en voudrait trop pour jamais revenir me voir. Allons, je l’avais traité de tous les noms possibles en très peu de temps. Mais elle avait porté le premier coup, ça balançait probablement. N’empêche, je lui en voulais et je m’en voulais aussi.

Il me semblait que ça faisait des heures que j’étais seule lorsque la porte s’ouvrit. Je savais que c’était lui : mère ne venait pas à l’étage très souvent, encore moins dans une pièce qui m’était destinée plus qu’autre chose. Sans me retourner, je parlai entre mes larmes.

- Blake et moi, c’est fini. T’es content ?

C’était injuste de lui mettre ça sur le dos. Laurys voulait seulement m’aider. Il me semblait que s’il ne m’avait pas poussé à aller lui parler, rien ne serait arrivé.
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Laurys de la Rochelle

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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeMar 7 Juin - 20:52

Je savais reconnaitre les pas rageurs qui traversaient le hall. La respiration saccadée. Je baissais les yeux sur le papier disant qu’il fallait a tout prix un rendez vous avec Monsieur et madame Manet au sujet du comportement de leur fille. Mes doigts le réduire en une boule qui finie dans la poubelle. Je souriais doucement, alors que je pouvais la voir par le truchement de la vitre traversé le salon, sans même un regard ou un mot. J’ouvris la main au dessus de la poubelle, glissant ensuite mes doigts dans les poches de mon pantalon de lin, taillé sur mesure, parfaitement coupé. J’attendais, tout simplement. Nul besoin de hurler, de la laisser déverser sa rage.

Je levais les yeux sur le plafond, retenant un rire. Ma si tendre Alice était si immature. Elle ne pouvait comprendre ce qu’était réellement l’amitié. C’était de le douleur, de la joie, de la souffrance…Elle le comprendrait bien assez tôt. Les sentiments avaient ce pouvoir presque trop brulant de nous faire sentir vivant. Même si ils étaient autant d’épines plantées au plus profond de nos cœurs, c’était ainsi.

Et toi Alice, quelle épine es tu ?

Je me détournais de la fenêtre, grimpant lentement les escaliers qui menaient a l’étage, me baissant pour ramasser une jupe laissée a l’abandon…Puis une chemise froissée, presque déchirée, je l’observais un instant, riant silencieusement. La violence, j’avais baigné dedans si tôt, si jeune, elle semblait faire partit de ma vie et sans doute était ce vrai, pourtant, je la regardais sans rien dire, m’y livrant parfois alors que mon sang pulsait dans mes veines. Les vêtements posés sur l’un de mes avants bras, je parcourais tranquillement les couloirs de la maison, nullement pressé, nullement agacé avant d’ouvrir la porte de sa chambre. Je ne frappais jamais…Qu’importe ce qu’elle hurle, c’était ainsi. Je me rappelais ce bébé innocent même si l’image se flétrissait lorsque mes yeux se posèrent sur elle, dénudée, laissant son corps aux regards de tous…De moi.

Elle se tourna vers moi et j’affrontais sans ciller son regard. Blessé, orageux, il parlait bien plus que ses lèvres. Je ne répondis pas a sa provocation, elle coula sur moi comme de l’eau. Etais je content ? Pas vraiment en réalité. Je posais doucement les vêtements sur l’accoudoir d’un fauteuil avant de m’avancer vers elle, insensible a sa colère, a sa rage. Je fermais les bras sur elle, glissant une main sur son crâne pour qu’elle écoute mon cœur, battre doucement, régulièrement….Calme, si calme.

Elle était petite, fragile contre moi. Elle le serait toujours sans doute…

« Tu serais heureuse si je te disais oui ? »
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Alice Manet
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeMar 7 Juin - 21:16

Ça aurait été plus simple si je ne l’aimais pas autant. Je détestais en vouloir à mon démon et, même si j’agissais comme une véritable enfant gâtée avec lui, je savourais chacun de ses regards comme si c’était le plus précieux des cadeaux. J’aurais voulu qu’il me le rende. J’étais à moitié nue devant lui et il se contentait de soutenir mon regard sans jamais ciller. Il m’exaspérait. Toujours tellement certain, si inébranlable. Évidemment, monsieur avait eu des années de pratiques. J’aurais tellement donné pour le voir perdre le contrôle, juste une fois, pour savoir ce qu’il était réellement. Je ne voulais pas d’un garde du corps fermé, je voulais un confident passionné…à mettre sur l’oreiller, comme quand j’étais jeune et qu’il me réconfortait les nuits d’orage.

Écouter son cœur ne changeait rien, sinon que ça m’exaspérait davantage. Ça me faisait prendre conscience que le mien était trop rapide, ça me montrait aussi que mes pensées étaient incapables de se suivre pour l’instant. Même si j’aurais tout donné pour être ainsi contre lui normalement, je ne trouvai rien de mieux à faire que de le repousser violemment, emportant mes affaires sur le sol. Au diable mon démon. Il était tellement strict, tellement adulte qu’il m’énervait. Qu’est-ce que ça aurait été de se laisser aller, de m’approuver ou de me réconforter pour de vrai ? Merde, quoi.

- Oui !


Je hurlais sans m’en rendre compte. Oui, fais n’importe quoi sauf ça. J’en avais assez de me faire juger du regard aujourd’hui. Et si j’avais eu besoin d’une nounou, j’aurais demandé à ma vraie mère. Les démons n’étaient-ils pas sensés être plus explosifs ? À le regarder pour le moment, j’avais de sérieux doutes. Allons donc, mon monde venait de prendre fin et tout ce qu’il trouvait à faire c’était poser mon oreille contre son cœur ? Son pouls, je m’en fichais. Son calme aussi. Qu’il soit calme s’il le voulait, moi, je n’en avais rien à faire.

Et puis je me rendis compte qu’il avait encore réussi. Je pestais contre lui alors que j’aurais dû pester contre Blake. Sans le vouloir, j’avais arrêté de penser rageusement à ma meilleure amie. Objectivement, elle me manquait. Et ça m’énervait encore plus de devoir l’avouer. Normalement, j’aurais été chez elle ou elle chez moi. Mais non, j’écoutais des battements de cœur de démon et rien d’autre. C’était une vraie blague. En soupirant, je me laissai retomber dans un fauteuil, espérant sincèrement qu’il aurait mal un minimum, qu’il aie bien compris à quel point j’étais en colère. J’aurais peut-être pu lui lancer un objet par la tête…mais Laurys n’aurait pas mal. J’étais trop faible pour lui. Même humain, je n’aurais jamais pu avoir l’ascendant.

- Non. Que tu trouves autre chose à faire, que tu apprennes à frapper, que tu me ramènes Blake, que tu tues Liam Hartwood. N’importe quoi. Mais fais quelque chose.
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeMar 7 Juin - 21:42

Son hurlement me fit sourire. Je la connaissais si profondément. Je l’avais regarder grandir, s’épanouir, devenir égoïste, capricieuse. Je détournais son attention, sa colère, comme si je la faisais valser entre mes bras. Dix huit ans déjà, une fougue que j’avais presque oublié dans le temps alors qu’elle m’échappe, haineuse, rageuse. Elle hait mon calme, je le sais, j’en joue mais cela, elle n’en aura jamais conscience n’est ce pas ?

« Joue les Princesses outragées, Alice…Le caprice te va bien sais tu ? »

Un léger murmure entre moquerie et sérieux. Elle est belle. Elle le sait. Elle sucite le désir, l’envie, enivre, rejette avec l’inconstance d’un papillon.

Dis moi, m’aime tu réellement ?

Je la regarde, presque amusé. Elle voudrait tant et si peu.

« Tu désire la mort juste par contrariété, capricieuse Alice qui ne sait pas ce qu’elle veut. »

Je souris doucement, lentement avant de venir m’assoir sur l’accoudoir du fauteuil qu’elle occupe. Dansant dans l’air les mots, les phrases voltent et provoqueront quelque chose, je le sais. Ma main se pose, délicate, presque absente sur son épaule, caresse chaleureuse parce que j’entends ses larmes. Amères, acides.

« Il n’y a que toi pour réparer le mal fait, et tu le sais très bien. Oh si tu me l’ordonnerais réellement, je pourrais tuer cet homme mais…Cela te rendra-t-il Blake ? »


Mon index vogue sur sa peau, presque inconsciemment, délicat, aérien.

« Serais tu heureuse de la voir détruite ? Dis moi, Alice, es tu si cruelle ? »

Je murmure a son oreille alors que mes lèvres effleurent le lobe doux. Seras tu aussi sournoise ? Seras tu si mauvaise au point de me révulser car la vie n’est jamais ta propriété et ne le sera jamais ? Ne me fais pas ça, Alice…Jamais.
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeMar 7 Juin - 22:10

- Tu me trouves belle aujourd’hui Laurys ?

Je ne réponds pas à ses sourires. Je ne pense pas qu’il le mérite, à se moquer de moi alors que je vis le plus grand drame de ma vie. Complimenter maintenant me parait tellement ridicule…comme si seule ma colère en valait la peine. Je sais que je suis belle. Je sais qu’il me trouve belle. Je désirais surtout qu’il me l’avoue sans honte et surtout pas par cachoteries comme il le faisait maintenant…

- Je sais exactement ce que je veux.

Grognement étrange qui m’échappe. Je te veux, toi. Ton amour surtout. Et je veux ma meilleure amie, son bonheur, mais je ne veux pas l’homme qu’elle traîne derrière elle. Manipulateur. Tellement âgé. Blake était tellement mieux sans lui. Heureuse, simple. Le stress ne marquait pas son visage. Jamais nous nous serions chicanées, sinon ! Hartwood était celui qui gâchait tout le plan de ma vie. Pour cela, je souhaitais sa souffrance. Parce que je sentais qu’il allait gâcher la vie de ma meilleure amie aussi.

J’attrape sa main, pose ma tête contre lui. Je respire doucement, essayant de tarir mes larmes et ma peine. Sans grand succès. Oh, il sait que je m’en veux. Mais il ne m’aidera pas. Il a raison, c’est injuste de souhaiter ainsi la mort de quelqu’un. Même si je sais le mal qu’il peut faire. L’exiler ? Peu importe. La vie devait parfois suivre son cours.

- Je pourrais peut-être souhaiter qu’ils s’oublient mutuellement…

Je sens presque son amusement. Comme d’habitude, je lui cède. Je ne sais même pas pourquoi je m’entête à tenir des conversations avec lui. Il a toujours raison, je suis toujours en tort. Même si je déteste Liam Hartwood, même si je reveux ma Blake à mes côtés…Laurys me montre la futilité de mes pensées. Il m’énerve, mais je l’admire d’avoir cette faculté de raisonnement.

- Mais comment, alors ? Je lui ai dit des choses tellement horribles…Et elle m’a frappée, quand même !

Enfin, ça, il était déjà au courant. Je ferme les yeux longuement, profitant de sa proximité. Je n’aurais qu’à tourner la tête…il serait à moi, il ne me résisterait pas. Mon cœur se met à battre trop fort, je me colle à lui, me fichant qu’il soit en équilibre sur le bras du sofa. Si je m’écoutais, je me tournerais, je le prendrais contre moi, je toucherais son corps sans me retenir…mais je sais qu’il m’arrêterait, lui et ses maudits principes.

- Tu le sais bien…mais ça me démange quand même, parce que je l’ai vraiment détestée aujourd’hui.

J’ose poser une main hésitante sur sa jambe, cherchant autant le réconfort que son approbation. Suis-je mieux ainsi ?
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeMer 8 Juin - 5:18

Un instant la surprise joue dans l’azur de mes iris. Te trouvais je belle ? Quelle question. Je devine l’importance de ce que je pourrais dire. Le chuchoter ou l’affirmer sur un haussement d’épaule. Je pourrais retourner la question, l’esquiver avec facilité, jouer des mots pour leur donner le sens que je voulais tout en avouant mais finalement je souris.

« Tu l’es toujours. »

Même si la colère l’enveloppe. Si la blessure est encore là. Ah…La vie n’est pas facile et ne le sera jamais. Elle avait tout eu, toujours. Anne l’avait tellement désiré, jusqu'à offrir son âme a un démon pour qu’elle vive, pour qu’il la protège même si a la fin, elle devra disparaitre. C’est une douleur que je cache toujours soigneusement.

« Si tu le dis. »

Mais non, tu veux tout, tu ne veux rien. C’est indéniable, sa fougue la pousse aux extrêmes, aux pires horreurs mais c’est ce qui fait qu’elle est aussi, généreuse par certains côtés. Entière. Je l’étais il y a si longtemps. L’âge a effacé tout ça en moi dorénavant.

« Tu pourrais tout simplement souhaiter qu’elle soit heureuse. Ne serais tu pas un peu jalouse Alice ? »

Qu’elle sourit dans les bras d’un autre. Que cet homme soit capable de la faire sourire, que tu ne sois plus la seule, l’exclusive ? Elle tenait tant a Blake, c’était raccroché a elle alors qu’elle perdait sa seule amie. A moi aussi, mais elle avait toujours été a moi. Elle s’insurge et je baisse les yeux sur les bleus qu’elle arbore sur une cuisse fuselée, blanche…Elle se blottit contre moi, jeune chaton en quête de ma chaleur. Chaleur que je ne peux pas lui refuser malgré tout.

« Tu l’a tout autant frappé.
– lui rappelais je en caressant ses cheveux doré – Mais tu étais son seul soutiens. Amoureuse d’un professeur. Ce ne sera pas facile, elle aura besoin de toi, elle aura toujours besoin de toi. Penses tu que cet homme puisse te remplacer auprès d’elle ? »

Et tu auras toujours besoin d’elle. C’est ainsi. Je n’ai jamais approché Blake, je me suis contenter d’observer, de loin, comme je sais si bien le faire. Devinant, révélant. Je regarde sa main se poser sur ma cuisse, petite, délicate, elle recèle pourtant une force peu commune. Je la saisis doucement avant de la porter a mes lèvres

« Oui tu l’a détesté. Oui, tu l’a haïs. Autant que tu l’aime. Les sentiments sont ainsi, Alice, changeants, mouvants, violents. Elle t’a trahit, t’a fait mal, alors oui tu l’a haïs pour ça, mais si tu ne l’avais pas aimé, jamais tu ne l’aurais haïs. L’amitié est comme ça et toi….tu aime tellement fort. »

Je murmure contre la peau fine de sa main avant de soupirer doucement, la gardant entre mes doigts, baissant le bras.

« Je n’aime pas te voir souffrir ainsi. »
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeMer 8 Juin - 21:46

Demi-sourire. Demi-compliment. Belle ? Je voudrais qu’il voie une déesse. Je voudrais qu’il soit à mes pieds, ou dans mes bras. Pas qu’il m’avoue que je suis belle. Je voulais qu’il me montre à quel point je l’étais…Il est vulnérable, il est charmant, il est solide et il m’énerve. Capable de me rendre heureuse par un aveu fait à demi-mots puis de me rendre folle en m’exaspérant. Mes sourcils froncés se dirigent vers lui, ma mâchoire se crispe. Pourquoi doit-il être ainsi ?

- Je sais ce que je veux Laurys !

La véhémence de mon propre ton m’étonne. Mais ce n’est pas le moment de jouer avec moi et il le sait. Pourquoi ne peut-il pas se souvenir de la passion de la jeunesse ? Que m’importe qu’il me dise que tout ceci ne sert à rien. Il a des centaines d’années, je n’en ai même pas vingt. Normal que je fasse des erreurs. Il a dû en faire : pour l’instant d’ailleurs, mon ancienne amie fait bien pire que moi. Alors oui, je sais ce que je veux. Je le sais trop bien même et sais également que je n’aurai rien de tout ça. D’une part parce qu’il me le refuse, de l’autre parce que je ne sais pas pardonner à ceux qui trahissent. Peu importe que la trahison soit annoncée. Je n’accepte pas le revirement de situation. Je n’accepte pas qu’elle me l’ait préféré.

- Tu le sais très bien.

Je suis jalouse d’elle, mais pas de son homme. Je suis jalouse parce qu’elle l’a obtenu, elle. Alors que toi mon démon, tu ne veux pas. Tu me touches, tu joues dans mes cheveux, chaque jour plus proche, me laissant espérer un peu plus. Mais jamais tu ne viens t’allonger près de moi pour couvrir mes nuits. Jamais tu n’embrasses mes lèvres ni ne me dit que je suis la merveille que tu attendais. Ce que Blake a, dorénavant. Et puis elle nous a insulté…Elle avait osé dire que mon amour pour toi était factice. O mon démon, ne pouvais-tu pas lire dans mon cœur ?

- Je veux qu’elle soit heureuse, mais je ne veux pas que ça me rende malheureuse. C’est si égoïste ?

Ça l’était autant de vouloir être heureuse en se foutant de sa meilleure amie, non ? J’avais l’impression qu’elle s’était servie de moi. Elle avait tant répété ces gestes d’amour que tu avais aussi pour moi aujourd’hui, mon cher démon. Sauf que j’étais certaine de la sincérité de Laurys. Il n’avait pas le choix…il ne me trahirait jamais, lui. Il ne me mentirait pas. Je peux fermer les yeux et savourer la caresse de ses mains puissantes dans mes cheveux sans me sentir perdue.

- Alors pourquoi, Laurys ? Elle m’a ignorée. Elle n’a pas pensé à me parler. Et elle a dit des choses horribles elle aussi…ce n’est pas de l’amour ça. Si on s’aimait vraiment, on ne dirait pas des choses comme ça. Toi, tu ne m’as jamais blessé comme ça, et tu m’aimes pourtant.

Je me retourne pour m’immiscer dans ses bras, comme quand j’étais plus petite et que je cherchais le réconfort lors d’un orage trop fort.

- Alors empêche moi de souffrir…

Toi seule peut le faire…oui, seul mon démon pouvait me faire oublier Blake et Hartwood, oublier les ecchymoses qui me font mal lorsqu’ils heurtent son corps. Mais il ne le fera pas. Il ne l’a jamais fait, alors pourquoi aujourd’hui ?
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeJeu 9 Juin - 5:30

Sa colère avait toujours quelque chose de désespéré. Comme un appel que je refuse de voir, ignorant jusque la supplication des iris tournés vers moi. As-tu oublié le destin qui t’attends ? Mais mes lèvres demeurent closes. Je n’aborde jamais le sujet, l’esquivant si il venait a être éveillé. C’était ainsi. Décision irrévocable qui perce les consciences sans jamais s’imposer.

« Oui je sais. »

L’ombre grandit un instant des mes prunelles, un relent de ténèbres, quelque chose qui ondoie sans que cela ne soit réellement tangible, un souffle qui s’en va a peine né. Je sais tellement de chose, trop sans doute pour ma mémoire qui parfois s’étouffe, s’étrangle. Je soupire. Juste rien. Une imagination avant de m’assoir prêt d’elle. Irrémédiablement liés, voilà ce que nous étions. Un murmure dans mon éternité et parfois, je hais Anne, ma faiblesse trop poignante. Parfois seulement.

« Non c’est humain. »

Je regarde un instant ses boucles glisser au travers de mes doigts, laissant leur reflet m’hypnotiser quelque seconde. Nul ne sait réellement ce que je pense, nul n’imagine ce qui me berce et c’est ainsi.

« N’y a –t-elle réellement pas pensé ou a-t-elle eut peur de te le révéler ? T’aimer signifie réellement tout de dire, Alice ? »

Oui, je t’aime.

Perversion d’un contrat passé voilà longtemps, dont la marque dort au milieu d’un écrin doré. Je te priverais d’une renaissance, tu quittera cette vie heureuse quand bien même je ne pourrais la rendre éternelle. C’est une promesse faite voilà longtemps maintenant, murmurée a ton oreille, oubliée dans le temps qui passe. L’entends tu parfois lorsque la nuit se fait plus pesante ? J’accueille son corps dénudé contre moi, elle imprime ses courbes, ses déliés. Mes lèvres effleurent l’auréole d’or de ses cheveux. T’empêcher de souffrir…Si seulement cela serait aussi simple, mais rien ne l’est réellement.

« Seule la mort peut effacer la souffrance, Alice. »

Ou mes mains sur ton corps, sacrilège espéré, jamais vivant. Caprice avorté avant même de naitre. Souffrance presque déifiée, sanctifiée. Décidée. J’effleure, presque absent, la marque ronde et souillante d’un bleu sur sa gorge, soupirant après la violence qui blesse si fort. Elle est là, juste sous l’oreille, cachée et en même temps si visible. Un bobo…Je souris doucement avant d’oter une mèche qui le barre, de me pencher, de plisser les lèvres alors qu’un souffle chaud s’étends sur sa peau. Je ne peux pas transgresser les règles établies depuis des siècles, ainsi soit il.
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeJeu 9 Juin - 20:13

J’essaie de réfléchir objectivement à ses paroles. Est-ce que j’avais raison de lui en vouloir ? Elle m’avait caché tant de choses…Et ce n’étaient pas de petits détails, des histoires insignifiantes. Je pouvais peut-être comprendre qu’elle n’ait pas voulu me parler de sa relation avec un professeur que je détestais. L’aurais-je même su si je n’avais pas vu la scène se dérouler devant moi ? Peut-être qu’elle aurait attendu que le temps arrange de lui-même les choses. D’ailleurs, s’il la laissait tomber, elle serait très seule. Les perruches multicolores qui la suivaient n’étaient pas ce qu’on pouvait qualifier de confidentes idéales. Je soupirai. Oui, je lui en voulais. Beaucoup même. Et je m’en voulais peut-être plus encore de ne pas être capable de surmonter ce mensonge.

- Ça a pris deux jours avant qu’on ne se parle depuis le moment où je l’ai su…il me semble qu’elle aurait pu agir normalement, non ? Je sais qu’elle ne me doit rien, mais meilleure amie, ça signifie quelque chose, non ? Et qu’elle n’ait pas voulu ou qu’elle ait eu peur…l’un dans l’autre, ce n’est pas digne d’une amie.

Voilà, c’était ça. Si elle avait voulu me le dire, elle l’aurait fait le jour-même ou le lendemain. Et si elle avait eu peur, elle serait quand même venue me voir, tremblante et hésitante, mais tout de même présente. Donc, j’avais raison de lui en vouloir. Même si l’ombre naissante dans les yeux de mon démon me criait d’oublier et de pardonner, je n’y arriverais pas, je le savais. Blake avait eu toute ma confiance et elle ne m’avait pas accordé la sienne. J’aurais peut-être mieux accueilli le tout si seulement elle s’était donné la peine de me le dire…mais j’avais attendu en vain et rien n’était venu. Ça me blessait, au fond, de savoir qu’elle n’avait pas eu le courage de me parler. Le temps n’avait-il pas prouvé que j’étais de bonne écoute, que mon amitié lui était acquise ? Dieu, j’avais embrassé un prof pour elle. Je l’avais embrassée, elle. Je l’avais protégée de tous, j’avais pris ses larmes comme les miennes. C’était un coup au cœur, après tout. Parce que l’amour pour un adulte…j’aurais été bien mal placée pour le lui rapprocher, même si elle ne devait pas le savoir.

J’essaie quand même d’oublier et dans les bras de Laurys, il me semble que c’est plus facile. Il est fort et réconfortant et sa présence m’est plus familière que celle de n’importe qui, même que celle de ma mère. Il me semble qu’il a toujours été là, qu’il guide mes pas depuis ma naissance. Je sais bien que c’est ridicule puisque nous n’étions liés que depuis 6 ans, mais en posant mes yeux sur lui j’avais su qu’il devait faire partie de ma vie. Chaque journée le confirmait un peu plus, m’entraînant d’ailleurs un peu plus loin dans la mort. Ma langue passe sur mes lèvres asséchées par la force de ma colère et de ma verve.

- Tu me tues un peu plus chaque seconde…

Je ne parlais pas de notre lien, non. Il y avait des siècles qu’on n’en avait plus parlé. Cette façon qu’il avait d’être si proche et si éloigné à la fois. Lui qui me parlait en Français un instant et qui soudain semblait inventer son propre langage. Lui contre qui j’étais blottie mais dont les yeux n’étaient pas tout à fait là. Qu’aurais-je donné pour lire son esprit une seconde, une simple seconde. Il repoussait mes avances, faisait son sourd ou son aveugle, et pourtant il était bel et bien en train d’embrasser mes cheveux, mon cou. Viens un peu plus ici, mon démon, monte et trouve le chemin de mes lèvres.

- Laurys…

Ma main toujours emprisonnée par la sienne trouve le chemin de sa joue que je caresse doucement. Qu’est-ce que j’aurais voulu qu’il s’abandonne, que ce soit pour calmer ma colère ou simplement par envie…je le serre encore plus fort, souhaitant que ce moment de proximité ne s’arrête jamais.
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeJeu 9 Juin - 21:11

« Crois tu ? Dis moi, n’as-tu pas été si véhémente envers cet homme ? N’as-tu pas souhaité sa mort il y a quelques minutes ? Ne penses tu pas qu’elle ai eu tout simplement peur de te décevoir ? de voir la réprobation dans tes beaux yeux et finalement ton dos tourné ? »

Ces yeux qui me regardent toujours mouvants, scintillant. Qui me laisse cette impression trop suave d’être un rêve, une éternité.

« N’est ce pas digne d’une amie que de craindre sa déception ? Elle n’est pas comme toi Alice. Elle est plus craintive, plus fragile. »

Toi, tu es forte, superbe dans ta fougue. Elle, elle n’est que souris craintive, elle n’a que toi. Toi tu m’as moi, tu m’auras toujours. C’est ainsi. Je l’accueille contre moi, comme je l’ai toujours fait. Se souvient elle parfois de mon ombre a sa fenêtre alors même qu’elle n’avait pas quatre ans ? Non sans doute pas, pourtant, elle m’a vu comme une évidence aurais je dut alors la repousser ? Retourner dans l’ombre qui avait été la mienne durant ces premières années ? Pourquoi ne l’ais je pas pu ?

Je trésaille a son murmure et ferme les yeux. Parce qu’il ne peut en être qu’ainsi Alice. Parce que la loi absolue est ainsi. Parce que la souffrance sera toujours vivace. Ma main s’arrête. Le pacte est tel qu’il demeure inviolable…Veux tu que je pleure en te dévorant Alice ? Veux tu que je hurle une perte immense ? Même si tu n’es qu’un battement de cil dans mon éternité, tu restera toujours un battement de cœur, douloureux, épuisé.

« Je te regarde grandir un peu plus chaque seconde. »

Oui, je te regarde. Toujours. Même dans mes songes. Ses doigts sont frais, terriblement frais. Je sais. Je pressens toujours et chaque fois voit ma fuite, une volte improbable, jusqu'à quand ? Toujours ? Fou est l’inconscient qui ne connait ses propres limites. Crois tu qu’il soit possible d’oublier l’espace d’un instant ce qui ne se dit pas ? La pénombre envahi l’endroit et ses murmures dissimulent parfois des vérités. Comme ce soupir qui m’échappe, porteur d’un songe qui ne sera jamais dit. Oui, je suis a toi. C’est inconcevable autrement. Mais je ne pourrais jamais l’être réellement…J’écoute son désir inavoué…Si seulement…ma main se pose sur celle qui dort sur ma joue, si grande par rapport a cette finesse. Tu ne sauras sans doute jamais la souffrance qui est la mienne et même si je goute a cette saveur qui dort sur tes lèvres, je ne pourrais jamais t’aimer entièrement…

Je dépose soudainement mes lèvres sur les siennes. Une saveur d’excuse, de non dit. Comme un regret poignant qui s’exprime malgré moi, suintant doucement alors que je découvre la pulpe de sa bouche, la savoure lentement, commettant une erreur qui me sera fatale un jour. Juste une évidence qu’il faudra proscrire, interdire. Je mêle mon souffle au sien, gardant sa main contre ma joue. Juste des regrets de ce qui ne peut naitre.

« Il en sera toujours ainsi Alice… »

Que tu m’oublie, moi qui jamais ne te quitte. Que tu regarde ce qui dort autour de toi, et laisse moi les regrets.
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeJeu 9 Juin - 21:42

- Elle ne m’aurait pas déçue...elle le sait ça. Elle ne m’aurait pas perdue si elle m’avait tout expliqué.

Et en le disant, je réalise que c’est vrai. Je lui en veux beaucoup plus de m’avoir caché tout ça que de réellement sortir avec Hartwood. Sans l’aimer, j’aurais pu accepter. Disons que je n’aurais pas sauté de joie à cette idée, mais avec le temps j’aurais pu être là pour mon amie. Elle avait décidé que je ne pouvais pas être au courant, alors que même Kieran le savait. Ça me dépassait.

- Mais elle me connait quand même ! Avec tout ce que j’ai fait pour elle !

Il savait, forcément. Je raconte à peu près tout à Laurys, sauf les choses que je ne peux décemment révéler sans nous gêner tous les deux. Je pense que mon démon en savait plus sur mes problèmes de jeune pubère que ma mère elle-même, pour tout dire. Alors il pouvait dire tout ce qu’il voulait, mais il savait que j’étais sincère en amitié. Je ne comprenais pas ce qu’il essayait de me dire, c’était un non-sens à mes yeux. Blake ne pouvait pas avoir peur de moi, si ? De ma réaction, mais pas de moi. Et elle savait que je l’aimais plus que tout, après toutes les fois où je le lui avais dit et prouvé. Laurys devait se tromper, forcément. Même s’il ne se trompait jamais.

Et il faut bien avouer que j’oublie peu à peu Blake en me fondant dans ses bras. Comment pourrais-je même penser à elle dans un moment pareil ? J’ai l’impression de le tenir plus que jamais près de moi. C’était comme penser aux maths alors qu’on était en vacances…impossible.

- Justement, j’ai grandi, j’ai changé.

Je ne suis plus la petite fille qui se contente de tes câlins lorsque sa mère est trop loin. Je veux qu’il remplace tous les câlins de ma mère. Je veux être le centre de son univers et pas seulement parce qu’il m’est lié. Je voulais qu’il le comprenne, qu’il l’accepte. Ou plutôt qu’il l’admette enfin.
Ce qu’il semble faire. Les yeux brillants de bonheur, je le regarde se rapprocher, je goûte avec bonheur ses lèvres contre les miennes. Je sens son envie de savourer chaque seconde de ce moment et moi, je ne peux m’empêcher d’appuyer plus férocement, de souhaiter percer la barrière qu’il m’oppose. J’aurais voulu le découvrir encore plus, même s’il me fait déjà un cadeau inestimable. J’attends ce moment depuis si longtemps que je ne réfléchis même pas à ce que ça signifie. Un abandon ? Ou une tentative d’apaisement ? Les secondes volées, légères, si courtes, me réchauffent le cœur. Mon sourire est réel lorsqu’il émerge, mon seul regret étant qu’il m’ait quittée aussi vite.

- Pourquoi ? Je veux plus. Tu peux me donner plus.

Et je ne veux pas te l’ordonner, même si je m’y résoudrai s’il le faut. Je veux que ça vienne de toi. Peut-être que dans mille ans tu auras tout oublié, lorsque tu seras lié à quelqu’un d’autre, lorsqu’une immortelle aura fait son chemin dans ton cœur. Mais pour l’instant je voulais être la seule et l’unique.

- Tu me trouves belle, tu m’aimes, tu l’as dit. Pourquoi pas ?

J’ai l’impression d’être brûlante de fièvre, totalement ivre, mais mes yeux dans les siens et ma main sous la sienne sont bien réelles, autant que mes lèvres qui reprennent les siennes dans un besoin désespéré.
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeVen 10 Juin - 18:38

« Es tu sure qu’elle le sait ? »

Blake si fragile. Alice si forte, si volontaire. Comme l’eau et le feu qui se mélange, qui s’enchantent. Je souris doucement alors qu’elle s’insurge. Elle a toujours été magnifique dans la colère, l’indignation. Oserais je avouer, m’avouer, que j’aime cette flamme qui l’anime si fort ?

« Justement…Tu as tant fait. Trop peut être ? Regarde toi, tu seras toujours ce qu’elle ne peut pas être. Si toi tu sais reconnaitre tes erreurs, demander pardon, elle, elle ne le sait pas. Tu es ce que tu es, mais n’oublie pas ce qu’elle est. »

Mon Alice. Trop forte, trop entière. Elle aimait autant qu’elle haïssait. Elle vomissait la trahison…et si elle savait que je lui mens ? Que ce pacte qu’elle croit sien est en réalité l’œuvre d’une mère aimant passionnément son enfant ? Me detestera-t-elle ? Je ne supporte pas cette idée mais si cela vient, qu’aurais je a dire ? Rien. Alors je l’aime comme je le peux. Comme je m’y sens autorisé. Je suis si vieux, elle si jeune. Ma vie s’étends au-delà des années qu’elle vivra. Mais je sais que son image restera vivace, quoiqu’il m’en coute.

Est-ce cette peur qui m’attriste, me fait baisser ma garde, me fait l’embrasser comme jamais je ne me l’était autorisé ? Oui, je t’aime. Me feras tu souffrir ? Oui. M’entraineras tu dans notre enfer ? Sans doute oui. Oh Alice…j’aimerais tant défaire ce qui ne peut l’être. Erreur irrémédiable, je le sais. Je le sais alors qu’elle gémit, m’envoute doucement. Mes cils voilent le regard qui est le mien.

« Tu veux l’absolu n’est ce pas ? »

Moi, juste moi. Mon âme propre alors même qu’elle est déjà a toi. Tu veux que je t’aime comme une femme, comme une sirène, une égérie. Tu veux que je te vénère, que je ne vois que toi, encore et encore. Tu m’enchaine a tes lèvres, malhabiles, délicates, avides. Tu m’enchaine si surement a toi. Des chaines de sang, des chaines de chair…

« Oui je l’ai dis. »

Souffle trop brulant, trop chaud. J’aimerais que tu m’oublie, tellement. Parce que moi, jamais je ne le pourrais. Effleurer l’enfer sans y plonger…Dis moi ce que je suis…Dis moi qui je suis…Dis moi quel est ce reflet qui danse au creux de tes iris.

« Pourquoi me fais tu ça ? »

Murmure qui n’agace que moi, mon âme qui trésaille. Pourquoi me fais tu mal ? Je caresse un instant sa lèvre. Gonflée, rougie. Ecarlate.

« Je serais ce que tu veux que je sois. Une fois, seule et unique. J’oublierais ce lien. J’oublierais l’enfant pour ne voir que la femme. Je te vénèrerais comme l’unique, le sacré. Je ne verrais que toi l’espace cruel d’une nuit si tu me le demandais. Mais ne m’en demande jamais plus… »
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeVen 10 Juin - 20:17

- Je...oui, oui elle le sait.

Il ne pouvait en être autrement. Des semaines, des mois de partage. Blake savait qui j’étais, elle n’aurait pas dû avoir peur de moi. J’étais comme sa sœur, je la protégeais envers et contre tous…elle n’aurait pas pu avoir peur de moi, décemment.

- Et alors ? C’est à elle de s’excuser, pas à moi.

Oui, j’avais douloureusement conscience de ce que je disais. On aurait dit une gamine à qui on venait de voler son jouet préféré. En l’occurrence, ça ressemblait beaucoup à cela. Et il avait beau dire…d’accord, j’avais peut-être moins peur qu’elle, j’avais peut-être une plus grande confiance en moi, mais ça n’avait pas lieu d’être comparé présentement. Nous ne parlions pas d’aller faire une présentation devant les États-Unis tout entiers, nous parlions d’une simple conversation avec sa meilleure copine. Elle avait dormi contre moi, m’avait tout raconté, ce n’était pas une frasque de plus qui aurait dû l’effrayer. Donc, j’avais raison.

- Je te veux, toi. Et tout ce qui viendra avec.

Que ce soit la mort douloureuse ou la douceur de ses baisers… le premier m’avait déjà donné envie d’en recevoir d’autres, alors qu’il avait été si simple. Une caresse à peine sur mes lèvres rougies par la colère, témoignage de son affection. C’était si différent des baisers agressifs de tant d’autres, qui voulaient seulement trouver votre langue. Pourtant, de sa part, je l’aurais voulu, souhaité. Qu’il s’abandonne totalement à la passion, à la rage violente de l’amour, des hormones adolescentes…

- Parce que je t’aime.

La réponse donnée tant de fois, qu’il ne semble pas accepté. Je ne le lui demandais pas par caprice, pas non plus pour vérifier ou me dévierger à mon tour. Je me fichais de ça, tant que je pouvais reposer dans ses bras, tant que j’étais la seule à ses yeux. Mon regard l’implore, innocence incarnée dans ses bras puissants.

- C’est tout ce que je veux…

Peut-être que cette nuit pourrait le convaincre d’en vouloir plus. Peut-être qu’il finirait pas ne plus pouvoir résister à son tour. Après tout, même s’il me couvait plus qu’il ne l’aurait dû, Laurys n’aurait jamais cédé s’il ne m’avait pas réellement aimée, au moins un peu. Si j’étais convaincante, peut-être que tout changerait…

- Une nuit complète ? On commence tout de suite ?
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeVen 10 Juin - 23:58

Moi…Juste moi. Un sourire danse. Alors que je cède. Créant juste une parenthèse, un vérité ou un mensonge…Qu’importe. Tu m’aimes. Pour combien de temps ? Tu es si jeune, ton cœur aussi, il aimera encore, toujours, même après moi.

Pourquoi osais je déposer entre ses mains un contrat trop sulfureux, trop désirable ? Je ne le sais pas vraiment. Une erreur, comme tant d’autre qu’elle m’aura fait commettre. Je regarde ses yeux qui scintille. Sa passion qui s’éveille. Me blesse. Elle sera unique. Je l’ai décidé ainsi. Je lui ferais mal, elle me fera mal. Un étrange contrat que voilà. Condamnation que je nous lance, malédiction que je prononce.

Je me lève soudainement, la déposant a terre, debout devant moi, dans son dos délicat. Sa peau est si blanche, si délicate. Si tu le souhaite. Si c’est ce que tu veux. Juste a toi. A toi. Etrangement le miroir qui orne sa chambre nous fait face, reflet de ce que nous somme a cet instant. Ma silhouette surplombant la sienne. Ma noirceur, sa pâleur. Sa nudité, ma réalité. Ma sagesse, sa fougue. Elle peut voir mes paumes glisser sur son ventre, doucement, lentement. Mon regard atrocement fou d’elle durant cette nuit. Je peux être ce que je rêve d’être. Sans barrière, sans frontière. Je fixe cette surface froide, la voyant elle, juste elle. Elle peut admirer mes lèvres sur sa nuque, les paupières qui se ferment sur mes propres tourments.

« Maintenant, si tel est ton souhait. »

Arrête moi. Rejette moi. Mais tu ne le fera pas n’est ce pas ? tu m’aime dis tu ? Et lorsque j’aurais ravi le secret de ton corps, m’aimeras tu encore ? Lorsque je t’aurais trahit, m’aimeras-tu encore ? Tu es belle ainsi, alanguie, sensuelle sans même en avoir conscience. Sulfureuse dans tes envies. Regarde toi réagir a mes paumes qui effleurent ton corps, ta peau que je dénude, doucement, lentement. Ce regret poignant au creux de mes reins. J’erre sur ta peau sans but, sauf celui que tu voudras me donner. Que cette nuit soit magique. Juste nous. Sans rien autour. Sans ce souffle perpétuel de notre damnation. Juste aimer ton âme avant de la détruire.

J’encense ses seins, délicatement, presque aérien. Regarde toi accepter mes caresses. Je veux ton regard voilé de moi. Ta peau avide de moi.

« Une nuit Alice… »

Où tu sera mon tout, mon absolue. Où j’aimerais ton corps comme ton âme. Où je serais a toi, totalement.
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeSam 11 Juin - 19:04

Enfin. Après toutes mes suppliques, tous mes regards, après toutes ces nuits à le retrouver dans mes rêves les plus magnifiques, il vient de céder. En ce moment, peu m’importe que ce ne soit que pour une nuit, dix petites heures, dix précieuses petites heures. Aime-moi, ou si tu ne le fais pas tais-toi. C’est tout ce que je lui demandais.

Je suis habituée à son contact, depuis le temps. Il me couve plus que ma mère et, d’une manière ou d’une autre, est quelqu’un de très tactile. Chaque parole me vaut un toucher, un effleurement. Il ne me parle jamais de l’autre bout de la pièce, toujours à un battement de ciel d’être contre moi. La différence entre ces moments-là et celui-ci est intense, me donne des papillons dans le ventre. Toutes les autres fois, ce n’était qu’habitude. Ce soir je ne suis pas son humaine, je suis une humaine comme les autres et son regard empli de fièvre me confirme qu’il sera le seul que je pourrai aimer.

Sa force m’enveloppe, il est si puissant alors qu’il me dépose aussi facilement que si j’étais une poupée…le plus beau morceau de sa collection. Je souris à mon reflet aux yeux trop brillants, aux joues trop rouges. Ivre de bonheur, ivre de ses caresses. Je frisonne au premier de ses contacts, simples mains posées sur mon ventre, le découvrant lentement, lui que je voulais tant dans ce sanctuaire…Un sourire idiot s’affiche sur mon visage mais je ne suis pas là pour l’observer, je me contente de regarder son visage enfoui dans mon cou, de deviner ses expressions alors que je me colle à lui, mon dos livré à son torse que je connais déjà si bien.

- C’est le seul…le seul.

C’est mon tour de fermer les yeux lorsqu’il touche ma poitrine, d’essayer de contrôler ma respiration pour ne pas m’énerver tout de suite. Je tremble mais ce n’est pas de froid, j’ai chaud, tellement chaud, mais d’une chaleur agréable. Presque à regret je me retourne pour me fondre à son regard, agréablement surprise de le découvrir aussi empreint de désir souffrant que le mien. Je ne suis pas dupe, depuis toutes ces années, Laurys n’est plus vierge, il a de l’expérience et sait donner du plaisir à une femme. Moi non, je suis jeune, canevas vierge qu’il créera à sa guise, tellement désireuse de lui faire plaisir autant qu’il le fera. Je voulais être digne de son amour, qu’il soit pour une nuit ou pour toutes les autres.

- Si le matin n’arrive jamais…

Que Satan l’arrête si cela lui est possible. Je me sens écrasée devant mon démon tellement plus grand que moi…mais ce soir il n’est qu’homme pour moi et je soutiens son regard, me sentant tout de même trop nue, à moins que ce ne soit que lui qui soit trop habillé. Mes doigts entreprennent de défaire les boutons de sa chemise si sérieuse, découvrant ses muscles que j’ai pourtant déjà vu mais que je m’amuse à explorer du tout en tout, parfois effleurement, parfois pression plus sensible, me délectant de chacune de ses caresses si délicieuses que j’essayais d’imiter.
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeSam 11 Juin - 21:12

Non jamais tu n’imaginera ce que tu me demande. Ce que je t’offre sera unique, c’est vrai, terriblement douloureux. Ce que je m’interdisais a jamais. Suis-je assez fou pour céder une seule fois ? Oui, car tes yeux, ton parfum, ta peau. Tu as changée, tu as éclos, délicate, affolante. Qu’Anne me pardonne un jour si cela lui est possible. L’iris se pare d’ombre dansantes, frénétiques alors que les oripeaux de ce que je suis d’ordinaire avec elle échouent sur le sol. Comme un habit trop longtemps porté. Regarde ce que tu fais de moi, Alice. Un parjure. Un profane a sa propre parole. Pourtant, tu as haïs mon calme face a ta passion, savais tu seulement a quel point la mienne frémissait ? A quel point elle brulait d’exploser ? Je ne te le dirais jamais. Nul mot ne pourra passer mes lèvres. En es tu seulement consciente alors que j’explore ton ventre, un temple que je rêve de profaner ?

Le miroir devient théâtre de ce qui ne devrait être. Il renvoi les gestes interdits en les habillant d’étrange bénédiction. Il me leurre, m’illusionne. Je transgresse ma propre volonté en t’aimant, le sais tu ? Je trahis ce que je suis, en te cédant. Et pourtant jamais décision ne fut si évidente.

Tu as grandi. Belle. Divine a mes yeux emplit de toi. A ma paume insatisfaite de la pêche de ta peau. A mes sens qui s’enveniment de ton parfum. Me détruiras tu sans même le savoir ? Je vénère son corps, comme son âme. Et la dévotion qui m’étreint devient sienne alors que j’effleure la rondeur de sa poitrine. Fermant les yeux sur des tourbillons atroces, brulants. Douloureux.

« Alors je t’aimerais éternellement. »

Que la nuit s’étire jusqu'à l’infini. Là est ton souhait n’est ce pas ? Je le sais, il vibre étrangement jumeau dans mes lèvres qui se posent sur les tiennes. Dans cette langue joueuse qui cherche si fort la tienne. Innocente. Diablesse. Tu porte en toi tout ces stigmates. Tes mains hésitent, s’entêtent. Que crains tu ? Ta pureté est si belle. Je ne suis qu’un pécheur face a elle. J’ai aimé des femmes, beaucoup, mais jamais je ne les ai aimée autant que je t’aimerais toi.

Sais tu comme elles sont douces et brulantes sur moi ? Sais tu a quel point elles deviennent brasier sur ma chair ? Sais tu a quel point j’ai rêvé de les sentir me parcourant ? Oh Alice, sais tu seulement tout cela ? Non, car a jamais mes lèvres seront scellées. Je profanerais ma propre vie en profanant ton corps et même ainsi, l’éternité n’aura jamais le même gout. Tu es si délicate, si menue. Ta faiblesse, ta vulnérabilité, cette audace qui te guide. Tout cela m’enchantent, m’enivrent. Regarde moi t’aimer comme jamais plus je ne le ferais. Avec ce regret douloureux qui s’imprimera dans mon âme a jamais.

Mes mains te parcourent, avides et pourtant si douce. Divinisant ta chair pour en faire l’éternel reflet de ma faute. La vénérant pour qu’elle devienne muse adorée. Oui, je te touche comme jamais je ne l’avais fait, écoutant ton souffle se perdre, regardant tes yeux se voiler, doucement, lentement. Je repousse le tissus toujours plus loin, barrière insultante, insupportable. Dis le moi encore…juste que tu m’aime. Juste ça. Murmure le toujours même si cela n’est que mensonge atrocement désirable. Les secrets de ton corps se dévoilent un à un, démentiels, folie inavouée. Je te ferais l’amour tellement fort qu’aucun ne saura jamais effacer mon empreinte dans tes chairs, égoïste ? Oui, terriblement et pourtant je sais que je ne peux prétendre a l’unique mais toi, le sais tu ?

Les tissus choient, atroces et tu me regarde. Je suis ce reflet qui s’anime dans l’onde savoureuse de tes iris…Viens…Donne moi ta main, emmêle tes doigts aux miens, car t’aimer sur le sol ne serait pas digne de toi. Laisse moi te coucher sur ce lit, immense que tu as voulu a baldaquins, tentures aujourd’hui d’appart qui ne cacheront pas ce que je veux de toi, ce que tu veux de moi…Laisse moi juste poser mes lèvres sur ta peau….
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeSam 11 Juin - 22:00

La peur me prend lorsque je le touche, peur qui me vrille, moi qui ai si peur de me tromper, de ne pas lui donner le dixième de ce qu’il peut m’offrir. Mais c’est une peur vertigineuse, une peur que j’apprécie follement, qui me fait ressentir tout au centuple de la normale. À moins que ce ne soit que le moment qui me mette dans cet état, je ne sais pas. Mes doutes s’envolent lorsque je croise son regard si aimant, fou de désir lui aussi. Un regard qui me donne envie de rester éternellement plantée là. M’aime-t-il ou est-il un acteur étonnant ? Peu importe. Qu’il me mente, je ne veux pas le savoir. Je veux que cette nuit soit le meilleur souvenir de mon existence. Qu’il me mente jusqu’à ce que j’en meure.

Si ce ne sont ses baisers qui le font avant. À en oublier de respirer, je me noie dans le miel de son haleine, laisse sa langue découvrir le secret de mes lèvres avant de lui rendre la pareille, joue éternellement sans vouloir le lâcher. Mes mains appuient doucement sur sa tête, doigts emmêlés dans ses cheveux, sur la pointe des pieds pour l’atteindre. Je peux fermer les yeux et l’imaginer, je le connais par cœur, tant de fois déjà je l’ai observé en silence dans l’espoir de graver à jamais ses traits pour que jamais ils ne m’échappent, je sais tout de son visage et de ses expressions, mais je ne peux m’empêcher de le dévorer du regard, me nourrissant de chacune de ses expressions comme du plus précieux des cadeaux.

Je t’aime. Je t’aime tellement. Je le hurle intérieurement, incapable de parler de façon intelligible alors que mon rêve devient réalité, me contentant de la fièvre de ses baisers, de la chaleur de son corps parfaitement sculpté, de ses doigts agiles qui fourmillent partout sur mon être. Chaque caresse en emporte une autre, la crainte que ça ne s’arrête, qu’il refuse de continuer, mais chaque fois qu’il se ré aventure plus loin mon ventre se serre de joie, mon ventre qui reçoit plus que son lot de caresses, ventre qui crève de l’accueillir et de ne plus jamais le quitter. Mes lèvres s’aventurent sur son lobe, découvrent le simple morceau de chair, ma langue s’attarde au goût douloureusement délicieux de sa peau.

- Je t’aime

Simple murmure qui me consume en même temps qu’il brûle les derniers vêtements que je portais, soudainement inacceptable qu’il soit toujours vêtu, incapable de me résoudre à le découvrir dans son absolu, par simple crainte que le moment prenne fin trop vite. Je le laisse me guider, je m’étends à ses côtés, prise au piège de ses yeux enflammés, mon cœur se tord sous la passion, l’amour incroyable qui m’envahit. La première fois…la toute première fois et jamais plus si c’était la seule chose que je pouvais obtenir. Que jamais personne ne le remplace, car jamais personne ne le vaudra.

Sous lui je l’observe en admiration, me résout à défaire l’unique bouton de son pantalon de lin, le laisse glisser pour finalement le repousser. Rêve de princesse, mon lit de princesse qui reçoit finalement mon prince, mon roi. Un unique sourire béat qui se dessine sur mon visage, atteignant mes yeux embrumés par le désir fou que j’ai de l’avoir à moi pour toujours, alors que mes doigts osent descendre jusqu’à la chute de ses reins, s’émerveillant de la texture et de la douceur de ses muscles, se risquant à palper la chair qui s’éveille sous eux. C’est magnifique, mille fois plus beau que dans mes rêves les plus fous. Ce n’est même pas commencé encore.
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeSam 11 Juin - 23:01

« Je sais. »

L’entends tu ? Ce hurlement qui s’échappe de chaque pore de ma peau ? peux tu seulement percevoir ce cri qui n’est que toi ? Sens tu ce qui n’est que moi mis a nu ? Dis moi Alice…Serais je le seul ? L’unique a jamais vénérer ton corps ? mais tu le sais, je ne peux pas te demander ça, pas l’exiger et pourtant je crèverais de le faire. Mourir en toi. Juste une fois. Devenir ta fougue et ta passion. Etre ce que jamais je ne pourrais t’accorder. Devenir le sel sur ta peau. Vivre au travers du souffle plus chaud qui s’échappe de tes lèvres. Renaitre a l’éclat de ton sourire qui s’étend. Naïf. Aimé. Adoré. Juste revivre a travers ta chair. M’accorderas tu l’absolution ? Le pardon ?

Je t’aime.

N’oublie jamais ce que je ne peux te dire. Même si l’éphémère s’invite dans ma vie, dans mon éternité, n’oublie jamais ce que tu fus. Ce que tu seras. Femme enfant. Si jeune, si belle. Ta langueur devient torture, crevant mon cœur a chaque baiser de tes lèvres. Ta chair marquée de moi, brulure au fer rouge que j’apposerais sur ton corps. Tu le sais. Tu le désir. Tu l’a souhaité. Alors ainsi serais je, regrets pleurant des larmes de sang caché profondément dans mon âme.

Je t’aime.

Comme j’aimerais que le coton se fasse satin pour t’accueillir. Ecrin délicat pour le joyau que tu es. Divine rose pâle qui s’éveille doucement, violemment. Regarde moi parcourir ton corps , l’apprendre, l’encenser . Regarde moi en faire mon absolu, aime moi d’en faire mon éternité. Ma peau frissonne si fort a tes mains, fines, fragiles devant ma puissance. Vois ma chair frémir sur ton passage dévastateur, vois ce que tu me fais, ce que tu provoque, moi qui ne suis que contrôle, maitrise…Vois comme je dépose tout a tes pieds. Ma propre vie, mon propre désir.

Je t’aime.

Mais ces mots resteront muets alors même que roulent ces muscles que tu aime tant. Alors même que mes lèvres découvrent ton ventre, ta chaleur. Regarde moi si fort qu’aucun ne saura jamais qu’il n’est rien. Qu’il ne peut être que néant parce que je t’aurais aimé si violemment qu’il ne sera que fade. Regarde moi découvrir l’antre parfait de ta féminité, y déposer ma bouche, le vénérer tout en le souillant de mon envie. Diabolique, tu l’es, tu le sera toujours et moi, j’adorerais en silence ce que tu es, ce que tu deviendras comme j’ai adoré ce que tu étais. Ma si fragile Alice qui danse entre mes bras, qui ondule, sirène affolante, malhabile.

Je t’aime.

As-tu peur de ce que je suis ? Ta finesse face a ma brutalité, a ma force ? Je te surplombe si fort, j’ai peur de te briser sur la terre brulante que je créer pour toi. Je goute ta saveur, ambroisie a mon désir flamboyant, extase pressentie qui s’enchantent de tes gémissements. Ton corps m’offre son essence et je m’enivre pourtant ce n’est jamais assez…Je te veux toi, toute entière. Une seule nuit. Unique. Accroche toi a moi, plante tes ongles dans mes épaules, vois comme je t’aime. Vois ce que tu es. Un diamant sur une mer de rubis.

Je t’aime.
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Alice Manet
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeDim 12 Juin - 0:13

Inhumain. Terriblement, affreusement et délicieusement inhumain. Les sévices qu’il me fait subir, torture divine pour mon pauvre corps dévoré par la passion. Laurys. Le seul que je voyais depuis si longtemps, le seul que je ne pourrais jamais voir. Comment faire sinon ? Il n’allait pas s’évanouir, il serait là jusqu’à ma mort, j’allais me fondre à lui…ce ne serait pas un homme d’une nuit, pas quelqu’un dont j’oublierais le nom. Toute ma vie il serait là, derrière moi, ombre protectrice et aimante. Et il m’aime tellement.

Même s’il ne le dit pas, même s’il répond de façon voilée. Je le sais, je le sens, certitude qui valse maintenant dans mon regard. Il m’aime et je l’aimerais tellement plus encore s’il pouvait l’avouer. Un souffle entre deux baisers, incapable de le retenir, des mots qui dansent entre nous, qui n’ont plus aucune signification face au brasier de ses iris, à la chaleur de ses caresses. Vénérée, adulée. Je me sens femme, je me sens aimée. Je le lui rends, je reviens aux endroits qui le font frémir le plus, je profane sa peau de mes doigts légers, de mes lèvres avides, véritable profusion d’exaltation dévastatrice. Plus aucune pensée logique, plus aucune façon de comprendre ce que je fais. Il n’y a que lui devant moi, que lui pour m’attirer dans ses bras, violent dans son désir, fantasme amélioré au centuple. Il se donne, il rend chaque moment inoubliable. J’halète, incapable de faire autrement, emportée dans un monde où nous sommes seuls, le regard fixé sur sa chevelure noire qui se perd entre mes cuisses offertes à son seul être.

Mon corps s’arque tout entier.

Violence d’émotions qui m’assaillent, caresse voluptueuse qui n’a rien d’égal à ce qu’il m’avait déjà offert. Ses lèvres contre la chair la plus tendre font résonner une plainte faible dans la chambre, puis une autre. Mes mains se perdent dans les draps froissés, ma tête se renverse et je ne peux qu’attendre qu’il me libère de cette damnation…que je souhaite durer pour toujours. Chaque fois j’avais l’impression de me perdre un peu plus, de ses baisers aux caresses et finalement ça… je respire plus fort, le regarde revenir vers moi et je sais que je le veux, que je ne le voudrai jamais autant qu’en ce moment, mais l’unicité de la chose me fait vouloir tout découvrir, au risque de voir l’aube se lever avant la fin, au risque de devoir rester au lit jusqu’à ce que la nuit recommence.

Mes bras se referment sur lui, je reprends ses lèvres avec avidité, y goûtant son propre plaisir, presque jalouse qu’il puisse faire autant et moi si peu, désespérée aussi de ne pas savoir le combler à sa manière. Mon bassin collé au sien me laisse sentir sa virilité, avide de le connaître, laissant mes mains maladroites se perdre à la jonction de nos corps, mes doigts effleurent sa verge, survolent son membre tout entier, ma bouche étouffe ses soupirs, se nourrit à même son plaisir.

Je l’aime. Tellement, tellement fort que ça en déchire mon cœur et mon âme. Je meurs de l’espace qui nous sépare, je me réjouis que rien ne soit fini, je ne sais plus ce que je veux mais me perd dans l’obsidienne des ses prunelles, tellement bien…je me sentais enfin chez moi.
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeDim 12 Juin - 14:26

J’aime ces gémissements qui s’échappent de toi, de ta gorge parfaite, albâtre de chair, monts magnifiques et purs. Ton corps qui m’aime si fort qu’il devient ce que je veux qu’il soit, reflet de ma propre perdition. De cet amour que je déverse sans compter sur ta peau délicate, la blessant sans le vouloir, incarna qui s’étale sur la blancheur neigeuse de ton ventre. Il se creuse, il vibre du vide de moi, j’écoute ta voix, ces notes suaves qui coulent entre tes lèvres. Ma vie serait la tienne, mon passé qui s’efface lentement au tracé de tes doigts. Douce. Volcanique. J’honorerais ton corps comme le plus beau des soleils, l’adulerais parce que cette nuit, tu seras une déesse a mes yeux. Parce que juste cette nuit, je peux m’autoriser a oublier ce qui me musèle a tes lèvres.

Bois a mes lèvres, plonge dans mes iris qui ne flamboient que de toi. Tu me touche, t’enhardis, tes paumes glissent sur ma peau, irradiant mes chairs, brulant mon âme. Touche moi, effleure moi, montre moi ton désir, qu’il enivre ce que je suis, qu’il consume mon éternité a jamais. Je déchire lentement ton innocence, la labourant de ma damnation. Je creuserais ton ventre, l’habiterais et y mourrais parce qu’ainsi sera la fin de ma nuit. Mais pas encore…Non pas encore…Je veux t’apprendre par cœur, pouvoir fermer les yeux et t’aimer dans mes songes. Graver tes gémissements, tes cris dans ma mémoire a jamais morte de toi. Mon cœur s’arrêtera de battre au premier rayons du soleil sur ta peau, je le sais alors je veux qu’il s’enflamme a jamais et déposer ces cendres sur ton âme. Tu es si légère que te soulever m’enchante. Apprends moi a ton tour. Je te guide sur ma propre chair, glissant tes doigts sur les muscles qui ne chantent que toi. Apprends les déliés qui ne sont que soumission a la finesse de tes paumes. Apprends le douceur de mes lèvres sous ton index, la rage de mon amour dans la palpitation de ma poitrine. Apprends la chaleur brulante de mon souffle. Apprends doucement ma force, mon désir qui nait de toi, uniquement de toi.

Ose affirmer que je suis a toi, que je le serais toujours. Crie le moi dans un silence voluptueux. Hurle le au creux de mon âme. Tu me veux, tu m’appelle. Je l’entend a chaque battement de ton cœur endiablé, a chaque soupir rauque qui devient sortilège. Grave moi de toi que jamais je n’oublie. Appose sur mes chairs ce qui ne sera que nous. Illusionne moi d’une éternité qui mourra avec l’aube. Repousse mes limites pour me laisser t’aimer a jamais. Admire ma passion devenir incandescente sous la timidité de tes gestes. Je frémis. Je frissonne. Je gémis. Juste pour toi.

Laisse moi te posséder juste une fois, si profondément, si violemment, tendresse passionnée qui sera la mienne a jamais. Décide de mon sort. Décide de moi tout entier. Soupire tes envies, gémis tes rêves, ils seront exhaussés le temps de cette nuit.

Je serais toujours a toi.
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeDim 12 Juin - 20:13

Je. Vais. Mourir. Je crève lentement, me consumant entièrement sous le feu de ses mains. Chacun de ses touchers plus lascifs que le précédent me laisse envahie par des milliers de sensations plus agréables les unes que les autres, chacun de ses regards m’incendiait. Je vois l’amant, je vois l’amoureux éperdu, je vois l’envie et le désir et je m’y perds totalement, obligée de céder à sa force, complètement dominée par l’homme que j’aime. Tu me tues, tu me tues à chaque seconde et j’en veux plus encore.

Un sourire amusé aux lèvres, je le repousse, le regarde tomber de l’autre côté du lit immense et m’approche lentement, remerciant le jour béni où l’idée m’est venue de quémander un si grand espace pour dormir. Sans lui laisser le temps de revenir, je l’enjambe, me penche sur lui pour reprendre ses lèvres, explorant de plus belle son corps déjà si connu, violenté par mes caresses empressées. Mes lèvres se promènent sur son visage, sur sa nuque, laissent une traînée visible sur son torse, reviennent, parcourent tout son corps, marquent son épaule, le font mien, seulement mien. J’embrasse chaque parcelle accessible, mordille son oreille, sa nuque, ne m’arrête pas, revient sur son ventre et ses lèvres, inlassablement ses lèvres déjà rougies par l’ardeur de nos échanges.

Émerveillée, c’est ce que je suis. Par chacun de ses soupirs, de ses gémissements faibles. J’en veux plus, qu’il crie de bonheur sous mes touchers, que jamais plus son regard ne soit sérieux lorsqu’il se pose sur moi. Si bien avec lui, dans l’intimité parfaite d’une chambre, d’une nuit qui me consume, dont je sais déjà que le souvenir me portera toute ma vie; si ses mains sur mon corps me tuent, le soleil me déchirera assurément. Je profite de son habileté, me laisse guider doucement, apprend l’emplacement de chacun de ses frissons, mémorise l’expression de son visage lorsque je trouve une zone érogène, ris doucement, souvent arrêtée par l’incandescence de mes propres désirs, torturée par mon ventre qui se tord, qui l’appelle, lui et lui seul. J’apprivoise la courbe de son bassin, redessine ses muscles et le creux de ses reins, souris à la férocité de sa virilité. Mes yeux se lèvent, inquiets et fous de convoitises. Combien de temps peut-on se tourner ainsi autour de l’autre sans devenirs cinglés, détruits par la tentation ? Lui saura, lui sait toujours, je me fie à son jugement, m’abandonne à ses mains maitresses, à moitié perdue déjà dans ses étreintes déjà charnelle.

Viens, je murmure. Ou peut-être que mon esprit le crie trop fort. Viens, viens je t’aime, viens ne me laisse plus jamais, je meurs, je me tords d’envie et d’appétit, soupirs d’une amante heureuse. Viens Laurys, oh oui, viens, je n’attends que toi, toi qui sait tarir la lumière, toi et les ténèbres parfaits.
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeDim 12 Juin - 22:16

Pourquoi es tu parfaite dans la normalité d’une vie mortelle ? Pourquoi ton âme se charrie d’exceptions atroces ? Pourquoi chacun de tes soupirs me consume un peu plus ? Pourquoi n’ais je droit qu’a l’unique ? Ferme mes yeux sur la souffrance qui naitra lorsque le voile de la nuit s’étirera. Rends moi sourd a tout sauf toi. Scelle mes lèvres a jamais gravées sur la corolle de ta bouche. Perds toi éternellement sur les chemins qui je trace. Eperdu. Le regret en toile écarlate peinte au creux de mes riens.

Regarde toi sourire ainsi. Regarde tes yeux s’embuer. Entends toi chanter juste pour moi. Aimes tu ce monde que je fais naitre juste pour toi ? Dis le moi…Cet atroce univers qui nous tuera, l’aimes tu ? Ce ciel que je mets a tes pieds, l’adore tu ? Ce que je t’offre sera unique mais a jamais creusé dans mes chairs. Ne me permet pas d’oublier. Jamais. Laisse moi ta saveur, ton parfum…Laisse moi tes cris et tes soupirs. Laisse moi ta chair embrasée de moi. Laisse moi ta passion pour chasser le gel qui naitra en même temps que le soleil. Donne moi ton rire enfantin, virginal. Donne moi ce cœur qui n’est pourtant qu’a toi. Donne moi ce souffle incandescent.

Je t’en prie.

Offre moi l’absolu comme je dépose t’offre les promesses silencieuses. Offre moi ce qu’aucun autre n’aura jamais. Offre moi ce qui devra disparaitre avec la nuit. Offre moi l’éternité sans toi, avec juste le gout suave de ta peau imprimé si fort dans mes chairs.

Je t’en prie.

Sois a moi comme jamais plus tu ne pourras l’être. Sois cette reine sur laquelle j’étends mes propres soupirs. Sois une éternité a laquelle je n’ai pas droit. Sois juste mon cœur, mon âme. Tu resplendis, magnifique, me marquant avidement de toi. Chaque soupir est un rêve, chaque gémissement une extase. Chaque larme un diamant niché contre mon cœur. Tu es belle. Innocente. M’aimeras tu toujours ? Si belle ainsi, tremblante, frémissante. Tu ne vois que moi, je veux que tu ne vois que moi. En cette minute, je désire tellement n’être qu’un homme qui t’aimera que la douleur explose suavement, se mêlant au plaisir. Je voudrais tellement n’être juste qu’un homme. Juste pour te voir sourire, rire…Juste pour recueillir tes larmes, juste mourir avec toi.

Ton corps se creuse, s’émeut, me supplie soudain. Avide de moi. Affamé de nous. Passionnément rageuse, tu es magnifique. Je frémis. Si fort. Laisse moi juste…t’aimer. Laisse moi prendre cette place au creux de toi que je désire tellement. Te vénérer tout en te profanant. Tu es si fine, si frêle. Une rose qui s’épanouit sous la brulure de mon étreinte. Mon souffle se heurte au tien, échoue sur tes lèvres, ta peau, frénétique brutalement. Tu t’offre, creusant tes reins, divine sensualité qui t’embrase et je ne peux que te dévorer, gravant au cœur même de mon âme ton image. Pourtant, je suis doux avec toi, de cette tendresse qui jamais ne me quitte lorsque je te touche. Les draps seront des témoins silencieux de notre union proscrite et la lune se gaussera d’un démon enchainé. Accroche toi a mon cou, ouvre toi a moi, deviens le réceptacle de ma vie. Si fragile sous moi. Mes doigts s’emmêlent aux tiens avant que je ne me maudisse avec lenteur en toi. Laisse ton corps devenir le mien, laisse moi devenir une partie de toi a jamais. Je ferme les yeux, créant un chemin d’atroce plaisir au creux de ton ventre, profanant sans vergogne ton innocence, détruisant ta pureté dans un gémissement brulant.

Je t’aime. Je n’aimerais que toi.

Mes lèvres recueillent ta souffrance, cette douleur qui t’étreint, qui m’exalte. Soupire contre moi, tout cela commence a peine. Je n’ai qu’une nuit, une seule nuit pour être ce que je ne peux qu’être avec toi. Une nuit volée a l’immensité pour être enfin entier. Une nuit où tu seras mienne, totalement. Une seule nuit…

Je t’aime.
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeDim 12 Juin - 23:08

Supplications silencieuses, vulgaire tentatrice à mon tour, droguée à même ses caresses et ses soupirs. Viens, reprends ta place, je te la laisse. Je t’attends, mon corps t’attend, il souffre de ne pas te connaître encore. Mes lèvres asséchées s’échouent sur les siennes, trouvent le réconfort. De nouveau dominée par sa grandeur, je ne sens même pas la douceur de la soie sous ma peau mise à nue tant sa peau m’est plus satinée. Sourires face à son regard qui me vrille, ses muscles qui me surplombent alors qu’il se retient de peine, je le vois chercher, je le vois incapable de résister plus que moi.

Je ne veux pas qu’il résiste, je le veux tout entier, ses défauts comme ses craintes, sa joie immense. Je veux savourer chacun de ses sourires, de ses rires, je veux son plaisir autant que le mien, qu’à jamais je sois la seule à ses yeux, que même ma mort ne fasse l’oubli face à cette nuit et à la promesse de l’infini. Je veux que la tendresse dans ses yeux ne s’éteigne jamais, qu’il reste à jamais tel que je le vois en ce moment, plein, fier, délicat et si puissant. Il n’a jamais été plus beau qu’en ce moment. Ne le sera jamais plus.

Nos doigts s’emmêlent, ma respiration s’arrête, je le sais, je le vois, dans un instant seulement je gouterai à ton arôme tout entier, pour toujours différente, pour toujours sienne. Je ne le lâche pas du regard, savoure l’instant qui s’éternise, me gave de cet amour qu’il m’envoie. Je t’aime. Je t’aime si fort que mon cœur a des ratés, si fort que je te donnerais mon âme cent fois encore pour seulement vivre cet instant. Mes cuisses s’ouvrent pour toi et toi seul, je me cambre pour t’accueillir.

C’est douloureux. Mes doigts écrasent les siens, ma main libre posée sur son épaule marque de traces d’ongles sa peau si parfaite. Une douleur aigue et momentanée, dont je sais qu’elle ne durera pas. Ni tendue ni apeurée, je te fais confiance, entièrement confiance, je me laisse à la liberté de tes envies, déjà tellement comblée, chaque seconde mille fois plus que la précédente. Je pousse un cri aussitôt étouffé par l’écho de ses gémissements, m’habitue lentement à sa présence plus que bienvenue dans l’antre de mon ventre. Mon cœur bat trop vite, la douleur s’évapore en même temps que mes doigts laissent passer l’étreinte, trop occupés à s’accrocher désespérément à l’intense bonheur, que ma langue recherche la tienne. Je te veux au complet, que chaque parcelle de nos corps se touche, que cela ne prenne jamais fin. Il est toujours plus loin en moi, plus loin et plus complémentaire que je n’aurais jamais pu le rêver. L’innocence envolée à jamais, mais je la lui donnerais toujours à lui, quand bien même en aurais-je eu cent. Sa bouche est la seule, mon ventre est sien autant que lui est mien. Je soupire alors que l’accès de souffrance laisse place à une joie entière et totale, croise ses yeux à moitié clos par le désir et ne peux m’empêcher de le trouver magnifique, même rongé par le désir. D’un simple regard il comprend que tout va bien, qu’il peut continuer et je le sens recommencer, sortir en laissant un vide immense, revenant, lentement, plus rapide, toujours tendre et aimant.

Oui, je t’aime.
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeLun 13 Juin - 0:14

Pardonne moi.

Pardonne moi la douleur qui déchire ta chair. Pardonne moi de t’aimer en te souillant. Pardonne moi de m’imprimer en toi. J’exècre ta souffrance, cette plainte qui signe ma place en toi. Te faire mal, ne serait ce que le temps d’un souffle me crucifie et malgré cela, ma peau frissonne violemment. Ma chair s’embrase encore plus, jusqu'à devenir brasier au creux de ton ventre. Ton visage se tord, s’apaise, tes lèvres s’entrouvrent pour n’être que soupir. Tu es faite pour moi, modelée autour de moi. Un écrin de soie, parfait, si parfait. Pénètre ma peau de tes ongles comme je viole ta bouche, soumis a tes désirs, tes envies. Regarde, nous sommes un. Œuvre parfaite et éphémère d’une nuit irréelle. Elle ne sera jamais plus, mais pour l’heure, elle scintille au creux de tes iris flamboyants, apaisés soudain, étouffant l’étincelle de souffrance qui fut la tienne, un instant seulement.

Donne toi.

Donne moi tes soupirs tandis que j’apprends la douceur de ton corps. Donne moi tes gémissements alors que, lentement, profondément, je te fais mienne encore et encore. Donne moi l’éclat sans pareil de tes yeux tandis que je construis notre extase avec douceur, violence matinée de tendresse. Je suis en toi, peignant ce que nous serons bientôt, t’épargnant le poids trop lourd de ma passion sur ta fragilité, violant encore et encore ta bouche de miel. Je m’égare au creux de ta chair a chaque pas de cette danse que je créer pour toi. Tu es divine ainsi étendue, crucifiée par mon désir si assoiffé de ta douceur langoureuse. Tes cheveux épars sur la soie de cette couche marquée de ta perdition, ton regard chaviré, ton souffle…Tout ça. Tout ça je le veux a jamais.

Aime moi.

Je voudrais tellement de toi, te donner tant. Mais j’oublie dans les tourments que tu éveille, que tu déchaine sans même t’en rendre compte. Le plaisir te rends divine, presque intouchable et moi si honteux de te trahir ainsi. Accroche toi a moi dans cet océan brulant qui devient notre, déchainé. Serre moi entre tes bras alors que je te conduis a chaque mouvement vers les tréfonds de l’envie. Ne me quitte pas. Jamais. Pardonne mon égoïsme de ne vouloir que toi plongeant sans cesse dans ta chair brulante.

Promet moi.

Ton extase, ta jouissance. Prémices encore a demi éveillé. Je te ferais l’amour jusqu'à mourir sur tes lèvres. Jusqu'à ta mort sur ma peau si je le pouvais. Tu seras l’unique et seul mon soupir te le révèle. Secret incandescent qui s’éveille en toi. Jure moi ton plaisir qui échoue sur ta bouche adorable. Regarde, je suis tien, perdu au creux de toi, t’honorant avec cette fougue que tu m’oppose avec délice. Jouis pour moi, crie ton amour comme je gémis le mien. Donne toi comme jamais plus tu ne le fera…
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MessageSujet: Re: Sur une sonate de Chopin ( Laurys )   Sur une sonate de Chopin ( Laurys ) Icon_minitimeLun 13 Juin - 12:12

Sans la douleur, le monde n’est que vive euphorie. Impossible qu’il n’ait pas sa place en moi, il est l’extension de mon corps, il est fait pour se tenir contre moi. Nos souffles si semblables, nos cœurs qui battent d’un seul mouvement. Je ne vois que sa tendresse et ses attentions, les excuses silencieuses que son regard me présente alors que je broyais ses doigts. Je l’aime, lui et sa douceur, main de fer dans son gant de velours, sa force rassurante emmêlée de suavité. Il patiente, me rassure, attends sous la tension de mon corps. Crispée au départ, finalement détendue, je ne veux plus que le nirvana.

Affreuse délivrance. Était-ce toujours ainsi pour tout le monde ? L’impression de ne faire qu’un, que chaque mouvement de son partenaire n’est que caresse étrangement dévastatrice. Soupir de bien-être échoué sur son souffle, je cherche avidement sa langue, maltraitant sa bouche sur laquelle je grave ma saveur afin qu’il ne l’oublie jamais. Mes mains se perdent sur son bassin, suivant les mouvements assurés et lents de son corps. Plus vite, plus loin. Seules pensées cohérentes qui me viennent. Toujours plus, sous son règne dominateur étrangement délicat. Vénérée par ses mains, par son corps tout entier qui tremble contre le mien. Frissons interdits qui se propagent jusqu’à moi, portée par l’amour infini qu’il me procure. Que jamais ça ne s’arrête, que je meure au moment de l’extase. Faire l’amour avec Laurys est un délice sans pareil, un dessert savoureux pour quelqu’un qui n’aurait jamais pu manger à sa faim.

Je veux qu’il ressente la même chose, je veux que ses yeux se ferment et que sa tête se rejette vers l’arrière. Prenant doucement de l’assurance, j’hausse les hanches, calque mes mouvements sur les siens, cri inarticulé qui m’échappe à chaque fois qu’il change d’angle, qu’il réinvente ses gestes. Mes lèvres se perdent sur sa nuque, croquent la peau si désirable, laissant les sillons de désir l’envahir comme il m’offre la pareille.

La nuit offre des perspectives étranges, uniques, mystérieuses et si tentantes. Un supplice de ne pouvoir les faire durer éternellement, un besoin dérisoire que la noirceur berce à jamais le ciel. Le temps s’égraine, lentement peut-être pour ceux qui n’attendent que la fin de cette journée, bien trop rapidement à mon pauvre goût. Prisonnière de son ardeur, espérant vainement lui offrir le centième de son effervescence. Mes bras noués autour de son cou le retiennent, enlacé si étroitement que je sens son torse frotter contre ma poitrine à chaque à-coup. Les minutes passent, les heures filent mais je ne les vois pas passer, hypnotisée par ses yeux, par son corps tout entier que je ne cesse de parcourir, toucher aérien sur sa peau moite d’envie. L’aube qui approchait trop vite à mon goût, qui me faisait m’accrocher désespérément à lui, qui essayait de retenir l’instant, d’arrêter le temps. Pas de fatigue, jamais avec lui.

Puis vient le coup qui me rend plus folle que tous les précédents, qui fait mes doigts se crisper, s’accrochant à ses cheveux dépeignés depuis longtemps, qui fait mes yeux se fermer et un râle m’échapper, gémissements plus que cri, soupir de béatitude qui résonne longtemps entre nous. Tendue contre lui, incapable de penser, je ne veux que ça continue, qu’il en vienne d’autre, qu’il me garde serrée dans ses bras pendant que je lui hurle mon amour. Je t’aime, je t’aime, je t’aime tellement. Détruit le soleil, détruit moi, emporte moi dans une vague brûlante. Regarde-moi encore comme tu l’as fait, mais surtout, surtout ne t’arrête pas.
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