Aequilibrium Caelestis
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 Thanks for watching as I fall - Blake

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Alice Manet
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Alice Manet


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MessageSujet: Thanks for watching as I fall - Blake   Thanks for watching as I fall - Blake Icon_minitimeDim 1 Mai - 12:47

Comment j’avais fait pour en arriver là ? Aucune idée. C’était de ces situations où tout vous semblait un peu ridicule. Comme si le destin s’amusait à vous pointer pour rire de votre gueule. Et, évidemment, ça n’arrivait que quand vous étiez très en retard. Pour le moment par exemple, j’étais supposée mettre le pied dans la classe de littérature dans environ 10 minutes et pourtant, j’étais toujours en train de traverser le parc ( enfin, traverser, c’est vite dit). Je voulais absolument y arriver. Je ne savais pas ce qu’avait Blake ces temps-ci, mais je n’avais pas envie de la laisser seule avec Hartwood. C’était de pire en pire. Elle se collait contre moi, ne parlait presque plus, ne bougeait presque plus. J’avais l’impression qu’elle allait se briser d’un moment à l’autre.

Et ces dans ces temps-là que rien ne va comme vous le voulez. C’est ce matin que mon cadran avait choisi pour ne pas sonner, ce matin que le lait avait totalement disparu de la maison m’empêchant de déjeuner, ce matin également qu’en prenant le métro mon sac s’était coincé dans les portes automatiques qui ne se rouvraient qu’un arrêt sur deux. Pour faire clair, j’étais entrée à droite et j’aurais dû sortie à gauche, mais j’étais ressortie par la droite un arrêt trop loin. Maudit métro. J’en aurais presque pleuré, mais je ne pouvais pas me décoincer sans déchirer mon sac, évidemment. Tout juste sortie, je m’étais mise à courir pour rattraper le temps perdu. E c’est comme ça que je me retrouvai sur le dos, après avoir glissé sur l’herbe humide du parc. Je résistai de peine à l’envie de hurler ma rage envers le monde. À la place, je me relevai dignement en ignorant les rires derrière moi et me dirigeai vers le lycée. Ça avait déjà sonné, mais je devais aller en cours quand même. Normalement, j’aurais évité, mais Blake avait besoin de moi. Je n’allais pas la laisser tomber.

- Et bien, c’est gentil de vous joindre à vous, miss Manet.

Je ne répliquai pas. Pourquoi est-ce que les profs sortaient tous la même foutue réplique ? Aucune originalité. Même pas lui, qui d’ordinaire rivalisait parfaitement avec un auteur pour vous rembarrer. De toute façon, je croisais rarement son regard depuis que j’avais dépassé les bornes pour protéger Blake. Même si le prof ne semblait pas s’en souvenir. Moi, je suis Blake. C’était tout.

Parlant d’elle, elle sembla légèrement soulagée de me voir arriver. Sitôt assise, mon bras se passa autour de sa taille et je la laissai reprendre sa place contre moi.

- Désolée ma belle, quelques petits problèmes.

Le cour se passa normalement : je m’emmerdai tout le long. Mais Blake semblait vraiment aller mal, aussi quand la cloche sonna pour indiquer notre deuxième cour, j’attrapai sa main et la menai dehors.

- On sèche les maths aujourd’hui, ça ne te dérange pas ?
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Blake Earl

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MessageSujet: Re: Thanks for watching as I fall - Blake   Thanks for watching as I fall - Blake Icon_minitimeDim 1 Mai - 17:39

Alice n'était pas là.

J'étais au bord de l'effondrement à chaque fois que je le voyais. En dehors de ses cours, je faisais tout pour l'éviter. Mais je m'étais résolue à faire comme si de rien n'était et j'allais en cours de lettres, bon gré mal gré, appréhendant à chaque fois ce qui risquait de se passer si l'un de nous craquait. Craquer ? Craquer, pour moi, ça voulait dire simplement piquer une crise de nerfs. Fondre en larmes, le supplier d'arrêter de me regarder comme il le faisait, l'implorer de parvenir à oublier et de me laisser en paix. Pour lui ? Je n'en savais rien. Il parvenait à maintenir son masque devant les autres élèves. Après tout, tant que je n'avais pas été au courant, il y avait facilement réussi même devant moi. Mais maintenant que je voyais cette faille permanente, je craignais à chaque seconde qu'un autre la remarque aussi. Supporter l'émotion dans son regard était un supplice. Finalement, je le préférais avant...

La seule manière d'échapper à l'effondrement, c'était d'avoir un pilier, et ce pilier, tout naturellement, c'était Alice. Pourtant, elle ne savait rien de ce qui s'était passé, mais elle avait vu que je n'étais pas bien - il aurait fallu être aveugle pour l'ignorer, je n'étais pas du genre à masquer mes sentiments, plutôt à les multiplier par dix - et maintenait cette présence active, en permanence. J'étais tactile, elle était mon support physique autant que moral. Et là, elle n'était pas là. Avachie sur la table, la tête fourrée dans mes bras, je n'essayais même pas de faire semblant de suivre le cours. Je me contentais de retenir mes larmes. Et alors qu'il m'aurait épinglée au bout de trois secondes il n'y a pas si longtemps, il ne m'avait rien dit. Oublier ? Faire comme si de rien n'était ?

Ben voyons. Quelle belle utopie.

Je relevai brutalement la tête lorsque j'entendis sa voix rabrouer sèchement mon amie. Oh seigneur, merci, merci, merci ! Je lui adressai un regard reconnaissant lorsqu'elle se glissa auprès de moi, sortant ses affaires acrobatiquement d'un seul bras, gardant l'autre autour de ma taille. Son regard froid passa d'Alice à moi, et nos prunelles se heurtèrent de plein fouet, émeraude contre saphir. Je frissonnai brutalement et lui se donna une contenance en feuilletant inutilement le livre qu'il tenait à la main, baissant les yeux. J'aurais cru que je serais satisfaite le jour où je le verrais ainsi face à moi...

Eh bien non. J'étais aussi défaite que lui. Pourquoi, hein, pourquoi ? Ce n'est pas jouissif de faire souffrir les gens.

Peut-être parce que maintenant, j'ai compris que toute cette guerre qu'il a menée en réponse à la mienne n'était qu'une protection. Il me forçait à le haïr pour s'empêcher de céder. Qui supporterait ça ? Je ne l'aurais souhaité à personne, et lui, c'était ce qu'il avait fait. Résultat, maintenant que tout était percé à jour, c'était l'inverse exact qui se produisait. Comment pouvais-je le détester quand je savais ce qu'il avait fait... eh bien, pour mon bien, finalement, non ?

En temps normal, j'étais la première à m'enfuir de la classe, à m'éloigner de ce qui me poursuivait en permanence. Mais cette fois, Alice fut encore plus rapide que moi. Et sa suggestion me fit lâcher un long soupir de soulagement.

- Ouais. Faut que je te parle, Alice. Je peux plus. J'ai besoin de toi.

Il y a un stade où tout explose et où on ne peut plus rien garder pour soi. plutôt que de le hurler devant tout le monde, valait mieux le dire à ma petite amie. Nous nous esquivâmes en un clin d'oeil des couloirs pour aller se coincer dans notre recoin habituel, où personne ne venait jamais mis à part pour fumer des joints.
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Alice Manet
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MessageSujet: Re: Thanks for watching as I fall - Blake   Thanks for watching as I fall - Blake Icon_minitimeDim 1 Mai - 19:41

Il aurait fallu que je sois aveugle pour ne pas voir que Blake n’allait pas bien. Je me demandais même pourquoi personne ne l’avait encore accostée pour lui demander ce qu’il se passait. Elle avait une vraie tête d’enterrement, les yeux baignés de larmes qui coulaient presque, des cernes qui témoignaient de son stress ou de sa fatigue. En gros, lorsqu’on comparait avec la jeune femme heureuse et tapageuse qui partageait toutes nos vies quelques semaines auparavant, on aurait dit qu’elle était morte. Ça ne me plaisait pas du tout. En surface, rien n’avait changé. Elle s’était même mis en tête l’idée d’intégrer les nouveaux à l’école. Tu parles ! Blake était en train de se faire une collection d’accent, oui. Mais moi, je pouvais voir qu’elle n’allait pas bien. Elle serrait ma main un peu plus fort chaque fois, me serrait dans ses bras plus longtemps, son regard ne brillait pas quand elle parlait. De petits signes qui ne se voyaient pas pour ceux qui ne la connaissaient pas. Moi, j’avais peur pour elle. Peur de ce qui s’était passé la seule soirée où je n’étais pas là, où je n’avais d’ailleurs jamais réussi à la joindre, même sur son téléphone. Elle avait commencé à agir bizarrement après ça. Je n’osais pas lui poser la question, par contre. J’avais encore plus peur qu’elle me dise que le connard d’Hartwood soit passé au stade supérieur du baiser. Pas que je ne voulais pas l’aider, mais je craignais de ne pas savoir comment.

Officiellement, on sortait toujours ensemble. Officieusement, nous n’étions que de très bonnes amies, des piliers l’une pour l’autre, mais aujourd’hui elle avait plus besoin de moi que j’avais besoin d’elle. Je détestais voir quelqu’un dépérir devant moi. C’était comme si on était inutile, et je ne le supportais pas. Je voulais qu’elle se raccroche un sourire, je voulais entendre son ton espiègle et je me désespérais de l’entendre insulter un prof, déranger une classe. Pour le bien commun, nous pouvions bien sécher une ô combien passionnante heure de mathématiques. C’était d’ailleurs la meilleure façon de ne pas sombrer dans la plus totale dépression.

On était bien, là. Il n’y avait jamais personne pour nous déranger. Un bon endroit où être seuls, parce que la plupart des élèves ne s’aventuraient pas ici et que les professeurs trouvaient inutiles de venir, parce que c’était assez éloigné. Blake et moi partagions le coin avec des drogués, mais ils ne venaient pas pendant les cours. L’odeur aurait attiré les surveillants. C’était juste parfait d’être toutes les deux. Je me suis laissée tombée sur un banc, j’ai attiré ma petite amie contre moi et j’ai caressé doucement ses cheveux, comme une mère qui rassure sa petite fille. J’ai attendu. Blake parlerait quand elle serait prête, je n’étais là que pour la soutenir et je ne la forcerais pas à me dire quoi que ce soit, peu importe ses paroles. Si elle décidait qu’elle voulait me parler de son examen de sciences, alors elle n’aurait qu’à le faire. Mais j’espérais vraiment qu’elle ait assez confiance pour me conter ce qui la mettait dans cet état.
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Blake Earl

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MessageSujet: Re: Thanks for watching as I fall - Blake   Thanks for watching as I fall - Blake Icon_minitimeLun 2 Mai - 23:54

[S'TROP NAZE o/]

Je ne savais absolument pas par quoi commencer, aussi décidai-je de balancer le plus gros dès le début. Je démêlerais les détails après.

- C'est Hartwood.

Son expression ne laissa aucun doute quant aux raffinements des tortures qu'elle construisait déjà intérieurement. Paniquée à l'idée de ce qu'elle pourrait aller lui dire, je lui posai une main sur l'épaule pour l'apaiser et l'empêcher de s'en aller avant qu'elle ne tente d'aller l'égorger.

- Il a rien fait, hein ! Je crois que c'est plutôt ma faute en fait. Je... J'ai...

Penaude, je baissai la tête, cherchant mes mots. Par où commencer ? Pour lui dire comment j'avais pu me retrouver dans ses bras alors qu'il était torse nu et moi, eh bien... presque entièrement à découvert sous ses yeux, il fallait déjà que je lui explique pourquoi j'avais été plus ou moins obligée de venir chez lui, et donc que je lui raconte également ma petite scène au pub. Scène qui ne manquerait pas de la délecter, j'en étais certaine, mais je n'avais plus envie de le vaincre. Je voulais simplement qu'on arrête de souffrir. Tous les deux.

- C'est... L'autre soir, on s'est retrouvés par hasard, dans un pub.

J'humectai mes lèvres et me décidai enfin à tout lui raconter.

- Je discutais avec un type que je venais juste de rencontrer. Et puis j'ai compris que ce serait la dernière chance de lui faire admettre que... Tu vois ? De le forcer à arrêter de cacher la vérité. Alors j'ai embrassé ce gars, et là, tu aurais vu ça, il a pété un câble.

Je frissonnai au souvenir de sa réaction. Tellement insensée, tellement outrancière, tellement... tellement jalouse, oui. Il rêvait de m'avoir, se l'interdisait farouchement et ne supportait pas de me voir dans les bras d'un autre. J'aurais explosé depuis bien longtemps à sa place. Comment faisait-il pour conserver cet incroyable sang-froid ?

- Il lui a carrément donné un coup de poing, et je peux te dire qu'il n'y a pas été de main morte. Après ça, il a voulu me ramener chez moi. Sauf que je pouvais pas, c'était inondé avec toute cette pluie, toi tu n'étais pas là et... et...

Les larmes me montaient de nouveau aux yeux. Avais-je fait autre chose que pleurer ces derniers jours ?

- J'ai été chez lui. Et il a enfin arrêté de nier. Il n'avait pas tellement le choix, hein, Alice ? Non, il n'avait pas le choix... On a dit... On a dit qu'on laissait tomber. Qu'on devait oublier, tout, aller de l'avant et faire comme si de rien n'était.

Je bafouillais de plus en plus à mesure que j'avançais vers la fin du récit. La voix étouffée par les larmes, je balbutiai, m'accrochant à elle comme à une bouée de sauvetage, mes deux mains sur sa nuque, mes jambes farouchement emmêlées aux siennes :

- Mais... je peux pas oublier, Alice ! Je n'y arrive pas ! Et lui non plus ! C'est un véritable supplice. Je peux pas continuer comme ça ! Je veux que ça s'arrête ! Je ne sais pas quoi faire... Pas quoi faire...

Je n'avais même pas eu le courage de lui parler de la scène qui avait suivi ce maudit cauchemar. Je ne savais si j'oserais lui raconter. Certes, c'était Alice, mon Alice qui comprenait tout, qui me défendait contre vents et marées, qui prenait toujours fait et cause pour moi, mais est-ce qu'elle ne me prendrait pas pour une folle si je lui confiais la folie qui m'avait prise brusquement à mon réveil ?
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Alice Manet
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MessageSujet: Re: Thanks for watching as I fall - Blake   Thanks for watching as I fall - Blake Icon_minitimeMer 4 Mai - 9:01

Hartwood. Je le savais. Bordel, il n’était pas foutu de la laisser en paix deux seconds, non ? Je me demandais comment je pourrais lui faire payer ça…Visiblement, les paroles n’agissaient aucunement sur son esprit tortueux. Quoi donc ? Ah, il fallait commencer par la torture. Pendant longtemps, très longtemps. La mort ne devait être qu’une grande délivrance, qu’il quémanderait et que je lui refuserais encore et encore. Un sourire d’ange, peut-être ? Il allait falloir que je me renseigne auprès de Laurys, il allait pouvoir me conseiller. Sans lui mentionner mes projets, évidemment. Mais on ne touchait pas à Blake sans en subir les conséquences. Donc, je pourrais débuter le tout par...oh, je savais ! Pleins de photos de mon amie en maillot de bain, et chaque fois qu’il faillirait, si je le voyais réagir ne serait-ce que d’un millimètre comme le bâtard excité qu’il était, je…

Ah. Bon, il n’avait rien fait. Dommage, ça m’aurait fait plaisir d’aller le remettre à sa place. Enfin, rien fait. Vu la tête qu’elle tirait depuis un moment, je pense que le terme était un peu surfait. Genre, il ne l’avait pas violée, mais il lui avait montré des photos de sa personne à poil ? J’étais certaine qu’il en était capable !

- Je discutais avec un type que je venais juste de rencontrer. Et puis j'ai compris que ce serait la dernière chance de lui faire admettre que... Tu vois ? De le forcer à arrêter de cacher la vérité. Alors j'ai embrassé ce gars, et là, tu aurais vu ça, il a pété un câble.

Ouais, évidemment, c’étaient des trucs qu’on faisait tous les jours ça, rencontrer un étranger et lui enfoncer sa langue dans la bouche. Je me retins de rire parce que je savais que c’était déjà assez dramatique comme ça, mais je serrai doucement la main de Blake pour la rassurer et l’encourager à continuer. La suite, bien entendu, me donna un grand choc.

- Tu as… tu as ? DORMI CHEZ LUI ? Oh mon Dieu Blake, je suis tellement désolée ! Tu aurais dû venir chez moi-même si je n’étais pas là, ça t’aurait évité de… oh mon dieu.

C’était pire que tout ce que j’imaginais. Blake. Le pervers. Dans la même maison. Bordel ! Je m’imaginais déjà les pires scénarios. Oh ! Peut-être que la maison d’Hartwood était une sorte de labyrinthe ? Où elle avait dû courir pour échapper à un viol affreux. Oh.mon.dieu.

Mais Blake se cramponnait tellement à moi que j’ai décidé de laisser passer mon indignation du moment. Je ne savais pas ce qui s’était passé dans cette foutue cabane, mais si elle ne voulait pas m’en parler je la laisserais se taire. En revanche, mes mains se refermèrent fermement dans son dos et je la berçai doucement en murmurant des paroles apaisantes, caressant doucement sa peau sans pouvoir essuyer ses larmes que je laissais couler sans m’en soucier sur nous deux.

- Blake, finis-je par murmurer, tu n’oublieras pas. C’est dans les livres ça, ça n’existe pas. Tu ne peux pas oublier, mais tu peux apprendre à vivre avec ça. Lui aussi. Je t’aiderai si tu veux. Mais Blake… qu’est-ce que tu ressens, toi ?
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Blake Earl

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MessageSujet: Re: Thanks for watching as I fall - Blake   Thanks for watching as I fall - Blake Icon_minitimeJeu 5 Mai - 7:49

- Oui, j'ai dormi chez lui, rétorquai-je avec un rire amer. J'ai même dormi dans son lit pendant qu'il se tapait le canapé, avec un T-shirt piqué dans son armoire en guise de chemise de nuit. Pour te dire, j'étais tellement déboussolée que ça ne m'a même pas dérangée.

Si tout s'était passé comme d'habitude, disputes, cris et mensonges, jamais je n'aurais toléré de seulement entrer dans sa chambre. Et j'aurais été tellement en colère contre lui que j'aurais très largement préféré dormi dans mes vêtements humides plutôt que d'oser me rabaisser à seulement lui demander de me prêter quelque chose. Ma fierté pouvait me pousser parfois à un extrême inconfort sans que cela me dérangeât le moins du monde, et je n'avais que très rarement conscience de la stupidité de la chose. Mais là... Non, franchement, là, je n'avais pas été en état de protester. Je comprenais parfaitement le cri du cœur qu'avait poussé Alice, quand j'y pensais rétrospectivement, je frissonnais de peur.

Elle me berçait et je profitais de sa douce étreinte avec délice. Alice, ma chère Alice, mon amie, contre qui je pouvais me laisser aller sans m'en vouloir à la seconde suivante. Alice, contre qui tout était possible, peut-être même oublier, au moins temporairement. Alice, qu'est-ce que je ferais sans toi ? Je me serais déjà écroulée. Je restais blottie dans ses bras, goûtant avidement le soyeux de son doigts dans mon dos, respirant désespérément son odeur.

Alice, le réconfort même malgré sa franchise. Elle venait de me dire exactement les mots dont j'avais besoin de me convaincre pour passer à l'étape suivante. Quand bien même je le voulais, à toute force, je ne pourrais pas oublier. Il fallait que j'apprenne à faire avec, oui, mais comment ? J'eus l'impression de recevoir un coup de couteau en pleine poitrine lorsque ses paroles firent soudain écho aux siennes. Lorsqu'il m'avait tout jeté à la figure. Il avait retourné la situation comme ça. En passant outre ce qu'il éprouvait et en me demandant... En me demandant ce que j'attendais de lui. Ce que moi, j'éprouvais.

Presque comme s'il s'attendait à ce que je lui réponde que je ne lui en voulais plus, qu'on irait de l'avant, que j'acceptais son amour et que je lui rendais de même. Je suppose qu'aussi impossible soit l'histoire dont on rêve, on ne peut pas s'empêcher d'avoir toujours un espoir.

- Pourquoi me posez-vous tous cette question, hein ? demandai-je en reniflant. On s'en fiche, de ce que je ressens. Ça n'a aucune importance, de toute façon que peut-il se passer de plus que maintenant, hein ? C'est fini.

Cependant, puisque c'était Alice qui posait la question, je pris la peine d'y réfléchir plus avant, laissant mes larmes se tarir. Ce n'était pas si facile que ça de réussir à s'analyser, surtout sur un sujet aussi épineux. Je pris mon temps, formant difficilement mes mots. Je ne savais pas comment m'exprimer.

- Je suis rancunière, Alice, rancunière à un point pas possible, mais je ne suis pas inhumaine non plus. Tu as vu ses yeux quand il me regarde ? Il a mal. Il s'est comporté comme ça avec moi exprès pour que je le déteste. Parce qu'il n'a pas le droit d'imaginer quoi que ce soit avec moi... Je suppose que c'est plus simple de résister si de mon côté, je ne veux rien avoir à faire avec lui. C'est tordu, comme plan, mais finalement ça a plutôt bien marché, hein ?

Je me détachai un peu d'elle, un peu seulement, juste histoire de mieux respirer. J'étais déjà un peu plus calme. Une crise de larmes vous fait toujours du bien. Ça me faisait bizarre d'avouer tout cela à une tierce personne. J'avais l'étrange impression de le trahir. Comme si, en m'avouant involontairement ce qui le liait à moi, il m'avait fait signer un pacte que je rompais maintenant sans remords. A sa place, je n'aurais pas apprécié ces révélations. Je m'en voulais presque.

- Je peux plus le détester, maintenant. Le problème c'est qu'il le sait. Ça a rompu une digue. Quelque chose. Ce qui nous séparait et qu'il ne pouvait pas franchir. Je ne sais pas comment expliquer.

Je savais parfaitement comment l'expliquer. C'était la chute de cette barrière qui m'avait fait l'embrasser à mon réveil, alors que je cherchais son soutien. J'avais cru que je ne cherchais qu'un soutien, mais non, c'était lui que j'avais vraiment voulu. Pour qu'il se fasse pardonner des souffrances infligées, pour qu'il me prouve que tous ces mois n'avaient été qu'une comédie. Pourquoi voulais-je donc en être sûre ? Ç'aurait été tellement plus simple de ne pas savoir... Y a que la vérité qui blesse.

Jamais je n'aurais dû l'embrasser. Pourtant je n'avais pas fait exprès, enfin, presque. Mais c'était le fait que ce soit venu de moi, et pas de lui, qui avait tout fait tomber. Ce qui me contrariait le plus, finalement, était de ne pas savoir quoi répondre à cette fameuse question. Je savais que je ne le détestais plus... Mais il y avait tellement de possibilités derrière cette affirmation.
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Alice Manet
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MessageSujet: Re: Thanks for watching as I fall - Blake   Thanks for watching as I fall - Blake Icon_minitimeJeu 5 Mai - 8:55

La dernière chose à laquelle je m’attendais, franchement, c’est qu’elle percute sur ma phrase. On aurait dit que j’avais attaqué un point très sensible, vu sa réaction. Elle était toute crispée dans mes bras. Enfin, peu importe ce qu’elle disait, ça avait beaucoup d’importance pour moi. Ça allait déterminer de la façon dont j’avais l’intention de débarquer dans le bureau d’Hartwood pour crier au scandale. Si elle éprouvait de la sympathie, je lui rappellerais seulement que Blake était une humaine et qu’elle pouvait souffrir aussi. Si elle le détestait toujours autant…disons qu’il apprendrait mon nom dans toutes les langues possibles.

- Je ne me fiche pas de ce que tu ressens, Blake. C’est juste que tu m’étonnes. Normalement, l’insulter est ton passe-temps favori et là… tu pleures dans mes bras pour lui !

Je devais bien l’approuver par contre, c’était très tordu de la part de notre professeur. Secrètement, éprouvait-il du plaisir chaque fois qu’elle répondait en classe ? Juste le délice de faire rouler son nom entre ses lèvres, de le savourer pour quelques secondes précieuses, lorsqu’elle posait les yeux sur lui et qu’il avait une excuse pour la regarder. L’amour était tordu, dans son cas. Il était jeune d’accord, mais Blake était son élève, merde. Et elle n’était pas quelqu’un qu’on pouvait déstabiliser comme ça ! Ma très chère amie qui pleurait contre mon épaule, elle pouvait bien dire qu’il souffrait. À ce que je sache, il était probablement dans la salle des professeurs à boire un café bien tranquillement. J’imaginais, parce que bon, j’avais un peu de mal à voir un Liam Hartwood en sanglots.

- Je vois surtout la douleur dans tes yeux à toi, puce.

Mais je la laissai faire. Parfois, ce qu’il y avait de mieux à faire dans ces situations, c’était de laisser aller. Ça faisait du bien de pleurer toutes les larmes de son corps. On se sentait bizarrement apaisés, comme si on avait donné tout ce qu’on pouvait et que notre cerveau reconnaissait qu’on avait assez souffert. Je souris doucement à ma copine. Même si elle s’éloignait pour reprendre contenance, je la retenais, je ne la laisserais pas tomber. N’avait-elle pas fait pareil pour moi ? Comment diable aurais-je pu la laisser en un moment pareil, je me le demandais.

Je la respectais. Qu’elle ne le déteste plus, d’accord. Je serais le bouclier. Qu’elle laisse ses yeux lui faire du mal, mais je serais là pour éponger cette souffrance à tous moments. Tant pis si je devais sécher tous les cours qui suivaient Littérature. Blake était plus importante qu’un foutu cours. Et maman devait s’en fouttre, de toute façon.


- Est-ce que…Est-ce qu’il…
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Blake Earl

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MessageSujet: Re: Thanks for watching as I fall - Blake   Thanks for watching as I fall - Blake Icon_minitimeSam 7 Mai - 20:56

Elle ne comprenait pas vraiment. Ça me rassurait, quelque part. Ça voulait dire que son masque était toujours aussi efficace pour les autres. Surtout qu'Alice était plus ou moins au courant de l'affaire, donc si elle avait rien vu, c'était bon signe. Puis je ne lui demandais pas forcément de me comprendre, seulement d'être là, et pour ça, elle était championne. Soutien idéal dans toutes les circonstances. Chacune aurait été prête à faire n'importe quoi pour l'autre, elle me l'avait déjà prouvé en me portant face à lui, en faisant des choses que personne d'autre n'aurait osé faire, et elle savait que je lui rendrais toujours la pareille. C'était au-delà des mots. C'était une amitié qui avait débarqué comme un ouragan dans notre vie, et que nous ne pouvions contrôler. Il fallait juste qu'on soit toujours là pour l'autre.

Il fallait qu'on se dise la vérité aussi. Toute la vérité, pas seulement une partie. Comment est-ce qu'elle pouvait m'aider si je ne lui disais pas tout ?

- Non ! me récriai-je un peu trop rapidement.

Elle ne me croirait pas. C'était comme lui lorsqu'il m'avait demandé si j'avais été violée, croyant avoir compris pourquoi j'avais si mal pris ce baiser. J'avais protesté trop rapidement. Je cherchai mes mots. C'était trop dur de lui dire ça mais je lui devais la vérité - au moins pour qu'elle n'aille pas l'assassiner pendant que je regardais ailleurs.

- C'est moi... C'est moi qui...

Je m'étranglais. Je pris une grande inspiration, fermai les yeux, et me mis à parler le plus vite possible en oubliant de réfléchir aux mots que je prononçais.

- J'ai fait un cauchemar et il est venu dans la chambre en m'entendant crier et quand je me suis réveillée il était là et alors je ne sais pas ce qui m'a pris mais je l'ai... je l'ai...

Ne t'arrête pas là ou tu n'y arriveras jamais !

- Je l'ai... embrassé... murmurai-je.

Je passai mes bras autour du cou de ma petite amie, mon souffle caressant ses lèvres. Je me refusais à rouvrir les paupières, les scellant hermétiquement. Ma bouche frôlait la sienne mais je n'osais pas l'embrasser. J'avais la soudaine impression de l'avoir trompée. Sur le coup, ça ne m'avait pas effleuré le moins du monde. On n'était pas vraiment ensemble, c'était une simple plaisanterie, un moyen comme un autre de renforcer notre amitié. Une fois que nous avions commencé, nous n'avions pas pu nous arrêter. Mais brusquement, j'avais terriblement honte d'avoir réagi ainsi. Qu'est-ce qui m'avait pris, hein ? Foutu cauchemar, maudit rêve ! Combien de fois m'étais-je déjà répété ces mots ? Quelques centaines de fois sans doute.

- Je suis désolée, Alice ! m'écriai-je, le visage crispé sous la terreur de sa réaction. Je sais pas pourquoi j'ai fait ça ! Mais il était là et j'avais besoin de quelqu'un... J'avais besoin de connaître autre chose que ce foutu baiser qu'il m'inflige toutes les nuits ! J'ai pas calculé, sur le coup, je n'ai même pas compris que c'était lui ! Je suis désolée !
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Alice Manet
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MessageSujet: Re: Thanks for watching as I fall - Blake   Thanks for watching as I fall - Blake Icon_minitimeSam 7 Mai - 22:52

Non. Soulagement intense. En même temps, je m’en doutais. Il l’avait embrassée et elle n’avait pas été foutue de retourner dans son cours pendant un bon moment. S’il l’avait violée, elle serait cachée au fond de son placard à pleurer toutes les larmes de son corps. L’avantage pour nous deux, c’était que son placard pouvait facilement nous contenir toutes les deux. Au cas où. J’étais prête à m’y terrer avec elle pendant quelques temps, mais je serais également celle qui la forcerait à faire face au monde de nouveau. Ce n’était pas un maudit professeur incompétent qui allait briser ma relation avec mon rayon de soleil !

Elle fermait ses yeux. Me cachait ses sentiments qui passaient si bien dans ses regards. Oh, oui, Blake avait tout d’une grande tragédienne. Je savais instinctivement qu’elle mentait et m’étonnait toujours que les gens la croient. C’était peut-être l’avantage d’une si grande amitié… connaître l’autre par cœur.

- C’est toi qui…

Je voulais seulement l’encourager alors que mes mains enserraient les siennes comme des étaux. À vrai dire, je ne savais absolument plus quoi faire. J’attendais. Les plus longues secondes de ma vie. C’était certain qu’il y avait quelque chose, Blake ne pouvait pas être en tel état de choc si la seule chose qu’il y avait, c’était la douleur de notre enseignant. Il y avait plus. Beaucoup plus. Oui mais quoi ?

Tu l’as quoi, avais-je envie de crier. Je voulais qu’elle me conte la suite, pas qu’elle s’arrête sur ces mot-là. Non, n’arrête pas, ne le fais pas. Il allait venir un jour où elle serait obligée de me dire la vérité un jour, de toute façon. De la regarder en face, comme l’adulte qu’elle devenait. Même si, il fallait bien l’avouer, nous étions des gamines Blake et moi. Notre jeu consistait principalement à s’embrasser.

Et elle avait embrassé Liam Hartwood.

Bordel ! Je ne la sentis pas s’accrocher à moi, je ne bougeais pas. Totalement sous le choc. Comment est-ce que je pouvais réagir à ça, moi ? Il n’avait rien fait. Elle l’avait fait. Ils avaient… bordel de merde ! Ça faisait mal d’y penser. Même, ça me donnait la nausée de penser à elle et à ce connard sur le même lit en train d’échanger de la salive. Mauvaise image ! Mes yeux se posèrent sur son visage, toujours aussi inexpressifs alors qu’elle semblait me supplier d’oublier ce qu’elle venait de dire. Mais quoi ? Est-ce qu’elle l’aimait elle aussi ? Ça me semblait impossible. Dans un accès d’énervement, je pris ses lèvres contre les miennes, me souciant assez peu de son plaisir. Je vérifiais à quel point c’était illogique. Je vérifiais si le goût du professeur avait atteint son innocence. Je dominais, je ne plaisais pas.

C’était irréel. Ce n’était pas comme si j’étais lesbienne et amoureuse de Blake ! C’était ma meilleure amie, j’avais pris plaisir à l’embrasser, c’était une habitude maintenant. Un réconfort qu’elle seule m’apportait. Mais même là, on était bien loin de s’imaginer mariées, quoi. Je me sentais trahie, pourtant. Elle n’aurait pas dû l’aimer. Elle n’aurait pas dû l’embrasser, ni lui, ni l’autre d’avant !

J’étais jalouse qu’elle donne ce qu’elle m’offrait à un autre. C’était idiot.

- Tu as embrassé Liam Hartwood. Tu as embrassé un parfait inconnu. Bordel, ça ne veut rien dire pour toi ?

Je la repousse et me lève, lui tourne délibérément le dos.

- Pourquoi Blake ? Il faut que je sache pourquoi !

Puéril, vous avez dit ? Une vraie gamine. Blake n’était pas à moi. C’était ma meilleure amie. J’étais plus en colère qu’elle m’ait menti à propos du prof’ qu’elle ait embrassé quelqu’un d’autre. Quoi que…


- J’embrasse donc si mal que tu te sens obligée d’explorer la bouche de ce… de ce… ce connard de pédophile de merde !
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Blake Earl

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MessageSujet: Re: Thanks for watching as I fall - Blake   Thanks for watching as I fall - Blake Icon_minitimeSam 7 Mai - 23:21

Oh non, Alice, je t'en supplie, ne me fais pas ça ! Tu n'as pas le droit de me rejeter ! Je vais faire quoi sans toi, moi, hein ? Je suis qu'une gamine perdue si je ne t'ai plus avec moi. Parfois, j'ai l'impression d'avoir commencé à vivre ma vie seulement à seize ans. Tout ce qui fait son importance, tout ce qui la comble et la rend intéressante, je l'ai connu tellement tard ! Le dessin, la danse, le théâtre. Alice, mon Alice. Alice, j'ai besoin de toi, me lâche pas. Mais c'est de ma faute aussi, pourquoi je l'ai trompée ? C'est moi qui lui ai proposé de sortir avec moi. Et maintenant je laisse tout tomber comme si ça n'avait aucune importance.

Mais ce n'est pas un jeu. Pas seulement. Pourtant je ne suis pas amoureuse d'elle, et je sais qu'elle ne l'est pas de moi. Où est le problème ? Je ne sais pas. Je m'en fous en fait, tout ce que je retiens c'est la putain de connerie que j'ai faite. Son baiser agressif me fait mal. Je vais finir par ne plus embrasser personne jusqu'à la fin de mes jours si ça continue ! Mon cœur se déchire en deux alors qu'elle me repousse et m'ignore en me tournant résolument le dos. Et tout ce que je trouve à lui répondre ce sont mes explications. Maladroites, débiles, prononcées d'une voix hachée incompréhensibles.

- J'ai embrassé un inconnu parce que... Tu sais bien pourquoi ! C'est exactement ce que j'ai essayé de faire avec toi ! Mais avec toi ça ne pouvait pas marcher, parce qu'il savait bien ce qu'on voulait faire. Et là, j'allais le rembarrer, et j'ai vu qu'il me regardait... Je voulais le faire céder ! J'en avais assez qu'il me fasse croire que c'était moi qui délirais !

Ben ouais, mais difficile de faire comprendre que vous ne délirez pas quand c'est vous qui vous jetez sur votre prof en l'embrassant à pleine bouche à moitié nue dans son lit. Je me mordis la lèvre, cherchant désespérément une excuse quelconque à ça. Mais comment le dire simplement ? La vérité, c'était que je voulais qu'il prouve qu'il m'aimait. Je voulais que pour une fois dans sa vie - et dans mes rêves - il fasse preuve de tendresse avec moi. Mais pourquoi, alors ça j'en savais fichtrement rien ! Comment expliquer ça à Alice, hein ?

- Ne l'appelle pas comme ça ! protestai-je en désespoir de cause. Ne l'insulte pas !

Bon Dieu. Est-ce que je le défendais là ? Ben ouais. Réaction stupide, comme pour me faire pardonner de la mauvaise foi dont j'avais fait preuve cette nuit-là - mais c'était juste complètement stupide, il n'était même pas là pour nous entendre !

- Et puis j'ai jamais dit que tu embrassais mal ! Ni qu'il embrassait mieux ! Et je n'embrasserai plus jamais personne, voilà ! Ni toi, ni lui, ni aucun autre garçon ni aucune autre fille ! De toute façon, l'amour c'est trop galère. Lui, ça le met dans la merde, nous on s'engueule à cause de ça, ma mère a pourri sa vie pour ça, j'ai jamais connu personne qui soit heureux par amour. Je laisse tout tomber ! Et plus personne ne sera jaloux, comme ça !
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Alice Manet
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MessageSujet: Re: Thanks for watching as I fall - Blake   Thanks for watching as I fall - Blake Icon_minitimeSam 7 Mai - 23:45

Est-ce que j’étais une adolescente qui réagissait comme un bébé gâté ? Totalement. Si je m’en rendais compte ? Et comment ! Pouvais-je y faire quelque chose ? Non. Mais, contrairement aux apparences, je ne m’en foutais pas totalement. C’est clair que, de dos comme ça, j’avais l’air d’une petite princesse qui attendait que tout le monde se prosterne, mais c’était beaucoup plus que ça. Je pleurais. Je ne savais pas pourquoi. C’est vrai, quoi, je savais bien que je n’étais pas en amour avec Blake. C’était totalement irrationnel. J’avais envie de lui crier par la tête tout ce que je ressentais. De lui dire que je n’en avais rien à foutre qu’elle l’ait embrassé, que j’étais juste totalement déçue qu’elle ne m’ait pas dit la vérité avant. On était censées tout se dire ! Je voulais lui dire combien j’avais mal aussi, combien je me trouvais stupide de m’endormir chaque soir avec la même pensée pour un homme qui n’en avait rien à faire. Lui dire combien ça faisait mal, combien je me trouvais idiote de pleurer le matin. Toujours. Soit parce qu’il n’était pas apparu dans mes rêves, soit parce que j’avais dû le laisser dans mon sommeil. Et ce n’était même pas quelque chose que je pouvais contrôler.

- Tu ne comprends rien ! C’était une question de confiance ! J’ai…embrassé ce connard pour toi, parce que tu le détestais et moi aussi ! Ça voulait dire quelque chose pour moi, mais tu réussis quand même à dormir chez lui et à… Merde, Blake !

Je hurlais presque. Je lançais des jurons dans différentes langues, l’insultant à voie basse en étant certaine qu’elle ne comprenait pas ce que je disais. C’était aussi bien. Pas des mots qui devaient se trouver dans la bouche d’une jeune fille, disons-le.

Je me suis retournée les yeux pleins de larmes, ne sachant toujours pas pourquoi j’étais en train d’imiter les chutes Niagara.

- Tu étais d’accord avec moi ! Toi aussi, tu le disais, il y a à peine une semaine. Je ne peux pas accepter… je ne comprends pas, bordel !

Je m’en voulais de lui dire ça. Je voyais bien qu’elle avait de la peine. J’empirais ça, en plus. Elle se sentait coupable et je lui hurlais dessus. Elle avait raison d’ailleurs. L’amour c’était merdique, ça n’apportait rien de bon dans nos vies. Alors pourquoi est-ce qu’on s’accrochait comme ça ? Parce que l’amour donne autant de bien que de mal, souffla une petite voix à l’intérieur de moi. Je savais ça aussi. Ça valait la peine.

Sans prévenir, je me précipitai vers elle et l’encerclai dans mes bras. Fort, très fort. Pas comme une copine, mais comme une meilleure amie ou une sœur qui a de la peine. C’était comme quand Giulia était morte… on se tenait et je ne pouvais plus faire la différence entre son corps et le mien. Peut-être que c’était du pareil au même. Je remarquai même qu’on avait basculé, et ça n’avait aucune importance. L’amour en valait la peine. Il y avait au moins une preuve.


- Je suis tellement désolée Blake. C’est juste…tellement gros. Mais ne dis pas que l’amour ne vaut pas la peine. On s’aime, non ? Pas comme des amantes, je veux dire. Mais c’est de l’amour aussi. Ça compte, non ? Je t’aime et je respecte tes choix…mais franchement je ne te promets pas de ne pas briser la gueule du prochain mec que tu embrasses sous mes yeux !
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MessageSujet: Re: Thanks for watching as I fall - Blake   Thanks for watching as I fall - Blake Icon_minitimeDim 8 Mai - 0:11

De vrais gosses. Deux gamines qui s'engueulaient pour un putain de jouet ! Nous nous criions dessus de la façon la plus puérile qui soit. Liam Hartwood avait volé son jouet à Alice, et moi j'avais trahi la promesse que je lui avais faite la veille en croisant les doigts derrière mon dos. Globalement, ça ressemblait à ça.

Et tout ça, c'était de la faute à une seule et unique personne ! Oh, il pouvait bien jouer les malins, il avait peut-être raison en disant que j'avais apporté ma pierre à l'édifice, n'empêche que s'il n'avait pas été là, rien de tout cela n'aurait démarré, pour commencer ! Quelle idée débile avait bien pu lui passer par la tête pour qu'il tombe amoureuse d'une élève, d'abord ? Non mais franchement, fallait être complètement barjo pour ça ! On ne faisait rien ensemble. Il récitait ses cours, j'écrivais, comme vingt-cinq autres crétins, à part les cours de théâtre, qu'avais-je de si particulier à ses yeux ?

Les cours de théâtre. Mais merde alors.

J'ouvris de grands yeux hallucinés lorsque je compris brutalement. C'était tellement évident que je me demandais même comment j'avais été si obtuse. C'était pour ça qu'il m'avait retiré le rôle de Juliette. Forcément. C'est quand j'avais fait prendre vie à ce personne entre ses bras qu'il avait craqué. Le théâtre impliquait toujours une promiscuité avec les autres, il ne fallait être ni timide ni pudique, et jamais je ne m'étais contenue, allant toujours jusqu'au bout des choses. Probable que j'avais tremblé d'amour dans ses bras, probable que je m'étais alanguie contre lui, sans même m'en rendre compte, obsédée que j'étais par Juliette. Forcément qu'il m'avait retiré le rôle. Si ça avait suffi pour qu'il se mette à m'aimer, comment aurait-il pu supporter de nouveau une telle scène ?

Je pleurais de voir Alice pleurer. De vraies fontaines. Je ne comprenais même pas ce qu'elle me disait, tout à mes larmes et mes idées éclair. Je compris juste ce qu'elle fit lorsqu'elle se jeta contre moi et me serra à m'étrangler. Un rire parvint à traverser les sanglots obstruant ma gorge.

- J'embrasserai plus jamais personne, je te dis ! Sauf toi, peut-être. Mais toi, c'est pas pareil. Tu es ma meilleure amie...

Et pour appuyer mes dires, je posai une fois, deux fois, ma bouche pulpeuse contre la sienne si bien dessinée, mêlant ma langue à la sienne au troisième passage. Tout allait bien de nouveau. Presque. Je savais toujours pas quoi faire pour Hartwood. Mais au moins, j'avais retrouvé mon amie, je lui avais tout dit. A nous deux, on pourrait tout faire, tout vaincre. Alors pourquoi s'inquiéter davantage, hein ?

- Tu as toujours été là pour moi. Tu sais que ce sera pareil pour moi, hein ? Que je te soutiendrai quoi qu'il arrive ?

Quoi qu'il arrive. Comment pouvais-je me sentir bien si je savais qu'Alice avait mal ? Je serai toujours là, de même que tu as été là.
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