Hannah Hellström
Age : 30 Messages : 47 Date d'inscription : 23/04/2012
| Sujet: Hannah Lun 23 Avr - 17:31 | |
| H A N N A H H E L L S T R Ö M - L'art ne permet pas le mensonge - ― Ab origine fidelisBe proud of where you come from. | Nom complet: Hannah Hellström Âge: 21 ans Sexe: Féminin Nationalité: Suédoise Emploi: Étudiante en Arts, vend les billets d'accès au Musée la fin de semaine.
Avatar choisi: Jennifer Lawrence. |
Vultus est index animi ― We can read your soul through your face.
Dieu sait que des visages tels que le mien, il y en a beaucoup. Des beautés classiques, qu'on me remarque presque plus. On recherche l'asymétrie, le nez un peu trop long, les lèvres un peu trop grosses. Les voilà, les mannequins, aujourd'hui. Peu m'importe. Discipline de merde. Blonde aux yeux bleu, gris, turquoise...ça change un peu, selon le soleil et mon humeur, je crois bien. Parfois je suis tenter de me raser les cheveux ou de les teindre, il me semble que ça ferait du bien. Pour une artiste engagée, il y a quelque chose de frustrant dans le fait de ressembler à une enfant de riche, à un ange, vraiment. Pourtant, c'est utile. Les gens ne se méfient pas. Enfin. Je n'ai rien d'extraordinaire physiquement parlant, peut-être suis-je un peu trop mince, peut-être pas assez grande, mais très franchement, est-ce que quelqu'un s'en soucie ? Un jour, mon corps deviendra mon art et là, on pourra vraiment s'en occuper. En attendant...une queue de cheval ici, un chandail informe, et nous voilà parés.
― Nosce te ipsum'Cause we all hide behind a mask ― know yourself. L'art. La seule vérité. Le seul endroit au monde où vous pouviez peindre un enfant écrasé par un tank et que cela reste beau. Que savez-vous de l'Amazonie ? De la réalité Afghane ? Des gitans ? Que savez-vous de l'agriculture, de la prostitution, de la religion ? Que savez-vous des premières nations, du Groenland, de la vallée de la glace ? Que savez-vous de la Bosnie ? Rien. Je vous plains sincèrement. Moi, je vois les horreurs, et mon monde est si absurde qu'il faut bien que j'en créée un plus beau, meilleur. Là au moins, les enfants qui crèvent de faim ne sont plus aussi laids, ils ne font plus aussi pitié. Et si ça peut faire en sorte que quelques moutons comprennent leur réalité, tant mieux.
Non pas que je déteste tout, loin de là. En fait, je suis plutôt docile en général. La fille qui ne parlait jamais en classe, qui n'obstinait jamais les professeurs. Jusqu'à ce qu'on parle de la situation mondiale et qu'ils fassent semblant que tout allait bien. Dommage, peut-être, que mon père ait été ambassadeur pour une organisation humanitaire. À la maison, il était hors de question de faire comme si tout allait bien. Enfin, ils se sont lassés de m'entendre bourrer la tête des enfants de conneries, alors qu'eux laissaient le gouvernement le raconter tout ce qu'il voulait à longueur d'années. Ils m'ont donné un crayon et une feuille et m'ont dit de m'amuser, mais d'arrêter de déranger. J'ai vite compris qu'ils affichaient mes dessins avec les autres. Tu as du talent, qu'ils disaient. Tu vois, quand tu veux...Puisque j'étais trop stupide pour les maths, pas assez douée pour la littérature, je me suis mise à l'art. Et sans qu'ils le sachent, j'ai commencé à faire passer mes messages par le dessin, l'écriture, la chanson. Tout doucement, une mélodie nouvelle qu'ils apprenaient, qui finirait par tout dévaster.
Manipulatrice ? Non. Mais je sais tirer avantage de la situation. Je ne veux que le bien suprême, après tout, mais je suis blasée des mensonges de la société. Je ne comprends pas pourquoi je devrais manger trois repas par jour alors que certains en mangent trois par semaine. Sartre et Camus me semblent d'ailleurs bien plus crédibles que n'importe lequel ministre qui, peu importe la situation, annonce que tout va bien. Et deux mois plus tard, la faillite.
Génial.
Mihi cura futuri ― But the past can still help you.
Sverige är mitt land. Jag föddes där. Sen tog jag bort det ...
Je suis née en plein cercle polaire, le jour du Julgaden. Pendant les quatre premiers mois de ma vie, j'ai vécu dans le noir - puis, pour les six mois suivants, le soleil est venu, il ne se couchait jamais, il éclairait la vie. Et nous étions repartis pour la noirceur. Cela pouvait sembler déprimant, mais je ne le remarquais même pas. Le soleil n'était que plus brillant lorsqu'il revenait - puis, pendant le long hiver, la neige blanche qui recouvrait le sol semblait parfois briller de mille feux...J'ai toujours aimé le premier jour de noirceur. J'avais l'impression que le repos bien mérité arrivait enfin. Nos journées étaient plus courtes, parce que c'était plus difficile pour nous d'être longuement assis à ne rien faire. Avec le temps, j'ai fini par faire le parallèle entre le temps des élections et l'après élection. Mille promesses lumineuses, puis le terrible revirement de situation. Pourtant, quand j'étais jeune, j'aimais cela. C'était une sécurité, à quelque part. Je n'étais jamais surprise. Je n'attendais pas de soleil inutilement. Je me souviens même que, à l'école, lorsqu'ils nous avaient parlé d'autres endroits en Sverige ou dans le monde où le soleil se levait et se couchait chaque jour, je les avais trouvé malchanceux.
Puis, j'avais dû déménager. Fader était ambassadeur, il se devait de remplir les missions, de représenter le pays un peu partout dans le monde. Il avait eu quelques années de répit lors de ma naissance et de celle de ma petite soeur, mais nous étions maintenant toutes deux assez vieilles pour être expatriées. Comme s'il y avait un âge pour ça, comme si on pouvait accepter de quitter la maison de nos ancêtres. Même aujourd'hui, après toutes ces années, j'ai toujours un pincement au coeur en repensant à ce refuge tranquille, ce petit royaume dans lequel j'avais vieilli. Lorsque vos parents mouraient, c'était tout ce qu'il vous restait d'eux. Leur maison, là où ils s'étaient aimés, là où ils avaient coulé des jours heureux. Katarina et moi n'aurions pas cette chance. Depuis nos sept ans, nous avions voyagé ! J'avais vu presque tous les pays, j'avais pu entendre tant de langues, sans jamais en retenir une, j'avais rencontré des gens importants dont les noms m'échappaient. Logés dans un hôtel particulier, dans le château même...La vie était belle. Ah ça, c'était vrai : nous n'avons jamais manqué de rien.
Jusqu'au jour où, peu avant mes dix ans, nous allâmes en Afrique et que je découvris les pauvres, la mort et la fâmine. À partir de ce moment là, l'oppulence dans laquelle j'avais évolué depuis toutes ces années me sembla terrible. Comment avais-je pu vivre dans une pièce où tout était fait d'or alors que des enfants de mon âge ne savait même pas l'effet de la soie sur leur peau ? Je me souviens avoir pleuré, avoir voulu donner mes jouets à une petite fille, mais mère n'a pas voulu. Mon coeur s'est brisé à cet instant.
Katarina et moi allions à l'école privée, avec des enfants de riches. Il y avait d'ailleurs un réseau d'école mondial créé spécialement pour des jeunes dont les parents voyageaient beaucoup. Partout, le programme était le même, nous n'avions pas à être reclassées chaque fois. Des classes avec des enfants déconnectés de la réalité, c'était parfait, non ?
« Et toi, Hannah-jo, il fait quoi ton père ? - Mon père, c'est un ambassadeur. - Oh ! Tu veux bien nous parler de son métier, de ce que tu as vu ? - J'ai vu...j'ai vu des choses si belles. J'ai vu des tas de pays. J'ai vu le Canada et ses étendues de glace, j'ai joué avec les filles du président des États-Unis, j'ai pu aller faire du ski dans les Alpes. J'ai visité la Chine, l'atelier du créateur de Sakura. Madonna a donné un concert privé pour nous, en France. Hmm...l'Amazonie, c'était vraiment bien. Mais je préfère le Sverige. - Le quoi ? - La Suède. - Ah, et ensuite ? - Ensuite...j'ai vu des tas de belles choses. Et des choses hideuses. La mort. La corruption. Le meurtre. Et personne qui réagissait...même pas mon père, et pas les présidents, et encore moins les rois et... - Hannah ! J'ai une idée. Pourquoi tu ne dessinerais pas un paysage d'un pays que tu as aimé à la palce ? - Oui m'dame. »
Évidemment, dire que les présidents étaient des cons alors que j'étais assise aux côtés de la fille de Bush, c'était pas très intelligent. Je me suis tue et j'ai dessiné. J'ai découvert ma passion grâce à cette femme étroite d'esprit, rencontrée en Afghanistan. Je n'aurais peut-être pas dû m'en étonner. C'était juste avant l'arrivée des mohjeadins, lorsque les femmes étaient encore respectables. Nous sommes partis de là lorsqu'ils ont pris le contrôle et que c'était trop dangereux pour nous. Fader ne voulait pas risquer la vie de ses précieuses filles et de sa femme...
Mais moi, j'ai vu. Une violence terrible. J'ai vu le Rwanda. J'ai vu...trop de choses. Mon esprit enfantin en a été affecté et bien vites mes oeuvres sont devenues noires, très sombres. Les gens ne s'en rendaient pas compte. Ils me trouvaient douée, mais en vérité, je passais des messages. Ici, Farell, le petit africain à qui j'aurais voulu donner de l'eau. Là, Kir, obligée de porter la burqja alors qu'elle était si jolie...Et tant de situations qui auraient pu vous faire vomir, tout ça, dans la tête d'une jeune femme de seize ans.
Je ne m'en suis pas si mal sortie. Les Beaux-Arts m'ont accueillie, je me plais à Londres. Ma soeur et moi sommes enfin autonomes, même si nous rêvons toujours de Sverige. Un jour, nous y retournerons. Je me le suis promis. En attendant, je suis là et parfois je vais avec mon père, lorsque je veux voir si mes toiles changent quelque chose, et je m'étouffe de rire chaque fois qu'une de mes peintures est accrochée à l'entrée du bureau d'un assassin, où qu'un tapis afghan représentant le sol jonché de mine se trouve aux pieds d'un chef qui produit ces dites mines.
Mais j'espère.
― Spes salutisWhat about the master mind ? | Prénom ou pseudo: MA Sexe: fém. Âge: 18 fck yeah, j'suis majeure ! Localisation: Dans une tempête de neige. Un commentaire ? : En attente d'Elle et de l'autre admin ( sinon, je m'aime et je me valide ) |
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