Un gominé en cache toujours un autre | Gabriel

Bon j'avais mal a la tête. La bouche pâteuse et une envie carabinée de tout cramer. Mais je crois que sur l'instant, j'étais surtout en train d'imaginer de quelle manière j'allais exploser les sinus de celui qui avait l'index collé sur ma sonnette. Le son strident résonnait dans l'appartement a moitié vide. Enfin pas vraiment, mais disons que je n'aimais pas m'encombrer. Et ça sonnait, ça sonnait...J'ai bien tenté d'oublier en, m'enfonçant dans mon oreiller mais peine perdue, ça semblait pas vouloir lacher. Je grognai avant de m'extraire de mon lit, sachant que le choix ne m'était pas laissé avant de me trainer vers la porte d'entrée, serrant autour de moi les pans de mon peignoir de soie.

Autant le dire, mon agacement et mon énervement se sentait dans ma manière d'ouvrir la porte d'entrée. Je pouvais sortir d'une soirée, n'avoir que deux heures de sommeil dans les dents et paraitre presque aussi fraiche qu'une rose.

-"Quoi ?!"

Autant l'avouer, le pauvre mec se trouvant derrière la porte recula d'un pas avant de bouffer sa casquette.

-Pardon mademoiselle, mais nous sommes chargé d'emballer vos meubles et de les convoyer.

Euh...Stop, minute, temps mort...

-"Pardon ?"

Il se répéta, tripottant son couvre chef et là...Mon cerveau se mit en branle. Ce n'était pas possible ! C'était une blague ! Du moins, j'avais cru que c'était une blague. Ce foutu blond n'avait tout de même pas osé si ?! Le déménageur entra et j'étais tellement estomaquée que je le laissai faire...Ce n'était pas possible! J'avais cru qu'il blaguait, même si il semblait qu'il ai un sens de l'humour digne d'un cimetierre, mais tout de même. Et bien reviens sur terre Naya, c'était pas une blague. Je fis volte face, ma migraine empira. Sale blondinet gominé ! Il avait osé ! Mais c'est que monsieur ne doutait de rien ma parole ! Je fonçai sous la douche, m'habillai avant de sauter dans ma BM et de faire vombrir le moteur en direction du centre ville. Mister D avait son bureau au plus haut étage d'un building flambant neuf. Monsieur avait surtout besoin d'étaler son argent ouais ! Je me garai dans le parking souterrain avant de grimper les marches menant au hall d'accueil. une fois sur place, je m'arrêtai, inspirant profondément, faisant refluer sa rage qui me consumait. Ca va, j'avais appris que je n'arriverai a rien si...Je m'approchai de l'hotesse et lui adressai un magnifique sourire.

-"Pourriez vous m'annoncer a Monsieur Divinia je vous prie ?"
-Vous avez rendez vous ?
-"Oh mon dieu ! Non, je suis désolée, mais il acceptera de me recevoir."

L'hotesse me jeta un coup d'oeil dédaigneux qui me donna envie de lui exploser le visage contre le comptoir avant de daigner accéder a ma demande. Bingo. J'imaginais très bien ce foutu manager sourire avec un rien d'arrogance derrière son immense bureau a l'écoute de l'hotesse. Sale hypocrite débile ! J'adressai un sourire mielleux a l'hotesse lorsqu'elle m'indiqua les ascenseurs privés et m'y dirigeai, faisant claquer mes talons sur le sol carrelé. Par chance, je n'avais pas l'air déplacé avec ma jupe dans les tons roses pastels et mon chemisier acidulé agrémenté d'une veste cintrée. Pas déplacée, mais grave en rogne.

Je sortis de l'ascenseur, bouillonnante et marchai dans le couloir avant d'atterir devant d'imposantes doubles portes en bois. Je ricanai intérieurement. On avait quelque chose a compenser monsieur D. ?

Je les poussai sans fioritures avant de débouler dans le bureau proprement dit. Je ne pris même pas garde a la déco, ni quoique ce soit d'autre, me focalisant sur cette silhouette assise derrière un bureau de chêne imposant.

-"Il est hors de question que je vienne habiter avec vous ! et vous ne pouvez pas m'y obliger !"

Arg ! Erreur stratégique ! Je le savais !

-"Vous êtes mon manager, mon tuteur mais pas ma baby sitter !"

Bordel ! Ajoutais je en pensée, plaquant mes paumes bien a plat sur la surface de bois du bureau, affrontant sans ciller le regard...Blasé ? ennuyé ? de mon putain de manager de merde !

-"Vous vous rendez compte des ragots que vous allez entrainer avec ce genre de conneries ?!"

Après tout, j'étais jeune, censée être naïve et lui...Une très belle trentaine, arrachez moi les lèvres, séduisant, charismatique...Il ne suffisait d'un rien pour que les tabloïds se déchainent comme des charognes sur un cadavre de goëlan.

-"Rappelez vos déménageurs ! MAINTENANT ! "

Je venais tous juste rentrer de l'école lorsque le téléphone de mon nouveau bureau sonna. Arquant un instant les sourcils, je vérifiais mon agenda. Aucun rendez-vous de prévu. M’asseyant à mon bureau, je décrochais le téléphone le temps d'entendre une secrétaire m'annoncer la présence de ma petite lionne préféré. Qu'elle monte donc, elle qui n'avait visiblement pas pris mes paroles aux sérieux.

M'enfonçant un instant dans mon fauteuil, je fermais les yeux dans l'attente d'une arrivée mouvementé. Ce qui finit par arriver alors que j'entendais déjà des talons claquer. Ma porte s'ouvrit à la volé tandis que j'ouvrais les yeux. Elle commença alors à invoquer ses désires, ses exigences. Commettant l'erreur de croire que je ne pouvais pas l'obliger à le faire. Elle se plantait, mais ça j'avais l'intime conviction qu'elle en était consciente.

— Naya... Pourquoi parler alors que tu sais très bien que je n'aurais besoin que d'un mot pour te prouver le contraire ?

Elle changea alors d'angle d'attaque. Me claquant au visage ce que pourrait dire les journaux. Arquant alors un sourcil, je la regarder s'épuiser à brasser du vent en vain.

— Oh, il serait réellement dommage que de l'encre coule à notre sujet... Crois-tu sincèrement qu'il est aussi facile que cela de violer mon intimité ? Alors à moins que tu provoques les ragots, je crains que malheureusement, nous n'entamerons pas d'amourette en secret...

Elle exigea à nouveau quelque chose et là je ne pus m’empêcher de lever les yeux au ciel.

— Non.

Me levant dans un souffle, je me mis à marcher dans mon bureau avant de m'asseoir sur un fauteuil et de reprendre.

— Les enfants capricieuses ça ne fonctionnent qu'un temps Naya... Malheureusement, sais-tu ce qui arrive aux gamines indiscipliné ? Elles disparaissent.

Je ne sourcillais pas, je la fixais. Elle ne me faisait pas peur... Dommage pour elle.

— Je vais t'apprendre un truc, je n'ai pas dans l'idée de te contrôler... Mais vois-tu... J'ai tendance à éprouver un certain plaisir à ennuyer les personnes qui m’insupporte... Il serait dommage que tu perdes toute liberté pour quelques caprices.

C'était la stricte vérité, et je lui déconseillais de jouer avec sa liberté, vraiment.

-"VOTRE intimité ! VOTRE bon vouloir ! Percez vous les chevilles d'une aiguille au nom de Yavhé !"

Eructais je avec une pensée funèbre pour ma promesse de sang froid, de classe et de dédain ! Il était carrément hors de question que je vive avec lui ! J'avais passé l'âge des babysitter merde ! Quoique j'en connaissais une paire qui ne serait pas contre un babysitter comme ça, j'en convenais. J'ordonnais qu'il ramène ces chiens au bercail et tout ce que j'eus fus un...Non ?!

Mes ongles accrochèrent le premier truc sur leur passage, a savoir un magnifique presse papier de forme indéfini que je balançai directement...Sur le dossier du fauteuil ?! Eberluée, je fixai mon...achevez moi...Tuteur se redressant très calmement. Croyez le ou non, ce genre d'attitude avait la joie et la grâce de décupler mon énervement hystérique !

-"Vous attendez quoi ? Que je me recroqueville dans un coin en tremblant de peur ?! J'aurais pu être une gentille fille vous savez MAIS IL EST HORS DE QUESTION QUE L'ON DECIDE A MA PLACE !"

Du calme, du calme, du calme ! Plus facile a dire qu'a faire en même temps. Surtout qu'il ne m'aidait pas en gardant un calme olympien doublé d'une arrogance méprisante.

-"J'AI payé mon appart, JE vivrais dedans ! Et de toute façon, vu l'air énamouré de votre secrétaire, je pense que ma présence serait plus une gêne qu'autre chose !"

Je me mis a frapper le sol en rythme de mon escarpin, priant Yavhé de me délivrer de ce malade, malade qui m'avait obtenu un rôle sur mesure certes, mais quand même !

-"Gabriel....Franchement ! On est capable d'écrire que je vis une folle passion avec Alan juste parce que j'ai trébuché sur un tapis ! Vous êtes naïf pour croire que les journalistes ne trouverons pas la faille ! Et après ?! On dira que chaque rôle sera obtenu a la sueur de cuisse ouverte !"

Hop, bifurquation, déviation, je n'obtiendrais rien du tout avec lui si je fonçais droit dans le tas comme j'en avais envie. Respire Naya, respire !

-" Et CA ! Il n'en ai pas question ! Alors remballez vos déménageurs ! Ce sera mieux pour tout le monde."

Plus qu'agacée, j'arrachai de mes cheveux la pince qui les maintenait en un savant chignon, savant chignon qui me donnait mal a la tête d'ailleurs avant de me laisser tomber dans le fauteuil faisant face a mon...ARG....tuteur, mes cheveux retombant en vagues dorées sur mon épaule.

-"Et puis qu'est ce que ça vous rapporte a vous ? Mmmh ? Que je vive chez moi ou chez vous, quelle est la différence ?!"

Une attaque ? Je n'eus qu'à me pencher légèrement pour éviter le projectile. Pathétique. Elle s’énerva donc un grand coup et comme à mon habitude, je ne pus que la regarder s’essouffler avec une forte envie de m'endormir.

Et puis miracle, le ton changea alors qu'elle m’appelait par mon prénom. Et au delà de l’effort, je dois avouer que son discours était cohérent, très cohérent même. Je lui aurais presque dit oui si je ne voyais pas la une mainoeuvre bien tourné de me faire tomber dans son piège. Comme quoi, elle comprenais enfin qu'il était inutile de foncer dans le tas avec moi. Sauf qu'il ne servait pas non plus de chercher à passer par des chemin détourné.

Je la laissais donc s'asseoir et finir de vider son sac. La laissant poser les questions qu'il faut pour atteindre ce qu'elle voulait. Que je la laisse vivre.

— Jusqu'aux dernière nouvelles, un manager ne fait que gérer la carrière de son poulain... Il ne fait que trouver et négocier des contrats avec des réalisateurs... Le reste, c'est bien l'acteur qui le fait. Alors à moins que tu ne te risques à des gestes équivoques avec un James Cameron ou autre... Il y a très peu de chance qu'on, passe moi l'expression, t'emmerde à mon sujet.

J'étais calme, parfaitement calme, bien le contraire d'elle.

— Alors certes, je suis aussi producteur de film, mais je ne compte pas te placer sur chaque films que je décide de produire. De plus, tu apprendras vite à ignorer ces torchons lorsque les vrais critiques naitrons dans un New York Times ou autre véritable chronique. Les gens véritablement intéressaient ne lisent que très rarement ces déchets, c'est juste le grand public qui le fait et dans ces cas là, ils ont même tendance à apprécier ces fameuses rumeurs.

Me levant alors, je viens me placer derrière elle, glissant mes lèvres près de ses oreilles afin de lui murmurer :

— Crois-tu que j'ai réellement poussé Cameron pour qu'il te prenne ? Je lui ai juste parlé d'une actrice que j'avais remarqué. Le reste, il l'a fait seul, comme un grand et pas une seule seconde il s'est intéressé à ta fameuse relation avec un Alan.

Revenant à mon siège, je saisis le presse papier qu'elle m'avait envoyé à la figure pour le poser sur mon bureau.

— Et pour parler de ta liberté, je suis quelqu'un de très pris Naya, je n'ai guère le temps de m'amuser chez moi et je passe le plus claire de mon temps en déplacement à gérer mes affaires. Je te veux chez moi pour pouvoir gérer au mieux ta carrière. Et dernier point, ton oncle à expressément demandé à ce que tu loges chez moi.

La colère allait bien vite renaitre alors que je refusais une énième fois de lui céder.

— Alors à moins que mon appartement te semble trop petit, je peux t'assurer qu'il y a que très peu de chance que je sois un poids et un barrage dans ta vie.

Je frappai l'accoudoir de mon fauteuil avec un claquement de langue agacé. Nom de ! Ce qu'il pouvait m'énerver a garder son calme ! Il devait bien avoir une faille quand même ! Quoique là, je commançais sérieusement a douter, il devait avoir avaler 15 bonze tibétain !

-"C'est la réputation qui fait et défait les stars et vous le savez ! Le New York Time pourrait me porter aux nues, cela n'aurait d'impact que chez les intellectuels et les affranchis ! Malheureusement, et comme vous le soulignez si bien, le peuple est adepte de ragots ! Hors c'est lui qui détermine le taux de remplissage d'une salle de ciné ! Vous pouvez dire ce que vous voulez, a la fin, c'est le peuple qui choisit le carton de l'année ou pas !"

Je rongeai littéralement la moelle de mon frein là ! Qu'il ne me traite plus jamais de gamine où j'allais lui arracher la jugulaire avec les dents ! Je me raidis subitement alors qu'il passait derrière moi, se penchant assez pour que je sente son souffle sur ma nuque. Certes, il n'avait pas tord, c'était le plus difficile a avaler avec lui, c'était qu'il n'avait que rarement tord. J'ai enfoncé mes ongles dans le cuir du fauteuil Et je respirai enfin alors qu'il s'éloignait, m'opposant encore un refus. Ce type allait me rendre totalement dingue !

-"Mon oncle ? Expressément ? Ne me faites pas rire ! Mon oncle aurait préféré m'enfermer dans un couvent plutôt que de me voir vivre avec un mec !"

Ce qui n'était pas faux, je plissai les paupières, l'air soupçonneux.

-"Que lui avez vous promis ?"

Elle cherchait, ne faisait que cela, chercher une faille et ce sans relâche. Elle était déterminé, je ne pouvais que le saluer, malheureusement sa détermination ne valait rien face à la mienne. Et il était hors de question que je lui cède maintenant. Elle me testait, elle cherchait des éléments pour me faire céder. Ainsi elle me ressortit les même argument que j'avais démonté quelques secondes plutôt.

Elle cherchait réellement à me prouver que j'allais être un poids, un frein à sa carrière. Malheureusement, je me voyais mal faire ce genre d'erreur. J'avais besoin de sa confiance, je n'allais pas tout démonter maintenant. Je n'étais pas fou à ce point.

Je me levais donc en silence, m'approchant d'elle pour lui souffler quelques vérités. Vérité qui la fit se taire durant quelques minutes. Bien, elle commençait à réfléchir, à se poser et à ne plus réagir au quart de tours sans raison. C'était un bon point pour elle. Quoi qu'il en soit elle finit par réagir au sujet de son oncle, m'affirmant qu'il aurait préféré m'enfermer au couvent plutôt que de me voir vivre avec un « mec ». Il y avait malheureusement des choses que des hommes aussi fier que lui ne pouvait refuser.

Son visage se changea alors et elle me demanda brutalement ce que je lui avais promis. Bien joué, elle était perspicace, très même. M'asseyant à nouveau, je joins mes mains alors que mon regard tomba sur cette lionne.

— Je ne livre que très rarement les détails de mes arrangements.

C'était la combientième fois que je n’accédais pas à sa demande ? Elle allait finir par commettre une erreur si je ne lui donnais rien et que je continuais à me fermer.

— Pour les gens sans honneur, il y a plus important que sa propre famille. Ton oncle voulait une sécurité, celle de son propre avenir. Je ne t'en dirais pas plus pour le moment.

Je ne l'avais pas béni, mais je lui avais fourni les bons numéros, les bonnes adresses et surtout un chèque avec un certain nombre de zéro non négligeable.

— Naya, ne me vois pas comme ton ennemie, car je ne le suis pas.

Je levai les mains au ciel d'un geste agacé ! Et ben voyons ! Allons y pour le mystère plein volume.

-"Vous avez fini de jouer les Pythies ? C'est chiant !"

Fis je en m'enfonçant plus profondément dans mon fauteuil, lui jetant un coup d'oeil agacé. Je n'avais pas eu le choix que de me calmer et ça m'énervais. Je ne sais pas ce qui était le pire dans cette histoire. Ce truc qu'il avait de toujours prendre tout avec un calme olympien ou moi qui n'arrivait pas a le faire sortir de ses gonds. Pourtant c'était facile d'ordinaire mais là, pas moyen.

-"Des gens sans honneur hein ? Et ben vous avez dût trouver le pompom avec mon très cher oncle."

jetais je légèrement acide. Parce que quoiqu'on en dise, mon oncle restait un putain de lord trop préoccupé par les on dit, les rumeurs et sa sacro saint réputation. Ca pas de doute, le trafic d'influence était dans les cordes de ce foutu manager. Il y avait quelque chose qui clochait avec ce type, j'en aurais mit ma main au feu. Il avait trop bien manipuler mon oncle en ce servant de ses travers. A vrai dire, moi aussi il me manipulait, la seule différence était sans doute que j'en étais consciente.

-"Ca vous plait de manipuler de pauvres gens ? Même si ce sont des raclures a l'image de mon oncle et son foutu paraitre ?"

J'eus un rire sardonique.

-"Ne pas vous voir comme un ennemi ? Non, je crois que vous vous plantez joyeusement. Vous êtes une contrainte que je suis obligée de supporter, pas un ennemi. Un passage obligé pour atteindre ce que je veux en somme."

Mais j'étais évidemment loin d'imaginer qu'il attendait de moi bien qu'il qu'un Oscar ou un Molière. Si je l'avais su, honnêtement, je ne sais pas ce que j'aurais fait ou décidé de faire. J'aimais controler ma vie, je m'étais battu pour ça, bien sur, il était plus facile de s'en persuader et de se leurrer en pensant qu'elle m'appartenait encore. J'espère que je n'ouvrirais pas les yeux très vite si vous voulez mon avis.

J'avais en effet trouvé une pointure en la personne de son oncle, mais … C'était ridicule face à d'autres. Quoi qu'il en soit, je la sentais prise au piège. Parfait, elle ne pouvait que se poser et réfléchir. Elle me posa alors une question qui me fit sourire. Si j'aimais manipuler les pauvres gens ? J'adorais ça... J'étais même un expert qui enseignait cela à l'école. Enfin pour le moment, elle n'avait pas à le savoir.

— Si je ne l'avais pas fait ou en serait ton futur professionnel ?

Triste vérité. Sans ça elle n'aurait pas décollé, du moins pas aussi vite. Et cet argument, elle ne pouvait pas le contrer malheureusement. Je lui demandais alors de ne pas me voir comme un ennemi et elle me rétorqua joyeusement que j'étais plus une contrainte qu'autre chose. Un passage obligé. Un passage qu'elle empruntera pour le reste de son existence...

— Certes...

Mon portable sonna alors et l'on m'indiqua que l'ancien logement de Naya était dés à présent vide et surtout qu'aucun journaliste n'avait réussit à les suivre jusqu'à l’hôtel ou je résidais. Parfait. Je me redressais alors, me dirigeant vers mon bureau afin de prendre ma veste. Me dirigeant à nouveau vers Naya, je me permis de l'informer.

— Il est temps pour moi de te faire découvrir ton nouveau logement. Les déménageurs ont tous transféré.

Qu'elle peste contre moi si elle voulait, je l'ignorais parfaitement. L'attirant à ma suite jusqu'au parking ou je la fis monter dans ma voiture. Une Aston Martin, grise anthracite, sportive et élégante aux vitres teintés. Je l'informais alors qu'un voiturier viendra chercher sa voiture dans la soirée. Mais ce n'était pas le plus important.

Nous arrivâmes alors au pieds d'un des plus élégant bâtiment de Londres. Bâtiment qui était accessoirement l'un des plus prestigieux hôtel Londonien et surtout... À moi. Pénétrant dans mon parking privé, je garais mon véhicule de la journée à côtés de ses sœurs avant d’appeler l'ascenseur et de faire monter Naya. Toujours dans un silence religieux, je m'amusais à la faire monter en pression, alors qu'elle ne voulait qu'une chose, m'arracher la tête.

Avant dernière étage de l'immeuble, les portes s'ouvrirent sur l'appartement rangé et très spacieux. Je m'avançais donc, retirant ma veste pour la poser sur un fauteuil.

— L'appartement s'étend sur deux étages, le premier ou tu trouveras tout ce qui est cuisine, salon, salle de cinéma. Le second avec les chambres et salles de bain. Et enfin le toit aménagé et fleurit avec une piscine. Tu as des balcon, toute les vitre son sans teint...

Ne pas citer mes coffres forts était intentionnel. Je m'avançais donc vers l'escalier.

— Tes affaires ont dut-être monté dans tes appartements et techniquement rangé.. Si tu désires quoi que ce soit, tu n'as qu'a demander. Ah oui, une femme de ménage passe tout les jours vers 10h sauf lorsque l'appartement et verrouillé de l’intérieur. Elle s'occupe de laver et repasser le linge et c'est tout.

M'arrêtant contre le chambranle de ses nouveaux appartements, je me permis de lui demander, presque blasé.

— Des questions ?

-"Il serait ralenti mais pas pour autant inexistant."

Certes, ce type me filait un sacré tremplin, je ne pouvais pas dire le contraire. Mais avec ou sans lui, j'aurais réussis. Parce que j'en avais l'éttoffe, la volonté, l'ambition...Et un certain égoïsme qui me permettait de marcher sur les autres sans problème de conscience si cela s'avérait necéssaire. Je lui jetai un coup d'oeil en coin alors qu'il ne relevait pas ou a peine ma petite pique. Bon, soit il en était parfaitement conscient et s'en fichait...Soit il se foutait de ma tronche. Je ne savais pas vraiment lequels des deux je préférais sur l'instant.

-"Et bien pour une f...."

Et ma joyeuse tirade fut interrompue par son téléphone. Je levai les yeux au ciel ! C'était pas possible ! Et là, bouche bée, je le fusillai du regard.

-"QUOI ?!"

J'avais l'impression dérangeante de me répéter avec lui bon sang ! C'était très immature et carrément horripilant ! J'allais hurler mon indignation lorsqu'il se saisit de mon coude, me coupant le sifflet. Il ne m'avait jamais touchée jusqu'a présent, et bien voilà chose faite et je ne savais pas si j'appréciai ça ou pas. On va dire que je detestais ça, voilà, nettement mieux pour ma conscience. Parce que mine de rien, je pouvais me coller en rogne, voir sombrer dans l'hystérie, il n'en restait pas moins que mon manager était diablement beau, séduisant et ùmagnétique. Et ben vas y Naya ! Fantasme pendant qu'on y est !

Maugréant dans ma barbe, je le suivis bien malgré moi, quoique je ne faisais rien non plus pour me dégager jusqu'aux ascenceurs pour finir dans le parking.

-"Et ma voiture !?"

Qui aurait l'air ridicule devant l'Austin martin devant laquelle il s'arrêta. Ma BM n'était certes pas une antiquité, elle m'avait même couté assez cher, mais j'étais prête a parier que l'Austin valait dix fois plus. Sans avoir eu le temps de dire ouf, je me retrouvai assise a l'avant et bientôt, la voiture déboulait au coeur des artères de Londres. Machinalement, je regardai le paysage, n'ayant aucune envie d'alimenter une conversation qui risquait de finir par moi lui sautant dessus pour lui arracher les yeux et nous, direct dans un lampadaire. Ravalant ma colère, je le suivi, le vouant mentalement aux enfers avant de débouler dans un appartement..Wow ! Je n'étais pas pauvre mais je devais bien avouer que je n'étais pas prête de me payer ce genre de luxe !

-"Si je ne vous connaissais pas, je croierais que vous essayer de m'acheter là ."

Hors de question de lui laisser voir que j'étais totalement séduite pas l'appartement. Grand, luxueux, clair...

-"Oui. Où sont les doubles ? je vous préviens, je rentre quand je veux, a l'heure que je veux et avec qui je veux...Heureusement que vous n'êtes jamais là finalement."

raillais je en m'avançant dans l'endroit, affectant une assurance qui n'était pas. C'était trop grand par contre...Et une vieille peur me serra le coeur. je destestai quand c'était trop grand, trop vide...J'avais besoin de vie, même superficielle.

Essayer de l'acheter ? Ce n'était pas déjà le cas ? Je passais outre cette remarque pour m'attarder sur son comportement. Ses réactions trahissait un plaisir qu'elle n'avait pas clairement exprimé. Ainsi, je la laissais prendre ses marques, et surtout, je la laissais prendre ses aises.

Elle me demanda donc le double des clés avant de me prévenir qu'elle rentrait quand elle voulais, à l'heure qu'elle voulait et avec qui elle voulait. Arquant, sans m'en rendre compte, un sourcil, j'en venais à penser qu'elle allait faire de drôle de découverte si jamais elle s'amusait à pousser le bouchon un peu trop loin.

— Tant que tu es à l'heure sur tes tournages et aux avants première... Je me fiche un peu du reste.

Sortant une enveloppe, que je lui tendis, je l'informai du contenue.

— Il y a la carte du parking, celle de l’ascenseur principale, celle de l’ascenseur de l’hôtel et la clé de l'appartement. Les codes sont sur la carte qui accompagne le reste.

Une fois que je fus assuré qu'elle eut bien tout compris, je fis demi-tours pour me diriger vers ma propre chambre. M'arrêtant brusquement à mis chemin, je me retournais légèrement.

— Dernier conseil, j'accepte beaucoup de chose, mais je te déconseille de chercher mes limites.

Auxquelles cas... Elle risquerait de le regretter amèrement pour le restant de ses jours. Alors autant qu'elle s'abstienne, cela vaudra mieux pour tout le monde.