Premier rencart [Adam]

Et voilà, nous étions samedi soir, j'avais un rencart avec mon charmant collègue, il était presque 20h et je n'étais pas prête. Magnifique! Je n'étais pourtant pas du genre à être en retard. Bon là, j'avais des circonstances atténuantes, j'avais eu une petite crise il y a une heure et j'avais été obligée de m'allonger sur mon lit en attendant que les douleurs cessent de me paralyser. Je n'avais pu me lever qu'il y a 15 minutes, le temps de prendre une douche rapide, de me maquiller. Il ne me restait qu'à trouver ma robe, mais là, j'hésitais. D'ailleurs, robe ou pantalon? Jean et chemisier, décontracté et chic, ou robe sage et noire, sobre? je ne savais absolument pas ce qu'il avait prévu, où il voulait m'emmener. Je ne savais pas si je risquais d'être trop bien habillée ou pas assez...

Mes cheveux sombres étaient relevés grâce à une pince crocodile. Je n'étais pas coiffé en fait, pas encore. Je continuais à hésiter devant le miroir de ma penderie, mettant un slim devant moi, puis un t shirt manches chauves souris doré, une robe rouge à fines bretelles, une robe noire cintrée et fendue sur le côté...

Et c'est là que la sonnette retentit me faisant sursauter. 20h02. Merde. J'étais en retard, mais Adam, lui, était ponctuel. j'enfilais un peignoir en soie que je nouais à la va vite, avant de descendre les escaliers, de regarder par le judas pour apercevoir Adam. Je lui ouvris en peignoir, absolument pas gênée.

- "Salut Adam. Entre."

Je le laissais entrer et fermai la porte derrière lui.

- "Je suis désolée, je ne suis pas encore prête, je n'arrivais pas à me décider pour ma tenue..."

J'eus un petit sourire d'excuse en me mordillant la lèvre inférieure. Il portait un jean classique et une chemise. Classe mais pas huppé, décontracté. Bon, j'avais une idée sur ce que je devais mettre.

- "Fais comme chez toi, j'arrive tout de suite."

Je lui tournai le dos. Mon peignoir était loin d'être long et arrivait juste en dessous de mes fesses, alors que l'encolure glissait sur mon épaule. Je montai les marches et enfilai une robe blanche bustier, simple, avant d'enfiler une veste cintrée noire par dessus, retroussant les manches sur mes avant bras. J'enfilais des escarpins blancs, dénouai mes cheveux, les peignais vigoureusement, avant de les attacher de nouveau en un chignon lâche. Une petite touche de rouge à lèvres, un fin collier en or et je descendis de nouveau, retrouvant Adam.

- "Encore désolée. Je suis prête... Enfin, je crois. Ça te va?"

Je tournai sur moi même, attendant son verdict.

En fait, je ne savais pas ce qui m'avait pris de l'inviter. Parce que je réalisais que vu de loin, ça ressemblait sacrément à un rencart. Alors a priori j'avais rien contre : Erin était mignonne, amusante, pleine de joie de vivre et en plus nous partagions cet amour pour la musique. En somme, je n'avais aucune réelle raison de ne pas vouloir sortir avec elle. Mis à part que je ne voulais pas reprendre une relation dès maintenant. Il était strictement hors de question que je retombe amoureux, pas avec ce qui s'était passé la dernière fois que c'était arrivé. Ce n'était pas vraiment envers les femmes que je n'avais plus confiance, c'était plutôt envers moi et mon foutu caractère. Je m'emportais parce que j'étais trop sensible, au fond, et donc je ne voulais surtout pas risquer de heurter cette sensibilité à nouveau. La prison m'avait appris à gérer mes nerfs ; mais c'était une lutte continuelle, et je savais qu'il me faudrait longtemps avant de réussir à être réellement calme - si tant était que j'y arrivais un jour.

Et ce n'est pas que j'aurais eu des scrupules à être avec une femme sans l'aimer, mais je trouvais qu'Erin ne méritait pas ça. Elle n'était pas comme toutes ces filles faciles qui traînaient dans l'under et se fichaient du mec accroché à leur bras, tant qu'elles en avaient un, le trompant allégrement. Moi aussi j'avais eu des périodes où j'avais une petite amie par semaine, piochant au hasard parmi toutes les filles en libre-service, entre les périodes où j'avais une relation sérieuse - et je n'en avais pas eu des masses de celles-là. Je m'attachais à très peu de gens, pas par méfiance, simplement, je n'étais pas le genre à vouloir exiger beaucoup d'une amitié quelconque. Mais quand je le faisais, je m'investissais vraiment dedans - Blue en était le parfait exemple - et, quitte à m'attacher à Erin, je ne voulais pas lui mentir. Sorte de principe, dirons-nous.

Pour finir, comme si je n'avais pas assez de raisons pour ne pas avoir lancé cette invitation, elle était ma collègue, ma supérieure directe, en plus. Franchement, ce n'était pas une bonne idée que d'aller s'encombrer avec des relations personnelles. Avant, je vivais d'un petit boulot le jour, pour vraiment vivre avec mon groupe la nuit, et je ne parlais à mes collègues que pour leur dire bonjour et au revoir. Je ne savais pas tellement si j'avais envie de m'investir davantage au lycée, surtout que j'espérais que ce ne serait que temporaire.

Seulement maintenant, c'était trop tard. Alors j'avais pris réservation dans un quartier sympathique de Londres, très animé le soir, où nous aurions quantité d'endroits où nous promener après le restaurant. A huit heures j'étais chez elle, pas vraiment nerveux... enfin du moins jusqu'à ce qu'elle m'ouvre la porte.

J'ai buggé, les yeux attirés par le décolleté que masquait très mal son peignoir. Je m'attendais à la voir en robe, ou avec un simple pantalon et un haut un peu recherché, pas en petite tenue ! Là, c'était carrément un appel !

Je parvins cependant à ne pas montrer ma gêne, sans trop savoir comment. Je la suivis à l'intérieur et ne pus m'empêcher de la suivre du regard, admirant sa silhouette et glissant sur son épaule nue avant de reprendre mes esprits. Bordel, mais en même temps, elle le cherchait, là ! Je m'assis sur une chaise en attendant qu'elle revienne, tapotant nerveusement la table en rythme. Je me relevai en sursaut lorsque je l'entendis revenir et eus un petit sourire en voyant la tenue qu'elle avait mise.

- Tu es parfaite, ne t'inquiète pas.

Relax et sophistiquée en même temps. Elle était très belle, bien plus belle que lorsque je la voyais derrière son bureau, mais sans doute le fait de ne pas être dans un cadre de travail la sublimait-elle. Fraîche et spontanée, elle était le genre de fille qu'on était fier d'arborer à son bras, pas forcément remarquable, mais qui accrochait indéniablement l’œil lorsqu'on daignait y prêter attention. Je posai ma main dans son dos, pas vraiment au creux des reins pour éviter qu'elle ne se fasse des idées trop vite, juste au-dessus, pour l'accompagner jusqu'à ma voiture. Je lui ouvris la porte et me glissai derrière le volant. En dix minutes, nous étions arrivés devant la brasserie où j'avais réservé.

- Est-ce que ça te convient ?

Un grand sourire accueillit son commentaire sur ma tenue. Enfin, c'était un commentaire peu loquace, mais je m'en contentai. Il est vrai que mon accueil était un peu étrange. Il ne devait pas avoir l'habitude que les filles qu'il invitait ouvrent la porte en peignoir. Mais ce n'était pas ma faute, je n'avais pas prévu cette petite crise et je ne voulais pas le laisser poireauter dehors. Je voulais juste passer un bon moment, voir finir avec un peu de sexe et voilà. Je n'avais pas l'intention de lui demander une relation suivie, je n'en avais pas le droit. Ma maladie m'empêchait d'imposer ce calvaire à quiconque.

Il posa sa main dans mon dos et me conduisit jusqu'à sa voiture. J'y pris place, le laissant me conduire jusqu'à l'endroit où il avait réservé et cela ne prit guère plus de 10 petites minutes. C'était une brasserie toute simple mais assez chic. Je descendis de la voiture juchée sur mes escarpins, attendant qu'il me rejoigne et m'emmène à l'intérieur.

- "C'est très bien."

Nous entrâmes tous les deux et Adam demanda la table qu'il avait réservé. Je n'était pas quelqu'un de superficiel. Pas vraiment. je faisais semblant de ne m'intéresser à rien de sérieux, mais je n'exigeais pas de l'homme qui m'invitait qu'il me paye un restaurant hors de prix. La petite brasserie était un terrain neutre... Ce n'était pas vraiment un rencart, cela pouvait rester un petit diner entre collègues, voire amis, mais pas forcément davantage. Il ne tenait qu'à nous, qu'à moi, d'en faire quelque chose d'autre.

Je pris place, croisant mes jambes et posant mes coudes sur la table, croisant mes mains et y posant mon menton, le regard pétillant. Adam me semblait un peu timide. Savait-il seulement ce qu'il voulait? j'étais presque tentée de lui dire directement que je me voyais bien finir la soirée dans mon lit, avec lui, mais j'ignorais si cela allait le faire fuir ou pas. Il sortait de prison, ce n'était pas vraiment une chochotte et je doutais qu'il puisse s'effaroucher si facilement. Mais savait-on jamais? Je ne voulais pas tout gâcher entre nous, surtout que nous travaillions ensemble quand même... Finalement, je me lançai, au diable la prudence!

- "Dis moi Adam... Est-ce que c'est un diner entre collègues? Entre amis? Ou éventuellement, la soirée pourrait se continuer après?"

Une étincelle mutine éclaira mon visage. Pas besoin de préciser ce que j'entendais par le après évidemment.

Je me sentais coincé aux entournures. Je ne savais pas comment m'y prendre. Je ne savais même pas ce qu'elle-même voulait. Cela faisait trop longtemps que je n'étais pas sorti. Moi qui n'avais jamais été réellement timide, je ne savais plus quoi faire, plus quoi dire, et j'avais l'impression d'avoir l'air d'un total imbécile, incapable même de déterminer ce que signifiait cette sortie entre nous alors même que j'étais celui qui avait lancé l'invitation. Si c'était pas être totalement stupide ça...

Heureusement, Erin avait l'air d'être le genre à être bien capable de s'amuser toute seule. J'aimais son sourire, son côté toujours enjoué, cette propension à toujours être de bonne humeur même au boulot était assez hallucinante, mais ça faisait du bien. Elle mettait son entourage de bonne humeur, ça c'était clair, même si certains devaient la trouver fatigante à force. Moi, ça me faisait du bien. Après deux ans enfermés, elle était une véritable bouffée de fraîcheur dans ma vie - j'aurais franchement pu tomber sur pire comme responsable, et difficilement sur mieux.

Cependant, je ne voulais pas la laisser tout animer. Et puis ça n'avait pas l'air non plus d'être le genre de fille meneuse, à vouloir tout contrôler. Elle voudrait certainement que je sois un peu capable de prendre les rênes, j'étais à l'origine de cette sortie après tout - et merde, depuis quand je me posais autant de questions quand je sortais avec une nana ? Putain, si elle savait, elle me prendrait vraiment pour un imbécile. Erin était mon occasion pour réapprendre à vivre et je n'allais pas la lâcher.

Et en plus, elle me tendait la perche. Ah, bon Dieu ! OK, ça c'était fait, au moins, je savais ce qu'elle, elle voulait. L'étincelle dans ses grands yeux chocolat ne trompait pas. Bon, eh bien au moins j'avais pas une patronne coincée aux entournures, ça c'était clair. Ça s'appelait du rentre-dedans ou je ne m'appelais plus Adam !

Et puis, pourquoi pas finalement ? Elle était une grande fille. Et moi, je restais un homme, qui avait dû supporter deux ans d'abstinence. Rien que de savoir qu'elle se laisserait volontiers emmener dans mon lit me poignardait les reins. Sans parler de sortir avec elle, il n'y avait pas de scrupules à passer juste une nuit ensemble, entre adultes consentants, alors même qu'en plus c'était elle qui me le proposait. J'eus un sourire espiègle.

- Les trois ne sont pas compatibles ? Après tout, quoiqu'on fasse après, on reste collègues, non ? Et je pense que tu es une amie appréciable.

Une amie vivifiante. C'était ça, elle était vivifiante. Enjouée sans être trop énervante, aimable et souriante, mais sachant être sérieuse quand il le fallait. Erin devait être une perle rare, en fait.

- Mais franchement, pour être honnête, je n'avais pas la moindre idée de ce que j'attendais de cette soirée quand je te l'ai proposée. Ça m'est venu comme ça, c'est pour ça que j'ai choisi un terrain neutre. Donc, les paris sont ouverts ! On choisit comment ça se termine, c'est pas encore fixé.

Je sentais qu'Adam n'était pas tout à fait à l'aise. Pour quelle raison, je l'ignorais, mais il était hors de question qu'une gêne quelconque vienne saboter la soirée et notre relation, quelle qu'elle soit. Je ne dis rien tout le long du trajet et répondis à ses banalités en arrivant, prenant le temps de m'asseoir et de me mettre à l'aise, d'observer le cadre de la brasserie, puis Adam, avant de finalement me décider à rompre le silence et mettre les choses au clair tout de suite. Au moins, il saurait à quoi s'en tenir et ne baliserait plus comme cela avait l'air d'être le cas... Il me vint la réflexion particulièrement idiote qu'il n'avait peut-être pas couché avec une fille depuis son incarcération. Dans ce cas, il se la mettait derrière l'oreille depuis deux ans, ce qui n'était pas rien pour un jeune mâle en pleine possession de ses moyens... Je me demandais comment on faisait pour vivre sans ça... Je n'étais pas nymphomane, mais j'aimais le sexe... Les petits jeux, les gadgets, ce genre de trucs qui permettaient d'égayer la vie sexuelle.

Bref, je finis par lui demander tout de go comment il voyait cette sortie. Était-ce un truc entre collègues, une petite virée entre potes ou bien un diner romantique en vue de passer une nuit mouvementée derrière? j'étais comme ça, naturellement très franche. Je ne permettais pas l'ambiguïté, je ne mentais jamais, je ne faisais que dissimuler ma maladie. Mais je mettais les mecs au pas tout de suite : du sexe OK, mais pas d'attachements, je n'en voulais pas.

Un sourire ravi et mutin illumina mon visage alors que mon regard pétillait à sa réponse. Mais si, les trois étaient tout à fait compatibles, bien sûr! Cela me convenait parfaitement. Adam devenait un sex friend en plus d'un collègue, que demander de plus? Il devait avoir un corps de rêve et j'étais très tentée en imaginant mes doigts courir sur la ligne de ses abdominaux bien dessinés... Hum, j'avais plus chaud tout à coup.

- "Parfait."

Il m'avoua alors ne rien avoir prévu en m'invitant. Je posai un coude sur la table et nichai mon menton dans ma paume, croisant les jambes et effleurant la sienne malencontreusement, avant de reprendre, un peu charmeuse :

- "Et bien, laissons la soirée se dérouler et les choses se faire. Nous avons tout notre temps, non?"

Puis, avec ma franchise habituelle, je demandai :

- "C'était ça qui te rendait nerveux? Ne pas savoir pourquoi tu m'avais invité? Ou ignorer à quoi t'en tenir avec moi?"

[C'est de la merde, pardon >.<]

Parfait. Tu m'étonnes qu'elle trouvait ça parfait. Pourtant, elle ne payait pas de mine comme ça, la jolie petite brunette à la beauté discrète, jeune CPE dans un lycée bourré d'adolescents aux hormones. Quand on la voyait, on l'imaginait timide, peut-être un peu gauche, avec une jolie voix où l'on devait sans cesse lui demander de parler plus fort pour pouvoir l'entendre. Eh bien c'était tout l'inverse ; elle était franche, souriante, amusée, motivée, et absolument pas gênée pour un sou. Et finalement je me rendais qu'elle était exactement ce dont j'avais besoin pour m'affranchir de cette humeur sinistre qui persistait à traînasser en moi depuis ma sortie de prison.

Je parvins à ne pas sursauter lorsque je sentis son pied effleurer ma jambe en un mouvement semblant involontaire - mais vue l'étincelle qui dansait encore dans ses iris, il était clair qu'elle s'amusait avec moi. De toute façon, je savais à quoi m'en tenir maintenant, c'était clair. Erin n'était pas du tout ce dont elle avait l'air, mais je ne la croyais pas salope pour autant. Elle savait ce qu'elle voulait, c'était tout, elle était franche et sans tabous. Je ne parvenais pas à l'imaginer poursuivant un homme de ses assiduités si on lui aurait dit clairement non. Force m'était de m'avouer que ce ne serait pas mon cas. Cela faisait trop longtemps que j'avais été privé de sexe, et savoir qu'elle était volontaire pour se livrer à moi provoquait déjà un désir trop fulgurant à mon goût, due à cette longue frustration que j'avais été obligé de subir. Je serais incapable de me refuser à elle, quelles que soient les excuses que je pourrais me trouver. Après tout, si elle était d'accord, qu'est-ce que j'en avais à foutre que c'était ma supérieure ?

- Bien sûr, répondis-je laconiquement.

Je la laissais tout de même guider le jeu, et je détestais ça. Ce n'était pas dans mes habitudes. J'avais toujours su prendre les choses en main et aujourd'hui je me sentais comme un adolescent à son premier rendez-vous. J'avais peur de paraître trop timide ou pas assez... Depuis quand avais-je peur de ce genre de choses ? C'étaient les gamins qui craignaient cela. Je n'étais plus un gamin depuis longtemps !

Mais finalement, bien qu'elle aurait pu me gêner davantage, sa franchise me mettait à l'aise. Pouvoir lui dire les choses clairement et simplement m'empêchait de me sentir ridicule.

- Oui, avouai-je. Un peu des deux. Tu sais, je me sens complètement crétin, à l'instant. Je ne sais pas comment réagir, quoi répondre à tes appels. Je ne sais pas si je peux t'en lancer, comment t'en lancer. J'ai l'impression d'être redevenu un ado. Je ne suis pas comme ça d'habitude.

Le serveur arriva juste à ce moment-là et je la laissai passer commande avant de dire ce que j'avais choisi.

- Alors finalement, repris-je une fois qu'il fut parti, je suis bien tombé avec toi. Une fille franche et simple, ça fait du bien. Ça effraye pas mal de mecs, mais personnellement je préfère que les choses soient claires dès le début, et avec toi c'est le cas. Ça sécurise.

Ne prévoyons donc rien, laissons la soirée se dérouler et nous emporter là où elle le veut. J'avais très envie de caresser le corps musclé et sculpté d'Adam, mais je ne le forcerais en rien si je n'éveillais aucun désir de son côté. Je le trouvais diablement appétissant avec ses airs de voyous mais son regard doux. Un subtil mélange de force et de douceur qui m'attirait réellement. C'était un garçon entier et excessif par certains côtés, mais sensible également.

Il me semblait quelque peu réservé. Peut-être étais-je trop directe pour lui? C'était possible, certains mecs n'aimaient pas les femmes trop entreprenantes. Et entreprenante, je l'étais. Franche également. Au moins savions-nous à quoi nous en tenir, ce qui était mieux que des faux semblants, des promesses et de mauvaises interprétations. Finalement, il m'avoua ne pas être aussi timide d'habitude, mais ne plus trop savoir comment se comporter. Je souris doucement, avant de répliquer, espiègle :

- "C'est mignon cette hésitation d'adolescent."

Mais je me fis plus sérieuse, pour ajouter avec douceur :

- "Deux ans, c'est long, il y a des choses qui mettent un peu de temps à revenir."

Comme cette faculté de flirter, d'être à l'aise avec n'importe qui après deux ans passé enfermé. Je le taquinais, mais je restais consciente de ce qu'il avait vécu et de ses difficultés. Le serveur arriva et nous commandâmes. Adam reprit la parole, me disant qu'au moins avec moi, pas de mauvaises surprises, il savait où on allait. Ca lui faisait du bien.

- "Exactement. Je ne te demande pas de m'épouser et me faire des enfants, tu vois? On passe la soirée entre adultes consentants, on prend du bon temps et voilà tout. Tu me plais, je crois que je te plais, il n'y a pas à se compliquer la vie!"

Surtout pas. La mienne ne serait pas très rose. Le temps m'était compté. Une fille simple... S'il savait. S'il savait le secret que je dissimulais derrière cette envie de vivre, cette fraîcheur, cette spontanéité... Cette drôle de philosophie qui pouvait en décontenancer plus d'un. Mais il ne le saurait pas. Je n'aimais pas la pitié. C'était pour cela que je n'en ressentais pas pour lui et son expérience passée. Il était libre, il pouvait recommencer sa vie là où elle s'était arrêtée rectifier le tir même. Il avait du temps. Lui, il avait du temps.

- "Oh et cela ne changera rien à nos rapports de travail, promis, je ne te poursuivrais pas de mes assiduités devant les élèves."

Je laissais échapper un petit rire alors qu'on nous apportait les entrées.

[Je te prie humblement de m'excuser pour avoir mis autant de temps à te pondre un message aussi lamentable u_u]

Je fis la grimace alors qu'elle me qualifiait de mignon. Non mais vraiment... Merci Erin, tu me redonnes confiance en moi, là ! Enfin, je le lui avais avoué moi-même, alors autant en rire et continuer sur ce ton léger. Mais de mon côté, je ne trouvais pas ça mignon. J'avais l'impression d'être proprement ridicule. Cependant elle prit sur elle de me rassurer, et je lui adressai un léger sourire en remerciement. Erin était décidément une perle rare, franche et enjouée mais aussi très compréhensive et sachant mettre à l'aise les gens. Pour le coup, je décidai de plaisanter à mon tour, histoire de lui prouver que je savais être autre chose qu'un idiot coincé. Oui parce qu'avant ce passage en prison, j'avais été tout sauf ça, merci bien.

- Imagine si j'y étais resté huit ans... Là, je me serais carrément fossilisé. C'est pour le coup que tu n'aurais surtout pas voulu de moi !

Quoiqu'avec elle, c'était pas dit. Je la soupçonnais de pouvoir passer outre pas mal d'obstacles lorsqu'elle décidait qu'elle voulait quelque chose. Et visiblement, ce soir, ce qu'elle voulait c'était moi. J'aurais dû avoir l'impression d'être un trophée, un objet, en somme une sensation franchement pas agréable, et pourtant, ce n'était pas le cas. Cette fille avait vraiment un don pour vous faire vous sentir bien. Ça changeait agréablement des nanas qu'on pouvait croiser dans l'under, tiens, alors qu'elle avait pourtant, de ce que j'avais saisi, la même philosophie : ne pas se prendre la tête et se faire du bien. La grosse différence était que derrière cette façon de vivre d'Erin se cachait un cerveau, en fait. Fascinant comme ça pouvait tout changer.

- Tu sais quoi, Erin ? C'est exactement ça. Tu me plais. Alors je vais arrêter de me prendre la tête et suivre le rythme à partir de cette seconde, OK ? Colle-moi un bon coup de pied au cul si tu trouves que j'ai l'air de me poser encore des questions idiotes.

En voilà une bonne résolution. Allez Adam, c'est parti, on s'détend. Et il me semble que je n'y parvins pas trop mal, la conversation se déliant au fur et à mesure du repas pour finalement m'entendre rire et plaisanter plus souvent qu'à mon tour. Les regards qu'elle me lançait m'échauffaient de plus en plus, et à présent que les choses étaient réellement mises au clair, je me rendais compte que j'aurais un mal fou à patienter jusqu'à la fin du repas. Il n'y avait pas que les regards, d'ailleurs. Son pied, sous la table, se faisait de plus en plus insistant et mon jean me serrait franchement sérieusement.

Mais la torture du repas, torture ô combien délicieuse d'ailleurs, finit tout de même par prendre fin. Je la raccompagnai galamment jusqu'à la voiture, lui ouvrant la portière, avant de passer côté conducteur pour pouvoir la reconduire chez elle. Je ne sais comment ma main se retrouva sur sa cuisse, jouant avec le tissu de sa robe, mais toujours est-il que je ne pus me résoudre à la quitter si facilement lorsque je me garai devant chez elle, même si c'était juste le temps de descendre de voiture. Ma main glissa au creux de ses reins, l'autre saisissant sa nuque, et je me penchai vers elle pour enfin faire ce que j'avais rêvé durant tout le repas, à savoir l'embrasser.

OK, j'avais rêvé de bien plus, seulement fallait bien démarrer quelque part. Et puis on n'allait tout de même pas faire ça dans la voiture, non ? En même temps, force m'était d'avouer que j'étais pressé, terriblement pressé, et que m'obliger à la patience était une véritable torture. Heureusement qu'elle ne risquait pas d'avoir envie de vraiment s'attarder non plus, parce que je ne pourrais pas me contenir très longtemps. Deux ans, merde ! Et ça se sentait à la façon dont je l'embrassais, tout sauf chaste, alors que le baiser devenait très vite brûlant, ma langue jouant de la sienne, mes lèvres emprisonnant les siennes, ma main glissant sur un fessier plus qu'appréciable. Bon Dieu, il y allait avoir de la buée sur les vitres.

Le diner se passa dans une ambiance agréable. Une fois Adam délivré de sa gêne et de ses questions, il se détendit totalement et nous pûmes discuter de beaucoup de choses, tout en nous régalant. Il fut question de musique, beaucoup. Normal, ne nous étions-nous pas découvert davantage dans la salle de musique? n'avait-il pas apprit que j'avais été prof de musique avant de me reconvertir, par la force des choses? Nous confiâmes nos styles, nos goûts et dégoûts. Il fut question de films également, de littérature, de films... De tout et de n'importe quoi. J'en apprenais davantage sur lui et lui sur moi, bien que je n'évoquais jamais ma maladie. Que cela reste bon enfant, sans rien pour l'assombrir.

Galamment, il me raccompagna chez moi. Sa main se posa sur ma cuisse, l'effleurant, jouant avec ma robe et je souris à part moi. Il s'enhardissait et j'adorais ça. Une fois la voiture garée devant mon perron, je jetai un regard à la fenêtre, avant de le regarder lui. Et maintenant? On se disait au revoir ici? On continuait la soirée chez moi? Malgré notre conversation à bâtons rompus, je n'avais cessé de l'asticoter et de lui témoigner mon désir. Il n'y était pas resté insensible.

Sa main glissa dans mon dos et il m'attira à lui, m'embrassant finalement et me faisant frémir de plaisir. Ah quand même! Je ne pouvais pas nier avoir attendu ce moment depuis le début de la soirée. Son baiser était fiévreux, impatient... Deux ans de chasteté, tu m'étonnes qu'il était impatient! Sa main glissa sur mes fesses, m'électrisant. Pourtant, je mis fin au baiser torride, le repoussant gentiment, avant de murmurer :

- "J'aime faire ça dans une voiture, mais ce n'est pas le plus pratique... Il y a davantage de place chez moi..."

Avec un sourire mutin, je sortis de la voiture, attendant qu'il fasse de même et entrai chez moi, refermant la porte derrière lui. Là, je agrippai par le col de sa chemise et l'embrassait farouchement, ne résistant plus à l'envie que j'avais de lui. Mes mains s'enroulèrent autour de son cou, avides, alors que mon corps se pressait contre le sien. Je n'étais pas certaine que les préliminaires seraient très longs... ni même que nous irions jusqu'à la chambre... J'avais un tapis moelleux, un canapé confortable... Cela devrait convenir.

Je ne pouvais plus me contenir. Elle avait réussi à m'aguicher terriblement efficacement, et avait brisé en mille morceaux mes ridicules hésitations et questions. Elle avait un corps que je devinais divin sous sa robe, une poitrine délicieuse, des jambes fines et galbées que je m'étais délecté à imaginer enroulées autour de moi lorsque j'en avais senti la douceur dans la voiture, et une ouverture d'esprit que tous les hommes qu'elle avait rencontrés avaient dû adorer. Le baiser devenait de plus en plus profond alors qu'elle se cambrait et que je me penchais sur elle, mes mains avides cherchant à connaître son corps. Je n'avais même pas peur de ne pas être à la hauteur après ces deux années passées en prison ; cette fille était magique, et moi, je ne parvenais plus à m'arrêter.

Ce fut donc elle qui mit fin à mon baiser, et je la laissai difficilement s'arracher à mon étreinte. Je n'avais pas vraiment eu l'intention de faire ça dans la voiture - très sympa, mais il fallait le garder quand on n'avait nulle part où aller - mais je m'étais véritablement laissé emporter par mon élan et j'aurais bien été capable d'aller jusqu'au bout sans même réaliser l'endroit où nous nous trouvions. Nous sortîmes de la voiture que je verrouillai avec une certaine impatience avant de la suivre, vibrant d'attente, à l'intérieur de chez elle. A peine la porte fut-elle refermée qu'une main se saisit de ma chemise et que je me sentis entraîné contre elle. Un soupir de plaisir s'échappa de mes lèvres alors que son corps se plaquait contre le mien à son impulsion et je continuai à avancer, la forçant à reculer et l'emprisonnant contre un mur, mes bras autour d'elle. De nouveau ma bouche emprisonna la sienne, sans tendresse, juste avec cette envie qui me dévorait et me brûlait les reins à m'en faire mal, ma main saisissant sa jambe et la soulevant contre ma hanche, alors que ma cuisse s'insinuait entre les siennes.

Mon autre main quitta le mur pour venir dessiner le profil de sa nuque tendue sous l'assaut de mes baisers, avant de descendre délicatement tirer sur le tissu de sa robe. Je la descendis le long de ses bras, révélant à ma vue sa poitrine qui était aussi prometteuse que je l'avais imaginée. Sans prévenir, je saisis son autre jambe et la fis brusquement décoller du sol, l'installant haut sur mes hanches et me penchant légèrement pour que ma bouche soit à hauteur de ces monts délicieux. Je suçotai la peau, en titillai le téton du bout de la langue, la dévorai tout entière de mes baisers. Mais ce jeu ne pouvait pas durer bien longtemps, ou j'allais finir par exploser. Je jetai un rapide coup d'œil derrière moi et repérai le canapé. Sans la lâcher, je me tournai et l'y portai avant de la surplomber et de laisser une main s'insérer à l'intérieur de ses cuisses, me débarrassant du bout de tissu qui m'empêchait d'accéder à son intimité, avant de constater qu'elle était plus que prête à m'accueillir.

Ça tombait bien, moi aussi, j'étais prêt. Mis à part, évidemment, ce foutu jean que je n'arrivais pas à enlever, ma main s'emmêlant dans les boucles de ma ceinture, trop pressé que j'étais.

Loin de s'effaroucher de mes manières assez peu conventionnelles et parfois même directes, Adam se prit au jeu. Ce qu'il avait fait dans la voiture n'était qu'un minuscule avant goût de la suite et il me tardait de justement, goûter à ce qu'il pouvait m'offrir. Je l'avais attiré dans ma demeure, refermé la porte et je m'étais emparée de sa chemise, l'embrassant avec ardeur pour lui signifier la force de mon désir. J'avais attendu cela toute la soirée. J'avais eu envie de ses lèvres sur les miennes, de ses mains sur mon corps, depuis qu'il était entré la première fois chez moi pour venir me chercher. Adam était bel homme, avec ce charme un peu brutal, un peu grossier, mais terriblement viril. Il sentait le vilain garçon à plein nez et était en fait quelqu'un de très doux et adorable, mais avec un caractère vif. J'appréciais sa compagnie.

J'allais apprécier de le sentir en moi.

Adam me plaqua contre le mur, ses mains puissantes se posant de chaque côté de mon visage alors qu'il m'embrassait avec avidité. Deux ans d'abstinence... Tu m'étonnes qu'il était impatient. Il se saisit de ma jambe et la souleva, la sienne venant se glisser entre mes cuisses et je ronronnai de plaisir devant son initiative. Je n'avais pas besoin de douceur, pas envie qu'on me traite comme une petite chose fragile. J'aimais la sauvagerie latente en lui. Elle correspondait bien à mon propre tempérament volcanique, bien dissimulé sous mes allures de jeune fille sage.

Son autre main glissa sur mon cou, avant de se saisir de ma robe et de la tirer vers le bas, révélant ma poitrine. D'un mouvement brusque, il me porta et je réprimai un petit cri de surprise, et de plaisir, alors que mes jambes s'enroulaient autour de sa taille et qu'il baisait ma poitrine, me faisant chavirer de plaisir. Je me cambrai contre lui, rejetant la tête en arrière alors que mes mains agrippaient ses cheveux, l'incitant à continuer.

Sans que je comprenne comment, je me retrouvai sur le canapé. Adam gérait totalement notre ébat et cela ne me dérangeait pas le moins du monde. Il retira mon string, sa main s'insinuant entre mes jambes pour tâter le terrain. Il n'avait pas besoin de me stimuler davantage, j'étais offerte. Je remarquai pourtant qu'il tardait et qu'il s'emmêlait avec sa ceinture et ses boutons, rendu trop nerveux par l'impatience. Doucement, je me redressai, mes jambes l'entourant. Je le délestai de sa chemise, caressant son torse divinement sculpté, prenant plaisir à en sentir les reliefs sous mes doigts, avant de descendre jusqu'à sa ceinture et de la lui ôter, faisant de même avec les boutons et le faisant glisser le long de ses hanches... Faisant ensuite de même avec le boxer en prenant garde de ne pas malmener sa virilité. Joueuse, je l'effleurai du bout des doigts, un sourire gourmand aux lèvres, avant d'accentuer la pression. Il était gonflé à bloc et je me doutais qu'une stimulation trop intense risquait d'écourter notre plaisir à tous les deux. Il avait été trop longtemps privé de cela. Je jouerais avec lui plus tard.

Je me laissai retomber sur le dos, mes chevilles croisées dans son dos et je l'attirai à moi, un sourire coquin aux lèvres.

- "Prends-moi Adam, je suis toute à toi..."

C'était juste... trop. Trop fort, trop bon, trop frustrant aussi et je savais que cela le resterait même lorsque je serais en elle. Cela faisait beaucoup trop longtemps, la seule chose qui pourrait réellement me libérer serait la jouissance, et d'ailleurs je craignais de ne pas réussir à tenir très longtemps. Ce serait un supplice, mais un supplice tellement délicieux ! Sentir ses doigts agripper mes cheveux me fit gémir, le visage dans sa voluptueuse - et délicieuse - poitrine. Je la portai sur le canapé, achevant de la déshabiller. Mais j'étais trop impatient... Je n'arrivais même pas à enlever mes propres vêtements.

A vrai dire, j'avais un peu oublié Erin. J'avais tout oublié. Je n'avais même pas conscience que je ne lui laissais aucune initiative, j'étais simplement en manque, j'avais besoin de coucher une bonne fois pour faire taire ma frustration et peu importait avec qui, où, dans quelles circonstances. Macho ? Oui peut-être, mais bon, j'avais des circonstances atténuantes... Deux ans, merde ! Alors ouais, je réalisais que finalement, ça aurait pu être Erin ou une nana facile de l'under, ça aurait pas changé grand-chose. Ce qui était plutôt insultant pour Erin. Enfin, j'avais rien contre les nanas de l'under. Je les aimais bien, elles étaient sympas, pas prises de tête. Mais fallait dire ce qui était, avec les joints et compagnie, elles avaient souvent pas de cervelle. Les perles comme Sasha étaient rares. Et encore, Sasha aurait pu terminer bien lamentablement si j'avais pas été là pour lui foutre quelques paires de baffes !

Bon, en fait, là, osef de Sasha. Me revint en mémoire que je n'allais pas coucher avec une poupée gonflable lorsque les mains d'Erin vinrent m'aider dans ma tâche. J'étais pas obligé de l'oublier pour ne penser qu'à mon propre plaisir, même si honnêtement, à l'instant, c'était franchement très tentant. Je me retrouvai bien vite nu également, et un gémissement rauque passa mes lèvres alors que ses mains s'attardaient sur ma virilité, juste quelques secondes.

Elle se laissa aller en arrière sur le canapé. Elle était magnifique offerte ainsi. Sa poitrine généreuse ne perdait en rien son relief alors qu'elle était allongée, ses cheveux aile de corbeau épars sur ses épaules lui donnaient une beauté débridée, ses cuisses offertes et magnifiquement galbées étaient un appel à la luxure. Et sa voix et son sourire me firent perdre la tête. Je fondis sur sa bouche, la dévorant plus que l'embrassant, et d'un coup de reins, je sentis ses chairs se refermer autour de moi.

Putain que c'était bon !

Ma bouche dévia dans son cou, sur son oreille, que je mordillai légèrement, alors que je perdais vite le contrôle, accélérant le rythme sans attendre. Trop impatient, oui. Ce n'était pas grave, on aurait l'occasion de recommencer plus tard. Je savais déjà qu'elle n'aurait pas à attendre très longtemps. Mais je refusais de ne penser qu'à moi comme j'en avais déjà fait l'erreur un peu plus tôt. C'était quand même grâce à elle et sa franchise qu'on en était là. Mon pouce vint se glisser entre nous titiller le bouton de son plaisir tandis que mon autre main caressait ses fesses. Décidément, Erin était délicieuse et dans tous les sens du terme. Et je ne mis pas bien longtemps à céder à la vague de jouissance qui montait en moi.

- Je te revaudrai ça. Genre, dans cinq minutes.

Promis, je ferai un peu plus attention à toi.

Adam était fébrile. Je le voyais à sa façon de s'emmêler avec sa ceinture. Deux longues années privé de toute compagnie féminine, il y avait de quoi être nerveux. Ça devait être la fête dans son pantalon... Et effectivement, quand je le libérai sa virilité, je pus mesurer toute l'étendue de son impatience. Je l'aidais à se délester de ses vêtements, mes mains caressant son corps sculpté dans le granit... J'avais rarement eu un tel étalon entre les mains... Ou entre les cuisses, au choix. Adam était vraiment magnifique. Franchement, sur mon échelle personnelle, il atteignait facilement le 9.5/10. Il serait à 10 quand il me ferait perdre la tête je pense. Ce qui allait être difficile pour le premier coup. Mais ce n'était pas grave, je m'en fichais.

Offerte, je lui donnais le feu vert. Laisse tomber les préliminaires Adam, laisse tomber les bonnes manières, je suis prête et toute à toi, alors prends moi. Il sembla hésiter quelques instants, me détaillant d'un regard qui me fit sourire, avant de s'emparer de ma bouche avec un zeste de violence et de me posséder en un puissant coup de rein. Je gémis sous l'effet de la surprise, avant de refermer mes jambes autour de lui et de soulever davantage mon bassin pour le sentir plus profondément en moi encore.

Ses lèvres ne lâchaient pas ma peau et j'adorais ça. Il avait un besoin primaire à satisfaire, mais ne faisait pas son goujat pour autant en ne se concentrant que sur lui, même si je pouvais concevoir qu'il n'en avait rien à carrer d'être doux ou tendre avec moi. Mes doigts s'agrippèrent à ses épaules puissantes alors qu'il m'arrachait des gémissements au fur et à mesure de ses coups de reins puissants qui faisaient monter des lames de plaisir en moi, toutes plus violentes les unes que les autres. Cela allait crescendo.

Et je faillis mourir quand sa main se faufila entre noua et joua avec un point beaucoup trop sensible pour que je reste silencieuse. Il n'allait pas me faire atteindre un double orgasme quand même? Parce que là, il allait atteindre le 12/10... Je sentis soudain l'orgasme arriver, exploser, alors que je me tendais et enfonçai mes ongles dans la peau de ses épaules. Il jouit également. Et nous nous échouâmes tous les deux sur les rives du plaisir, le souffle court, la respiration haletante.

Il me promit alors de se rattraper et j'éclatai de rire, mes bras enserrant son cou impulsivement.

- 5 minutes? Vantard!

Je fermai à moitié les paupières, féline.

- Je demande à voir...

Puis, plus sérieusement, je repris :

- C'était très bien Adam.

Je crois que là, je m'étais jamais senti aussi bien de ma vie. Méthode controversée pour atteindre le nirvana : abstinence pendant deux ans. J'étais pas certain que ça ait un succès fou mais bon, y avait pas à dire, c'était rudement efficace. Et puis Erin était délurée juste comme il fallait, avait un corps de rêve et un cerveau qui était au niveau. Jolie perle. Maintenant que je pouvais y réfléchir à tête plus reposée, d'ailleurs, je me demandais par quel miracle elle n'avait aucun petit ami. N trouvait-elle donc personne à son goût ? Les nanas comme ça formaient généralement le couple parfait avec un mec parfait et du coup n'étaient plus parfaites car parfaitement agaçantes. Non, franchement, Erin était... était... parfaite.

- Tu veux parier ? plaisantai-je.

Cinq minutes, peut-être pas, mais franchement ce serait pas loin. Ça faisait trop longtemps, quoi, je savais que je ne mettrai guère de temps à être de nouveau en forme, dirons-nous sobrement. Je souriais en la serrant dans mes bras, répondant à son étreinte, savourant sa peau brûlante contre la mienne. Drôle de geste d'affection spontané qui semblait presque déplacé après ce que nous venions de faire. Alors qu'elle prenait une voix chaude et une expression féline, je sentis une nouvelle flèche de désir me traverser les reins. Tiens, qu'est-ce que je disais... Bon, je prenais de l'avance parce que je n'étais pas encore tout à fait en état, mais je savais que j'arriverais à la contenter un peu mieux.

- Tu verras, rétorquai-je sur le même ton.

Je la pris soudainement par les hanches et nous fis basculer, moi assis sur le canapé et elle installée sur mes genoux. Elle était magnifique ainsi, ressemblant à une amazone avec sa poitrine triomphantes, ses joues rosies et ses lèvres encore gonflées de plaisir. Elle n'avait plus rien de la sage petite prof de lycée, ça non. Joli rôle qu'elle jouait à merveille mais qui n'était qu'une façade. Et j'adorais l'Erin secrète.

Cependant, elle me perturba un peu lorsqu'elle reprit son sérieux. Je devais avouer que j'étais content qu'elle me le dise. Au moins étais-je rassuré de ce point de vue là. C'était stupide, mais j'aimais savoir que je n'étais pas totalement nul, et franchement, après deux ans d'abstinence, on pouvait se demander si on était toujours à la hauteur. Mais c'était simplement que je ne savais pas trop comment réagir. Aussi optai-je pour la plaisanterie :

- Ah, tu trouves ? Je ne t'ai rien fait pourtant !

Et j'étais sincère. J'aurais pu faire bien mieux si j'en avais eu la patience.

- Mais je pourrais prendre le temps de te montrer, maintenant. Enfin... Puisque tu ne sembles pas croire que ce sera bon d'ici cinq minutes...

Notez que je n'avais pas forcément besoin de ça pour faire monter une femme au septième ciel. Mes doigts et ma langue me suffisaient.

Une expression joueuse se dessina sur mon visage alors qu'il me demandait si je voulais parier. Hum, pourquoi pas, après tout? Les enjeux pourraient être amusants et nous pourrions pimenter un peu notre relation sexuelle.

- Pourquoi pas ? Une idée des enjeux ?

Je lui demandais tout de même à voir ça et avec une arrogance toute mâle qui me plaisait énormément, il répondit que je verrais. Intéressant. Si vraiment il pouvait être de nouveau opérationnel dans 5 minutes, je ferais ce qu'il voudrait pour honorer ma perte du pari.

Il se saisit brutalement de mes hanches et nous fit chavirer, si bien que je me retrouvais assise sur lui, après avoir eu un petit cri de surprise. J'arborais maintenant un magnifique sourire en coin tandis qu'une lueur malicieuse éclairait mon regard brun. Je posais mes mains de chaque côté de ses épaules, sur le canapé, frondeuse, dominatrice, puisqu'il me donnait ce rôle pour le moment.

Je le rassurais quant à ses performances. Je savais que c'était très important pour un homme et je sentais bien qu'Adam n'était pas satisfait de ses prouesses sexuelles. Je concevais tout à fait qu'après deux ans d'abstinence, il n'ai pas eu à cœur de passer des plombes sur les préliminaires. Et il ne m'avait pas prise avec violence, il n'avait pas oublié non plus de me stimuler, même si cela avait été rapide. Non, franchement, il n'avait pas à s'en vouloir, j'avais pris mon pied, c'était bien là le principal. Il préféra s'en amuser. Mutine, je me cambrai, lui caressant le torse de la pointe de ma poitrine.

- Ah ? Compte-tu me faire mourir de plaisir la prochaine fois alors ?

Je ris doucement quand il revint avec cette histoire de 5 minutes et je jetai un coup d'œil à ma montre, joueuse :

- 3 minutes 30 maintenant...

Lentement, l'une de mes mains quitta le dossier du canapé pour caresser sa plastique absolument parfaite, s'attardant sur les reliefs de ses muscles aussi durs que du béton.

- Dis-moi, c'est la prison qui t'a sculpté ce corps d'Apollon ou tu étais déjà gaulé comme ça avant?

Ma main continua à descendre, se perdant vers son bas ventre, avant d'enserrer sa virilité.

- Tu as besoin d'un petit coup de main pour ne pas perdre ton pari ?

Les enjeux... Mmm... J'avais dit ça en plaisantant mais nul doute qu'elle semblait intéressée, et si je pouvais trouver un prix intéressant, je n'allais pas m'en priver. Les paris étaient idéaux pour pimenter une vie sexuelle. Alors OK, on ne pouvait pas VRAIMENT dire qu'Erin et moi avions une vie sexuelle ensemble, puisqu'a priori, ce n'était qu'un coup d'un soir. Mais, justement, j'avais très envie de donner tort à cet a priori. Alors réfléchissons...

- Mettons que si je perds, je te devrai une complète obéissance pendant une soirée. Et si je gagne...

Je balayai son corps magnifique d'un regard gourmand.

- Tu me dois un strip-tease. Avec la tenue assortie, bien sûr. Tu ne me décevrais pas en m'affirmant que tu ne caches rien de plus coquin, n'est-ce pas ?

Oh non, je n'y croyais pas. Même si sa robe blanche était diablement sexy, moulant sa poitrine et ses hanches, j'étais certain qu'elle pouvait me sortir le grand jeu. Tout ce qu'elle portait ce soir était classique, forcément, après tout, nous ne savions réellement ni l'un ni l'autre ce qu'était exactement ce rendez-vous, au départ.

- Évidemment. C'est la moindre des choses pour une femme aussi superbe que toi.

Des frissons me parcoururent alors qu'elle redessinait mes muscles de ses paumes. Oh... Aucun doute, cinq minutes me suffiraient amplement. Je souris à sa question, la laissant soumettre mon corps sans toucher au sien. J'avais mené la danse pendant nos premiers ébats, je ne doutais pas une seconde qu'elle fût capable de faire de même et j'avais hâte d'expérimenter ça.

- Je me défendais pas mal avant. Mais oui, la prison y a aidé. On s'ennuie pas mal là-bas, il faut s'occuper... et je n'avais pas de fille comme toi à disposition !

Je ne m'ennuierais jamais avec Erin... J'en avais l'intime conviction. Mes mains descendirent sur ses fesses, en appréciant les formes, alors que je poussais un soupir d'envie lorsque ses doigts se refermèrent sur moi.

- Si je gagne, tu perds... Tu sembles bonne joueuse.

Je me penchai dans son cou, titillant son lobe de ma langue.

- Ça tombe bien, je suis plutôt mauvais joueur.

Mon regard pétilla de malice quand Adam réfléchit aux enjeux du pari. J'aimais bien jouer. La vie était faite pour en profiter, pour s'amuser. Elle était si courte, pouvait être si difficile, qu'il fallait se créer de beaux souvenirs à chérir, qu'il fallait vivre tout ce qu'on voulait vivre, tant qu'on le pouvait encore. Pas de regrets. Juste des remords et j'en avais très peu. Alors quand il proposa une complète obéissance s'il perdait, je souris tout naturellement, ravie de pouvoir exercer mon pouvoir sur ce genre de mâle, viril et pourtant prêt à se plier au moindre des mes caprices. Il ne savait pas dans quoi il s'engageait là, je pouvais être machiavélique!

J'éclatai d'un rire léger alors qu'il me disait que je lui devrais un strip tease si c'était moi qui perdais, avec tout ce qu'il fallait pour le rendre complètement dingue. Je lui lançai un regard angélique.

- Je suis une sainte.

Mon sourire s'affina alors que je me faisais plus féline, plus sensuelle, ce qui ne présageait pas forcément quelque chose de bon pour lui.

- Je crois que tu n'as pas conscience que dans les deux cas, tu vas souffrir...

S'il devenait mon esclave sexuel, il allait en voir de toutes les couleurs et si je devais lui faire un strip tease... Le pauvre, je devrais surement l'attacher à la chaise pour qu'il ne me saute pas dessus avant la fin. Tiens, c'était une idée ça.

- Évidemment.

J'en profitais pour caresser son corps superbe, avant de descendre plus bas, joueuse, prête à taquiner sa fierté. Oui, la prison l'avait aidé à se sculpter ce corps à se damner. Les journées devaient être longues. Qu'il puisse en parler si librement avec moi me faisait plaisir. Je sentis un frisson me parcourir l'échine quand ses mains se posèrent sur mes fesses, les caressant avec douceur.

- Non, si tu gagnes, j'y gagne.

L'orgasme, de nouveau, le plaisir, encore... Vite, je le voulais. Je ris quand il m'embrassa le cou, le lobe de l'oreille. Lentement, ma main fit des va et viens, avant que ma bouche ne prenne le relais, ressuscitant le valeureux soldat.

Je perdis effectivement mon pari.

Et je perdis la tête cette nuit là.

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