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| Le bonheur est si fragile [Adam] | |
| | Auteur | Message |
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Erin Phillips
Age : 40 Messages : 86 Date d'inscription : 07/06/2011
| Sujet: Le bonheur est si fragile [Adam] Mar 14 Fév - 13:23 | |
| Je m'étais réveillée de bonne humeur. Nous avions passé la soirée et une partie de la nuit dans l'Under. Depuis la première fois où il m'y avait emmené, j'adorais cet endroit. Nous y étions retournés souvent, pour son plus grand plaisir. J'adhérais totalement à cet univers, même si j'en évitais les travers. Pas de drogue, un peu d'alcool. Contrairement à ce qu'on pensait, je ne buvais pas, tout simplement parce que cela n'était pas compatible avec ma maladie.
Je m'étirai comme une chatte, Adam encore endormi à mes côtés. Je l'observai un instant, le visage détendu alors qu'il dormait, totalement débarrassé de ses soucis. Et quels soucis d'abord ? Sa réinsertion de passait bien. Je ne savais pas si son travail lui plaisait, mais en tous les cas, c'était quelque chose de stable. Et notre relation était plutôt bénéfique. Cela faisait 8 mois maintenant... 8 mois quand même. Je n'étais pas allée voir ailleurs et lui non plus, du moins, c'était ce que je pensais. Je ne pouvais être sûre de rien.
Féline, je quittai le lit, en silence, essayant de ne pas le réveiller. J'enfilai un peignoir pour couvrir ma nudité, quittant la chambre sur la pointe des pieds. Je passai rapidement dans la salle de bain, pour m'attacher les cheveux rapidement, les relevant avec une pince à la va vite, avant de descendre dans la cuisine pour préparer un bon petit déjeuner. Nous nous étions couchés il y a... 4h. J'étais crevé. De bonne humeur, mais crevée. Ma maladie n'aidait pas, même si je n'avais pas fait de crise depuis un moment. Je sortis du pain que je fis décongeler, avant de faire cuire des pancakes. Le peignoir en satin ivoire que je portais était très court, laissant voir mes jambes.
J'allumai alors la radio, avant de m'emparer d'une cuillère en bois et de me mettre à chanter ce qui passait, soit du lady gaga. Ça donnait un drôle de spectacle je n'en doutais pas alors que je me déhanchais sur Bad Romance, retirant les pancakes de la poêle pour les mettre dans une assiette. J'ouvris le frigo, récupérant de la confiture et de la marmelade. Le café était en train de passer et j'agrémentai de charcuterie pour un bon petit brunch.
I want your love and I want your revenge You and me could write a bad romance Oh-oh-oh-oh-oooh! I want your love and All your lovers' revenge You and me could write a bad romance
Apparemment, je faisais trop de bruit, parce que je me retournai soudain sur un magnifique mâle torse nu qui m'observait de ses yeux bleus pétillants. | |
| | | Adam « Crazy » Falloway
Age : 32 Messages : 86 Date d'inscription : 07/06/2011
| Sujet: Re: Le bonheur est si fragile [Adam] Ven 9 Mar - 8:27 | |
| [Toutes mes plus plates excuses. Je me suis endormie devant mon PC hier en écrivant la rep. Tu es tout autorisée à me fouetter pendant quarante jours et quarante nuits. Même plus si tu veux.]
Huit mois. Quand on passe huit mois à ne coucher qu'avec une seule fille, à sortir avec elle, à souvent passer la nuit chez elle, à rire, plaisanter, parfois parler plus sérieusement de nos passions aussi, est-ce que ne serait pas être en couple, ça ?
C'était une question qui devenait de plus en plus récurrente, et que jamais je n'avais osé poser à haute voix. De peur de tout gâcher. Et gâcher quoi ? nous étions sex-friends. Il n'y avait rien à gâcher, n'est-ce pas ? Et pourtant... Si je me posais ces questions, n'était-ce pas déjà trop tard ? Si j'avais peur de gâcher un quelque chose que je m'évertuais à croire inexistant, n'était-ce pas qu'il était bien là, ce quelque chose, même inconsciemment ? Je n'en savais rien. Ça me paraissait totalement inconcevable que d'imaginer Erin en couple. Le couple, à son contact, ne m'apparaissait plus que comme étant des chaînes, un concept haï qui m'avait envoyé en prison à cause de ma foutue jalousie. Alors bien sûr que non, on ne pouvait pas se dire en couple. D'ailleurs, c'était quelque chose qui n'avait rien d'officiel, pratiquement tout le monde ne nous voyait que comme des amis.
Et si je voyais Erin dans les bras d'un autre, quand bien même nous avions établi clairement dès le début que nous nous l'autorisions sans soucis ? Que ressentirais-je ? Le frapperais-je ?
Quand toutes ces questions me venaient à l'esprit, il me suffisait d'embrasser Erin presque violemment et de lui faire l'amour sans tendresse aucune pour oublier, les refouler loin au fond de moi. Elle n'avait jamais su ce qui provoquait ces pulsions, se contentant de les apprécier dans un éclat de rire joyeux. Et ça m'allait, me confirmant mon fourvoiement : on ne s'aimait pas, on était loin d'être en couple, rien que des sex-friends. Rien d'autre.
Ce fut non pas la chaleur de son corps qui me réveilla ce matin, mais sa voix claire traversant les murs, et j'eus un sourire en l'entendant chanter du Lady Gaga à tue-tête. Cette fille et son énergie était impossible. Je serais volontiers resté au lit, mais l'envie de me moquer d'elle alliée à la traître odeur de la nourriture qu'elle préparait me tira très efficacement des draps. Uniquement vêtu d'un boxer soulignant la ligne de mes hanches, je la rejoignis dans la cuisine, m'accoudant à l'embrasure de la porte, l'admirant s'agiter et chanter en souriant. Elle prit soudain conscience de ma présence et je lui souris plus largement, de toutes mes dents blanches.
- Continue, ne t'occupe surtout pas de moi !
Je me rapprochai de la table, humant le petit déjeuner bien consistant qu'elle était en train de faire.
- Ça a l'air délicieux. Un coup de main ? | |
| | | Erin Phillips
Age : 40 Messages : 86 Date d'inscription : 07/06/2011
| Sujet: Re: Le bonheur est si fragile [Adam] Dim 11 Mar - 13:08 | |
| [Je ne veux pas te fouetter, je veux que tu me répondes plus régulièrement xD Mais ton avatar t'aide à te faire un peu pardonner ] Non, mais franchement, Adam torse nu, c'était quand même un spectacle dont je ne me lassais pas. Il était over sexy ce mec, une vraie bombe sexuelle et je ne me lassais pas de caresser du bout des doigts ses muscles fermes et parfaits. Un corps qui devait faire rêver n'importe quelle femme normalement constituée. Est-ce que je n'étais attirée que par son physique ? Non, bien sûr, même si, il fallait le reconnaître, j'avais voulu coucher avec lui parce qu'il était canon. Et il avait des yeux bleus absolument magnifiques. C'était un tout en fait. Objectivement, Adam n'était pas d'une beauté époustouflante, mais il y avait maints détails qui le rendaient terriblement attirant. Mais sinon, j'aimais passer du temps avec lui. Adam n'était pas prise de tête et j'aimais son calme. Un calme qui n'était que façade, puisque j'avais bien compris qu'il était du genre sanguin, mais en ma compagnie, jamais il n'avait encore laissé la colère balayer ses bonnes résolutions. Pourquoi l'aurait-il fait d'ailleurs, je ne faisais rien qui puisse le contrarier après tout. Enfin, j'aimais discuter musique avec lui, nous avions des goûts assez éclectiques, j'aimais parler littérature, lui apprendre des choses et lui m'entrainer dans son univers délicieusement trash. J'adorais l'underground, littéralement, j'aimais fréquenter ces milieux un peu limites, cela me faisait vibrer. Sortir avec un bad boy me faisait vibrer, je devais le reconnaître. Il y avait un contraste saisissant entre la sage Mademoiselle Phillips, la CPE bien sous tous rapports du lycée, douce, attentive, tirée à 4 épingles et simplement Erin, jeune et délurée, qui vivait pour s'éclater, parce que la vie était trop courte, parce que le temps passait et que le compte à rebours de sa liberté était déjà lancé. Adam me demanda alors de continuer sans m'occuper de lui et je souris, avant de me rapprocher de lui, lascive, tandis qu'il commentait ma cuisine, me proposant son aide. Je me collai à lui, posant ma main sur son torse ferme, avant de m'emparer de ses lèvres : - Tu t'es levé un poil trop tôt, j'allais t'amener le petit déjeuner au lit.Et malgré cela, nous n'étions que des sex friends n'est-ce pas ? Nous allions au restaurant, au cinéma, en boîte, dans l'underground, on couchait ensemble, on dormait ensemble, on bossait ensemble... Mais nous n'étions pas un couple. Je n'étais pas amoureuse d'Adam, alors il n'y avait aucune ambiguïté n'est-ce pas ? Et lui n'était pas plus amoureux de moi. Je m'éloignai de lui avec un petit sourire en coin, avant de récupérer la poêle où cuisaient les pancakes, et soudain, elle m'échappa, tombant au sol dans un grand fracas. Cela aurait du être anodin, une maladresse... Mais je sentis que ma main ne répondait plus à mes sollicitations et je pris soudain un air catastrophé. Oh non, pas une crise, mais maintenant, alors que tout s'annonçait si bien... Pas devant Adam. Je ne fis plus attention à lui, courant simplement jusqu'à mon téléphone, le décrochant maladroitement, avant de le lâcher, lui aussi. Adam m'avait suivi, complètement stupéfait de me voir paniquer. Je m'accrochai, au dossier du fauteuil, alors que je sentais une immense faiblesse s'emparer de moi, de mes membres qui ne répondaient plus. - Adam... Hôpital... Je... Je fais une crise...Je m'effondrai brutalement, totalement paralysée, prisonnière de ce maudit corps qui lâchait alors que des larmes de rages coulaient le long de mes joues. C'était trop beau pour durer... j'allais devoir rompre, je ne voulais pas être une assistée. Jamais. | |
| | | Adam « Crazy » Falloway
Age : 32 Messages : 86 Date d'inscription : 07/06/2011
| Sujet: Re: Le bonheur est si fragile [Adam] Lun 2 Avr - 13:20 | |
| Petit déjeuner au lit ? Aaaah, effectivement, il y avait de quoi regretter de s'être levé. Qui n'aurait pas adoré se faire apporter le petit dej' par une bombe comme Erin ? Et puis, on commence par le petit déjeuner, après on s'étale la confiture sur le corps et après... ahem. Cette nana avait le don d'emballer mes pensées avec une facilité incroyable. Enfin, maintenant que j'étais debout, je n'allais pas jouer au gros macho en allant me recoucher, alors autant lui donner un coup de main. Par exemple, plonger sur la poêle s'écroulant au sol et la récupérer avant qu'elle ne glisse sur les pieds nus de ma dulcinée. J'ai dit ma dulcinée ? Mais non, c'est juste une expression !
Je n'avais pas vraiment vu pourquoi Erin avait lâché la poêle et je me relevai lentement, la déposant sur le dessous de plat et couvant ma brune amie d'un regard inquiet. S'était-elle brûlée ? Elle n'aurait pas eu une expression si paniquée, elle si posée et réfléchie ne prenait pas peur pour si peu, et il n'y avait aucune marque sur sa main. M'ignorant totalement, elle fonça soudain dans la pièce d'à côté. Interloqué, je la suivis.
- Erin ! Qu'est-ce qui se passe, bon sang ?
J'aurais pu être invisible, ou bien elle être aveugle et sourde, cela serait revenu au même. Qu'est-ce qui lui prenait ? Elle ne m'avait jamais ignoré comme ça. Il était visible qu'elle avait un problème alors que le téléphone lui tombait aussi des mains mais je ne voyais pas ce que c'était. Elle n'avait pourtant rien en apparence et elle semblait être une personne âgée incapable de tenir fermement les objets... Mais pourquoi ne me disait-elle rien ?
Une crise ? Quelle foutue crise ? Et pourquoi attendait-elle de réaliser qu'elle ne pouvait pas tenir un maudit téléphone pour daigner me mettre au courant ? Il était visible qu'elle savait ce qui lui arrivait, vue sa réaction immédiate, effrayée certes, mais au fond pas du tout surprise. Alors quoi ? Mais pour l'instant, à vrai dire, c'était le cadet de mes soucis. Je pris le combiné gisant sur le sol et composai le numéro des urgences. Un quart d'heure plus tard nous étions à l'hôpital, elle transférée dans une chambre et moi attendant bêtement dans le hall.
« Vous êtes son compagnon ? »
Et je n'avais même pas pu répondre oui à cette question.
J'étais mort d'angoisse. De colère aussi qu'elle ne m'ait pas expliqué ce qu'elle avait. Une sclérose en plaques ! Une putain de sclérose en plaques et je n'étais pas au courant ? Ça faisait huit mois qu'on était ensemble, bon sang ! Si bien que mon visage, quand j'avais enfin pu monter la voir dans sa chambre une fois qu'elle s'était remise, était fermé plus qu'inquiet, maintenant que j'étais certain qu'elle était tirée d'affaire.
- Une sclérose en plaques, hein ? Tu as d'autres petits trucs à m'apprendre ? J'espère que tu ne m'as pas caché de MST.
C'était gratuit et méchant, d'autant que nous avions tous deux fait les tests et montré à l'autre nos résultats respectifs. Mais la pilule ne passait pas du tout, là. | |
| | | Erin Phillips
Age : 40 Messages : 86 Date d'inscription : 07/06/2011
| Sujet: Re: Le bonheur est si fragile [Adam] Lun 2 Avr - 19:50 | |
| Black out total...
Je n'étais pas en mesure de reprendre le cours de ma vie en mains et je venais de m'étaler de façon honteuse devant Adam, le plongeant dans ma vie chaotique sans l'y avoir préparé. Mais il n'avait pas à l'être après tout. Il n'était rien, rien qu'un passe temps, un amusement, certes de longue durée, plus que d'habitude, mais c'était juste parce qu'on était bien ensemble. Rien que pour cela... Alors pourquoi est-ce que je ressentais cet horrible pincement au coeur alors que je savais déjà que c'était terminé entre nous ? J'allais devoir trouver le courage de m'éloigner de lui, de le repousser. Ce qui allait singulièrement compliquer nos relations non ? Non, pas si lui, comme moi, tournait la page, ne voyant le sexe que comme un bonus, mais étant capable de faire machine arrière...
Je crois que je perdis connaissance... Je ne voyais plus rien, mon corps ne me répondait plus, je ne contrôlais plus rien, mais je sentis une larme couler alors qu'une fois de plus, ma maladie me rattrapait alors que je n'y pensais plus. J'avais été en paix pendant 13 mois... M'étais-je pensée à l'abri ? Naïvement ? La réalité était dure... amère.
Quand je repris conscience, j'étais alitée, dans une chambre et je n'avais toujours pas récupéré l'usage de mes jambes alors que je bougeais chaque muscle de mon corps, faisant l'inventaire comme toujours. Ma vue était trouble également. Cela pouvait revenir... Ou rester définitivement en l'état. Je soupirai, me mordillant la lèvre et refermant les yeux. Le médecin passa me voir, faisant quelques tests, avant de me laisser. De nouveau, je fermais les yeux, pour être réveillée quand j'entendis des bruits de pas.
Adam...
Je ne voulais pas le voir. Je ne voulais pas voir l'accusation dans ses yeux bleus... Je tressaillis face à son ton agressif. Je plantai mon regard dans le sien, l'affrontant subitement, alors que je sentais mon cœur exploser en mille morceaux.
- Non, pas de MST. Mais rassure-toi, tu n'auras plus l'occasion de t'en inquiéter. Ni même de te soucier de moi. Merci de m'avoir amené ici, Adam, merci d'être passé dans ma vie, mais nos routes se séparent maintenant. Tu peux t'en aller, je ne te retiens pas.
Je détournai alors le regard. Ma voix faiblit brutalement :
- Va-t'en...
C'était assez pénible comme cela de devoir l'affronter, de devoir lui dire de partir, de renoncer aux instants de bonheur et d'insouciance qu'il m'apportait. | |
| | | Adam « Crazy » Falloway
Age : 32 Messages : 86 Date d'inscription : 07/06/2011
| Sujet: Re: Le bonheur est si fragile [Adam] Mer 4 Avr - 6:10 | |
| Elle m'avait menti. Ce qui me blessait vraiment, c'est que je ne voyais aucune raison pour m'avoir menti. Franchement, ce n'était pas quelque chose de honteux, ou de gênant ! C'était juste la fatalité qui lui avait collé une putain d'horrible maladie sur le dos, une maladie qui n'était même pas obligée de se déclencher régulièrement. Preuve en était qu'en plusieurs mois avec moi elle n'avait jamais eu la moindre crise. Pourquoi ne m'en avait-elle pas parlé, bon sang ? Ne serait-ce que pour que je sois plus réactif, j'en sais rien ! Était-ce donc pour le seul plaisir de me mentir ? Ou alors parce qu'elle ne me faisait pas confiance, peut-être ?
Ça me faisait franchement mal. Parce que je réalisais que moi, je lui avais fait confiance. Trop, visiblement. Ses paroles achevèrent de me souffler, et je la regardai d'un air totalement ébahi.
- Eh oh, une minute. T'es en train de rompre avec moi ?
Comme ça, sans explications. Pour ne pas avoir à se justifier ? Elle ne croyait pas que c'était un peu trop facile ?
- Sérieusement Erin, tu crois que je vais m'en aller aussi facilement, juste parce que tu le demandes ? Tu ne me dis même pas pourquoi tu m'as menti si longtemps, je pense que ce serait la moindre des choses, tout de même. Et maintenant que tu es obligée de m'avouer ta maladie, tu veux que je parte ? Mais c'est quoi le problème ? Tu crois que je vais avoir honte de toi ou quoi ? Ou que je ne te rendrai pas suffisamment visite à l'hôpital quand tu seras obligée d'y aller peut-être ? Ou alors que je te traite comme une assistée quand tu iras mieux de peur que ça recommence ?
Je m'arrêtai net, coupé dans mon élan, et la fixai d'un air incrédule. Je devais avoir des têtes complètement débiles depuis que j'étais entré dans sa chambre, tiens.
- C'est ça, hein ? T'as pas voulu me le dire parce que t'avais peur que je te mette dans du coton et que je te bouffe ta liberté ? C'est pour ça que tu es si libérale, à cause de ta sclérose en plaques ?
Je commençais quand même un peu à connaître le caractère d'Erin. Et je n'y avais pas pensé avant, mais en fait, maintenant que je soulevais cette éventualité, ça me paraissait simplement évident. | |
| | | Erin Phillips
Age : 40 Messages : 86 Date d'inscription : 07/06/2011
| Sujet: Re: Le bonheur est si fragile [Adam] Mer 4 Avr - 6:24 | |
| Pourquoi fallait-il qu'il rende les choses plus difficiles qu'elles ne l'étaient déjà ? Je lui demandais de s'en aller et de ne plus chercher à ce que l'on se revoit, voilà, point final de notre histoire qui n'en était, de toutes façons, pas une ! Pourquoi devait-il faire de la résistance ? On couchait ensemble, point. Il se trouverait un autre coup et tout irait bien.
Mais non, il lui fallait le pourquoi du comment, savoir pourquoi je m'étais tu et je le laissais parler tout seul, enfermée dans mon silence. j'avais vraiment envie de ne rien lui dire, de bouder de façon puérile jusqu'à ce qu'il se lasse ou jusqu'à ce qu'il quitte la chambre en colère contre moi et en me maudissant. Cela faisait mal de devoir en terminer ainsi, vraiment et je le faisais la mort dans l'âme.
Mais un sursaut d'orgueil, ou peut-être, une réelle affection pour lui, une amitié sincère qui me soufflait que c'était mal de lui mentir, de le laisser ainsi dans le flou, me poussèrent à ouvrir la bouche. Mais pas sur un ton serein, loin de là. J'étais en colère contre lui qui me poussait dans mes retranchements, qui me forçait à lui dire ce qui faisait ma honte, à parler de cette épée de Damoclès au dessus de ma tête.
- Tais-toi Adam ! Tu ne sais rien, rien du tout !
Je le regardais, le voyant dans un flou insupportable. Et si ma vue ne revenait pas ? Si mes jambes demeuraient amorphes ?
- Tu sais ce que c'est la SEP, Adam ? Tu sais ce que les crises engendrent ? Tu sais que l'on peut se remettre de certaines et rester paralysés à cause d'autres ? Que ce soit dans un an ou dans dix, je ne saurais plus marcher, je ne pourrais plus contrôler mes mouvements, je ne pourrais peut-être même plus voir ! Mes doigts en sont devenus trop raides pour pouvoir jouer d'un instrument, alors que c'était ma vie !
Des larmes de colère et de désespoir mêlés perlèrent à mes yeux, mais je n'y pris pas garde, reprenant avec davantage de virulence encore :
- Alors oui, je profite de la vie, parce qu'un jour, cela me sera interdit ! Un jour, je serais en chaise roulante, assistée d'infirmières qui viendront me laver et me faire des pansements. Et je ne veux imposer cela à personne. Alors trouve-toi une nana en pleine santé, qui te fera de beaux enfants, ton amitié me suffit. Ce n'était que du sexe, non ? | |
| | | Adam « Crazy » Falloway
Age : 32 Messages : 86 Date d'inscription : 07/06/2011
| Sujet: Re: Le bonheur est si fragile [Adam] Jeu 26 Avr - 8:35 | |
| Ça éclairait bien des choses, en fait. J'étais en colère, mais ça ne m'empêchait pas de l'écouter. Je ne m'étais jamais interrogé sur le pourquoi elle avait arrêté la musique, cette passion qu'elle partageait avec moi, dont elle ne pouvait se passer. Pourquoi n'avais-je jamais cherché à en savoir davantage ? Sa réponse floue m'avait suffi. Peut-être que c'était un peu de ma faute, aussi. Peut-être qu'en me voilant la face, en me répétant sans cesse qu'on n'était pas en couple, j'avais fait exprès d'ignorer le négatif pour ne voir que le positif, le lisse, le sans problèmes.
Elle pleurait. Elle pleurait vraiment. Et pour le coup, moi, je ne savais plus comment réagir. Bien sûr que j'aimais Erin. Comme une amie, comme une amante, comme beaucoup trop de choses que j'aurais déjà voulu me l'autoriser. Mais étais-je prêt pour autant à la soutenir lorsqu'elle serait paralysée, à la voir dans cet état de dépendance ? Ça, je n'en savais rien. Parce que je n'avais pas eu l'occasion de me poser la question, en réalité.
- Je ne t'ai jamais reproché de profiter de la vie, ne déforme pas mes paroles. Je comprends juste pourquoi, maintenant...
Je n'eus pas tellement besoin de réfléchir à sa question censément rhétorique. La lame qu'elle m'avait planté en plein cœur en me balançant ça était une réponse suffisamment clair.
- Non, c'était pas que ça. On l'a voulu, mais ce n'était pas que ça, ça ne l'est plus. Ça s'est transformé en autre chose sans même qu'on s'en rende compte, sans doute parce qu'on ne le voulait pas. Il serait peut-être temps d'être honnêtes avec nous-mêmes, Erin, on a vécu pendant huit mois comme un couple, même si on ne s'appelait pas comme ça.
Je ne pouvais pas réellement dire si j'étais amoureux d'elle. Mais j'en prenais le chemin, cela c'était certain, et je me rendais compte que cela ne servait à rien de se jurer de ne plus jamais tomber amoureux. C'était quelque chose qui ne se contrôlait pas. Et en me voilant la face, je ne faisais qu'augmenter le risque de faire la même chose qui m'avait envoyé en prison. Alors que si je savais où j'en étais, au moins, je pourrais essayer de me contrôler. Il allait falloir que je sache déterminer ce que j'éprouvais exactement pour Erin... mais ce dont j'étais sûr, c'était qu'elle n'avait pas le droit de me chasser de cette manière si abrupte.
- On s'était toujours dit qu'on pouvait aller voir ailleurs si ça nous chantait. Tu as eu des occasions d'aller voir ailleurs ? Et est-ce que tu les as prises ? Réfléchis un peu. Mais je ne te laisserai pas me lâcher comme ça.
Je me mordis la lèvre.
- Peut-être que je ne suis pas prêt à devoir soutenir une femme qui a une maladie comme la tienne. Peut-être que je n'en aurai pas la force, mais tu ne peux pas m'interdire d'y réfléchir. Tu ne peux pas m'interdire de tenter, parce que j'ai envie d'essayer. | |
| | | Erin Phillips
Age : 40 Messages : 86 Date d'inscription : 07/06/2011
| Sujet: Re: Le bonheur est si fragile [Adam] Mar 1 Mai - 11:06 | |
| Cela ne rimait à rien. Je n'avais pas à me mettre dans des états pareils pour un mec qui était juste un bon coup putain ! Qu'est-ce qu'il m'arrivait ! Bien sûr que cela m'embêtait de me retrouver à devoir le jeter alors que j'aimais réellement sa compagnie, mais de là à en avoir si mal, c'était ridicule. J'avais bien peur aussi que nos relations de travail ne s'en trouvent quelque peu affectées... Nous nous étions mis d'accord pour que non, mais il semblerait que les choses se soient emballées sans que nous puissions réellement les contrôler. J'étais déçue, terriblement. Je m'étais bercée d'illusions, jusqu'à en oublier la réalité qui m'avait rattrapé de façon brutale. Ma maladie ne me laissait pas espérer trop longtemps.
Qu'il s'en aille. J'espérais être assez méchante pour que, piqué au vif, ou en ayant assez de se faire rabaisser, il consente à tourner les talons, en colère lui aussi et ne veuille plus me voir. Je ne voulais pas de sa compassion. Je n'en avais pas besoin. J'étais capable de me débrouiller toute seule, je le faisais depuis des années et je détestais devoir dépendre des autres, même si tôt ou tard, je ne serais plus en mesure d'être autonome. Mais mon mec ne serait pas mon infirmier. Trop humiliant.
Pourtant, Adam ne partit pas, se contenant de me rétorquer que non, nous n'étions pas que des amis qui baisaient ensemble. Cela me fit l'effet d'une gifle. De l'entendre de sa bouche. Il n'y avait pas que du sexe, il y avait autre chose et je refusais de laisser ce quelque chose tout chambouler dans nos vies. Dans ma vie.
- Tais-toi...
Juste un murmure. Je retins de justesse le geste puéril de me boucher les oreilles avec les mains pour ne plus l'entendre. Oui, cela faisait 8 mois que nous étions ensemble, sortant ensemble, comme n'importe quel couple, sans les sentiments. Au départ... Parce qu'ils étaient sans doute nés, sans pouvoir être contrôlés. Il reprit de plus belle en me parlant des autres mecs que j'aurais pu rencontrer et avec qui j'aurais pu coucher. Nous n'avions jamais signés pour nous être fidèles, mais nous l'avions été. Je ne répondis rien, et c'était un aveu suffisant. Et enfin, il conclut en disant que je n'avais pas à prendre la décision pour lui. C'était là qu'il se trompait.
- Je ne veux pas que tu essaies. Et tu sais pourquoi ? Parce que je vais me bercer d'illusions, me dire que finalement, je peux compter sur quelqu'un... Et puis après, j'aurais le doute : reste-t-il pour moi, ou par pitié ou devoir ? Et si finalement, c'est trop dur pour toi et que j'ai eu la naïveté de tomber amoureuse, comment crois-tu que je prendrais ton abandon ? Non, crois-moi, mieux vaut limiter les dégâts et éviter que cela ne soit pire plus tard... Ne comprends-tu donc pas que plus j'espérerais, plus la chute sera terrifiante pour moi ?
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| | | Adam « Crazy » Falloway
Age : 32 Messages : 86 Date d'inscription : 07/06/2011
| Sujet: Re: Le bonheur est si fragile [Adam] Mar 1 Mai - 12:05 | |
| Non, je ne me tairais pas. Et à vrai dire, son refus de m'écouter et ses absences de réponse ne faisaient que confirmer ce que je disais là. Elle aurait pu démentir, me dire que je n'étais qu'un imbécile, que je ne pouvais pas croire sérieusement à la moitié de ce que je disais, nier, finalement, tout simplement. Jouer la comédie. Elle m'aurait mis un doute, oh oui. Elle aurait pu réussir à obtenir ce qu'elle voulait si elle avait agi comme ça. Mais elle n'avait même pas réussi à le faire.
- Le doute ? Tu ne me fais même pas assez confiance pour ça ? On a pourtant toujours été plus que francs l'un envers l'autre, Erin. Les seuls à qui on a menti, c'est nous-mêmes.
Ses paroles étaient toutes vraies, quelque part, mais j'avais l'impression qu'elle fuyait ce qui était pourtant d'une évidence et d'une simplicité extrême à mes yeux. Or, je n'avais jamais connu Erin lâche. Et elle était en train de baisser singulièrement dans mon estime, pour l'heure. Je comprenais pourtant ce qu'elle voulait dire... mais j'étais sans doute trop jaloux et blessé pour vouloir le prendre en considération.
- C'est ça être en couple, c'est prendre des risques. C'est prendre le risque que ça casse et qu'on soit malheureux. Les dégâts sont déjà faits, alors pourquoi ne pas tenter de les réparer ?
Non, elle, elle s'en foutait. Mais elle ne s'en tirerait pas si facilement. Elle ne pouvait pas me jeter hors de sa vie comme ça, comme si je n'étais rien pour elle ! Mais tant que je n'étais pas sûr de moi, je ne pouvais non plus la contraindre. Ce serait trop augmenter ces fameux risques dont elle me parlait. Je voulais les minimiser au maximum, ces risques. Je voulais mettre toutes les chances de mon côté... De notre côté.
Je voulais qu'on soit ensemble. Qu'on le dise. Qu'on se tienne la main dans la rue et pas seulement qu'on s'envoie en l'air après avoir été se faire une comédie au cinéma. Je voulais pouvoir m'occuper d'elle. Je voulais qu'elle m'engueule et me montre qu'elle n'avait pas besoin de moi, je voulais qu'elle me montre sa force et sa liberté parce que c'était ce que j'aimais chez elle. Je voulais aussi qu'elle sache qu'elle pouvait faiblir quand elle était à bout, qu'elle pouvait se reposer sur moi. Je la voulais, elle, c'était tout.
Mais je ne pouvais pas le lui imposer tant que je n'avais pas fait le point sur ce que je pensais moi-même. Éclaircir ce que je ressentais pour elle, imaginer comment je vivrais sa maladie, analyser ce que ce serait d'être en couple avec elle. Je ne pouvais pas m'y lancer à corps perdu. J'allais être obligé d'accéder à ses désirs.
Reculer pour mieux sauter, alors.
- Je ne te ferai pas chuter, Erin.
Je secouai la tête et reculai un peu, me rapprochant de la porte.
- OK, je m'en vais. Je vais te laisser tranquille. On va continuer à bosser ensemble. J'espère qu'on continuera à être amis. J'espère qu'on ne se coupera pas l'un de l'autre uniquement parce qu'on s'est aveuglés...
Et au fond, n'était-ce pas mieux de me détacher complètement d'elle pour mieux aviser, pour me rendre compte de ce que son absence provoquait en moi ? Je ne savais pas. Elle ferait bien comme elle voulait.
- Au revoir.
C'était tout, sauf des adieux que je faisais là. | |
| | | Erin Phillips
Age : 40 Messages : 86 Date d'inscription : 07/06/2011
| Sujet: Re: Le bonheur est si fragile [Adam] Mar 1 Mai - 13:34 | |
| Va-t-en... Laisse moi dans ma douleur, dans ma solitude. Je ne voulais plus l'écouter, assener ces paroles cruelles qui me lacéraient le cœur et que je voulais pourtant croire. Oui, aujourd'hui, il affirmait que je le méjugeais, qu'il fallait tenter le coup et tant pis si ça ne marchait pas. C'était tellement facile quand on était en pleine forme, en pleine possession de ses moyens ! Il ne comprenait donc pas combien cela serait difficile pour moi de le laisser entrer dans ma vie et de le voir en sortir brutalement parce qu'il en aurait assez d'assister sa copine malade ? Il ne pouvait pas comprendre et il me faisait mal. Alors laisse-moi Adam, rentre chez toi, va trainer dans l'under, trouve-toi une fille qui te fera perdre la tête... Je ne voulais pas tenter de réparer les dégâts. Je ne voulais pas entendre mon cœur se briser en mille morceaux, je ne le supporterais pas.
Il consentit enfin à battre en retraite face à mon silence buté, espérant qu'on serait capables de travailler ensemble et d'être amis malgré tout. Je hochai la tête sans plus le regarder. Oui, je pouvais le faire. Mais je n'avais aucune idée de quand je rentrerais à l'école. Quand je rentrerais chez moi. Et dans quel état... Supporterais-je de devoir utiliser un fauteuil roulant face à des élèves qui étaient si cruels ? Peut-être aurais-je besoin de la force d'Adam, mais c'était trop tôt, je devais avaler la pilule de ma désillusion. Il s'en alla alors et je pleurai de nouveau, la gorge nouée.
Juste un au revoir, pas un adieu, nous nous reverrions, mais les choses avaient changé. Son regard sur moi allait changer, mais je comptais sur sa discrétion. Nous serions collègues, amis et voilà tout. Je n'allais pas nuire à sa réinsertion, hors de question, il travaillait trop dur pour cela. Je l'aiderais comme je pourrais et ce serait tout.
Ce n'était pas si mal.
Alors pourquoi est-ce que les larmes ne cessaient de couler et que je n'avais qu'une envie, le rappeler pour qu'il me prenne dans ses bras ?
La vie était tellement injuste... Et le temps compté...
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