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| We need to talk [PV Kieran] | |
| | Auteur | Message |
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Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: We need to talk [PV Kieran] Mar 24 Mai - 14:00 | |
| Kieran m'évitait toujours, et moi je n'avais toujours pas trouvé le courage de venir le voir. La journée avait été affreuse, alors que je cherchais désespérément son regard, et que je m'efforçais d'éviter, avec des difficultés grandissantes, celui de Liam pour ne pas me trahir. Croiser Alice avait été aussi un supplice. Je n'avais toujours pas trouvé comment lui annoncer, mais cependant elle m'évitait comme la peste, à croire qu'elle était déjà au courant. Concrètement, je me retrouvais toute seule. Ma meilleure amie me délaissait, son homologue me détestait pour un foutu quiproquo, et je devais parvenir à ignorer le dernier qui me restait - et qui aurait été la dernière personne à m'apporter du soutien en temps normal. Je ne lui avais parlé ni d'Alice, ni de Kieran, et de mes difficultés à aller leur parler pour mettre les choses au clair. Nous avions notre bulle, interdite et si savoureuse, et nous n'y faisions pas entrer, pas encore, notre vie quotidienne. Mais je ne savais plus à qui me confier. Je ne parlais même pas à ma mère, parce que je savais que j'étais en train de commettre la même erreur qu'elle. Elle aussi s'était laissée séduire par un homme trop vieux pour elle...
Toutes mes craintes revenaient lorsque j'étais loin de lui, ou, peut-être pire, dans la même pièce et qu'il m'ignorait obstinément. Il m'avait pourtant prévenue hier, mais je m'étais pris aujourd'hui son indifférence comme une claque dans la figure. Je croyais dur comme fer à ses serments lorsque j'étais dans ses bras pour les oublier à l'instant où il me quittait. Je passais du bonheur au malheur en quelques secondes et j'en avais plus qu'assez de faire le yoyo sans arrêt. C'était épuisant. Surtout que je savais que j'étais la seule responsable, qu'il ne tenait qu'à moi d'être un peu moins puérile, d'avoir plus confiance en Liam, d'aller parler à Kieran et Alice. Ils m'évitaient, mais je ne faisais pas grand-chose pour aller vers eux non plus. En somme, ma vie avait désormais décidé d'être tout à la fois parfaite et un total fiasco.
Alice n'était pas avec nous le jeudi - et m'avait évitée d'autant plus facilement - et j'avais décidé d'en profiter pour m'occuper d'abord du cas de Kieran. Alors que j'allais l'accoster à la sortie du lycée, je le vis se diriger vers un môme à la dégaine de racaille, qui n'était visiblement pas au lycée. Il faisait tache au milieu de tous les adolescents en uniforme qui s'éparpillaient ou s'allumaient une clope en attendant bus ou tramway. Je poussai un soupir en les voyant s'adresser la parole. En me figurant que je n'allais pas les interrompre, trop fragile pour admettre ma lâcheté, je me mis en route pour chez moi, le cœur lourd. Je n'avais même pas envie de voir Liam. Je ne voulais plus voir personne aujourd'hui.
Tout mon désir de solitude s'évapora en fumée lorsque je vis Kieran plaquer le gamin contre le mur.
Je hurlai son prénom, comme quelques autres autour de moi, mais il ne sembla pas nous entendre. Je me rapprochai de lui en courant, bien décidée à lui faire arrêter ses conneries, mais je fus prise dans la foule qui s'était immédiatement rapprochée, les encerclant. Je me mordis furieusement la lèvre, désolée de le voir se donner en spectacle ainsi, mais je n'osais plus intervenir maintenant, trop effrayée à l'idée qu'il ne me repousse en beauté. Le bleu qu'il devait à mon semi-mensonge était encore bien visible. Je ne comprenais pas ce qui lui prenait. Il n'était pas du genre à s'attaquer à plus faible que soi et le gosse encaissait tous ses coups sans pouvoir répliquer, en aucune façon.
Ses mots me faisaient tellement mal. Sa souffrance éclatait et me plantait un poignard dans le cœur. J'ai cru que j'allais m'évanouir lorsqu'il cria à la figure du gamin que tous ses amis le trahissaient.
Je savais qu'il pensait à moi en disant ça.
Et puis soudain, une fusée rousse a jailli de la foule en se mettant à hurler. Sorcha, sa petite sœur. Je restai comme deux ronds de flan devant l'engueulade maison strictement incompréhensible qu'elle lui servit. Leur manie de parler gaélique entre eux était quand même surprenante quand on la voyait appliquée en direct comme ça. Je m'empourprai instantanément lorsqu'elle lui signifia en anglais qu'ils allaient parler de l'hématome étalé sur sa figure. Nul doute qu'elle s'imaginait que son frère avait été se fourrer dans des combats de rues ou autres échauffourées guère recommandables, alors qu'il n'en était rien du tout - en tout cas, ce n'était pas à cause de ça. Je fus presque tentée d'aller la voir pour m'expliquer, mais mes jambes étaient liquéfiées, refusant de bouger.
De toute façon, Kieran se chargea des explications à ma place.
J'étais mortifiée. J'aurais voulu pouvoir m'enterrer, boucher les oreilles de tous ceux qui entendaient ça, alors qu'il craquait complètement, balançant tous ses problèmes à la face de la foule qui les entourait tous les trois. J'avais honte, affreusement honte, de moi et de ma foutue lâcheté, de mon incapacité à m'expliquer au moindre problème, de cette mauvaise foi qui me caractérisait au moindre problème. Je me sentais mal pour sa sœur qui le fixait, totalement pétrifiée, une expression de terreur grandissante dans ses yeux aussi verts que les miens au fur et à mesure qu'il lui criait tout le bien qu'il pensait d'elle. Et j'avais le cœur laminé alors que j'avais conscience que j'étais en partie responsable de son pétage de plombs. Il avait accumulé et faisait tout sortir maintenant. Bon Dieu, Blake, tu es la pire des idiotes !
Je restai un instant le regard fixé sur Sorcha, puis sur le gosse, incapable de réagir. Et puis soudain, mes jambes se réveillèrent, et je me mis à courir. Rattraper Kieran. Il fallait absolument que je lui dise la vérité, toute la vérité. Il avait besoin de quelqu'un, plus que jamais, et il venait de le dire, il n'avait plus aucun ami. Je devais lui dire que j'étais toujours là. C'était certainement trop tard. Mais enfin, je ne pouvais pas lui laisser croire que j'avais menti volontairement pour le mettre dans la merde !
- Kieran ! criai-je alors que nous avions tourné l'angle de la rue, perdant le lycée de vue.
Je le rattrapai dans un ultime sprint et posai la main sur son épaule.
- Kieran, s'il te plaît, écoute-moi ! | |
| | | Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Re: We need to talk [PV Kieran] Mar 24 Mai - 17:28 | |
| J'avais envoyé promener Sorcha et Blue, qui avait tenté de me rattraper et de me faire comprendre qu'on n'en avait pas terminé tous les deux. Vraiment? Je n'allais pas me planquer, je n'étais pas un lâche! Il ne comprenait pas que je partais pour ne pas les massacrer tous les deux? Je me contentai d'un regard assassin à son adresse. Il me laissa et je me barrais de là, avec une forte envie de vomir avec toutes ces conneries. C'était pas une cuite qui me fallait là. L'idée de me procurer quelque chose de plus fort que la marijuana... Je n'y avais encore jamais touché, à la coke et l'héro, mais là... A quoi bon me battre, hein? pour ce que j'en récoltais... Pourtant, les paroles de Blue à ce sujet me taraudaient. Il s'était drogué, il en était revenu et il n'y touchait plus. Et alors, qu'est-ce que ça pouvait me foutre? Ma sœur me trahissait avec mon pote, mon amie avec un prof... Youpi. Je n'arrivais à garder personne.
C'est alors qu'une voix retentit derrière moi. Ah non! Pas elle! Tout mais pas elle! Mais foutez-moi la paix, ce n'était quand même pas trop demandé! J'accélérai le pas, mains dans les poches, clope au bec, quand sa main se posa sur mon épaule. Là, je me retournais violemment, ma main sortant de ma poche pour agripper son poignet. Je n'avais pas encore réussi à me calmer. Et je la foudroyais du regard.
- "Non! C'est toi qui vas m'écouter Blake : disparais. Tu as fait assez de mal comme ça, fous-moi la paix. Qu'est-ce que tu veux? T'excuser? Me dire que tu es désolée de m'avoir fait passer pour un violeur auprès d'un prof? j'en ai rien à foutre de tes excuses."
Je la lâchais, passant une main nerveuse dans mes cheveux, tournant presqu'en rond alors que je cherchais à calmer toutes ces émotions. Finalement, je frappais du plat de la main le mur, avant de poser mon front dessus.
- "J'en ai marre."
Cette fois, ma voix n'était plus qu'un murmure désespéré. Ouais, j'en avais marre de batailler, de me débattre. Laissez-moi couler, à qui manquerais-je, hein? J'avais le mauvais rôle pour tout le monde. Violeur pour Blake, méchant grand frère pour Sorcha, petit con snob pour Blue alors que je reniais l'under...
- "Qu'est-ce que tu veux Blake? Tu as assisté à mon pétage de plomb? Tu es venue m'engueuler toi aussi? Ou bien jouer à la gentille copine pour panser mes plaies? Après m'avoir trahi comme ça? Tu as le culot de te présenter devant moi la bouche en cœur? J'espère que tu as éloigné ton pitbull... Quoique non, s'il pouvait me tabasser jusqu'à me foutre dans le coma, je serais bien tranquille." | |
| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: We need to talk [PV Kieran] Sam 28 Mai - 18:21 | |
| Je sursautai vivement alors qu'il m'empoignait le poignet, et je reculai d'un pas, terrifiée par la colère qui émanait de son visage. Ses paroles me heurtèrent durement, cruellement, pourtant, je savais qu'elles étaient juste. Mais ça me faisait mal de voir qu'il m'avait rejetée si facilement. Voilà, je le savais, on ne pouvait pas faire confiance aux garçons. Une erreur, une seule, et il n'en avait plus rien à faire de moi. Un dérapage et il me maudissait en me jetant aux enfers. Alice, elle, m'avait toujours soutenue quoi que je fasse, quoi que je dise. Alice aurait tout fait pour moi. Jamais Kieran n'aurait fait le moindre sacrifice pour moi, parce que Kieran n'était qu'un homme, et que les hommes sont incapables d'un geste envers les femmes.
- Rien à foutre, hein ? J'aurais dû me douter que c'était trop beau pour durer... murmurai-je, les larmes aux yeux.
Je m'en serais doutée, avec n'importe qui d'autre, et j'aurais pris les devants en rompant tout contact, en coupant les ponts avant que je me prenne les dégâts en pleine figure. Mais Kieran m'avait enjôlée, manipulée, m'assurant qu'ils n'étaient pas tous comme ça, que je pouvais lui faire confiance, qu'il m'aiderait à me prouver qu'ils n'étaient pas tous comme mon père... Tu parles ! Des mots, rien que des mots ! Si ç'avait vraiment été le cas, il m'aurait au moins laissé m'expliquer ! Sur le coup, je ne fus même pas choquée de l'entendre dire qu'il aurait volontiers fini dans le coma pour être débarrassé de tout ça. J'étais trop déçue, trop en colère pour vraiment réaliser.
- Eh bien moi aussi, j'en ai marre ! hurlai-je. J'en ai marre qu'on m'abreuve de conneries en me disant que les mecs valent mieux que ce que je pense, parce qu'ils m'ont tous déçue pour l'instant ! J'en ai marre que mes amis m'envoient bouler sans me laisser une chance de m'expliquer, quand je sais pourquoi ils m'ignorent, bien sûr, parce que toi encore OK, mais Alice je sais même pas pourquoi ! J'en ai marre de me décarcasser pour réconforter les autres et de ne rien recevoir en retour, même pas une chance de m'expliquer si je fais une connerie ! T'étais au courant, Kieran ! Tu es le seul à être au courant de mon foutu problème avec les garçons ! Alors ouais, ce qui s'est passé hier était de ma faute, mais j'aurais cru que tu comprendrais et que tu me laisserais expliquer la situation !
Je constatai vaguement, dans un monde de fureur enflammée alors que je voyais rouge, que des larmes s'étaient mises à couler sur mes joues. Des larmes de rage, mais aussi des larmes de tristesse, parce que parmi tous ceux que j'avais perdus, je savais que Kieran était celui qui me manquerait le plus, même si, à l'instant présent, j'avais juste envie de l'étrangler.
- Bon, puisque tu n'as pas envie de savoir pourquoi un prof t'a valu un tel bleu et pourquoi je t'ai foutu dans la merde sans le vouloir, je suppose que je n'ai plus qu'à partir, hein ? Je vais te laisser t'apitoyer sur toi-même. Et mes excuses, je peux me les foutre au cul, OK, j'ai compris. Bye.
J'essuyai mes joues d'un air rageur avant de le dépasser vivement pour rentrer chez moi. Ce qui me faisait le plus mal dans l'histoire, c'était de penser que malgré tout, j'avais encore intégré un homme dans ma vie. Liam. Quand je pensais à ce qui s'était passé... Quand est-ce qu'il me briserait, lui ? Cette question coulait avec mes larmes, me noyant dans la souffrance. | |
| | | Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Re: We need to talk [PV Kieran] Dim 29 Mai - 19:28 | |
| J'étais hors de moi. Jamais je ne me serais montré si violent en temps normal. Jamais je n'aurais osé l'agripper avec cette brutalité, ni la fusiller ainsi du regard. Mes propos étaient agressifs, méprisants. Elle m'avait fait mal, Sorcha m'avait fait mal, Blue m'avait fait mal. C'était trop de blessures en peu de temps, trop de blessures que je ne pouvais pas encaisser sans broncher.
Pourtant, son regard s'emplit de larmes. Ses grands yeux s'humidifièrent alors qu'elle murmurait un truc que je compris à moitié. Qu'est-ce qui ne pouvait pas durer, hein? Notre amitié? Et à qui la faute? Qui l'avait brisée, piétinée, sans égards pour moi et mes sentiments, pour ma dignité et mon honneur?
Et soudain, elle explosa également, me balançant tout pèle mêle. Il me fallait tout assimiler, faire le tri dans les informations, si bien que je restais muet de stupeur. Elle en avait marre qu'on lui fasse penser que les mecs pouvaient être différents? Attends là, elle était pas en train de me dire que j'étais comme tous les autres, que je lui tournais le dos, que je l'abandonnais comme son père avant elle? non, mais c'était d'une mauvaise foi! A qui la faute encore une fois? j'appris aussi qu'Alice ne lui parlait plus sans qu'elle ne sache pourquoi. J'oscillais entre la compassion et la fureur devant ses œillères et sa façon de jouer les victimes innocentes. Et cette façon typiquement féminine de retourner la situation et de me faire culpabiliser... Sorcha faisait pareil. Et ça marchait. Je restait interdit alors qu'elle reprenait, pleurant de tristesse et de rage, pour finalement m'envoyer paître et commencer à se barrer. Quoi? Ah non, elle n'allait pas s'en tirer comme ça!
En quelques enjambées je la dépassais, me plaçant devant elle et l'empêchant de continuer plus loin.
- "Stop! Tu crois que tu vas t'en sortir aussi facilement? Tu crois que tu peux retourner cette situation contre moi et te barrer comme ça? Non mais, je rêve, mais quelle mauvaise foi! Vous avez un manuel de comment faire culpabiliser un mec en trois leçons alors qu'on a tort? C'est pas vrai ça? Putain Blake, tu te rends compte pour quoi tu m'as fait passer? Tu peux imaginer ce que j'ai pu ressentir quand tu lui as dit que je t'avais embrassée alors que tu voulais pas? Mais quelle piètre opinion tu as de moi! C'est ça l'amitié pour toi? Au bout d'un moment, il faudrait peut-être te remettre en question et te demander pourquoi Alice et moi, on te fait la gueule au lieu de penser que c'est nous qui déconnons. C'est toi qui as un problème Blake! Tu es incapable d'assumer tes problèmes, tu les fuis, tu les évites, quitte à les faire endosser à d'autres! J'ai pas besoin que tu m'expliques pourquoi tu as fait ça, c'est assez clair, ton prof et toi, vous êtes vraiment pas discrets. Un prof qui casse la gueule d'un élève parce qu'il le trouve en train d'embrasser une camarade, c'est un peu excessif. Sans compter ce qu'il a dit. Tu l'attires. Et il a été jaloux. Alors Blake, tu m'as utilisé pour le rendre jaloux? Apparemment, c'est pas la première fois. Et toi? Tu l'aimes aussi? Ouais, évidemment, tes regards te trahissent, sans parler de ton mensonge. Règle ton problème avec les mecs Blake, parce que là, t'es vraiment mal barrée. Mais arrête de tous nous mettre dans le même panier, putain! Si tu ne m'avais pas fait ce coup de pute, tout serait comme avant! Pourquoi tu n'as pas assumé simplement? Pourquoi tu ne m'as pas repoussé?"
Voilà, tout était dit. D'un ton colérique, jusqu'à ce que je retrouve une voix calme pour les deux dernières questions. Trahissant le mal qu'elle avait pu faire, et aussi le mal que je ressentais de devoir tirer une croix sur une amitié qui aurait pu être belle. Était-il trop tard? Il fallait que je pardonne pour que cela reprenne. Il fallait mettre les choses à plat... Je n'étais pas rancunier, juste entier. Dis moi que tu es désolée Blake, dis moi que tu regrettes, que tu ne veux pas me perdre, que tu as commis une erreur, que tu as un problème. Dis moi tout cela, et je pardonnerais. | |
| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: We need to talk [PV Kieran] Lun 30 Mai - 17:37 | |
| Rentrer chez moi. Rentrer chez moi et me jeter dans les bras de ma mère parce que finalement c'était la seule qui me restait et qui serait toujours là pour moi. Elle ne m'avait jamais lâchée, quoi que je lui fasse subir, et elle m'avait toujours écoutée. J'avais cru qu'Alice était là aussi, comme elle, mais Alice m'ignorait et m'évitait sans même que je sache pourquoi - j'avais la perfide sensation qu'elle était au courant de ce qui s'était passé hier et ça me terrifiait, même si je n'aurais su dire comment elle aurait bien pu apprendre une telle chose. Là, je n'avais plus envie de voir quiconque. Si Kieran voulait s'apitoyer sur lui-même, qu'il le fasse ! Si Alice voulait oublier sa meilleure amie, allons-y ! Et si monsieur Hartwood m'ignorait aussi facilement en cours, il n'allait pas s'offusquer parce que je ne l'attendais pas à la sortie du lycée. On n'attend pas les profs devant la grille pour s'en aller avec eux. Il m'avait prévenue pourtant... Mais c'était trop difficile. Impossible de croire aux serments qu'il avait faits sur la plage quand nous étions en cours et que son indifférence me frappait de plein fouet.
Je manquai rentrer dans Kieran alors qu'il surgissait devant moi et m'arrêtai net, lui jetant un regard plus brûlant que les flammes de l'enfer - qui ne l'impressionna visiblement pas du tout. Je fus tentée de l'ignorer et de repartir mais je savais bien qu'il ne me laisserait pas m'en tirer si facilement. Eh bien, quoi, qu'avait-il de plus à me dire ? Rageuse, le regard frondeur, je le regardai droit dans les yeux. L'air de dire « Accouche vite de ce que t'as à balancer et fous-moi la paix ».
Ce ne fut pas si facile que ça parce que y avait quand même une sacrée part de vérité dans son petit discours. Je tentai bien de garder mon air bravache et colérique, mais je sentais mon visage se décomposer au fur et à mesure qu'il parlait. Le coup fatal fut lorsqu'il me jeta que je l'aimais aussi. Que ça se voyait dans mon regard et toute mon attitude. Il m'affirmait quelque chose que je n'avais pas voulu m'avouer moi-même. Je l'aimais. Comment pouvait-on aimer quelqu'un qu'on avait haï pendant plus d'un an ?
- Parce que je n'ai pas réussi !
C'était une réponse totalement stupide et ridicule, mais de fait, c'était vrai. Le voir s'approcher de moi m'avait totalement paralysée et j'avais été proprement incapable de réagir.
- J'ai pas... Je voulais te repousser et finalement c'était trop tard... et là, j'ai eu trop peur que tu te vexes, que tu ne veuilles plus de moi, même juste comme amie... et finalement j'ai réussi à te repousser, un peu, et il était là, et...
J'avais la main sur la bouche, j'avais l'impression de revivre ce moment. La frayeur aiguë, poignante, intense que j'avais ressentie en croisant son regard, alors que je prenais conscience soudainement de la main de Kieran posée sur ma cuisse, de notre position sans équivoque. C'était une sensation affreuse. Mais comment pouvais-je tout lui expliquer ? C'était trop long, trop compliqué... J'ouvris la bouche, la refermai. La rouvris, cherchant quoi dire.
- J'me suis pas servie de toi... Je suis juste pas douée... Et je n'étais pas avec lui avant... Ça s'est fait... Enfin, ça s'est plus ou moins fait automatiquement après, mais je ne savais pas vraiment que je... l'aimais ?
J'avais terminé ma phrase sur un ton presque interrogatif. Parce que je n'y croyais pas trop. L'idée d'être amoureuse m'insupportait, me paraissait trop incroyable pour être vrai. Kieran venait tout juste d'arriver, Kieran ne m'avait jamais vue le détester, faire tout pour foutre le bordel dans ses cours, l'emmerder de toutes les façons possibles et imaginables. Kieran ne pouvait pas réellement appréhender tout ce qui s'était passé. Ce n'était pas si simple qu'il pouvait le croire, et je n'avais pas le courage de l'expliquer, parce que moi-même, je n'y croyais pas encore réellement.
- Tu crois que je peux l'aimer ? demandai-je soudainement, toute ma colère envolée.
Cette révélation me perturbait trop. Je me souvenais de ce qu'il m'avait dit concernant les hommes, qu'il pourrait m'aider si j'en avais besoin, et là, je réalisais que j'en avais besoin. Terriblement. | |
| | | Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Re: We need to talk [PV Kieran] Mar 31 Mai - 13:14 | |
| Je n'étais pas délicat quand j'étais en colère. Je n'étais pas doux et diplomate quand je me sentais injustement accusé. Qu'elle me balance que j'étais comme tous les autres alors que c'était bien elle qui m'avait ainsi blessé, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Miss Blake voulait qu'on s'explique? Eh bien OK, allons-y gaiement! Et hors de question de la laisser filer après de telles accusations, sans que je n'ai la possibilité de me défendre et de lui dire un peu ce que je pensais de son comportement. Ce fut un festival. J'étais quelqu'un de très analytique et empathique et je tapais souvent pile dans le mille, déroutant ainsi mes interlocuteurs par ma perspicacité et ma clairvoyance. N'avait-elle pas désiré un ami qui ne prendrait pas faits et causes pour elle, mais saurait la remettre dans le droit chemin quand elle déconnait? Ben c'était le moment d'être cet ami, même si je ne savais plus quoi penser de notre amitié.
Sa colère disparut, balayée par l'horreur quand je lui balançais ses quatre vérités de manière violente. Elle se décomposa. Mais je n'en avais pas terminé avec elle. Je voulais savoir pourquoi elle m'avait accusée, pourquoi elle n'avait pas dit non, se laissant embrasser et même caresser.
La réponse fusa : parce qu'elle n'avait pas réussi à me repousser. Ma mâchoire manqua se décrocher. Comment ça elle n'avait pas réussi? Je lui avais dit que je l'embrassais, je lui avais laissé le temps de s'échapper, de dire que ce serait une erreur. Je ne l'avais pas embrassée de force, il aurait suffi qu'elle me repousse doucement et j'aurais suivi docilement. Elle continua en bafouillant, bredouillant et s'embrouillant finalement. Je me pinçais l'arête du nez en fermant les yeux et en comptant mentalement jusqu'à 10 pour ne pas m'énerver de nouveau, rester calme et essayer de la comprendre. OK, elle avait pas eu le cran de dire stop. Elle avait eu peur de me vexer.
- "Bon, d'accord. C'était une réaction complètement stupide, mais je peux la comprendre. Même si je ne me serais pas vexé, même si notre amitié n'aurait pas été mise en péril. Alors que là, franchement... Je sais plus. Tu as retourné ta veste si facilement."
Elle bredouilla encore, m'assurant de ne pas s'être servie de moi, juste d'être maladroite. Et avouant qu'elle s'était maintenant mise avec lui. Je ne pus m'empêcher de répondre, un brin railleur :
- "Oh, mais c'est génial! J'ai eu le rôle du méchant. Il a joué les sauveurs et du coup, a réussi à emballer la demoiselle en détresse! J'aurais espéré un peu de gratitude de ta part quand même."
Parce que j'avais surement accéléré le processus quant à leur relation. C'est alors qu'elle me posa une question, comme si de rien n'était, comme si on ne venait pas de s'engueuler. Je la regardais, bouche bée, incertain quant à la conduite à tenir. Elle me demandait mon aide là, non? Et je n'étais plus en colère. J'étais vraiment trop bonne pâte... Je soupirai en me passant une main dans les cheveux. Tu parles d'une question...
- "Sincèrement? Il est prof, tu es élève Blake... Ça va être mal vu si tu sors avec lui et lui, il va risquer sa carrière. Alors à moins d'être super discrets... Je sais pas Blake. Je suis le premier à écouter mon instinct, mais là... Tu as bien pesé le pour et le contre?"
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| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: We need to talk [PV Kieran] Mer 1 Juin - 18:12 | |
| Je rougissais. Je savais bien que c'était stupide. Je savais que j'avais été crétine, mais j'étais tellement déstabilisée dans de telles situations... J'aurais simplement dû réussir à dire non. Un minuscule non. Et même ça, j'en avais été incapable. C'était paradoxal dans un sens, mais c'était ainsi, il m'avait paralysée. Je ne réagissais pas avec Kieran comme avec les autres hommes, j'avais réussi, tant bien que mal, à lui accorder ma confiance, et ça, ça changeait tout. Visiblement, pas forcément en bien, mais qu'est-ce qui lui avait pris, aussi, hein ? Est-ce qu'une amitié garçon-fille était obligée de se finir comme ça ? Je voulais croire que non. Parce que je voulais vraiment réussir à redevenir amie avec Kieran.
- J'ai toujours des réactions crétines dans des situations comme ça, bredouillai-je. Je suppose que je devrais y faire attention... Mais en même temps, je m'arrange pour ne jamais m'y retrouver, donc bon...
Je sursautai à sa remarque suivante, et en fut presque vexée. Là, il aurait mieux fait de se taire.
- Non mais n'importe quoi ! Ça ne s'est pas du tout passé comme ça, ça datait d'avant ! Mais... Enfin c'est une trop longue histoire, laisse tomber.
Je ne voulais pas m'énerver une seconde fois. Et puis il venait déjà de me dire que je retournais ma veste d'un rien, alors si je lui racontais à quel point je l'avais détesté auparavant... Non, je préférais encore qu'il ignore les détails. Déjà, comment Liam prendrait-il le fait qu'il était au courant ? Bon, circonstances atténuantes, il pourrait comprendre que je voulais me réconcilier avec lui. Enfin, j'espérais. Est-ce qu'il était jaloux ? Oui, je le savais, mais c'était quand j'embrassais d'autres garçons. Était-il jaloux au point de m'empêcher de voir mon meilleur ami ? Ça, j'en savais strictement rien. Bon, on se soucierait de ça plus tard.
Je me troublai à sa réponse. Ce n'était pas vraiment ça que je voulais dire. J'hésitai à repréciser ma pensée, mais finis par me jeter à l'eau :
- Ce n'est pas ça que je voulais dire, Kieran. Je ne parle pas du côté pratique de la chose. Je me demande si je suis vraiment capable d'être amoureuse. Et d'un prof, en plus. Je me demande si ce que je ressens, ça s'appelle vraiment être amoureuse. J'en suis pas très sûre, mais pourtant le fait est là...
Je haussai les épaules.
- Et non, je n'ai rien pesé du tout, ni le pour ni le contre ni le couci-couça. Je l'ai fait, c'est tout. Je savais qu'il m'aimait et qu'il en souffrait. J'ai voulu arrêter ça. Et... et voilà.
Conclusion prononcée en écartant largement les bras, comme pour mieux signifier mon impuissance. C'était un peu stupide comme explication, mais c'était vraiment comme ça que ça s'était passé. Si c'était normal, logique, je m'en fichais. Ce que je voulais, c'était savoir si c'était viable. En tenant compte de cette maudite confiance que j'étais incapable d'accorder réellement. | |
| | | Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Re: We need to talk [PV Kieran] Jeu 2 Juin - 6:46 | |
| Le ton redescendait doucement. De la colère, j'étais passé au cynisme. Au moins, Blake, ne restait-elle plus campée sur ses positions et admettait avoir fait une connerie. C'était tout ce que je voulais entendre en fait, même si elle me cachait une part de l'histoire.
- "Je suis irlandais, j'aime les longues histoires."
Sorcha disait que j'avais des talents de conteur. J'avais une voix grave et mélodieuse que je modulais agréablement quand je racontais quelques légendes issues du folklore. J'en connaissais des tonnes. Courtes, longues, merveilleuses, horribles... Cela avait bercé mon enfance et j'en avais retenu la plupart. Comme Sorcha. C'étaient nos racines, notre patrimoine. J'avais conscience que les anglais pouvaient trouver notre patriotisme exagéré, mais c'était parce qu'ils n'avaient pas connu ce que nous avions connu.
Blake me demanda alors si c'était possible de l'aimer et je répondis prudemment. Je vis que quelque chose n'allait pas et elle précisa sa pensée. Ah... L'aimer tout court. Elle m'avoua qu'elle ne savait pas vraiment dans quoi elle s'engageait, qu'elle n'avait réfléchit à rien du tout. Génial... On allait la ramasser à la petite cuillère. Je ne répondis pas tout de suite, pensif. Finalement, je pris sa main, sans aucune ambiguïté.
- "Viens avec moi, on ne peut pas discuter de ce genre de chose, debout, au milieu de la rue et si près du lycée."
Je l'entrainais vers un petit parc situé non loin de là, avant de la faire asseoir sur un banc et de faire de même, enjambant le banc pour la regarder.
- "Alors, on en était où? Ah oui, la fameuse question sur l'amour. Je ne sais pas si je suis le mieux placé pour y répondre. J'ai eu plusieurs copines, j'ai toujours été attiré par elles, même amoureux parfois. Il y a plusieurs façons d'aimer, plusieurs degrés d'intensité, je dirais. Le tout, c'est de ne pas se planter. Avec toi, je me suis planté et je m'en excuse."
Je marquais une pause, avant de préciser, histoire de laisser cet épisode derrière nous :
- "Tu es jolie Blake. Intelligente, amusante, attentive. Je t'aime bien, tu m'apportes un peu de légèreté, tu rends les journées moins pénibles. Il y a un bon feeling entre nous. Hier, dans cette salle de classe, je ne sais pas ce qui m'a prit. Sans doute un besoin de... d'attention, ou je ne sais quoi. Je n'aurais pas du t'embrasser. Je suis sincèrement désolé."
Je souris, sincère.
- "On tire un trait là dessus et on fait comme si cela n'était jamais arrivé, d'accord?"
Voilà, les choses étaient dites, on pouvait passer à autre chose et notamment ses tourments amoureux.
- "Maintenant, en ce qui concerne la possibilité d'être amoureuse... Oui, tu peux l'être. Tu as beau avoir peur des mecs et t'en méfier, tu as un cœur et bien trop gros pour rester insensible. Tu es une artiste Blake, par définition, tu as une sensibilité exacerbée. Tu ne peux pas éviter d'aimer."
Je haussais une épaule, avant de demander :
- "Qu'est-ce que tu ressens pour lui?"
J'essayais de ne pas juger, de lui dire que c'était mal de sortir avec un prof. Elle n'avait pas besoin de ça, juste de conseils. D'une oreille attentive. Même si j'allais surement lui dire de faire gaffe et de se montrer prudente si elle décidait de se lancer vraiment là dedans. Je lui listerais les dangers, même si elle ne voulait pas les entendre. Blake devait apprendre à devenir adulte et prendre ses responsabilités. A endosser ses erreurs. | |
| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: We need to talk [PV Kieran] Dim 5 Juin - 10:52 | |
| J'aime les longues histoires... Dire que c'est une longue histoire est l'excuse typique pour ne pas avoir à la raconter, rétorquer que l'on aime ça est la contre-attaque idéale pour obliger l'autre à le faire quand même. Je ne voulais pas tout raconter à Kieran parce que résumé, cela semblait soudain bien excessif. Cela avait mis ma petite vie bien tranquille et bien repassée sens dessus-dessous pourtant, alors que je n'avais rien demandé. J'aimais ma vie comme elle était, tant que je pouvais exercer mes passions, je me fichais de ce à quoi elle ressemblait. Au contraire, j'avais besoin de ce cadre, qui m'aidait à me contrôler, me diriger. Mes habitudes d'hyperactive étaient solidement implantées et cela empêchait les débordements. Si mon cadre changeait, c'était un moyen de contrôle en moins sur la folle énergie qui parcourait mes veines en permanence. Alors tout ce que Liam avait provoqué dans ma vie... C'était un ouragan qui survenait, et qui m'entraînait à sa suite, me faisant accélérer encore et encore les choses.
Et pourtant, si on le racontait simplement, cela semblait bien pâle et dérisoire.
Je me mordillais la lèvre, me tordais les mains, et sursautai soudain alors qu'il me la prenait d'autorité. Et alors que je me laissais entraîner, je lui dévidai tout.
La pièce, ce rôle de Juliette que j'avais travaillé si dur. Cette séance à deux, où j'avais réussi à trouver le ton juste, prisonnière de ses bras. Puis mon renvoi injustifié et des mois à tout faire pour l'empêcher de faire cours, pour le faire craquer, pour le voir s'énerver, rien qu'une fois ! Jusqu'à cette foutue heure de colle où il avait voulu me faire étudier un extrait de la pièce, où nous nous étions retrouvés à la jouer, et où il m'avait embrassée...
A partir de là, je m'emmêlai les pinceaux, incapable de décrire réellement mes sentiments. J'avais cru que ce n'était que de la haine pure, celle d'avant en pire, mais ce n'était pas ça. Parce que maintenant je ne pouvais plus nier les élans de fierté qui me saisissaient lorsque je voyais ce quelque chose dans son regard, qu'il laissait à peine filtrer mais que je savais discerner alors que je comprenais, plus ou moins inconsciemment, ce qu'il ressentait pour moi. Je lui racontai, le rouge aux joues, mon baiser avec Iago, la réaction inconsidérée de Liam. Je n'étais pas très fière de cet épisode, pourtant j'étais fière de l'avoir fait réagir aussi promptement, cela, ça ne changeait pas. Ce ne pouvait être bon pour l'ego de personne d'être aimé ainsi...
- C'est pour ça qu'il a dit... que je me servais de toi... Enfin, que tu n'étais qu'un jouet de plus pour le rendre jaloux... Mais ce n'est pas vrai. Je l'avais vu une fois dans cet état, je n'avais pas envie de recommencer. Tu me crois, n'est-ce pas ?
Puis cette nuit, cette maudite nuit que j'avais passée chez lui. De légèrement empourprée, je devins carrément écarlate lorsque je lui contai mon cauchemar et la scène qui s'ensuivit, mais à présent que j'étais partie, je ne pouvais plus m'arrêter. Je lui disais tout ou rien. Si je décidais de lui expliquer ce qui s'était passé, il fallait qu'il soit au courant de tout. C'est en lui narrant ces cauchemars qui m'avaient poursuivie si longtemps, cette obsession que j'avais de lui dans mes rêves alors que je l'ignorais obstinément toute la journée, que je réalisai brusquement quelque chose qui me perturba plus que je ne l'aurais cru.
Je ne rêvais plus de lui.
Ni cauchemars ni rêves. Je dormais, tout simplement, paisiblement, comme si tous les foutus cachets que j'avais inutilement pris agissaient à retardement. Et depuis quand ? Ça par contre, j'étais incapable de le dire.
Ma voix s'éteignit enfin alors que je me contentais d'ajouter que je ne voulais plus le voir souffrir à cause de moi. Que je ne savais pas comment changer ça. Et que la scène qu'il avait surprise hier avait tout provoqué.
Je m'arrêtai là. Je ne contai pas nos discussions et encore moins notre rencontre - dans tous les sens du terme - sur la plage. Il voulait simplement savoir comment nous en étions venus à sortir ensemble, il ne m'avait rien demandé pour après. Nous arrivâmes au même moment au parc, et il m'installa d'office sur un banc alors que je me laissais guider, toute déboussolée par ce que je venais de lui raconter. Ç'avait presque été comme le revivre en accéléré.
Je bus ses explications, un peu naïvement, comme une gosse à qui on explique comment faire des bébés. Moi je n'y connaissais rien, en amour. J'avais eu deux petits amis sérieux. Je pensais que j'avais vraiment été amoureuse, mais cela faisait trop longtemps, c'était flou, et après le deuxième j'avais décidé de simplement couper court, rejetant à vue tous les garçons de mon entourage dès que je n'étais plus obligée de parler avec eux - ou que je sentais que je risquais de les apprécier. Kieran avait réellement été l'exception qui confirme la règle. Liam ? Non, pas encore. Je n'avais toujours pas confiance en lui, je n'y arrivais pas, même si je le voulais sincèrement. Il m'avait meurtrie aujourd'hui en cours alors qu'il s'était comporté comme il le devait, il m'avait même prévenue plusieurs fois. Mais je n'avais pas réussi à retrouver à travers le professeur celui qui me susurrait des serments d'amour éternel sur une plage la veille. Approuvant toutes les paroles de Kieran quant à notre relation d'un hochement de tête, je finis par souffler lorsqu'il eu terminé :
- Je suis désolée aussi, tu sais. C'est de ma faute, pas de la tienne. Tu m'avais prévenue, tu m'as largement laissé le temps de réagir. Mais je suis tellement peu habituée à ce genre de choses... J'ai vraiment été paralysée.
Je souris légèrement :
- On oublie tout et on reprend comme avant. Ça me va.
Mais Kieran n'était pas Alice, et un petit soupir m'échappa lorsqu'il reprit notre conversation précédente. J'avais besoin d'en parler, mais ce n'était pas une perspective agréable, et visiblement, maintenant que j'avais lancé le sujet, je ne pourrai plus y échapper. Mais je lui devais bien ça.
- C'est un peu compliqué à expliquer. Mais... Quand il me regarde, j'ai l'impression d'être unique, d'être sur un piédestal. Des tas de filles fantasment sur lui, et c'est moi qu'il a choisie alors que je ne lui ai jamais rien demandé. C'est peut-être juste une histoire de fierté, mais j'aime cette sensation, et puis son amour est tellement fort que c'est comme si... Comme si je ne pouvais que l'aimer en retour, comme un miroir. Parce que ce serait mal de ne pas lui rendre ça. Mais est-ce que c'est vraiment de l'amour, alors ? | |
| | | Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Re: We need to talk [PV Kieran] Lun 6 Juin - 10:40 | |
| J'entrainais Blake à l'écart et je fus surpris de l'entendre parler. De l'entendre commencer à me raconter comment tout cela avait commencé. Je ne disais rien, la laissant déballer son sac. J'étais un interlocuteur attentif, même si je ne la regardais pas, la guidant à ma suite vers un endroit plus propice pour discuter. Néanmoins, son histoire était effectivement très longue et je devais faire des efforts pour me concentrer et tout assimiler. Ainsi donc, sa relation avec le professeur ne datait pas d'hier. Ça faisait des mois qu'elle était après lui et lui après elle. Il l'avait renvoyé dans ses pénates, blessant son amour propre et elle avait décidé de lui en faire baver pendant des mois. Ne se doutait-elle pas que dés ce moment, elle avait été attirée par lui? Même en pensant le détester? Non surement pas, et je ne lui dirais rien à ce sujet. Surtout que malgré ses idées confuses, je percevais en filigrane sa fierté de susciter de la jalousie chez lui. Elle avait su qu'il l'aimait, ou du moins qu'il était attiré par elle et elle en avait joué. Pas très sympa comme façon de le manipuler, mais apparemment, il avait tout fait pour la passer vers ces extrêmes, jusqu'à aller embrasser un bel inconnu devant Liam qui avait réagi violemment en frappant l'homme. Elle avait aussi essayé de le déstabiliser en embrassant Alice. Là, je ne voyais pas trop ce qu'elles avaient cherché à faire, jamais il n'aurait pu se laisser piéger ainsi. Avec un autre homme, en revanche, c'était autre chose. Et je comprenais mieux sa remarque assassine à l'encontre de Blake quand il nous avait surpris en position compromettante. Je devais li accorder une chose : il était patient. Parce que Blake pouvait rendre dingue n'importe qui avec son acharnement et ses machinations. Je n'aurais pas supporté ses petites manœuvres bien longtemps. Blake m'assura alors que je n'avais pas été un jouet et je hochais la tête.
- "Je te crois."
Parce qu'elle ne pouvait pas savoir qu'il se pointerait, elle ne pouvait pas savoir que je l'embrasserais non plus. Tout ça, elle n'aurait pas pu le prévoir.
Elle continua dans sa lancée, me contant la nuit qu'elle avait passé chez lui, mal à l'aise. Je ne dis rien non plus, la laissant encore et toujours parlé, sans juger, sans l'interrompre. Il l'avait obsédé... Tu parles d'une histoire... Sacrée Blake. je le savais, avec elle c'était tout ou rien, comme moi. Quand elle haïssait, c'était avec exagération, quand elle aimait, c'était avec passion, corps et âme, malgré sa peur latente. Elle termina en disant que la scène d'hier avait tout provoqué... provoqué quoi? Ils sortaient ensemble maintenant...
Nous nous assîmes sur un banc et je résolus de lui répondre sur sa question concernant l'amour. Je n'étais peut être pas le mieux placé, mais j'étais le seul disponible pour lui répondre alors qu'elle m'avait ouvert son cœur et ses tourments. A moi de m'en montrer digne. Et d'abord, je devais faire mon mea culpa. Ce qu'elle fit aussi. Parfait, épisode clos, nous n'en parlerions plus. Ne resterait que l'amitié. j'avais gagné sa confiance, je ne devais pas la perdre.
Et je relançais le sujet de son amour pour Hartwood. J'étais coriace. Je ne laissais pas tomber un sujet facilement, surtout qu'elle avait besoin d'un regard extérieur, elle était loin d'être objective. je réfléchis à ses paroles. Oui, il y avait sans doute un peu de fierté, mais Blake avait tellement peur des mecs et de l'engagement que je la pensais capable de se mentir à elle-même et de déformer ses propres impressions.
- "De ce que tu m'as raconté, j'ai l'impression qu'il t'attire depuis un moment... Tu l'as haï parce qu'il t'a blessé, mais sans doute aussi parce que tu as eu peur de cette attirance, trop violente... Tu savais que tu lui plaisais et tu as tout fait pour en jouer. Pour le pousser à bout. Pour susciter une réaction qu'il ne te donnait pas. Tu pensais sans arrêt à lui, jusqu'à rêver de lui... L'inconscient ne peut pas mentir, lui."
Je soupirais, avant de conclure :
- "Je pense que tu es amoureuse de lui, oui..."
J'eus un petit sourire en coin, avant d'ajouter pour plaisanter :
- "Je ne vois que cette explication pour que tu ai refusé de succomber à mon charme dévastateur."
Je repris quand même mon sérieux pour résumer :
- "Donc, tu l'aime, il t'aime, vous sortez ensemble... Mais il y a un petit problème quand même : tu es élève, il est prof. Si jamais ça se sait, vous allez avoir des ennuis. Surtout lui en fait. Vous en avez parlé?" | |
| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: We need to talk [PV Kieran] Mar 7 Juin - 18:26 | |
| Cela me fit un bien fou de lui en parler. J'avais besoin de tout révéler à quelqu'un, et je ne pouvais pas le dire à Alice, qui était ma confidente en tout d'habitude. Alice m'ignorait obstinément, et quand bien même nous serions-nous vues aujourd'hui, aurais-je réussi à lui avouer ? Elle avait tellement fait pour moi, contre lui... Je ne savais pas comment elle le prendrait, et je préférais ne pas le savoir. Pourtant, il faudrait bien que je me jette à l'eau un jour. Et ma mère... Ma mère avait détesté tous mes petits amis. Elle haïssait en règle générale les garçons presque autant que moi, voire plus, je n'en savais rien. Je ne savais pas si elle avait eu des relations depuis mon père et je m'en foutais pas mal, mais en tout cas jamais rien d'assez sérieux pour qu'elle me le présente. Enfin, en tout cas, si je lui avouais que je sortais avec un homme de douze ans plus âgé que moi, mon professeur qui plus est, je pouvais tout de suite faire mes bagages et chercher un pont sous lequel dormir. Oh, elle n'était pas sévère ! Elle était même beaucoup trop laxiste, mais pas sur ce sujet... Sur ça, elle était excessivement sévère. Ce dont je m'étais totalement moqué... jusqu'à aujourd'hui. Elle aurait sans doute voulu que je reste vierge jusqu'à ce que j'ai cinquante ans et la ménopause, et elle ferait certainement une crise cardiaque en apprenant que j'avais été dépucelée sur une plage, aux yeux de tous, sans protection qui plus est.
Kieran était neutre, Kieran garderait le secret, Kieran pourrait me conseiller. Ça me soulageait intensément d'avoir réussi à me réconcilier avec lui. Sa présence était tellement apaisante... Il était le seul à avoir cet effet miraculeux sur moi, et j'avais besoin de lui.
Je fus cependant surprise lorsqu'il m'affirma que je devais déjà être attirée par lui avant. Je fronçai les sourcils. Avant, je n'avais fait que le haïr, en bloc, comment pouvait-il y avoir une quelconque attirance là-dedans ? Ça me paraissait incongru, impossible. Mais il pensait que j'étais amoureuse de lui. Vraiment.
- Ça me fait bizarre... Je n'aime pas cette idée. Ça me rend trop vulnérable. Je déteste avoir une faille, et être amoureuse, ce sera la plus grande faille que je pourrai jamais avoir.
Je me recroquevillai sur moi-même, les yeux dans le vague.
- Il peut me réduire en poussière d'un simple claquement de doigts... Il dit qu'il fera tout pour moi, mais j'ai l'impression que c'est moi qui suis à sa merci. Pare que je serais capable de faire n'importe quoi pour qu'il ne me fasse pas souffrir, n'importe quoi sera toujours plus supportable qu'une trahison de sa part.
Un sourire tordu m'échappa à sa plaisanterie, néanmoins, je ne répondis pas ; je n'étais pas réellement d'humeur à rire, même si sa tentative pour détendre l'atmosphère me faisait du bien. Je poussai un long soupir à sa question suivante :
- Oui, un peu. Il m'a dit que l'on devrait se cacher. Je savais que j'aurais du mal, mais aujourd'hui en cours, c'était juste... l'enfer. Qu'il m'ignore comme ça avec tout ce qui s'est passé la veille... Je ne le supporterai pas. Pourtant je suis bien obligée d'aller en cours, mais qu'est-ce que je vais faire si je doute de sa sincérité à chaque fois ? | |
| | | Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Re: We need to talk [PV Kieran] Mar 7 Juin - 21:19 | |
| Un petit sourire en coin accueillit la réplique de Blake sur l'amour. Typiquement le genre de réflexion qu'une fille comme elle pouvait sortir. Les hommes sont tous des connards, je suis indépendante, je n'ai pas besoin d'eux, alors tomber amoureuse c'est leur laisser le champ libre pour me blesser. Un peu simpliste quand même. Et les filles qui se foutaient de nous, hein? On oubliait un peu trop souvent qu'il existait de sacrées garces. Ces filles capables de vous charmer, juste pour rendre un petit ami jaloux... Par exemple et sans aucune arrière pensées, bien sûr.
- "Blake, tu es si méfiante... Bien sûr que de l'aimer, c'est risquer de souffrir, mais tout le monde est passé par là. Tu ne peux pas t'empêcher de ressentir quelque chose pour un homme simplement parce que l'un d'entre eux a abandonné ta mère enceinte... Combien de connards pour des mecs biens?"
Je penchais un peu la tête, demandant tout à coup :
- "Tu as confiance en moi?"
Si elle pouvait m'accorder sa confiance, alors c'était une preuve qu'elle pouvait surmonter son aversion pour les hommes non? En tous les cas, sa mère avait réussi à lui filer sa propre méfiance, génial. Parce que Blake ne pouvait avoir ce comportement que par mimétisme de celui de sa mère qu'elle avait connu toute sa vie.
- "Tu sais comment je suis avec les filles? J'en ai aimé quelques unes, ou du moins, j'ai ressenti quelque chose pour elles. On a profité, on a été heureux, et puis on s'est séparés. Parce que c'est ça la vie, tu ne tombes pas sur la bonne personne du premier coup. Tu te créés tes expériences, tu découvres les autres. Tu aimes, tu détestes, tu ris, tu pleures, tu largues, tu te fais larguer, tu jures qu'on ne t'y reprendra plus et puis tu retombes dans le piège."
Je haussais une épaule, continuant :
- "Je ne peux pas te garantir qu'il ne te fera pas souffrir. Tu as raison, l'aimer, c'est risquer qu'il te fasse du mal, pas forcément intentionnellement d'ailleurs. Mais profite Blake. S'il y a un seul conseil que je puisse te donner, c'est de profiter à fond, de ne pas te poser de questions, de savourer ces moments avec lui. Advienne que pourra, je ne suis pas capable de prévoir l'avenir et toi non plus. En revanche, tu pourrais très bien passer à côté de quelque chose ou précipiter la fin avec tes peurs qui n'ont pas lieu d'être."
Je lui demandais alors s'ils avaient parlé de la façon de vivre leur relation et elle soupira, m'avouant qu'ils en avaient parlé oui, qu'ils devaient se cacher, mais qu'elle ne supportait pas son indifférence en cours. je la regardais, interloqué. Avant de reprendre mes esprits et de soupirer à mon tour.
- "Blake... Sérieusement, tu t'attendais à quoi? Il est professeur! Il est ton professeur! Tu voulais qu'il te lance des petits clins d'œil complices devant tous les élèves? Qu'il te passe une main dans le dos l'air de rien, qu'il se penche sur tes notes, murmurant des je t'aime à ton oreille? Il ne peut pas faire ça. Je suis sûr que ça doit être encore plus dire pour lui que pour toi. Tu n'as pas choisi la facilité, c'est clair. Je te l'ai dis. Ne doute pas. Aime."
Je me rapprochais d'elle, passant une main dans ses cheveux avec affection, comme je pouvais le faire avec Sorcha. Sauf que je pouvais parler librement de mecs et de sexe avec Blake. Alors qu'avec Sorcha, ce n'était même pas la peine d'y songer. Je bloquais.
- "Il n'y a que toi qui peux résoudre ton problème et tu le sais. Personne ne peut te forcer à lui faire confiance. Il sait que tu as un problème avec ça?"
Parce que s'il ne le savait pas, il pouvait vite se lasser de son comportement fuyant. Remarquez, il pouvait aussi se lasser en sachant, mais au moins, s'il était prévenant et amoureux, il ferait l'effort de l'assurer de ses sentiments dans l'intimité, dés qu'il le pourrait. | |
| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: We need to talk [PV Kieran] Mar 7 Juin - 23:30 | |
| - Pour l'instant, je n'ai rencontré que des connards, grognai-je, peu désireuse de me rallier à son avis trop juste à mon goût.
J'exagérais. Déjà, combien de mecs connaissais-je réellement ? Trop peu pour réellement pouvoir me prononcer. Et finalement, si je comptais Kieran, et, avec un petit effort, Liam, ils devaient être peu ou prou à égalité. Mais durant toute ma vie, j'avais été confortée dans cette impression si facile, dans mon petit monde si simple à vivre - déteste les garçons et profite de ta vie avec les filles - si bien que tout ce que voulait me faire comprendre Kieran me bouleversait bien plus qu'il ne pouvait le deviner. Il retournait mon univers, me forçait à voir des choses qui jusque là m'auraient parues absolument absurde. Et puis, il posa LA question.
- Non ! me récriai-je, tellement l'idée de faire confiance à un garçon me paraissait impossible.
Je tournai le regard vers lui, déboussolée, l'air penaud.
- Enfin... si ? Peut-être un peu.
Juste une seconde de réflexion. Ce fut l'étincelle rieuse dans ses yeux noirs que j'avais pris tant de plaisir à dessiner qui me fit comprendre la vérité.
- En fait oui. Je te fais vraiment confiance. Je ne sais pas pourquoi, ça m'énerve. Mais c'est le cas.
Je commençai à me ronger un ongle pendant son laïus, l'écoutant attentivement sans réellement y croire. Pourtant, finalement, où était la différence ? Il voyait juste les choses d'un autre point de vue. Mais c'était une vision qui me semblait absurde, impossible, de même qu'un pessimiste avec la plus belle vie possible n'arrivera jamais à trouver le bon côté des choses. Je ne pouvais pas simplement accepter de m'effondrer parce que c'était comme ça, en espérant que ça s'améliorerait après. Je faisais dans la prévoyance, et je n'avais pas l'impression de passer à côté de quelque chose, parce que je ne l'avais jamais connu.
J'étais heureuse. J'avais une vie tout à fait saine et normale, malgré mon hyperactivité et le mal qu'avait ma mère à joindre les deux bouts, je n'avais franchement pas à me plaindre. Elle me laissait faire presque tout ce que je voulais, je pouvais aller faire la fête, suivre toutes les activités qui m'intéressaient, même si la musique à fond quand je dansais la dérangeait, même si le nettoyage à faire lorsque je sortais la peinture était cataclysmique. Elle m'avait inscrite sans rechigner à un atelier de théâtre assez cher lorsque j'avais quitté celui du lycée, sans insister pour que j'y retourne l'année suivante. J'avais beaucoup d'amies, certes, peu dont j'étais réellement proche comme Alice, mais enfin, j'étais populaire, une meneuse, et la plupart des lycéens m'aimaient bien, me sollicitant toujours pour telle ou telle activité. J'avais de bonnes notes et tous les profs m'adoraient, ce qui m'avait même permis de mettre le boxon dans les cours de Liam sans jamais être inquiétée davantage que des heures de colle. Qu'avais-je besoin d'un homme en plus ? Ma vie était suffisamment remplie comme cela, et je l'aimais comme elle l'était. Mon monde féminin, fêtard, bruyant et lumineux. Je ne voulais pas y risquer le plus petit nuage.
Cependant... Force m'était de l'avouer, j'avais connu le plaisir dans ses bras, le plus grand des plaisirs, et je souffrais continuellement de l'absence de cette brûlure déchirante et si jouissive qu'il m'avait fait connaître. J'avais besoin de le revoir, terriblement, et je refusais de l'admettre parce que l'idée d'être réellement tombée amoureuse d'un garçon me paraissait inconcevable et me révulsait. Mais maintenant que c'était fait, avais-je le choix ? Non, et je n'aimais pas ça. Quand j'avais le choix, la fuite faisait généralement partie des options. Là, je savais que je ne tiendrais guère longtemps hors de sa portée. Et dès qu'il me toucherait à nouveau, dès qu'il me regarderait réellement, je serais à nouveau esclave de mes désirs. Mon désir, c'était lui.
- Eh bien oui. Peut-être que je m'attendais à ça. Je ne sais pas... Tu sais, pendant cette période où j'ai arrêté de le détester, je le voyais vraiment souffrir. Même en classe, de toute façon, on avait plutôt tendance à s'éviter en dehors. Et là... rien, rien du tout ! Pas le plus petit signe...
Un sourire larmoyant releva le coin de mes lèvres.
- En fait... J'aimerais qu'il ne soit pas aussi doué pour garder son masque... Quitte à nous faire surprendre...
Je me blottis contre lui, savourant son contact si rassurant, si apaisant. Kieran était un miracle, mon miracle personnel, arrivant à me canaliser avec seulement quelques paroles, à apaiser cette énergie se déroulant dans mes veines grâce à son simple contact. Comme si un pouvoir magique l'avait accompagné de ces terres fantastiques qu'il aimait tellement me raconter. Je ne voyais que ça comme possibilité, Kieran était magique. Je fermai les yeux, laissant sa main absorber toutes mes contrariétés en caressant me cheveux.
- Oui. Je lui ai dit pour lui expliquer ma réaction alors qu'il m'avait juste embrassée... Lui, il m'a dit d'où venait sa cicatrice.
J'eus un petit sourire en coin.
- Il a fait des combats de rues. Ça va tellement bien avec sa moto. So cliché, mais c'est classe.
J'étais moitié cynique moitié sérieuse. Je devais avouer que sentir ses muscles rouler sous sa peau me rendait folle, de même que de le sentir inébranlable à mes côtés. Il y avait eu une époque où sentir sa défense parfaite m'avait particulièrement énervée, maintenant, je me sentais rassurée. Et si la moto m'avait effrayée au début, j'avais rapidement fini par adorer ça... Si je n'avais pas été deux à trois fois plus mince que lui, je lui aurais demandé de m'apprendre à conduire, mais bon, je n'avais clairement pas la force de maîtriser un tel engin. Dommage, tiens.
- Enfin, pour en revenir au point de départ, il m'a parlé vis-à-vis de ça. Il m'a dit qu'il essaierait de me rassurer... Que je pouvais me reposer sur lui, qu'il s'arrangerait pour que je n'aie pas à avoir de doutes.
Je haussai une épaule, tentant vainement d'avoir l'air désabusée, mais j'étais clairement atteinte en réalité.
- Je ne sais pas s'il avait une idée précise en tête, mais il ne l'a pas fait aujourd'hui. | |
| | | Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Re: We need to talk [PV Kieran] Mer 8 Juin - 6:35 | |
| Je haussais un sourcil alors qu'elle répliquait n'avoir rencontré que des connards. Je ne dis rien, mais mon expression était éloquente : merci pour moi. Même s'il me semblait que j'étais une exception. Si j'avais été un connard aussi, elle ne se serait pas confiée à moi de cette manière n'est-ce pas? Je lui demandais alors si elle avait confiance en moi. Parce qu'il me semblait important qu'elle le reconnaisse elle-même. Ce qu'elle ne fit d'abord pas, m'opposant un non violent et catégorique. Je ne dis rien, la laissant se reprendre seule, bafouiller, que oui, peut-être, avant de finalement consentir à dire oui. j'affichais une expression malicieuse alors qu'elle se démenait avec ses a priori et sa conscience.
- "Ça ne s'explique pas. La confiance, ça se gagne. Je suis heureux d'avoir la tienne. Je ne te ferais pas de mal Blake, je te le promets."
Parce que je me doutais qu'elle se disait déjà que je pourrais lui jouer un sale tour, abuser de sa confiance pour ensuite la fouler aux pieds. Mais ce n'était pas mon genre, j'étais fidèle en amitié, j'avais des principes et je ne trahirais pas Blake. Je ne prendrais pas toujours son parti, si je n'étais pas d'accord, mais je ne lui tournerais pas le dos pour autant. Hier, j'avais pété un plomb parce qu'elle m'avait accusé de quelque chose d'assez humiliant et dégradant. Simplement pour cela. J'espérais quand même qu'elle avait expliqué à Hartwood que je ne l'avais pas vraiment embrassée de force.
- "Dis, est-ce que je dois craindre des représailles de ton petit ami? Ou bien est-ce que tu as dissipé le malentendu? Non parce que ça me ferait vraiment chier d'être dans son collimateur, tu vois... Je suis bon en littérature et j'aime bien ses cours, j'aimerais que ça ne devienne pas un enfer."
En gros, si tu ne lui as pas encore expliqué pour nous, fais-le et vite. J'avais d'excellents résultats en littérature, je ne savais pas si Hartwood était du genre à sabrer un élève à vue, mais je préférais ne pas expérimenter, pas avec le bac si proche.
Je tentais alors de lui expliquer que ça ne servait à rien de vouloir se protéger de tout. Qu'il fallait vivre ses expériences. J'avais connu des filles, j'en avais apprécié, j'en avais désiré, je les avais quitté, cela ne faisait pas de moi un connard, comme elle le disait si facilement. Juste quelqu'un de normal.
Et je ne pus m'empêcher de me moquer gentiment d'elle quand elle m'avoua sa déception que son chéri de prof ne lui ai pas accordé un regard en cours. Grandis Blake, atterris. Si votre relation n'était pas mal vue, il le ferait, mais si tu veux qu'il se retrouve en taule pour détournement de mineure, vas-y, roule lui une pelle en plein cours! Elle regrettait qu'il masque si bien ses émotions et je soupirai, l'accueillant dans mes bras, avant de répliquer :
- "Blake, grandis un peu... Tu es tombée amoureuse d'un homme, pas d'un gamin. Il a des responsabilités, un métier. Tu veux directement l'envoyer en taule ou quoi? Tu l'as vu souffrir parce qu'il t'aimait et ne pouvait pas t'avoir, mais maintenant qu'il a ton amour, c'est plus facile de faire semblant devant les autres. Pour lui. Pour toi. Pour vous deux. Il te protège, et tu ne le vois même pas."
Je lui demandais alors s'il savait ce qui lui était arrivé. Parce que bon, il devait s'arracher les cheveux avec une fille comme elle. Elle était gentille, mais terriblement compliquée et indécise. Elle me répliqua qu'il le savait oui, et qu'il lui avait confié d'où venait sa cicatrice. Je haussais un sourcil, avant d'éclater de rire quand elle me confia qu'il faisait des combats de rue. Non là, franchement, c'était ironique! Je comprenais mieux pourquoi son crochet m'avait sonné. Et heureusement que je n'avais pas répliqué, je n'aurais eu aucune chance.
- "Ah ben tout s'explique. Je me disais aussi qu'il avait une sacrée droite."
L'hématome que j'arborais sur le visage était un signe flagrant qu'il savait taper et fort.
- "Classe je sais pas. Bad boy, c'est sûr et on sait tous que ça vous fait craquer."
Elle redevint sérieuse, me confiant qu'il avait promis de faire en sorte qu'elle ne doute jamais. Sauf qu'aujourd'hui, c'était raté.
- "La journée n'est pas terminée. Tu devrais te mettre en tête qu'au lycée, tu es son élève et il est ton professeur. Que rien n'a changé. En dehors des cours, c'est différent. Qui te dit qu'il ne va pas t'appeler? T'envoyer un message pour te dire je t'aime?"
Je souris légèrement.
- "Et puis, l'année est bientôt terminée. Encore quelques semaines et tu seras diplômée. Vous ferez alors ce que vous voudrez. Patiente un peu." | |
| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: We need to talk [PV Kieran] Jeu 9 Juin - 13:42 | |
| - Je lui ai expliqué. Je lui ai expliqué dès que tu es parti, et il m'en a voulu d'ailleurs. Il regrette de ne pas avoir réussi à se contrôler... surtout à cause d'un quiproquo.
Un sourire gêné releva le coin de mes lèvres et je rosis légèrement. Non, Kieran, tu pouvais retourner en littérature tranquillement, tu ne risquais pas de te prendre un coup de poing sur la moitié de ton visage encore potable. De toute façon, il me semblait quand même assez objectif : il enseignait une matière où les notes n'étaient pas aussi claires et évidentes qu'une matière plus carrée, et où il était du coup plus facile de descendre certains élèves ou au contraire d'en remonter certains. Mais ce n'était pas son genre, j'en étais le parfait exemple. Mes notes avaient toujours été représentatives de mon travail, et pas de ma capacité à perturber ses cours. Bon, peut-être que ses sentiments interagissaient aussi. Mais bref, je ne le croyais pas capable de ce genre de favoritisme.
Je fis une petite grimace. Il ne le savait pas, mais il me disait plus ou moins ce que m'avait déjà dit Liam. Même si ce n'était pas pour es mêmes raisons, c'était le même discours... Il n'était plus un adolescent et n'avait pas les mêmes attentes qu'un garçon de mon âge. De même venaient de là les contraintes qui nous obligeaient à nous dissimuler. Parce que les conséquences, si l'on venait à nous découvrir, seraient beaucoup, beaucoup plus graves qu'une simple amourette d'adolescents... Je ne voulais pas assumer ça. Lui était peut-être adulte, mais moi, je n'étais encore qu'une gamine. Une amourette d'adolescents me convenait très bien et je sentais que je m'étais engagée dans quelque chose de bien trop grand et bien trop fort pour moi.
Il m'avait pourtant prévenu... Il aurait peut-être fallu y penser avant, à ça.
- Je n'aurais peut-être pas dû... Je n'aurais pas dû lui proposer ça. Il n'aurait pas dû accepter.
Je rougis brutalement alors qu'il rétorquait malicieusement qu'il comprenait mieux pourquoi il s'était pris une telle droite. Certes, ça pouvait expliquer bien des choses. Seigneur, le pauvre avait pratiquement toute la moitié du visage tuméfié. Il n'y était pas allé de main morte, ça c'était clair. Je n'avais pas fait le lien entre les deux, mais la violence dont il faisait preuve les - certes rares - fois où il craquait venait très certainement de là. Amusée, je répondis :
- N'empêche, un jour, je lui demanderai comment il est passé des fight clubs à prof de littérature. Je suis sûre que c'est une histoire intéressante.
Un sourire maladroit orna mes lèvres. Bad boy, hein ? Oui, c'était certainement le terme qui convenait le mieux, malgré son métier, malgré son apparence. Cela se pressentait, dans sa force, dans sa détermination, par toutes sortes de petits détails qui s'accumulaient pour en donner l'image finale. Et malgré son masque, toutes les filles du lycée avaient fondu. Ce dont je me foutais éperdument avant, ça me faisait même plus ricaner qu'autre chose, mais qu'est-ce que je ferais, maintenant, si j'entendais des filles plaisanter - ou pas d'ailleurs - à ce sujet ?
Enfin, le sujet n'était pas là. Je fis la moue à sa remarque.
- Ça m'étonnerait bien. Il ne peut pas passer chez moi, pas avec ma mère. Quant à se téléphoner ou s'envoyer des messages... Ce n'est rien. N'importe qui peut le faire dans le vide. Ça ne suffira pas.
J'avais vaguement conscience de faire ma difficile, mais ne voyait-il pas les choses de la même manière que moi ? Il me l'avait dit lui-même. Allons bon, peut-être étais-je réellement capable de l'aimer, finalement... Kieran avait peut-être raison. Je souhaitais de toutes mes forces qu'il ait raison, en même temps que je me demandais dans quel imbroglio impossible je m'étais fourrée... Je le regardai avec une certain désespérance dans la voix et les yeux :
- Oh, Kieran, mais dans quoi je me suis embarquée ? | |
| | | Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Re: We need to talk [PV Kieran] Ven 10 Juin - 17:34 | |
| - "Ah ouais? Ben paye lui des cours de yoga."
Non parce que quand même, le prof qui frappait un élève, comme ça, c'était très moyen, il avait encore de la chance que je n'étais pas procédurier ou salaud, j'aurais très bien pu porter plainte contre lui. Un avertissement pour avoir embrasser une fille dans la salle de cours n'était rien comparé à son renvoi.
- "En plus avec toi, il va en avoir besoin."
Je la taquinais mais n'empêche qu'il y avait quand même un fond de vérité. Blake était vraiment gentille comme fille, mais tellement prise de tête avec ses peurs et ses doutes, avec sa maladresse. Je n'aurais pas voulu être à la place de Hartwood franchement.
Je lui expliquais alors calmement ce que sa relation allait engendrer. Ce qu'il pouvait attendre d'elle. J'essayais de la rassurer aussi, sur la nécessité de faire ses expériences, quitte à en souffrir ensuite. C'était ainsi, on ne pouvait pas se prémunir contre la souffrance, ou alors elle devait vivre dans une tour, loin de tout, loin du monde.
- "Peut-être... Mais qu'il ai trente ans ne change rien au fait qu'il soit amoureux... Tu lui proposes, il accepte, tu ne peux pas lui en vouloir. Comme tu ne peux pas non plus regretter de vouloir tenter ta chance. C'est humain Blake, simplement humain."
Je haussais une épaule alors qu'elle m'avouait que son copain avait fait de la boxe de rue. Je lui rétorquais que j'avais remarqué qu'il savait frapper et elle rougit, embarrassée. C'était juste une taquinerie. Mais quand même. Je m'étais fait sonner à cause d'elle, je pardonnais, mais je n'oubliais pas et j'espère qu'elle ne l'oublierait pas non plus. Elle me rétorqua qu'elle lui demanderait un jour comment il avait changé aussi radicalement de carrière.
- "Ouais, ça doit être passionnant... Mais bon, il est irlandais, ce n'est pas forcément une histoire joyeuse..."
Disons que notre histoire était loin d'être calme, qu'il y avait toujours des extrémistes, des attentats... Rien de bien joyeux et je me demandais si Hartwood y avait été mêlé. Je fis la remarque qu'il avait bien le côté bad boy, que ça plaisait aux filles et Blake sourit. Mon dieu, mais elle était complètement sous le charme. Elle regrettait pourtant qu'il ne lui fasse pas les yeux doux en cours, contre toute logique et je lui répondis assez brutalement à ce sujet, avant de tenter de la rassurer. Peine perdue. je soupirais bruyamment.
- "Quoiqu'on fasse, ce n'est jamais assez... On ne va pas vous chanter la sérénade sous le balcon tous les jours non plus. Les mots sont aussi précieux que les gestes Blake. Quand ils sont sincères. Mais si tu ne crois pas en sa sincérité, évidemment..."
C'est alors qu'elle me demanda avec une pointe de désespoir dans quoi elle s'était embarquée. Je ne pus m'empêcher de rire affectueusement, me rapprochant d'elle et lui embrassant le front.
- "Dans quelque chose de bien trop gros pour toi. Mais ça ne m'étonne pas de toi, tu ne peux pas faire les choses à moitié, il fallait que tu tombes folle amoureuse de l'interdit, cela n'aurait pas été à ta hauteur sinon."
Je souris légèrement :
- "Vis et profite Blake, je te relèverais si tu tombes. Ton secret est bien gardé avec moi. Je t'aiderais dans la mesure du possible et je te soutiendrais dans cette histoire démente." | |
| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: We need to talk [PV Kieran] Mar 14 Juin - 21:45 | |
| Je pris une moue outragée lorsqu'il parla de cours de yoga. Non mais vraiment ! J'étais si stressante que ça ? En même temps, il n'avait pas tout à fait tort, et je l'avais moi-même dit à Liam. Je l'avais prévenu qu'il ne me supporterait pas. Resterait à savoir combien de temps il tiendrait avant de craquer. Et de me faire craquer. Cette histoire était vouée à l'échec, nous n'étions absolument pas compatibles. Si nous ne nous trahissions pas, ce serait moi qui le quitterais comme j'avais quitté mes deux autres petits amis, ou ce serait lui qui ne pourrait plus tenir avec moi. Beaucoup trop de si. Pourquoi acceptais-je d'avance l'idée d'être brisée ? Il fallait croire que notre première réelle conversation dans le parc avait eu plus d'impact sur moi que je ne l'avais pensé. Je fis la grimace.
- J'aime pas être humaine. Je déteste cette impression permanente d'être si faible, si naïve quand je suis avec lui.
Peu importe ô combien je pouvais avoir peur. Qu'il me regarde de nouveau avec ses iris brûlants de désir et je fondrais, qu'il pose ses mains avides de ma peau sur moi et je me consumerais, qu'il me susurre ces mots qu'il maniait si joliment et je plongerais dans l'extase la plus totale, toujours émerveillée de voir à quel point il était possible d'aimer. Il avait un pouvoir à la limite de l'hypnotisme sur moi. Qu'il me blesse, qu'il trahisse ma confiance, je pouvais bien le détester à nouveau, il lui suffirait de claquer des doigts pour me récupérer. Je me haïssais, je LE haïssais pour cela, et pourtant, il y avait toujours cette flamme brûlante quelque part au fond de moi, qui me poussait vers lui, qui me poussait vers la chute et le désespoir...
- Il vient du même pays que toi. Ce sont peut-être les irlandais qui m'inspirent, en fait.
Le seul en qui j'avais réellement confiance était irlandais. Et l'homme que j'avais admis dans ma vie, dans mes bras, dans mon lit, l'était également. Jolie coïncidence. Un peu naïvement, puérilement, j'étais intimement persuadée que ces terres merveilleuses que Kieran me dépeignaient toujours avaient un quelconque pouvoir magique. Lequel, je ne savais pas, sous quelle forme il se présentait, je l'ignorais, mais il était là, bel et bien là, et un peu présent en chacun de ceux qui étaient nés sur ses terres. Kieran, Liam. Je rougis légèrement lorsqu'il me reprocha de ne pas lui faire assez confiance.
- Je sais, je... Je n'y arrive pas, tout simplement. C'est facile de se dire que de toute façon il m'aime, que je n'ai pas de soucis à me faire. Je n'arrive pas à le mettre en pratique s'il n'est pas avec moi. J'essaye, pourtant...
Je ris à moitié. Tomber amoureuse de l'interdit, c'était exactement ça. J'avais sombré tête la première dans l'histoire que je pouvais le moins me permettre. Je me souvins avec un frisson de tout ce que nous avions partagé, avant même que je sache ce qu'il en était. Cette scène où j'avais tremblé dans ses bras, ces lignes où je lui déclarais mon amour brûlant - et je prenais soudain conscience qu'il n'avait pas joué la comédie ce jour-là. Ou si peu... Il avait eu raison en disant que je m'étais emportée. J'avais été prête à l'embrasser, j'aurais répondu à son baiser s'il ne s'était pas reculé, parce que j'avais oublié qui j'étais, noyant Blake dans les sentiments trop sauvages de Juliette. Comment aurait-il pu ne pas me le reprocher ? Alors que cela avait dû tellement le blesser d'être celui qui devait reculer alors que c'était moi qui le haïssais...
Je serrai Kieran dans mes bras, de toutes mes forces.
- Je te remercierai jamais assez, Kieran, balbutiai-je, la voix étouffée dans son cou. Merci pour tout, merci d'être là, de me comprendre et de me supporter. Merci... | |
| | | Kieran Cahill
Age : 40 Localisation : Trop loin de chez moi Messages : 515 Date d'inscription : 19/04/2011
| Sujet: Re: We need to talk [PV Kieran] Mer 15 Juin - 19:35 | |
| - "Bienvenue dans la réalité."
Et oui, c'était ça d'être humain : souffrir, avoir des forces, mais aussi des faiblesses. Ce n'était pas la fin du monde, loin de là. On s'y faisait, surtout quand on avait du soutien quand rien n'allait plus. Je comprenais que Blake veuille se défendre d'une blessure plausible, mais elle passait à côté de la vie et c'était vraiment dommage. Je souris quand elle me fit remarquer que nous étions tous les deux irlandais et que nous l'inspirions.
- "C'est juste que nous sommes les meilleurs. En toute modestie."
Mais il était vrai que c'était assez amusant comme ressemblance. Tous les deux exilés en Angleterre... Et tous les deux les seuls à avoir pu approcher Blake assez près. Elle avait confiance en moi. Elle avait surement couché avec lui, du moins, d'après ce que j'avais compris. Et pourtant, elle doutait de lui, de son amour, tout le temps. Se froissant parce qu'il jouait au prof avec elle, devant tous les autres élèves... c'était si puéril.
- "Ça viendra... Mais essaie de réflechir avant de douter de lui..."
Pas toujours évident, mais indispensable si elle voulait que cela fonctionne vraiment. Il ne supporterait pas ses doutes indéfiniment. Ni ses changements d'humeurs, ses jérémiades, ses accusations... je voulais bien qu'il soit patient, mais il y avait des limites. Je tentais de rassurer Blake, de lui donner confiance en elle, mission ardue s'il en était... Elle se blottit contre moi et me remercia alors dans un murmure étouffé. Je souris doucement.
- "De rien. Il semblerait que les irlandais soient doués pour supporter les états d'âme de Blake Earl."
Je l'embrassais sur le crane, avant de la relâcher et de me lever, lui tendant la main pour l'aider à se relever. Il était temps de rentrer, mais nous étions réconciliés. Même si je me souvenais avec une réelle douleur de la trahison de Sorcha et Blue. Au moins avais-je retrouvé Blake, c'était déjà un premier pas.
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