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| Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] | |
| | Auteur | Message |
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Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Mar 26 Avr - 20:13 | |
| J'allais vraiment le tuer. Pourtant, à l'origine, n'était-ce pas ce que j'avais voulu ? Qu'il réagisse, qu'il me prouve sans pouvoir conserver son masque ce qu'il... Hum. Ressentait pour moi ? Je ne savais pas ce qu'il se passait. Mais il y avait quelque chose, cela j'en étais certaine. Seulement, seulement maintenant, j'avais juste envie de lui sauter à la gorge. Qu'il soit jaloux, peut-être, mais qu'il me laisse faire ce que je voulais, merde ! Nous étions sous la pluie de nouveau. Le peu de mes affaires qui avait séché était détrempé de nouveau - et finalement, je m'en foutais.
- Vous allez le regretter ! criai-je, parvenant à peine à me faire entendre sous l'orage. Je vous jure que je vous le ferai payer !
Je me débattais comme une furie alors qu'il me traînait littéralement par le bras jusqu'à sa voiture. Je devais avoir l'air d'une folle, une gamine désobéissante que son père ramène à la maison après une tentative de fugue, et j'en avais rien à foutre. Jamais je n'avais eu de père pour m'empêcher de faire ce que je voulais, et ma mère avait depuis longtemps renoncé à exercer la moindre autorité sur moi - nous avions désormais plus une relations d'amies que mère-fille. Obéir aux professeurs était déjà un calvaire dans le cadre scolaire - heureusement que mon hyperactivité les rendait plus tolérants - alors une fois que j'avais quitté le lycée ! Je ne cessai de hurler et tempêter jusqu'à l'instant où nous arrivâmes à sa voiture. Il me lâcha le bras, que je levai au ciel avec un air résigné sur le visage dans une position à peine caricaturale, et je daignai faire jouer la portière pour me glisser à l'intérieur, sans oublier de noyer le fauteuil en laissant bien entrer la pluie. Je ne savais même pas pourquoi j'avais accepté, finalement. J'aurais dû m'en aller quand il m'avait lâchée, après tout, j'aurais pu rentrer à pied.
Mon téléphone portable sonna au même instant et je me désintéressai totalement de lui. Interloquée, je farfouillai au fond de mon sac, achevant de détruire mes affaires. Je parvins enfin à le trouver et regardai d'un air perplexe le ciel, puis les cinq barres de réseau, avant me décider à décrocher.
- Allô, maman ?
- Blake ?
Sa voix affolée résonnait dans l'habitacle, et lui comme moi l'entendions aussi clairement que si elle avait été à nos côtés.
- Blake, où es-tu ? Pourquoi n'es-tu pas rentrée ?
Je levai les yeux au ciel. Jamais, JAMAIS elle ne s'inquiétait d'où j'étais lorsque je disparaissais sans prévenir, encore plus lorsque je ne rentrais pas tout de suite après le lycée. Pourquoi avait-elle choisi ce soir-là, spécifiquement ? Je m'efforçai de ne pas le regarder. J'imaginais déjà son sourire en coin triomphant.
- A cause du temps. J'ai été m'abriter dans un café. Je vais rentrer là. Je... un prof me raccompagne.
Et un regard qui tue, un.
- Oh, mais ça tombe bien en fait ! Est-ce que tu ne pourrais pas lui demander de t'emmener chez une amie ? Je préférerais que tu ne rentres pas à la maison, chérie, tout le rez-de-chaussée est inondé et ça va être galère... Tu peux passer chez quelqu'un d'autre ?
- Mais non ! m'étranglai-je. Tu as vu l'heure ? Je ne vais pas débarquer au milieu du dîner pour demander à squatter pour la nuit !
- Mais enfin, et Alice ? Elle n'est pas disponible non plus ?
- Elle n'est pas chez elle ce soir.
- Je ne sais pas... Tu ne pourrais pas aller à l'hôtel ?
- Franchement, maman, on n'a pas de quoi payer une chambre d'hôtel à cause de bêtises pareilles ! Ne t'inquiète pas, je me débrouillerai, je t'aiderai à nettoyer les dégâts comme ça !
- Si on avait un homme à la maison, ce serait tellement plus simple... soupira-t-elle. Je suis vraiment désolée de t'imposer ça, chérie !
Séquence nostalgie, allons bon. Je ne supportais pas lorsqu'elle entrait dans une de ces phases mon-Dieu-je-suis-célibataire-sans-homme-fort-pour-me-protéger-mais-comment-m'en-sortirai-je ? J'eus un claquement de langue agacé et jetai un regard noir à Hartwood. Le voir s'immiscer dans un petit bout de ma vie comme ça, même si je savais bien qu'il n'y était pour rien, me mettait profondément en colère.
- Oui, mais on n'a pas d'homme, c'est comme ça, répondis-je d'une voix claquante. Allez, ne t'inquiète pas, on va s'en sortir.
- Oui, sans doute... Je te fais confiance hein, tu ne prends pas une chambre trop chère ! Appelle-moi demain matin, je passerai payer. Bonne nuit ma chérie !
- MAIS MAMAN... !
Seul le long bip du téléphone me répondit.
Fixant d'un regard qui aurait tué quiconque l'aurait croisé les gouttes d'eau courant sur le pare-brise, je dis d'une voix sans réplique :
- C'est ridicule, tout ça. Vous m'emmenez chez moi et peu importe ce qu'elle dira. Je dors encore où je veux, merde ! | |
| | | Liam Hartwood
Age : 39 Messages : 208 Date d'inscription : 08/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Mar 26 Avr - 20:52 | |
| La colère. Une vipère qui narguait les sens et la conscience, elle courrait dans mes veines, dans mon âme tellement sure d’elle. Machinalement, je portais une main a ma machoire tout en trainant Blake derrière moi. J’avais tout oublié, Sarah, ce bar, ce type, en vérité, je ne savais plus précisément ce que j’avais fait. Tout ce que je savais c’est que mon légendaire sang froid m’avait fait défaut. Ma main tremblait. Elle criait en se débattant mais ma poigne pouvait être aussi ferme que l’acier et ma marche aussi inébranlable qu’un mur. Sarah m’avait regardé comme deux ronds de flanc, ne comprenant pas du tout ma réaction. J’étais passé devant elle sans un mot, sans un regard, trainant cette furie dans mon sillage, exultant de la tenir. L’eau ruisselante de la pluie ne calma pas mon ire et je marchais a grande enjambées, ne faisant même pas attention au fait qu’elle arrivait a me suivre ou non. Mon regard ruisselait de glace enflammée sous la rage, la jalousie et la colère. Je me haïssais d'être comme ça.
« Tais toi, Blake. »
Rugis je avec ce qu’il fallait d’autorité pour qu’elle se la boucle. Arrivés devant ma voiture, je la lachais, presque en l’envoyant voler contre l’habitacle avant d’en faire le tour en éructant un « monte » rageur. J’étais en colère contre elle, contre moi, contre ce foutu reflexe, cette jalousie atroce qui me dévorait encore les entrailles. Je m’installais au volant en claquant ma portière d’un geste brusque alors mâdâme daignait rentrer dans la voiture, me trempant les sièges au passage.
A peine avais je mit le contact que son téléphone sonna. Rater la conversation était littéralement impossible et je retins un demi sourire. Madame Earl était diablement…comment dire…je ne trouvais pas les mots. Je passais la marche arrière avant de décoller du parking. Ma machoire demeurait serrée et je sentais qu’un rien me ferait exploser, il fallait que je me calme. D’ordinaire, je me payais deux heures dans la salle de boxe située en dessous de chez moi, mais là, je sentais que ça n’allait pas être possible. Je m’enfilais dans la circulation avec souplesse mais un rien de brusquerie, ma colère se sentait dans ma façon de conduire et elle raccrocha. Je ne dis rien, me contentant de conduire jusqu'à chez moi. Elle ne pouvait pas payer l’hôtel de toute manière, pas dormir chez Alice, ni retourner chez elle. C’était une mauvaise idée. Mon appart était mon sanctuaire, mon chez moi. Je m’y sentait a l’abri, en sécurité, elle détruirait tout ça…
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| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Mar 26 Avr - 21:33 | |
| Son silence m'énervait au possible. Je le sentais tendu, terriblement tendu, visiblement aussi furieux que moi, et ce parallélisme m'agaçait encore plus, cercle vicieux plantant ses griffes en moi. Je savais que nous nous ressemblions, en ce moment : mâchoire serrée, lèvres pincées, yeux assombris par la colère, fixés droit devant nous. Je détestais cela. Je refusais d'être comme lui de quelque manière que ce soit. Mais me débarrasser de ma colère était à peu près aussi facile que de m'arracher le cœur. En fait, j'étais tellement furieuse que je n'ai même pas réalisé qu'il roulait alors qu'il ne savait même pas où j'habitais, qu'il m'emmenait quelque part où je ne lui avais jamais demandé d'aller. J'ai pris conscience de là où il m'avait ramenée seulement lorsque nous nous sommes arrêtés.
Ce n'était définitivement pas chez moi. Et il n'y avait aucun hôtel dans le coin. Mon regard qui s'était fait incompréhensif s'éclaira d'une nouvelle étincelle de colère alors que je comprenais peu à peu où est-ce qu'il m'avait emmenée. Chez lui.
Non mais, c'était quoi, ce traquenard ? Il allait me violer dans son lit ou quoi ? Hors de question que je coure me jeter dans la gueule du loup ! Qu'il ne dise pas un mot m'énervait déjà. Ça ne sert à rien d'essayer de garder ton sang-froid, tu as définitivement grillé ta couverture, là, mon gars. Je voulais qu'il s'énerve. Qu'il crie autant que moi. Genre, on ne s'était pas déjà assez échauffé les sangs dans ce bar. Eh bien non, quand j'étais en colère, il aurait fallu que je puisse incendier tout Londres pour me calmer. J'aurais presque préféré qu'il me frappe moi, histoire de pouvoir répliquer. La gifle qu'il m'avait rendue sous la forme de ce baiser si agressif me démangeait la main. Mais, incapable de prévoir sa réaction, et consciente que je n'avais aucune excuse pour lui en mettre une - pour n'importe qui, il n'avait fait que son devoir de prof, en se laissant certes un peu (beaucoup) emporter - je parvins à ne pas bouger. Ne rien dire. Figée sur mon siège. Rester calme. Respire, Blake, respire.
Est-ce qu'il avait conscience qu'il échappait de peu à la mort, là ?
- Il est hors de question que j'aille chez vous ! m'écriai-je d'une voix aiguë.
Trop aiguë. On aurait dit que j'avais peur. Alors que je n'avais pas peur, non, pas du tout, j'étais juste affreusement en colère. Non mais vraiment, qui aurait eu peur d'aller dormir chez un prof qui balançait des coups de poing aux mecs qui vous embrassaient ? | |
| | | Liam Hartwood
Age : 39 Messages : 208 Date d'inscription : 08/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Mar 26 Avr - 21:44 | |
| « Descends »
Ordonnais je en détachant ma ceinture de sécurité. Sa voix avait dérapé, je l’avais entendu avec beaucoup trop d’acuité. Que pouvais je lui dire ? Que je n’allais pas la violer ? Elle n’en croirait pas un traitre mot, pas après…Je secouais la tête, je ne voulais plus y penser. Plus jamais ! Alors pourquoi ces images revenaient me hanter ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi avais je sur les lèvres ce gout qui n’était qu’a elle ? machinalement, je portais mes doigts a ma bouche. Arrêtes !
« Tu ne peux pas payer l’hôtel, pas retourner chez toi et Alice n’est pas là, tu veux dormir sous les ponts ? Ou alors peut être que le lit de ce type t’aurais suffit. »
Tais toi ! Trop tard. Les mots avaient jaillit avant même que je n’ai eu le temps de les retenir. Je donnais un coup au volant avant de descendre de la voiture en marmonnant :
« Espèce d’idiote. »
Je contournais la voiture pour aller lui ouvrir la portière, parce que quelque chose me disait qu’elle n’en descendrait pas toute seule. Je me penchais, posant un bras sur le toit, l’autre main sur la portière.
« Tu descends ou il faut que je te sorte de là manu militari ? Les deux me vont. »
Parce que j’en était capable, voir même de la trainer par les cheveux si il le fallait. Pourquoi tant de violence envers elle ? Parce qu’elle avait le don de réveiller ce qu’il y avait de pire en moi, détruisant dans un souffle cette maitrise que j’avais de moi-même, acquis au prix du sang.
Pourquoi elle….
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| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Mar 26 Avr - 23:23 | |
| Oh, l'enfoiré. Vas-y, sous-entends que je ne suis qu'une fille facile. Non, jamais je n'aurais été dans le lit de ce type, que je n'aurais même pas laissé m'embrasser si ça n'avait pas été pour moi la dernière occasion de rendre cette véritable machine jalouse. Ça avait fonctionné au-delà de mes espérances. Et beaucoup trop bien, en fait. Du tac au tac, je répliquai :
- C'est votre copine qui va être contente de savoir que vous invitez vos élèves à venir dormir chez vous !
Pauvre fille. Elle avait certainement une case en moins pour accepter de sortir avec un mec pareil. Est-ce qu'il l'avait payée ? Si ça se trouvait, c'était une escort-girl, ah, ah, ah. Une foule de questions me venait soudain à l'esprit. Sans doute parce que se concentrer sur cette fille, c'était échapper à mon futur proche, au moins pour quelques secondes. J'avais besoin de répit, je ne me sentais pas le cœur à l'affronter, et pourtant j'étais débordante de colère et de frustration. Ce qui m'énervait le plus était sans doute que je n'avais aucune raison d'être en colère contre lui. Je l'avais provoqué, j'avais rêvé qu'il réagisse comme ça. Enfin, peut-être pas aussi excessivement, mais au moins qu'il laisse tomber son masque. J'étais sans doute furieuse qu'il ait fait ce que je voulais, tout simplement. Parce que je ne pouvais plus lui en vouloir, justement.
Où est-ce qu'il l'avait rencontrée, cette fille ? Depuis combien de temps étaient-ils ensemble ? Est-ce qu'ils avaient parlé de mariage ou d'enfants ? Qu'est-ce qu'elle faisait comme travail, elle ? Ça devait être une intellectuelle. Je supposais qu'il fallait l'être pour sortir avec un prof. Était-elle furieuse qu'il l'ait plantée ainsi ? Très certainement. Allait-elle rompre pour autant ? Je n'en savais rien. Et au fond, pourquoi m'intéressais-je à cette minable histoire d'amour ? Alors que je savais qu'elle était fausse, terriblement fausse, du toc, un joli couple en plastique pour faire illusion aux yeux des autres ? Pour faire oublier, pour refouler le fait que celle qu'il désirait n'était qu'une gamine à qui il enseignait les lettres ?
Bon Dieu. Cette fois, c'était dit. Mais vraiment dit. Et je ne ressentais rien de particulier qui puisse fausser mes perceptions. La seule chose que je ressentais était l'une des fureurs les plus dévastatrices que j'eusse jamais connue. Et la colère me rendait généralement plus lucide qu'à l'habitude. Je croyais dur comme fer aux intuitions qui me venaient lorsque j'étais dans cet état.
Je réalisai que j'avais oublié de respirer. Je m'en rendis compte, sursautante, lorsqu'il frappa le volant, visiblement aussi frustré que moi de ne pas réussir à évacuer ses sentiments. De la colère, aussi, de la jalousie, je ne savais plus, je ne savais rien. J'étais tellement habituée à ce qu'il les dissimule que maintenant qu'il me les montrait pleinement, j'aurais pu aussi bien être aveugle. J'avais presque l'impression que c'était à moi qu'il en voulait.
Eh, mais moi j'ai rien fait mon coco. C'est pas de ma faute si tu as envie de faire des trucs pas nets avec moi. Quelque chose me disait que j'allais très mal dormir cette nuit. Au fond, je commençais à avoir peur. Je me demandais comment il réagirait lorsqu'il me verrait sans défense, innocente, chez lui, entièrement livrée sans que je l'eusse seulement voulu. Oh, seigneur. Dans quoi m'étais-je fourrée, bon Dieu ? Je frémis lorsqu'il se pencha sur moi, m'ouvrant la portière, amenant à nouveau un flot de pluie dans la voiture. Ses yeux bleu ciel brillaient de son ire dans la nuit, me transperçant de part en part. Un tremblement me traversa tout entière à ses paroles. Et ce n'était pas à cause de l'eau, ni du froid.
J'avais l'impression que, pour ne pas commettre la faute de laquelle il était si proche, il n'hésiterait pas à en faire une autre. Donc, soit j'étais violée, soit j'étais battue. Génial. Je ne l'avais jamais vu dans cet état. Et maintenant, la peur prenait le pas sur la colère. Oui, j'étais morte de terreur à l'idée de ce qu'il pouvait me faire. Je me souvenais soudain de sa révélation, à propos de la cicatrice, qui brillait au clair de lune et sous l'effet de l'humidité, même si elle ne creusait pas la fossette habituelle - il était très loin de sourire aussi. Un combat de rue. Un combat de rue ? En un éclair, je revis le coup de poing, parfaitement bien placé, qu'il avait asséné à Iago dans le bar. Glacée de peur, je détournai le regard.
- C'est bon, je viens. Pas la peine de s'énerver.
C'était presque drôle de dire ça alors qu'on avait tous les deux passé le stade du simple énervement depuis bien longtemps. Avais-je réellement le choix de toute façon ? Il avait raison, je n'allais pas dormir sous les ponts. Quoique... J'étais capable de beaucoup de choses pour lui échapper. | |
| | | Liam Hartwood
Age : 39 Messages : 208 Date d'inscription : 08/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Jeu 28 Avr - 6:16 | |
| « Sarah n’a pas la mentalité d’une gamine de 12 ans. »
Mais quelque part, elle avait raison. Sarah était trop intuitive, elle me connaissait trop bien pour savoir qu’un pétage de plomb de ma part était extrêmement rare. Elle se poserait sans doute des questions et attendrait des réponses, elle était ainsi. Elle aimait que les choses soient claires et détestait être laissée dans le flou. Je jetais un coup d’œil en biais a Blake, me demandant un instant ce qui pouvait tourner dans sa petite tête avant de descendre sur un mouvement d’humeur. Je me détestais lorsque j’étais ainsi, cela me ramenait a une époque que j’aurais préféré oublier, même si elle faisait partie de ma vie. Une époque trouble et faite de violence. C’était de sa faute a elle, de la mienne aussi certainement. Je n’avais pas sut me controler, pas sut éteindre ma jalousie, entrant dans ce jeu qu’elle avait entamé pour moi, attendant une réaction qui avait du dépasser ses espérances.
Elle consentit a descendre de la voiture et je resserrais mes doigts sur son bras avant de l’entrainer derrière moi vers une porte vitrée, l’entrée de mon immeuble. Ma mâchoire se crispait au rythme de mes pas, je n’arrivais pas a faire partir ce sentiment trop violent pour être serein, j’avais besoin de me défouler, un besoin urgent, aussi dédaignais je l’ascenseur pour l’emmener avec moi dans l’escalier. Je ne parlais pas, sinon, j’avais terriblement peur de lui sortir des horreurs. Elle me haïssait déjà assez comme ça. Brusquement, je pris a droite et m’arrêtais devant une porte, de ma main libre, je fouillais mes poches avant de sortir mes clés. Un cliquetis plus tard, je pousais Blake dans mon salon. Mon appart était petit, j’y vivais seul après tout, mais avait l’avantage d’être bien agencé. Une cuisine a l’américaine sur le bar duquel trainait encore deux tasses a café, sur la droite un escalier de bois menant a une mezzanine où était ma chambre. En dessous de l’escalier, une porte donnant sur la salle de bain et, a coté, celle des toilettes. J’avais meublé assez spartiatement, mais dans des tons assez masculins et chaleureux. Je n’aimais pas qu’elle y entre… Je la plantais là, allant dans la salle de bain avant d’en ressortir avec une serviette et de la lui lancer.
« Va prendre une douche, tu es trempée. »
Fis je sèchement avant de passer devant elle pour le glisser dans le coin cuisine, d’ouvrir le frigo et de me prendre une canette. Je buvais toujours a même le goulot, ce que je fis sans la regarder.
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| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Jeu 28 Avr - 9:09 | |
| Je ne supportais pas la force dont il faisait preuve sur moi, avant tout parce qu'elle était désormais inutile, et qu'il s'obstinait à en faire usage quand même. Sa main sur mon bras me faisait mal, mais je serrai les dents, ne dis rien, déterminée à ne pas montrer le moindre signe de faiblesse devant lui, alors que j'avais la sensation de brûler à son contact. Il ne me lâcha même pas pour prendre ses clés et je lui jetai le regard le plus mauvais que je pus, sans qu'il le vît seulement. Je trébuchai à moitié lorsqu'il me poussa à l'intérieur et restai dans l'entrée, dégouttant sur le sol sans en avoir rien à faire.
Je restai immobile alors qu'il entrait derrière moi et refermait la porte. Un frisson glacial me parcourut le dos, se mêlant aux tremblements de froid, lorsque j'entendis le battant claquer ; cela me faisait l'effet d'une porte de cellule. Son appartement lui ressemblait. Il était pratique, sobre, rien de superflu ou d'inutile. Cependant, je dus m'avouer que je le trouvais assez agréable. La cuisine américaine avec son bar agrandissait l'espace et l'escalier de bois ajoutait une touche chaude à l'ensemble, qui empêchait une réelle impersonnalité de la pièce. Peut-être son côté irlandais. Néanmoins, je me sentais beaucoup trop mal à l'aise pour pouvoir être bien dans cet endroit, que j'aurais adoré en temps normal. Déplacée. Incongrue. Je n'avais rien à faire ici. Je rattrapai machinalement la serviette qu'il me lança et me souvins alors que j'étais tremblante de froid.
Mes ballerines étaient tellement trempées que j'aurais pu me promener en chaussettes sans sentir la différence. Ma jupe collait à mes cuisses, mes cheveux emmêlés traînaient sur ma gorge et s'accrochaient à mes joues, me donnant l'air d'une noyée. Mon débardeur, lui était presque transparent. Je rougis brutalement, en réalisant l'état dans lequel j'étais. Lui aussi était trempé, mais il avait une veste, ce qui avait limité les dégâts. Et puis ses mèches trempées retombant sur ses yeux bleus ne lui donnaient pas un air de dingue comme à moi. Si ça n'avait pas été lui, j'aurais même dit que ça le rendait séduisant, mais il était qui il était, et étant donné que moi aussi je restais fidèle à moi-même, ce n'était pas demain la veille que ça arriverait. Je détournai les yeux lorsqu'il commença à prendre ses aises. Il était chez lui, sur son territoire. Moi, je n'étais qu'une intruse. Ça me gênait vraiment atrocement de m'immiscer ainsi chez lui.
Je poussai un long soupir et, sans lui répondre, je me dirigeai vers la salle de bain. Finalement, j'en crevais d'envie, de cette douche. Je fermai le verrou avec un soulagement certain mais eus malgré tout du mal à me déshabiller. Comme s'il pouvait m'observer. Je n'étais pas pudique du tout, mais la situation avait de quoi m'affoler. J'étendis mes vêtements du mieux que je pus afin qu'ils sèchent le temps que je me douche, et poussai un soupir de bien-être lorsque l'eau chaude se mit à couler sur ma peau, apaisant mes frissons, déliant mes cheveux, me réchauffant et m'enveloppant dans un cocon engourdissant et tellement agréable. Je fouillai parmi ses produits en espérant qu'il aurait un shampoing convenable pour moi. Au bout d'un quart d'heure, je sortis de la douche, toujours trempée mais pas à deux doigts de choper une pneumonie. Je pris un peigne qui traînait sur l'étagère, parvins avec difficultés à peigner mes cheveux trop épais pour ces pics fins, et terminai enfin de me sécher et de me rhabiller. J'avais déjà plus figure humaine. J'hésitai au moment de sortir ; j'étais bien ici, dans le cocon que je m'étais créé, je n'avais pas envie de le revoir. Mais enfin, je ne pouvais pas passer la nuit ici non plus.
J'avais posé mon sac contre un mur. Je m'avançai légèrement, je n'osais toucher à rien, encore moins m'asseoir ou prendre mes aises. Triturant mes mains, je cherchais quelque chose à dire. Les mots jaillirent sans que je l'eusse seulement décidé :
- Vous savez, en temps normal, je n'aurais pas embrassé ce type.
Pourquoi lui avais-je dit ça ? Sans doute parce que je ne supportais pas qu'on se fasse une fausse idée de moi. C'était une défense un peu stupide. S'il me demandait pourquoi je l'avais fait quand même, que lui répondrais-je ? Que je voulais le rendre jaloux ? C'était ridicule. | |
| | | Liam Hartwood
Age : 39 Messages : 208 Date d'inscription : 08/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Sam 30 Avr - 12:15 | |
| L’eau coulait et je pouvais l’entendre. Avachi sur mon canapé, les chevilles croisées sur la table basse, j’avais renversé la nuque sur le dossier et fermer les yeux. Parfois, ma main se levait pour orter a ma bouche ma bière, mais c’était tout. On aurait pu croire que je dormais. Mais ce n’était pas le cas, pourtant j’aurais aimé, vraiment. M’endormir et me dire que tout n’avait été qu’un rêve. Cela serait si simple, si facile. Mon téléphone vibra et je fronçais légèrement les sourcils avant de fouiller ma poche et d’en sortir le cellulaire.
D’un mouvement du pouce, je relevais le clapet et lu avec une sorte d’absence le sms de Sarah. Je n’avais rien a lui répondre alors je refermais le portable et le glissait de nouveau dans ma poche. Bien joué Liam ! Pour la peine, je m’envoyais une gorgée de bière en regrettant que ce ne soit pas un whisky bien serré et fort. L’idée de me bourrer la tronche m’effleura mais heureusement, elle s’éloigna assez vite. Je n’étais tout de même pas tombé aussi bas si ? Ce n’était pas la première fois que je pétais un câble alors pourquoi cette fois ci devrait elle différente ? Connerie.
Finalement la porte de la salle de bain s’ouvrit, mais je gardais les yeux fermés l’imaginant très bien se tordre les mains sans savoir quoi faire. Oh je pouvais lui dire de s’assoir, si elle voulait un truc a boire mais je préférais ne rien dire, jusqu'à ce qu’elle brise le silence.
« En temps normal hein… »
J’ouvris a moitié les paupières pour la regarder. Elle avait vraiment l’air d’une petite fille ainsi.
« Et qu’y avait il d’anormal Blake ? »
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| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Sam 30 Avr - 12:48 | |
| Je crois que jamais je n'avais été aussi mal à l'aise de ma vie. Je me sentais déplacée ici, ce qui ne m'était jamais arrivé auparavant - j'avais le don, certains disaient le culot, de très vite me sentir à ma place où que j'aille - et j'avais clairement l'impression d'être en position de faiblesse. Mais merde, ce n'était pas une guerre de tranchées ! Je ne pus m'empêcher de sourire à son ton amer, l'effaçant bien vite. Je ne voulais pas qu'il voie que j'étais bien satisfaite, au fond.
Je rougis lorsqu'il releva les paupières, ses yeux plantés sur moi. J'avais l'impression qu'ici, il pouvait me dévorer du regard à loisir, s'imaginant tout ce qu'il voulait, je n'avais qu'à le laisser faire. J'avais accepté tacitement cela en venant chez lui. Bon, il m'avait à moitié forcée. Et je n'avais pas eu le choix. Mais quand même. Je m'en voulais de m'empourprer, je m'étais juré de ne pas lui montrer qu'il m'atteignait, d'une manière ou d'une autre, et j'échouais déjà. Comme d'habitude, au jeu du masque, jamais je ne vaincrais face à lui.
- Vous.
Sans fioritures, sans mensonges, sans sous-entendus. J'en avais assez des non-dits. Nous savions tous deux pertinemment ce qu'il en était réellement. Pourquoi continuer à se mentir désormais ? Auparavant, il pouvait donner le change parce que jamais son sang-froid n'avait failli. C'était fini désormais. Il ne pourrait plus jamais me tromper. Il m'avait prouvé la vérité en réagissant ainsi.
- J'en ai marre. J'en ai marre, vous entendez ? Marre que vous essayiez de vous faire passer pour le gentil alors que je suis juste l'adolescente chieuse qui essaye d'emmerder son prof ! Vous n'avez plus le droit de me mentir maintenant. Il n'y a personne. On n'est pas au lycée, on n'est pas en public, Alice n'est pas là, que faut-il de plus pour que vous daigniez admettre la vérité ? En fait, vous l'avez déjà fait en le frappant comme ça. Son âge, vous n'en avez rien à faire. Ce qui vous a dérangé, c'est que c'était un autre homme que vous, plus séduisant que vous, et que vous n'avez rien vu venir ! Ça suffit les faux-semblants, maintenant ! J'ai essayé de vous rendre jaloux pour vous forcer à admettre ce que vous... ce que... ce que...
Je m'essoufflai. Sous la rage, je m'étais mis à tourner comme un lion en cage, mais j'avais été coupée dans mon élan par ma dernière phrase. Parce que je ne savais pas comment formuler ça.
Ce que vous ressentez pour moi ?
Ce que vous voulez faire avec moi ?
Je ne savais pas, en fait.
Les larmes aux yeux, je me figeai brutalement et m'écriai désespérément, à peine consciente des larmes qui commençaient à s'échapper :
- Mais pourquoi moi ? Qu'est-ce que vous avez avec moi ? En quoi je vous intéresse, à la fin ? | |
| | | Liam Hartwood
Age : 39 Messages : 208 Date d'inscription : 08/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Sam 30 Avr - 13:12 | |
| Elle fonçait dans le tas avec une rare subtilité, je devais bien lui tirer mon chapeau, mais aucun muscles de mon visage ne frémit. Pas non plus lorsqu’elle se mot a tourner en rond en éructant. Ainsi ce n’était que ça…Ce fut plus fort que moi. Ca commença par un léger ricanement avant de finir en rire presque agressif, cynique. Non décidément, elle ne comprenait rien. Peut être était ce mieux comme ça. Me rendre jaloux…et le pire était que j’étais rentré dans son jeu avec une facilité déconcertante. J’avais oublié ma capacité de réflexion, ma retenue, juste parce qu’elle embrassait un type sous mon nez.
Je ne pouvais plus m’arrêter de rire, c’était comme une tension nerveuse qui se dissipait lentement, avec une amertume presque trop acide et nauséeuse.
« Me forcer a admettre, choix de mot intéressant Blake. A admettre quoi devant qui ? Je te le demande. »
Persiflais je une fois mon fou rire calmé. Je l’épinglais d’un regard presque trop froid pour être honnête, je savais parfaitement où elle voulait en venir, c’était clair comme de l’eau de roche. Mais je ne voulais pas lui facilité le travail. Ce n’était pas a moi d’admettre, c’était a elle de le faire. Moi, je savais déjà, j’en souffrais assez comme ça. Elle voulait que je lui prêt mon flanc ? Je m’y refusais. Finalement, je me levais, ma bière vide a la main pour aller la poser sur le bar. Je me retournais, y prenant appui avant de croiser les bras sur ma poitrine.
« Il est facile de poser des questions Blake, beaucoup moins d’y avoir des réponses. »
Parce que je ne savais pas moi-même. Je ne pouvais pas lui répondre. Lui dire quoi ? Qu’elle était chiante ? Traumatisée ? Trop instable et que c’était ça qui me plaisait ? Foutaises.
| |
| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Sam 30 Avr - 13:38 | |
| - Mais... Mais je ne sais pas, justement ! m'écriai-je.
Je devais avoir l'air stupide. Il m'avait coincée, avait réussi à ne pas me répondre et à faire en sorte que ce fusse moi qui sois piégée sous ses questions. Plutôt que prof de lettres, il aurait dû être politicien. Manier les mots comme ça était un art très prisé chez eux. Moi, je ne faisais pas le poids. J'étais douée pour réciter les mots des autres. Pas pour écrire ma propre histoire. Je sentais qu'il détournait encore la situation, tentant de me faire croire que ce n'était pas si facile que ça. J'avais été plus que franche et il arrivait encore à me noyer dans des non-dits ! Le dialogue m'échappait déjà. Je respirai profondément, réfléchissant intensément à chaque mot que j'allais employer.
Pèse tes paroles, Blake. Réfléchis, contrôle-toi. Arrête de bouger.
Impossible. C'est drôle, j'avais l'impression de revivre ces répétitions où Juliette se perdait dans mes gestes. Essaye de te souvenir. Quand il t'a prise dans ses bras, quand tu as parfaitement récité ses lignes. Calme-toi, Blake. Calme-toi.
C'était la première fois que j'exerçais un tel contrôle sur moi-même sans l'aide de personne. Et c'était sans doute la chose la plus difficile que j'avais jamais faite. Jamais je n'avais affronté mon stress permanent et mon hyperactivité de front. Non, j'utilisais des moyens détournés, vidant mon énergie dans d'autres activités, mais ici, c'était impossible. Et pourtant, si je voulais avoir une chance de le vaincre, il fallait que je parvienne à me calmer seule. Anticiper, doser mes paroles. Respire, respire.
Cela faisait bizarre. Très bizarre, parce que pour réussir à me contenir, je devais me souvenir de conseils qu'il m'avait donnés lorsque rien ne nous séparait encore, lorsque nous avions une relation banale de professeur à élève. Je me souvenais de ces moments pour mieux le battre maintenant. Pris à son propre piège. Ironie, quand tu nous tiens !
- Vous forcer... Parce que vous avez toujours refusé la vérité. Vous avez toujours dit que c'était moi qui me faisais des idées, que c'était moi qui étais en tort. Si je voulais rétablir les choses, j'étais bien obligée de vous forcer la main. Jamais vous ne l'auriez admis de vous-même. Normal, quelque part.
Je m'en voulus aussitôt d'avoir lâché ce dernier mot. Je ne voulais pas lui donner raison de la plus infime manière que ce soit. J'inspirai profondément, immobile comme je ne l'avais jamais été. Je brûlais intérieurement, j'avais besoin de bouger comme jamais pour me relâcher. Mais je résistais, farouchement, pour cette ultime bataille. Va au placard pour une fois, merde ! hurlai-je intérieurement à mon hyperactivité.
- Le problème, c'est que je ne sais pas exactement ce qu'il y a à admettre. C'est la seule et unique question que je vous pose, d'accord ? Plus de pourquoi. Je veux juste.... que vous me disiez... ce que... ce que vous...
Finis ta phrase. Tu y es presque. Finis cette putain de phrase, aussi ridicule paraisse-t-elle.
- ... ressentez pour moi.
J'étais écarlate, les yeux fixés au sol sur mes pieds nus, je balbutiais, je respirais à peine. Mais cette fois, c'était dit, une bonne fois pour toutes. Il ne pouvait plus échapper à la vérité, cette fois-ci ! | |
| | | Liam Hartwood
Age : 39 Messages : 208 Date d'inscription : 08/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Sam 30 Avr - 14:05 | |
| « Tu veux me forcer a admettre quelque chose que tu ne sais pas…Tu n’es pas cohérente Blake. »
Oui, je détournais le sens des mots, les maniait assez habilement pour l’enfoncer dans ses propres retranchements, comme elle l’avait fait avec moi quelques heures plus tôt. Elle ne savait pas ce qu’elle voulait. Elle voulait que j’admette quelque chose que j’avais déjà admis, seulement, je ne l’avais pas fait devant elle, c’était ça qui la gênait. Je le savais. Et je la laissais s’enfoncer. Je devrais lui tendre une main, mais je n’y arrivais pas. Non. C’était trop facile, beaucoup trop facile.
Amer, je la vis appliquer des techniques que je lui avait moi-même enseignées. Elle respira, serrant les poings, tentant de juguler son hyperactivité de quelques manières que ce soit.
Je souris. Un sourire en coin presque carnassier alors qu’elle continuait, mettant des mots sur ses pensées, désorganisée, fouillis mais je comprenais le sens qu’elle voulait leur donner.Je la laissais finir, ne disant rien, pas un mot. Elle pouvait se tordre les mains, buter sur ses paroles, je ne l’aidais pas. Elle tenait tant que ça a déverser ce qu’elle avait sur le cœur, qu’elle le fasse. Mais elle se trompait. Souvent. Trop. Elle ne pouvait pas comprendre. Elle ne pouvait pas ME comprendre, parce que pour cela, il faudrait être comme moi, vivre ce qu’elle me faisait vivre. Et enfin, la dernière note de son discours tomba dans le silence.
Silence que je laissais s’éterniser, un masque de granit sur le visage. Finalement, je bougeais, sans violence aucune, un pas, puis deux, je m’approchais d’elle avant de me pencher sur son visage, d’arrimer mon regard au sien et mêler mon souffle a celui s’échappent de ses lèvres.
« Et qu’espères tu que je réponde Blake ? Que j’ai outrepassé mes attributions ? Que j’ai pété un cable ? Que je n’ai pas su résister a une gamine qui aurait l’âge d’être ma petite sœur ? Tu veux entendre quoi au juste ? Que je n’hésiterais pas a recommencer ? Que j’en crève d’envie ? Tu veux quoi ? Tu ne sais même pas en fait. Tu veux juste une reconnaissance qui n’a pas lieux d’être. Je n’ai rien a admettre face a moi-même, peux tu seulement en dire autant ? Ton acharnement, d’où vient il ? Hum ? Dis moi quel interêt de cette petite comédie que tu m’as fait au pub ? Tu voulais que je m’énerve ? Très bien, tu as réussis et ensuite…Toi….que ressens tu ?"
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| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Sam 30 Avr - 14:58 | |
| Le simple contact de ses doigts sur mon visage fit tomber toute combativité comme un soufflé.
Mes bras retombèrent le long de mon corps, je me sentis devenir toute molle. J'avais peur, mais je n'arrivais plus à résister. J'en avais assez. Je me laissais porter maintenant, peu importait le mal que ça me ferait. Je m'étais trop battue, contre des moulins à vent, je n'avais plus la force ni l'envie de me défendre. Mes yeux brillants d'incompréhension accrochèrent les siens, toujours aussi froids et sévères, mes joues étaient mouillées de larmes alors que je ne me rendais même pas compte que j'étais en train de pleurer. Je ne savais pas pourquoi je pleurais. Je ne savais pas pourquoi je me démenais contre lui. Je ne savais plus rien.
J'étais même incapable de répondre à ses questions. Il avait tout dit dedans. Je ne savais pas ce que je voulais comme réponse, mais il avait prononcé toutes celles auxquelles je m'attendais dans ses fausses questions. Je secouais la tête, apeurée, à chacune de ses phrases. Il était si près, trop près, je pouvais sentir son souffle sur mes lèvres lorsqu'il parlait, oh seigneur, je devais ressembler à une biche affolée qui est prise au piège et entend les chasseurs s'approcher.
- Je ne sais pas... Je ne sais pas... Je ne sais pas !
Je ne pouvais répéter que cela, vainement, stupidement. Ce que je ressentais, présentement ? J'étais morte de peur. Mais c'était la situation qui m'effrayait, pas lui, et c'était ça qu'il m'avait demandé, ce que je ressentais vis-à-vis de lui. Je ne me sentais pas l'envie de jouer avec les mots, contrairement à lui, et je n'essayais même pas d'échapper à sa question.
- Il y a une semaine, je vous détestais. Je vous haïssais, de toutes mes forces. Maintenant je ne sais plus !
Je le saisis par sa chemise avec la ferme intention de le repousser, mais mes bras étaient sans force, et je doutais qu'il eût seulement senti ma tentative. Paradoxalement, je m'accrochai davantage à lui, consciente que j'étais sur le point de m'écrouler au sol. J'étais en train de faire une véritable crise de nerfs. Et je ne savais même pas pourquoi. Il avait raison, les réponses n'étaient pas aussi simples à obtenir que les questions à poser. Je lui avais dit mes quatre vérités ? Très bien, c'était à son tour de me mettre en face de ce que je ressentais. Je haïssais ça.
- J'ai rien fait... J'ai rien fait pour ça... Je vous ai emmerdé pendant une éternité, et vous, vous m'avez encouragée, vous m'avez poussée à vous détester, alors que vous étiez amoureux de moi... C'est tellement illogique... Stupide... Je dois faire quoi, moi, maintenant, hein ? Faire comme si de rien n'était et retourner en cours en vous ignorant comme n'importe quel prof ? Sortir avec vous comme si vous aviez mon âge et vous larguer au bout de deux semaines parce que je suis pas foutue d'aimer un garçon ? Je sais pas quoi faire. Je sais pas quoi faire... Je sais pas quoi faire...
Cette fois, je sanglotais carrément. Tous mes mots avaient été noyés dans les larmes, je n'avais pas réalisé la moitié de ce que j'avais dit, notamment cette fameuse expression que je ne citerai pas mais qui commence par « amoureux » et finit par « de moi », mais simplement, dans un flou en Technicolor qui me donnait l'impression que j'allais m'évanouir, je prenais conscience que je m'étais collée à lui, l'agrippant plus franchement, secouée de sanglots contre sa poitrine alors que je cherchais désespérément un réconfort, n'importe lequel, de n'importe qui.
Et ces deux mots dansaient dans mon esprit, paralysant toute autre pensée logique.
Pourquoi moi ? | |
| | | Liam Hartwood
Age : 39 Messages : 208 Date d'inscription : 08/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Sam 30 Avr - 20:43 | |
| Elle me crucifiait. Enfonçait des pointes de fer rouillé dans chaque recoins de mon esprit, de mon cœur. Elle n’avait pas idée du mal qu’elle me faisait. Juste des mots, des mots qui étaient destruction a mes oreilles. Je l’aimais. Trop sans doute. Pas assez parfois. C’était incompréhensible. Pour moi, pour elle. Dire je t’aime est si facile. Trop sans doute. Je ne pouvais pas. Elle ne pourrait jamais comprendre ce que c’était que d’aimer, que d’etre aimé. Pas comme je le ressentais. Pas avec e mélange atroce de douleur et d’envie.
Je vis ses mains agripper a moi alors qu’elle se démenait avec ses propres sentiments. Son visage était en larmes et j’avais une envie terrible de les essuyer une a une. De les faire disparaitre. Elle ne savait pas où elle en était me sortant des mots sans queue ni tête. Moi ? Un petit copain de son âge ? Non Blake, j’étais un homme pas un gamin…Et pourtant, j’étais tenté, pris dans cette douce illusion qu’elle tissait autour de moi. Son sourire, son rire, son regard. Je voulais tout. Comme un assoifé, un oublié. Je ne pouvais pas avoir tout ça. J’étais son prof, j’étais plus agé…
Je refermais les bras sur elle. Un mouvement que je ne pouvais controler. Elle n’avait pas le droit de me faire ça, éructais je mentalement. Je ne voulais pas cette faiblesse qui entrainait la mienne. Pas ses mots. De l’amour…Un amour pervertit, trop brutal, trop violent..Pourra-t-elle seulement aimé comme ça ? Pourrait elle seulement m’aimer ? je fermais un instant les yeux, posant mon menton sur le haut de son crane.
« Tu ne sais plus ce que tu dis Blake. »
Parce que demain, elle regretterait. Demain elle me jetterait tout ça a la figure et moi, moi je devrais supporter, mimer l’indifférence. Moi je devrais faire comme si elle n’existait pas alors qu’elle n’était qu’a moi dans mes rêves. Mes doigts s’emmêlèrent dans ses cheveux encore humides.
« Le plus simple serait d’oublier tout ça… »
Finis je par dire sans trop y croire. Je ne pourrais pas oublié, jamais….
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| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Sam 30 Avr - 22:45 | |
| Je fermai les yeux. Je me blottis contre lui alors qu'il refermait ses bras sur moi en une étreinte rassurante. Rassurante ? Celui qui me consolait était celui-là même dont j'aurais voulu être protégée. Mais j'avais besoin d'un soutien, et il était pour le moment le seul à pouvoir me l'offrir. J'étais déchirée en deux moitiés inconciliables. M'abandonner dans ses bras comme la petite fille que j'étais en train de redevenir ou le repousser définitivement et l'envoyer au diable avec ses sentiments si incongrus ?
C'était plus simple de ne pas choisir, de rester là, de laisser son contact m'apaiser. Cela changeait agréablement des dernières fois où il m'avait touchée. Ses doigts glissant dans mes cheveux me firent un drôle d'effet. C'était le geste qu'employait toujours ma mère pour me rassurer. Impression indéfinissable et perturbante, mêlant la haine que j'éprouvais pour mon père, pour lui, cette nouvelle incompréhension à son égard, cette envie de m'abandonner et de continuer à pleurer toutes les larmes de mon corps jusqu'à en être épuisée sans vouloir pour autant que ce soit lui qui me réconforte. La situation était pleine de paradoxes et je n'avais plus envie de les démêler.
Je cherchais quoi répondre. Sa phrase me paraissait tellement... tellement incongrue ! Irréelle ! On ne pourrait pas oublier. On ne pourrait jamais oublier. Comment parvenir à oublier une chose pareille ? Il aurait fallu me lobotomiser pour que je me débarrasse de ça. Pourtant, je répondis la seule chose que je pouvais répondre. Suite logique, évidente. On n'avait pas le choix de toute façon. Il n'avait pas le droit d'être avec moi, moi je n'avais pas envie d'être avec lui. Il fallait juste oublier. Faire comme si de rien n'était. Ignorer l'autre et tout reprendre comme avant.
- Oui.
Mes sanglots se tarissaient. Lentement mais sûrement. Je réalisai brusquement pleinement où je me trouvais et je m'éloignai brutalement de lui, mes bras retrouvant toute leur vigueur. Je le repoussai si fort, en même temps que je reculais, qu'en l'espace d'une seconde nous nous retrouvâmes chacun presque à l'opposé de l'autre, alors que nous étions si proches l'instant d'avant. je frissonnai, sans même savoir à quoi cela était dû. J'avais de nouveau froid. Et mal à la tête. A trop avoir pleuré.
- Il ne s'est rien passé, rien du tout. Il ne se passera jamais rien. C'est impossible. Alors autant oublier.
Un rire nerveux me secoua. Je n'y croyais pas, naturellement que je ne pourrais pas oublier. Et lui non plus, sans doute encore moins que moi. Brusquement épuisée, je murmurai, baissant de nouveau les yeux, voix traînante de petite fille se pelotonnant dans le giron de sa maman :
- Je voudrais dormir, s'il vous plaît.
Je n'avais même pas dîné, mais je savais déjà que je n'aurais jamais supporté un repas avec lui. Je serrai mes bras autour de moi dans une vaine tentative pour me réchauffer. J'aurais voulu avoir Alice. Dans les bras d'Alice, je pouvais me consoler réellement, sans me torturer l'esprit. Je regrettais infiniment son absence. | |
| | | Liam Hartwood
Age : 39 Messages : 208 Date d'inscription : 08/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Dim 1 Mai - 20:43 | |
| C’était impossible. Cela ne servait a rien. A rien, sauf a nous ouvrir un océan infini de douleur inutile. Alors oui, l’oubli était un bon moyen. Encore un masque, toujours un voile. Oublier. Si seulement c’était aussi facile, aussi simple. Comme un trait de crayon sur un mot qui nous gêne. Mais ça ne marchait pas comme ça. Pas quand c’était votre propre sang qui devenait acide et brulait sans s’essouffler les chairs qu’il parcourait. C’était idiot de dire ça. Imbécile même. Pourtant, j’offrais une échappatoire, même minime. Pas pour moi, parce que moi, c’était déjà trop tard, mais pour elle. Générosité ? Mon cul ! Non j’étais égoïste, trop pour elle, trop pour moi.
Je sentis la pression de ses mains sur ma poitrine et j’eus l’impression qu’il n’existait plus de chemise, plus de tissus entre sa peau et la mienne. Atroce attouchement qui me fit reculer, qui me fit me laisser faire, m’éloignant. J’aurais aimé fermer les yeux et l’effacer elle aussi de mon esprit, image imprimée sur ma rétine. Ma main tremblait alors que je les passais dans mes cheveux. Que j’inspirais cet air qui semblait me manquer. Elle avait voulu craqueler le masque, elle l’avait carrément explosé. Pitoyable.
Oublier. Elle n’y croyait pas. Je n’y croyais pas. Et pourtant, nous allions faire semblant d’y croire. Stupide. Je l’écoutais scellé ce pacte aussi fragile qu’un souffle d’air. Trop faux pour être simplement réel. Je la regardais rire alors même que ces nerfs la lâchait.
Dormir. Elle voulait dormir. Je montrais l’escalier d’un geste las. J’étais épuisé a bien des égards et pourtant, je ne savais pas si pourrait trouver le sommeil.
« Prends ma chambre, en haut des escaliers. »
Je me redressais, voilant un instant mes prunelles d’un éclat trop sombre avant qu’une sérénité de façade n’y élise domicile.
« Bonne nuit Blake. »
| |
| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Lun 2 Mai - 4:46 | |
| Je le voyais passer la main dans ses cheveux d'un air déboussolé. Je le voyais prendre son temps pour respirer et réussir à rester calme. Je voyais un maelström d'émotions dans ses yeux bleus. En somme, je voyais le parfait contraire de celui que je connaissais habituellement. Le professeur froid et sévère, qui contrôlait le moindre de ses gestes et le moindre de ses mots, qui avait un sang-froid à toute épreuve, avait totalement disparu, et d'ailleurs je n'avais plus l'impression d'être en face d'un prof, juste d'un homme, un homme perdu et souffrant - comme moi, mais je ne l'aimais pas moi, je ne me languissais pas de lui, alors à quoi devait ressembler ce qu'il ressentait ?
Mon regard resta un instant fixé sur les escaliers, vide, absent, posé sur des préoccupations bien plus importantes qu'un malheureux escalier. Je dus avoir un petit temps de rajustement avec la réalité pour réussir à me souvenir comment je devais bouger. Un pied après l'autre. Et on monte ces foutus escaliers. Il avait repris un visage neutre, juste le temps que je me retourne, que je le regarde maintenant et j'aurais pu croire que tout avait été dans mon imagination. Même si j'avais quand même l'impression que quelque chose avait changé. Dans ses yeux, peut-être ?
Je retins un ricanement cynique lorsqu'il me souhaita une bonne nuit. Ça allait être la plus mauvaise nuit de ma vie, oui ! J'étais sujette aux rêves, plus souvent aux cauchemars, et cela faisait déjà trop longtemps que presque toutes les nuits je subissais de nouveau le baiser qu'il m'avait forcée à accepter. Ici, j'étais chez lui. Je savais qu'il serait tout près. Je dormirais dans son lit - ce que j'aurais catégoriquement refusé en temps normal mais franchement, maintenant, j'avais d'autres préoccupations. Je savais d'avance que j'allais très mal dormir. Enfin, pire que d'habitude, quoi.
Arrivée dans sa chambre, je fis une grimace au moment de me coucher dans mes vêtements qui étaient encore un peu humides. Je jetai un coup d'œil à son armoire, hésitant à mettre mon nez dans ses affaires pour me trouver un T-shirt, mais je cédai à mon besoin de confort. Mon cerveau était déjà dans un état suffisamment lamentable comme ça sans en rajouter physiquement. J'ouvris une porte et poussai un soupir de soulagement en voyant que ce n'était rien de plus qu'une armoire. Que des vêtements. Pas d'affaires privées ou je ne sais quoi. De nouveau, un rire sans joie, de pure nervosité. Tu t'attendais à quoi, Blake ? A ce que les étagères soient couvertes de photos de toi ? Non, ça n'existe que dans les films, ça !
Je déployai un T-shirt uni et fut soulagée de constater que cela ferait une chemise acceptable. Il n'était pas un géant, mais à côté de lui, je ressemblais à une naine, alors... J'ouvris mon sac et pris la boîte de somnifères qui se trouvait à l'intérieur. Cela faisait longtemps que j'en avais, pas pour plus dormir mais pour apaiser mes rêves, et mon médecin m'avait toujours harcelée de précautions afin que je n'en prenne pas trop ou que je ne devienne pas dépendante. D'habitude, je n'en prenais qu'un seul, et je ne me le permettais que si je pensais réellement que j'allais mal dormir. Le problème était que ces derniers soirs, j'en avais pris pratiquement tous les jours, et ça n'avait plus le moindre effet. J'hésitai à en prendre deux. En fait, j'aurais voulu prendre toute la boîte pour m'assurer de dormir d'un sommeil sans rêves mais dans ce cas-là, je risquais de ne pas me réveiller, ce qui n'était pas beaucoup mieux. Poussant un grognement, je ne pris qu'un seul comprimé, sachant pertinemment que cela ne servait à rien, me changeai rapidement, me glissai sous les draps et me laissai m'enfoncer dans le sommeil.
Je mis du temps à m'endormir. Comme d'habitude, je ne cessais de me tourner et de me retourner, et je mourus très rapidement de chaud. Je repoussai la couverture, ne gardant que le drap, et m'efforçai de me calmer et de respirer profondément pour attirer le sommeil. Je savais d'expérience que plus je bougeais et moins je dormais, mais rester immobile était vraiment trop difficile pour moi. Je ne sais absolument pas combien de temps j'ai mis avant de réellement sombrer dans le sommeil, en sueur comme si j'avais la fièvre, à moitié emmêlée dans les draps, l'esprit plein d'images mélangeant en vrac un beau brun, un coup de poing, des yeux bleus et même une jeune adolescente en chemise de nuit accoudée à son balcon.
Comme d'habitude, il n'y a eu aucune transition avant que je ne me trouve dans ses bras. Je n'étais pas enfermée contre un mur, nous étions au milieu de nulle part. Mais je ne pouvais pas pour autant reculer, ses bras formaient un étau de fer autour de moi, me forçant à garder les miens le long du corps. Et sa bouche parcourait mon cou, mon épaule nue - nue ? Comment ça nue ? Pourquoi ne portais-je qu'une légère chemise de nuit ? - empoisonnant mon visage, collant ses lèvres aux miennes, alors que je me débattais farouchement, tout en sachant que le seul moyen de m'en sortir était de me réveiller.
L'une de ses mains glissa dans mon dos et empoigna mon bras. L'autre remonta jusqu'à mon épaule et fis doucement glisser la bretelle le long de mon bras, abaissant dangereusement la chemise. Hé. Ce n'était pas normal, ça. Enfin, si tant était que le reste le fût, mais ça, c'était nouveau. Je me tendis comme la corde d'un arc alors que son souffle chaud venait de nouveau réchauffer mon cou, et un frisson brutal et haï me traversa alors que sa main courait sur mon flanc, caressant mes hanches, ma peau à travers le tissu qui aurait pu aussi bien ne pas être là.
Dans cet univers onirique, mon corps était lourd comme du plomb, et j'étais incapable de bouger, de me débattre ou de m'enfuir. la réalité était toute autre, alors que je paniquais littéralement en m'emmêlant davantage dans le drap qui commençait à former une véritable camisole de force, et que je criais, de plus en plus fort, de plus en plus terrifiée :
- LÂCHEZ-MOI ! LÂCHEZ-MOI ! | |
| | | Liam Hartwood
Age : 39 Messages : 208 Date d'inscription : 08/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Lun 2 Mai - 20:41 | |
| A mon tour de me glisser sous la douche. D’espérer m’y noyer, que tout s’écoule comme l’eau sur ma peau, que ces émotions me quittent car là, là j’avais frôlé le point de non retour. Perdre la bride sur ce que je croyais domptable était une expérience douloureuse et je souris presque amèrement en offrant mon visage a la caresse de l’eau. J’avais fait n’importe quoi aujourd’hui, vraiment n’importe quoi. J’étais entré dans son jeu avec une facilité dégoutante quelque part. Envisager qu’elle soit a un autre était supportable, le vivre et en devenir spectateur..C’était autre chose. Je ne m’étais pas attendu a ça, vraiment pas. Quelle ironie quand on y pense, des années de maitrise balayée comme un fétu de paille par une fillette de 17 ans.
Je tournais le robinet alors que l’eau se tarissait en soupirant. Oublier. Si seulement c’était aussi simple. On était pas dupe mais on ferait semblant d’y croire parce qu’on avait pas le choix. Je m’en sortirais, parce que je m’en sortais toujours, j’enfouirais tout ça aussi profondément que possible et tenterais d’ignorer la douleur. Finalement, j’étais tombé bien bas n’est ce pas.
La serviette sur la tête, je sortis de la salle de bain, seulement vêtu d’un bas de survêtements, frottant mes cheveux. Le silence régnait et je me demandais un instant si elle aurait autant de mal a dormir que moi ? Question stupide au fond. J’allumais la télé avant de sortir du canapé un oreiller et une couverture légère. J’aurais le dos cassé demain. Je m’allongeais sans bruit devant un téléfilm idiot et je ne sais pas a quel moment j’ai sombré, mais ce fut un trou noir total.
Jusqu'à ce qu’elle hurle.
J’ouvris subitement les yeux, était ce la télé que j’avais laissée allumée ? Non, il n’y avait que de la neige sur l’écran. Je levais une main pour me frotter les paupières. Avais je rêvé ? Sans doute. Je me redressais en me massant la nuque avant qu’un autre cri ne déchire le silence. Figé, je regardais vers l’escalier avant de froncer les sourcils. Faisait elle un cauchemar ? Sans doute au vu de la nature de ses cris, mais j’hésitais a monter la voir. Elle paniquait rien qu’a l’idée de se retrouver avec moi seule dans une même pièce, alors que dire si elle ouvrait les yeux et me trouvais au pied de son lit. Pas de doute, j’avais vraiment l’emploi du grand méchant loup dans l’histoire…Mais voilà, je ne pouvais pas m’empêcher de me demander ce qui la gênait, peut être devrais je la réveiller ? Je ne comprenais pas bien ses mots mais je pouvais en saisir la panique sous jacente
Je montais les escaliers avec une certaine urgence que je tentais de maitriser comme je le pouvais, arrivé devant la porte de ma chambre, j’hésitais. Devais je frapper ? Entrer ? Ne rien faire ? Je me sentais comme un petit garçon et j’avais horreur de ça, parce que cela me renvoyait a cette époque plutôt sombre qu’avait été mon enfance. J’inspirais un grand coup avant d’entrer doucement. Je n’étais plus un enfant depuis longtemps. Seulement…je n’étais pas prêt. Non pas prêt du tout a ce qui me sauta en pleine figure.
C’était étrange, l’air charriait le parfum du savon et du shampoing, je pouvais le sentir avec une acuité bizarre, hors normalité. Mais le pire fut sans doute ce rayon de lune qui s’abattait sans vergogne sur mon lit. Distillant sans honte aucune le corps qui y reposait. Je me fis la réflexion absente qu’elle avait du fouiller mon armoire en voyant le tee shirt qu’elle portait. Savait elle seulement a quel point une femme pouvait être désirable lorsqu’elle portait sur sa peau nue les vêtements d’un homme ? Sans doute pas. Les draps s’étaient enroulés autour d’elle, serpentant entre ses jambes rendue presque laiteuses avec la lumière de la lune, le tissus était remonté légèrement et dévoilait sans pudeur la naissance d’une fesse.
Je crois que j’ai reculé d’un pas, la mâchoire contractée presque a m’en faire péter l’émail. J’ai même faillit fuir et je l’aurais fait si elle n’avait pas bougé subitement et laisser son visage entrer dans la lumière. Ses traits étaient tendus, presque douloureux, angoissé et sa voix suppliait toujours qu’on la lache. J’étais fou de m’approcher ainsi d’elle. Vraiment fou et pourtant c’est ce que je fis. Un pas après l’autre. J’avais envie de la toucher, de l’effleurer et ma main amorça même un mouvement vers elle avant que ne se replie mes doigts.
« Blake. »
Par quel miracle avais je réussis a dire son prénom sans trembler ? Je n’en savais rien.
« Blake ! Réveilles toi. »
| |
| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Lun 2 Mai - 21:38 | |
| Torture. Torture atroce que de sentir ses mains courir sur mon corps et d'être incapable de bouger - pourquoi était-ce toujours dans ce genre de moment critique qu'on ne contrôlait plus ses rêves ? Le plus terrible, finalement, était sans doute les frissons de plaisir qui se mêlaient à la terreur explosant dans le moindre recoin de mon esprit. Se dégoûter de soi-même lorsqu'on ne pouvait s'empêcher de se dire qu'au fond, on n'avait peut-être pas envie de le repousser. mais ce n'était qu'un rêve, n'est-ce pas ? un cauchemar. Les cauchemars sont faits pour vous faire vivre un enfer, et vous faire agir d'une manière que vous n'auriez jamais accepté en réalité. Non ?
Blake.
Quelqu'un m'appelait. Quelqu'un qui pouvait me tirer de ses griffes. Pourquoi est-ce qu'il ne venait pas m'aider ? Pourquoi est-ce qu'il se contentait de m'appeler ?
Blake, réveille-toi.
J'essaye. J'essaye vraiment de me réveiller. Je ne veux que ça, pouvoir m'enfuir de ses bras. Mais aussi, les sensations qu'il éveille en moi me tiennent aussi sûrement prisonnière de ses bras. Je ne suis qu'une enfant, je ne connais rien de cela. Comment puis-je y résister lorsqu'il me prend ainsi au dépourvu dans mes cauchemars ?
A force de bouger, un bras se libère. Et, le plus involontairement du monde, je lui retournai alors une gifle magistrale avec le dos de la main, mes phalanges s'écrasant contre l'os de la pommette. La douleur me réveilla plus sûrement que n'importe quel cauchemar et je me redressai brutalement, en sueur, mes cheveux tombant sur mon visage. Je tendis mes doigts à l'aveugle et me heurtai à son torse nu. Mes mains parcoururent sa peau en une étreinte désespérée, passèrent dans son dos et l'attirèrent à moi. Je n'avais pas conscience que je me jetais dans les bras de celui que je voulais si fort repousser l'instant d'avant, non, j'avais simplement besoin d'un contact apaisant, l'inverse de ce que je venais de subir. Je me collai à lui, affolée, et ma bouche heurta la sienne sans que je l'eusse seulement voulu. Mais lorsque je sentis ses lèvres contre les miennes, j'y restai, l'entraînant dans un baiser au goût désespéré, l'embrassant comme si c'était la fin du monde, recherchant cette tendresse dont il m'avait privée si longtemps dans mes rêves.
Foutu cauchemar. | |
| | | Liam Hartwood
Age : 39 Messages : 208 Date d'inscription : 08/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Lun 2 Mai - 22:38 | |
| La gifle me cueillit alors même que je m’étais penché sur elle. La bouche trop sèche. Elle ne me fit pas vraiment mal, parce que j’avais encaissé bien plus que cela mais la surprise, elle, me cloua sur place. Machinalement, je portais une main a ma joue alors que la surprise remplaçait le trouble dans mon regard clair. Elle cauchemardait, je ne pouvais pas lui en vouloir mais durant une seconde, j’eus envie de la secouer comme un prunier, comme pour évacuer cette frustration constante dans laquelle elle me maintenait sans même le savoir.
J’allais le faire, oui, j’avais envie de le faire mais encore une fois, elle sapa mes propres défenses. Sentir ses paumes sur ma peau avait quelque chose d’irréel, d’interdit et en même temps de terriblement attirant. Je me figeais, presque haletant, remplit d’une fureur qui ne cessait de décupler alors que ses doigts laissaient des trainées acide sur mon torse. Je me suis sentis partir en avant, soumit contre ma volonté a ce qu’elle voulait. Angoissée, perdue dans ses songes, elle cherchait un refuge que j’étais bien incapable de lui donner, bien incapable de lui offrir. Je n’étais pas un refuge. Pas un roc sur lequel elle pouvait se reposer. Je ne voulais pas être ça, juste ça. Je basculais en avant posant par reflexe mes mains sur le matelas, lui épargnant mon propre poids.
Mon cœur s’arrêta. Définitivement. A l’instant même où ses lèvres heurtèrent les miennes. Je savais, oui, je savais que cela n’était qu’un accident, qu’un mouvement de panique. Son esprit voguait encore sur les rives de son cauchemar. Il n’ était pas là, pas présent et l’éclat brumeux de ses prunelles me le confirmait mais…Mais retrouver le gout de sa bouche, la suavité de sa langue, l’amertume de son propre désespoir, comme un baume sur ma douleur. J’ai fermé les yeux. Faible, bien trop faible. J’ai fermé les yeux. Parce que j’étais assoiffé de sa souffrance, comme de sa haine. Qu’elle me crache au visage ou m’embrasse, je n’étais qu’un homme respirant le même air qu’elle et rêve d’être cette respiration qu’elle inspire chaque jour pour que son cœur batte encore.
Mon bras s’enroula autour d’elle, de sa taille si fine. Ses formes si menues, si subtiles écrasèrent les miennes, bien plus dures, bien plus puissantes. Elles les soumettaient dans un froissement de tissus, d’ignorance. Finalement, c’était comme embrasser la folie amère, l’aliénation acide. Une saveur douloureuse qui se teinte d’absolu.
Et le sursaut. Cette pensée trompeuse, atrocement vraie. Ma main remonta sur son épaule alors que je m’arrache a ses lèvres, a sa bouche, a sa langue qui me goute encore et encore.
« Arrêtes ça. »
Il y a comme une supplication, une prière, mais aussi une colère latente. Je ne supporte pas ces contraires si atrocement doux a ma peau, a mon âme mais qui ne seront qu’un poison lorsque le soleil se lèvera.
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| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Mar 3 Mai - 0:50 | |
| [Désolée hein, c'est l'effet cinq heures du mat' >.<]
Protège-moi. Réconforte-moi. Fais-toi pardonner de ces nuits de souffrance passées dans tes bras. Onirisme, et alors ? Tu me dois bien ça. Un vrai baiser. Ta tendresse, ton soutien, tes bras pour me porter alors que je suis en train de chuter par ta faute. Oui, tu me dois bien ça. Et pourquoi refuserais-tu ? Est-ce que tu n'en meurs pas d'envie ? Tu me désires. Tu soupires après mon corps et mes lèvres, après mon âme aussi sans doute, que sais-je - mon âme s'effiloche au fil de ces cauchemars et j'ignore où ses lambeaux s'envolent. S'entremêlent-ils autour de toi ? Peut-être, qui sait ? Peux-tu me dire où elle s'en va, cette âme que ton double meurtrit nuit après nuit ? Peux-tu me la rendre ou la garderas-tu pour toi ?
Supporte-moi. Aide-moi. Tu te laisses faire et tu m'enlaces, éveillant dans la réalité les frissons que tu m'as fait connaître en rêve, mais cette fois c'est moi qui suis venue les chercher. Je réalise à peine qui tu es. Tu n'es pas vraiment celui que j'imagine, au fond. Tu n'es qu'un pis-aller. Le seul qui était à portée de main pour me consoler. Tu en as conscience ? Je ne pense pas. Moi-même, je ne l'ai pas vraiment réalisé.
Je dors encore.
Oscillation entre rêve et réalité.
Où s'arrête l'un, où commence l'autre ?
Oscillation entre haine et amour.
Pourquoi le premier se mue-t-il en second ?
Oscillation entre désir et romantisme.
Pourquoi me fais-tu éprouver ces deux ressentis ?
Je te hais. Tu as tout fait pour. Tu m'as maudite chaque jour de ta vie en t'efforçant de me détruire, sachant que toujours je me relèverais et te combattrais, entretenant soigneusement ma haine pour mieux réussir à te combattre. C'était une bonne idée. Quoi de mieux pour ne pas céder à la tentation que de la rendre impossible ? Mais à se haïr, beaucoup de choses sont révélées. Tu as cédé. Et moi je t'ai poussé à bout. Quel plaisir ç'aurait dû être de te voir perdre, enfin... Mais même dans ton aveu, tu ne t'es pas écrasé devant moi. Tu as retourné la lame que j'allais t'enfoncer dans le cœur contre moi, et tu es parvenu à me perdre. Et maintenant, maintenant, alors que je te cède, noyée dans ce monde onirique où tu m'obsèdes tellement, maintenant tu me repousses.
Mes yeux encore flous, perdus quelque part entre la réalité et un univers qui n'existent pas, se durcissent brutalement. Mon corps se soulève, ma bouche se tend, à la recherche de la tienne, mais je retombe sans forces sur le matelas à la seconde où je réalise ce que je suis en train de faire. Ta voix m'a réveillée, vraiment réveillée. Tu as beau t'être dégagé de mes bras, tu me surplombes malgré tout. Torse nu, alangui au-dessus de moi, prêt à t'allonger sur moi. Brutalement terrorisée, je baisse les yeux, incapable de soutenir ton regard. Le vêtement remonté outrageusement sur mes cuisses, baignant dans la lumière laiteuse de la lune. Un cri m'échappe, ou plutôt un couinement de souris terrifiée, étant donné le nœud qui m'obstrue la gorge. Je bascule sur le côté et tâtonne désespérément pour trouver de quoi me couvrir. Rien, il n'y a rien, je me recroqueville sur moi-même, tentant puérilement de cacher ma peau blanche, aussi blanche que ma voix.
- Pardon, pardon, pardon ! Je ne voulais pas... Je ne sais pas ce qui m'a pris ! Pardon !
Je ne suis pas encore assez réveillée pour comprendre la chance que j'aie eu que tu soies parvenu à me repousser. Je le suis tout juste assez pour me détester, sans doute autant que je t'ai détesté auparavant. | |
| | | Liam Hartwood
Age : 39 Messages : 208 Date d'inscription : 08/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Jeu 5 Mai - 17:30 | |
| Je me passais la main sur le visage, inspirant profondément. Que mon cœur se calme, qu’il cesse sa folle cavalcade. Ma respiration était tremblante, hiératique. Je ne savais pas où j’avais été chercher le courage de la repousser. De l’éveiller totalement. Non, je n’en avais aucune idée. Une partie de moi ricanait, l’autre me traitait d’idiot. Lequel avait raison ? Je ne voulais pas le savoir ?
Durant quelques secondes, elle m’a résisté, se tendant encore plus, quémandant mes lèvres avec ce regard voilé qui la rendait immorale. Puis..Puis elle s’est rendu compte, elle m’a laché, elle est retombée sur l’oreiller, les cheveux éparses. J’ai vu la panique montée dans son regard, lentement, suavement et j’ai retenu un sourire amer. Non je n’allais pas la violer, si je l’avais voulu, jamais je ne l’aurais réveiller. Non, j’étais un fou qui avait refusé de profiter de sa faiblesse et pourtant, dieu seul savait que je l’aurais voulu, que cette idée, bien trop dérangeante, c’était imprimée dans mon esprit, me brulant la rétine par des images que tentais de repousser. Elle roula sur le matelas, mettant le plus de distance entre elle et moi, je finis par m’assoir au bord du lit, soupirant, ma peau frissonnante encore de la sienne. Imbécile.
« Ca va Blake, calme toi, je ne vais rien te faire. »
Finis je par dire en la voyant tremblante dans un coin, son regard terrifiée posé sur moi. Elle s’excusait comme si sa vie en dépendait et malgré moi, j’eus un ricanement acide. Pas contre elle, pas vraiment du moins.
« Tu as fait un cauchemar, c’est tout. »
Ajoutais je en me relevant, me passant une main nerveuse sur la nuque. Je n’osais pas vraiment la regarder parce qu’alors, elle verrait ce que j’avais un instant frôlé, ce que j’avais refoulé et la douleur de l’avoir fait. Je me penchais subitement pour ramasser ma couette envoyée au tapis et allait la lui passer sur les épaules. Elle tremblait comme une feuille incapable de s’arrêter, de balbutier des mots sans queue ni tête, sans véritable sens pourrait on dire. Elle était terrifiée. Par moi, par ce rêve, par elle-même sans doute aussi. J’osais frôler sa joue, comme un soupir.
« Juste un cauchemar. »
| |
| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Jeu 5 Mai - 22:30 | |
| Je débitais des excuses sans suite et sans sens, j'étais incapable de m'arrêter. Je n'arrivais pas à comprendre comment j'avais pu faire une chose pareille. Enfin, c'est-à-dire que je parvenais vaguement à me souvenir de ce que j'avais pensé, le cheminement que mon esprit avait suivi dans ce flou qui avait suivi mon réveil, mais je ne voyais pas comment j'avais pu m'engager dans un tel chemin. Ce n'était pas moi, ça ne pouvait pas être moi. Et pourtant... Je me tus brutalement lorsqu'il prit la parole. Je lui jetai un regard apeuré, crispée, recroquevillée sur moi-même. Je n'avais même pas pensé à ça. Bon Dieu, j'aurais fait quoi s'il s'était laissé aller ? Pour la première fois depuis plus d'un an, je bénis mille fois son sang-froid.
Je finis par me détourner, incapable de supporter sa vue plus longtemps. Il ne ressemblait plus à mon professeur ainsi, juste à un jeune homme diablement séduisant. Pour la première fois, je le voyais autrement que comme mon ennemi favori, et ça ne me plaisait pas du tout. Les sensations creusant mes entrailles me faisaient presque mal. Je me rendis compte de ce que c'était au moment où il touchait ma joue et où un frisson électrique me traversa à ce contact ; c'était du désir que je ressentais là, un désir poignant, atrocement présent, si fort que c'en était douloureux. Un violent sursaut me prit et je me blottis davantage dans la couverture qu'il avait ramenée autour de mes épaules.
- Ce n'était pas un cauchemar.
Je déglutis difficilement. Ce que j'allais dire ne risquait guère de lui plaire mais j'avais besoin de le prononcer à haute voix, pour moi plus que pour lui d'ailleurs.
- Dans le cauchemar que je fais d'habitude, c'est vous qui m'embrassez. C'est vous qui me tenez prisonnière. C'était le cas là aussi... Mais pas quand je me suis réveillée.
Je me durcis soudainement, sans même savoir contre qui je me mettais en colère. Sans doute un peu contre le monde dans son entier. Blake Earl en colère était toujours un personne que l'on souhaitait éviter.
- J'étais peut-être dans les vapes, mais je sais différencier mes rêves de la réalité.
Une envie affolante de m'effondrer et de fondre en larmes courait dans mes veines, mais j'avais assez pleuré pour aujourd'hui. Je devenais agressive parce que je voulais me protéger de ce que je ressentais. Un mélange atroce de culpabilité, d'envie... et de regret. Une partie de mon cerveau, sans doute celle qui éprouvait ce désir contre-nature, me hurlait de le punir pour avoir osé me repousser. Je frissonnai. Ridicule ! Dents serrées, je murmurai :
- Je suppose que je dois vous dire merci pour m'avoir réveillée, hein ?
Non seulement tirée de mon cauchemar, mais aussi éveillée de cette folie passagère qui m'avait prise, où j'avais désespérément recherché son étreinte. Non, vraiment, rien n'allait plus droit dans ma petite vie bien rangée. | |
| | | Liam Hartwood
Age : 39 Messages : 208 Date d'inscription : 08/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Ven 6 Mai - 20:27 | |
| Elle n’avait rien compris. Elle ne comprendrait jamais en vérité, quoique je dise, quoique je fasse, je serais toujours le grand méchant loup. N’était ce pas ce que je voulais ? je me pris ses mots en pleine figure, ressentais sa colère, sa peur sans pouvoir en déterminer la cause. Elle me rejetait toutes les fautes du monde sur les épaules et ma mâchoire se contracta violemment.
« Ca suffit Blake. Ce n’est pas moi qui t’ai sauté dessus, ni moi qui s’est agrippé a toi comme si j’allais mourir dans la seconde. Je ne suis peut être pas tout blanc mais il serait peut être temps que tu regarde tes propres actes en face…Le rôle de bouc émissaire me va moyennement. »
Sifflais je d’un ton bas mais néanmoins implacable. Je ne supportais pas ça, pas cette colère sans fondement avec laquelle elle m’abreuvait sans cesse. Ma cicatrice se creusa sous un sourire entre amertume et cynisme. Elle crachait comme un chaton en colère mais je n’étais pas prêt de servir de grattoir.
« Non, remercie moi de ne pas en avoir profité. »
Rétorquais je avec un insupportable sourire railleur. J’en avais marre d’être balloté dans tout les sens avec elle, de subir ses émotions sans fondements, sans raison, juste parce que j’étais là, le plus a même d’être atteint.
« Parce que j’y ai pensé. »
Ajoutais je en enfonçant le clou un peu plus profondément, avant de me relever, prêt a quitter cette chambre qui ne serait plus jamais a moi désormais.
« Retourne te coucher. »
Lachais je en lui tournant le dos. J’étais soudainement épuisé, ereinté, comme si je me battais contre un ennemi implacable, invulnérable. C’était intenable et pourtant, additif quelque part. Décidément, rien ne tournait comme je le voulais ces derniers temps.
| |
| | | Blake Earl
Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011
| Sujet: Re: Où Roméo enlève Juliette [PV Liam] Sam 7 Mai - 22:07 | |
| Ses paroles furent aussi efficaces qu'une gifle. Je le regardai avec de grands yeux choqués, presque outrée qu'il ose me parler comme ça. Notre relation des plus plates avait été tellement bouleversée ces derniers jours que j'en avais oublié qui il était. Simplement mon professeur, qui aurait largement pu me faire virer du lycée pour toutes mes frasques. Certes, ma bonne réputation auprès des autres adultes m'aidait beaucoup, mais s'il l'avait réellement voulu, il aurait pu me faire beaucoup plus mal. Je prenais brusquement conscience de ma mauvaise foi. Pourquoi est-ce que je l'accusais, déjà ? Parce que je ne voulais pas admettre mes torts. C'était tellement plus facile de s'en prendre à lui, lui qui avait tout déclenché. Mais au fond, est-ce que je ne lui avais pas très largement rendu la monnaie de sa pièce ?
- Mais... vous racontez n'importe quoi ! me récriai-je d'une voix suraiguë.
Je ressemblais à une gamine capricieuse. Soudainement, je n'avais plus aucun argument. Si j'avais pu, j'aurais tapé du pied par terre comme une gosse privée de dessert. Je m'arrachai à son contact, me blottissant davantage dans la couette, sans cesser de le fusiller puérilement du regard. Et plus je me rendais compte de mon ridicule, plus je m'en voulais, plus je voulais m'en prendre à lui, plus je paraissais stupide. Son sourire me cloua sur place, ainsi que sa phrase désespérément véridique. S'il avait abusé maintes fois de la situation avec moi, dans ses actes mais surtout dans ses paroles, aujourd'hui c'était moi qui avais tous les torts. Je me serais volontiers giflée - mais plutôt crever que de l'admettre !
- Et puis d'abord, qui vous dit que j'aurais continué, hein ? Vous n'êtes pas dans ma tête ! Vous ne savez pas comment j'aurais réagi !
Son expression sarcastique disait bien suffisamment qu'il savait que ç'aurait été trop loin pour que je puisse me rétracter. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas arboré ce détestable sourire devant moi ! Il faisait remonter toute ma haine à la surface. Mon désir poignardant de le lui arracher du visage était aussi intact qu'au premier jour. Les vieilles inimitiés avaient ressurgi comme par magie. Et c'était ma faute...
Je fus soufflée lorsqu'il se retourna, en m'ignorant purement et simplement. Je jetai rageusement un oreiller sur la porte, tout à fait inutilement. J'étais frustrée, terriblement et dans tous les sens du terme, et je m'en voulais de m'être énervée ainsi contre lui. Gagner au jeu de la rhétorique était déjà difficile avec lui lorsque j'étais de bonne foi, alors qu'espérais-je obtenir en étant aussi injuste avec lui ? Pour la énième fois depuis le jour de ma naissance, je maudis mon impulsivité. J'avais tout gâché, de la manière la plus magnifique qui soit.
Gâché quoi, au juste ? songeais-je, absente, alors que le sommeil tentait difficilement de me reprendre. Il n'y a rien à obtenir. Rien à espérer. Pourquoi donc regrettais-je cette dispute qui était finalement assez banale entre nous, si l'on en effaçait les circonstances ?
Je ne le croisai pas le lendemain. Je m'étais réveillée à six heures du matin, pour attendre patiemment l'ouverture du lycée à sept heure et demi. Je préférais largement ça plutôt que de le revoir dans cet endroit où il m'avait largement vaincue. Et je priais pour ne plus jamais me souvenir de cette altercation.
Mauvaise joueuse, moi ? Jamais. | |
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