Retrouvailles [Myriam]

Quelle drôle de sensation que de suivre Myriam, jusque chez elle. Cela me rappelait une époque lointaine où j'avais tous les droits sur elle et elle sur moi. Une époque révolue, que j'avais jeté aux orties en leur tournant tous le dos. Je n'avais pas pu me résoudre à prévenir Myriam de mon projet, mais je l'y avais préparé. Souvent, nous avions discuté. Elle était née à une époque où de grands philosophes sévissaient et avait eu une éducation éclairée, qui avait façonné son esprit. Et pourtant, elle restait fidèle à Satan et l'aidait à contrer Dieu qui rêvait de grandeur et de puissance. Oh, c'était sans doute une noble cause, mais j'étais mort en me battant pour ma patrie, j'avais envie de passer mon éternité à vivre pour moi. Oui, c'était égoïste, et alors? A qui nuisais-je en agissant ainsi? Je continuais à vivre parmi les humains, je me liais à eux et arrachais leurs âmes à Dieu et à Satan. C'était peut-être cela qu'on me reprochait. Vu mon âge, j'aurais du venir grossir les rangs de l'armée démoniaque.

Je pénétrai chez Myriam à sa suite. Nous avions déposé Ciel au Manoir. J'avais fait attendre la démone, mais je m'étais assuré que Wilha dormait bien et que Ciel allait effectivement se coucher. Avec un tel Manoir, il était évident que j'avais du petit personnel pour veiller sur la demeure en mon absence. Et sur les enfants. Ici, ils étaient en sécurité. Que Myriam sache où je logeais n'était pas pour me rassurer, mais avait-elle de mauvaises intentions à mon égard? Je ne pensais pas.

Comme elle l'avait dit elle-même, nous avions beaucoup de choses à nous dire. Plus 1000 ans à rattraper. Sa carrière d'artiste m'intéressait, de même que son boulot de Directrice. Pour ma part, je n'avais rien à raconter de spécial, je m'étais fait très discret depuis mon départ. Je préférais éviter d'attirer l'attention des autres démons. Ou des anges. Quoique pour ces derniers, c'était plutôt mal engagé, puisque je me plaisais à pactiser avec les humains qu'ils approchaient, histoire de le leur enlever. Un jeu dangereux, que je ne pratiquais que quand je m'ennuyais vraiment.

Une fois, chez Myriam, je me mis à l'aise sans qu'elle m'y invite, me délestant de ma veste. Comme d'habitude, j'étais en costume, gris sombre. Et dire que nous nous étions connus à une autre époque, dans d'autres tenues... Le Moyen-Âge... Les prémices de cette longue époque, juste après la chute de l'Empire Romain. Réjouissant spectacle pour moi, le peuple opprimé d'ailleurs. Même si l'Empire n'était pour rien dans l'extinction des miens. Encore et toujours les guerres intestines de pouvoir.

- "C'est coquet chez toi."

Mains dans les poches, j'observais... et décelais une légère odeur qui n'était ni celle d'un démon, ni celle d'un ange... Tiens tiens, un humain. Enfin, étant donné que Myriam était une figure publique, il devait y avoir plein d'humains dans son entourage.

Je souris en observant Myriam retirer chaussures et perruques pour enfin ressembler à celle dont je me souvenais. Comme promis, elle n'avait pas touché à ses sublimes cheveux bruns. Je retins une envie d'y enfouir les doigts et de vérifier s'ils étaient aussi soyeux qu'ils en avaient l'air. Malgré son apparence d'enfant, elle savait éveiller les désirs d'un homme. Elle était morte jeune, à une époque où elle était considérée comme une femme. Les temps avaient changé et désormais, elle semblait tout juste sortie du lycée. J'étais heureux de n'être décédé qu'à 25 ans. Quelles que soient les époques, je restais un homme fait, la vision du monde ne changeant pas à ce sujet comme il avait pu changer concernant les femmes.

J'observai son intérieur, commentant la décoration pour réengager le dialogue. Ciel s'était montré particulièrement peu coopératif, faisant des pieds et des mains pour me retenir prêt de lui. J'avais accepté sans broncher ses caprices. Ce n'était pas lui qui m'aurait à l'usure. Je ne rentrerais pas dans le jeu d'un gosse de 12 ans. J'étais un peu plus adulte que ça.

Je suivis Myriam dans son salon et la vis déboucher le vin et nous servir. Quelle bonne initiative! J'acceptai la coupe avec plaisir, m'asseyant dans le sofa à ses côtés. Je n'éprouvais nulle gêne à me trouver si prêt, nous avions été bien plus proches, mais je ne savais toujours pas quelles étaient nos relations aujourd'hui. Je croisai les jambes et me tournai vers elle, un bras sur le dossier du sofa, la main contre ma joue, la dévisageant de mes yeux aussi noirs que la nuit. Sa façon de me décrire son petit havre de paix amena un sourire en coin sur mes lèvres.

- "Il semblerait qu'un humain ai plus de chance que les autres alors."

Façon détournée de lui faire comprendre que je sentais l'odeur de son... son quoi? Protégé? Pactisant? Amant? Aucune idée et cela ne me regardait pas finalement. J'avais juste des envies de m'amuser un peu après tout ce temps. Immanquablement, elle me demanda ce que j'avais fait ce dernier millénaire. Je soupirai, avant d'esquisser un demi sourire :

- "Tu m'en veux? Je pensais que cela ne te surprendrait pas. J'ai obtenu tout ce que je pouvais avoir de Satan, alors je suis parti. Tu le sais, je n'ai rien à voir avec cette petite guerre céleste et je ne veux pas m'en mêler. J'ai sacrifié ma vie à la guerre, je ne sacrifierais pas mon éternité pour elle. C'est tout."

Il n'y avait rien à ajouter à ce sujet. Je bus une gorgée de vin, savourant son arôme, avant de reprendre :

- "Il n'y a rien à raconter. J'ai passé 1000 ans à vivre ma vie, selon mes principes et mes envies. A survivre aussi, j'ai l'impression que tes petits copains sont décidés à m'avoir. Tss, que je déteste porter l'étiquette de traître, quand je suis simplement libre."

Je vrillai mon regard dans le sien, et demandai suavement :

- "Qu'en penses-tu Myriam? Suis-je condamnable? Tu sais beaucoup de choses sur moi désormais et tu es en très bon termes avec Satan... Que vas-tu faire de ces informations à mon sujet?"

Allait-elle me trahir? Me faire chanter? ignorer tout cela et se laisser guider par l'amitié? Je n'en avais aucune idée. Les gens changent en 1000 ans, peut-être était-ce aussi le cas de Cléopâtre.

Elle ne répondit rien quand je parlais d'un humain ici. J'interprétai ce silence comme un aveu. L'aveu que cet humain là était important pour elle. Un amant? Pourquoi pas après tout? J'avais aimé bien des femmes, toutes humaines. Aimé et éveillé. Je me fichais pas mal de la race, toutes ces femmes étaient destinées à devenir des démones de toutes façons. Du moins, jusqu'à ce que je tourne le dos à Satan. J'avais ensuite aimé puis disparu. Je ne croyais pas en l'amour toujours. J'avais plus de 1800 ans et je n'avais jamais aimé une femme plus de quelques années.

Elle ne semblait pas comprendre la raison de mon départ. Je lui avais pourtant expliqué, du moins, dans les grandes lignes. Combien je trouvais stupide cette guerre. Les rêves de puissance de Dieu, son enrôlement dans l'armée angélique et Satan qui ne trouvait rien de mieux à faire que de faire la même chose, simplement pour soustraire ces humains à Dieu. Moi, je me contentais de vivre pour moi et de soustraire les humains avec lesquels je me liais à Diau et à Satan. Oh j'avais bien éveillé quelques humains depuis, mais cela ne restait plus ma priorité.

Elle s'enquit ensuite de mon parcours durant ce millénaire et je balayais cela d'un geste de la main, avant de résumer rapidement. Il n'y avait rien eu de spécial, je n'avais rien fait de spécial. Simplement amasser une petite fortune et jouir de mon immortalité en toute impunité. Même si certains démons semblait avoir une dent contre moi, pour je ne sais quelle raison. Et tout naturellement, j'en vins à demander à Myriam ce qu'elle comptait faire maintenant qu'elle savait qui j'étais et où je résidais.

J'avais parlé, répondu et Myriam écouter. Elle consentit pourtant à répondre finalement. D'abord en parlant de son humain. J'eus un fin sourire quand elle me répondit qu'elle avait changé ces dernières semaines, trop sans doute. Un sourire un brin moqueur et légèrement attendri.

- "Myriam... Ne me dis pas que cet humain compte pour toi..."

Tiens, tiens, ma petite Myriam se serait-elle entichée d'un humain? C'était fort possible au vu de ses paroles mystérieuses. Enfin, séductrice comme elle l'était, cela ne serait qu'un feu de paille... Elle m'apprit que Satan n'en avait rien à faire de moi, que c'était juste des démons indépendants. Que jamais il ne lui avait demandé de me retrouver. Nouveau sourire en coin.

- "Tu me vois rassuré."

Elle sourit à son tour, s'avouant heureuse de me revoir et peinée que je puisse la soupçonner de me trahir.

- "Iago. C'est Iago maintenant. Myriam."

J'appuyai bien sur ce changement d'identité. Les temps avaient changé, nous aussi, surement. Il ne fallait pas l'oublier.

- "Les gens changent avec le temps. Commet savoir tes pensées à mon égard? Jusqu'à quel point es-tu dévouée à ta mission? Nos chemins se sont éloignés. Te voilà directrice de l'école, tu formes les jeunes élèves à devenir des démons dignes de ce nom, à éveiller les humains pour les sauver de Dieu. Et moi, je me fiche totalement de tout cela."

Je posai ma coupe sur la table basse, avant de me rapprocher de Myriam et de caresser sa joue du bout des doigts.

- "J'avais oublié combien tu peux être désirable... A jamais figée dans la beauté de tes 17 ans... Ravissante femme enfant, actrice de talent, directrice de l'école... Tout te réussit on dirait."

HJ: Je propose de commencer le flash-back maintenant, si tu n'y vois pas d'inconvénient ^^

Je fus un brin surpris de l'entendre bafouiller, comme soudainement intimidée. Elle était curieusement peu prolixe ce soir. J'eus un geste vers elle, instinctif, absolument pas prémédité. Elle avait sa vie, j'avais la mienne, seul le passé nous liait. Et quel passé. Un fin sourire recourba mes lèvres quand elle s'enhardit en se décidant enfin à me toucher et même quand elle évoqua un souvenir commun. Ah ça, pour m'en rappeler... Je m'en rappelais. Je n'étais pas capable d'énumérer toutes mes conquêtes, tous les endroits où je les avais emmené, mais j'étais resté suffisamment longtemps l'amant de Cléopâtre pour me rappeler de certains détails.

- "Hum, je ne me rappelle plus très bien, il faudrait me rafraîchir quelque peu la mémoire."

Foutaises que cela. Je n'avais même pas besoin de fermer les yeux pour me retrouver dans la Sérénissime. Ah Venise... Si belle, si décadente... J'avais adoré l'époque où l'Inquisition punissait les écarts de morale. Mais c'était après notre petite escapade à Venise. L'époque était alors bien différente et Cléopâtre absolument divine dans ces lourdes robes de brocart. Naturellement, nos corps nus et enlacés me revinrent avec force en esprit. Je n'avais rien oublié de sa beauté, de ses courbes féminines affriolantes. J'étais certain de pouvoir les redessiner de mémoire... Et je ne niais pas avoir également envie d'y goûter de nouveau.

Venise, la Sérénissime.

Deux démons qui se promènent dans ses rues sombres, discrets. Je n'avais pas encore changé de camp à cette époque. Mais cela me trottait dans la tête et ne serait plus long à se réaliser. C'était aussi une des dernières fois où j'avais touché Cléo. Je savais déjà que nos chemins allaient diverger et je n'avais pas cherché à l'entraîner avec moi dans cette voie. Était-ce un tort? Je savais dans quoi je m'engageais. Elle était plus âgée que moi, elle était assez grande pour prendre ses propres décisions en toute connaissance de cause. Or, elle était du côté de Satan, du Bien, ironiquement, luttant contre les ambitions de Dieu de façon zélée. J'avais été un Prince zélé. Mais cette nouvelle obligation ne pouvait pas me tenir enchainé indéfiniment.

Venise avait été une parenthèse, une sorte d'adieu également. C'était sans doute pour cela que cet épisode là restait gravé aussi nettement dans ma mémoire. Et dans la sienne, apparemment.

Je fermai un instant les yeux, faisant un bond de centaines d'années dans le temps. Des rires, de la musique... Un bal vénitien dans la plus pure tradition. Masqué. Je savais quel masque dissimulait ses traits comme elle savait lequel me cachait. Joueurs, nous avions intégré cette petite fête humaine, nous enivrant de danse et d'alcool. J'aurais pu reproduire certaines musiques passées cette soirée là, tant elles imprégnaient mon souvenir.

[Désolée, c'est court, mais j'ai pas les yeux en face des trous >.<, si quelque chose ne va pas, MP moi \o/]

[Et voila mon cher, le flash-back est commencé si ya un truc qui cloche, MP moi =) ]

Non, comment ne pas se souvenir? Prétendre le contraire n'était qu'un jeu et mon regard sombre, posé sur elle, trahissait à cet instant mes pensées, qui déjà vagabondaient.

C'était un caprice de sa part. Un caprice qui ne coûtait rien. Je l'avais exaucé, tout simplement, me rendant en Italie, berceau de cette Rome jadis haïe. Quel drôle tour du sort. J'étais né dans un peuple libre, fier et sauvage, qui avait résisté encore et toujours à la folie des grandeurs de Rome. Myriam était fille de roi, l'un des plus grands que la terre ai porté, un conquérant, un guerrier. Nous aurions du être ennemis, mais nos vies passées ne devaient plus interférer dans nos vies célestes. Et pourtant, mettre un pied sur le sol italien ne se faisait pas sans une certaine satisfaction d'avoir vu cette Rome honnie détruite. Terminé l'empire. Victime de sa folie, de sa décadence. Jadis, oui, cela avait été un beau rêve. Une terrible réalité pour les peuples opprimés. Mais il n'en restait rien.

Ne restait que la beauté.

La beauté d'un bal.

Je me rappelais de l'architecture de cette villa, aujourd'hui détruite. Les couloirs, les colonnes, le mobilier, plus raffiné qu'en France. Et Myriam était apparue, magnifique en pourpre et or. J'avais opté pour du noir et de l'argent, plus sobre, mais non moins somptueux. Le loup était simple, lui aussi, de velours noir, tout simplement, mais il n'était pas difficile de me retrouver tant mon regard était difficile à oublier. Nous étions deux dieux parmi les simples mortels. Je m'amusais à séduire les jeunes vénitiennes masquées, sans pour autant oublier qui était ma cavalière. Mais jouer de mon charme était une seconde nature alors, plus développée que maintenant. Nous dansions à nous en étourdir, insouciants, alors que je savais pourtant cette soirée être l'une des dernières. Myriam l'ignorait, évidemment, et devant son sourire éblouissant et son regard mutin, je ne me sentis soudain plus le courage de la prévenir.

Qu'elle danse et s'amuse, libre de toute appréhension.

Mais toute fête avait sa fin et nous rentrâmes tous deux, sans pour autant avoir envie de dormir. Le sourire de Myriam trahissait assez bien les idées qu'elle pouvait avoir derrière la tête. Elle s'approcha et nous nous embrassâmes, de façon légère, par sa faute. Je la regardai s'éloigner vers la chambre et je l'y suivi, un sourire caractéristique accroché au coin des lèvres. Elle faisait mine d'ignorer ma présence, mais mon regard brûlant devait lui consumer la peau. Toute la soirée, nous avions joué à nous frôler, nous aguichant l'un l'autre sans concrétiser quoique ce soit. Les petites vénitiennes à qui j'avais fait perdre la tête n'étaient qu'un prétexte au jeu. Et je n'avais eu de cesse de regarder Myriam quand elles se collaient à moi au détour d'une danse, alanguies, totalement offertes.

Myriam se tourna vers moi, me jetant un regard innocent qui faillit me faire perdre tout contrôle. Mais je croisai simplement les bras sur la poitrine, m'appuyant contre le chambranle de la porte, apparemment maître de moi-même.

- "Je me demandais si tu avais besoin d'aide pour retirer cette robe somptueuse."

Délacer le corset... M'emparer de sa poitrine avec avidité... La rendre folle de désir jusqu'à ce qu'elle me supplie. Et je savais pourtant que cela ne se déroulerait pas forcément ainsi, Cléopâtre n'étant pas femme à se laisser dominer. La bataille n'en était que plus excitante.

[Toutes mes excuses pour ce retard impardonnable >.< Grosse panne d'inspiration ]

Elle jouait bien les jeune filles chastes et rougissantes, c'était indéniable. Et tellement mensonger quand on connaissait son tempérament volcanique. Mais soit, si, ce soir, elle décidait d'être cette femme là, je n'y voyais aucun inconvénient. Pour ma part, je devais contrôler mes instincts, qui me hurlaient de cesser ce petit jeu et de la prendre avec passion, sans autre forme de procès. Surtout que je savais qu'elle adorerait. Mais ce serait perdre. Alors un peu de patience, j'avais toute la nuit. Voire toute mon immortalité. Pour étreindre les plus belles femmes que cette terre puisse porter. Et j'en avais déjà connu beaucoup. Des étoiles filantes dans ma longue vie. Mais certaines restaient gravées dans ma mémoire. Certaines avaient été davantage que de simples maîtresses. Je pouvais être froid et calculateur, mais je savais aussi être passionné et amoureux. Pas souvent, mais cela demeurait pourtant un fait. J'étais un démon, mais pas totalement maléfique. Même pas à moitié en fait. Je vivais pour moi, simplement. Si cela signifiait détruire quelques vies, tant pis.

Je lui demandai alors si elle avait besoin d'aide pour retirer sa merveilleuse et ô combien compliquée, robe de bal. Je la soupçonnais d'avoir fait exprès de la faire si... extravagante. Un vrai cesse tête pour des mains empressées. Il fallait réfréner mon impatience, tout simplement. Elle me tourna le dos, timidement et releva sa longue chevelure pour me laisser admirer la courbe parfaite de son cou de cygne. Mes mains s'affairèrent alors, patiemment, précisément, désserrant le corset qui comprimait sa poitrine. C'était un exercice de contrôle des nerfs et, fort heureusement, j'étais assez doué pour cela. Elle fit volt face avant que je n'ai fini, aguicheuse, sensuelle, sa caresse électrisant mes sens, avant de me tourner de nouveau le dos... Diablesse tentatrice.

- "Je me demande comment tu as réussi à l'enfiler, surtout."

Mes lèvres baisèrent alors la peau fin de sa nuque, alors que je murmurais :

- "Rien ne me résiste ma chère, tu devrais le savoir."

Que ce soit une robe ou... une femme. Réponse pleine d'arrogance s'il en est, mais c'était la plus stricte vérité. En plusieurs siècles de vie, je ne me rappelais pas avoir essuyé un seul refus de la part d'une femme. Un peu de résistance, des regards effarouchés, mais j'avais toujours eu ce que je voulais à la fin. Cléopâtre n'avait pas résisté d'avantage, mais elle n'en avait pas eu envie non plus. Nous étions deux démons, âgés, puissants, alliés par le sexe. Nous prenions du bon temps ensemble. Nous nous entendions bien. Des amis, voilà notre relation. Un peu améliorée par du plaisir.

Son coup d'œil ne m'échappa pas, mais je l'ignorai, me concentrant sur ma tâche délicate, avant d'enfin parvenir à exposer son dos à mon regard. Mon souffle brûlant caressait sa nuque, alors que mes doigts jouaient sur la peau de son dos, avant de descendre sur la courbe affolante d'une fesse ferme et ronde. Je m'emparais ensuite de ses bras, la forçant à les décroiser de sa poitrine pour que la robe tombe en corolle autour de ses pieds. Je me collai alors dans son dos, lui permettant de sentir ainsi la force de mon désir, tandis que mes paumes emprisonnaient les monts jumeaux de sa poitrine.

Pourtant, je n'avais toujours pas perdu le contrôle... Pas encore.

- "Il faudra trouver quelque chose de plus compliqué la prochaine fois, pour te garder des vils assauts des mâles affolés par ta beauté."