Que s'avance le roi sur l'échiquier | Aaron

Je ne dormais plus aux heures habituelles, les partiels approchaient à grand pas et en plus d'être crevé, j'avais du mal avec mes études. Je fatiguais vraiment. Mais je devais aller en cours. Et puis je m'endormais une fois. Manquant une partie de ce dernier. Au final je dus me traîner jusqu'à la bibliothèque. Je devais absolument réviser. Alors je me mis au fond de la bibliothèque, quelques livres sur la table, des feuilles volantes en guise de cours. Et puis commença la prise de note. Du moins jusqu'à ce que je m'endorme une nouvelle fois. Incapable de résister à la fatigue qui m'envahissait.

J'avais chargé la mule. Je n'étais plus capable de rien. C'était affreux d'être aussi fatigué. Mais je devais me reposer. Alors je ne luttais pas. M'enfonçant rapidement dans ce qui maintenait mon corps en vie. Mon coeur ralentissant brusquement laissant ainsi chaque cellule de mon corps se faire bercer par ce tambourinement sacré. J'étais bien du moins jusqu'à ce que quelqu'un ce bouffe ma chaise et ne s'étale comme une merde au sol.

Pour sursauter, j'avais sursauter, aucun doute. Je pense même que durant quelques secondes mon coeur s'emballa. Et puis le retour au calme. C'était juste un rat de bibliothèque qui s'était étalé. Me lavant alors, je la laissais s'excuser alors que je m'affaires à ramasser ses affaires. Une geek du ciel on aurait dis. Et puis elle me demanda si elle ne m'avait pas fait mal. Alors je relevais le regard vers cette jeune femme mal assuré. Lui souriant avant de repondre.

— Ne t'inquiète pas pour moi. Et toi ? La chute a semblé brutale, rien de casser ?

Oui j'étais comme ça. Gentil avec tous le monde. Et puis, elle avait fais une sacré chute. Me relevant alors, je lui tendis ses affaires. Les ayant regrouper tant bien que mal. Toujours le sourire aux lèvres, j'étais toutefois bien claqué. Fallait que j'arrête un jour sinon j'allais mourir de fatigue avant la leucémie.

— Tiens, une passionnée d'astronomie on dirait !

Je ne voulais pas spécialement engager la conversation, mais elle avait l'air si paniqué qu'elle allait me claquer entre les doigts.

Elle était confuse, voir gêné que j'eus pu découvrir sa passion. Ok je tombe sur une malade qui n'assume pas. Putain, je les trouvais toute. Et lui elle constata que je bossais sur l'histoire antique. Ne pouvant retenir un commentaire. Ce qui me fit sourire. Je m'en foutait royalement, mais allez dire à une gamine qui vient de se vautrer qu'on s'en branle de sa science. Et puis, je ne voulais pas être méchant non plus. Elle finit par ce taire et un silence gêné apparut. Vous vouliez que je lui dise quoi ?! Super je suis content pour toi ?

Et puis elle s'excusa une nouvelle fois. Me disant qu'elle ne voulait pas me déranger. Sauf qu'elle ne bougeait pas. Je sentais que je venais de tomber sur une pucelle en chaleur qui ne semblait pas contrôler ses hormones. Soufflant un bon coup, j'essayais de composer au mieux la réponse qui allait suivre. Évitant d'être trop méchant, mais en étant assez directe.

— Écoute, t'es une fille sûrement sympa, mais la tu m'emmerdes un peu. J'ai besoin de dormir et, ou bosser et avec toi qui semble être à deux doigts de pleurer c'est pas facile. Donc si tu pouvais vraiment me laisser, ca serait très sympa.

Et puis je me remis sur ma chaise. Mettant mes écouteurs. Lui indiquant clairement que je n'avais pas de temps à perdre avec le chamboulement de ses émotions. J'étais de moins en moins sympa à cause de la maladie. Dommage que ce soit une fille qui ne semblait pas méchante qui avait pris. Voilà. Je l'ignorais proprement. Plongeant dans mes livres et mes notes je ne me retournais pas. Je n'avais pas honte au contraire.

Mais j'étais plus ou moins blasé de tomber sur des pieds qui s'enterraient dans leurs excuses sans jamais chercher à s'en sortir. Il avait la vie et il l'a gâché dans leurs connerie. Moi je n'avais pas la vie, je me détruisais, mais j'avais au moins le mérite d'affronter les problèmes. Pas comme elle qui semblait être le parfait exemple de la gamine soumise surdoué incapable de se bouger le cul pour avoir l'aire d'autre chose que les souvenirs de reliques de sa grand-mère. Bref, oui je venais de péter un câble intérieurement. Non je n'allais pas excuser.

Elle retira mes écouteurs. Totalement plus assurée. Elle avait bouffé du lion ou quoi ? Elle me demanda de m'excuser. Elle avait craqué elle. Je sentais qu'elle allait me faire chier jusqu'aux bout. Ca c'était sur. Elle avait vraiment la tête de LA fille qui pouvait te ruiner une journée de révision à une semaine des exams. Bref je devais garder ùon calme. Après tout je n'étais pas méchants. J'étais juste naze et je ne devais pas me laisser envahir par la fatigue. Pourtant ce fut bien sous l'énervement que je répondis.

— Non.

Et puis elle reprit, comme-ci ma réponse n'avait pas suffit. Elle commença à me balancer sa vie à la gueule. Très bien, je m'en fichais parfaitement. Et je ne l'avais pas méprisé, je l'avais gentiment envoyais balader. Elle réclama une troisième fois des excuses. Elle voulait quoi une claque ? Nan mais franchement, comment être aussi chiante et inutile. Elle pensait que j'avais un problème avec elle. Oui j'en avais un. Et le problème c'est que je venais ici pour être au calme et qu'elle me soûlait. M'empêchant de dormir et réviser en paix.

— Écoute, je suis une sous merde qui essaye de réviser la journée, car je suis trop défoncer pour le faire l'après midi. Alors pourquoi je m'excuserais de t'avoir demander de partir si on part du principe que j'essaye de récupérer ma nuit pour réviser. Chose impossible avec quelqu'un dans les parages.

Soufflant un coup, je repris mon calme. Essayant de lutter contre ce qu'il venait d'arriver. Une migraine pas possible qui me cloua quelques minutes. Et voilà elle avait tous gagner cette connasse d'intello. Putain, si elle savait que j'étais pareil qu'elle sauf que moi, j'avais eu les couilles de m'habiller autrement qu'un sac. Non, calme Aaron. Ca va passer. Sauf que non. Je ne dis rien durant de longues minutes et justement rien ne se passait. Je haïssais ce corps et cette mort imminente.

— Franchement, j'ai rien contre toi. Je suis désolé de t'avoir blessé, mais je suis ni en forme ni d'humeur. Alors excuse moi de t'avoir offenser.

Voilà c'était dit. Reclaquant mes livres je les pris avec mes notes. Me dirigeant vers la bibliothécaire. Lui montrant la carte étudiante avant de les enfourner dans mon sac et de quitter les lieux en silence. J'étais certain qu'elle ne m'avait pas suivi. Après tous je lui avais donné des excuses. Alors je commençais à descendre les escaliers lorsque mes jambes se mirent brutalement à trembler. Pas maintenant ! Pourtant je ne saignais pas. C'était juste mes jambes qui déconné... Et puis je dû laisser glisser mon sac sur le sol avant de l'imiter. Dos contre le mur, j'attendais que cela ce passe. En vain. Ma vie ne tenait plus qu'à un fil. Un fin filament qui venait de menacer de céder. C'est horrible. Horrible d'attendre que cela ce passe. Horrible d'avoir un corps qui refusait tous et quand il voulait. À quand la mort salvatrice que j'en finisse...

Et puis mes jambes cessèrent de répondre et je me relevais. Plus pâle que jamais, je partie au toilette. Essayant de faire descendre la température qui venait de monter par tous les moyens possible. Eau froide, médicament... Patience. Mais en vain... J'allais devoir supporter cette tare durant le temps que mon corps s'en remette. Je finis donc par sortir. Le visage humide et cernés.

Elle était là… Encore. Sauf que cette fois mon corps entier se raidit. Oubliant même de respirer. Je déglutis difficilement lorsqu'elle me tendit une plaquette de pilules. J'étais interdit. Bloqué face à la situation. Elle argumenta en me disant que j'avais fait tomber cette plaquette. Sans la prendre, je quittais la plaquette du regard pour la fixer elle. J'essayais d'y lire ce qu'elle comprenait, ce qu'elle pensait. Fronçant les sourcils sous la douleur grandissant qui envahis ma tête. Calme. Elle n'avait pas pitié. Elle semblait me regarder comme avant…

Et puis elle reprit la parole m'indiquant qu'elle c'était perdu pour me retrouver. J'avais du mal à savoir si elle avait compris. Si elle m'avait vu. Dès qu'on connaissait ma maladie, l'on m'abandonné ou m'utilisé. Rare était les surprotecteurs. Alors qu'était-elle. Je n'étais pas rassuré de savoir quelqu'un en possession d'information aussi vitale que cette dernière. Alors, après de longues minutes de silence je la remerciais. Prenant la plaquette avant de la fourrer dans ma veste … Elle ne pourrait plus tomber au moins …

Et puis je baissais les yeux. Je devais trouver un truc à dire sans pour autant lui laisser la possibilité de parler. De poser des questions… De comprendre la situation. Alors je lui fis un faux sourire. Ce genre de sourire inspirait que l'on pourrait croire vrais. Genre plein de bon sentiment, bien sincère, mais qui au fond n'était pas du tous pensé.

— Encore merci … Bonne continuation ! Et encore désolé pour toute à l'heure.

Je voulais surtout rentrer chez moi et m'écouler sue le lit. Je n'étais pas bien du tout et je n'aimais pas le fait qu'on puisse connaitre ma maladie. Elle la connaissait … C'était ca le problème. Enfin même si elle n'en avait pas conscience. Du moins je l'espérais. Je n'acceptais pas que quelqu'un connaisse cette énorme faille dans ma vie. Alors, je préférais fuir le plus loin. Espérant que la crise passe.

— Leucémie lymphoïde chronique

Mon monde s'écroula en quelques secondes. Je cessai de marcher, devant même lutter pour ne pas tomber. Je n'aurais jamais cru qu'elle me sortirait cela. Pas maintenant. Sous le choc, personne n'avait jamais réussit à me le dire avec autant de précision. Personne n'avait ciblé ma maladie, sauf les médecin. C'était toujours Leucémie, maladie du sang ou cancer, mais jamais, au grand jamais le nom en entier. J'étais mal. Ces trois mots m'avait tué. Complétement. Fermant les yeux j'espérais que c'était un rêve. Mais j'étais incapable de concevoir cette hypothèse.

C'était comme me retourner vers elle pour la regarder. Je ne pus. Mon monde venait de s'arrêter en même temps que ma vie. J'avais l'impression qu'elle m'avait poignardé en plein coeur. Qu'elle m'avait arraché la moelle, brulait la peau. Elle m'avait achevé en quelques seconde. Et puis elle ajouta qu'elle avait reconnu les cachets… Le bras tremblant, j'eu du mal à me calmer et puis enfin, ma voix se libera d'elle-même, déliant la langue qui refuser de communiquer.

— Précoce. Une LLC précoce.

Me retournant alors je lui fis face. Elle me faisait peur tout à coup. Je n'étais pas rassuré. C'était instinctif. Je ne pouvais pas concevoir qu'elle puisse me vouloir du bien. Non seul un monstre pouvait rappeler à un mourant l'état qui le caractérisait. J'étais tendu en plus d'être sous le chocs. Je n'arrivais pas à m'en remettre. Elle avait tapé la où ca fait mal. Et ça, je ne pardonnais pas. Même si c'était involontaire il y avait d'autre moyen de le dire. Ca bien sur, je le gardais pour moi. M'avançant à nouveau vers elle, camouflant la crainte qu'elle provoquer en moi.

— Tu as vu juste et je ne demanderais pas comment tu as connue ces cachets.

Elle venait de me fusiller sur place. Elle m'avait détruit. Et ça je ne pouvais le supporter. Respirait été devenu difficile pour moi. Le stresse, l'angoisse, la honte d'être aussi faible. Tous mes mauvais côté venait de ressortir simultanément à cause d'elle et de sa façon d'agir avec moi. Elle n'était pas une simple écolière fasciner par l'astronomie. Elle était quelqu'un qui m'avait percé à jours ...

— Je te demanderais juste de ne plus m'approcher, rien de personnel.

Lorsque je l'entendis reprendre la parole j'eu l'impression d'être un monstre. Je persécutais une fille qui n'avait rien demande qui avait trouvé ma faiblesse. C'était ca le vrai problème être un malade incapable de gagner contre une maladie, un malade qu'on aurait découvert. C'était bien cela l'unique problème. C'était pathétique. Si ca ce trouve, elle connait les cachés à cause d'un proche décédé… Je suis vraiment minable d'attaquer une fille qui n'a rien demandé …

Elle commença à s'embourber dans ses propres explication, butant sur chaque mot. Je ne savais plus quoi faire. Entre le choc de l'annonce et cette pauvre fille qui semblait prête à exploser face à moi… Il fallait que je trouve un moyen de nous calmer tous les deux. Et puis elle ajouta qu'il était idiot d'avoir peur d'un nom… Oui c'était idiot, mais c'était pas le mot qui me faisait peur, mais bien ce qu'il définissait. Elle continua alors à se rattraper au branche, futilement et sans grande réussite… Elle était complètement perdu et ne savais même pas où aller, des pensées chaotiques, un illogisme certain.

Elle se confía alors plus ou moins à moi. M'annonçant qu'on la traité de Cyborg et qu'il était inutile de dire que je m'en fichais, car elle le savait. Un bon point déjà. Elle me faisait pitié à présent, peur et pitié, drôle de mélange. Elle avait réveillé le salop que j'étais les jours de grande fatigue, elle m'avait donné envie de lui en mettre une et puis, là elle me faisait flippé tellement elle paniquait…

— Euh écoute, désolé de ma réaction, mais c'est pas vraiment une chose que je cris sur les toits.

Dis-je en m'approchant doucement, levant même les mains pour essayer de la calmer. Esquissant un semblant de sourire je voulais surtout qu'elle arrête.

— Pas besoin de te mettre dans tous tes états, c'est fait, c'est passé, faut se calmer maintenant, ok ?

Et puis je m'arrêtais enfin. Soufflant un bon coup, c'était con de lui demander de se calmer alors que moi même j'étais toujours complètement perturbé et paniqué. Ce qu'elle m'avait fais je ne l'oublierais pas. Je sentis alors des regards sur nous et j'eus une soudaine envie de disparaitre. Cool, j'étais grillé pour l'année ici … Super, j'allais devoir trouver un autre endroit pour réviser.

— Euh … On va sortir d'ici, je vais te payer un … jus de fruit et puis je … Je rentrerais chez moi ok ?!

Fait un meurtre ? Oui c'était un peu cela. Tu m'avais littéralement tué, mais pas grave. Et lorsque je lui proposais de boire un verre elle prit l'invitation pour elle. Comme elle veut. J'étais un peu à sec, ça tombé bien. Oui je sais ce n'était pas très galant, mais je n'avais pas trop envie de l'être. Nous sortimes enfin de la bibliothèque. Enfin. Elle remarqua alors un petit café tranquille que je n'avais jamais remarqué. Comme quoi je ne faisais pas souvent attention au chose qui m'entourait. Elle me demanda alors si cela m'allait avant de m'avouer qu'elle était arrivé depuis peu.

Levant les yeux face à sa remarque j'avais envie de lui dire que je m'en branlais tellement que j'allais devenir stérile à force de le faire. Elle était vraiment un boulet. Comment quelqu'un comme elle pouvait exister ? Comment pouvait-on être aussi … Loupé ? Ce n'était pas humain de l'être à ce point. Quoi qu'il en soit j'haussais les épaules pour ne pas lui jeter à la gueule qu'elle me soulait.

— Comme tu le sens, j'te fais confiance.

Ouais mon cul, c'était surtout pour que tu me lâches et vite. Elle me rassura alors, m'affirmant qu'on ne se reverait plus. Youpi, je ne l'aurais plus dans les pattes et je pourrais réviser tranquille. Une bonne chose me direz-vous. Me la taper à vie n'était pas acceptable. Surtout tant qu'elle aura son balais dans le cul et cette aura qui m'inspirait toute sauf de la confiance.

Nous arrivâmes donc au fameux café ou l'on s'installa. Préférant la laisser choisir. On ne sait jamais, elle pourrait me taper un steack pour un refus de coopération. Et puis l'on commanda avant qu'on nous serve. Regardant avec désespoir la porte. Je n'attendais qu'une chose, pouvoir partir et ne plus jamais la recroiser. Elle me faisait pitié, honte et peur. Illogique n'est-ce pas ?!

Alors je ne décrochais pas un mot. Me contentant d'être patient sans montrer l'impatience qui m'envahissait. Vite, lâche moi qu'on en finisse !