Aaron Lewis [Fini]

J'aurais du mal à définir ce que je suis physiquement, après tout je ne suis pas du style à me lancer des fleurs. C'est vrai, étant malade je ressemble souvent à un zombie, surtout lorsque j'oublie mes médicaments... Je suis souvent malade, rarement ok et en pleine forme. Pourtant, j'aime faire du sport. J'en fais, j'ai besoin d'être bien dans mes baskets. Alors certes je vais mourir plus rapidement que les autres, mais je préfère avoir une belle gueule le jour de ma mort. Même si j'ai le visage souvent creusé, la peau souvent pale. Je suis certes assez grand, mais je suis aussi assez fin. Pourtant, ce n'est pas fautes de manger pour dix. Musclé ? Pas trop, je pense que j'ai le corps entretenue, mais je ne le cultive pas comme un objet d'art. Le regard chocolat (chaud), des cheveux châtains que j'ai beaucoup de mal à dompter.

Certaines me disent charmant. Beaucoup me prennent pour un tombeur. Alors, je pense que je ne dois pas être si désagréable que ça. J'ai souvent du mal à me considérer comme beau. Les gens me voient quand je suis présentable, moi je me vois tous les jours. Je me vois les jours où je suis malade, je me vois en train de mourir. Peu de personnes sont au courant de ma maladie. Non pas par fierté, mais car les gens ne me traiteraient plus comme quelqu'un de normal. Je serais exclut.

Alors oui, ça me fait sourire de voir les gens en extase sur moi. Ça me fait sourire de savoir que les filles me croient parfait. Mais derrière cette gueule d'ange il y a un mec à problème.

J'ai tendance à jouer avec ma vie. En effet, ayant vécu très longtemps dans la peur, je n'ai pas vraiment pu m'amuser. Alors maintenant je me rattrape. Je profite à mort de tout ce que je fais. Boire, fumer, draguer ... En sommes je vis. D'une nature souriante en société, je suis le joyeux petit lutin qui met l'ambiance. J'aime que les choses bougent. J'aime le mouvement. C'est simple, je suis incapable de ne rien faire. Pourtant, quand je rentre chez moi, lorsque je suis seul, j'ai l'impression d'être dépressif. M'arrêtant de vivre. Restant des heures contre le mur de ma chambre à fixer la vie qui passe. Penser à ce que je vais rater, ce que je ne pourrais jamais faire. Ces moments-là, j'en ai besoin. Cela me rappelle à quel point j'ai été égoïste. Me rappeler que si ma mère est malade et triste, c'est à cause de moi. Penser aux choses que je fais. Les regretter.

Parfois j'ai l'impression de ne pas être seul dans ma tête. L'impression que des personnes me poussent au vice pour après les regretter. Mi-ange, mi-démon. Je suis capable du meilleur comme du pire. J'en ai conscience. Cette vision des choses ne plaient pas à tots le monde.

J'ai d'ailleurs beaucoup d'ennuies avec les gens. Ils n'aiment pas toujours que je leur dis en face ce que je pense. Car oui je ne mâche pas mes mots. Je suis un chieur sur-excité qui a un mot à dire sur tous, capable de déprimé pour un détail. Vivre pour vivre. Je n'ai plus rien à attendre de la vie. Je n'ai personne à aider. Je me refuse à créer le moindre lien durable avec les gens. J'ai certes des amis, mais très peu de proche. Je n'ai aucune copine, et celle que j'ai eu ont comprises que je n'allais pas m'engager durablement. J'ai mes secrets, les gens qui m'entoure le savent. Ils ne me demandent rien et je les remercie.

Il y a 17 ans;

Née à Bristol dans la nuit de Noël, je fus un peu le cadeau inespéré pour ma mère. Institutrice dans une école primaire, ma mère c'était fait larguer par mon père quelques mois avant ma naissance. Cette femme qui me mit au monde était d'un courage exceptionnelle, cumulant son travail à l'école et mon éducation. Et il en fallait du courage. En plus d'être hyperactif, j'étais un casse cou doublé d'une curiosité maladive.


Il y a 13 ans;

Quatre ans après ma naissance un drame frappa la famille. Des fièvres chroniques, des fatigues répétitives, pertes de connaissance et autres problèmes de santé. Des symptômes qui menèrent ma mère à me conduire à l'hôpital. Verdict sans appel, il y avait peu de maladie qui causait la baisse des plaquettes. Vous l'aurez compris, j'avais quatre ans lorsqu'on me trouva une Leucémie. Le seul point position fut que la maladie n'était pas agressive. Le point très négatif fut que ma mère n'avait pas les moyens de payer un traitement vraiment efficace. Il y a donc treize ans que les ennuies ont vraiment commencé.


Il y a 10 ans;

Réelle début d'une série noire. J'avais sept ans, plus malade que jamais et ma mère, fatigué par les deux emplois qu'elle avait, finis par faire un malaise. Ce petit accident à première vu anodin, détruit définitivement nos vies. Ma mère était atteinte d'un cancer du sein. Deux maladies, aucun financement. La merde en sommes.


Il y a 5 ans;

Notre départ pour Londres. Changement d'école, de ville et amélioration pour moi. Un nouveau médicament venait d'être commercialisé, prix des soins plus accessible, un quotidien plus facile pour moi, mais aussi pour ma mère. Toujours malade. J'avais grandi. J'étais plus sage, moins turbulent à la maison. Plus facile à vivre. De la sagesse ? Pas vraiment, j'avais juste pris conscience de l'état de ma famille. Ménager ma mère était devenu une obligation. Elle qui avait tous sacrifié pour moi. Une complicité hors norme entre nous. Mais une complicité qu'elle ne voulait plus. Elle n'assumait plus. Elle ne pouvait plus s'occuper de moi.

Elle estima donc que Londres serait la meilleure ville pour nous deux. Ville ou mon père vivait. Homme qui après douze ans d'absence, accepta de reprendre enfin ses responsabilités. Au moment où je changeais pour elle, au moment où je devenais raisonnable... Estimant surement que je refoulais ma vrais nature...


Il y a 2 ans;

Départ de ma mère pour Bristol. Séparation qui coïncida avec une annonce dramatique. D'après les médecins, les longues années de mauvais traitements (médicaux) n'avait pas aidé mon corps à se battre. Mon espérance de vie avait réellement diminué. Vingt ans... J'irais donc jusqu'à vingt ans. Sauf si je reçois une greffe de moelle ... Augmentant alors ma vie d'une dizaine d'années ... Une personne était compatible, ma mère, mais cette dernière ne pouvait malheureusement plus m'aider. Elle-même malade, et à cause de la chimio, la greffe était impossible.


Aujourd'hui;

17ans, hyperactif, élève depuis peu au Birkbeck College en Histoire et Archéologie. J'aurais pu arrêter les études, mais de une ne rien faire m'emmerde, et de deux les soirées étudiante, Voilà quoi. Depuis le départ de ma mère, tous mes efforts pour devenir un sage petit garçon, était tombé à l'eau. Après tout, j'allais mourir. Faire vivre un enfer à mon père et sa nouvelle famille était mon objectif. Malgré les coups bas que je pouvais lui faire, mon père resta fidèle à cette promesse qu'il avait fait à ma mère. Prendre soin de moi. Tout-à-son honneur...