Le temps des annonces [Ryu et Sexy Yue Hue] [*sort]

Beaucoup d'évènement c'était passé depuis la dernière fois que j'avais vu Ryu. Premièrement, une guerre avait visiblement éclaté et j'avais du faire face à nombre de démon, les tuants et allant sans aucun doute contre mon éthique, mais malheureusement les choses ne changeraient pas si je demeurais passif, mais surtout si je mourrais. Deuxièmement, j'avais comme qui dirait ressentit un changement… Je n'avais plus l'impression d'être sous surveillance, j'avais l'impression d'avoir gagner une liberté qui ne m'était pas familière…

Je crains alors que Ryu est décidé de se débarrasser de moi, mais ce n'était pas le cas, j'étais toujours sous sa protection… Non il y avait quelque chose d'autre, quelque chose qui avait disparu et je n'arrivais pas à définir cette chose.

Je devais pourtant savoir et pour savoir je devais rendre visite à Ryu. Chose que je me décidais enfin à faire, profitant alors d'un évènement à fêter pour me rendre chez mon maitre. Avançant presque à reculons, je finis par voir se dessiner la maison de mon estimé professeur, m'arrêtant alors devant la porte, je soufflais un bon coup avant de signifier ma présence.

Un peu nerveux, j'avais l'impression que je n'avais jamais réellement réussi à regagner la confiance que j'avais pour l'homme qui m'avait guidé. Non pas que je le crois capable de me trahir, mais, je le savais attaché aux règlements et je n'avais pas réellement suivi les lois. Pire, j'avais clairement trahis ce dernier, le faisant sans aucun doute passer pour ce qu'il n'était pas auprès de nos supérieurs respectifs.

La porte finit par s'ouvrir sur Ryu et je m'inclinais par habitude. Finissant par me redressait, je lui tendis un présent avant de m'excuser.

« Désolé pour le retard, je n'ai pas vu le temps passer. »

Certes je devais avoir cinq minutes de retard, mais j'avais été durant des années le plus ponctuel des hommes, mais disons que depuis la mort de celle que j'aimais, j'avais… J'avais cesser d'être pleinement. Souriant alors, j'essayais de me détendre, mais avec les derniers évènements, je n'étais pas le plus détendu.

« Pour information, c'est un Katana de mon père, j'ai eu du mal à le retrouver, mais je suis sur qu'il saura se faire à ta main. »

Il était meilleur que moi et une arme de cette qualité ne pouvait que lui revenir.

Ma vie avait été chamboulée ces derniers mois. Parce qu'Azraëlle m'avait fait une demande à laquelle je ne me serais jamais attendue. Parce que la déesse des glaces, la vestales si pure, ne l'était finalement pas tant que cela. Parce qu'un démon avait réussi à pénétrer les failles de l'ange de la mort, jusqu'à lui permettre de donner la vie. Voilà une information que le monde angélique adorerait détenir. Me confier cela, était remettre sa vie entre mes mains. Elle savait que je la détestais pour m'avoir volé ma vie il y a si longtemps, pour m'avoir fait ange alors que cela m'amenait à renier mes valeurs. Et pourtant, elle comptait sur ma loyauté sans bornes. Et elle avait raison. De tous ses bénis, je n'étais pas celui qui la vénérais le plus, qui l'aimais la plus, mais j'étais sans doute celui qui ne la trahirait jamais.

Nous le savions tous les deux. Si cela pouvait échapper à Yue Hue, si elle ne pouvait comprendre totalement ce sens du devoir poussé à l'extrême, elle faisait avec et c'est ainsi que nous nous étions retrouvés avec une petite fille à élever depuis août. Azraëlle ne pouvait garder sa fille près d'elle. Moi si. Et j'étais le meilleur combattant dont elle disposait, le garde du corps idéal... Redoutable guerrier, doublé d'un homme prêt à mourir pour sa mission. Soit protéger son bien le plus précieux.

En échange de ce service, j'avais demandé la liberté pour Yue Hue. Elle était bénie désormais et deviendrait un ange à sa mort. Mais un ange qui serait sous ma coupe, pas sous celle de l'école. Comme j'avais monnayé la liberté et l'absolution de ses fautes pour Katsuo en prenant en charge Aaron, j'avais fait de même pour Yue Hue, mettant ainsi à l'abri les deux personnes qui comptaient le plus pour moi, les faisant passer avant moi, alors que je restais lié, enchaîne à Azraëlle. Un sacrifice auquel je consentais pleinement.

Katsuo avait fini par se manifester de nouveau et j'ouvris la porte sur sa silhouette dégingandée, tandis qu'il me saluait selon nos anciennes coutumes et que je faisais de même. J'étais Séraphin désormais, libéré de l'école au moins. J'avais pris mon temps, mais j'avais enfin gagné mes galons. Je me saisis de ce qu'il me tendait, intrigué.

« Tu es à peine en retard. »

Je découvris alors son présent, surpris. Un katana ? Une lame de son père ? J'admirais la lame, son fil, l'équilibre. Une merveille. Je la fis tourner entre mes doigts, alors qu'il s'expliquait.

« Merci, mais... Pourquoi ? »

Derrière moi, j'entendais Yue Hue se déplacer et je m'effaçais, invitant Katsuo à entrer.

« Il est temps que vous fassiez connaissance tous les deux. Katsuo, je te présente Yue Hue. Yue Hue, voici Katsuo, mon élève le plus talentueux. Et mon ami. »

Inutile de présenter Yue Hue, Katsuo savait parfaitement qui elle était et ce qu'elle représentait pour moi. Nous avions la garde de Nyx. Mais ce secret là, je ne saurais le révéler à mon disciple, malgré la confiance que j'avais en lui. Ce secret n'était pas le mien. Seule Yue Hue était au courant, parce que je lui avais imposé le nourrisson. Et qu'elle se révélait une maman des plus convaincantes.

Nyx était adorable. J’avais énormément de peine a croire qu’elle était la fille d’une femme capable de tant de cruauté, de malveillance comme priver Ryu de son libre arbitre, comme en faire un pantin dont nous avions tous les deux souffert. Pas de la même façon, certes, du moins, quand mes souvenirs d’autrefois refaisaient surface mais tout de même. Je restais intriguée par l’éclat des prunelles du bébé, c’était un noir intense, très profond. Si au départ, j’avais eu des doutes, j’avais douté de Ryu, maintenant, je n’en avais plus. L’enfant n’était pas de lui et même si une toute autre femme ne l’aurait pas cru, moi si. Parce qu’il ne m’avait jamais mentit, tout simplement. Je souriais, bichonnant l’enfant tout en lui changeant ses langes. Nyx ne pleurait jamais. C’était quelque chose qui m’avait surprise. Elle semblait posséder une sagesse sans nom dans les iris et savait se faire comprendre sans avoir besoin de hurler à vous fendre l’âme.

« Et voilà ! Toute propre ! On se sent mieux ainsi non ? »

Je gazouillais comme une idiote en chatouillant le petit ventre de l’enfant, ravie de la voir tenter me sourire. Elle était encore si petite ! Si fragile…Je pouvais haïr sa mère je crois que j’étais tombée amoureuse de la fille. Etrange non ? Je la rhabillais en chantonnant avant de la caler contre moi. Il était temps de manger et ensuite de faire dodo. Ryu ne m’avait pas obligée à prendre soin de cet enfant, estimant que c’était là son devoir, mais je lui avais opposé une fin de non-recevoir. Il n’y connaissait rien aux bébés, il fallait être une femme pour comprendre. Tout simplement. Quelque part, je ne pouvais m’empêcher de penser que…Peut être que notre enfant aurait eu ce regard si Amaya ne s’était pas tuée…je ne saurais sans doute jamais.

« Tu as faim ma toute belle ? »

Je traversai la maison lorsqu’un écho de voix me parvint, sans réfléchir, je me dirigeais vers l’entrée tombant nez à nez avec Ryu et un jeune homme que je ne connaissais pas. Instinctivement, je resserrais mon étreinte sur Nyx. Cependant, ayant vécu assez longtemps au Japon, je n’en oubliais pas les bonnes manières tandis que Ryu nous présentait cet inconnu et moi. Je m’inclinais légèrement en avant.

« Enchantée. »

Je jetais un coup d'oeil sur mon amant, un peu indécise malgré le fait qu'il l'ai qualifié d'ami mais surtout...Comment expliquer la présence de Nyx ?

Pourquoi ? Avais-je besoin d'une justifier un tel présent ? Non, mais je me doutais que Ryu devait s'interroger sur les raisons d'une telle offrande. C'était mon maitre et il méritait le meilleur. Cette lame était parmi les plus connu de notre époque et je ne doutais pas qu'elle s'accorderait à merveille avec lui.

« Car il me semble qu'elle te sera plus utile qu'à moi. »

Une jeune femme s'approcha alors et Ryu me la présenta. Yue Hue, sa compagne sans aucun doute. C'était une jeune femme des plus magnifique, mais une jeune femme qui tenait un enfant dans ses mains. Et a en voir les trait du bébé, il n'y avait aucun sang asiatique dans ses veines.

La réaction de la jeune femme ne m'avait toutefois pas échappé. Elle cherchait à la protéger, aucun doute la dessus. De même que son regard en biais. Il y avait quelque chose avec l'enfant et ce quelque chose, j'avais la nette impression que je ne devais pas en savoir davantage.

M'inclinant alors, je saluais alors la jeune femme avant de lui retourner les commodité d'usage. Souriant alors, j'essayais de faire une diversion, ou du moins, de feindre une explication qui ne semblait pas vouloir venir.

« Heureux de faire votre connaissance, et à ce que je vois, Ryu a encore cette vilaine habitude que de garder tout les enfants du quartier. »

Ouais enfin, ce n'avait pas été le cas, mais c'était inutile de le souligner, jouons le ignorant pour le coup, cela m'allait très bien et je ne les mettrais pas dans l'embarras. Entrant donc comme Ryu m'avait convié à faire, je n'osais pas réellement les regardant. Ne sachant pas sur quel pieds danser, ni quoi dire en vérité.

« Ça commençait à faire longtemps, enfin moins que la dernière fois. »

Oui, disparaitre plus de 90 ans, on pouvait faire difficilement pire. Je pouvais d'ailleurs dire la même chose de mon comportement, on pouvait faire difficilement plus tendu.

Katsuo n'avait pas compris ma question ou ne voulait pas la comprendre. Qu'il pense que ce sabre me convienne mieux car j'étais meilleur combattant que lui, je pouvais le concevoir, mais pourquoi maintenant et pour quelle occasion exactement m'offrir cet objet précieux et rare ?

« Et bien merci. »

Je ne cherchais pas à en apprendre davantage à ce sujet. Qui sait ? Si Katsuo parvenait un jour à me surpasser, qu'il le méritait vraiment et bien ce sabre lui reviendrait de droit. Je conservais ce présent dans cette optique en tous les cas, bien qu'il n'en sache rien. Je fis entré mon élève, avant que je ne sente Yue Hue dans mon dos, Yue Hue qui pouponnait Nyx. Elle faisait une mère formidable et même si je ne lui avais absolument rien demandé soncernant Nyx, puisqu'elle relevait de ma responsabilité et pas de la sienne, elle avait insisté pour s'en occuper. Parce qu'elle était une femme, que j'étais un homme et que donc, je ne comprenais rien aux enfants. Et sans doute n'avait-elle pas tout à fait tort à ce sujet d'ailleurs. J'étais soulagé qu'elle ai accepté ce rôle. Et qu'elle m'ai cru. Cette petite fille n'était pas la mienne. Jamais je ne lui aurais été infidèle. Je ne l'avais pas été en attendant de la retrouver, je ne le serais pas maintenant que je l'avais à mes côtés.

Je les présentais alors tous les deux, ignorant sciemment le bébé. Yue Hue s'inclina pour saluer Katsuo et il fit de même, non sans lancer une pique concernant la présence du bébé qu'il ne s'expliquait évidemment pas.

« J'ai des devoirs Katsuo. Et je sais rendre service. »

Je n'ajoutais rien d'autre et il n'en apprendrait pas davantage. Il pénétra dans la maison, avant de lancer une banalité affligeante qui me fit sourire.

« Dis moi Katsuo, serais-tu nerveux ? »

Je le regardais en coin, pas franchement disposé à l'aider plus que cela.

« Et si c'est le cas, je peux savoir pourquoi ? Je ne suis pas un parfait inconnu, ni ton patron et je ne pense pas que Yue Hue t'impressionne au point de t'angoisser, alors qu'est-ce qu'il t'arrive ? »

Je l'épinglais du regard. Il n'était plus un jeune ange, mais il conservait des réactions très humaines. Sans doute plus que moi. Je me demandais ce que pouvait bien penser Yue Hue de ce jeune disciple emprunté. Je m'approchais d'ailleurs d'elle et lui embrassais le front, avant de murmurer :

« J'ai toute confiance en lui, s'il y a bien un être qui ne me trahira pas, toi exclu, c'est lui. »

Elle n'avait pas fait d'erreur en montrant Nyx, qu'elle se rassure.

« Tu désires boire quelque chose ? »