Dream on ( Pv Lyam)

Age : 74 Messages : 128 Date d'inscription : 30/05/2011

Une semaine de vacances !!!Une vraie semaine de vacances. C’était surréaliste. Depuis trois ans je n’avais pas réussi à avoir une semaine de vacances réelle. Si j’avais des vacances avec un de mes boulots, ce n’était jamais le cas avec l’autre. Donc finalement je n’avais pas arrêté de travailler depuis trois ans. Et là…j’allais avoir une semaine entière…. J’avais prévu plein de trucs ! Je ne comptais pas quitter la maison de toute la semaine. J’allais appeler l’esthéticienne à domicile pour des soins et surtout un massage. J’allais passer des heures dans mon bain, j’allais passer la journée à m’empiffrer devant la télé ou l’ordinateur. J’allais m’abrutir.

Ce serait mes seuls plaisirs, et je n’aspirais pas à autre chose. J’étais une femme simple. Blake ne rentrerait que tard dans la soirée, prise entre ses multiples activités que je payais tout de même encore. Et puis, elle avait un cours particulier avec son professeur. Cours qu’elle était obligée de suivre si elle voulait que je lâche du lest. Ma fille ne semblait plus la même, et je me posais de sérieuses questions sur elle. J’espérais que les examens passés, elle redeviendrait ma petite chérie.

J’avais commandé des sushis pour fêter le premier jour de mes vacances et j’attendais le livreur. En attendant, j’avais décidé d’aller prendre une douche. Une douche délassante et je m’étais démaquillée. Je m’interdisais d’utiliser le moindre blush, le moindre eye -liner pendant une semaine. Et puis je ne m’habillerai pas. Sortie de la douche, je m’emmitouflais dans un grand drap de bain tout moelleux et vaquait à quelques occupations avant que ma livraison n’arrive.

La télé allumée sur une série B, je fredonnais en rangeant tout ce qui trainait quand la sonnette retentit. MES SUSHIS !!!! J’avais une faim de loup et il n’était pas trop tôt. Je cherchais mon porte monnaie partout en hurlant à travers la pièce.

-J’arrive, j’arrive !!!

Mon porte monnaie à la main, j’ouvris la porte et m’attendait à voir le petit livreur japonais que je commençais à connaître. Mais ce n’était pas lui. Devant moi se tenait le professeur d’histoire de Blake. Celui sur lequel j’avais, je l’avoue, un peu craqué. Grand, de grands yeux doux, un sourire à faire se damner une sainte, des manières élégantes, des cheveux bruns légèrement ondulés. Je restais bouche bée devant lui, la porte grande ouverte. Ce que je ne remarquai pas tellement je ne m’attendais pas à tomber nez à nez avec lui c’était que mon drap commençait à se détacher.

-Monsieur Austec ? Qu’est ce que vous faites là ?

J’étais carrément impolie c’était un fait. Mais il était censé être en train de donner un cours à ma fille…

Age : 30 Messages : 84 Date d'inscription : 05/06/2011

Les ronrons du moteur cessèrent lorsque j’entrain dans la cour, coupant le contact. En soupirant, je sortis le petit papier sur laquelle l’écriture élégante de Blake avait tracé une adresse. Oui, c’était bien ici. Fallait-il que je tienne la réussite de mes élèves à cœur pour me déplacer ainsi en plein mardi soir…

Je devais avouer qu’elle m’avait surprise, la petite. Ce n’était pas habituel de se pointer chez ses élèves, c’était même proscrit, mais elle m’avait assuré que sa mère serait présente pour superviser la leçon. Elle en avait vraiment besoin à si peu de temps du BAC et n’avait pas pu rester après les cours…elle m’avait proposé d’aller chez elle ce soir et j’avais accepté. Ça me prouvait au moins qu’elle tenait nos cours à cœur.

Je descendis de la voiture et cognai à la porte, attendant un instant seulement avant qu’on vienne m’ouvrir. Je rougis instantanément. Elle n’était pas très habillée, ses cheveux dégoulinaient encore et son peignoir menaçait de tomber. Je ne savais pas qui elle attendait ainsi, mais il était clair que ce n’était pas moi. Je détournai le regard, gêné, non sans avoir remarqué qu’elle ne manquait pas de beauté. La première fois, j’avais été trop préoccupé par Blake, j’avais seulement remarqué qu’elle était fatiguée. Là…une femme à moitié nue, jeune, qui sortait de la douche…je rougis de plus belle.

- Je suis désolé je ne voulais pas…hm…je peux regarder, ça va ?

Je risquai un regard et baissai les yeux immédiatement. Sa serviette tombait, dévoilant le début de sa poitrine fournie.

- Votre poit…la serviette, mademoiselle.

Je résistais à l’envie de me boucher les yeux, un peu étonné par sa déclaration. Ce que je faisais là ? Blake ne l’avait-elle donc pas mise au courant ? À moins que…Blake était-elle seulement là ?

- Et bien votre fille m’a dit qu’elle n’était disponible qu’en soirée et m’a proposé de venir l’aider ici. Elle est à l’étage ?

J’étais à peu près certain qu’elle n’y était pas. Glissant un doigt dans le col de ma chemise, je le desserrai légèrement. C’était toujours un choc de se rendre compte qu’une femme qu’on trouvait quelconque pouvait être très jolie. Surtout quand elle était arrangée ainsi. Essayant d’ignorer ma gêne, je m’éclaircis maladroitement la gorge.

- Je peux entrer, miss ?

Age : 74 Messages : 128 Date d'inscription : 30/05/2011

Je ne pouvais détacher mon regard de ses grands yeux bruns. Je n’avais pas trouvé un homme autant à mon gout depuis des années et là nous n’étions qu’à moins d’un mètre. J’étais nue sous mon peignoir, et je n’étais qu’une femme. Oui, là, je redevenais ma femme. Une femme qui venait pourtant de se ridiculiser quand il me fit remarquer que ma serviette se faisait la malle et menaçait de se faire la malle. Sauf qu’elle s’était déjà fait la malle.

Bravo Emilia ! Je venais de lui exposer ma poitrine…Ni grosse, ni petite, elle était encore ronde et ferme. Non mais n’importe quoi…Décidément cet homme me transformait en véritable adolescente qui se laisse emporter par ses hormones.

Je devais vraiment paraitre impolie et idiote à le regarder la bouche grande ouverte mais je ne pouvais détacher mes yeux de son visage. Je ne saurais lui donner un âge exact. Mais j’étais troublé par ce visage masculin pourtant si doux. Mais il m’a fait revenir à la réalité quand il m’a dit qu’il était venu pour le cours de Blake. Je l’ai fait rentrer en ouvrant en grand la porte et en lui désignant le salon. J’étais toujours bouche bée, sans voix, et je ne pus m’empêcher de regarder ses fesses.

A nouveau je m’empourprais. Il était là pour Blake. Sauf que Blake m’avait dit qu’il lui donnait des cours au lycée. Je ne comprenais pas. Ils n’avaient pas du b ien se comprendre.

-Blake avait cours avec vous au lycée Monsieur Austec.

Fini pour le moment les hormones en folie, je m’inquiétais pour Blake. Elle aurait du être ici pour son cours s’il était ici. Il paraissait sur de lui. Et soudainement j’ai compris. Elle nous avait donné une version différente à chacun. Elle m’avait encore menti. Mon premier reflexe fut de prendre mon téléphone portable sur la table basse.

-Oh putain. PU-TAIN !

Et comme la dernière fois, je tombai sur le répondeur au bout de quatre sonneries. Je ne laissai pas de message et gardait le téléphone dans la main.

-Elle ne répond pas…

Je ne lui parlais pas vraiment. Je constatais qu’elle était je ne sais où, avec je ne sais qui. Je n’arrivais plus à tenir ma fille. Elle avait pourtant promis. Et si sa parole n’avait aucune valeur ? Qu’est ce que j’avais fait pour mériter ça ? Ma soirée était gâchée, mes vacances étaient gâchées. Je me mis à sangloter. Je ne comprenais pas. Mais le plus dur c’était de comprendre que Blake me mentait.

Age : 30 Messages : 84 Date d'inscription : 05/06/2011

Je sentis immédiatement que j’avais gaffe. Blake m’avait posé…enfin non, pas un lapin, puisque c’était un rendez-vous professionnel. Je n’aurais d’ailleurs jamais accepté si sa mère ne s’était pas trouvée là, moi qui n’étais vraiment pas fan des relations professeurs/élèves en dehors des cours. Déjà que les relations en tant que tel, je n’avais pas vraiment de don pour ça…Je n’aurais jamais imaginé cependant que ce serait la mère qui poserait problème. Elle avait beau ne pas être la plus belle personne que j’aie vue, il restait qu’une femme avec de belles formes et un si joli minois à moitié nue, ça faisait réagir. J’avais peur de trop réagir, justement, et aurait bien apprécié qu’elle se rhabille un peu.

- Je sais, mais elle m’a dit qu’elle ne pouvait pas et qu’elle ne voulait vraiment pas rater la séance alors...elle m’a donné ceci.

Je lui tendis le petit bout de papier pour qu’elle constate que c’était bel et bien l’écriture de sa fille. Je ne voulais pas la mettre dans l’embarras ou nuire à ma jeune élève, mais il fallait bien dire les choses comme elles étaient. J’espérais seulement qu’elle ne s’était pas mise dans une situation impossible, qu’elle n’était pas en danger. Évidemment, n’importe laquelle des jeunes femmes sensées préféraient sortir que de réviser la chute d’Alexandrie avec son vieux professeur.

Je regardai la mère se jeter sur le téléphone, un air peiné au visage. Elle avait l’air de vraiment essayer d’encadrer sa fille sans y arriver. C’était dommage de voir quelqu’un se donner tant de mal et ne rien avoir en retour. Je me mordis la lèvre, refermai la porte et calai mes mains dans mes poches.

- Mon Dieu…

Ce n’était pas élégant une femme qui jurait. Ce n’était élégant dans la bouche de personne, d’ailleurs, mais encore plus lorsque les méchancetés sortaient des lèvres en cœur d’une jeune demoiselle. Je m’avançai, retenant de nouveau son attention. Je n’étais pas aussi nerveux qu’elle, probablement parce que je n’étais pas la mère de la jeune Earl.

- Mademoiselle ? Ne vous inquiétez pas…ce n’est pas grave, je n’avais rien d’important de prévu.

Je souris maladroitement, moi qui ne savais pas comment agir en public. Mes joues étaient moins rouges, mais je ne me sentais toujours pas à ma place.

- Les adolescents ont besoin de liberté parfois…je sais de quoi je parle, ils sont souvent intenables. Blake devait ne plus tenir en place après tous ces cours. Je vous assure, ça ne me dérange pas du tout.

Age : 74 Messages : 128 Date d'inscription : 30/05/2011

J’étais réellement en colère. Ca ne m’arrivait pas souvent. La preuve en était que j’avais juré. Ce qui ne m’arrivait absolument jamais. J’avais toute l’enfance de Blake travaillé à ce qu’elle ne dise aucun mot grossier et j’avais réussi puisque je n’avais jamais entendu Blake parler comme un charretier. Jusque là les quelques bases d’éducation que je lui avais données semblaient solides. Mais je ne pouvais plus en jurer devant Dieu depuis deux ou trois semaines. J’allais de désillusion en désillusion.

Je voulais vraiment croire en fait que c’était un concours de circonstance et que Blake avait vraiment l’intention de prendre ces cours pour remonter ses notes, et que le quiproquo sur le lieu de rendez vous était une coïncidence. Mais le comportement récent de Blake me faisait douter.

Je n’en pouvais vraiment plus. Et le plus dur c’était de me dire que mes parents avaient raison, Issei aussi… J’avais beau aimer ma fille plus que tout au monde, il arriverait un moment donné où l’élever seule s’avérerait trop dur pour moi. Et c’était le cas. Mais je devais faire quoi ? Abdiquer et laisser ma fille faire ce qu’elle avait envie de faire ou tenter de sauver ce qu’l y avait à sauver.
J’en avais oublié la présence de son professeur autant que ma tenue relativement indécente. Je n’avais de toute façon pas eu de relation depuis des années et j’avais beau être sous le charme de Monsieur Austec, je ne savais pas séduire et je n’en étais pas en état.

Je n’ai relevé la tête vers lui, et remarqué sa présence à nouveau que lorsqu’il m’a dit que ce n’était pas grave. Peut-être que pour lui ça ne l’était pas, mais pour moi si. Je l’ai regardé me sourire et j’ai secoué la tête. S’il disait n’avoir que ça à faire… Et je l’écoutais plaidoyer sur les adolescents et sur Blake. Mais Blake n’avait aucune excuse. Blake avait déjà beaucoup de libertés.

-Ne la défendez pas je vous prie. Blake n’a aucune excuse.

Je passais sans doute pour une mère dure et intransigeante, ce que j’étais loin d’être, mais Blake m’avait promis de ne plus me mentir. Elle avait promis que je n’aurais plus rien à lui reprocher. Et ça recommençait. J’avais l’impression d’avoir raté son éducation, et je vivais ça comme un véritable drame.

-Et puis qu’est ce que vous en savez vous de ce que c’est d’élever un adolescent ?

Il était peut-être professeur, mais il ne les voyait que dans un cadre scolaire. Et il paraissait jeune, je doutais donc qu’il ait un adolescent à la maison. Moi j’en avais une. Et ce n’était pas simple tous les jours.

-Je vous prie de m’excuser…Je suis désolée pour ce rendez-vous manqué, je vous libère de vos obligations. Bonne soirée Monsieur Austec.

J’étais un peu rude et impolie, mais je voulais éclaircir cette histoire. Je ferais le tour de Londres s’il le fallait mais je retrouverais Blake et ça allait très mal se passer pour elle. J’avais prévu de ne pas sortir de la semaine, et maintenant j’étais obligée d’aller m’habiller. J’ai cherché des sous vêtements dans la panière à linge posée dans un coin du salon, là où je repassais presque chaque jour et j’ai commencé à m’habiller. J’allais la tuer !

Age : 30 Messages : 84 Date d'inscription : 05/06/2011

À mes yeux, tout cela n’était pas bien grave. Blake avait le droit de s’amuser une fois de temps en temps, comme n’importe quelle étudiante. Je n’étais pas fâché, un peu déçu peut-être, mais pas fâché. Je passerais la soirée à corriger, chose que j’avais négligé puisque je passais mon temps à donner des cours. Je ne voyais pas pourquoi sa mère en faisait tout un plat, puisque je lui certifiais que ça ne me dérangeait pas. Il me semblait que c’était plutôt à moi de m’énerver qu’à elle, même si elle pouvait bien entendu en vouloir à sa fille de ne pas travailler assez fort pour le BAC. Encore que nous avions fait pas mal de boulot en si peu de temps. Non, vraiment, je comprenais Blake.

- Je pense qu’elle a beaucoup travaillé dernièrement…mais c’est vous qui voyez.

Je me renfrognai un peu lorsqu’elle changea de ton, plus agressive soudain. D’accord, je n’avais pas d’enfants à moi, et alors ? Ce n’était pas parce qu’on ne possédait pas de vaches qu’on ne savait pas à quoi ça ressemblait. J’enseignais depuis quelques années, j’avais vu quelques cas à problèmes et Blake était loin d’être la pire. Sa mère, fatiguée comme elle l’était, devait dramatiser. Oublier un cours, ce n’était pas si rare chez les adolescents. Elle devrait se compter heureuse que Blake ne sèche pas l’école tout court, quant à moi.

- Sauf votre respect madame, je côtoie plus de jeunes que vous n’en verrez jamais de votre vie. Et puis, j’ai quand même vu mes parents élever mes jeunes sœurs.

Ce n’était pas comme les regarder grandir, non. Mais j’avais un minimum d’expérience et je savais que ce n’était pas pour une soirée que Blake devenait le diable en personne. Enfin, je n’allais pas la contredire en ce qui concernait l’éducation de sa fille, ça ne me concernait pas lorsqu’on ne parlait plus d’Histoire. J’hochai gentiment de la tête, prêt à m’en retourner.

- Bonne fin de soi…

Le reste de ma phrase se perdit alors que mes yeux s’ouvraient grand avant de se refermer brusquement. Nue. Elle s’était déshabillée, oubliant probablement que je n’avais pas eu le temps de sortir en si peu de temps. Un rire nerveux m’échappa. Dites-donc, j’avais droit au grand jeu ce soir. Je fus encore plus gêné par la réaction occasionnée dans mon bas-ventre qui s’était violemment contracté, espérant qu’elle ne remarquerait rien.

- Je m’excuse, vraiment, je ne voulais pas…hm.

Évidemment, elle s’était retournée au son de ma voix et j’avais eu une vision plus que parfaite de sa poitrine encore dévoilée. Et merde. Je plaquai ma main sur mon visage, probablement aussi rouge qu’une tomate, ne songeant même pas à sortir.

- Je suis désolé !

Age : 74 Messages : 128 Date d'inscription : 30/05/2011

J’ai laissé tomber mon peignoir pendant que je fouillais dans la panière à la recherche d’une culotte, d’n string ou quoi que ce soit. Je voulais m’habiller pour tenter de chercher où ma fille pouvait bien être. Je ne savais pas par où commencer et c’était le plus dur. Londres était une grande ville. Elle pouvait être n’importe où. Je ne comprenais pas pourquoi elle avait donné rendez vous à son professeur ici alors qu’elle m’avait dit que les cours se feraient au lycée. Non pas que je ne veuille pas que notre appartement serve de lieu de cours, mais j’aurais aimé pouvoir être au courant.
Poser un lapin ne ressemblait pas à ma petite Blake. Mais depuis prés de deux mois, je ne reconnaissais plus ma fille. Alors un peu plus ou un peu moins…

Je me penchai alors pour mettre un petit boxer noir quand j’entendis une voix derrière moi. Je pensais être seule jusqu'à ce que je me retrouve devant le professeur de Blake. Il n’était pas parti et il me regardait. Il me déshabillait du regard et j’ai eu l’espace de quelques secondes un temps de compréhension jusqu'à ce que je me couvre avec le premier vêtement que je trouvais.

J’étais carrément honteuse. J’avais tellement l’habitude de faire ça chez moi, que j’avais cru être seule. Et je n’aimais pas vraiment mon corps. Il avait encore les marques de la grossesse et puis je n’étais pas à l’aise avec ce corps. Pourtant une petite partie de moi se satisfaisait de la situation. J’étais nue devant lui et il se cachait le visage alors peut être que je pouvais encore plaindre.

-Retournez-vous !!

Malgré la honte, ma voix était peu mal assurée. Je n’avais même pas envie de lui hurler dessus parce que la faute était mienne. J’aurais du vérifier qu’il n’était plus là. Rouge comme une pivoine, j’attendais qu’il se retourne pour aller foncer dans ma chambre et m’habiller à l’abri de son regard.

Seulement la sonnette a retentit. J’ai passé la tête à travers la porte en espérant qu’il ‘était toujours là.

-Vous pouvez aller ouvrir ? Ca doit être le livreur.

Mes sushis…Je pensais me faire une petite soirée tranquille devant la télé, et j’en étais là à me faire du souci pour ma fille.

-Le portefeuille est sur le comptoir.

Je pris la première robe que je trouvais dans mon placard. Blanche aux fines bretelles, et très longue. Et je retournais dans le salon. Monsieur Austec avait posé le sachet sur le comptoir et je voyais bien qu’il attendait que je revienne pour partir.

Toujours honteuse, je ne savais pas comment me comporter. C’était un très bel homme et ses cheveux bouclés donnaient envie de passer la main, et on avait envie de se blottir contre lui. Je m’en voulais de fantasmer ainsi sur un professeur de Blake. Surtout qu’il devait se ficher totalement de la mère un peu bizarre d’une de ses élèves.

-Vous voulez rester et partager tout ça avec moi ?

Age : 30 Messages : 84 Date d'inscription : 05/06/2011

Me retourner ? Tiens, oui, ce n’était pas une mauvaise idée ça. J’obéis sans attendre, me trouvant un très vif intérêt pour le mur pourtant banal. Je l’observais en respirant lentement, essayant de me mettre une autre image dans la tête que celle de la jolie demoiselle…de la mère d’une de mes élèves nue. Parce que oui, il fallait l’avouer, elle était jolie. Ses cheveux humides que je savais bruns, ses yeux brillants pleins d’intelligence, sa bouche rosée à souhait…et soda ! Je ne m’aidais pas là, à fantasmer ainsi. J’aurais eu besoin d’une bonne douche froide, que je me promis avant de partir.

Je l’entendis bouger et me détendis. Elle allait s’habiller et j’aurais moins de problèmes ainsi. Non pas que ça me pose un désagrément de la voir ainsi mais je préférais éviter. Surtout quand il s’agissait de la mère d’une élève que j’avais, disons-le. Malgré tout, je n’avais pas songé une seconde à partir. Pas très logique, il fallait le dire. J’étais planté là, attendant la venue du Messie probablement. Je comptai jusqu’à trente dans ma tête avant que j’entende la sonnette. Blake ? Non, elle n’aurait pas sonné. À moins que la porte ait été barrée et qu’elle n’ait pas ses clefs. Si c’était le cas, ça voulait dire qu’elle ne m’avait pas totalement oublié. Madame Earl passa la tête par le cadre de la porte et me cria d’ouvrir, ce que je fis. Je revins chercher son portefeuille et payai le livreur qui semblait emmerdé au plus haut point. J’imaginais que, lorsqu’on passait sa soirée à se trimballer d’un bout à l’autre de la ville, on finissait par s’ennuyer.

- Merci.

Je posai cela sur la table du salon, ne sachant absolument pas comment me rendre à la cuisine. Je joignis mes mains et attendis en silence, de plus en plus mal à l’aise. Quand elle revint, habillée d’une belle robe, je me dis que j’allais enfin pouvoir partir, mais j’hésitais encore, attendant qu’elle me congédie. Lorsqu’elle parla, ce ne fut pas pour me jeter dehors, mais pour m’inviter.

- Oh euh…

Je n’étais pas certain, mais il fallait avouer que je n’avais pas pu manger en sortant du lycée et que mon ventre grondait sa désapprobation. Allez ! Avec un peu de chance, Blake arrivait bientôt et tout ne serait pas totalement perdu.

- Pourquoi pas ? À table !

Nous commençâmes à manger en silence. Nous n’avions pas grand-chose à nous dire, c’était un fait. J’étais plutôt heureux qu’elle ait renoncé à courir après sa fille dans un Londres si étendu que c’en était ridicule. Comment trouver une personne se promenant au milieu de milliers d’autres ? Quelques temps après, je remarquai un morceau de sushi sur sa joue.

- Vous avez….non, pas là. Attendez.

Je me penchai par-dessus la table et dégageai la saleté, effleurant sa joue au passage. C’était que sa peau était douce en plus…

J’étais dû pour un nouveau fard.

Age : 74 Messages : 128 Date d'inscription : 30/05/2011

J’avais même du mal à le regarder dans les yeux. Pas que ses yeux soient extraordinairement beaux ou que leur couleur soit spéciale, mais il avait un regard si doux que j’avais peur de me perdre dans cette contemplation et d’afficher un air beat tout à fait ridicule. Oui c’était ridicule. Je ne pouvais pas avoir le béguin pour un professeur de ma fille. Et pourtant, aussi dur que c’était de l’admettre, cet homme me plaisait. Il n’était pas du tout comme Issei, il n’affichait pas la même arrogance qu’Issei ou tous les autres hommes avec qui j’avais eu quelques petites histoires sans importance que j’avais cachées à Blake. Il était gentil. Ca se voyait.

Et j’étais heureuse qu’il accepte de dîner avec moi. Mon invitation n’était pas seulement portée par la politesse, et j’espérais qu’il ne se soit pas rendu compte à quel point sa présence me troublait. J’étais extrêmement tendue quand nous nous installâmes à table, et comme une idiote je remarquai qu’inconsciemment il ne prit pas la place à table de l’une d’entre nous. Nous mangions toujours côte à côte avec Blake, et là il était en face de moi… C’était comme s’il avait trouvé sa place en face de moi.

Oh non…j’étais en train de me faire tout un cinéma. Il fallait vraiment que j’arrête tout de suite. Je ne pouvais pas faire ça. Pas seulement parce qu’il donnait des cours à ma fille, mais parce que c’était ridicule.

J’évitais de porter le regard vers lui parce que j’avais peur de rougir et de paraitre ridicule, et je me terrais dans un silence pesant. Je ne savais pas quoi lui dire et je me retenais de lui dire qu’il avait de très beaux yeux. J’aurais bien sur pu parler des notes ou du comportement de Blake, mais j’avais peur de croiser ses grands yeux et de m’y noyer.

Je mangeais machinalement en évitant de croiser mes baguettes avec les siennes, et j’eus un sursaut quand il m’interpella pour me faire remarquer que j’avais quelque chose sur la joue. Mais aussitôt que j’avais, appelée par sa voix, lever la tête, mes yeux avaient croisé les siens et je me perdais dans leur éclat noisette.

Il se pencha alors que j’essayais de trouver où j’avais beau me salir, et tout mon corps s’électrisa lorsque son doigt effleura ma joue pour retirer quelques grains de riz qui tombèrent sur la table. Je n’osai bouger et m’empourprait. Le temps s’était suspendu au dessus de nos têtes et je pouvais sentir son parfum, son haleine chaude et telle une midinette j’avais envie qu’il me prenne dans ses bras.

Et j’ai fait la chose la plus idiote pour un parent d’élève, j’ai approché mon visage du sien, en penchant légèrement la tête. Je n’étais plus qu’à quelques centimètres de ses lèvres et pendant une seconde l’un de nous aurait pu rompre ce « charme » en se rasseyant, et ce fut tout le contraire.
J’étais attirée par ses lèvres charnues et posait les miennes pour un léger et doux baiser. Et lorsque mes lèvres quittèrent les siennes une première fois, je crus que j’allais mourir. Je n’avais pas ressenti ça depuis des années, si tant est que j’ai déjà ressenti ça.

-Excusez…

Je n’eus pas le temps de finir de m’excuser que déjà j’entendais une clé s’énerver sur la serrure. Une ampoule s’éclaira alors dans ma tête : Blake rentrait.
J’avais été jusqu'à oublier qu’une dizaine de minutes auparavant j’étais furieuse contre elle. Je me levais alors, tendue comme un I, rouge comme une pivoine, et tentait d’avoir l’air le plus naturel possible.

-Blake, ton…professeur est là pour ton cours particulier. Je vais…heu…je vous laisse. Monsieur Austec…

Age : 32 Messages : 502 Date d'inscription : 07/02/2011

Il était dans mon dos, j'étais blottie dans le creux de ses bras, une main posée négligemment sur ma cuisse, l'autre sur ma taille, comme un soutien, un cadre. Et j'étais concentrée sur mes devoirs. J'avais promis à ma mère de me rattraper, je le faisais, travaillant comme dix... Enfin, j'aurais travaillé comme dix s'il n'y avait pas eu Liam. Je n'avais pas réellement testé la patience de ma mère, mais je pouvais continuer à sortir. Seulement, je rentrais toujours avant neuf heures, me contentant des après-midi pour Kieran et Liam. Parfois, je pensais qu'il valait mieux que je me sois disputée avec Alice, cela me laissait plus de temps pour caser mes activités, mes journées avec Liam gardées secrètes, et le travail plus conséquent que je faisais à la maison, que je lui avais promis pour me faire pardonner... Je tenais ma promesse, je ne voulais pas risquer de nouvelles sentences. Bon, j'étais pas VRAIMENT punie, OK. Mais je ne voulais pas tenter le diable.

Mais sitôt que je pensais cela, j'éprouvais un pincement au cœur. Alice me manquait, affreusement. Je regrettais toutes les insultes que je lui avais lancées à la tête, j'avais déjà oublié les siennes. J'avais besoin d'elle, j'avais toujours eu besoin d'elle, elle était ma seule réelle amie. Elle était seule au lycée maintenant, mais la situation inverse aurait très bien pu se produire. J'étais là depuis plus longtemps, on me connaissait mieux, c'était pour cela que des deux meneuses, j'avais été celle qu'on avait suivie à notre séparation. C'était la seule raison. Mais ces amies-là, elles ne m'intéressaient pas. Je les aimais bien, mais j'étais consciente qu'elles pouvaient m'abandonner comme elles avaient abandonné Alice, j'avais conscience qu'après le bac, je n'entendrais plus jamais parler d'elles. Alice, elle me manquait vraiment... Alice, je ne voulais jamais la perdre. Et pourtant, je supportais son absence, je me servais même d'elle pour voir Liam plus souvent.

Pas aujourd'hui. Aujourd'hui, j'avais simplement déplacé le cours particulier que je devais avoir avec le prof d'histoire, prétextant que c'était le seul créneau que son collègue avait de disponible. Ce qui était le cas, en fait. Mais ce n'était pas vraiment un créneau utilisé pour un cours. Quoique... j'étais bien en train de travailler, là, non ?

J'apprenais à me contenter d'un simple contact, j'apprenais à m'apaiser dans ses bras. J'aimais qu'il suive ce que j'écrivais par-dessus mon épaule, qu'il me corrige de temps en temps, m'aidant à avancer, à travailler. Mais finalement, ce que je préférais, c'était encore ce que nous faisions avant ces séances de travail. Moi qui n'en avais jamais eu envie auparavant, je devenais insatiable, incapable de me passer de son contact. Les cours étaient de plus en plus difficiles, même s'il avait trouvé une solution pour me rassurer, comme promis. Bon, j'avais dû me retenir de ne pas lui sauter au cou en plein milieu de l'heure de littérature la première fois que j'avais trouvé trois mots calligraphiés de sa belle écriture à l'intérieur du devoir qu'il m'avait rendu, mais enfin, ça me permettait de tenir. Même s'il me reprenait souvent parce que je rêvassais... toujours en le regardant. J'avais un mal fou à cacher ce que je ressentais, mais je m'efforçais de faire des efforts, vraiment. De toute façon, tout le monde était tellement persuadé que je le détestais que ça en était d'autant plus facile.

Et ce fut lorsque je terminai mon devoir de chimie, vérifiant mon agenda que je me souvins du cours que j'étais censée suivre avec Lyam Austec.

Un juron retentissant, une explication rapide et un rapide baiser sur les lèvres plus tard, j'étais dans les rues londoniennes, courant à toute bringue vers Camden. Bon Dieu, comment avais-je pu oublier ce foutu cours ! Il allait falloir que je le place tout à la fin de ma journée, s'il me perturbait à ce point-là. Ma mère allait me tuer ! Le prof avait débarqué chez moi alors que je n'y étais même pas !

Je me suis jetée plus que de simplement appuyer sur la poignée de la porte, et sous mon élan, je me suis retrouvée expédiée au milieu du salon. Je repris mon souffle, rouge d'avoir offert mes joues au vent glacial soufflant aujourd'hui, fis trois pas en arrière, refermai la porte à clé, et jetai aux murs :

- Maman, j'suis là !

Avant de constater qu'elle n'était pas là. Ben alors ? Je jetai un coup d’œil dans la cuisine et vis alors le spectacle le plus surprenant qui soit : un de mes profs, assis à notre table, en train de déguster des sushis avec ma mère. Ben, normal, quoi. Je levai les yeux sur elle alors qu'elle me balbutiait un truc incompréhensible. Et elle m'engueulait même pas pour mon retard ? Bon Dieu, le fait d'avoir enfin des vrais vacances devait lui avoir retourné le cerveau. J'emballais les quelques sushis restant, en gardant juste un pour moi et un pour le prof, et lui fourrai le tout dans les mains, la poussant gentiment dans l'escalier.

- C'est bon, j'ai vu, maman, t'inquiète pas. Va te reposer, profite de tes vacances, hein ? Tout va bien, tout le monde est là ! File !

Je lui parlais comme à une demeurée, enfin peu importe. Je voulais vraiment qu'elle profite de cette semaine, ça faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas réellement pu se reposer ! Elle ne savait même plus comment faire. Alors qu'elle disparaissait, je m'assis en face du prof, mordant à belles dents dans le sushi.

- Je suis vraiment désolée, mais j'étais avec le prof de littérature, et ça s'est prolongé plus longtemps que prévu... C'est pour ça que j'avais déplacé avec vous, et comme le lycée est fermé à cette heure...

Techniquement, je ne mentais même pas. Oui ben après la débâcle du premier soir, Liam avait pris les choses en main et vérifiait toujours que j'avais une excuse valable...

Age : 30 Messages : 84 Date d'inscription : 05/06/2011

Le malaise était assez palpable. C’était toujours ainsi quand on n’avait rien à se dire et qu’on devait être en compagnie de quelqu’un d’autre. Encore plus lorsqu’on venait de voir ce quelqu’un nu – et plutôt attirant – devant nous. Je me concentrais sur me sushis, piochant dans mon assiette sans vraiment savoir ce que je faisais, lorsque je remarquai le riz sur sa joue. Je l’enlevai, mais nos yeux se croisèrent. Je ne voulais pas les fixer, d’ailleurs c’était assez insoutenable. J’attendais qu’elle bouge.

La vérité, c’était que j’aurais pu m’éloigner d’elle quand j’ai compris ce qu’elle allait faire. Je l’aurais pu, j’aurais même dû. Je le voyais bien, elle fixait mes lèvres plus que le reste, l’espace s’amenuisait. J’aurais pu tourner la tête, me reculer, mais je ne l’ai pas fait. Parce que j’étais en manque ? Non, je ne l’étais jamais, j’avais trop de partenaires pour que ça arrive. Parce que j’en avais envie ? Je n’en avais pas envie. Je n’avais jamais de liaisons avec quelque chose qui touchait le lycée de près ou de loin. Elle était la mère d’une de mes élèves.

Elle m’a embrassé, mais c’était plus un toucher des lèvres qu’un vrai baiser. Elle aurait pu les poser sur mon bras que ça n’aurait rien changé et pourtant, j’avais envie qu’elle continue. C’était irrationnel. Je fus plutôt content qu’on ouvre la porte avant que j’aie pu parler, parce que je ne savais pas quoi dire. Désolé aussi ? Non, je ne l’étais pas. Je ne l’étais jamais.

Blake déboula et je me levai prestement. J’écoutai d’une oreille distraite ses doléances, plus occupé à m’éloigner de sa génitrice qu’à l’excuser. Je la coupai presque sur la fin de sa phrase.

- C’est d’accord Blake, on se voit demain je dois…je dois…bonsoir et merci !

Je filai sans demander mon reste, démarrai en trombe et revint chez moi le plus rapidement possible. Décidemment, les Earl étaient étranges.

END.

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