+18 We love the drugs [Pv Sarah]

Londres !

A peine avais-je posé un pied sur le quai de la gare que je m'étais sentie chez moi. Londres, c'était une ville, une vraie, et moi j'étais une citadine, faite de la pointe des cheveux jusqu'au bout des orteils pour vivre en ville. La campagne, la verdure ? Bof, rien de spécial. Les joies du calme ? Mais quel horreur ! J'avais besoin de mon concert de klaxons pour m'endormir ! Et parlez-moi des cris de toutes ces sales bestioles qui sévissaient derrière le plus petit brin d'herbe... Non, le béton, c'était mon monde. Mon monde était artificiel, plein de lumières multicolores, vivifiant du stress des gens qui me pénétraient et me rappelait à quel point MOI j'étais bien, à vivre de sexe et d'alcool à défaut d'amour et d'eau fraîche. La drogue prenait tout son sens lorsqu'elle vivifiait les néons de la ville, lorsqu'elle amplifiait les bruits nocturnes qu'on n'entendrait jamais à la campagne, et Londres ! Londres ! Londres était LA ville. La ville absolument parfaite. Délicieusement bruyante, magnifiquement éclairée, grouillante de monde et de vie. Je savais déjà que je me sentirais merveilleusement bien ici.

Et puis à Londres, il y avait Aaron. Comment aurais-je pu mal me sentir dans un endroit où il y avait Aaron ? L'éternelle fête allait pouvoir reprendre. Les drogues n'avaient pas la même saveur sans lui. Quel intérêt de tester une nouveauté déchirante si on ne peut même pas la faire goûter à son meilleur ami ?

Ça faisait des jours et des jours et des jours que j'attendais ces retrouvailles ! Il m'avait donné rendez-vous et avait intérêt à être à la hauteur de l'événement. Il savait ce que j'aimais, et je savais qu'il ne me décevrait pas. Comment aurait-il pu ? Je n'étais pas compliquée à satisfaire. On oublie les problèmes et on se shoote ! C'était ça, ma conception de la vie. Tout noyer dans la drogue. J'étais en avance mais je m'en foutais, je m'imprégnais de l'atmosphère du quartier en souriant béatement, déjà totalement déchirée. J'étais plus ou moins toujours dans cet état, maintenant. Ça ne me faisait plus rien tellement j'avais l'habitude. Mes sens se vivifiaient tant que j'avais l'impression d'être sourde et aveugle si par miracle je devenais sobre. Je tirais cigarette sur cigarette en attendant mon Aaron chéri. Ce n'est pas très drôle d'être déchirée si on n'a personne à qui faire profiter notre magnifique perception de la vie.

Et puis je l'ai vu. J'ai poussé un cri, j'ai balancé ma clope allumée et à moitié terminée sous le nez d'une mémé outrée qui faisait carrément tache dans le coin, et je me suis carrément jetée sur lui en hurlant son nom comme une gamine. Réflexe, je lui ai tellement bondi dessus que d'un coup, je me suis sentie décoller du sol, enserrant farouchement son bassin entre mes jambes osseuses. Et ses lèvres se sont plaquées sur les miennes alors que mon cœur faisait un saut périlleux et entamait une danse victorieuse dans ma poitrine. Tu es à moi, Aaron Lewis ! Et je suis à toi aussi. Apprends-moi à vivre ici ! J'aurais été incapable de dire qui avait embrassé l'autre, et de même je ne sus dire qui interrompit le baiser, mais je m'en foutais éperdument. Je l'avais retrouvé, je le possédais à nouveau.

- Avec plaisir m'sieur Lewis ! Qu'est-ce que tu m'as prévu de beau ?

Et je riais comme une folle alors qu'il m'entraînait en me tirant par la main vers le métro, courant comme deux gamins qui faisaient l'école buissonnière pour la première fois.

Bon Dieu, ce qu'on allait s'éclater ! Je vivais comme une sainte depuis qu'Aaron m'avait quittée. Bon, OK, pas tellement comme une sainte, n'empêche que je m'étais vachement assagie. Je fumais, je me droguais, mais j'avais moins tendance à coucher à droite et à gauche - assez paradoxalement, d'ailleurs, vu que j'étais vraiment libre comme l'air du coup - parce que ça me déprimait de tous les comparer à mon meilleur ami d'enfance, et puis j'allais moins en soirée. C'était tellement moins amusant sans lui ! Je m'étais réfugiée dans la fumette, parce quand je planais, je pouvais oublier. Oublier sa putain d'absence qui me crevait mon putain de cœur que j'aurais voulu m'arracher de la poitrine, oublier sa putain de maladie qui le tuerait peut-être alors qu'il était loin de moi. C'est nul, la leucémie, comme mort. La drogue, s'tellement plus amusant ! Et puis on meurt heureux au moins.

On riait fort, on était collés l'un à l'autre, nos mains outrageusement posés sur les fesses de l'autre, et on était clairement pas nets, s'attirant les regards scandalisés de mémés du métro. Oh, ta gueule, vieille vache ! S'pas parce que t'en as fini avec la tienne qu'on peut pas profiter de la vie ! Aaron n'avait plus que quelques mois pour s'amuser, et du même coup, moi aussi, parce que j'aurais pas pu vivre sans lui. C'était une vérité simple que j'avais admise depuis longtemps. J'avais pu passer outre la mort de ma mère parce que j'étais petite, parce que même si elle m'aimait, elle n'avait jamais été très attachée à moi, relique d'une relation qu'elle aurait voulu oublier, de toutes ses forces, pour être heureuse avec mon beau-père. Mais Aaron c'était mon meilleur ami, mon alter ego masculin, celui avec qui je pouvais faire toutes les conneries qui me passaient par la tête. Sans lui, je crèverais. J'avais déjà failli crever à Bristol. Alors déjà quand on n'est pas dans la même ville, qu'est-ce que ce serait quand on ne serait plus dans le même monde, hein ?

Nous sortîmes en trombe du métro londonien, qui était un métro comme je l'aimais, puant, blindé de monde, avec tous les clichés anglais en vrac, j'adorais. Londres, la Ville - et la Vie - avec un grand V. Je savais que j'adorerais être ici. Arrivés devant une immense maison de bourges qui devait appartenir à un ministre - au moins - je souris en entendant la musique pulser. C'était mignon. Sûrement qu'ils étaient en train de mesurer le peu d'alcool qu'ils avaient réussi à choper pour se le partager équitablement et pouvoir prétendre être bourrés, à l'intérieur. Je me laissai entraîner par Aaron sous le regard médusé du type qui nous avait ouvert la porte, lui jetant au passage avec mon plus angélique sourire :

- On est des amis à Bill !

Je ne connaissais personne dans cette baraque, mais peu importait ; il devait bien y avoir deux ou trois Bill à l'intérieur et le type renonça à nous rembarrer en haussant les épaules. J'exhalai un infime soupir lorsqu'il me plaqua contre un mur, sentant tout mon ventre s'embraser au contact de ses lèvres dans mon cou. Ouais, déjà. En même temps, putain, ça faisait trop longtemps que j'avais pas pu profiter de son corps, merde ! La maladie ? Tous les drogués étaient comme lui. Je me fichais de la façon dont la maladie le délabrait, tant qu'il gardait sa belle gueule et un autre détail de son anatomie que je ne citerai pas ici, parce que pensez, je suis prude, moi !

Et j'affichai le plus inquiétant des sourires, une étincelle diabolique dans le regard, lorsqu'il sortit le nirvana de sa poche. OK, j'étais déjà défoncée, mais à coups de tarpés seulement, ce qui revenait à dire que j'étais dans mon état normal. La vape, ça avait rien de très intéressant, et je pouvais sans problème me mêler à une vie normale lorsque je me contentais de ça. Bon, OK, on me regardait bizarre, mais bien malin qui aurait su dire d'où venait mon étrangeté insondable. Là, on allait pouvoir traumatiser ces pauvres petits cons qui croyaient savoir ce qu'était une fête. Je l'embrassai à pleine bouche, agrippant ses cheveux, mêlant ma langue à la sienne avec férocité. Et puis enfin, nous rejoignîmes le cœur de la fête. Enfin, la fête. La salle où y avait de la musique et un peu de bouffe sur une table.

Bon, ils se défendaient pas mal, y avait plein de bouteilles de toutes les couleurs différentes, grandes, petites, rouges, bleues, blanches, j'aurais pu passer des heures à m'extasier dessus. L'alcool était pas aussi tripant que la drogue, mais bon Dieu, ce que le mélange des deux pouvait claquer ! OMG, cette fiole, là, est-ce que c'était pas de l'absinthe ? Elle disparut dans mon sac aussi sec. Je la garderais pour plus tard, pour la vraie fête. Aaron et moi ne cessions de nous taquiner, sans plus vraiment nous embrasser. Œillades ravageuses, déhanchement pervers, langue passée sur les lèvres d'un air désinvolte, nous nous excitions à distance tout en s'approchant davantage des inconnus, déclenchant des crises de jalousie que nous maîtrisions parce que nous savions que tout ceci n'avait qu'un seul but : pouvoir s'envoyer superbement en l'air à la fin de cette nuit-là.

Et quand il se colla à moi, décidé à choquer ces p'tits cons un peu plus sérieusement, je poussai un cri de joie déchaîné qui attira tous les regards sur nous, alors que je me pendais à son cou en l'embrassant, avant de carrément l'entraîner sur la table, au milieu des bouteilles et de la bouffe. Je commençai une danse lascive, me frottant à lui comme un chat, regards pervers lancés à la ronde, alors que la plupart des garçons se mettaient à m'acclamer, que les filles me contemplaient d'un air dégoûté - allez crever de jalousie ailleurs, connasses - et qu'un groupe de deux-trois mecs commençaient à paniquer. Sans doute ceux qui avaient juré aux parents que ce ne serait vraiment qu'une petite soirée de rien du tout. Je balançai mes talons hauts dans la foule, histoire de pas me tordre la cheville, et commençai à déboutonner mon chemisier en regrettant presque l'absence d'une barre. Même si je savais pas vraiment m'en servir, me voir tourner autour aurait suffi à leur faire déchirer leurs pantalons, en admettant qu'ils aient l'outillage nécessaire évidemment. J'avais absolument pas conscience de l'énormité de ce que je faisais, je m'amusais, c'était tout. Et puis c'était pour Aaron que je me déshabillais avant tout, par pour ces clampins !

La température était donné. Sarah m'attira vers la table ou elle commença sérieusement à m'exciter. Putain, elle savait vraiment s'y prendre ou c'était le fait de la revoir qui m'excitait tout court. Vous ne pouvais pas imaginer le nombres de pensées non chaotique me traversé à présent l'esprit. Surtout lorsqu'elle s'attaqua à son chemisier. Putain Sarah, t'es la seul à savoir me faire bander comme un homme.

J'entendis alors des mecs s'exciter à la vu de Sarah. Bien, il commençait à y avoir de l'ambiance. L'embrassant alors dans le cou, je lui donnais un petit coup de main pour le chemisier. Le retirant assez vite avant de le laisser glisser sur le sol. Rapprochant alors nos bassin, je savais parfaitement qu'elle sentait l'effet qu'elle me faisait. Couvrant son corps de mes doigts, je nous entrainais tous les deux dans une danse rythmé qui aurait pu passer pour du sexe si nous n'étions pas habillé. Sauf que là, j'avais surtout dans l'idée de nous exciter joyeusement avant de nous envoyer en l'air le plus sonorement possible dans une pièce non loin.

Après tout le but n'était pas de faire bander cette bande de puceau ? Si. Sarah et moi fonctionnions toujours ainsi. Faire bander autrui alors qu'on s'envoyer en l'aire sans la moindre retenu. À quoi bon de toute façon. Elle savait qui j'étais, ce que je valais. Nous étions souvent parfaitement accordé, sans aucune fausse note. Nous nous faisions plaisir avant tous. Faire baver les autres n'était qu'un bonus.

J'avais remarqué du sel et du citron sur la table. Bien que je doute que ces jeunes sache l'utilisé comme il faut, moi je savais quoi en faire. Allongeant Sarah sur la table, j'avais une parfaite idée de ce qui nous exciterait tous les deux. Déposant alors un sel sur son buste, elle attendait déjà le quart de citron. Ouvrant légèrement la bouche alors que je lui déposais. Prenant alors la bouteille de tequila non loin, j'en fis couler sur son nombril… Que le jeu commence. Léchant le sel, je retrouvais l'alcool avant de finir à ses lèvres. Ignorant un peut l'agrume pour embrasser Sarah.

La drogue commençait réellement à faire son effet. Les bruits et les lumières étaient différents. Cette impression de flotter si agréable et légère. Cette soirée va-t-être exceptionnelle !

*Désolé c'est pourrie*

Ses mains passant sur tout mon corps sous le prétexte d'une danse me faisait brûler comme aucun autre mec ne pouvait me le faire. Aaron était mon autre moitié, nous étions faits pour être ensemble, et ça se sentait jusque dans le sexe. Assemblés dans nos gestes et dans nos envies. Nous aurions pu être siamois, toujours les mêmes idées en tête, les mêmes avis sur tout, et les mêmes désirs surtout !

Je poussai un cri entre surprise et joie lorsqu'il me saisit soudain pour me faire basculer allongée sur la table. J'eus un instant où je perdis totalement le sens des réalités, ne sachant si j'avais la tête à l'endroit, à l'envers, si je flottais ou je touchais le sol, il m'avait fait basculer trop rapidement et la drogue m'avait fait perdre toute conscience des réalités. Un sourire plus que pervers étira mes lèvres lorsque je le vis prendre tequila, sel et citron. Mon ventre frissonna sous sa langue, et mes doigts glissèrent dans ses boucles alors que mes yeux se fermaient sous la brûlure qu'il m'infligeait. Je l'embrassai à plein bouche avant de me redresser et de boire la tequila à la bouteille et de placer la rondelle de citron entre mes lèvres. Je le regardai d'un air de défi parfaitement pervers et il n'hésita pas, mordant dans la rondelle de citron et m'embrassant à nouveau au passage.

Son T-shirt vola dans la pièce, et je déposai à mon tour du sel sur sa peau, avant de lécher son épaule et mordiller sa nuque, puis le lobe de son oreille. Mes mains outrageusement baladeuses cessèrent de caresser ses fesses pour finalement atteindre le centre de mon dos et plus précisément l'agrafe de mon soutien-gorge. Au moment où j'allais finir de la défaire, je sentis soudain une main m'attraper le poignet et je fus brutalement arrachée aux bras d'Aaron, atterrissant par terre. La table n'était pas très haute, mais la chute me sembla très longue, et y survivre me parut exceptionnel. La drogue me donnait des pouvoir magiques, tiens !

- Je sais pas d'où vous sortez, mais vous allez calmer le jeu maintenant, ou vous dégagez, c'est clair ?

- Pas d'ma faute si tu préfères te foutre la bouteille de tequila au cul plutôt que d'en profiter comme nous ! lançai-je avant de me sentir happée par Aaron.

Avant qu'il ne m'entraîne dans un couloir adjacent, j'avais eu le temps de voir les dégâts : pratiquement tout le monde avait une mine gênée ou déconfite, certains semblaient ouvertement furieux, et en tout cas, plus personne n'avait le cœur à réellement s'amuser. Une bonne chose de faite !

Nous finîmes par trouver un petit salon et je jetai Aaron sur le canapé avant de m'acharner sur son pantalon pour le lui enlever. Fini le jeu ; maintenant, j'avais envie de lui, et je voulais qu'il me fasse l'amour, tout de suite ! Je me fichais que n'importe qui puisse entrer dans la pièce et nous surprendre. Qu'ils nous matent même si ça les amusait, moi je m'en foutais. Si ça pouvait leur permettre d'apprendre des choses à ces cons, on n'allait pas les en priver ! L'égoïsme avait jamais fait partie de mes défauts, non, non, non !

Sarah ne s'était sans doute pas attendus à une telle réaction de ma part, mais à en voir ses propres réactions, ce n'était pas pour lui déplaire. Finissant même par se relever et boire directement à la bouteille, elle me defia en un regard de venir cherche la rondelle de citron qu'elle avait dans la bouche. C'est sans la moindre hésitation que je retrouvais ses lèvres pour l'embrasser. Mon t-shirt finit par voler dans la pièce alors qu'elle déposait du sel sur ma peau. Léchant se dernier, ses mains quittèrent mes fesses pour rejoindre mon dos.

Et là plus rien. Elle disparut de mon champ de vision avant de la voir au sol. Waouh, il s'était passé quoi là ? Oh putain la drogue commençait carrément à faire effet au vu de ce que mon cerveau tenté d'analyser. Un mec nous demanda alors de nous calmer ou de sortir. Hé du calme chéri ! Sarah répondit alors, mais je n'avais pas vraiment envie de perdre mon temps à parler à un coincé.

Ainsi donc j'attirais Sarah vers moi sans grande difficulté. Tous le monde étaient gêné, voir choqué. Je souriais à cette vision car aucun d'entre eux ne prendraient leur pied ce soir. Nous arrivâmes alors dans un petit salon désert, pas la moindre âme qui vivent. Sarah ne perdit pas la moindre seconde. Me jetant sur le canapé avant de s'acharner à me retirer mon pantalon. Sensation étrange, j'avais l'impression de glisser dans le vide. Waouh. Je finis par me retrouver en boxer sans vraiment avoir eu conscience du truc. Voyant Sarah retirer son soutien-gorge avant de buger sur la lumière. On était tous les deux déchirés, aucun doute la dessus. L'attirant à moi avant de l'embrasser sans retenu. Une de mes mains caressant sa poitrine tandis que l'autre attirait son bassin contre moi.

J'avais la simple impression que nous n'allions pas vraiment perdre temps. Nous étions plus que chaud et surtout en bonne condition pour s'envoyer en l'air. Des baisers sur le corps de l'autre, des mains plus que baladeuses effleurant les objets de nos désires. Des vêtements qui tombent et enfin ... Le bonheur de faire une soirée avec elle.

Ne faisant plus qu'un. Nos corps s'enchaînant sans le moindre problème. Nous nous connaissions assez pour savoir comment faire monter l'autre. C'est sûrement pour cela que nous étions pas vraiment discret. Non, on faisait vraiment beaucoup de bruit quand on voulait, mais le but n'était pas justement de décoincer les petits bourges de cette fêtes ? Souriant à cette pensée, je profitais d'un moment de calme dans nos ébats pour lui susurrer mes pensées.

— Je pense qu'on les a réveillé ...

Oui, surtout lorsque deux mec arrivèrent dans la pièce. Et que limite, ils étaient en train d'hésiter à se branler. Mais allez-y ! C'est gratuit profitez de la life !

J'ai pas trop calculé ce qui s'est passé ensuite. J'étais complètement déchirée, et j'avais bu la tequila trop rapidement. Ma gorge et mon estomac me brûlait et je me sentais parfois légère, légère, comme prête à m'envoler, parfois si lourde que je ne comprenais pas comment le sol ne s'enfonçait pas sous mon poids. A certains moments, je ressentais tout avec une acuité incroyable et fascinante, à d'autre, mon cerveau se déconnectait pendant quelques secondes et c'était comme si j'étais passé instantanément d'une position à une autre, sans comprendre comment. Le temps se figeait, s'accélérait, tressautait, reprenait, et au milieu de tout ça, Aaron était là, le seul objet m'entourant dont j'avais pleinement conscience, qui s'adaptait parfaitement aux caprices de compréhension de mon cerveau. Il se mouvait parfaitement contre moi, en symbiose totale, et la chaleur et les frissons violents montant de mon bas-ventre ne venaient certainement pas de la drogue, même si elle aidait largement à les décupler. C'était juste trop bon et les cris s'échappant de ma gorge étaient là pour le montrer.

D'ailleurs sans doute qu'on n'était pas très discrets puisque je me rendis soudain compte que deux mecs avaient débarqué dans la pièce. Depuis combien de temps ils étaient là, j'en savais fichtrement rien, mais celui de gauche - ou de droite ? Bah, peu importe - j'avais bien remarqué sa main traînant sur son entrejambe et tripotant le bouton de son pantalon. Après un dernier coup de rein à Aaron, je lui échappai vivement, passant outre la sensation brusque et dérangeante de vide en moi. J'étais vraiment bien que quand il me faisait l'amour. Sinon, j'étais incomplète, j'étais pas tout à fait moi. Mais là, c'était pour la bonne cause.

- Alors, vous vous êtes enfin décidés à vous amuser un peu ? susurrai-je en m'approchant de celui dont la main se caressait à travers le jean.

J'avais jamais été pudique. La drogue m'enlevait les barrière de la conscience, de la morale, et j'aurais pu me balader à poil en pleine rue que ça m'aurait fait ni chaud ni froid. Que des mecs inconnus se branlent sur moi, je m'en foutais, qu'ils me voient nue, j'en avais strictement rien à battre. Et là en plus, je tenais une bonne occasion de vérifier qu'Aaron était toujours aussi raide dingue de moi. Et ça, ça passait par vérifier son taux de possessivité. Mes mains se posèrent sur la poitrine du mec, avant de descendre jusqu'à son pantalon, que je déboutonnai tout en me rapprochant davantage et me frottant comme une chatte à lui. Je mordis sa lèvre, léchant sa langue venant à la rencontre de la mienne, et mes mains passèrent à l'intérieur de son caleçon pour prendre habilement sa virilité et commencer à l'échauffer entre mes doigts - enfin, continuer, plutôt. Son pote se branlait carrément, maintenant ; et Aaron ? Je savais pas du tout ce qu'il foutait. Mais y avait plutôt intérêt à ce qu'il ne tolère pas longtemps ce spectacle.

- C'est quand même plus sympa que deux verres d'alcool par-ci par-là, hein ? fis-je, le regard rêveur. Franchement, les bourges de nos jours ils savent plus s'amuser. L'alcool comparé à un rail, c'est de la bonne merde. Et une séance de baise, ça vaut le coup que si t'es parti. Ça ressemble à rien sinon. Hé, tu prends des notes, hein ? ajoutai-je outragée. Je t'apprends comment profiter de la vie, merde !

- T'es vraiment complètement tarée, me répondit-il d'une voix rauque.

- Ouais, mais t'as l'air d'aimer ça ! rétorquai-je alors que je sentais l'humidité perler à l'extrémité de son service trois pièces.

Waouh, il c'était passé quoi là ? J'avais comme déconnecté un instant. Moment durant lequel Sarah se glissa loin de moi. J'avais réellement l'impression d'avoir perdu un truc, mais vraiment. Sauf que voilà, j'avais aussi le cerveau à la ramasse et que donc, j'étais incapable de comprendre ce qui ce passait. Assis sur le canapé, je fixais Sarah s'avancer vers nos deux visiteurs. J'étais vraiment incapable de comprendre. Les lumières se brouillait avec les couleurs si bien que j'avais un magnifique tableau devant moi. C'est sans doute à cause de ma vision pourrie que je mis un moment à comprendre ce que faisait Sarah.

Et lorsque je compris, je me redressais d'un coup. Sentant ma tête me tourner un moment. Elle était en train de le branler la ou quoi ? Et l'autre le faisait aussi. Putain, mais … Bien je bandais moi aussi. Non pas que voir deux bourges se branler me faisait dresser, mais la voir elle à moitié à poil … C'était toujours aussi jouissif et excitant. Trop même. C'était pas humain de me faire bander ainsi à sa simple vu.

Elle lui donna alors des pseudo conseil et il l'insulta de tarée. Enfin, insulte qui tombé un peu à l'eau vu qu'il était limite entrain de jouir comme un gosse. Me levant alors, je les rejoints, relevant Sarah un peu violemment avant de la plaquer contre un mur. Ma langue lécha son cou avant que je ne la pénetre une nouvelle fois. Lui arrachant un petit cris avant que mes mains ne lui saisissent la poitrine.

— Tu es à moi toi … Je suis le seul que tu dois branler et tu es la seul que je dois prendre …

J'étais carrément à l'ouest et les notions de délicatesse et de gentillesse … Et bien … Vous repasserez pour que je vous les donne. Des coups de bassin loin d'être respectueux, ma langue qui se perdait dans son cou. Je n'étais plus vraiment là. Juste capable de la prendre, capable de la faire mienne. je finis par me tourner vers les jeunes. Loin d'être choqué, il continuait même à se branler.

— Ca vous excite bande de pervers ?

M'arrêtant quelques secondes car je venais de voir la pièce changer de couleur, Sarah se retourna, loin de vouloir en rester la. Ok. Lui saisissant alors les jambes pour les enrouler autour de ma taille, je repris ce que nous avions commencé. Mais lèvres sur les siennes, l'embrassant avec bien plus de sentiments que j'aurais voulu laisser filtrer. Mais comment caché qu'on aime quelqu'un lorsque vous êtes déchiré et en manque d'elle depuis bien trop longtemps ?

De toute façon c'était tout bénef'. Je m'amusais bien à faire bander cette bande de cons qui se souviendraient de moi le lendemain matin en étant rouge de honte, quoiqu'il advienne, mais si en plus Aaron réagissait, alors là, c'était la cerise sur le gâteau. En en fait, il avait plutôt intérêt à réagir, parce que sinon il se prendrait ma main en travers de la figure, mais quelque chose de bien. Putain, je l'aurais tué si je l'avais surpris avec une autre fille. Non, j'aurais égorgé la nana plutôt. Et paradoxalement, je me gênais pas pour coucher avec tout un tas de mecs, en sachant pertinemment qu'il ne le voulait pas, et qu'il faisait de même avec des filles, en sachant que j'étais jalouse à crever. Fallait juste pas que l'autre soit au courant... Fallait surtout pas qu'il soit disponible. Lui à Londres et moi à Bristol, forcément... Plus jamais maintenant. C'était lui et moi et personne d'autre.

J'ai sursauté et je me suis sentie m'envoler avant de crier lorsque je sentis Aaron de nouveau en moi. Je finis par comprendre qu'il m'avait saisie par les épaules et que j'étais contre un mur, et je gémis comme une chatte à ses paroles.

- Oh oui... La seule, la seule, la seule...

Je répétais ça en rythme avec ses coups de rein, alors qu'il me pilonnait de plus en plus fort. Cette notion d'appartenance me convenait parfaitement. J'étais sa propriété comme il était la mienne, et de tels propos me faisaient jouir presque aussi sûrement que lorsqu'il me faisait l'amour. Pouvait-on appeler ça faire l'amour ? D'autres auraient dit sauter, baiser, mais pour nous c'était une marque d'amour. Alors que quand on faisait la même chose avec une ou une autre, c'était que du sexe. Mais peu importait, nous, on connaissait la différence entre les deux. Je criai de rage alors qu'il me quittait soudainement.

- Mais putain, fous-leur la paix à ces connards ! De toute façon jamais ils pourront avoir du plaisir aussi fort qu'on se fait jouir, alors laisse-les crever en croyant qu'ils savent ce que c'est qu'un orgasme !

Ah mais putain, c'était trop bon quoi ! De nouveau des cris rauques s'échappèrent de ma gorge alors qu'il me portait et me prenait de nouveau. Et puis soudainement je me fis plus douce d'une certaine manière, moins sauvage, moins brutale, plus ondulante et sensuelle alors que ses lèvres sur les miennes trahissaient une certaine tendresse. Jamais loin derrière nos gestes mais toujours soigneusement dissimulée. Je me frottais contre lui, gémissant son prénom, brusquement plus silencieuse, ne pouvant répéter que cela alors que la jouissance nous emportait au même moment.

- Oh, Aaron... Aaron... Aaron...

Pourquoi donc ne jamais se dire je t'aime ?

La sentir autour de moi, me sentir dans elle, j'avais carrément envie d'elle. Carrément besoin qu'elle s'exprime, car à chaque plainte, à chaque cri, je sentais mon désir d'elle enflait. Et cela ne faisait qu'empirer lorsqu'elle se mit à gémir mon prénoms. Me faisant alors monter davantage. Putain j'avais vraiment besoin d'elle pour vivre. Besoin de ses doigts, besoin de ses lèvres. J'avais besoin d'elle en entier. Déchiré et au bord de l'extase, chaque voyage que je faisais en elle me rendait plus fort. J'allais vraiment venir.

Et puis elle se tendit au même moment que j'atteignais le septième ciel. Gémissant mon prénom alors que j'expirais de plaisir. La lâchant alors que ma main glissait le long de sa mâchoire. L'embrassant, la chatouillant. Puis nos lèvres se retrouvèrent alors que mes mains glissaient déjà le long de son corps. Recherchant la doucher de sa poitrine, la courbe de ses hanches. Si j'avais pu, je l'aurais fait mienne pour l'éternité. Je n'aimais que trop son contacte, son souffle. Je n'aimais que trop la savoir dépendante à mes gestes. Beaucoup aurait dit que cela avait tout du malsain, moi je disais juste que savait repousser les limites.

Glissant alors mes lèvres vers ses oreilles, je les mordillais avant de nous détacher du mur, retrouvant le canapé où je nous assis, elle sur moi. Mes mains glissèrent alors le long de son corps jusqu'à son intimité. Lui écartant les jambes alors que mes doigts la pénétraient. Jouant avec la perle de son désire, abritant mes doigts dans l'antre chaude et délicate de son corps. Je voulais qu'elle savoure nos retrouvailles, qu'elle exalte de plaisir. Je voulais qu'elle tremble sous l'envie. Envie qui semblait tiraillé les deux qui nous matait toujours, rêvant sans aucun doute de pouvoir m'imiter, de pouvoir la faire se tendre et jouir. Sauf que j'étais le seul à connaitre parfaitement son fonctionnement. J'étais le seul à pouvoir la faire plier correctement.

Mes doigts dansaient toujours en elle alors que mes mains malmenaient sa poitrine. La douceur de mes actes dissimulé sous l'envie qui me dirigeait.

— Tu m'avais manqué Sarah …

Puis mes lèvres glissèrent à nouveau sur sa nuque, l'embrassant, y dessinant un multitude de chose.

Nous avions connu des centaines d'orgasmes ensemble, et pourtant jamais cela ne prenait des allures d'habitude ou quoi que ce soit. Jamais nous n'étions lassés. Avec n'importe quel autre mec, j'en avais ras-le-bol au bout de trois fois, avec Aaron, j'aurais pu encore le faire un millier, un million de fois que jamais je n'en aurais eu assez. Je ne dirais pas que chaque fois était plus intense que la précédente. C'était ça à nos débuts, mais maintenant ce n'était plus possible - ou alors j'aurais vraiment couché avec lui vingt-quatre heures sur vingt-quatre ! Pourquoi se priver d'un bonheur facile à obtenir ?

Alors non, ce n'était pas tellement ça... Mais chaque fois était unique. C'était certainement dû à la drogue aussi - je ne me souvenais pas réellement d'une fois où nous avions couché ensemble sobres, sauf peut-être à nos débuts, quoi, quand nous commencions tout juste à toucher à la clope, mais ça n'avait pas duré longtemps. Nous avions douze ans à tout casser, treize quand j'avais commencé à tester des produits un peu plus intéressants, alors... Et toujours ses mains sur ma peau me semblaient agir différemment, le sentir s'enfouir en moi me procurait des sensations extatiques toujours renouvelées. Est-ce que c'était ça, l'amour ? Est-ce qu'aimer quelqu'un signifiait ce renouvellement perpétuel au lit ?

Au lit restant une expression sans aucun sens, évidemment. On avait dû le faire en dehors d'un lit quatre-vingt-dix pour cent des fois où on avait couché ensemble.

Le canapé restait une bonne alternative, cependant, et je me tendis alors que ses doigts se glissaient en moi, me faisant grimper une troisième fois vers l'orgasme, sa bouche savourant ma peau, son autre épousant parfaitement ma poitrine. Nous étions faits pour être ensemble, tout notre corps s'accordait à l'autre. Et les deux autres là-bas qui continuaient à nous mater pouvaient me faire exactement la même chose s'ils le voulaient, ça ne me procurerait pas le moindre effet. Enfin... Pas si fort. Ça resterait un abruti qui me doigterait. Alors que lui... Ça me donnait des sensations infinies.

- On se quittera plus maintenant, répondis-je farouchement.

On ne se quitterait, jamais. On coucherait ensemble. On se droguerait ensemble. On réaliserait nos fantasmes ensemble. On jouirait ensemble. Et on se ferait virer de cette maison de bourges ensemble pour aller dans l'under ensemble, monde merveilleux qu'il me présenta et dans lequel je me sentis instantanément chez moi. Et on continuerait à faire la fête ensemble, à vivre, purement et simplement, ensemble.

Et pour terminer, on mourrait ensemble.

Et c'était très bien comme ça.