Blake Earl

Je ne sais pas trop si je suis belle ou pas, mais enfin, globalement, je suis assez satisfaite. Et comme je me balance de l'avis des autres, en fait, tout va bien ! Eh ouais, une fille bien dans sa peau, ça change hein ? Parlons-en, de ma peau, deux bonnes joues bien rondes de bébé avec une peau de lait lisse de toute imperfection et qui refuse catégoriquement de bronzer : deux ans de moins ! Ensuite, mes lèvres charnues dévoilant des dents éclatantes de blancheur sous l'effet d'un sourire désespérément naïf - croyez-moi, j'ai essayé de le changer, celui-là ! Un an de moins ! Ma poitrine bien présente mais désespérément menue, de même que mes bras, mes hanches, mes cuisses pas follement affirmés : un an de moins ! Vous constatez que ça descend vite. Néanmoins, même si le fait de faire moins que mon âge m'agace profondément, avec cette peau de bébé et cette frange que ma mère m'oblige à garder et cet air trop pâle à mon goût, non, je ne me trouve pas laide. Je me rehausse comme je peux : je me pare de couleurs éclatantes à faire mal aux yeux, parfois avec un manque total de goût. J'ai un côté hippie pour ce qui est de ma garde-robe. Néanmoins, il y a une chose chez moi dont je suis particulièrement fière : ce sont mes yeux. D'un vert sublime, un vrai vert, pas hésitant avec le bleu ou le marron comme beaucoup, ce n'est qu'avec eux que je peux réellement m'exprimer avec toute la maturité de mon âge. Je fais du théâtre, et je bouge bien trop sur scène, toujours surexcitée à vouloir courir partout pour mieux ressentir ce que je dois interpréter. Et puis un jour, mon professeur m'a emprisonnée sur place, saisissant mes bras de toutes ses forces et m'immobilisant sèchement, m'ordonnant de délivrer mon texte ainsi. J'ai senti mes yeux brûler, briller, c'est à travers eux que tout a jailli. Cet épisode a beaucoup contribué à me calmer dans la vie de tous les jours : mes yeux réagissent pour moi. Il paraît que depuis, je suis bien meilleure comédienne...

J'étais pas une gosse facile à vivre, mais je me suis pas mal améliorée. Je suis hyperactive, ou j'étais, je sais pas trop, et pour ma mère, m'élever seule ça a été franchement difficile. Maintenant, ça va beaucoup mieux, parce que j'ai trouvé comment me canaliser : j'ai besoin d'exprimer toute cette énergie en moi d'une certaine manière, alors je dessine, je peins, je croque, et en grand format s'il vous plaît, parce que franchement sur du A4 j'ai rien la place de faire. La taille de mes esquisses sont à la hauteur du bordel qui se cache dans mon esprit ! La décoration de ma chambre change tous les jours, parce que ses murs anciennement blancs sont mon support. Les taches de peintures par terre, j'en parle même pas. Je suis une véritable pile électrique ! Et si j'étais insupportable avant, j'ai du moins réussi à faire passer une partie de cette boule de nerfs dans le travail scolaire. Je ne suis pas concentrée, pas très douée, mais je bosse comme une forcenée, alors ça équilibre. J'étais détestée au collège, je suis adorée au lycée, parce que j'apporte... comment ils disent déjà ? « Une énergie positive et un bon dynamisme à la classe, avec toujours de nouvelles idées et d'excellentes notes. » La déléguée idéale, celle qui va organiser les sorties scolaires et tout le reste. Quand je m'investis dans quelque chose, je le fais à fond. Je suis entière ! Mais ça marche aussi dans l'autre sens ; faut pas me souffler dans les bronches, ou vous allez le regretter pendant très, très longtemps. Je peux mettre autant d'énergie pour gérer un voyage de groupe que pour empêcher quelqu'un qui m'aura emmerdé d'y aller, après lui avoir fait miroiter tout ce qu'il aurait pu avoir s'il ne m'avait pas fait chier. Ceux-là me disent salope, mais je ne le suis pas ; je ne lancerai jamais la bagarre la première ! Si je vais aller jusque là, c'est qu'il y aura eu injustice quelque part. Et je ne supporte pas l'injustice.

L'hyperactivité m'a longtemps bousillé mon enfance. J'épuisais littéralement ma mère et je ne parvenais absolument pas à me concentrer en classe. Je ne sais même pas par quel miracle j'ai pu atteindre le lycée sans perdre une année, d'ailleurs ! J'ai réussi à comprendre comment me contrôler un peu mieux juste à temps. Et avant ? Ben avant, c'est bien simple, c'était l'enfer. Pour moi autant que pour les autres !

Un père, ça m'aurait sans doute fait du bien, il aurait sans doute pu mieux me tenir la bride. Mais ma mère, elle devait bosser comme une forcenée pour que nous ayons une vie décente, et elle avait franchement pas le temps de me gérer. Le soir, lorsqu'elle était trop épuisée, elle s'épanchait auprès de moi en une interminable logorrhée, et même si elle me répétait sans arrêt que ce n'était pas de ma faute, j'avais l'impression que ce n'était que pour me rassurer, que c'était bel et bien ma faute même si elle ne m'en voulait pas et qu'elle me le répétait excessivement pour mieux m'en convaincre. Elle me racontait ses peines au travail, tout ce qui lui restait à faire cette nuit - qui serait blanche une nouvelle fois - si je voulais avoir des vêtements propres le lendemain, et surtout, surtout, elle me parlait de mon père.

On ne peut pas haïr plus que je hais cet homme.

Je l'ai déjà dit, je suis entière. J'adore, ou je déteste. Et lui je le déteste, en bloc. Il n'a pas voulu de moi et a abandonné ma mère quand elle était enceinte alors qu'elle était folle de lui. Pourtant, elle n'a été qu'un jouet entre ses mains. Elle ne lui trouve aucun argument, elle a oublié son amour pour ne se souvenir que de sa déception ; au moins n'ai-je pas à subir toutes les excuses qu'elle pourrait lui trouver. J'aurais eu un nom sensiblement plus compliqué s'il était resté - je ne l'ai pas retenu, je n'en avais pas la moindre envie. Sur les papiers, je note que je suis née de père inconnu. C'est de lui que me vient la forme ronde de mon visage et mes yeux légèrement étirés et aplatis, des yeux de chat, me dit-on souvent à cause de la couleur. Mon père, il est japonais, et je peux vous dire un truc ? Je déteste les japonais. Oui, je sais que c'est mal et tout ce que vous voudrez. Mais c'est comme ça. Ce n'est pas contre eux, ce n'est pas de leur faute, mais ça me fait trop mal simplement parce que je repense à ce salaud dès que je les vois. Parfois, ça me le fait aussi quand je bade et que je me regarde dans le miroir. Il ne m'a vraiment laissé que des mauvais souvenirs.

Du coup, j'ai un sacré problème avec les mecs. J'ai peur de m'attacher, peur de tomber amoureuse, et faut être franche, à cause de ça j'ai pu me comporter de manière pas très chic avec certains. Quand je sens que je commence à m'attacher à un garçon - et je suis tellement méfiante à cause de ça que quand ça arrive, lui a eu le temps d'être vraiment fou de moi - je le jette. Comme ça, sans explications. Ça m'est arrivé deux fois. La première fois, j'ai dû terminer ma troisième dans un autre collège tellement je souffrais d'être si proche de lui et de ses yeux de martyr - je suis d'ailleurs miraculeusement passée au lycée sans avoir mon brevet, eue égard à mon hyperactivité qui peut parfois se révéler utile, faut croire - et le deuxième ? Il a essayé de se venger. Il en bave encore. Je vous avais dit que j'étais rancunière, et méfiante envers les hommes. J'ai cru qu'il en souffrirait, j'en souffrais aussi de le quitter comme ça, mais il a voulu me faire un coup de pute et il a payé.

Merde. Quand il m'a fait ça, j'ai franchement cru que du coup, j'avais bien fait de le laisser tomber avant que ça s'envenime. Pourtant, maintenant que j'y réfléchis, un an après, je me rends compte que c'était juste un réflexe malheureux : je lui avais fait mal et il avait voulu me faire mal aussi, puérilement mais c'était compréhensible. Seulement je vais pas chercher aussi loin pour comprendre les mecs, moi. Je préfère rester dans un monde de filles. En sécurité. Loin de ces oiseaux volages et trompeurs. Si je pouvais, je me ferais lesbienne, mais non, je ne suis encore jamais tombée amoureuse d'une fille. Je pourrais être ce genre de fille un peu salope qui drague tout ce qui bouge et les oublie le lendemain, mais non, ça n'a jamais été mon cas. Je veux juste me tenir éloignée le plus possible de cette sale engeance que sont les mecs.

Mes autres histoires, trois, ou peut-être plus, je n'en sais rien, elles ont duré ce que durent les roses ; jamais rien de sérieux et c'était tant mieux. Ils sont venus me voir et je leur ai dit oui, sans plus. Je pourrais rester vierge toute ma vie, d'amour, de sexe, de sentiments, que ça ne me dérangerait pas. Pas besoin de ça pour m'épanouir ! Ça ne fait que faire souffrir les gens ! Moi, j'ai quelque chose de bien plus grand, oh oui ! Ç'a été un bonheur pur et délirant la première fois que je me suis laissé aller à dessiner sur une immense surface, un atelier créatif où je m'étais inscrite par désœuvrement et où, à nous tous, nous devions composer une immense création en s'occupant chacun d'un bout du mur. J'ai pu me défouler à mon aise sans qu'on m'engueule, enlever tout ce qui encombrait mes pensées en un tournemain ! Mes pensées, je les ai crachées sur ce mur, de manière un peu abstraite, forcément, je ne savais pas dessiner à l'époque. Ça s'est passé juste après ma première histoire d'amour avortée, d'ailleurs. L'impact sur la vie que je menais avec ma mère a été spectaculaire, et pour tout dire, nous a fait franchement du bien.

Après ça, j'ai cherché autre chose pour m'exprimer. Le dessin à grand format comme ça me permettait de bouger, mais pas encore assez. J'avais autant d'énergie brouillant mes pensées qu'épuisant mon corps à ne pas être dépensée, et j'avais besoin de faire quelque chose avec lui. Pas du sport, quelque chose de créatif. Je me suis tout naturellement tournée vers le théâtre et la danse contemporaine. D'ailleurs, il paraît que je suis une excellente danseuse, parce que mes déliés sont francs, énergiques, pleins d'émotions - ils ne réalisent pas. Personne ne peut comprendre ! Tout ce que je fais passer à travers ça, c'est un tourbillon infernal qui tourne dans ma tête et que je dois évacuer ! Pour les paroles, j'ai trouvé le théâtre, et ça fonctionne plutôt bien. J'ai commencé au lycée, quand je suis entrée en seconde ; c'est le professeur de lettres classiques et de latin qui organise cet atelier. Mais, bah, la plupart des nanas qui font cet atelier ne sont là que pour essayer de faire tomber Hartwood dans leur poche ! Alors du coup, moi la petite seconde inexpérimentée, j'ai eu le premier rôle, on jouait Roméo et Juliette cette année. J'avais... Il faudrait que je me souvienne de sa formulation. De la spontanéité, de la fraîcheur, cette énergie un peu désespérée qui rendait Juliette si amoureuse. L'amour, je connaissais pas ou peu, du haut de mes quinze ans et demi, je n'avais qu'une expérience malheureuse à cause de la méfiance que ma mère m'avait distillée. Par contre, l'énergie prenante et électrisante, tellement présente qu'elle en devenait désespérée à crever de s'échapper, ça oui, je connaissais par cœur. Je me suis immergée dans le rôle en un clin d'œil, sans même être perturbée par le Roméo qui me faisait du charme aussi bien sur scène qu'en-dehors, ce qui était un petit miracle. De ne pas être perturbée par un mec qui me draguait, je veux dire. Seulement, je jouais quelque chose de travers.

- Trop de gestes. Beaucoup trop de gestes ! Tu pollues l'émotion du texte ! Tu dois faire sentir son hésitation avec ta voix !

Il me criait ça sans arrêt. C'était ce foutu monologue où Juliette hésite à prendre le poison qui la fera passer pour morte. Pourtant, cette scène, je la ressentais jusqu'au plus profond de mes entrailles, et c'était terriblement frustrant de ne pas réussir à faire comprendre aux autres ce qui me fouillait de l'intérieur. Je savais que j'aurais pu l'exprimer sur un pan de mur, cette scène, toute la violence du dilemme aurait été magnifiquement représentée, je faisais ça instinctivement, j'étais naturellement douée pour ça. Mais le théâtre, même si ça me semblait facile et évident, je n'y arrivais pas. J'avais besoin de bouger, toujours. J'oubliais que c'était par ma voix que je devais m'exprimer. J'étais affreusement frustrée d'être bloquée comme ça, et lui, il a dû se rendre compte à quel point ça bouillonnait sous la surface, parce qu'il m'a dit de rester après la répétition pour retravailler ce passage. Mais rien à faire, ça ne voulait pas venir. Bloquée, j'étais complètement bloquée par mes gestes qui absorbaient tout ce que je ressentais en le gâchant lamentablement.

Et puis d'un seul coup, me faisant sursauter et me figeant sur place dans ma longue chemise de nuit blanche - j'étais encore en costume après la répétition - il s'est levé et il s'est planté derrière moi. Il a serré ses mains sur mes bras, enfonçant ses doigts dans le creux de mes coudes, me faisant presque mal. Il m'a immobilisée, comme ça, et il m'a ordonné :

- Dis-le, ton texte. Et sans bouger.

Sans bouger ? Mission impossible. Sauf que cette fois, je n'avais pas le choix. Je frémissais à en faire trembler le sol, coincée comme ça dans ses mains, tous mes muscles se crispaient et me criaient de les mettre en branle, tout mon corps était pris de frissons. Et là, d'un seul coup, tout ça est ressorti à travers ma voix. Alors que je dévidais le dilemme de Juliette d'une voix brûlante, terrifiée, accrue de sensibilité, alors que le crescendo vibrait dans les airs, alors que mes yeux et ma voix gagnaient en puissance, mes tremblements se calmaient, mes muscles se détendaient, mon corps redevenait serein et maître de lui-même, quelque chose qui m'arrivait à tout casser une fois tous les six mois. Et je terminai le monologue sur un ton presque hystérique, complètement paniquée, complètement prise dans ce rôle, dans ce foutu texte que j'avais pas réussi à prononcer une seule fois correctement depuis qu'on avait commencé. Pourtant, au fond, je me sentais calme. Et c'était la première fois de ma vie que ça m'arrivait.

Seigneur, ça faisait un bien fou.

Je sais pas trop combien de temps on est restés comme ça, lui dans mon dos, agrippé à mes bras. Ça pouvait être trente secondes comme deux heures, j'ai pas capté combien de temps on a mis à se réveiller. Et il m'a juste dit que c'était fini pour aujourd'hui. Et la semaine d'après, en répétition, il a annoncé que le rôle de Juliette échoirait à la remplaçante qui avait travaillé en amont, en cas de défection ou de problème quelconque. Sauf qu'il y avait aucune défection, bien au contraire. Il n'y avait aucun problème ! Je n'arrivais pas à appréhender le rôle malgré les répétitions prolongées, alors il me jetait. Enfin ça c'est l'explication qu'il a donnée.

Il l'a pas dit comme ça, mais c'était bien ça qu'il faisait. Il me jetait. J'avais rien contre ce prof, je l'aimais assez et je lui étais même plutôt reconnaissante de cet atelier qui me permettait de me libérer un peu plus. Mais là, je lui en voulais à mort. Il m'avait retiré un rôle dont j'étais tombée amoureuse aussi follement que Juliette aimait Roméo, et là comme ça, il me virait sous prétexte que je n'arrivais pas à l'appréhender ? C'était quoi ce terme pourri ? Je l'avais parfaitement appréhendé ! On l'avait senti lui comme moi, j'avais été absolument parfaite ce soir-là, j'avais réussi à avoir ce putain de déclic qui me bloquait depuis le début à rester enclenché ! Il est entré sur ma liste noire. Je lui ai pourri la vie comme j'allais pourrir celle de mon futur-ex-petit-ami. En tout cas, je lui ai pourri ses cours.

Il était sacrément imperturbable, le salaud. Quoi que je fasse, quoi que je dise, il ne s'énervait jamais, il se contentait de me renvoyer du cours lorsque je devenais trop chiante. Je savais pas du tout s'il se contenait et qu'au fond ses nerfs lâchaient, ou s'il était vraiment aussi indifférent que ça. J'arrivais pas à concevoir, moi si exacerbée, qu'on puisse être tellement... tellement... atone ! Il a crié vraiment une seule fois. Mais faut dire que j'avais un peu dépassé les bornes. Faut savoir que quand j'emmerde les gens, je le fais en subtilité et en finesse, toujours très classe. Ça fait toujours rire les autres, et pourtant ce prof était apprécié, mais j'étais la meneuse, la chef de groupe, celle qui menait la file et quand je faisais une connerie, ça faisait marrer, c'était tout, et j'en avais profité allégrement avec lui. Mais là, alors qu'on analysait une page de je ne sais plus quel bouquin, en essayant de comprendre des phrases ésotériques sur les relations d'un prince et d'une roturière, j'ai sorti vulgairement, comme ça, alors qu'il venait de poser la question :

- Ça, ça veut dire qu'ils ont baisés, concrètement. Le cours est fini, monsieur, on a analysé le sens du texte, on peut sortir ?

Il n'a pas apprécié. Je crois que son métier lui tient à cœur, au fond, et c'est une véritable tempête qui a eu lieu dans la classe. Pourtant, je n'ai pas flanché. Pour soutenir son regard, j'invoquais en moi cette sensation tellement extraordinaire que j'avais ressentie lorsque j'avais interprété ce monologue dans ses bras. Oui, j'étais dans ses bras, c'était lui qui m'avait maintenue et donc c'était grâce à lui que j'avais pu ressentir ça, mais pourtant il avait tout détruit sans la moindre raison, et à cause de lui, jamais j'avais pu recommencer. Il m'avait fait miroiter un Éden pour me l'enlever à jamais juste après. Alors pendant qu'il me criait dessus, je l'ai regardé droit dans les yeux et j'ai pas cillé un seul instant.

Parce qu'il méritait tout ça.

C'est à partir de ce moment que les vraies punitions ont commencé à pleuvoir. Avant, il se contentait de me renvoyer en salle d'étude, maintenant il sévissait. J'en avais rien à faire, je continuais à faire les quatre cents coups chez lui. Et j'étais tellement appréciée ailleurs qu'il ne pouvait rien me faire de plus. On m'a demandé plusieurs fois pourquoi je m'obstinais contre lui, que ça rimait à rien, que j'aurais mieux fait de laisser tomber. C'était vrai que c'était la première fois que je m'acharnais autant contre quelqu'un. Mais il résistait bien, aussi. Et peut-être que ce que je faisais ne rimait à rien, mais ce qu'il a fait l'année dernière, ça ne rimait à rien non plus. J'acquitte ma dette, c'est tout. Qu'il aille crever en enfer.