J’eus un léger sourire. Tout le monde me disait courageux. Mais le vrai courage n’était ce pas de suivre une voie que l’on vous a imposé ? Je ne savais pas si c’était réellement du courage ou de la lâcheté en fait. C’était une question qui revenait parfois me hanter. Avais je retourné ma veste par courage ou par lâcheté ?
Erika me touchait, physiquement et spirituellement. Parce que quelque part, nous étions semblable, obligé de porter une costume dont nous ne voulions pas réellement. Un bouclier pour nous protéger du reste du monde. Vision utopique qui s’enflamma sous le désir qu’elle faisait naitre en moi. Ce n’était pas la première fois, sans doute pas la dernière, mais j’avais assez de retenue pour ne pas lui sauter dessus, ni même lui faire des avances. Quoique…Lorsqu’elle était débarrassé de ses vêtements outrageants, de ce maquillage qui lui défigurait l’âme…Il devenait difficile de nier, d’ignorer.
« Suis-je pour autant plus admirable qu’un autre ? je ne sais pas Erika. Toujours est il que je ne reviendrais pas en arrière. »
J’aurais pu tenter de changer le court de la guerre de l’intérieur. Prendre des risques, jouer la taupe. Mais non, j’ai fuis. Alors oui, quelque part, c’était lâche, terriblement.
Elle avait confiance en moi. J’avais tout aussi confiance en elle. C’était ainsi, même si on ne le disait pas toujours, même si les mots restaient bien souvent en travers de nos gorges. Elle avait été cruellement blessée, bien plus que moi en vérité et je savais reconnaitre le cadeau qu’elle me faisait. Peut être est ce pour ça que je lui offrit ma plume….Mais pour le reste, je n’avais pas d’excuses.
Elle n’était pas prête. Cette pensée me frappa. Elle ne le serait peut être jamais, mais en cet instant précis, elle n’était pas prête a oublier ce pourquoi elle se jetait dans l’existence avec une telle fougue. Elle n’était pas prête a aimer a nouveau, ni même a se donner et peut être était ce là ce que j’avais essayé de lui prouver. Sans doute. Finalement, qu’elle se blottisse contre moi me suffisait pour l’instant. Mon soutiens, elle l’avait déjà. Mon amitié aussi…elle n’avait pas besoin du reste pour le moment. En étais je blessé ? Sans doute un peu, mais en même temps, rassuré quelque part. Mes bras l’entourèrent, une de mes mains perdue dans ses cheveux, mes ailes eurent ce réflexe idiot d’accompagner mes gestes, comme si elles devenaient malhabiles, comme si je ne pouvais pas les contrôler et c’était le cas par certain coté.
Je la tins contre moi durant un long moment. Des secondes, des minutes, je ne savais pas vraiment. J’ai aimé cet instant comme unique, précieux avant de le briser.
« La pizza va être froide…je n’aime pas la pizza froide. »
Petite moue boudeuse et regard pétillant. Je n’oublierais pas ces mots, ni ces instants, mais je ne voulais pas voir son regard s’assombrir d’ombre qui n’avait pas lieu d’être.