Nom complet : Simplement Orpha ; elle ne se présente que rarement deux fois sous un même nom d'emprunt.
Âge : Si, physiquement, elle en fait quinze à peine, elle est en réalité née en 1801, ce qui lui fait deux-cent sept ans désormais.
Sexe : Elle ne sera jamais vraiment femme, mais elle n'a rien d'une garçone.
Nationalité : Difficile à dire, seule Saskia le sait avec certitude
Emploi : Difficile à dire.
Pouvoirs : Magie noire, liée au sang.
Description mentale : Tout le personnage d'Orpha tourne autour de cette envie de se libérer de ce corps inachevé. Morte trop jeune, élevée en immortelle avant d'être devenue femme, Orpha a tout oublié de sa vie humaine et ce trou béant dans sa mémoire, plus encore que sa condition d'éternelle femme-enfant, l'a rendue aigri et mauvaise.
Très manipulatrice, Orpha n'incarne pas du tout la stéréotype du démon bon et protecteur. Son esprit mature s'accommode mal de son corps d'enfant et se rebelle constamment contre sa « malédiction ». Très vite, elle s'est tournée vers la « magie noire », dans l'espoir de forcer son enveloppe à continuer son développement ; malheureusement, toutes ses tentatives, de plus en plus sanglantes et macabres, se sont avérées être un échec cuisant et parfois douloureux.
Elle ne tient pas les autres immortels dans son cœur et ne possède aucun lien avec la hiérarchie démoniaque, qui est loin d'approuver ses pratiques et qui n'a jamais fait mystère de son envie de la voir disparaître. Très indépendante, elle passe le plus clair de son temps à fortifier ses réseaux ; elle contrôle entre autre deux sectes satanistes — au sens mortel du terme — qui lui sont très utiles lorsqu'elle a besoin de mortels pour ses différents rituels. Cela lui donne une réputation inquiétante pour ceux qui la connaissent et qui préfèrent généralement l'éviter. Malgré son jeune âge relatif, elle n'est en effet pas sans danger et à enchaîné les liens depuis son éveil, faisant tout pour précipiter la fin de vie de ses victimes consentantes sans intervenir directement. Il est dit aussi que, dans sa quête de puissance, elle se baigne dans le sang de ses victimes — quand elle ne le boit pas carrément — et se livre à des pratiques peu recommandables.
Bref, elle est une démone qui a très mal tourné. Même s'il est difficile de savoir qu'est-ce qui est du domaine du fantasme ou de la réalité. Rien n'est jamais vraiment sûr, dès que l'on parle d'Orpha. Le mystère est d'ailleurs entretenue par la femme qui l'a éveillée. Si Orpha ne s'avancera pas pour essayer de deviner ce que la démone pense de sa « création », elle ne se gênera pas pour exprimer sa rancœur d'avoir été éveillée trop vite. Si elle n'hésite pas à mettre des bâtons dans les rues de la moscovite, elle n'en éprouve cependant et paradoxalement pas moins une certaine... sympathie à son sujet et l'aidera au besoin. Une sorte d'amour vache, mélange d'affection et de rancœur, de fascination et de déception.
Description physique : Il est difficile de décrire précisément Orpha, tant son apparence est changeante. Elle est l'enfant-démon, cet être démoniaque sans cœur ni sentiment. Elle est souvent représentée nue, ses longues ailes légèrement repliée, une dague dans une main et un cœur dans l'autre. Sa chevelure, soit blonde soit noire, selon l'interprétation, encadre un visage aux yeux totalement noirs.
Il lui est arrivée, de fait, de se présenter ainsi à ses « fidèles » ; mais en vérité, la plupart du temps, Orpha se présente au monde de la plus banale des façons. Affectionnant un style simple et passe partout, elle s'habille souvent, en 2012, de sweet et de pantalons trop larges pour elle. Ses cheveux ont vu toutes les couleurs défiler, mais elle aime particulièrement le blond foncé et le roux. C'est sur cette première couleur que se porte son choix actuel.
Si ses yeux « puits de ténèbres » ont fait couler beaucoup d'encre, ils ne se révèlent que lorsqu'elle pratique la magie noire ; le reste du temps, s'ils sont assez sombre, il n'en reste pas moins parfaitement normaux. D'un petit mètre cinquante trois, Orpha apparaît comme une pré-adolescente banale, au visage parfaitement lisse et aux formes naissantes. Bien entendu, elles refusent de se développer depuis deux siècles. Détail qui a son importance, elle est réglée. Le sang ayant son importance dans sa pratique de la magie noire, ce « désagrément » lui offre tout un panel de pratique qu'elle n'aurait pu envisager sinon. Elle peut aussi tomber enceinte et ses envies sont globalement ceux d'une femme mûre. Elle a d'ailleurs enfanté trois lignées, qu'elle utilise régulièrement sans le moindre remords. Le sang de son sang est aussi utile que le sien et parfois extrêmement puissant.
Histoire : Il est difficile de dire avec exactitude quand la démone Orpha a commencé à sévir. Ce que l'on sait, c'est que l'humaine qu'elle fût avant d'être éveillée naquit en Italie et eut le temps de côtoyer la Cour d'Eugène de Beauharnais, alors vice-roi de l'éphémère Royaume d'Italie. Certains supputent qu'elle est sa fille et que l'Histoire, au regard de ce qu'elle est devenue, à tenter de l'oublier. Plus probablement, elle est la fille d'un membre de la noblesse italienne.
On sait aussi que la démone qui l'éveilla se nomme Saskia ; les raisons de la russe ne sont pas connues, elle les a toujours gardé pour elle-même et n'a jamais senti le besoin ou l'envie de les partager avec la principale intéressée. Elle envoûta l'enfant, la fascina au plus haut point, se dévoila — volontairement ou non, là encore elle est la seule à le savoir — l'éveilla et la tua. À son réveil, celle qui deviendrait Orpha était prisonnière de son propre corps, figé dans le temps. Après avoir commencé son initiation et lui avoir transmit l'essentiel, Saskia disparut, la laissant seule avec une terrible vérité : elle aussi devait partir, son physique inchangé commençait à attirer des questions. Elle disparut en même temps que le Premier Empire.
Si, au début, elle ne s'était pas rendue compte de ce qu'impliquait ne jamais devenir une femme, les années lui apportèrent les réponses en nombre ; jamais prise au sérieux du premier coup d'œil, obligée de lever la tête, jamais désirée comme elle aurait dû l'être... Beaucoup de jamais. Très vite, donc, elle se mit en quête de pouvoir vieillir et cela passait par devenir puissante. Alors, elle fit tout ce qui était en son pouvoir pour le devenir. Elle enchaîna d'abord les liens, dans un premier temps au hasard, elle décida de choisir plus spécifiquement ses victimes quand elle comprit qu'elle les absorbait littéralement, que leurs dons devenaient siens. Pendant près d'un siècle, elle parcourut le monde, s'attardant dans les pays où la magie, disait-on, coulait dans les veines de ses habitants. Elle se mit en quête des sorcières, des prêtres exorcistes, des sorciers vaudou, des chamans de tous horizons. Elle éveilla les charlatans qui parsemaient sa route et se lia aux élus qu'elle trouvait.
Vers le début du XXe siècle, elle commença à « tisser sa toile », comme elle disait. Elle devint l'enfant-démon, Orpha, annonciatrice de malheur, porteuse de la magie noire, elle fonda une première secte dans une Allemagne belliqueuse. Elle cessa bien vite de compter les mortels qu'elle sacrifia sur l'autel de ses désirs, pas plus qu'elle ne se soucia du sang qu'elle fit couler. La Première Guerre Mondiale et cette fameuse guerre totale que l'on relate dans les livres d'histoire devaient mettre un frein à ses ambitions déjà bien malmenées par ses échecs ; l'Empire n'appréciait pas qu'on s'adonnât aux arts occultes alors qu'il livrait bataille contre l'ennemi français. Après s'être assurée que son œuvre survivrait à son départ et à la défaite allemand — on ne savait jamais, cela pouvait toujours servir — elle jeta son dévolu sur l'Angleterre et plus particulièrement sur Londres.
Elle fonda une deuxième siècle, aux pratiques très proches de la première. Elle reprit ses voyages, aussi, devenant experte dans l'art de dénicher les quelques humains porteurs de puissances qu'ils n'auraient jamais dû pouvoir manier. Malheureusement, cela ne fut jamais assez. Jamais elle ne put aller contre la malédiction de Satan. Depuis la fin des années quatre-vingt, Orpha se tient globalement tranquille, errant dans le Royaume Uni, nourrissant le satanisme britannique de son aura inquiétante. Elle fait parti intégrante du folklore, certains étudiants passent même les trois années de leur thèse à décrire son mythe.
Mais rares sont ceux qui croient vraiment à son existence.
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