Katsuo Hiroshi

Physiquement, je suis un jeune homme dans la fleur de l'âge. 25 ans, aux origines asiatiques. Les yeux bridés naturellement et une crinière ébène qui tombe sur mon visage. Perdant parfois de leurs obscurité, mes cheveux se couvrent de cuivre au soleil. Je suis assez fin et taillé pour la vitesse, des épaules larges et un bassin fin. Je ne suis pas hyper grand, mais j'ai une taille convenable. Près d'un mètre quatre-vingt pour être exacte. Je ne suis pas très épais, mais je suis musclé. Le résultat d'années d'entrainement et d'une mort au sommet de mon art. C'est sans me vanter que je peux affirmer avoir un corps agréable.

Pour le reste, ce ne sont que des petits détails. Comme un tatouage au poignet imposé à tout ange et quelques cicatrices dans le dos. Niveau vêtements, je pense suivre assez facilement les modes de ce monde. Et oui, j'ai quitté depuis bien longtemps mes kimonos et autres vêtements traditionnels. Et puis, un jean et un t-shirt c'est tout aussi pratique pour me confronter un ennemi sortit de nul part.

Mentalement, l'on va dire que j'ai eu mes périodes. Je suis quelqu'un d'assez engageant à la base, allant facilement vers les autres et discutant sans vraiment de problème. Mais cela c'était avant mon passage à vide. Lorsque je perdis celle qui m'avait fait croire que je pourrais échapper à tout ce bordel. Alors aujourd'hui, je reviens peu-à-peu. Demeurant encore et toujours cette tête brulé qui refusait qu'on lui dise ce qu'elle devait faire. L'ouvrant sans doute un peu trop souvent, ce n'est plus vraiment de gentilles remarques édulcorés qui sortent de mes lèvres, mais bien des jugements souvent dur. Surtout avec mes proches et encore plus avec ceux que j'ai Bénies. J'ai muri dans un sens. Et aujourd'hui je me rachète une nouvelle jeunesse. Vivant un peu plus comme quelqu'un de mon âge, j'ai pris le gout à la liberté, ne perdant jamais de vu mes priorités.

Je reste un ange, j'ai de mauvais côtés, je n'aime que rarement qu'on s'oppose à moi en jouant au plus malin, car ça ne fonctionne pas avec moi. J'ai sans doute beaucoup d'autres mauvais côtés, mais je dois avouer que là, je n'ai rien qui me vient en tête.

Alors gardez en tête que je suis quelqu'un de naturellement ouvert, curieux et m'intéressant à beaucoup de chose. Mais ne perdez pas de vue que je peux aussi me révéler être un terrible ennemie. Je n'ai qu'une soixantaine de Bénie, mais c'est justement une preuve de ma recherche de la perfection, je n'offre que rarement l'immortalité à un moins que rien. J'aime voir quelqu'un de génie s'éveiller à nouveau dans un monde qui n'est plus le même…

Je suis assez mal parti dans ce monde. Renier dès ma naissance par celui qui avait participé à ma création, je passais mes premières années auprès de ma mère servante dy Shogun, Ieyoshi Tokugawa. Shogun qui, au passage, était accessoirement mon père. Ce fut lors de ma deuxième années que ma mère épousa un homme de terrain, un militaire maniant le katana comme personne. Un homme dur et droit qui m'apprit très vite que je ne devais pas m'apitoyer sur mon sort. C'est ainsi que je fus formé dès mon plus jeune âge aux arts de la guerre. Un enseignement bien souvent épuisant qui me mit réellement à l'épreuve sans m'épargner. Mais tous cela n'était que le début d'une histoire qui, avait juste que là pas grand intérêt.

Ma vie bascula réellement lorsque je le croisais pour la première fois. Il était impressionnant, grand et semblé si fort… D'autant que les circonstance de notre rencontre n'était pas les meilleurs. C'était en fin de journée, j'avais essuyé plusieurs heures d'entrainement et mon corps semblait avoir atteint ses limites. Des bandages recouvrant mes nombreuses blessures entravant mes membres, et les ordres du Shogun qui ne cessait de tomber… Je ne pas fis attention à l'époque. Et c'est ainsi que je rentrais dans cet homme. Tombant à la renverse, j'avais renversé l'intégralité du plateau que je portais et je sentais déjà des larmes me monter dans mes yeux. J'avais pensé me faire réprimander, mais non. L'homme qui était devant moi était tous sauf agressif. M'aidant, il me laissa repartir comme j'étais arrivé. Les jours qui suivirent ne furent que d'immense traque. Je voulais le revoir pour m'excuser, mais en vain. J'appris juste son prénom, puis sa mort. Je n'aurais jamais cru pleurer un inconnu, mais ce fut le cas.

Mais le temps passe et je finis par l'oublier. Grandissant dans les art de la guerres, j'appris à ne plus ressentir la peur, à maitriser mon corps et mon esprit. Malheureusement je n'étais pas si discipliné que mon père aurait voulu. J'aimais vivre, j'aimais sortir, je n'aimais pas être prisonnier. Alors je quittais la misère de la servitude pour la liberté du vagabondage. J'étais bien loin de chez moi quand je le vis. Il me disait quelque chose et comme tout bon curieux qui se doit, je le suivais afin de trouver pourquoi il éveillait tant de souvenir en moi.

Me mettant sur son chemin j'essayais tant bien que mal de mettre de l'ordre dans mes idées.

— Excusez-moi de vous aborder ainsi, mais votre visage m'est familier, hors je ne saurais le replacer …

Son visage … C'était celui de Ryu, j'en étais sur.

— C'est surement fou de penser cela, mais vous ne vous souvenez pas d'un petit garçon qui vous aurez percuté il y a de cela 17 ans … Dans le palais du Shogun … C'est complètement fou, mais votre visage semble identique à celui de cet homme. Et ce qui est encore plus stupide c'est que je vous pose la question alors qu'il est décédé il y a 17 ans. Excusez moi.

Il nia et je ne cherchais pas plus loin je devais rêver sans aucun doute. Sauf que les jours, les semaines et les mois qui suivirent m'apportèrent de bonne nouvelle. Je n'étais pas si fou, il m'approcha et pour finir je lui offrais une confiance aveugle. Résultat je finis par me retrouver face à une dizaine d'homme qui craché sur son nom et moi comme le premier imbécile de ce monde … Je fonçais dans le tas. Un combat inégale ou je réussis quand même à en abattre neuf avant de poser un genoux au sol. Une, puis deux, puis trois blessures mortelles. Le coup de grâce venait d'un ultime coup dans la carotide. Tombant lourdement sur le sol, je mis de longues minutes à m'éteindre. Renaissant bien rapidement de mes cendres je découvrais un nouveau monde. J'étais un ange, Ryu m'avait béni …

Les années passèrent et je finis par rencontrer une femme qui me fit l'aimer comme un fou… Un amour que je ne pouvais salir par l'immortalité. Un amour égoïste … Elle mourru sous mes yeux alors qu'elle avait une pleine confiance en moi. Nous étions en 1918, j'allais avoir cent ans… Et cette mort me coupa toute envie de vivre et de m'attacher… Je disparue donc du paysage, cessant de donner des nouvelles à Ryu, cessant d'exister en somme. 64 Béni, je n'en vis plus un seul. J'avais tout perdu à cause de mon immortalité … Alors j'appris à ne plus m'ouvrir aux autres, j'appris à rester fermer … Refusant toute sorte de sentiment… Me pourrissant … Mais toute vendetta à une fin et je retrouvais enfin la raison. Me laissant guider vers Londres, j'y ouvris un studio de photographie.

Et c'est justement ces petit bonheurs qui vous rendent la vie et le sourire. Car oui, après presque cent ans d'indifférence, celui que je fus été bel et bien de retour ...