Blame It [Pv Azra]

J'avais sombré, j'avais abandonné, je n'avais pas cherché à me battre. Que se soit aujourd'hui ou dans une semaine, cela ne changeait plus pour moi. J'étais mort depuis ma naissance, j'avais accepté, j'avais mis en ordre ma vie et Kieran avait su adoucir la fin de mon existence. Mais je ne voulais pas qu'il soit là, je ne voulais pas qu'il me voit partir, je ne voulais pas lui infliger cela. Et puis elle était la. C'était complètement fou d'y croire, mais c'était une excuse pour accepter. La possibilité de revenir.

Mais voilà, j'étais partit. J'étais paisible, plus de douleur, plus de souffrance. J'avais sombré et je n'avais pas cherché à résister. Alors j'attendis, j'attendis de perdre entièrement connaissance et cela arriva. Plus rien, le trou noir et puis je fus incapable de pensées... Complètement.

J'étais mort, du moins je le crus jusqu'à ce que mon esprit se remette en marche. Me redressant brutalement j'ouvris les yeux avant de commencer à suffoquer. Où étais-je ? Je ne reconnaissais pas les lieux, je ne savais pas du tout où j'étais. Sautant du lit sur lequel j'étais, descendant précipitamment pour prendre conscience de mon état. Je respirais comment ? Pourquoi ? Une main parcourut mon visage, puis mon torse. C'était quoi ça ? Baissant alors les yeux sur ce que je portais, je me rendis compte que je portais un jean que je ne connaissais pas. Un boxer Calvin Klein et une chemise que je n'aurais sans aucun doute jamais pu m'offrir.

Mes yeux se portèrent alors sur les lieux, une putain de chambre et un miroir. Me précipitant sur lui je croisais le regard de quelqu'un que je ne reconnaissais plus. Mais bordel … C'était moi ? Mais... Pourquoi je n'étais plus cernée, pourquoi je ne ressemblais plus à un zombie ? Putain c'était quoi le délire ?

Reculant alors brutalement, ma respiration était saccadé, irrégulière. Rencontrant alors le lit sur lequel je trébuchais. Descendant le regard sur mes mains. Soufflant brutalement j'essayais de mettre de l'ordre dans mes pensées … Que c'était-il passé ?

Je restais un moment figé dans l'espace alors que mon esprit se remit lentement en marche. Sarah … Elle … Cette femme … Elle avait dit vrai … Je … Je n'étais pas mort... Elle avait dit vrai … J'entendis alors un bruit à ma droite et je tournais alors la tête. Elle était là alors que je venais carrément de paniquer...

— Tu … Vous ne mentiez pas ?

Non, j'étais la, complètement perdu … J'avais encore du mal à rester calme, du mal à respirer correctement tant je n'avais plus l'habitude d'une telle aisance. Je n'avais plus du tout l'habitude d'être … En forme …

Elle s'approcha alors que sa mains glisse sur ma joue, m’annonçant que l'éternité m'allait si bien. Euh oui … La suivant alors du regard, je la vis s'asseoir sur un fauteuil face à moi. Elle me demanda alors si j'avais aimé ma mort. Cette vision envahis alors mon esprit. Sarah … Elle s'était … Non … Merde. Me redressant brusquement je baissais les yeux, momentanément perturbé par cette demande.

— Je …

Comment pouvait-on aimer sa mort ? Enfin c'était toujours mieux que dans un hôpital. Toujours mieux qu'aux côtés de Kieran qui en aurait souffert.

— On est quel jour ?

Combien de temps avais-je « dormi » ? Combien de temps ? Je ne sais pas du tout quand nous étions ? Je pensais brusquement à Kieran, si j'avais disparu plus d'un jour … Il aurait paniqué, il … Non c'était pire que d'avoir du assister à ma mort. Me levant brutalement j'eus comme premier reflexe de me lever et de passer mes mains sur mon jean, pas de portable. Levant alors le regard vers elle je lui demandais brusquement.

— Mon portable ? Je dois appeler Kieran …

Je ne voulais pas qu'il fouille Londres en entier pour me retrouver... Oui, je cherchais des excuses, je cherchais des points de repères stable, que je maitrisais. J'étais perdu dans cette nouveauté, perdu dans ce qui m'arrivait … Ma respiration repris alors sa course alors que je me remettais lentement à paniquer. Cherchant des réponses dans son regard. Elle dont je ne connaissais pas le nom.

— Comment … Comment vous appelez vous ?

Une semaine … Une semaine … Mais … Putain Kieran allait me tuer, enfin non, mais voilà. Elle dit alors qu'elle n'aurait pas pensé que cela dure aussi longtemps. Mais selon elle, c'était simplement dut à ma maladie. Je lui demandais donc ou était mon portable, je devais appeler Kieran de toute urgence.

Elle me l'indiqua alors en me rappelant que je ne devais pas révéler ce qui c'était passé. Elle me fournit donc une excuse. Hochant alors la tête avant de lui demander son prénom, je ne savais pas qui elle était. Elle me le donna alors et je crus un instant que ma mâchoire allait se décrocher. Azraëlle, comme l'ange de la mort ? Comme le chat dans les stroumpfs... À noter que la première proposition était plus classe que la seconde...

Bref, je me levais pour aller chercher mon portable. L'allumant pour découvrir des dizaines d'appel en absences... Quasiment que Kieran, et deux trois de mon cher paternel. Me levant alors, je marchais jusqu'à une fenêtre, fixant l’extérieur avant de composer le numéros de Kieran. Il décrocha rapidement et j'entendis la panique dans sa voix.

— Kieran ? Désolé, je ne pouvais pas t’appeler avant, je suis rentré à Bristol … Oui, désolé, mais ma mère à entendu parler d'un traitement expérimentale … Oui, à mon stade je n'ai plus rien à perdre, enfin bref … Oui, je ne voulais pas t'appeler avant, car je ne voulais pas donner de faux espoirs, je sais désolé Kieran, je ne voulais pas t’inquiéter … Je ne sais pas quand je reviendrais, je te tiens au courant … Oui, dit bonjour à Sasha et Sorcha pour moi, merci. Prend soin de toi...

Raccrochant alors, j'enchainais avec mon père, histoire qu'il ne fasse pas de gaffe avec Kieran.

— Papa … Oui, laisse moi parler … non mais je m'en branle de ta pétasse … Non je ne parlerais pas mieux d'elle. Bref, je suis chez maman, oui, elle elle s'interresse un minimum à moi, bref, l'appel pas elle veut plus te parler depuis le coup de l'hopital... À plus.

Raccrochant alors, je finis par jeter le portable sur le lit. Retrouvant ma place sur le lit avant de la regarder à nouveau. Me mordant nerveusement les doigts avant de reprendre.

— Je suis quoi ? Enfin …

Explique moi, je ne sais pas du tout à quoi me reporter. À quoi me rattacher. Je ne savais plus dans quel camps me ranger …

À mon avis ? Je n'en savais foutrement rien. Elle se leva alors, se penchant vers moi avant de glisser ses doigts autour de mon menton. Mes yeux se perdirent alors dans les siens alors que quelque chose d'impensable se produit. Des ailes, magnifique, immaculé et impressionnante. C'était quoi ce délire ? Un ange... Un ange ?! Un soldat de dieu qu'elle avait choisi... Un soldat de dieu ... Dieu ?! C'était Sorcha la fanatique, pas moi !

Ses lèvres effleurèrent les miennes et je demeurais interdit face à ce que je voyais. C'était ... Possible en fait. J'étais bien vivant alors que je venais de me taper une overdose ... Elle rit, reculant lentement avant d'ajouter que je deviendrais un magnifique et terrifiant Séraphin. Ok, on assimile, on se calme.. Mes yeux tombèrent sur le sol alors que j'essayais de faire de cette nouvelle une exactitude, un fait, une réalité. Levant de nouveau les yeux, je voulais d'autre réponse, ce n'était pas normal ...

— Je ... je ne crois pas en dieu ... Je ne respecte aucune religions et ... Et je ne suis pas un saint ... Au contraire ... Comment ? Enfin c'est pas possible, il y a erreur ... je peux pas être un ange ...

Je ne pouvais pas, c'était impossible, complètement ... Il y avait un bug dans l'histoire, c'était impossible que je sois un ange, j'étais le contraire ... Enfin non ce n'était pas possible. Passant alors une main sur mon visage, j'essayais de rester sur terre. J'essayais d'accepter ce qu'elle venait de dire et qui me semblait si ... Improbable ... C'était improbable... Aucun dieu ne pouvait remercier quelqu'un comme moi ... J'étais ... Non ... Elle devait se tromper !

— Je ne comprends plus là ... je ... je suis censé faire quoi ?

Oui, elle m'avait sauvé, pourquoi ? Pour servir quoi ? J'étais complètement perdu. Je ne savais plus quoi penser, ni quoi faire. Posant alors mes mains sur des genoux qui bougeaient nerveusement, je n'osais même pas poser mon regard dans le sien ... J'étais un drogué, un alcoolique ... un dépravé ... Je ne pouvais pas servir dieu ... C'était pas possible ...

Ne pas croire en dieu alors que j'avais la preuve de son existence … C'était comme demander à un aveugle à qui vous auriez rendu la vu de ne pas regarder le monde … C'était fou... Mais je ne voyais pas en quoi je … non je ne comprenais définitivement pas. Elle me dit donc qu'elle n'avait pas fait d'erreur et que je l'apprendrais bien assez tôt.

Revisiter la bible ? Plus elle parlait plus je me perdais dans ses mots. Elle me demandait d'oublier le dieu que j'étais censé connaître. D'oublier le saint pour voir le visionnaire et l'être assoiffé de pouvoir. Les anges le servaient … Si je comprenais bien, nous étions dans le camp des méchants … Ok, cool, note à moi-même, avoir eu raison de ne pas écouter ma mère et ses long discours sur dieu et sa générosité, sur le fait qu'il fallait-être sage et docile.

Son sourire me troubla un instant avant de reprendre contenance alors qu'elle reprenait son discours. Je devais oublié tout ce que je savais sur les guerres Anges-Démons, les victimes n'était pas obligatoirement celle qu'on pourrait croire.

Elle dit alors que je ferais un ange magnifique. Manipulateur, arrogant, dévoué... Mon regard se figea alors sur elle. Attendant qu'elle finisse vraiment pour ne pas lui couper la parole. Nous pouvions jouer sur bien des tableaux temps que la victoire nous était assuré. Je n'écoutais pas vraiment la suite, restant bloquer sur ce qu'elle croyait que j'étais...

— Je … Je n'ai jamais manipulé... Enfin ...

Me levant alors je me déplaçais de nouveau vers la fenêtre, reprenant alors.

— Ange … Messager en Grec et en Hébreu aussi si je ne dis pas de connerie. On est censé être un intermédiaire entre dieu et l'humanité, un pont qui accord un échange selon une volonté divine... Un symbole présent dans toute les religions servant alors plus ou moins les intérêts d'un dieu ou des hommes, une personnification de la pureté même. Des êtres dépassant toute loi et ne s'abaissant pas au langages des hommes... mais toutefois, avec les années, le symbole de l'ange s'unit au négatif … Des expressions …

Marquant une pause, je repris, me tournant alors vers elle.

— La religions accorde deux domaines de hiérarchie. Le monde Céleste et Ecclésiastique. Dans le premier, le sommet de la hiérarchie est les Séraphins, le bas demeurant les Archanges et Anges... Côté mortel, l’Évêque est le plus proche du céleste alors que les chrétiens non baptisés résident en bas … Dans les Archanges, Michel, Gabriel et Raphaël règne... Bien que dans le fond, Michel soit le seul à être considéré entièrement comme tel … En creusant plus, c'est dix anges que l'on associe aux Archanges. Anazel, Michael, Gabriel, Metratron, Uriel, Camaël, Raphaël, Jophiel, Tsadkiel et Yopiel. Presque tous portaient le suffixe de El signifiant Dieu et donc leurs attachements au créateur … Cependant … Aucun Ange n'est réellement désigné comme Seraphin … Les seuls qui furent assimiler sont Raphaël et Gabriel. L'un étant le Dieu guérisseur alors que l'autre étant sa main … Azraël venant tout droit de l'Arabe Azra'il, soit Dieu qui aide... La mort étant ici un symbole salvateur.

Reportant mon regard vers l’extérieur je conclus.

— Et avec toute cette belle culture générale, je peux m'avancer à dire que Raphaël est un ange destructeur, Gabriel un ange mégalo et vous … l'ange qui de la mort au sens destructeur … De même … La hiérarchie semble demeurer la même, le bas de la chaine alimentaire étant le chrétiens de base, le milieu l'Ange et le sommet le Seraphin … C'était fou comme avec une simple évidence remise en question … avec une simple indication des objectifs exacte d'une religion, l'on peut comprendre les contre sens historique …

Levant à nouveau les yeux vers elle.

— Il n'y a aucune pureté chez les anges, sauf peut-être celle de leurs décadence ? Nous ne sommes pas des messagers … Mais des exécutants ?

C'était complètement fou, je n'étais même pas sur d’assimiler entièrement tous cela et je remerciais … Dieu ? D'avoir suivi les cours concernant la naissances des religions … Dont le Christianisme. C'était plus simple à comprendre, plus simple à envisager avec un minimum de base...

— Désolé de déballer tout en bloc, mais là, j'ai sérieusement besoin de me rattacher à un truc … Mais j'ai tort ou pas ?

Elle me troublait assez, je ne savais plus quoi penser exactement. Ne sachant pas si j'avais tort ou raison, ne sachant si ce vision était celle que je devais prendre. Elle venait d'ébranler des années d'éducation, de formation. Oui, la bible et tout ce qui l'entouré étaient bien la plus vaste manipulation de ce monde... Il n'y avait aucun doute la dessus … Du moins plus maintenant.

Pourquoi m'avoir choisi ? La question ne se posait plus semble t-il. Mes sens d'analyse et de déduction c'est affiné avec cette renaissance. Surement l'absence de maladie qui me rendait plus lucide, plus calme.

Nous étions donc des exécutants, rien de plus. Elle me rappela alors que rien n'était acquis, qu'il y avait plus puissant, plus fort et plus âgés que moi. Je venais donc de renaitre dans un monde impitoyable ou l'erreur n'était pas permise. Et quelque chose me disait que c'était d'elle dont j'aurais le plus à craindre.

Mais elle avait de grands espoirs en moi. Souriant brièvement, cela me faisait bizarre que quelqu'un place de grand espoirs en moi. En fait, cela me faisait surtout bizarre d'être attendu.

— Alors je ferais tout pour ne pas vous décevoir …

Retrouvant ma place initiale sur le lit je repris :

— Je suppose que j'ai d'autres choses à apprendre concernant mon récent retour ?

Car je doutais fort que je sache tout ce que j'avais à savoir sur le sujet et beaucoup de question restaient sans réponses ...

Je devais voir cela comme une renaissance, une vie éternelle que j'allais devoir apprendre à sauvegarder. Je lui demandais donc ce que je devais savoir. Elle répondit que j'étais plus fort, plus puissant, plus rapide qu'un simple mortel. Mais je restais fragile face à ce qui m'entourait. Ce nouveau monde m'était hostile, je ne devais pas l'oublier. C'était un fait, et je ne devais pas tomber bêtement.

Elle me dit alors que j'intégrerais son institut dès demain. Arquant un sourcil, j'étais un peu perplexe. Institut comme école ? Genre gros trip à la Harry Potter ? J'apprendrais donc à devenir un ange, mais je ne me contenterais pas de ça. J'allais apprendre, à ses côtés, ce que c'était d'être un Séraphin. Au travers de ses mots, je crus comprendre qu'elle ne se contentait pas du bon, mais elle cherchait l'excellence. La perfection au sein de ses "enfants". Moi qui n'avait jamais été plus qu'un zombie, qu'un pseudo fils ou copain... J'allais devoir faire mon maximum et dépasser mes limites pour elle.

Elle me demanda alors si je savais comment elle avait survécu depuis deux milles ans... Cessant momentanément de respirer, je prenais conscience d'une chose ... Son âge ... Plus de deux milles ans ... C'était ... Fou ?

— Obéissance et dévotion à celui qui à fait de vous l'être que vous êtes ?

Car si c'était cela qu'elle attendait de moi, elle l'aurait. Elle m'avait offert ce que je n'avais jamais eu ... Un avenir, une vie. Alors quoi que vous en pensiez, je suivrais ses traces sans me poser trop de question.

À L'heure actuel, je ne voyais pas ce qu'il fallait de plus, mais c'était sans aucun doute l'effet de ce changement, le temps que je m'adapte parfaitement à ce que j'étais et ce qu'elle attendait de moi. Elle me dit alors que nous étions éternels, mais pas immortels. Il fallait-être sans pitié, froid, calculateur, ne laisser personne s'approcher et me faire tomber. Il fallait oublier ce qui m'avait défini durant des années. Il fallait oublier ce que c'était d'être humain ... Se séparer de ses sentiments, oublier ce que nous avions été ... Penser éternel et non mortel.

Mais il ne fallait pas que je m'inquiète selon elle. J'apprendrais bien assez vite, je ne resterais pas longtemps perdu. Oui, j'allais m'adapter, elle ne me laissait pas le choix dans le fond. Et puis, quand bien même elle me laissait le choix ... Je me serais adapté. Reconnaissant à ce qu'elle avait fait pour moi. Elle me posa alors une question. Reprendre mes études ?

— Je ... Même si je reviens en forme d'un fameux traitement expérimental, personne ne comprendra pourquoi j'arrête ... Si la drogue et le reste étaient de simples exutoires ... Mes études c'était réel. J'ai passé mon enfance à me fasciner pour la mythologie et ça ne s'arrêtera pas.

M'étirant alors je posais mon regard sur elle.

— Sauf si vous ne voulez pas me voir continuer.

Elle reprit alors en me disant que je devrais disparaître un jour. Abandonner tout mes proches, me détacher d'eux. Je m'en étais douté, un tel cadeau ne se faisait pas sans sacrifice.

— Alors je disparaîtrais ...

Ma famille n'était plus et les seuls qui comptaient mérité une vie. Ils auraient eux aussi une famille et tout le monde sera heureux. Je ne pouvais lutter, j'avais choisi, j'avais accepté... Alors je n'existerais plus. Je suivrais ce qu'elle décidera et quand elle le décidera. Elle était en quelque sorte ma mère. Oui, une mère dans cette nouvelle vie. Elle m'avait fait naître, elle me guiderait et je devais tous faire pour ne pas provoquer d'émotion négative chez elle. Oui, c'était une mère.

Oui la drogue ne détruisait pas, elle muselait, elle réduisait ce que nous étions à l'état de pauvre loque sans avenir. J'avais toujours détesté ceux qui se foutait en l'air avec elle alors qu'il avait un avenir. J'avais toujours détesté ça. Mais moi, je n'avais jamais eu d'avenir. J'avais juste cherché à me consumer plus vite, plus agréablement. Mais aujourd'hui, je n'avais plus aucun intérêt à le faire. Le problème serait sans aucun doute de se désintoxiquer ... Une autre histoire.

— C'était la seule chose qui savait dépasser la maladie ... Ca n'a plus la moindre importance aujourd'hui

Continuer mes études ? Elle n'était pas contre, en revanche elle me mit en garde. Un jour, je devrais cesser d'exister pour les gens qui m'entouraient. Et j'acceptais. Dans le fond je m'aidais, je n'aurais pas à les voir tomber, je n'aurais pas à subir ce qu'ils ont subi à mes côtés. Elle me demanda brusquement ce que ma famille avait fait de moi ? Ni mon père, ni cette soeur ... Serrant brusquement les poings mon regards s'assombrit brusquement.

— Merci de ne pas me lier à cette ... on va rester polie...

Les détruire ... Il suffisait d'en faire tomber un et les autres suivaient ou ... me mangerait dans les mains...

— Beaucoup trop facile pour apporter la moindre satisfaction...

Secouant brusquement la tête, je pris conscience que je venais clairement de penser à les détruire ... Je n'étais pas si sage que je l'aurais cru ... Elle avait eu raison, elle ne s'était pas trompé à mon sujet, vraiment pas. Au contraire même. La vie faisait-elle ressentir mes émotions cachés ? Libérant tout ce que j'avais enfermé en moi pour simplifier la vie à tout le monde. Pour éviter de me fatiguer, de m'épuiser contre eux alors que je n'avais plus le temps. Mais ma famille était devenu Kieran et Sorcha à présent et eux ... Je ne pouvais pas les détruire... Surtout Kieran. Et elle, elle m'avait offert la vie, non l'éternité...

— Faire bien plus pour une existence en deux mois qu'en 17 ans ... Le choix ne se présente même pas...

Fronçant brusquement les sourcils je repris.

— Je m'arrête sûrement à des détails, mais ... Je vis où maintenant ?

Je voulais bien la croire, en fait, ce qu'elle disait confirmé ce que j'avais pensé. Pour détruire il faut connaître... Et je connaissais mes proches. J'approuvais silencieusement, perturbé par le fil de mes pensées. J'en venais à pensée que j'avais attendu cela toute ma vie. Pouvoir les détruire, les faire tomber. Je posais alors une question secondaire, mais importante, j'allais où maintenant ? Chez elle pour un temps, et puis j'aurais mon appartement ... Mon quoi ? J'eu un moment de latence durant lequel j'assimilais la réponse qu'elle venait de me faire. Une indépendance, ou presque, vivre sous son regard en somme.

Ok, c'était surprenant, mais ok. Je pourrais donc vivre ma vie sans pour autant oublier grâce à qui j'étais ici. Elle.

Elle finit sur le fait qu'elle pourrait tous m'accorder, mais je ne devais pas oublier que tout avait un prix. Je le savais, je l'avais compris aujourd'hui. Passant une main dans mes cheveux, je détournais le regard vers le reste de la pièce.

— Je ne suis pas prêt d'oublier à qui va ma loyauté ...

La regardant à nouveau je repris.

— En fait tant que je serais en vie je ne l'oublierais pas ...

Oui, fidélité à ma créatrice. Si j'avais tout fait pour ma mère, je referais la même chose pour elle. Et j'avais tout claqué pour la santé de ma mère, pour son bien. Alors, Azraëlle, aura le même statut. Voir plus ... Ma mère m'avait donné la vie, elle l'éternel. Le cadeau était bien plus grand, bien plus fort. La reconnaissance et la fidélité en serait proportionnelle. La suivre aveuglement ? Une possibilité ...

Elle me dit alors qu'elle allait me présenter un homme dont j'apprendrais beaucoup sans aucun doute. L'un de ses meilleurs combattant dont l'enseignement sera utile. Euh ok, hochant alors la tête, je me contentais d'accepter sans rien dire. quoi que, j'avais comme l'impression qu'elle ne me demanderait pas vraiment mon avis. Elle me demanda alors si je savais qu'elle était notre point faible ? Euh non, pas vraiment, je te rappelle juste que je viens de renaitre. Enfin bref.

Je la regardais avancer vers moi. Fantomatique, silencieuse. Son index vola alors vers moi, se posant sur mon torse, plus particulièrement sur mon coeur. Elle se pencha alors avant de reprendre.

Si l'on arrachait le coeur, je mourrais pour de bon. Seul les Princes des Ténèbres ou autres Séraphins pouvaient m'arracher le coeur … Ok, mais les Princes des Ténèbres … C'est quoi ? Les BCBG du camp adverse ? La laissant finir, je pris note de ça dernière phrase. Faire attention à ceux que je défiais. Dont elle, du moins, c'était la mise en garde silencieuse que je crus comprendre au travers de ses mots. Avalant alors ma salive, je remontais lentement les yeux vers elle.

— Euh au risque de passer pour un idiot … C'est quoi un Prince des Ténèbres ?

J'avais bien mon idée, mais bon, je n'aimais pas n'avoir que des idée et non des certitudes pour ce genre de chose.

— J'imagine que c'est l'équivalent des Séraphins pour les euh …

Ah bien ouais on jouait contre qui au juste ?

Elle s'éloigna donc de moi, prenant soin de me répondre et de mettre un nom à ce qui s'opposait à nous, à moi. Des serviteurs de Satan, des démons si je comprends bien. C'était vraiment le monde à l'envers, assez flippant dans le fond. La facilité qu'avait eut les anges à retourner le monde à leur avantage. Ok il y avait des signes, mais sans un minimum d'info, jamais j'aurais pu comprendre que les anges n'étaient pas ce qu'ils paraissaient être. Jamais. Elle dit alors que j'étais trop immature pour les reconnaître. Super, je suis un pigeon sans puissance et aveugle … Je vais kiffer, c'est une certitude. Elle ajouta alors que cela se travaillait et je l'espérais réellement. Je n'imaginais même pas la merde dans laquelle je serais si je n'étais pas foutu de reconnaitre le gentil topain du grand méchant.

J'étais amputé, aveugle et je devais absolument palier à ce handicap par une vigilance constante. J'allais devoir prendre garde à la moindre chose, au moindre souffle, à la moindre personne m'approchant… En sommes, j'allais devenir parano, du moins le temps que mon cerveau trouve comment dissocier le bien du mal, du moins, le bien du mal pour le bon fonctionnement de mon coeur.

— Ok, travailler et faire gaffe à mes fesses … C'est dans mes cordes.

Quoi ? En temps normal une personne normalement constitué ce serait mise à paniquer, à hurler, ne comprendrait pas et refuserait d'écouter ? Oui, une personne normal, pas moi en sommes. Mais j'avais trop désiré la vie pour m'arrêter à des détails, j'avais besoin d'avoir ce qui m'avait toujours été refusé, j'avais besoin de vivre. Personne ne pouvait comprendre à quel point grandir dans la mort était dur. J'avais refusé de croire et d'espérer. J'avais refusé d'imaginer et de regarder. J'avais toujours survécu en sachant très bien que je n'y arriverais pas. Et aujourd'hui, j'étais projeté dans un monde complètement fou, un monde qui pourrait en rebuter plus d'un. J'étais projeté dans l'improbable et je ne pouvais qu'embrasser cette arrivée. Je n'étais plus ici pour survivre sans espoir… J'avais une chance, même très petite de survivre. J'avais une chance de profiter de cette naissance. Alors certes le spectre de la mort planait bien plus au dessus de moi, mais il n'était pas présent, il n'était pas posté à un âge défini … Il ne faisait que s'approcher sans pour autant m'épouser …

Alors oui, je m'en fichais pas mal que tous cela soit faux, erroné, tordu, je m'en fichais de ce que pourrais croire le monde … Moi je croyais en elle, en cette renaissance. Je ne pouvais qu'embrassé cette nouvelle chance et être fidèle à celle qui m'avait donné cette chance de revenir.